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...
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Argentine,
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Japon,
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Algérie,
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Espagne,
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Royaume-Uni,
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Afrique,
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Sur les cinq continents,
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casquées de fleurs ou armées de pavés,
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les libertaires sont lentement sortis de la nuit
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et ont allumé des feux de joie.
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Eux, que l'on avait cru vaincus,
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ils ont partout repris l'initiative,
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déclenché le vaste mouvement insurrectionnel
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et remporté finalement la bataille pour les gémonies culturelles.
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Mais gagner les batailles n'est rien pour eux
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si l'on ne gagne pas la guerre sociale.
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Or, dans les années qui suivent 1968,
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les anarchistes vont découvrir un nouveau péril,
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non plus celui de disparaître,
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mais celui de s'allierner.
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Tarfaça un système globalitaire
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qui met en scène les apparences de sa propre critique,
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leurs slogans et monstipateurs, leurs riffs assassins
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et même leurs figures finissent souvent par être récupérées.
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Pour faire avancer leurs idées,
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les libertaires ne vont plus dès lors d'avoir d'autres choix
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du local international que d'avancer masqués
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et par la guerrilla ou la mobilisation de masse
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en revenir à la propagande.
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Et c'est ainsi que les faux bourses de montée vidéo
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au cœur de Londres et du Tchia Paz Rebelle à Seattle insurgés,
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l'anarchisme a inspiré, sans toujours dire son nom,
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toutes les nouvelles formes de résistance.
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Et dans cette postmodernité qui se voulait la fin des temps,
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relancé pour un tour, au moins la grande roue de l'autre histoire.
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...
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Que l'année 68 était une répétition générale
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ou une révolution manquée,
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il n'en reste pas moins qu'elle aura laissé
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comme un goût d'inachevé sur la langue des révolutionnaires.
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Comment ne pas comprendre que nombre d'entre eux
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soient déçus devant le spectacle des populations
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reprenant le travail?
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Mais face au retour des éternels polémiques,
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entre organisations qui se rejettent la faute
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et entendent ramasser les mises,
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comment pourrait-il ne pas être écœuré?
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Que faits? Comment continuer le combat?
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...
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Alors que certains décident de prendre la clé des champs
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et rejoignent des communautés,
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d'autres, soit par optimisme, soit par désespoir,
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choisissent de rester dans les villes
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afin d'essayer, par un coup de force,
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de précipiter les choses.
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...
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Pour les anarchistes, tout commence en réalité en Uruguay.
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En 1965,
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quand Abraham Guilen, ancien combatant
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au sein d'une division anarchiste en Espagne,
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mais aussi diplômée en sciences économiques,
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qui a participé à toutes les tentatives insurrectionnelles
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de la pré-gère,
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publie son livre « Stratégie du guerrier urbain ».
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Pour comprendre la nouveauté de son ouvrage,
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il faut se souvenir que depuis le triomphe
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de la Révolution Cubaine en matière de lutte armée,
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c'est la théorie de Tchégevara,
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dite du foquisme,
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qui recueille toutes les faveurs des révolutionnaires.
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Les guerriers rôdent à partir dans les montagnes
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et dans la jungle pour créer, aux côtés des paysans
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et des indigènes, des foyers insurrectionnels.
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...
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Cette théorie qui a pu montrer son efficacité
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dans le contexte cubain doit à tout prix,
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selon Abraham Guilen,
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être repensé pour les pays plus développés.
-
...
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Dans une guerre révolutionnaire,
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quand les masses urbaines sont plus importantes
-
que les masses rurales,
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le centre de gravité de la lutte
-
doit se situer dans les airs urbaines.
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Les grandes cités sont des forêts immenses de ciment,
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où tous les artifices de la guerre de Guérilla
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peuvent être correctement employés.
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L'heure est venue, où une minorité révolutionnaire
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peut mettre la masse en mouvement
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et permettre de surmonter l'allénaation par la peur.
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La théorie de la guerre urbaine
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et de la propagande armée vient de l'être.
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Et Abraham Guilen de préciser...
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La guerre révolutionnaire
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doit avoir en compte que c'est une guerre
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dans le espace et dans le temps
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et que toute la opération
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doit avoir une ganance de la population.
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Le socialisme libertarié
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doit prédiquer avec l'exemple
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et doit avoir en avant
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le plus consustancial avec la dottrina
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du socialisme libertarié.
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La action directe,
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parce que pour la action indirecte,
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la politique pour la action
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dans laquelle les masses ne participent,
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sont suffisamment les partis politiques.
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L'objectif, selon moi,
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c'est la prise de conscience.
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La prise de conscience que le système capitaliste est fragile
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et que les prolétaires peuvent donc mener
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eux-mêmes la lutte armée.
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Entre-parant elles,
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c'est la vision classique des attentats anarchistes
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depuis la fin du XIXe siècle.
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La propagande parle le fait.
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La propagande a pourri les tchots.
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La théorie d'Abraham Guilen se diffuse rapidement
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et parvient à convaincre
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jusque dans la Suisse de l'Amérique latine en Uruguay,
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où la révolte grande depuis qu'en ce milieu des années 60
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s'évite une crise économique profonde.
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Elle inspire, notamment,
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un groupe de jeunes révolutionnaires,
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les Toupas Maros.
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Emmené par Raoul Sandic,
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un partisan de l'autogestion,
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fin connexeur de Proudhon,
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et rassemblé autour de Baudord de la Liberté,
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on retrouve parmi eux des socialistes révolutionnaires,
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des communistes hétérodoxes,
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les prêtres influencés par la théorie de la libération,
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mais aussi, et depuis l'origine,
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à l'image de Gérard Dogatti,
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Georges Savalza et Rossi Morica,
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de très nombreux libertés.
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Les anarchistes participent à la formation des Toupas Maros.
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Les Toupas Maros sont d'ailleurs un respect de la vie humaine.
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En ce sens, c'est une lutte très respectable.
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Les Toupas Maros s'adopte aussi tôt
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la stratégie de la guerrière urbaine
-
et de la propagande armée.
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Ils attaquent tous les imutés en chaîne et les coups d'éclats.
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Pas un jour sent que leurs actions
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le fassent les gros titres des gens.
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Lundi, les Toupas Maros occupent une usine.
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Mardi, hold up de 5 millions de besoins.
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Mercredi, attentat la bombe dans plusieurs clubs politiques.
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Jeudi, occupation d'une usine est bombe.
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Vendredi, bombe et hold up.
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Samedi, imitage d'une chaîne de télésusion.
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Et dimanche, en guise de repos,
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évasion de dizaines de détenus.
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Le pouvoir abou dénoncé leur violence,
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les Toupas Maros, qui dans un premier temps
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évite de verser le sang,
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sont bien perçus par la presse et l'opinion publique.
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Ils bénéficient même sur la scène internationale
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d'une image très positive,
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comme le prouve l'article que l'on sacre
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alors le Time Magazine,
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qui les apparent à des robins des voix des temps modernes.
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Grâce à eux, les théories de la guerria urbaine
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et de la propagande armée se popularisent et sèment dans le monde.
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Les gens apprennent en répliquant.
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Quand vous voyez un groupe qui fait des choses
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que vous avez des connexions avec ce groupe,
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des réseaux se créent.
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Et alors, on retrouve un peu partout le même type d'action.
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C'est vraiment ce qui s'est passé avec Léon Griebregate, par exemple.
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Partit l'Amérique latine,
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la question de la lutte armée se pose en effet
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à partir de 1969, à tous les révolutionnaires.
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Partout, on publie des journaux, on fait des films,
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on écrit des livres qui parlent d'elles
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et des appels aux armes sont lancés à la télévision.
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Dans tous les quartiers, sur nos lieux de travail,
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nous devons préparer, dès maintenant,
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la lutte armée pour la destruction de tous les capitalismes.
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Mais si tous les révolutionnaires s'y mettent,
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ce sont souvent des anarchistes qui prennent l'initiative.
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Comme un symbole, il y a les Toups à Maros,
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West Berlin, avec Mickael, Bomi, Beaumam,
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qui sont les premiers à faire trembler le vieux mot.
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En Espagne, le groupe primaire des maillots,
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plus les commandos autonomantiques capitalistes
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font parler la poudre.
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Les appels à construire la guérilla sont entendus en France aussi,
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ou dès l'année 1970,
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le groupe révolutionnaire n°2
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organise à Grenoble une semaine de la dynamite,
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suivie par les Garry, qui passent eux aussi à l'attaque.
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Ils enchanulent les hold-up et multiplient les attentats
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et les sabotages dans tout le pays.
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Même aux États-Unis d'Amérique,
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d'anciens hippies prennent les armes.
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Le Wutherlander Grande, qui a la mémoire longue,
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fait par exemple sauter la statue des policiers
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de High Market Square à Chicago.
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Mais c'est sans doute au Royaume-Uni
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que la stratégie de la propagande armée anarchiste
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est menée de la manière la plus emblématique
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par une organisation qui, encore aujourd'hui,
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n'a pas révélé tous ces mystères, la Angry Brigade.
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De nombreuses questions demeurent que les journaux,
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comme le Time et d'autres, se posent déjà à l'époque.
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Qui sont les Angry Brigades?
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Et eux, ils répondaient,
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la Angry Brigade, ça peut être un n'importe qui.
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La Angry Brigade, c'est cette personne qui est assise
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à côté de toi dans le métro et qui a de la haine plein la tête
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et un révolver dans son blouson.
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C'est tout là, dans le brigo,
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n'importe qui peut être de là,
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les noms ne comptent pas.
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Ce qui est très intéressant,
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et qu'on a aujourd'hui oublié avec les membres
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de la soi-disant Angry Brigade,
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c'est qu'ils étaient aussi impliqués
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dans beaucoup d'activités d'entraide
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entre communautés et avec les syndicats.
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C'était des poètes et des écrivains,
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mais ils ont été décrits par la presse de l'époque
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comme une horde de terroristes.
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C'est en réalité très loin de ce qu'ils étaient.
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Ce collectif, bien qu'était Rocklit,
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n'en est pas moins fortement mobilisé et politisé.
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Décidés à passer à la lutte armée,
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ils adoptent ce nom de Brigade de la Colère
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et s'inventent un logo
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où l'on voit les signes masculins et féminins
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s'entrelasser autour du legala Shnikov.
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Car à l'image des autres groupes de lutte armée de l'époque,
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ce qui déroute alors les observateurs,
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c'est que parmi ces combattants,
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on compte de nombreux combattants.
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Dans la lignée des pétroleuses de la Commune,
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ces femmes auxquelles on attribue le surnom d'Amazon
-
et de la terreur, et frais autant qu'elles fascinent.
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On se souvient notamment en Allemagne de l'Ouest,
-
de l'héroïque nada du mouvement du Dejeun
-
et du Rickamine Hoff,
-
qui, bien que n'ayant rien d'anarchiste,
-
était désigné comme tel dans les tracts
-
mettant sa tête à prix.
-
Mais pour le public britannique,
-
c'est la figure d'Anna Mendelssohn
-
que l'on soupçonne de vrai au sein de la ingrédie Brigade,
-
qui retient l'attention dans cette interview télévisée
-
où elle résume l'amour de son combat.
-
Comment vous disiez ces politiques?
-
Révolutionnaire.
-
Sensibles à toutes les formes de domination
-
et convaincus que la meilleure défense, c'est l'attaque.
-
Pendant près de trois ans,
-
les femmes et les hommes de la ingrédie Brigade
-
vont converger les luttes et enchaînent les frappes.
-
S'ils ciblent bien sûr les banques,
-
les sièges, les grandes entreprises,
-
les ambassades et les centres d'intérêt des dictatures,
-
ils élargissent aussi le périmètre des actions
-
de la propagande armée et lui ouvrent ainsi de nouveaux fronts.
-
Certaines de leurs cibles étaient assez inhabituelles.
-
Par exemple, ils ont fait exploser une boutique de mode,
-
Biba.
-
Ils disaient que Biba était un symbole
-
de la société de consommation
-
et qu'à ce titre, elle devait être brûlée.
-
Pour bien se faire comprendre,
-
les actions symboliques de la ingrédie Brigade
-
sont systématiquement accompagnées de communiqués explicatifs.
-
Frères et sœurs, quels sont vos désirs réels?
-
Allez au drugstore pour vous asseoir avec l'air distant,
-
vide, ennuyé, en vivant un café sans goût
-
ou bien alors le faire sauter ou le faire brûler.
-
La seule chose que vous puissiez faire
-
avec ces maisons d'esclavage moderne appelées boutiques,
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c'est les démolir.
-
Le capitalisme, le profit, l'inhumanité ne se rend pas.
-
Il faut les frapper jusqu'à les détruire.
-
Révolution.
-
La logique derrière cela,
-
c'est de s'adresser à un public
-
qui va comprendre les raisons pour lesquelles vous mener vos actions.
-
Mais le risque, évidemment,
-
c'est que vous allez aussi laisser de côté
-
tous ceux qui ne ressentent pas de colère
-
et ne peuvent pas comprendre la symbolique de vos actions.
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Afin de ne pas se couper de la population,
-
les guerriers européens urbains de la ingrédie Brigade
-
s'efforcent de ne pas faire couler le sang.
-
Et alors même qu'ils frappent jusqu'au porte du pouvoir
-
avec une campagne de lettres piégées,
-
envoyées aux journaux conservateurs,
-
aux grands industriels et aux ministres,
-
fidèles à la stratégie de la propagande armée,
-
ils ne feront jamais aucune victime.
-
Ils n'ont jamais tué personne.
-
Ils ont fait quelques blessures, mais pas très sérieuses.
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La propagande, par le fait,
-
devait toujours être symbolique.
-
Les Angriens Brigades,
-
avaient ce slogan très important, je crois.
-
Seuls les fascistes attaquent le peuple.
-
Vous parlez de la « ethics »
-
de bombes.
-
Il y en a même d'Alsonne, de confirmé.
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Vous dites que les bombes sont des choses très dangereuses.
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Les bombes peuvent meurtre les gens.
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Et les meurtres ne sont pas ce que nous voulons.
-
On va mettre une bombe dans un café.
-
Et on va mettre une bombe dans un café.
-
Et on va mettre une bombe dans un café.
-
Ce n'est pas la position deantes de montrer
-
que camion, qui sera tué,
-
mais le bien sûr,
-
😆
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Écoute, et pourtant, comme au XIXe siècle,
-
la peurs sont parts des serres de le dirigeant.
-
On commence à déployer un formidable arsenal.
-
et un formidable arsenal, on vote des lois,
-
on crée des unités spéciales,
-
comme la bombe Squad au Royaume-Uni.
-
Et grâce à toute nouvelle informatique,
-
on met en fiche les populations.
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En Europe et dans le monde,
-
la chasse aux guerriers reurmbains est donnée.
-
En Uruguay, par exemple,
-
le pouvoir se rivierdifie
-
et les autorités multiplient les actions de contraintes suraction.
-
Des coups de filet sont lancés
-
qui permettent d'arrêter les figures du mouvement Toupa Maraud,
-
comme ici George Savalsa,
-
l'usage de la torture se généralise
-
et les escadrons de la mort sont lâchés
-
aux trousses dérévolutionnaires.
-
Et cette répression spectaculaire a elle aussi des répliques
-
et faites-elle en revanche des victimes.
-
En Allemagne de l'Ouest, George Van Raar,
-
l'un des fondateurs des Toupas Marauds,
-
West Berlin, est tué par la police
-
devenant le premier martyre de la propagande armée.
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En Espagne, le guerrier relibertaire Salvador Puch Antique
-
est exécuté au Garoville
-
dans la prison modélale de Barcelot.
-
Et au Royaume-Uni, quelques prétendus membres de la Ingrid Brigade,
-
dont Anna Mendelssohn, sont arrêtés.
-
On leur fait un procès depuis long de l'histoire britannique
-
et bien qu'aucun ne soit reconnu coupable
-
pour les bons boulots de l'être piégé,
-
on les condamne à de très lourds de peine de prison.
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Les limites de l'action clandestine
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et de la propagande armée sont atteint.
-
Et alors même que les anarchistes avaient été des premiers
-
à en faire l'apologie,
-
ce sont aussi des libertaires qui commencent à en faire très tôt la critique.
-
C'est un problème de où, comment et pourquoi on fait un attentat.
-
Si c'est pour paralyser le capitalisme, ça peut valoir l'appel.
-
Mais si c'est un attentat seulement spectaculaire,
-
parce que l'attentat suppose une profonde inégalité
-
entre ceux qui ont la capacité et le savoir-faire des bombes,
-
et les gens du commun, ceux qui vont au travail,
-
et qui n'ont rien,
-
à part bien sûr leur capacité de grève.
-
Tout ça me semble donner une espèce d'idéal héroïque guerrier
-
à des mouvements qui peuvent peut-être remplacer le long travail à un grade
-
d'organisation, de formation, de culture.
-
Il y a une certaine impatience révolutionnaire
-
qui fait qu'on imagine qu'on va frapper l'ennemi au coeur
-
en mettant une bombinelle ici ou là,
-
mais qui a plus en plus informé.
-
On rarement réussi à déclencher un quelconque comprend social.
-
Devant les caméras, quelques jours avant son incarcération,
-
Anna Mendelssohn elle-même admett la relative inefficacité
-
de la seule stratégie de l'adventat.
-
Quelle est cette série de bombes qui ont prouvé le Britannien?
-
Oui, c'est ce que l'achievement est,
-
le plus grand que vous avez fait.
-
L'achievement en termes de change,
-
en termes de ce que ça a changé,
-
n'a pas changé rien.
-
Il n'a pas changé rien à tout.
-
Nombreux sont les libertaires qui vont alors préférer
-
à la propagande armée, la propagande au tout court.
-
À la fin des années 70 et au début des années 80,
-
après cette période de fortes offensives révolutionnaires,
-
les anarchistes reprennent donc leur bâton de pèlerin.
-
Et tout en s'investissant dans le mouvement punk qui éclode alors,
-
en ouvrant des maisons d'édition et des librairies,
-
en créant des fanzines, des radio-libres comme ici en France Radio-Libertaire,
-
où en participant plus âgement aux mobilisations,
-
ceci retourne pour quelques années dans l'ombre.
-
Avec la chute de murs de Berlin et les fondrements de l'URSS,
-
le capitalisme triomphe.
-
Il peut alloisir se globaliser et entamer sa dernière muse.
-
Il renforce ses institutions
-
et généralise son offensive contre les corps, les cultures et les paysages.
-
Le monde devient un marché unique et global
-
auquel rien ne doit échapper et dans lequel tout est désormais soumis à ses lois.
-
Des raisonnants alternatives, dit-on à ceux qui osent s'interroger.
-
Et cette intensification du vol des richesses et des ressources
-
est le résultat de ces nouvelles stratégies globales.
-
Et cela a une influence sur l'anarchisme,
-
qui s'inspire d'ailleurs de nombreux mouvements indigènes.
-
Ils sont inspirés principalement par les apathistes au Mexique,
-
car c'est en 1994 que les apathistes se font connaître au monde,
-
avec leur insurrection.
-
Le 1er janvier, 1980,
-
au crépuscule du matin, une armée en guenille est ayant s'élevée.
-
Tout ça commence d'une manière très intéressante.
-
Parce qu'il y a la menace de la violence.
-
Mais on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment de violence.
-
Que veulent-ils, qui sont-ils ces guerriers-héroes
-
qui ne chandrent pas à appartenir à la tradition libertaire?
-
Le Zedelen vient d'une autre tradition,
-
qui est plutôt au départ une tradition, on va dire, marxiste voire guévariste.
-
Cela dit, c'est une ordination intelligente
-
et qui a su prendre en compte
-
à la fois le milieu dans lequel elle s'est développée,
-
donc à savoir le Chiapas, qui est une région fortement indigène,
-
et donc s'inspirer un petit peu des pratiques,
-
des traditions de la région,
-
et puis en même temps aller rechercher aussi dans l'histoire du Mexique.
-
C'est pour ça qu'ils se revendiquent aussi de Zapata,
-
de ce mouvement paysan avant les terres.
-
Ils revendiquent aussi, regardent Floras Magon,
-
comme ce précurseur de la Révolution,
-
et en même temps celui qui a amené le slogan « Tierra y Libertad ».
-
À l'autre bout de ce pays,
-
où toutes les contradictions du capitalisme se donnent à voir,
-
alors que près de la moitié de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté,
-
ici le Coca-Cola est devenu moins cher que l'eau.
-
Les économistes ont beau parler de miracles mexicains,
-
les paysans indigènes de l'armée zapatiste des libérations nationales,
-
descendus des hauts plateaux ou sortis de la jungle,
-
connaissent dans leur chère les effets de la globalisation néolibérale
-
et de toutes les formes de domination.
-
Ils occupent les centres de décision,
-
par ce qu'ils n'entendent plus être dépossédés de leur terre,
-
de leur vie et de leur tradition,
-
et souhaitent reprendre leurs affaires en main.
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Mais ils ont beau écrire sur les murs leurs programmes,
-
sur le moment les commentateurs se désintéressent du message.
-
Il sait sur le messager que se tournent alors tous les regards.
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Le sous-commandant Marcos,
-
un ancien étudiant en philosophie,
-
devenu guérilléro, mais qui sous l'influence des Indiens,
-
a peu à peu reconcilier sa vie d'essai-s'est stratégie
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pour adopter une pensée plus libertaire.
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Son grave qui n'existe dans aucune armée du monde,
-
parce qu'Otchia passe, suivant la formule mandar obélescienne d'eau,
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c'est le pas plus qui commande, tout comme l'usage du passe-montagne,
-
un problème témoigne de cette évolution.
-
Le passe-montagne, oui,
-
ça répond évidemment au problème de la clandestinité.
-
Mais en même temps, tous portent le passe-montagne.
-
C'est-à-dire qu'ils sont tous à la fois soldats et responsables.
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Ce qui signifie pour eux, nous sommes tous frères et sœurs,
-
nous participons tous à la lutte.
-
...
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La véritable originalité du mouvement sympathiste
-
dépasse des symboles et les individualités.
-
Elle réside dans l'exemple qu'il donne d'un autre monde possible.
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Car l'expérience qui a commencé ici à la suite de l'insurrection
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et s'étend sur un territoire de la Dimension Olympie
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mobilise plus de 250 000 personnes
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et représente l'une des plus longues et les plus importantes expériences
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d'autogouvernement collectif de l'histoire moderne.
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Libre accès aux ressources naturelles, sociétés coopératives,
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assemblées de femmes, conseils de bons gouvernements,
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abolition des prisons, universités autonomes, hôpitaux gratuits.
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Dans cette partie-ci isolée du monde et si dure à la vie,
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ces hommes et ces femmes depuis toujours humiliés et méprisées
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mèlent pratique, ancestrale et innovation politique
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en essayant, malgré les adversités, de redessiner un monde à leur image
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grâce à la mise en œuvre à tous les niveaux
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d'une réelle démocratie directe.
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Ils utilisent des formes d'organisation anarchistes
-
dans lesquels on retrouve des assemblées de parole
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où les gens mandatent une personne pour coordonner les activités du groupe.
-
Mais elle ne fait que porter la parole de ce groupe
-
et ne prend pas de décision à sa place.
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Ce qu'ils veulent, c'est une société dans laquelle tout le monde aurait le même pouvoir
-
et le même bien-être, sans qu'il y ait une autorité au-dessus d'eux.
-
Voilà, c'est ça. Voilà ce qu'est l'anarchisme.
-
C'est pour cela qu'on utilise le terme de contre-pouvoir.
-
L'anarchisme n'est pas une stratégie anti-pouvoir,
-
c'est une stratégie de contre-pouvoir, décentraliser et redistribuer le pouvoir.
-
C'est pour ça que je considère le mouvement zapatiste
-
comme appartenant à la tradition libertaire et anarchiste.
-
Mais eux, de manière pressenne à mon avis,
-
se méfient et refusent les étiquettes.
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La geste des apatistes redonne espoir en révolutionnaire du monde
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qui se coordonne au sein du jeune mouvement altère mondialiste
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et vienne au Tchia Passe pour participer aux assemblées régionales,
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aux conférences internationales et jusqu'aux rencontres intergalactiques organisées par le ZLR.
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La grande réussite également du Tchia Passe,
-
c'est de pouvoir avoir mis l'accent sur l'international et la mondialisation.
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Et donc, permis à tout le monde de se retrouver dans la lutte des Indiens
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pour peu qu'on ne cloupe à le bec aux Indiens.
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On commence d'abord par les écouter et ensuite les suivre,
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et non pas les précéder comme une avant-garde.
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Donc, le mouvement zapatiste a réussi son pari,
-
effectivement, de fédérer tous les mouvements révolutionnaires
-
à commencer par les libertaires à cause de son horizontalité.
-
C'était un exemple d'une manière différente de faire les choses.
-
Depuis la chute de l'Union soviétique, que l'on soit pour ou contre,
-
les gens se cherchaient à un nouveau modèle.
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Mais cet exemple est considéré comme une menace.
-
L'État envoie l'armée et les propriétaires terriens d'Otmélis
-
qui assassinent au hasard.
-
Comme par exemple lors du massacre d'actéales, où 45 personnes sont fusillées
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parmi lesquelles 18 enfants et 4 femmes enceintes.
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Plutôt que d'en chérir dans la violence,
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le Sédéline décide de marcher sur Mexico sans arme
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afin de le faire connaître son message au peuple du Mexique et au monde.
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«...al pueblo de México,
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à los pueblos yguriatos del Mundo,
-
hermanos, nosotros nacimos en la noche,
-
y en ella vivimos, moriremos en ella... »
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Sur leur chemin le cortège grandit.
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Des hommes et des femmes oncagoulés se joignent.
-
Les couleurs rouges et noires de leurs drapeaux sont icées
-
et leurs mots d'ordre reprises.
-
Et ce n'est plus seulement la voix d'une petite communauté rebelle
-
qui se donne à entendre dans la parole poétique de cette face sans visage.
-
Mais grâce aussi à Manuchahou,
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c'est le long cri de colère de tous les oprimés qui sortent soudain de la duci.
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«...de hecho, tierra, trabajo, pan,
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salud, éducation, indépendance,
-
democracia, libertad...
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Estas fueran nuestras demandas
-
en la larga noche de los 500 años.
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Estas sonne hoy nuestras exigências. »
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La stratégie zapatiste, occupation, sécession, autogestion
-
vient relancer des expériences déjà en cours
-
où on inspire de nouvelles un peu partout.
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Dans le centre des empires
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contre les grands projets inutiles et leur monde,
-
comme à l'azard de Notre-Dame-des-Landes,
-
dans le berceau de la civilisation occidentale,
-
comme à Athènes ou le quartier d'Exarquia,
-
s'insurge contre les politiques d'austérité.
-
Ou au cœur même des combats,
-
comme au Rojava ou les Kurdes,
-
prisant les taux entre les mercenaires fanatisés de Daesh
-
et les armées régulières du pouvoir autoritaire turc
-
font tout à la fois la guerre et la révolution.
-
Car il ne faut pas oublier
-
qu'ici les fanatiques de l'État islamique
-
ont beau avoir préempté le drapeau noir.
-
C'est bien le drapeau rouge jaune et vert
-
des révolutionnaires Kurdes
-
qui est celui de l'anarchie.
-
L'expérience confédérale et démocratique
-
que les 6 millions d'habitants du Rojava
-
mènent depuis bientôt 10 ans
-
est en effet une révolution à la fois
-
écologique, paritaire et libertaire.
-
Et même si sa situation reste précaire,
-
elle peut compter sur la détermination
-
des bataillons de femmes
-
et le renfort de colonnes internationalistes
-
venus parfois des autres terres de résistance.
-
Car quels soient au Rojava,
-
Otiapas, Aezarkia
-
ou à Notre-Dame-des-Landes,
-
ces luttes qui, malgré leurs diversités apparentes,
-
se font contre un même ennemi
-
et au nom d'un même idéal,
-
sont intercônes nectées comme en témoigne
-
le message de solidarité que les combattants
-
échangent au plus fort des combats.
-
Mais au tournant du 3e millénaire,
-
on sent que la réponse locale
-
à porter dans les pays du Sud est insuffisante
-
et c'est donc au Nord que la globalisation
-
néolibérale va recevoir
-
sa première réponse globale.
-
C'est bien sous l'œil des Caméras d'échelle
-
d'Info en continu
-
et au cœur de la première puissance mondiale
-
que le 3e millénaire commence,
-
avec l'attaque d'un trade center.
-
Seulement pour l'histoire de l'anarchisme,
-
ce n'est pas celle de 2001 du York,
-
mais celle qui a lieu 2 ans auparavant,
-
de manière tout aussi inattendue,
-
sur l'autre côte des États-Unis d'Amérique.
-
Je situerai pour l'Amérique du Nord
-
un point tournant, c'est la rencontre
-
de Seattle en 1999,
-
la fameuse rencontre
-
de Seattle en 1999.
-
Qu'est-ce qui s'est passé à ce moment-là?
-
Moi-même qui était déjà militant libertaire
-
à l'époque, je n'allais pas venir.
-
De manière totalement inattendue,
-
il y a eu cette énorme manifestation à Seattle
-
contre le capitalisme international
-
et aussi contre l'OMC.
-
Qui a révélé soudain
-
qu'une nouvelle génération d'anarchistes
-
était présente
-
et qu'elle organisait cette opposition
-
à l'OMC et à la Banque mondiale.
-
Au pied du monde régnait,
-
un sommet de l'organisation mondiale du commerce
-
doit avoir lieu qui entend rien moins
-
que définir les règles du prochain millénaire.
-
Déjà, on savait une nouvelle avancée du capitalisme
-
qui étendra son empire marchand
-
aux productions de l'esprit
-
au vivant et à tous les éléments.
-
Le président de l'OMC
-
et les gouvernants des principales puissances économiques
-
n'ont pas choisi à Seattle au hasard.
-
Ville Natale de Bill Gates,
-
alors l'homme le plus riche du monde,
-
la cité des Mauds est en effet la capitale mondiale
-
de l'aéronautique commercial
-
et le centre planétaire du logiciel informatique.
-
Elle accueille le siège social
-
de certaines des grandes compagnies
-
dont le nom rime déjà
-
avec globalisation néolibérale.
-
Mais c'était sans compter sur la permanence ici
-
d'une longue tradition libertaire
-
dont l'éclosion toute récente du gringe,
-
une fusion entre le mouvement punk et le mouvement hippie
-
avec Nirvana en tête de gondole
-
qui aimait apparsommer ses clips de acercles
-
n'était que la dernière expression.
-
Et sur le grand appel international
-
la mobilisation lancée par tout un agglomérat
-
d'organisations, de collectifs et d'individus
-
rassemblés au sein d'un mouvement des mouvements
-
qui a choisi de profiter de cette occasion
-
pour manifester son opposition
-
au nouvel ordre mondial.
-
Il n'y a pas de leader.
-
C'est un mouvement horizontal.
-
D'action directe.
-
Contre les multinationales.
-
Bref, il y a tous ces marqueurs.
-
Et si un grand nombre de personnes impliquées
-
ne se considéraient pas comme anarchistes
-
il y avait tout de même beaucoup d'anarchistes présents.
-
Et c'était clairement un mouvement anti-parti
-
et anti-institutionnel.
-
Et en ce sens, on peut dire qu'il était anarchisant.
-
C'est anarchiste.
-
Le 30 novembre au matin,
-
malgré le fait que la réunie city
-
n'a jamais autant mérité son surnom
-
l'ambiance et joie de cette acte.
-
On plaisante, on chante,
-
on interpelle des participants
-
qui seront à la conférence.
-
On pousse aussi un peu pour essayer d'entrer.
-
Les autorités qui avaient sous-estimé
-
l'ampleur de la mobilisation
-
prennent peur.
-
On appelle l'armée en banfort
-
et la Garde nationale intervient.
-
Ce que l'histoire populaire a retenu
-
sous le nom de bataille de Seattle commence.
-
Car pour répondre aux violences policières
-
et défendre le cortège,
-
un petit groupe de manifestants
-
a décidé de répliquer.
-
Soudain, un black block s'est formé.
-
Le black block s'est formé.
-
Il y a quelque chose qui fait
-
intégralement partie aujourd'hui
-
de l'identité du mouvement.
-
Cette composante des black blocks
-
et que nous ne connaissions pas
-
en Europe occidentale.
-
Nous avons vu surgir.
-
D'où vient-elle?
-
Le black block vient d'Allemagne de l'Ouest.
-
Dans les années 70,
-
il y avait un black block
-
qui a été un peu plus fort.
-
Dans les années 70,
-
il y avait les autonomes.
-
Certains se disaient anarchistes,
-
d'autres ne se réclamaient
-
d'aucun parti et se disaient
-
juste autonomes.
-
Ils ont inventé la technique du black block
-
en portant le casque, le masque
-
et en se protégeant
-
contre les violences policières et les identifications.
-
Il faut dire qu'à l'époque,
-
en Allemagne de l'Ouest,
-
il y avait des lois repressives
-
des lois terroristes.
-
Si le black block
-
qui désigne une stratégie et non des individus
-
existait déjà depuis longtemps,
-
c'est bien ici et ce jour-là
-
qu'il se fait connaître au monde.
-
Pendant plusieurs heures,
-
devant les caméras des premières chaînes d'infos
-
en continu, les révolutionnaires qui l'adopte
-
assument la confrontation
-
et revendiquent l'usage de la violence.
-
Ça veut dire attention, pas contre les personnes,
-
ça veut dire contre les choses.
-
Ce qui se casse, c'est quand même
-
des vitrines, par exemple,
-
ou des caissiers automatiques.
-
C'est une violence qui est très largement symbolique,
-
qui n'est pas du tout une violence physique directe
-
sur des personnes
-
qui bien souvent consiste en désaffrontement
-
avec la police, mais pas dans une violence extrême,
-
qui consiste dans la destruction
-
éventuellement symbolique de la propriété,
-
de la la vie.
-
Malgré les apparences en effet,
-
loin d'être chaotique et désordonné,
-
l'action directe du black block est raisonnée et réfléchie.
-
Elle se distingue en cela de la simple émeute.
-
Car si sur son passage, les vitrines volent en éclats,
-
ce n'est pas seulement pour exprimer la colère
-
ou jouir de plaisir de casser pour casser,
-
comme on entend dire trop souvent,
-
c'est pour montrer qu'il est possible d'attaquer
-
les sucursales du capitalisme
-
et avec ce spectacle d'une violence très télégémique
-
fasciner les caméras.
-
Coudoublant quelque sorte,
-
à l'heure du tout médiatique
-
ou une image sensationnelle vaut mieux parfois que de longs discours,
-
ce recours cinéco-d'octique à la violence
-
est en effet une propagande à la fois
-
par le fait et par l'image.
-
Ils considèrent qu'il faut aller lutter
-
contre le capitalisme.
-
Et c'est pour lutter contre le capitalisme
-
qu'ils utilisent ces techniques.
-
Donc c'est facile à lire, les banques c'est les banques,
-
c'est le fric, c'est le capitalisme financier actuel,
-
donc on attaque les banques.
-
Même si on ne fait qu'agratigner sa surface.
-
Mais au moins ça attire l'attention de tout le monde
-
et seul la propagande gouvernementale
-
fait semblant de ne pas comprendre
-
pourquoi on attaque les banques.
-
Tout le monde comprend pourquoi on attaque les banques.
-
À propagande, propagande et le mi.
-
Les chaînes d'infos en continuent,
-
diffusant boucle les images.
-
Sur les plateaux, on dénonce les casseurs
-
et on s'efforce de dépolitisé leurs gestes.
-
Il y a une mise en spectacle par l'État
-
de cette violence
-
mise en œuvre par les dominés eux-mêmes
-
comme un déchaînement irraisonné,
-
comme une violence aveugle, etc.
-
Les révolutionnaires anarchistes
-
ne manquent pas d'intelligence.
-
Ils ont inventé de manière très maligne ce slogan.
-
Les vitrines ne souffrent pas.
-
Pourquoi vous inquiétez-vous autant
-
puisque nous n'avons pas fait usage
-
de la violence contre des personnes?
-
Asseyez-t-elle, on a vous déclaré
-
l'état d'urgence, imposé le couvre-feu.
-
Il n'est l'autorisation de tirer
-
sur les sommeurs de troubles,
-
le pouvoir a perdu l'initiative.
-
On préfère interrompre le sommet.
-
...
-
Grâce à l'action inattendue
-
et décisive du Black Block,
-
la bataille de Seattle est gagnée.
-
Étonnamment, ça a été un succès.
-
On a vu qu'il était possible de faire reculer le pouvoir
-
et que l'autorité ne pouvait pas se maintenir
-
avec seulement la police dans la rue.
-
L'autorité était sapée parce que c'est une question de foi,
-
juste une question de foi.
-
Et depuis lors,
-
il y a eu de telles manifestations partout dans le monde.
-
A Gennes, Naples, Québec,
-
ça a explosé partout où les gens étaient en conflit
-
avec l'autorité.
-
Dans les années suivantes,
-
sur tous les continents,
-
l'ombre du Black Block plane sur les grands sommets
-
qui se claquent le réceux barricain.
-
Il faut dire qu'à la suite de Seattle,
-
son nombre n'a cessé de grandir.
-
Sa présence devient de plus en plus massive
-
dans les manifestations,
-
son action rapide et efficace,
-
et ses images toujours plus fascinantes.
-
Le phénomène est-elle qu'en 2012,
-
les metiers deviennent le personnage de l'année
-
de Time Magazine.
-
Comme à la fin du XIXe siècle,
-
dans les cercles du pouvoir,
-
on parle à nouveau d'une internationale noire.
-
Il l'ombait tout en l'oeuvre pour que Seattle
-
ne puisse plus se reproduire.
-
On s'est servi de Seattle
-
pour justifier des recherches
-
dans le domaine des nouvelles armes.
-
Aux États-Unis, par exemple,
-
il y a eu des recherches sur des armes non letales,
-
comme ils disent,
-
des ultrasons, des lasers,
-
tout ce qui pourrait être utilisé
-
dans des manifestations contre les manifestants.
-
Et on a commencé à voir la police
-
se comporter comme une armée.
-
Les forces de l'ordre
-
se sont en quelque sorte militarisées un peu partout.
-
Ce nouvel arsenal de maintien de l'ordre
-
de pacification est aussi tomise à contribution.
-
Dans toutes les grandes manifestations,
-
avec ses armes non letales,
-
on les borne mutilées,
-
occasionnellement on en tue,
-
comme c'est arrivé en France avec Rémi Fress,
-
qui meurt soufflé par une grenade
-
pour n'avoir pas voulu que l'on détruise un écosystème.
-
Mais quand on perd le contrôle,
-
on n'hésite pas à ressortir les armes, les vraies.
-
Comme en Grèce, ou Alexandros Grigoropoulos,
-
un enfant de 15 ans qui participait à une manifestation
-
est assassiné par la police.
-
Comme un Roaxaca au Mexique,
-
ou le journaliste anarchiste Brad Will,
-
qui filmait la révolte des professeurs
-
et tué sous l'œil de sa caméra par un policier.
-
Ou comme un gêne, ou Carlo Giuliani,
-
un jeune libertaire de 22 ans,
-
est abattu d'une balle dans la tête
-
et pour la chevet, la jeep décarabignée
-
par ses repas sur son corps.
-
Dès la fin de la décennie,
-
de nombreux libertaires commencent à remettre en question
-
la stratégie de Black Block.
-
N'est-elle pas devenue trop systématique et donc prévisible
-
au point de se retourner parfois contre les manifestants eux-mêmes?
-
Après dix ans d'affrontements,
-
il est urgent d'imaginer de nouvelles formes de lutte.
-
Depuis quelques années, un nouveau monde est né, internet.
-
Il faut dire que grâce à la révolution numérique
-
et aux facilités d'échange informatique qu'elle induit,
-
on a assisté à une augmentation sans précédent dans l'histoire
-
des flux financiers.
-
Ce nouvel Al Dorado tourne les têtes des multinationales
-
et des grands organismes bancaires
-
qui misent de plus en plus gros sans aucun contrôle.
-
Une bulle financière secrète
-
qui explose en 2008 symbolisé par la chute de l'Eman Brothers.
-
On assiste à la banque route la plus importante de toute l'histoire.
-
Pour la première fois depuis la crise de 1929 en Occident,
-
des millions de personnes sont jetées la rue du jour au lendemain
-
et des pays entiers sans ruiner.
-
Si des révoltes et par son lieu, c'est à l'automne 2011,
-
au travers d'une mobilisation internationale,
-
que de manière inattendue et sans toujours dire le nom,
-
les anarchistes vont à nouveau faire parler d'eux
-
avec le mouvement occupant.
-
C'est pour cela que ça a commencé à Wall Street.
-
Parce que Wall Street avait ruiné l'économie mondiale
-
avec des fraudes massives
-
pour lesquelles personne ne sera jamais condamnée.
-
Ce qui montre d'ailleurs la total inefficacité des États
-
quand il s'agit de contrôler le capitalisme international.
-
Aucune action sérieuse n'a été prise en ce qui concerne
-
les responsables de ces gigantesques dévastations économiques
-
pour lesquelles des pays comme la Grèce, l'Espagne et ailleurs
-
continuent de payer.
-
Inspirés par les mouvements d'occupation des places
-
lors des Princes-Arabes et du mouvement des Indignés en Espagne,
-
en organisant un gigantesque biais au pied du temple
-
de la finance internationale,
-
Occupy Wall Street enchevêtre rassemblement de protestation
-
et création d'une zone autonome temporaire.
-
Le mouvement Occupy Wall Street,
-
qui n'est pas un mouvement anarchiste à proprement parlé,
-
est très fortement influencé par des anarchistes.
-
D'ailleurs, beaucoup d'anarchistes ont mis en place
-
l'architecture de ce mouvement.
-
Des gens comme David Graveur par exemple,
-
un anarchiste américain qui a beaucoup écrit sur l'anthropologie.
-
Et d'autres encore qui, sans se dire anarchiste,
-
le son dans les faits, aient été alignés.
-
Parmi eux, il y a aussi Karl Lahn,
-
un journaliste canadien fondateur de Al Buster
-
et auteur du très beau design anarchique.
-
Tom Morello, le guitariste de Regigan Tomaschine,
-
qui est aussi un militant très actif des IWW,
-
le grand syndicat anarchiste nord-américain
-
ou l'éternel Noam Chomsky, qui vient y faire des conférences.
-
Mais si toutes les tendances de l'anarchisme se retrouvent bien ici
-
et que toutes ces tactiques sont déployées,
-
la mobilisation a aussi la particularité
-
d'agrégés de nombreuses personnalités
-
qui n'appartiennent pas à son mouvement libertaire,
-
mais doivent se positionner en fonction de lui.
-
Comme Naomi Klein, Cornel West, Judith Butler,
-
Michael Moore ou le prix Nobel d'économie, Joseph Stiglitz.
-
Car ce n'est pas le moindre les paradoxes de l'anarchisme
-
au moment où ces pensées et ces pratiques se généralisent
-
que de se fondre et de disparaître dans les mouvements.
-
Il s'agit d'idées et d'expériences
-
qui doivent avoir un sens pour nos vies
-
et qui puissent apporter des réponses à nos questions.
-
Le problème pour l'anarchisme n'est pas de se faire connaître,
-
mais de nous offrir une sorte de caisse à outil
-
pour les problèmes de la vie quotidienne.
-
Est-ce important de se réclamer de l'anarchisme? Non.
-
Les anarchistes ne se battent pas pour un monde anarchiste, heureusement.
-
Ils se battent pour un monde libre.
-
Et la différence est cruciale.
-
En venant des quatre coins du monde pour filmer l'éveilement,
-
les caméras d'échelle d'infos laissent voir,
-
non plus sur des théâtres lointains
-
ou au travers d'une violence spectaculaire,
-
mais dans des scènes de la vie quotidienne et aux coins de la rue,
-
ce que pourrait être une vie débarrassée
-
des nombreuses formes de domination et d'exploitation.
-
Car pendant plusieurs mois, ici, on médite,
-
on discute, on rêve, on chante, on aime,
-
on partage et on s'éduque.
-
On abolit comme toujours les prisons, les polices,
-
l'argent et les frontières.
-
On imagine ensemble d'autres mondes possibles
-
et on essaie de les réaliser maintenant.
-
Ils ont adopté des formes d'organisation anarchistes.
-
Des petits groupes qui se coordonnent
-
et essaient de trouver le consensus
-
au travers de la démocratie directe,
-
tout en se posant la question
-
de ce qu'il fallait faire pour que le mouvement continue d'avancer.
-
Mais ces gens qui sont violents se substinagirent
-
comme s'ils étaient déjà libres d'éranches.
-
Dans l'urgence des lois sont votées
-
et la répression s'abat.
-
Les autorités, comme toujours,
-
ont essayé de stopper le mouvement Occupy Wall Street.
-
Elles ont remis en vigueur les lois
-
contre le vagabondage et toutes ces lois du XIXe siècle.
-
Et puis la police a cherché toutes les excuses
-
pour empêcher le mouvement.
-
Elle a parlé de troubles à l'ordre public
-
et de la situation de la police.
-
Elle a dit qu'il faut que les lois
-
puissent être en train de se battre envers les lois.
-
Elle a parlé de troubles à l'ordre public
-
ou d'assemblées illégales.
-
Elle disait qu'il y allait avoir des émeutes.
-
Mais plus on réprime, mais plus on s'en sure,
-
plus le mouvement Occupy s'étend
-
et grâce à ces images qui se diffusent via Internet,
-
plus ils croient, se transforment et se multiplient
-
dans l'espace et dans le temps.
-
C'est un mouvement fort devant le siège de la Banque Centrale Européenne.
-
À Tokyo, Paris, Montréal, Céau, Rome, Hong Kong, Malbou,
-
Nautel-à-Vivre, dans plus de 1500 villes
-
de 82 pays différents.
-
Et au travers de ces grandes mobilisations
-
et les mouvements d'occupation,
-
sans toujours dire son nom,
-
l'anarchisme se diffuse et se répand
-
jusqu'à devenir le pôle autour duquel
-
tourne tout le mouvement social
-
et une partie du monde politique.
-
Peu importe que vous soyez pour ou contre l'anarchisme,
-
à l'intérieur du mouvement anticapitaliste,
-
vous devrez vous définir en fonction de lui
-
et vous devrez rendre des comptes.
-
Votre pratique et vos organisations sont-elles vraiment démocratiques?
-
Avez-vous un fonctionnement horizontal?
-
Écoutez-vous chacun?
-
Aide-vous sensible aux différences de genre,
-
aux sexualités et aux autres formes de diversité?
-
En un mot.
-
Aide-vous plus humain?
-
L'anarchisme ne s'enseigne pas,
-
ça ne s'apprend pas dans les livres, dans les écoles,
-
dans les conférences.
-
L'anarchisme, ça se contagie.
-
C'est-à-dire qu'il y a une transmission
-
qui n'est pas de l'ordre de la didactique.
-
Le mouvement libertaire profite lui aussi
-
de cette massification de ses idées.
-
Et cette vigornave torlecoue
-
à toutes les idées reçues sur l'anarchisme.
-
Lui que l'on avait qualifié de révoltes petites bourgeoise
-
est aujourd'hui implanté dans les milieux les plus humbles.
-
Lui que l'on avait voulu limiter à l'Occident
-
conquiert encore de nouveaux territoires,
-
comme ici le 1er mai 2019, en Indonésie.
-
Lui que l'on avait prétendu minoritaire
-
recueille une adhésion massive,
-
notamment de la part des nouvelles générations
-
qui se disent que c'est un gouverne arabe.
-
Et lui que l'on avait si souvent divin qu'eup'
-
prouve, malgré toutes ces défaîtes,
-
qu'il n'est plus que jamais vivant.
-
Il y a eu beaucoup de défaîtes dans l'histoire du mouvement anarchisme,
-
des défaîtes aussi grandes que les aspirations
-
que ces gens l'ont porté.
-
Mais il y a une autre façon de voir l'histoire de l'anarchisme
-
qui me semble, tu sais, les plus intéressantes,
-
plus justes aussi, plus respectueuses des faits.
-
C'est qu'à travers ces grands moments
-
qui sont des moments d'échec réel,
-
c'est vrai que la commune a perdu,
-
c'est vrai qu'en Espagnol on a perdu,
-
il y a constamment des victoires
-
plus moins visibles, moins spectaculaires,
-
mais qui sont présentes partout.
-
Mais il est tout de même remarquable que
-
ce que les anarchistes ont pensé,
-
senti, promu, défendu depuis très très longtemps
-
est aujourd'hui présent dans beaucoup d'éléments
-
de notre culture.
-
L'anarchisme a eu un rôle fondamental
-
dans le progrès des idées
-
et de l'humanité en général.
-
Mais l'anarchisme a toujours l'air d'être là
-
et de ne pas y être.
-
Les anarchistes semblent être partout
-
et en même temps, on se demande tout le temps.
-
Mais où sont les anarchistes?
-
L'anarchisme ne disparaîtra jamais
-
parce qu'il appartient à l'être humain.
-
Chaque fois que quelqu'un se demandera
-
pourquoi il faut obéir,
-
il y aura un archimbe.
-
Loin d'être achevé,
-
l'histoire de l'anarchisme se poursuit donc.
-
Mais alors que de nouveaux courants sont appareus,
-
que des figures plus récentes ont succédé aux anciennes,
-
que les stratégies et les tactiques se sont diversifiées
-
et que les discours et les pratiques ont évolué
-
au terme de ces presque deux siècles d'existence,
-
il semble que l'enseignement qu'elle porte
-
soit resté le même qu'au premier jour.
-
Celui de la nécessité d'une insurrection,
-
peut-être juste des consciences,
-
une insurrection qui ne s'agirait plus d'attendre,
-
mais en méditant ces mots du comité invisible,
-
de précipiter.
-
La question pour une insurrection est de se rendre irréversible.
-
L'irréversibilité est atteinte lorsque l'on a vaincu,
-
en même temps que les autorités le besoin d'autorité,
-
en même temps que la propriété, le goût de s'approprier,
-
et gémonie le désir des gémonies.
-
C'est pourquoi le processus insurrectionnel
-
contient en lui-même la forme de sa victoire
-
ou celle de son échec.
-
...
-
...