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Et si on parlait d'engagement ? | Sophie Vannier | TEDxUniversitéParisDauphine

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    Bonsoir à tous.
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    « Une menace existentielle
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    pour la Terre
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    et les hommes. »
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    Voilà l'alerte lancée par l'ONU,
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    il y a quelques mois.
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    Une alerte catastrophée
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    qui prédit que nous avons deux ans
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    pour agir contre le
    réchauffement climatique.
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    Sinon nous allons subir des conséquences
    désastreuses et irréversibles.
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    Agir,
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    c'est-à-dire se questionner
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    et changer ses pratiques,
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    son mode de vie, son mode de consommation,
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    sa façon de travailler, de voyager.
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    Alors merci à l'ONU !
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    On ne les avait pas attendus,
    mais mieux vaut tard que jamais,
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    pour constater que nous vivions
    dans une société absurde.
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    Absurde, pourquoi ?
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    Nous avons déjà perdu 60%
    de notre biodiversité,
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    800 millions de personnes
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    vivent avec seulement
    1,90 dollar par jour,
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    14% des Français
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    sont sous le seuil de pauvreté.
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    Face à ces constats,
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    il y a déjà une dynamique mondiale :
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    des femmes et des hommes
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    qui proposent des solutions concrètes
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    pour changer le paradigme
    de la société contemporaine.
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    En France, c'est 10 % du PIB.
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    10%, cela représente la valeur
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    créée par ces militants,
    ces salariés des associations,
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    des coopératives, des fondations,
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    des entrepreneurs sociaux.
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    Ce sont les chevilles ouvrières
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    de ce qu'on appelle
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    l'économie sociale et solidaire.
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    Une économie
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    responsable
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    et vertueuse.
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    J'ai de la chance, je connais
    bien les entrepreneurs sociaux,
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    puisque je suis dirigeante de la Ruche,
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    pas celle qui dit oui,
    la Ruche incubateur.
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    Nous sommes un réseau d'incubateurs
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    qui accompagne depuis dix ans
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    des entrepreneurs
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    à concilier
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    « business, people and planet ».
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    Les affaires, l'humain et les ressources.
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    Et nous le faisons
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    de façon très joyeuse,
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    parce que nous nous retrouvons
    dans une communauté de pensée,
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    professionnelle et bienveillante.
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    Ok, 10% face à la menace existentielle,
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    c'est pas mal,
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    mais ça ne paraît pas assez.
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    Dans cette alerte, l'ONU
    nous appelle également nous,
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    la société civile,
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    à demander des comptes
    aux grands patrons :
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    « Faites pression sur les dirigeants. »
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    Ok, challenge !
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    En effet, il faut changer nos
    industries, c'est une évidence.
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    Il faut changer les multinationales.
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    Et ce soir, je voudrais vous partager
    un constat que j'ai pu faire
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    sur ces grands patrons,
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    ces grandes patronnes, ces
    grands dirigeants, dirigeantes,
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    tous ceux et celles qui font
    tourner cette grande machine
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    qui, disons-le,
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    broie la planète,
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    creuse les inégalités,
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    et en plus, très souvent,
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    ne rend pas très heureux.
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    J'ai pu constater
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    que pour que cette menace
    existentielle soit efficace,
  • 3:23 - 3:26
    c'est-à-dire qu'elle induise un
    changement dans les pratiques,
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    il faut que la menace pèse
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    non pas sur la planète -
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    c'est un peu vague -
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    mais sur eux-mêmes, sur leur personne.
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    Je m'explique.
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    Combien de fois on peut
    entendre des discours :
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    « Avant, j'avais des responsabilités,
    je gagnais beaucoup d'argent.
  • 3:44 - 3:46
    Avant, je passais ma vie dans des avions. »
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    Et puis, dans cette vie-là,
    un bouleversement,
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    un pépin,
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    souvent un cancer, voire un burn-out,
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    la perte d'un être cher,
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    un revers de fortune,
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    un moment qui n'est jamais rigolo.
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    Mais c'est à partir de ce moment tragique,
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    qu'ils se sont questionnés
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    et qu'ils ont fait différemment
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    des affaires,
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    qu'ils ont recruté différemment,
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    qu'ils ont été différents.
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    A partir de cette étape de vie,
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    ils sont passés de désengagés
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    à engagés.
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    Vous allez partager le constat :
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    c'est quand même dommage
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    d'attendre d'avoir un pépin de vie
    pour s'engager, pour se mobiliser.
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    Est-ce que les mots « sens commun »,
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    « intérêt général »,
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    « humanité »
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    n'ont pas assez de sens ?
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    Est-ce que les chiffres
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    ne sont pas assez alarmants ?
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    Ou bien même est-ce que
    le pépin du voisin,
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    son expérience,
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    n'est pas assez équivoque
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    pour se mobiliser ?
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    Ce qui est d'autant plus dommage,
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    c'est que je suis sûre que ces personnes
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    - on va les appeler les « reconvertis » -
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    avaient,
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    comme vous, j'en suis sûre,
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    déjà en eux ce sentiment que
    quelque chose ne tournait pas rond.
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    Quand ils regardaient des photos du
    continent plastique, de la déforestation,
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    ou simplement en croisant
    de nombreux SDF dans la rue.
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    Ce sentiment que quelque chose ne va pas.
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    Eh bien, ils ont attendu un grand pépin
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    pour que ça se transforme en révolte.
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    Alors moi ce soir, je voudrais
    aussi faire un appel,
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    un appel à vous,
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    à la jeunesse.
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    Parce que vous allez faire
    tourner l'économie demain matin.
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    Je vous propose
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    que vous ayez le déclic,
  • 5:45 - 5:46
    tout de suite ;
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    que vous vous engagiez maintenant ;
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    que vous laissiez grandir cette révolte.
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    Si le déclic
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    est lié à la peur de la mort,
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    au constat de l'éphémérité de la vie,
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    on n'a qu'à se le dire vite de ce soir.
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    Oui, il y a un moment
    où on va tous mourir.
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    Allez ! On passe à l'étape
    deux et on s'engage ?
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    Soyons une génération engagée,
    des professionnels militants.
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    Dans cet appel,
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    je ne vous demande surtout
    pas de faire des sacrifices,
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    ni de faire des choix de carrière qui
    feraient grincer les dents de papa-maman.
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    Ce que je vous propose, c'est de
    construire une économie de solutions
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    responsables.
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    Une économie dans laquelle nous
    faisons carrière, nous mettons du sens.
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    Nous pouvons, chacun d'où nous venons,
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    exploiter nos talents, nos potentiels,
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    et ça, en respectant l'environnement.
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    Magnifique !
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    C'est déjà possible.
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    On peut travailler dans une entreprise
    qui allie social et business,
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    qui regarde sa chaîne d'approvisionnement,
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    sa chaîne de production.
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    Cerise sur le gâteau : elle paye
    même ses impôts au bon endroit.
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    Et si vous avez envie d'être entrepreneur,
    d'être startupper, c'est possible aussi.
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    Il existe des entreprises à
    impact, il existe des start-up
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    qui lèvent des fonds,
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    qui sont vertueuses et à succès.
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    Dans cet engagement,
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    je vous propose qu'on essaye
    de ne pas faire que notre part.
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    Ne soyons pas que des colibris.
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    La légende du colibri,
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    elle raconte que, face à un
    incendie dans une forêt,
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    chaque part compte,
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    et que le petit colibri qui ne
    peut faire que du goutte-à-goutte
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    peut inspirer et mobiliser
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    les autres membres de la forêt
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    et permettre d'éteindre l'incendie.
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    C'est très beau,
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    mais si nous ne sommes que
    10% à faire notre part,
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    je ne suis pas sûre qu'on arrive à
    enrayer la menace existentielle.
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    Voyons plus grand.
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    Déjà, partons du principe qu'on n'est pas
    des colibris, nous sommes des Canadair.
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    Soyons ambitieux !
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    Oui ! faisons des choix professionnels,
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    mais inscrivons aussi cet
    engagement dans notre quotidien,
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    à commencer par exemple
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    par notre porte-monnaie.
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    C'est bientôt Noël.
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    Si on se disait que sous le sapin,
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    on ne mettait que des cadeaux
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    écolos,
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    éco-responsables,
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    fairtrade,
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    que des cadeaux
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    qui respectent la planète
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    et les hommes qui les ont faits.
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    Et ça peut même être joli, je vous jure.
  • 8:34 - 8:35
    Éthique et agréable.
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    Faisons notre part mais aussi
    celle de notre voisin,
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    parce que, si dans un autre temps,
    certains n'avaient fait que leur part,
  • 8:45 - 8:48
    je ne suis pas sûre par exemple que
    la résistance se soit organisée.
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    Nous avons deux ans,
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    deux ans pour agir,
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    deux ans pour passer de 10%
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    à 100% d'engagés.
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    Moi, j'y crois.
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    Et vous ?
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    (Applaudissements)
Title:
Et si on parlait d'engagement ? | Sophie Vannier | TEDxUniversitéParisDauphine
Description:

Avec un bagage de dix ans d’expérience dans l’entrepreneuriat social, Sophie Vannier est convaincue que social et business ne sont pas antagonistes. Ils sont même très liés !
Co-dirigeante de La Ruche, un réseau français d’incubateurs dédié à l’innovation sociétale, elle lance en 2015, le programme « Les Audacieuses », un programme d’incubation dédié aux femmes entrepreneures engagées.
Dans un monde où les enjeux sociaux et environnementaux sont de plus en plus prégnants, la mobilisation de l’individu en tant que citoyen du monde s’avère cruciale. Sophie partage sa réflexion autour du déclic, de cet effet de levier intérieur qui pousse une personne à l’action, et à sortir du désengagement ! Faut-il toujours un déclic pour se concentrer sur l’intérêt général et le bien commun ? Qu’est-ce qui fait, qu’un jour, nous souhaitions mettre du sens ?

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
09:14

French subtitles

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