Teresa Hsu, 113 ans : la sagesse à tout âge | Teresa Hsu | TEDxSingapore

Teresa Hsu est la cadette de quatre enfants. Elle est née dans une famille pauvre dans la province de Guangdon, en Chine, en 1898. À 16 ans, elle est partie à Hong Kong où elle a étudié pour devenir sténographe, comptable et plus tard, infirmière au Royaume-Uni. En tant qu'infirmière, elle a rejoint l'International Voluntary Service for Peace et a voyagé à travers l'Europe pour aider ceux dans le besoin. Elle a également travaillé au Paraguay. Lorsqu'elle s'est établie à Singapour, elle a fondé le Home for the Aged Sick en 1930, où elle a été la matrone jusqu'à 85 ans. Maintenant, à plus de 100 ans, elle continue d'aider ceux dans le besoin à travers son association, Heart to Heart.

Cette intervention a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : https://www.ted.com/tedx

Animatrice : Teresa Hsu a passé

une grande partie de sa vie
à aider les pauvres.

À plus de 100 ans,

Teresa passe encore du temps à lire,
apprendre, rencontrer des gens,

collecter et distribuer de la nourriture
et des fonds à ceux dans le besoin.

Son association, « Heart to Heart »,

a vu le jour en 1929 sous le nom
« Friends of the Needy ».

Voici Teresa.

[Les leçons que ma mère m'a apprises]

Teresa Hsu : Nous étions très pauvres

et nous cultivions la terre :

des patates douces
et des pousses de bambou.

Un jour, nous allions prendre le repas,

une femme est arrivée avec son enfant

et nous a dit :

« Nous n'avons pas mangé
depuis deux jours,

je vous en prie, aidez-nous. »

Ma mère a pris ce qui était sur la table,

le repas qui était prêt pour nous

et leur a tout donné.

Elle a alors dit :

« Nous avons mangé hier.

Ils n'ont rien mangé depuis deux jours.

Ils ont plus le droit
à cette nourriture que nous. »

Ce fut une grande leçon pour moi.

Durant toute ma vie, j'ai pensé
à ceux qui ont moins que nous.

Cela a été mon fil conducteur
toute ma vie.

[Heart to Heart : le commencement]

Oh, j'ai lancé « Heart to Heart »
sous un autre nom :

« Friends of the Needy » en 1923.

Où que j'aille, je fais la même chose :

je pose mes affaires.

La première chose que je recherche est
les gens qui n'ont pas assez à manger.

Puis, quand je suis arrivée à Singapour,

je me suis fait appeler
« Heart to Heart ».

La mission de Heart to Heart
est de donner ce que nous pouvons :

de la nourriture et de l'argent
pour leur loyer

ou les aider à aller voir
un médecin, peu importe.

Nous -

Parfois les gens entendent mon discours

et font un don.

Nous le relayons à ceux dans le besoin.

Actuellement,

nous nous occupons
de 15 personnes âgées à Singapour,

cinq familles

et 34 personnes aveugles
à Ho Chi Minh ville.

[Pauvreté, faim et une promesse]

Il fut un temps

où nous étions vraiment très pauvres.

Je suis allée à la rivière
pour laver le linge de la famille.

Pendant que le linge séchait
sur un petit buisson,

nous avons cherché tout ce que
nous pouvions trouver à manger.

J'avais tellement faim.

J'ai jeté un coup d’œil aux alentours,
personne ne regardait,

alors je me suis baissée,

j'ai pris une poignée d'herbe

et je l'ai fourrée dans ma bouche.

Cela n'a pas calmé ma faim.

Mais cela a au moins calmé
mon envie de manger.

Cela avait bon goût

et cela n'a pas calmé ma faim

alors je me suis dit :

« Tant que je le peux,
ne laisse personne manger de l'herbe. »

C'est désormais ma directive.

Quiconque a faim, je fais de mon mieux
pour lui trouver quelque chose.

Je le fais toujours.

Je fais toujours un tour
pour voir qui a faim.

Je partage alors mon bol de riz avec vous.

C'est désormais ma vie :

partager ce que j'ai avec ceux
qui sont plus affamés que moi.

Ou même autant que moi :

nous partageons le bol.

[Rires et joie démultipliés]

Un homme m'a demandé pourquoi :

« Pourquoi ne restez-vous pas
à la maison tranquillement

plutôt que d'aller voir 20 personnes ? »

J'ai répondu

que si je mangeais seule,

moi seule (en chinois) ris de bon cœur.

Si je partage avec 20 personnes,

21 personnes
(en chinois) rient de bon cœur.

Vous voyez, ma joie est multipliée par 21.

Six mois plus tard,
nous avons participé à une réunion.

Pendant la pause café,

il est venu me voir et m'a dit :

« Merci de m'avoir appris
comment sourire 21 fois. »

Je lui ai dit : « La prochaine fois,
nous sourirons 42 fois. »

Les 42 fois ne sont pas encore venues.

J'attends toujours le moment
où nous sourirons 42 fois.

[Dans la vie,
il y a toujours des problèmes]

Dans la vie,
il y a toujours des problèmes.

Vous faites au mieux pour les résoudre

et acceptez le reste.

Il ne faut pas les prendre
tous en même temps

et pleurnicher, c'est de l’apitoiement.

Car lorsque vous pleurnichez,

vous devez dépenser de l'argent
pour acheter des mouchoirs.

(Voix masculine hors-écran) :
Et puis vous riez.

TH : Et puis nous rions.

Pas besoin de dépenser de l'argent,
pas besoin de mouchoirs.

Rire, c'est mieux que pleurnicher.