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https:/.../05_NiDieunima%C3%AEtreunehistoirede%20l'anarchisme%20-%20Livre%204%20-%20Les%20r%C3%A9seaux%20de%20la%20col%C3%A8re%20(1965-2012).mp4

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    Argentine,
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    Japon,
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    Algérie,
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    Espagne,
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    Royaume-Uni,
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    Afrique,
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    Sur les cinq continents,
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    casquées de fleurs ou armées de pavés,
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    les libertaires sont lentement sortis de la nuit
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    et ont allumé des feux de joie.
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    Eux, que l'on avait cru vaincus,
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    ils ont partout repris l'initiative,
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    déclenché le vaste mouvement insurrectionnel
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    et remporté finalement la bataille pour les gémonies culturelles.
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    Mais gagner les batailles n'est rien pour eux
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    si l'on ne gagne pas la guerre sociale.
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    Or, dans les années qui suivent 1968,
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    les anarchistes vont découvrir un nouveau péril,
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    non plus celui de disparaître,
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    mais celui de s'allierner.
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    Tarfaça un système globalitaire
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    qui met en scène les apparences de sa propre critique,
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    leurs slogans et monstipateurs, leurs riffs assassins
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    et même leurs figures finissent souvent par être récupérées.
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    Pour faire avancer leurs idées,
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    les libertaires ne vont plus dès lors d'avoir d'autres choix
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    du local international que d'avancer masqués
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    et par la guerrilla ou la mobilisation de masse
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    en revenir à la propagande.
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    Et c'est ainsi que les faux bourses de montée vidéo
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    au cœur de Londres et du Tchia Paz Rebelle à Seattle insurgés,
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    l'anarchisme a inspiré, sans toujours dire son nom,
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    toutes les nouvelles formes de résistance.
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    Et dans cette postmodernité qui se voulait la fin des temps,
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    relancé pour un tour, au moins la grande roue de l'autre histoire.
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    ...
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    Que l'année 68 était une répétition générale
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    ou une révolution manquée,
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    il n'en reste pas moins qu'elle aura laissé
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    comme un goût d'inachevé sur la langue des révolutionnaires.
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    Comment ne pas comprendre que nombre d'entre eux
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    soient déçus devant le spectacle des populations
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    reprenant le travail?
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    Mais face au retour des éternels polémiques,
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    entre organisations qui se rejettent la faute
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    et entendent ramasser les mises,
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    comment pourrait-il ne pas être écœuré?
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    Que faits? Comment continuer le combat?
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    ...
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    Alors que certains décident de prendre la clé des champs
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    et rejoignent des communautés,
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    d'autres, soit par optimisme, soit par désespoir,
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    choisissent de rester dans les villes
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    afin d'essayer, par un coup de force,
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    de précipiter les choses.
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    ...
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    Pour les anarchistes, tout commence en réalité en Uruguay.
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    En 1965,
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    quand Abraham Guilen, ancien combatant
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    au sein d'une division anarchiste en Espagne,
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    mais aussi diplômée en sciences économiques,
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    qui a participé à toutes les tentatives insurrectionnelles
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    de la pré-gère,
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    publie son livre « Stratégie du guerrier urbain ».
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    Pour comprendre la nouveauté de son ouvrage,
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    il faut se souvenir que depuis le triomphe
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    de la Révolution Cubaine en matière de lutte armée,
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    c'est la théorie de Tchégevara,
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    dite du foquisme,
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    qui recueille toutes les faveurs des révolutionnaires.
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    Les guerriers rôdent à partir dans les montagnes
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    et dans la jungle pour créer, aux côtés des paysans
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    et des indigènes, des foyers insurrectionnels.
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    ...
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    Cette théorie qui a pu montrer son efficacité
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    dans le contexte cubain doit à tout prix,
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    selon Abraham Guilen,
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    être repensé pour les pays plus développés.
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    ...
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    Dans une guerre révolutionnaire,
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    quand les masses urbaines sont plus importantes
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    que les masses rurales,
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    le centre de gravité de la lutte
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    doit se situer dans les airs urbaines.
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    Les grandes cités sont des forêts immenses de ciment,
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    où tous les artifices de la guerre de Guérilla
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    peuvent être correctement employés.
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    L'heure est venue, où une minorité révolutionnaire
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    peut mettre la masse en mouvement
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    et permettre de surmonter l'allénaation par la peur.
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    La théorie de la guerre urbaine
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    et de la propagande armée vient de l'être.
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    Et Abraham Guilen de préciser...
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    La guerre révolutionnaire
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    doit avoir en compte que c'est une guerre
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    dans le espace et dans le temps
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    et que toute la opération
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    doit avoir une ganance de la population.
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    Le socialisme libertarié
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    doit prédiquer avec l'exemple
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    et doit avoir en avant
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    le plus consustancial avec la dottrina
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    du socialisme libertarié.
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    La action directe,
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    parce que pour la action indirecte,
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    la politique pour la action
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    dans laquelle les masses ne participent,
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    sont suffisamment les partis politiques.
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    L'objectif, selon moi,
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    c'est la prise de conscience.
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    La prise de conscience que le système capitaliste est fragile
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    et que les prolétaires peuvent donc mener
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    eux-mêmes la lutte armée.
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    Entre-parant elles,
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    c'est la vision classique des attentats anarchistes
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    depuis la fin du XIXe siècle.
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    La propagande parle le fait.
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    La propagande a pourri les tchots.
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    La théorie d'Abraham Guilen se diffuse rapidement
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    et parvient à convaincre
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    jusque dans la Suisse de l'Amérique latine en Uruguay,
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    où la révolte grande depuis qu'en ce milieu des années 60
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    s'évite une crise économique profonde.
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    Elle inspire, notamment,
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    un groupe de jeunes révolutionnaires,
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    les Toupas Maros.
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    Emmené par Raoul Sandic,
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    un partisan de l'autogestion,
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    fin connexeur de Proudhon,
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    et rassemblé autour de Baudord de la Liberté,
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    on retrouve parmi eux des socialistes révolutionnaires,
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    des communistes hétérodoxes,
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    les prêtres influencés par la théorie de la libération,
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    mais aussi, et depuis l'origine,
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    à l'image de Gérard Dogatti,
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    Georges Savalza et Rossi Morica,
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    de très nombreux libertés.
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    Les anarchistes participent à la formation des Toupas Maros.
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    Les Toupas Maros sont d'ailleurs un respect de la vie humaine.
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    En ce sens, c'est une lutte très respectable.
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    Les Toupas Maros s'adopte aussi tôt
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    la stratégie de la guerrière urbaine
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    et de la propagande armée.
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    Ils attaquent tous les imutés en chaîne et les coups d'éclats.
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    Pas un jour sent que leurs actions
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    le fassent les gros titres des gens.
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    Lundi, les Toupas Maros occupent une usine.
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    Mardi, hold up de 5 millions de besoins.
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    Mercredi, attentat la bombe dans plusieurs clubs politiques.
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    Jeudi, occupation d'une usine est bombe.
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    Vendredi, bombe et hold up.
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    Samedi, imitage d'une chaîne de télésusion.
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    Et dimanche, en guise de repos,
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    évasion de dizaines de détenus.
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    Le pouvoir abou dénoncé leur violence,
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    les Toupas Maros, qui dans un premier temps
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    évite de verser le sang,
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    sont bien perçus par la presse et l'opinion publique.
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    Ils bénéficient même sur la scène internationale
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    d'une image très positive,
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    comme le prouve l'article que l'on sacre
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    alors le Time Magazine,
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    qui les apparent à des robins des voix des temps modernes.
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    Grâce à eux, les théories de la guerria urbaine
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    et de la propagande armée se popularisent et sèment dans le monde.
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    Les gens apprennent en répliquant.
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    Quand vous voyez un groupe qui fait des choses
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    que vous avez des connexions avec ce groupe,
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    des réseaux se créent.
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    Et alors, on retrouve un peu partout le même type d'action.
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    C'est vraiment ce qui s'est passé avec Léon Griebregate, par exemple.
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    Partit l'Amérique latine,
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    la question de la lutte armée se pose en effet
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    à partir de 1969, à tous les révolutionnaires.
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    Partout, on publie des journaux, on fait des films,
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    on écrit des livres qui parlent d'elles
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    et des appels aux armes sont lancés à la télévision.
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    Dans tous les quartiers, sur nos lieux de travail,
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    nous devons préparer, dès maintenant,
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    la lutte armée pour la destruction de tous les capitalismes.
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    Mais si tous les révolutionnaires s'y mettent,
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    ce sont souvent des anarchistes qui prennent l'initiative.
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    Comme un symbole, il y a les Toups à Maros,
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    West Berlin, avec Mickael, Bomi, Beaumam,
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    qui sont les premiers à faire trembler le vieux mot.
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    En Espagne, le groupe primaire des maillots,
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    plus les commandos autonomantiques capitalistes
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    font parler la poudre.
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    Les appels à construire la guérilla sont entendus en France aussi,
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    ou dès l'année 1970,
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    le groupe révolutionnaire n°2
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    organise à Grenoble une semaine de la dynamite,
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    suivie par les Garry, qui passent eux aussi à l'attaque.
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    Ils enchanulent les hold-up et multiplient les attentats
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    et les sabotages dans tout le pays.
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    Même aux États-Unis d'Amérique,
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    d'anciens hippies prennent les armes.
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    Le Wutherlander Grande, qui a la mémoire longue,
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    fait par exemple sauter la statue des policiers
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    de High Market Square à Chicago.
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    Mais c'est sans doute au Royaume-Uni
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    que la stratégie de la propagande armée anarchiste
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    est menée de la manière la plus emblématique
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    par une organisation qui, encore aujourd'hui,
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    n'a pas révélé tous ces mystères, la Angry Brigade.
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    De nombreuses questions demeurent que les journaux,
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    comme le Time et d'autres, se posent déjà à l'époque.
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    Qui sont les Angry Brigades?
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    Et eux, ils répondaient,
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    la Angry Brigade, ça peut être un n'importe qui.
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    La Angry Brigade, c'est cette personne qui est assise
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    à côté de toi dans le métro et qui a de la haine plein la tête
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    et un révolver dans son blouson.
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    C'est tout là, dans le brigo,
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    n'importe qui peut être de là,
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    les noms ne comptent pas.
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    Ce qui est très intéressant,
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    et qu'on a aujourd'hui oublié avec les membres
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    de la soi-disant Angry Brigade,
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    c'est qu'ils étaient aussi impliqués
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    dans beaucoup d'activités d'entraide
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    entre communautés et avec les syndicats.
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    C'était des poètes et des écrivains,
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    mais ils ont été décrits par la presse de l'époque
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    comme une horde de terroristes.
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    C'est en réalité très loin de ce qu'ils étaient.
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    Ce collectif, bien qu'était Rocklit,
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    n'en est pas moins fortement mobilisé et politisé.
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    Décidés à passer à la lutte armée,
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    ils adoptent ce nom de Brigade de la Colère
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    et s'inventent un logo
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    où l'on voit les signes masculins et féminins
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    s'entrelasser autour du legala Shnikov.
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    Car à l'image des autres groupes de lutte armée de l'époque,
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    ce qui déroute alors les observateurs,
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    c'est que parmi ces combattants,
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    on compte de nombreux combattants.
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    Dans la lignée des pétroleuses de la Commune,
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    ces femmes auxquelles on attribue le surnom d'Amazon
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    et de la terreur, et frais autant qu'elles fascinent.
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    On se souvient notamment en Allemagne de l'Ouest,
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    de l'héroïque nada du mouvement du Dejeun
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    et du Rickamine Hoff,
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    qui, bien que n'ayant rien d'anarchiste,
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    était désigné comme tel dans les tracts
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    mettant sa tête à prix.
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    Mais pour le public britannique,
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    c'est la figure d'Anna Mendelssohn
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    que l'on soupçonne de vrai au sein de la ingrédie Brigade,
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    qui retient l'attention dans cette interview télévisée
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    où elle résume l'amour de son combat.
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    Comment vous disiez ces politiques?
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    Révolutionnaire.
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    Sensibles à toutes les formes de domination
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    et convaincus que la meilleure défense, c'est l'attaque.
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    Pendant près de trois ans,
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    les femmes et les hommes de la ingrédie Brigade
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    vont converger les luttes et enchaînent les frappes.
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    S'ils ciblent bien sûr les banques,
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    les sièges, les grandes entreprises,
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    les ambassades et les centres d'intérêt des dictatures,
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    ils élargissent aussi le périmètre des actions
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    de la propagande armée et lui ouvrent ainsi de nouveaux fronts.
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    Certaines de leurs cibles étaient assez inhabituelles.
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    Par exemple, ils ont fait exploser une boutique de mode,
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    Biba.
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    Ils disaient que Biba était un symbole
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    de la société de consommation
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    et qu'à ce titre, elle devait être brûlée.
  • 11:59 - 12:01
    Pour bien se faire comprendre,
  • 12:01 - 12:03
    les actions symboliques de la ingrédie Brigade
  • 12:04 - 12:07
    sont systématiquement accompagnées de communiqués explicatifs.
  • 12:07 - 12:10
    Frères et sœurs, quels sont vos désirs réels?
  • 12:10 - 12:13
    Allez au drugstore pour vous asseoir avec l'air distant,
  • 12:13 - 12:16
    vide, ennuyé, en vivant un café sans goût
  • 12:16 - 12:19
    ou bien alors le faire sauter ou le faire brûler.
  • 12:19 - 12:21
    La seule chose que vous puissiez faire
  • 12:22 - 12:24
    avec ces maisons d'esclavage moderne appelées boutiques,
  • 12:24 - 12:25
    c'est les démolir.
  • 12:25 - 12:29
    Le capitalisme, le profit, l'inhumanité ne se rend pas.
  • 12:29 - 12:31
    Il faut les frapper jusqu'à les détruire.
  • 12:31 - 12:32
    Révolution.
  • 12:32 - 12:34
    La logique derrière cela,
  • 12:34 - 12:36
    c'est de s'adresser à un public
  • 12:36 - 12:39
    qui va comprendre les raisons pour lesquelles vous mener vos actions.
  • 12:40 - 12:41
    Mais le risque, évidemment,
  • 12:41 - 12:43
    c'est que vous allez aussi laisser de côté
  • 12:43 - 12:45
    tous ceux qui ne ressentent pas de colère
  • 12:45 - 12:48
    et ne peuvent pas comprendre la symbolique de vos actions.
  • 12:50 - 12:52
    Afin de ne pas se couper de la population,
  • 12:52 - 12:55
    les guerriers européens urbains de la ingrédie Brigade
  • 12:55 - 12:57
    s'efforcent de ne pas faire couler le sang.
  • 12:57 - 13:00
    Et alors même qu'ils frappent jusqu'au porte du pouvoir
  • 13:00 - 13:02
    avec une campagne de lettres piégées,
  • 13:02 - 13:04
    envoyées aux journaux conservateurs,
  • 13:04 - 13:07
    aux grands industriels et aux ministres,
  • 13:07 - 13:09
    fidèles à la stratégie de la propagande armée,
  • 13:09 - 13:11
    ils ne feront jamais aucune victime.
  • 13:12 - 13:13
    Ils n'ont jamais tué personne.
  • 13:14 - 13:17
    Ils ont fait quelques blessures, mais pas très sérieuses.
  • 13:17 - 13:19
    La propagande, par le fait,
  • 13:19 - 13:23
    devait toujours être symbolique.
  • 13:23 - 13:24
    Les Angriens Brigades,
  • 13:24 - 13:27
    avaient ce slogan très important, je crois.
  • 13:27 - 13:30
    Seuls les fascistes attaquent le peuple.
  • 13:30 - 13:32
    Vous parlez de la « ethics »
  • 13:32 - 13:33
    de bombes.
  • 13:33 - 13:36
    Il y en a même d'Alsonne, de confirmé.
  • 13:36 - 13:39
    Vous dites que les bombes sont des choses très dangereuses.
  • 13:40 - 13:42
    Les bombes peuvent meurtre les gens.
  • 13:42 - 13:45
    Et les meurtres ne sont pas ce que nous voulons.
  • 13:45 - 13:48
    On va mettre une bombe dans un café.
  • 13:48 - 13:50
    Et on va mettre une bombe dans un café.
  • 13:50 - 13:53
    Et on va mettre une bombe dans un café.
  • 13:53 - 13:55
    Ce n'est pas la position deantes de montrer
  • 13:55 - 13:58
    que camion, qui sera tué,
  • 13:58 - 14:01
    mais le bien sûr,
  • 14:01 - 14:13
    😆
  • 14:13 - 14:15
    Écoute, et pourtant, comme au XIXe siècle,
  • 14:15 - 14:18
    la peurs sont parts des serres de le dirigeant.
  • 14:18 - 14:20
    On commence à déployer un formidable arsenal.
  • 14:20 - 14:23
    et un formidable arsenal, on vote des lois,
  • 14:23 - 14:25
    on crée des unités spéciales,
  • 14:25 - 14:27
    comme la bombe Squad au Royaume-Uni.
  • 14:27 - 14:30
    Et grâce à toute nouvelle informatique,
  • 14:30 - 14:32
    on met en fiche les populations.
  • 14:32 - 14:34
    En Europe et dans le monde,
  • 14:34 - 14:36
    la chasse aux guerriers reurmbains est donnée.
  • 14:36 - 14:38
    En Uruguay, par exemple,
  • 14:38 - 14:39
    le pouvoir se rivierdifie
  • 14:39 - 14:43
    et les autorités multiplient les actions de contraintes suraction.
  • 14:43 - 14:44
    Des coups de filet sont lancés
  • 14:44 - 14:47
    qui permettent d'arrêter les figures du mouvement Toupa Maraud,
  • 14:47 - 14:49
    comme ici George Savalsa,
  • 14:49 - 14:51
    l'usage de la torture se généralise
  • 14:51 - 14:53
    et les escadrons de la mort sont lâchés
  • 14:53 - 14:55
    aux trousses dérévolutionnaires.
  • 14:55 - 14:58
    Et cette répression spectaculaire a elle aussi des répliques
  • 14:58 - 15:01
    et faites-elle en revanche des victimes.
  • 15:01 - 15:03
    En Allemagne de l'Ouest, George Van Raar,
  • 15:03 - 15:05
    l'un des fondateurs des Toupas Marauds,
  • 15:05 - 15:07
    West Berlin, est tué par la police
  • 15:07 - 15:11
    devenant le premier martyre de la propagande armée.
  • 15:11 - 15:14
    En Espagne, le guerrier relibertaire Salvador Puch Antique
  • 15:14 - 15:16
    est exécuté au Garoville
  • 15:16 - 15:19
    dans la prison modélale de Barcelot.
  • 15:19 - 15:23
    Et au Royaume-Uni, quelques prétendus membres de la Ingrid Brigade,
  • 15:23 - 15:25
    dont Anna Mendelssohn, sont arrêtés.
  • 15:25 - 15:28
    On leur fait un procès depuis long de l'histoire britannique
  • 15:28 - 15:30
    et bien qu'aucun ne soit reconnu coupable
  • 15:30 - 15:32
    pour les bons boulots de l'être piégé,
  • 15:32 - 15:35
    on les condamne à de très lourds de peine de prison.
  • 15:35 - 15:37
    Les limites de l'action clandestine
  • 15:37 - 15:39
    et de la propagande armée sont atteint.
  • 15:39 - 15:42
    Et alors même que les anarchistes avaient été des premiers
  • 15:42 - 15:43
    à en faire l'apologie,
  • 15:43 - 15:48
    ce sont aussi des libertaires qui commencent à en faire très tôt la critique.
  • 15:48 - 15:53
    C'est un problème de où, comment et pourquoi on fait un attentat.
  • 15:53 - 15:58
    Si c'est pour paralyser le capitalisme, ça peut valoir l'appel.
  • 15:58 - 16:04
    Mais si c'est un attentat seulement spectaculaire,
  • 16:04 - 16:06
    parce que l'attentat suppose une profonde inégalité
  • 16:06 - 16:11
    entre ceux qui ont la capacité et le savoir-faire des bombes,
  • 16:11 - 16:17
    et les gens du commun, ceux qui vont au travail,
  • 16:17 - 16:21
    et qui n'ont rien,
  • 16:21 - 16:25
    à part bien sûr leur capacité de grève.
  • 16:25 - 16:36
    Tout ça me semble donner une espèce d'idéal héroïque guerrier
  • 16:36 - 16:42
    à des mouvements qui peuvent peut-être remplacer le long travail à un grade
  • 16:42 - 16:45
    d'organisation, de formation, de culture.
  • 16:45 - 16:48
    Il y a une certaine impatience révolutionnaire
  • 16:48 - 16:51
    qui fait qu'on imagine qu'on va frapper l'ennemi au coeur
  • 16:51 - 16:54
    en mettant une bombinelle ici ou là,
  • 16:54 - 16:56
    mais qui a plus en plus informé.
  • 16:56 - 16:59
    On rarement réussi à déclencher un quelconque comprend social.
  • 16:59 - 17:03
    Devant les caméras, quelques jours avant son incarcération,
  • 17:03 - 17:06
    Anna Mendelssohn elle-même admett la relative inefficacité
  • 17:06 - 17:08
    de la seule stratégie de l'adventat.
  • 17:08 - 17:11
    Quelle est cette série de bombes qui ont prouvé le Britannien?
  • 17:11 - 17:13
    Oui, c'est ce que l'achievement est,
  • 17:13 - 17:15
    le plus grand que vous avez fait.
  • 17:20 - 17:22
    L'achievement en termes de change,
  • 17:22 - 17:24
    en termes de ce que ça a changé,
  • 17:24 - 17:26
    n'a pas changé rien.
  • 17:26 - 17:29
    Il n'a pas changé rien à tout.
  • 17:29 - 17:32
    Nombreux sont les libertaires qui vont alors préférer
  • 17:32 - 17:36
    à la propagande armée, la propagande au tout court.
  • 17:36 - 17:40
    À la fin des années 70 et au début des années 80,
  • 17:40 - 17:43
    après cette période de fortes offensives révolutionnaires,
  • 17:43 - 17:47
    les anarchistes reprennent donc leur bâton de pèlerin.
  • 17:47 - 17:51
    Et tout en s'investissant dans le mouvement punk qui éclode alors,
  • 17:51 - 17:54
    en ouvrant des maisons d'édition et des librairies,
  • 17:54 - 17:59
    en créant des fanzines, des radio-libres comme ici en France Radio-Libertaire,
  • 17:59 - 18:02
    où en participant plus âgement aux mobilisations,
  • 18:02 - 18:05
    ceci retourne pour quelques années dans l'ombre.
  • 18:14 - 18:18
    Avec la chute de murs de Berlin et les fondrements de l'URSS,
  • 18:18 - 18:20
    le capitalisme triomphe.
  • 18:20 - 18:25
    Il peut alloisir se globaliser et entamer sa dernière muse.
  • 18:25 - 18:27
    Il renforce ses institutions
  • 18:27 - 18:32
    et généralise son offensive contre les corps, les cultures et les paysages.
  • 18:32 - 18:35
    Le monde devient un marché unique et global
  • 18:35 - 18:40
    auquel rien ne doit échapper et dans lequel tout est désormais soumis à ses lois.
  • 18:40 - 18:44
    Des raisonnants alternatives, dit-on à ceux qui osent s'interroger.
  • 18:44 - 18:51
    Et cette intensification du vol des richesses et des ressources
  • 18:51 - 18:54
    est le résultat de ces nouvelles stratégies globales.
  • 18:54 - 18:57
    Et cela a une influence sur l'anarchisme,
  • 18:57 - 19:02
    qui s'inspire d'ailleurs de nombreux mouvements indigènes.
  • 19:02 - 19:07
    Ils sont inspirés principalement par les apathistes au Mexique,
  • 19:07 - 19:12
    car c'est en 1994 que les apathistes se font connaître au monde,
  • 19:12 - 19:15
    avec leur insurrection.
  • 19:15 - 19:20
    Le 1er janvier, 1980,
  • 19:20 - 19:25
    au crépuscule du matin, une armée en guenille est ayant s'élevée.
  • 19:51 - 19:55
    Tout ça commence d'une manière très intéressante.
  • 19:55 - 20:00
    Parce qu'il y a la menace de la violence.
  • 20:00 - 20:03
    Mais on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment de violence.
  • 20:03 - 20:06
    Que veulent-ils, qui sont-ils ces guerriers-héroes
  • 20:06 - 20:10
    qui ne chandrent pas à appartenir à la tradition libertaire?
  • 20:10 - 20:13
    Le Zedelen vient d'une autre tradition,
  • 20:13 - 20:19
    qui est plutôt au départ une tradition, on va dire, marxiste voire guévariste.
  • 20:19 - 20:23
    Cela dit, c'est une ordination intelligente
  • 20:23 - 20:25
    et qui a su prendre en compte
  • 20:25 - 20:27
    à la fois le milieu dans lequel elle s'est développée,
  • 20:27 - 20:31
    donc à savoir le Chiapas, qui est une région fortement indigène,
  • 20:31 - 20:35
    et donc s'inspirer un petit peu des pratiques,
  • 20:35 - 20:36
    des traditions de la région,
  • 20:36 - 20:40
    et puis en même temps aller rechercher aussi dans l'histoire du Mexique.
  • 20:40 - 20:43
    C'est pour ça qu'ils se revendiquent aussi de Zapata,
  • 20:43 - 20:46
    de ce mouvement paysan avant les terres.
  • 20:46 - 20:49
    Ils revendiquent aussi, regardent Floras Magon,
  • 20:49 - 20:52
    comme ce précurseur de la Révolution,
  • 20:52 - 20:55
    et en même temps celui qui a amené le slogan « Tierra y Libertad ».
  • 20:55 - 20:57
    À l'autre bout de ce pays,
  • 20:57 - 21:00
    où toutes les contradictions du capitalisme se donnent à voir,
  • 21:00 - 21:05
    alors que près de la moitié de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté,
  • 21:05 - 21:08
    ici le Coca-Cola est devenu moins cher que l'eau.
  • 21:08 - 21:11
    Les économistes ont beau parler de miracles mexicains,
  • 21:11 - 21:15
    les paysans indigènes de l'armée zapatiste des libérations nationales,
  • 21:15 - 21:18
    descendus des hauts plateaux ou sortis de la jungle,
  • 21:18 - 21:22
    connaissent dans leur chère les effets de la globalisation néolibérale
  • 21:22 - 21:25
    et de toutes les formes de domination.
  • 21:26 - 21:28
    Ils occupent les centres de décision,
  • 21:28 - 21:31
    par ce qu'ils n'entendent plus être dépossédés de leur terre,
  • 21:31 - 21:33
    de leur vie et de leur tradition,
  • 21:33 - 21:35
    et souhaitent reprendre leurs affaires en main.
  • 21:35 - 21:38
    Mais ils ont beau écrire sur les murs leurs programmes,
  • 21:38 - 21:41
    sur le moment les commentateurs se désintéressent du message.
  • 21:41 - 21:45
    Il sait sur le messager que se tournent alors tous les regards.
  • 21:45 - 21:47
    Le sous-commandant Marcos,
  • 21:47 - 21:49
    un ancien étudiant en philosophie,
  • 21:49 - 21:52
    devenu guérilléro, mais qui sous l'influence des Indiens,
  • 21:52 - 21:55
    a peu à peu reconcilier sa vie d'essai-s'est stratégie
  • 21:55 - 21:58
    pour adopter une pensée plus libertaire.
  • 21:58 - 22:01
    Son grave qui n'existe dans aucune armée du monde,
  • 22:01 - 22:05
    parce qu'Otchia passe, suivant la formule mandar obélescienne d'eau,
  • 22:05 - 22:09
    c'est le pas plus qui commande, tout comme l'usage du passe-montagne,
  • 22:09 - 22:12
    un problème témoigne de cette évolution.
  • 22:12 - 22:15
    Le passe-montagne, oui,
  • 22:15 - 22:18
    ça répond évidemment au problème de la clandestinité.
  • 22:22 - 22:25
    Mais en même temps, tous portent le passe-montagne.
  • 22:25 - 22:30
    C'est-à-dire qu'ils sont tous à la fois soldats et responsables.
  • 22:33 - 22:36
    Ce qui signifie pour eux, nous sommes tous frères et sœurs,
  • 22:36 - 22:39
    nous participons tous à la lutte.
  • 22:39 - 23:08
    ...
  • 23:10 - 23:13
    La véritable originalité du mouvement sympathiste
  • 23:13 - 23:16
    dépasse des symboles et les individualités.
  • 23:16 - 23:21
    Elle réside dans l'exemple qu'il donne d'un autre monde possible.
  • 23:21 - 23:25
    Car l'expérience qui a commencé ici à la suite de l'insurrection
  • 23:25 - 23:28
    et s'étend sur un territoire de la Dimension Olympie
  • 23:28 - 23:31
    mobilise plus de 250 000 personnes
  • 23:31 - 23:34
    et représente l'une des plus longues et les plus importantes expériences
  • 23:34 - 23:37
    d'autogouvernement collectif de l'histoire moderne.
  • 23:37 - 23:41
    Libre accès aux ressources naturelles, sociétés coopératives,
  • 23:41 - 23:44
    assemblées de femmes, conseils de bons gouvernements,
  • 23:44 - 23:48
    abolition des prisons, universités autonomes, hôpitaux gratuits.
  • 23:48 - 23:52
    Dans cette partie-ci isolée du monde et si dure à la vie,
  • 23:52 - 23:55
    ces hommes et ces femmes depuis toujours humiliés et méprisées
  • 23:55 - 23:58
    mèlent pratique, ancestrale et innovation politique
  • 23:58 - 24:02
    en essayant, malgré les adversités, de redessiner un monde à leur image
  • 24:02 - 24:05
    grâce à la mise en œuvre à tous les niveaux
  • 24:05 - 24:08
    d'une réelle démocratie directe.
  • 24:08 - 24:12
    Ils utilisent des formes d'organisation anarchistes
  • 24:12 - 24:16
    dans lesquels on retrouve des assemblées de parole
  • 24:16 - 24:21
    où les gens mandatent une personne pour coordonner les activités du groupe.
  • 24:21 - 24:25
    Mais elle ne fait que porter la parole de ce groupe
  • 24:25 - 24:29
    et ne prend pas de décision à sa place.
  • 24:29 - 24:36
    Ce qu'ils veulent, c'est une société dans laquelle tout le monde aurait le même pouvoir
  • 24:36 - 24:42
    et le même bien-être, sans qu'il y ait une autorité au-dessus d'eux.
  • 24:42 - 24:46
    Voilà, c'est ça. Voilà ce qu'est l'anarchisme.
  • 24:46 - 24:50
    C'est pour cela qu'on utilise le terme de contre-pouvoir.
  • 24:50 - 24:54
    L'anarchisme n'est pas une stratégie anti-pouvoir,
  • 24:54 - 25:01
    c'est une stratégie de contre-pouvoir, décentraliser et redistribuer le pouvoir.
  • 25:01 - 25:07
    C'est pour ça que je considère le mouvement zapatiste
  • 25:07 - 25:13
    comme appartenant à la tradition libertaire et anarchiste.
  • 25:13 - 25:18
    Mais eux, de manière pressenne à mon avis,
  • 25:18 - 25:24
    se méfient et refusent les étiquettes.
  • 25:24 - 25:28
    La geste des apatistes redonne espoir en révolutionnaire du monde
  • 25:28 - 25:32
    qui se coordonne au sein du jeune mouvement altère mondialiste
  • 25:32 - 25:36
    et vienne au Tchia Passe pour participer aux assemblées régionales,
  • 25:36 - 25:42
    aux conférences internationales et jusqu'aux rencontres intergalactiques organisées par le ZLR.
  • 25:42 - 25:46
    La grande réussite également du Tchia Passe,
  • 25:46 - 25:50
    c'est de pouvoir avoir mis l'accent sur l'international et la mondialisation.
  • 25:50 - 25:54
    Et donc, permis à tout le monde de se retrouver dans la lutte des Indiens
  • 25:54 - 25:58
    pour peu qu'on ne cloupe à le bec aux Indiens.
  • 25:58 - 26:01
    On commence d'abord par les écouter et ensuite les suivre,
  • 26:01 - 26:04
    et non pas les précéder comme une avant-garde.
  • 26:04 - 26:10
    Donc, le mouvement zapatiste a réussi son pari,
  • 26:10 - 26:14
    effectivement, de fédérer tous les mouvements révolutionnaires
  • 26:14 - 26:18
    à commencer par les libertaires à cause de son horizontalité.
  • 26:18 - 26:22
    C'était un exemple d'une manière différente de faire les choses.
  • 26:22 - 26:28
    Depuis la chute de l'Union soviétique, que l'on soit pour ou contre,
  • 26:28 - 26:31
    les gens se cherchaient à un nouveau modèle.
  • 26:31 - 26:34
    Mais cet exemple est considéré comme une menace.
  • 26:34 - 26:38
    L'État envoie l'armée et les propriétaires terriens d'Otmélis
  • 26:38 - 26:40
    qui assassinent au hasard.
  • 26:40 - 26:45
    Comme par exemple lors du massacre d'actéales, où 45 personnes sont fusillées
  • 26:45 - 26:49
    parmi lesquelles 18 enfants et 4 femmes enceintes.
  • 26:49 - 26:52
    Plutôt que d'en chérir dans la violence,
  • 26:52 - 26:56
    le Sédéline décide de marcher sur Mexico sans arme
  • 26:56 - 27:00
    afin de le faire connaître son message au peuple du Mexique et au monde.
  • 27:02 - 27:04
    «...al pueblo de México,
  • 27:04 - 27:07
    à los pueblos yguriatos del Mundo,
  • 27:07 - 27:11
    hermanos, nosotros nacimos en la noche,
  • 27:11 - 27:14
    y en ella vivimos, moriremos en ella... »
  • 27:14 - 27:16
    Sur leur chemin le cortège grandit.
  • 27:16 - 27:19
    Des hommes et des femmes oncagoulés se joignent.
  • 27:19 - 27:22
    Les couleurs rouges et noires de leurs drapeaux sont icées
  • 27:22 - 27:24
    et leurs mots d'ordre reprises.
  • 27:24 - 27:27
    Et ce n'est plus seulement la voix d'une petite communauté rebelle
  • 27:27 - 27:31
    qui se donne à entendre dans la parole poétique de cette face sans visage.
  • 27:31 - 27:33
    Mais grâce aussi à Manuchahou,
  • 27:33 - 27:37
    c'est le long cri de colère de tous les oprimés qui sortent soudain de la duci.
  • 27:37 - 27:41
    «...de hecho, tierra, trabajo, pan,
  • 27:41 - 27:44
    salud, éducation, indépendance,
  • 27:44 - 27:47
    democracia, libertad...
  • 27:47 - 27:49
    Estas fueran nuestras demandas
  • 27:49 - 27:51
    en la larga noche de los 500 años.
  • 27:51 - 27:55
    Estas sonne hoy nuestras exigências. »
  • 27:55 - 27:59
    La stratégie zapatiste, occupation, sécession, autogestion
  • 27:59 - 28:02
    vient relancer des expériences déjà en cours
  • 28:02 - 28:04
    où on inspire de nouvelles un peu partout.
  • 28:04 - 28:06
    Dans le centre des empires
  • 28:06 - 28:08
    contre les grands projets inutiles et leur monde,
  • 28:08 - 28:11
    comme à l'azard de Notre-Dame-des-Landes,
  • 28:11 - 28:14
    dans le berceau de la civilisation occidentale,
  • 28:14 - 28:17
    comme à Athènes ou le quartier d'Exarquia,
  • 28:17 - 28:20
    s'insurge contre les politiques d'austérité.
  • 28:20 - 28:22
    Ou au cœur même des combats,
  • 28:22 - 28:24
    comme au Rojava ou les Kurdes,
  • 28:24 - 28:27
    prisant les taux entre les mercenaires fanatisés de Daesh
  • 28:27 - 28:30
    et les armées régulières du pouvoir autoritaire turc
  • 28:30 - 28:33
    font tout à la fois la guerre et la révolution.
  • 28:33 - 28:35
    Car il ne faut pas oublier
  • 28:35 - 28:37
    qu'ici les fanatiques de l'État islamique
  • 28:37 - 28:39
    ont beau avoir préempté le drapeau noir.
  • 28:39 - 28:41
    C'est bien le drapeau rouge jaune et vert
  • 28:41 - 28:43
    des révolutionnaires Kurdes
  • 28:43 - 28:45
    qui est celui de l'anarchie.
  • 28:45 - 28:47
    L'expérience confédérale et démocratique
  • 28:47 - 28:49
    que les 6 millions d'habitants du Rojava
  • 28:49 - 28:51
    mènent depuis bientôt 10 ans
  • 28:51 - 28:53
    est en effet une révolution à la fois
  • 28:53 - 28:56
    écologique, paritaire et libertaire.
  • 28:56 - 28:58
    Et même si sa situation reste précaire,
  • 28:58 - 29:00
    elle peut compter sur la détermination
  • 29:00 - 29:02
    des bataillons de femmes
  • 29:02 - 29:04
    et le renfort de colonnes internationalistes
  • 29:04 - 29:06
    venus parfois des autres terres de résistance.
  • 29:06 - 29:08
    Car quels soient au Rojava,
  • 29:08 - 29:10
    Otiapas, Aezarkia
  • 29:10 - 29:12
    ou à Notre-Dame-des-Landes,
  • 29:12 - 29:14
    ces luttes qui, malgré leurs diversités apparentes,
  • 29:14 - 29:16
    se font contre un même ennemi
  • 29:16 - 29:18
    et au nom d'un même idéal,
  • 29:18 - 29:20
    sont intercônes nectées comme en témoigne
  • 29:20 - 29:22
    le message de solidarité que les combattants
  • 29:22 - 29:24
    échangent au plus fort des combats.
  • 29:24 - 29:27
    Mais au tournant du 3e millénaire,
  • 29:27 - 29:29
    on sent que la réponse locale
  • 29:29 - 29:32
    à porter dans les pays du Sud est insuffisante
  • 29:32 - 29:34
    et c'est donc au Nord que la globalisation
  • 29:34 - 29:36
    néolibérale va recevoir
  • 29:36 - 29:38
    sa première réponse globale.
  • 29:45 - 29:47
    C'est bien sous l'œil des Caméras d'échelle
  • 29:47 - 29:49
    d'Info en continu
  • 29:49 - 29:51
    et au cœur de la première puissance mondiale
  • 29:51 - 29:53
    que le 3e millénaire commence,
  • 29:53 - 29:55
    avec l'attaque d'un trade center.
  • 29:55 - 29:58
    Seulement pour l'histoire de l'anarchisme,
  • 29:58 - 30:00
    ce n'est pas celle de 2001 du York,
  • 30:00 - 30:02
    mais celle qui a lieu 2 ans auparavant,
  • 30:02 - 30:04
    de manière tout aussi inattendue,
  • 30:04 - 30:06
    sur l'autre côte des États-Unis d'Amérique.
  • 30:06 - 30:08
    Je situerai pour l'Amérique du Nord
  • 30:08 - 30:10
    un point tournant, c'est la rencontre
  • 30:10 - 30:12
    de Seattle en 1999,
  • 30:12 - 30:14
    la fameuse rencontre
  • 30:14 - 30:16
    de Seattle en 1999.
  • 30:16 - 30:18
    Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là?
  • 30:18 - 30:20
    Moi-même qui était déjà militant libertaire
  • 30:20 - 30:25
    à l'époque, je n'allais pas venir.
  • 30:25 - 30:27
    De manière totalement inattendue,
  • 30:27 - 30:29
    il y a eu cette énorme manifestation à Seattle
  • 30:29 - 30:33
    contre le capitalisme international
  • 30:33 - 30:36
    et aussi contre l'OMC.
  • 30:36 - 30:38
    Qui a révélé soudain
  • 30:38 - 30:40
    qu'une nouvelle génération d'anarchistes
  • 30:40 - 30:41
    était présente
  • 30:41 - 30:43
    et qu'elle organisait cette opposition
  • 30:43 - 30:46
    à l'OMC et à la Banque mondiale.
  • 30:46 - 30:49
    Au pied du monde régnait,
  • 30:49 - 30:52
    un sommet de l'organisation mondiale du commerce
  • 30:52 - 30:54
    doit avoir lieu qui entend rien moins
  • 30:54 - 30:57
    que définir les règles du prochain millénaire.
  • 30:57 - 31:00
    Déjà, on savait une nouvelle avancée du capitalisme
  • 31:00 - 31:02
    qui étendra son empire marchand
  • 31:02 - 31:04
    aux productions de l'esprit
  • 31:04 - 31:06
    au vivant et à tous les éléments.
  • 31:06 - 31:08
    Le président de l'OMC
  • 31:08 - 31:11
    et les gouvernants des principales puissances économiques
  • 31:11 - 31:14
    n'ont pas choisi à Seattle au hasard.
  • 31:14 - 31:16
    Ville Natale de Bill Gates,
  • 31:16 - 31:18
    alors l'homme le plus riche du monde,
  • 31:18 - 31:21
    la cité des Mauds est en effet la capitale mondiale
  • 31:21 - 31:23
    de l'aéronautique commercial
  • 31:23 - 31:26
    et le centre planétaire du logiciel informatique.
  • 31:26 - 31:28
    Elle accueille le siège social
  • 31:28 - 31:30
    de certaines des grandes compagnies
  • 31:30 - 31:31
    dont le nom rime déjà
  • 31:31 - 31:34
    avec globalisation néolibérale.
  • 31:35 - 31:37
    Mais c'était sans compter sur la permanence ici
  • 31:37 - 31:39
    d'une longue tradition libertaire
  • 31:39 - 31:42
    dont l'éclosion toute récente du gringe,
  • 31:42 - 31:45
    une fusion entre le mouvement punk et le mouvement hippie
  • 31:45 - 31:47
    avec Nirvana en tête de gondole
  • 31:47 - 31:50
    qui aimait apparsommer ses clips de acercles
  • 31:50 - 31:52
    n'était que la dernière expression.
  • 31:52 - 31:54
    Et sur le grand appel international
  • 31:54 - 31:57
    la mobilisation lancée par tout un agglomérat
  • 31:57 - 32:00
    d'organisations, de collectifs et d'individus
  • 32:00 - 32:03
    rassemblés au sein d'un mouvement des mouvements
  • 32:03 - 32:05
    qui a choisi de profiter de cette occasion
  • 32:05 - 32:07
    pour manifester son opposition
  • 32:07 - 32:09
    au nouvel ordre mondial.
  • 32:09 - 32:12
    Il n'y a pas de leader.
  • 32:12 - 32:15
    C'est un mouvement horizontal.
  • 32:15 - 32:17
    D'action directe.
  • 32:17 - 32:19
    Contre les multinationales.
  • 32:19 - 32:22
    Bref, il y a tous ces marqueurs.
  • 32:22 - 32:25
    Et si un grand nombre de personnes impliquées
  • 32:25 - 32:27
    ne se considéraient pas comme anarchistes
  • 32:27 - 32:30
    il y avait tout de même beaucoup d'anarchistes présents.
  • 32:30 - 32:33
    Et c'était clairement un mouvement anti-parti
  • 32:33 - 32:35
    et anti-institutionnel.
  • 32:35 - 32:39
    Et en ce sens, on peut dire qu'il était anarchisant.
  • 32:39 - 32:41
    C'est anarchiste.
  • 32:41 - 32:43
    Le 30 novembre au matin,
  • 32:43 - 32:45
    malgré le fait que la réunie city
  • 32:45 - 32:47
    n'a jamais autant mérité son surnom
  • 32:47 - 32:49
    l'ambiance et joie de cette acte.
  • 32:49 - 32:51
    On plaisante, on chante,
  • 32:51 - 32:53
    on interpelle des participants
  • 32:53 - 32:55
    qui seront à la conférence.
  • 32:55 - 32:58
    On pousse aussi un peu pour essayer d'entrer.
  • 32:58 - 33:00
    Les autorités qui avaient sous-estimé
  • 33:00 - 33:02
    l'ampleur de la mobilisation
  • 33:02 - 33:04
    prennent peur.
  • 33:04 - 33:06
    On appelle l'armée en banfort
  • 33:06 - 33:09
    et la Garde nationale intervient.
  • 33:09 - 33:11
    Ce que l'histoire populaire a retenu
  • 33:11 - 33:15
    sous le nom de bataille de Seattle commence.
  • 33:17 - 33:19
    Car pour répondre aux violences policières
  • 33:19 - 33:21
    et défendre le cortège,
  • 33:21 - 33:23
    un petit groupe de manifestants
  • 33:23 - 33:25
    a décidé de répliquer.
  • 33:25 - 33:28
    Soudain, un black block s'est formé.
  • 33:28 - 33:31
    Le black block s'est formé.
  • 33:31 - 33:33
    Il y a quelque chose qui fait
  • 33:33 - 33:35
    intégralement partie aujourd'hui
  • 33:35 - 33:37
    de l'identité du mouvement.
  • 33:37 - 33:40
    Cette composante des black blocks
  • 33:40 - 33:42
    et que nous ne connaissions pas
  • 33:42 - 33:44
    en Europe occidentale.
  • 33:44 - 33:46
    Nous avons vu surgir.
  • 33:46 - 33:49
    D'où vient-elle?
  • 33:49 - 33:52
    Le black block vient d'Allemagne de l'Ouest.
  • 33:52 - 33:54
    Dans les années 70,
  • 33:54 - 33:56
    il y avait un black block
  • 33:56 - 33:59
    qui a été un peu plus fort.
  • 33:59 - 34:01
    Dans les années 70,
  • 34:01 - 34:03
    il y avait les autonomes.
  • 34:03 - 34:05
    Certains se disaient anarchistes,
  • 34:05 - 34:07
    d'autres ne se réclamaient
  • 34:07 - 34:09
    d'aucun parti et se disaient
  • 34:09 - 34:11
    juste autonomes.
  • 34:11 - 34:13
    Ils ont inventé la technique du black block
  • 34:13 - 34:15
    en portant le casque, le masque
  • 34:15 - 34:17
    et en se protégeant
  • 34:17 - 34:20
    contre les violences policières et les identifications.
  • 34:20 - 34:22
    Il faut dire qu'à l'époque,
  • 34:22 - 34:24
    en Allemagne de l'Ouest,
  • 34:24 - 34:26
    il y avait des lois repressives
  • 34:26 - 34:28
    des lois terroristes.
  • 34:28 - 34:30
    Si le black block
  • 34:30 - 34:33
    qui désigne une stratégie et non des individus
  • 34:33 - 34:35
    existait déjà depuis longtemps,
  • 34:35 - 34:37
    c'est bien ici et ce jour-là
  • 34:37 - 34:39
    qu'il se fait connaître au monde.
  • 34:39 - 34:41
    Pendant plusieurs heures,
  • 34:41 - 34:44
    devant les caméras des premières chaînes d'infos
  • 34:44 - 34:47
    en continu, les révolutionnaires qui l'adopte
  • 34:47 - 34:49
    assument la confrontation
  • 34:49 - 34:51
    et revendiquent l'usage de la violence.
  • 34:51 - 34:54
    Ça veut dire attention, pas contre les personnes,
  • 34:54 - 34:56
    ça veut dire contre les choses.
  • 34:56 - 34:58
    Ce qui se casse, c'est quand même
  • 34:58 - 35:00
    des vitrines, par exemple,
  • 35:00 - 35:02
    ou des caissiers automatiques.
  • 35:02 - 35:05
    C'est une violence qui est très largement symbolique,
  • 35:05 - 35:08
    qui n'est pas du tout une violence physique directe
  • 35:08 - 35:10
    sur des personnes
  • 35:10 - 35:12
    qui bien souvent consiste en désaffrontement
  • 35:12 - 35:15
    avec la police, mais pas dans une violence extrême,
  • 35:15 - 35:17
    qui consiste dans la destruction
  • 35:17 - 35:20
    éventuellement symbolique de la propriété,
  • 35:20 - 35:22
    de la la vie.
  • 35:22 - 35:24
    Malgré les apparences en effet,
  • 35:24 - 35:26
    loin d'être chaotique et désordonné,
  • 35:26 - 35:29
    l'action directe du black block est raisonnée et réfléchie.
  • 35:29 - 35:32
    Elle se distingue en cela de la simple émeute.
  • 35:32 - 35:35
    Car si sur son passage, les vitrines volent en éclats,
  • 35:35 - 35:38
    ce n'est pas seulement pour exprimer la colère
  • 35:38 - 35:40
    ou jouir de plaisir de casser pour casser,
  • 35:40 - 35:42
    comme on entend dire trop souvent,
  • 35:42 - 35:44
    c'est pour montrer qu'il est possible d'attaquer
  • 35:44 - 35:46
    les sucursales du capitalisme
  • 35:46 - 35:49
    et avec ce spectacle d'une violence très télégémique
  • 35:49 - 35:51
    fasciner les caméras.
  • 35:52 - 35:54
    Coudoublant quelque sorte,
  • 35:54 - 35:56
    à l'heure du tout médiatique
  • 35:56 - 35:59
    ou une image sensationnelle vaut mieux parfois que de longs discours,
  • 35:59 - 36:01
    ce recours cinéco-d'octique à la violence
  • 36:01 - 36:04
    est en effet une propagande à la fois
  • 36:04 - 36:06
    par le fait et par l'image.
  • 36:07 - 36:10
    Ils considèrent qu'il faut aller lutter
  • 36:10 - 36:12
    contre le capitalisme.
  • 36:12 - 36:14
    Et c'est pour lutter contre le capitalisme
  • 36:14 - 36:16
    qu'ils utilisent ces techniques.
  • 36:16 - 36:18
    Donc c'est facile à lire, les banques c'est les banques,
  • 36:18 - 36:20
    c'est le fric, c'est le capitalisme financier actuel,
  • 36:20 - 36:22
    donc on attaque les banques.
  • 36:22 - 36:25
    Même si on ne fait qu'agratigner sa surface.
  • 36:25 - 36:27
    Mais au moins ça attire l'attention de tout le monde
  • 36:27 - 36:29
    et seul la propagande gouvernementale
  • 36:29 - 36:31
    fait semblant de ne pas comprendre
  • 36:31 - 36:33
    pourquoi on attaque les banques.
  • 36:33 - 36:35
    Tout le monde comprend pourquoi on attaque les banques.
  • 36:36 - 36:39
    À propagande, propagande et le mi.
  • 36:39 - 36:41
    Les chaînes d'infos en continuent,
  • 36:41 - 36:43
    diffusant boucle les images.
  • 36:43 - 36:46
    Sur les plateaux, on dénonce les casseurs
  • 36:46 - 36:49
    et on s'efforce de dépolitisé leurs gestes.
  • 36:49 - 36:54
    Il y a une mise en spectacle par l'État
  • 36:54 - 36:57
    de cette violence
  • 36:57 - 36:59
    mise en œuvre par les dominés eux-mêmes
  • 36:59 - 37:01
    comme un déchaînement irraisonné,
  • 37:01 - 37:04
    comme une violence aveugle, etc.
  • 37:06 - 37:08
    Les révolutionnaires anarchistes
  • 37:08 - 37:10
    ne manquent pas d'intelligence.
  • 37:10 - 37:13
    Ils ont inventé de manière très maligne ce slogan.
  • 37:13 - 37:16
    Les vitrines ne souffrent pas.
  • 37:16 - 37:18
    Pourquoi vous inquiétez-vous autant
  • 37:18 - 37:20
    puisque nous n'avons pas fait usage
  • 37:20 - 37:22
    de la violence contre des personnes?
  • 37:22 - 37:24
    Asseyez-t-elle, on a vous déclaré
  • 37:24 - 37:27
    l'état d'urgence, imposé le couvre-feu.
  • 37:27 - 37:29
    Il n'est l'autorisation de tirer
  • 37:29 - 37:31
    sur les sommeurs de troubles,
  • 37:31 - 37:33
    le pouvoir a perdu l'initiative.
  • 37:33 - 37:36
    On préfère interrompre le sommet.
  • 37:36 - 37:42
    ...
  • 37:42 - 37:44
    Grâce à l'action inattendue
  • 37:44 - 37:46
    et décisive du Black Block,
  • 37:46 - 37:49
    la bataille de Seattle est gagnée.
  • 37:49 - 37:52
    Étonnamment, ça a été un succès.
  • 37:52 - 37:55
    On a vu qu'il était possible de faire reculer le pouvoir
  • 37:55 - 37:57
    et que l'autorité ne pouvait pas se maintenir
  • 37:57 - 37:59
    avec seulement la police dans la rue.
  • 37:59 - 38:02
    L'autorité était sapée parce que c'est une question de foi,
  • 38:02 - 38:04
    juste une question de foi.
  • 38:04 - 38:07
    Et depuis lors,
  • 38:07 - 38:10
    il y a eu de telles manifestations partout dans le monde.
  • 38:10 - 38:14
    A Gennes, Naples, Québec,
  • 38:14 - 38:17
    ça a explosé partout où les gens étaient en conflit
  • 38:17 - 38:19
    avec l'autorité.
  • 38:19 - 38:21
    Dans les années suivantes,
  • 38:21 - 38:23
    sur tous les continents,
  • 38:23 - 38:25
    l'ombre du Black Block plane sur les grands sommets
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    qui se claquent le réceux barricain.
  • 38:28 - 38:30
    Il faut dire qu'à la suite de Seattle,
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    son nombre n'a cessé de grandir.
  • 38:32 - 38:35
    Sa présence devient de plus en plus massive
  • 38:35 - 38:37
    dans les manifestations,
  • 38:37 - 38:39
    son action rapide et efficace,
  • 38:39 - 38:42
    et ses images toujours plus fascinantes.
  • 38:42 - 38:44
    Le phénomène est-elle qu'en 2012,
  • 38:44 - 38:47
    les metiers deviennent le personnage de l'année
  • 38:47 - 38:49
    de Time Magazine.
  • 38:49 - 38:51
    Comme à la fin du XIXe siècle,
  • 38:51 - 38:53
    dans les cercles du pouvoir,
  • 38:53 - 38:56
    on parle à nouveau d'une internationale noire.
  • 38:56 - 38:58
    Il l'ombait tout en l'oeuvre pour que Seattle
  • 38:58 - 39:00
    ne puisse plus se reproduire.
  • 39:00 - 39:02
    On s'est servi de Seattle
  • 39:02 - 39:04
    pour justifier des recherches
  • 39:04 - 39:06
    dans le domaine des nouvelles armes.
  • 39:06 - 39:08
    Aux États-Unis, par exemple,
  • 39:08 - 39:10
    il y a eu des recherches sur des armes non letales,
  • 39:10 - 39:12
    comme ils disent,
  • 39:12 - 39:14
    des ultrasons, des lasers,
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    tout ce qui pourrait être utilisé
  • 39:16 - 39:19
    dans des manifestations contre les manifestants.
  • 39:19 - 39:21
    Et on a commencé à voir la police
  • 39:21 - 39:24
    se comporter comme une armée.
  • 39:24 - 39:26
    Les forces de l'ordre
  • 39:26 - 39:29
    se sont en quelque sorte militarisées un peu partout.
  • 39:29 - 39:32
    Ce nouvel arsenal de maintien de l'ordre
  • 39:32 - 39:35
    de pacification est aussi tomise à contribution.
  • 39:35 - 39:38
    Dans toutes les grandes manifestations,
  • 39:38 - 39:40
    avec ses armes non letales,
  • 39:40 - 39:42
    on les borne mutilées,
  • 39:42 - 39:44
    occasionnellement on en tue,
  • 39:44 - 39:47
    comme c'est arrivé en France avec Rémi Fress,
  • 39:47 - 39:49
    qui meurt soufflé par une grenade
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    pour n'avoir pas voulu que l'on détruise un écosystème.
  • 39:52 - 39:54
    Mais quand on perd le contrôle,
  • 39:54 - 39:57
    on n'hésite pas à ressortir les armes, les vraies.
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    Comme en Grèce, ou Alexandros Grigoropoulos,
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    un enfant de 15 ans qui participait à une manifestation
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    est assassiné par la police.
  • 40:05 - 40:07
    Comme un Roaxaca au Mexique,
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    ou le journaliste anarchiste Brad Will,
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    qui filmait la révolte des professeurs
  • 40:11 - 40:14
    et tué sous l'œil de sa caméra par un policier.
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    Ou comme un gêne, ou Carlo Giuliani,
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    un jeune libertaire de 22 ans,
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    est abattu d'une balle dans la tête
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    et pour la chevet, la jeep décarabignée
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    par ses repas sur son corps.
  • 40:33 - 40:35
    Dès la fin de la décennie,
  • 40:35 - 40:38
    de nombreux libertaires commencent à remettre en question
  • 40:38 - 40:40
    la stratégie de Black Block.
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    N'est-elle pas devenue trop systématique et donc prévisible
  • 40:43 - 40:46
    au point de se retourner parfois contre les manifestants eux-mêmes?
  • 40:46 - 40:48
    Après dix ans d'affrontements,
  • 40:48 - 40:56
    il est urgent d'imaginer de nouvelles formes de lutte.
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    Depuis quelques années, un nouveau monde est né, internet.
  • 41:02 - 41:05
    Il faut dire que grâce à la révolution numérique
  • 41:05 - 41:08
    et aux facilités d'échange informatique qu'elle induit,
  • 41:08 - 41:12
    on a assisté à une augmentation sans précédent dans l'histoire
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    des flux financiers.
  • 41:14 - 41:17
    Ce nouvel Al Dorado tourne les têtes des multinationales
  • 41:17 - 41:19
    et des grands organismes bancaires
  • 41:19 - 41:22
    qui misent de plus en plus gros sans aucun contrôle.
  • 41:22 - 41:25
    Une bulle financière secrète
  • 41:25 - 41:30
    qui explose en 2008 symbolisé par la chute de l'Eman Brothers.
  • 41:30 - 41:34
    On assiste à la banque route la plus importante de toute l'histoire.
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    Pour la première fois depuis la crise de 1929 en Occident,
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    des millions de personnes sont jetées la rue du jour au lendemain
  • 41:42 - 41:45
    et des pays entiers sans ruiner.
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    Si des révoltes et par son lieu, c'est à l'automne 2011,
  • 41:50 - 41:53
    au travers d'une mobilisation internationale,
  • 41:53 - 41:56
    que de manière inattendue et sans toujours dire le nom,
  • 41:56 - 41:59
    les anarchistes vont à nouveau faire parler d'eux
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    avec le mouvement occupant.
  • 42:04 - 42:08
    C'est pour cela que ça a commencé à Wall Street.
  • 42:08 - 42:11
    Parce que Wall Street avait ruiné l'économie mondiale
  • 42:11 - 42:13
    avec des fraudes massives
  • 42:13 - 42:16
    pour lesquelles personne ne sera jamais condamnée.
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    Ce qui montre d'ailleurs la total inefficacité des États
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    quand il s'agit de contrôler le capitalisme international.
  • 42:24 - 42:27
    Aucune action sérieuse n'a été prise en ce qui concerne
  • 42:27 - 42:30
    les responsables de ces gigantesques dévastations économiques
  • 42:30 - 42:33
    pour lesquelles des pays comme la Grèce, l'Espagne et ailleurs
  • 42:33 - 42:36
    continuent de payer.
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    Inspirés par les mouvements d'occupation des places
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    lors des Princes-Arabes et du mouvement des Indignés en Espagne,
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    en organisant un gigantesque biais au pied du temple
  • 42:46 - 42:49
    de la finance internationale,
  • 42:49 - 42:53
    Occupy Wall Street enchevêtre rassemblement de protestation
  • 42:53 - 42:57
    et création d'une zone autonome temporaire.
  • 43:00 - 43:03
    Le mouvement Occupy Wall Street,
  • 43:03 - 43:06
    qui n'est pas un mouvement anarchiste à proprement parlé,
  • 43:06 - 43:09
    est très fortement influencé par des anarchistes.
  • 43:09 - 43:12
    D'ailleurs, beaucoup d'anarchistes ont mis en place
  • 43:12 - 43:15
    l'architecture de ce mouvement.
  • 43:17 - 43:20
    Des gens comme David Graveur par exemple,
  • 43:20 - 43:24
    un anarchiste américain qui a beaucoup écrit sur l'anthropologie.
  • 43:24 - 43:28
    Et d'autres encore qui, sans se dire anarchiste,
  • 43:28 - 43:33
    le son dans les faits, aient été alignés.
  • 43:33 - 43:36
    Parmi eux, il y a aussi Karl Lahn,
  • 43:36 - 43:39
    un journaliste canadien fondateur de Al Buster
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    et auteur du très beau design anarchique.
  • 43:42 - 43:45
    Tom Morello, le guitariste de Regigan Tomaschine,
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    qui est aussi un militant très actif des IWW,
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    le grand syndicat anarchiste nord-américain
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    ou l'éternel Noam Chomsky, qui vient y faire des conférences.
  • 43:55 - 43:59
    Mais si toutes les tendances de l'anarchisme se retrouvent bien ici
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    et que toutes ces tactiques sont déployées,
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    la mobilisation a aussi la particularité
  • 44:04 - 44:06
    d'agrégés de nombreuses personnalités
  • 44:06 - 44:09
    qui n'appartiennent pas à son mouvement libertaire,
  • 44:09 - 44:12
    mais doivent se positionner en fonction de lui.
  • 44:12 - 44:16
    Comme Naomi Klein, Cornel West, Judith Butler,
  • 44:16 - 44:20
    Michael Moore ou le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz.
  • 44:20 - 44:24
    Car ce n'est pas le moindre les paradoxes de l'anarchisme
  • 44:24 - 44:27
    au moment où ces pensées et ces pratiques se généralisent
  • 44:27 - 44:30
    que de se fondre et de disparaître dans les mouvements.
  • 44:30 - 44:33
    Il s'agit d'idées et d'expériences
  • 44:33 - 44:35
    qui doivent avoir un sens pour nos vies
  • 44:35 - 44:38
    et qui puissent apporter des réponses à nos questions.
  • 44:41 - 44:44
    Le problème pour l'anarchisme n'est pas de se faire connaître,
  • 44:44 - 44:47
    mais de nous offrir une sorte de caisse à outil
  • 44:47 - 44:50
    pour les problèmes de la vie quotidienne.
  • 44:50 - 44:54
    Est-ce important de se réclamer de l'anarchisme? Non.
  • 44:54 - 44:58
    Les anarchistes ne se battent pas pour un monde anarchiste, heureusement.
  • 44:58 - 45:01
    Ils se battent pour un monde libre.
  • 45:01 - 45:03
    Et la différence est cruciale.
  • 45:03 - 45:06
    En venant des quatre coins du monde pour filmer l'éveilement,
  • 45:06 - 45:09
    les caméras d'échelle d'infos laissent voir,
  • 45:09 - 45:11
    non plus sur des théâtres lointains
  • 45:11 - 45:13
    ou au travers d'une violence spectaculaire,
  • 45:13 - 45:16
    mais dans des scènes de la vie quotidienne et aux coins de la rue,
  • 45:16 - 45:18
    ce que pourrait être une vie débarrassée
  • 45:18 - 45:21
    des nombreuses formes de domination et d'exploitation.
  • 45:21 - 45:24
    Car pendant plusieurs mois, ici, on médite,
  • 45:24 - 45:27
    on discute, on rêve, on chante, on aime,
  • 45:27 - 45:29
    on partage et on s'éduque.
  • 45:29 - 45:32
    On abolit comme toujours les prisons, les polices,
  • 45:32 - 45:34
    l'argent et les frontières.
  • 45:34 - 45:37
    On imagine ensemble d'autres mondes possibles
  • 45:37 - 45:40
    et on essaie de les réaliser maintenant.
  • 45:43 - 45:46
    Ils ont adopté des formes d'organisation anarchistes.
  • 45:46 - 45:48
    Des petits groupes qui se coordonnent
  • 45:48 - 45:50
    et essaient de trouver le consensus
  • 45:50 - 45:52
    au travers de la démocratie directe,
  • 45:52 - 45:54
    tout en se posant la question
  • 45:54 - 45:57
    de ce qu'il fallait faire pour que le mouvement continue d'avancer.
  • 46:00 - 46:03
    Mais ces gens qui sont violents se substinagirent
  • 46:03 - 46:05
    comme s'ils étaient déjà libres d'éranches.
  • 46:05 - 46:07
    Dans l'urgence des lois sont votées
  • 46:07 - 46:09
    et la répression s'abat.
  • 46:09 - 46:11
    Les autorités, comme toujours,
  • 46:11 - 46:14
    ont essayé de stopper le mouvement Occupy Wall Street.
  • 46:17 - 46:19
    Elles ont remis en vigueur les lois
  • 46:19 - 46:22
    contre le vagabondage et toutes ces lois du XIXe siècle.
  • 46:24 - 46:26
    Et puis la police a cherché toutes les excuses
  • 46:26 - 46:28
    pour empêcher le mouvement.
  • 46:30 - 46:32
    Elle a parlé de troubles à l'ordre public
  • 46:32 - 46:34
    et de la situation de la police.
  • 46:34 - 46:36
    Elle a dit qu'il faut que les lois
  • 46:36 - 46:39
    puissent être en train de se battre envers les lois.
  • 46:39 - 46:41
    Elle a parlé de troubles à l'ordre public
  • 46:41 - 46:43
    ou d'assemblées illégales.
  • 46:43 - 46:46
    Elle disait qu'il y allait avoir des émeutes.
  • 46:50 - 46:53
    Mais plus on réprime, mais plus on s'en sure,
  • 46:53 - 46:55
    plus le mouvement Occupy s'étend
  • 46:55 - 46:58
    et grâce à ces images qui se diffusent via Internet,
  • 46:58 - 47:01
    plus ils croient, se transforment et se multiplient
  • 47:01 - 47:03
    dans l'espace et dans le temps.
  • 47:03 - 47:06
    C'est un mouvement fort devant le siège de la Banque Centrale Européenne.
  • 47:06 - 47:10
    À Tokyo, Paris, Montréal, Céau, Rome, Hong Kong, Malbou,
  • 47:10 - 47:13
    Nautel-à-Vivre, dans plus de 1500 villes
  • 47:13 - 47:15
    de 82 pays différents.
  • 47:16 - 47:18
    Et au travers de ces grandes mobilisations
  • 47:18 - 47:20
    et les mouvements d'occupation,
  • 47:20 - 47:22
    sans toujours dire son nom,
  • 47:22 - 47:24
    l'anarchisme se diffuse et se répand
  • 47:24 - 47:26
    jusqu'à devenir le pôle autour duquel
  • 47:26 - 47:28
    tourne tout le mouvement social
  • 47:28 - 47:34
    et une partie du monde politique.
  • 47:34 - 47:37
    Peu importe que vous soyez pour ou contre l'anarchisme,
  • 47:37 - 47:40
    à l'intérieur du mouvement anticapitaliste,
  • 47:40 - 47:43
    vous devrez vous définir en fonction de lui
  • 47:43 - 47:46
    et vous devrez rendre des comptes.
  • 47:46 - 47:51
    Votre pratique et vos organisations sont-elles vraiment démocratiques?
  • 47:52 - 47:55
    Avez-vous un fonctionnement horizontal?
  • 47:55 - 47:57
    Écoutez-vous chacun?
  • 47:57 - 47:59
    Aide-vous sensible aux différences de genre,
  • 47:59 - 48:02
    aux sexualités et aux autres formes de diversité?
  • 48:02 - 48:04
    En un mot.
  • 48:04 - 48:06
    Aide-vous plus humain?
  • 48:06 - 48:09
    L'anarchisme ne s'enseigne pas,
  • 48:09 - 48:12
    ça ne s'apprend pas dans les livres, dans les écoles,
  • 48:12 - 48:14
    dans les conférences.
  • 48:14 - 48:16
    L'anarchisme, ça se contagie.
  • 48:16 - 48:18
    C'est-à-dire qu'il y a une transmission
  • 48:18 - 48:23
    qui n'est pas de l'ordre de la didactique.
  • 48:24 - 48:26
    Le mouvement libertaire profite lui aussi
  • 48:26 - 48:29
    de cette massification de ses idées.
  • 48:29 - 48:31
    Et cette vigornave torlecoue
  • 48:31 - 48:34
    à toutes les idées reçues sur l'anarchisme.
  • 48:34 - 48:37
    Lui que l'on avait qualifié de révoltes petites bourgeoise
  • 48:37 - 48:40
    est aujourd'hui implanté dans les milieux les plus humbles.
  • 48:40 - 48:43
    Lui que l'on avait voulu limiter à l'Occident
  • 48:43 - 48:46
    conquiert encore de nouveaux territoires,
  • 48:46 - 48:49
    comme ici le 1er mai 2019, en Indonésie.
  • 48:49 - 48:52
    Lui que l'on avait prétendu minoritaire
  • 48:52 - 48:54
    recueille une adhésion massive,
  • 48:54 - 48:56
    notamment de la part des nouvelles générations
  • 48:56 - 48:58
    qui se disent que c'est un gouverne arabe.
  • 48:58 - 49:01
    Et lui que l'on avait si souvent divin qu'eup'
  • 49:01 - 49:04
    prouve, malgré toutes ces défaîtes,
  • 49:04 - 49:06
    qu'il n'est plus que jamais vivant.
  • 49:06 - 49:09
    Il y a eu beaucoup de défaîtes dans l'histoire du mouvement anarchisme,
  • 49:09 - 49:11
    des défaîtes aussi grandes que les aspirations
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    que ces gens l'ont porté.
  • 49:13 - 49:15
    Mais il y a une autre façon de voir l'histoire de l'anarchisme
  • 49:15 - 49:17
    qui me semble, tu sais, les plus intéressantes,
  • 49:17 - 49:19
    plus justes aussi, plus respectueuses des faits.
  • 49:19 - 49:21
    C'est qu'à travers ces grands moments
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    qui sont des moments d'échec réel,
  • 49:23 - 49:25
    c'est vrai que la commune a perdu,
  • 49:25 - 49:27
    c'est vrai qu'en Espagnol on a perdu,
  • 49:27 - 49:29
    il y a constamment des victoires
  • 49:29 - 49:32
    plus moins visibles, moins spectaculaires,
  • 49:32 - 49:34
    mais qui sont présentes partout.
  • 49:34 - 49:36
    Mais il est tout de même remarquable que
  • 49:36 - 49:38
    ce que les anarchistes ont pensé,
  • 49:38 - 49:42
    senti, promu, défendu depuis très très longtemps
  • 49:42 - 49:44
    est aujourd'hui présent dans beaucoup d'éléments
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    de notre culture.
  • 49:47 - 49:49
    L'anarchisme a eu un rôle fondamental
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    dans le progrès des idées
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    et de l'humanité en général.
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    Mais l'anarchisme a toujours l'air d'être là
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    et de ne pas y être.
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    Les anarchistes semblent être partout
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    et en même temps, on se demande tout le temps.
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    Mais où sont les anarchistes?
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    L'anarchisme ne disparaîtra jamais
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    parce qu'il appartient à l'être humain.
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    Chaque fois que quelqu'un se demandera
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    pourquoi il faut obéir,
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    il y aura un archimbe.
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    Loin d'être achevé,
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    l'histoire de l'anarchisme se poursuit donc.
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    Mais alors que de nouveaux courants sont appareus,
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    que des figures plus récentes ont succédé aux anciennes,
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    que les stratégies et les tactiques se sont diversifiées
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    et que les discours et les pratiques ont évolué
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    au terme de ces presque deux siècles d'existence,
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    il semble que l'enseignement qu'elle porte
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    soit resté le même qu'au premier jour.
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    Celui de la nécessité d'une insurrection,
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    peut-être juste des consciences,
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    une insurrection qui ne s'agirait plus d'attendre,
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    mais en méditant ces mots du comité invisible,
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    de précipiter.
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    La question pour une insurrection est de se rendre irréversible.
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    L'irréversibilité est atteinte lorsque l'on a vaincu,
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    en même temps que les autorités le besoin d'autorité,
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    en même temps que la propriété, le goût de s'approprier,
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    et gémonie le désir des gémonies.
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    C'est pourquoi le processus insurrectionnel
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    contient en lui-même la forme de sa victoire
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    ou celle de son échec.
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    ...
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    ...
Title:
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Video Language:
French
Duration:
0:05

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