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Trouble 19: La Tempête Silencieuse

  • 0:08 - 0:13
    L'histoire de l'humanité est une suite
    de développements technologiques.
  • 0:13 - 0:17
    Ce que nous savons
    de la vie de nos ancêtres
  • 0:17 - 0:20
    vient de notre connaissance
    limitée de leur outils.
  • 0:20 - 0:24
    Au fil des siècles et des millénaires,
    ces outils se sont sophistiqués.
  • 0:24 - 0:28
    De la naissance de l'agriculture aux
    dernières avancées en bio-ingénierie,
  • 0:28 - 0:36
    un tas d'individu-es souvent inconnu-es
    ont apporté d'innombrables innovations.
  • 0:36 - 0:40
    Ces gens, et les outils qu'iels ont créés,
    ont fondamentalement modifié
  • 0:40 - 0:43
    notre façon d'interagir avec
    le monde et entre nous.
  • 0:43 - 0:49
    Ces avancées technologiques se sont
    multipliées avec l'arrivée du capitalisme.
  • 0:49 - 0:53
    Le développement des outils, armes et
    techniques de production a été façonné
  • 0:53 - 0:58
    par les besoins pratiques, la culture et
    la structure politique de chaque société.
  • 0:58 - 1:05
    En se propageant, le capitalisme
    a réduit la diversité locale et régionale,
  • 1:05 - 1:09
    la remplaçant par la valeur universelle
    du « progrès », mot-clé de la quête
  • 1:09 - 1:15
    de la croissance économique qui
    articule l'activité humaine autour de
  • 1:15 - 1:16
    la concurrence mondiale.
  • 1:16 - 1:21
    L'âge industriel a été marqué par trois
    révolutions successives, caractérisées
  • 1:21 - 1:25
    par des inventions qui ont changé
    la totalité du paysage technologique.
  • 1:25 - 1:29
    D'abord, l'exploitation de la vapeur,
    un exploit qui a permis le développement
  • 1:29 - 1:34
    des premières usines et la construction
    de vastes réseaux ferroviaires.
  • 1:34 - 1:38
    Ensuite vint la maîtrise du pétrole, qui
    a nourri l'essor de la ville moderne,
  • 1:38 - 1:43
    la production industrielle de masse, et
    les horreurs de deux Guerres Mondiales.
  • 1:43 - 1:48
    Enfin, l'ordinateur personnel en réseau,
    un appareil qui a profondément transformé
  • 1:48 - 1:50
    presque tous les aspects
    de la vie moderne.
  • 1:50 - 1:56
    Aujourd'hui, l'humanité se trouve au seuil
    de la quatrième révolution industrielle,
  • 1:56 - 2:02
    un changement social de grande envergure
    avec des progrès en terme de robotique,
  • 2:02 - 2:06
    d'informatique quantique, d'intelligence
    artificielle et d'impression 3D.
  • 2:06 - 2:10
    Ces trente prochaines minutes,
    nous écouterons plusieurs personnes
  • 2:10 - 2:15
    analyser ces avancées récentes, et
    verrons comment ces systèmes sont liés
  • 2:15 - 2:18
    pour créer de nouveaux régimes de
    contrôle et de surveillance totalitaire.
  • 2:18 - 2:23
    Nous évoquerons aussi quelques actions
    entreprises pour déjouer ces systèmes,
  • 2:23 - 2:29
    comme créer des alternatives libres,
    saboter des infrastructures...
  • 2:29 - 2:32
    et en semant un joyeux Trouble !
  • 2:56 - 3:02
    La technologie est la perpétuation de la
    société humaine d'un point de vue technique.
  • 3:02 - 3:06
    C'est le comment
    de la reproduction sociale.
  • 3:06 - 3:13
    L'analyse de la technologie est contextuelle,
    surtout lorsqu'il s'agit de la présenter
  • 3:13 - 3:20
    comme une question fondamentale,
    que ce soit pour dire qu'elle est
  • 3:20 - 3:26
    bonne ou qu'elle est
    mauvaise en soi,
  • 3:26 - 3:28
    de par sa nature même.
  • 3:31 - 3:34
    Les développements technologiques
    ne se font pas par magie.
  • 3:34 - 3:39
    Ils sont fortement influencés par les
    personnes au pouvoir, qui en bénéficient.
  • 3:39 - 3:45
    Dans le contexte actuel, la plupart des
    avancées technologiques servent à étendre
  • 3:45 - 3:50
    le pouvoir de l'État à gérer la croissance
    économique et le contrôle social.
  • 3:50 - 3:57
    La technologie s'inscrit dans un système
    politico-économique et un système de pouvoir
  • 3:57 - 3:59
    qui forgent la façon dont ces
    technologies sont utilisées.
  • 3:59 - 4:05
    Dans le contexte géographique d'Amérique
    du Nord, nous voyons de plus en plus
  • 4:05 - 4:11
    que les technologies sont utilisées
    pour promouvoir et supporter
  • 4:11 - 4:14
    le système économique capitaliste.
  • 4:14 - 4:15
    Une approche anarchiste
    de la technologie
  • 4:15 - 4:19
    doit prendre en compte
    sa nature autoritaire,
  • 4:19 - 4:21
    le fait que nous n'avons pas
    notre mot à dire.
  • 4:21 - 4:25
    Tous ces nouveaux développements,
    innovations ou produits
  • 4:25 - 4:28
    s'imposent à nous
    qu'on le veuille ou non.
  • 4:36 - 4:43
    La technologie n'est pas faite pour rendre
    nos vies plus belles, mais pour accroître
  • 4:43 - 4:49
    l'exploitation économique et
    le pouvoir militaire de l'état.
  • 4:49 - 4:55
    Si en plus elle peut produire des gadgets
    pour nous divertir, « du pain et des jeux »,
  • 4:55 - 4:57
    alors ils seront produits.
  • 4:57 - 5:02
    Les changements technologiques des 10-15
    dernières années ont brouillé les lignes
  • 5:02 - 5:05
    entre le temps de travail
    et le temps libre.
  • 5:05 - 5:11
    Nous sommes toujours d'astreinte,
    on s'attend à ce que nous soyons toujours
  • 5:11 - 5:16
    réactifs aux besoins du marché
    et de nos employeurs.
  • 5:16 - 5:23
    Cela entraîne aussi une plus grande
    aliénation sociale et émotionnelle masquée
  • 5:23 - 5:25
    par cette hyper-connectivité.
  • 5:25 - 5:30
    En terme de quantité, on a plus de
    connexions et plus d'ami-es que jamais,
  • 5:30 - 5:36
    mais en terme de qualité relationnelle,
    peu ont un réseau large et solide
  • 5:36 - 5:40
    auquel iels peuvent se confier
    ou sur lequel iels peuvent compter.
  • 5:41 - 5:45
    Collectez-vous des identifiants
    tels que nom, âge, ou adresse ?
  • 5:45 - 5:46
    Oui ou non ?
  • 5:46 - 5:50
    Si vous créez un compte, oui.
  • 5:50 - 5:55
    L'historique de recherche quand
    on tape dans la barre de recherche ?
  • 5:55 - 5:57
    Si votre historique de
    recherche est activé, oui.
  • 5:57 - 6:00
    Des identifiants d'appareils
    tels que adresse IP ou IMEI ?
  • 6:01 - 6:04
    Selon le cas, il se peut
    que nous les collections, oui.
  • 6:04 - 6:07
    Signaux GPS, signaux WIFI,
    balises Bluetooth ?
  • 6:07 - 6:12
    Ça dépend des cas, mais
    ça peut arriver, oui.
  • 6:12 - 6:13
    GPS ?
  • 6:13 - 6:14
    Oui.
  • 6:14 - 6:16
    Les e-mails et
    documents Google ?
  • 6:16 - 6:21
    Nous stockons les données mais nous ne
    lisons ou consultons pas votre Gmail ou...
  • 6:21 - 6:22
    Mais vous y avez accès ?
  • 6:22 - 6:25
    En tant qu'entreprise,
    nous y avons accès, oui.
  • 6:25 - 6:26
    Donc vous pourriez !
  • 6:26 - 6:32
    Startups et multinationales, comme Google,
    avalent et conservent vos données pour toujours
  • 6:32 - 6:36
    et en récoltent beaucoup trop sur vous,
    tous vos clics, vos « j'aime » et
  • 6:36 - 6:41
    ceux de vos ami-es, les personnes que
    vous connaissez, où vous allez,
  • 6:41 - 6:46
    tout sur vous et le stockent indéfiniment,
    s'alliant même parfois pour
  • 6:46 - 6:52
    construire un plus gros profil sur vous
    qu'elles peuvent ensuite vendre.
  • 6:52 - 6:57
    Maintenant que les données sont devenues
    des objets de valeur et la base
  • 6:57 - 7:03
    de la nouvelle économie, en adhérant à
    tous ces réseaux virtuels, Facebook,
  • 7:03 - 7:08
    Google, en utilisant votre smartphone,
    etc., vous produisez de la valeur.
  • 7:08 - 7:13
    Tout cela élimine la notion
    de temps libre, de pouvoir
  • 7:13 - 7:16
    pointer et laisser
    le boulot derrière soi.
  • 7:16 - 7:22
    Ces dix dernières années, a débuté
    la marchandisation de diverses données
  • 7:22 - 7:25
    dont nos préférences,
    habitudes et cercles sociaux.
  • 7:25 - 7:32
    On peut voir que le capitalisme s'est
    étendu et nourri grâce à la surveillance
  • 7:32 - 7:37
    d'êtres humains et de leur milieu de vie,
    pour ensuite convertir cette surveillance
  • 7:37 - 7:43
    en donnée qui peut ensuite être vendue
    comme n'importe quelle autre marchandise.
  • 7:43 - 7:48
    Ces informations permettent à des sociétés
    comme Google et Amazon de commercialiser
  • 7:48 - 7:54
    de nouveaux produits et de créer des besoins,
    mais aussi de vendre ces données ou collaborer
  • 7:54 - 7:56
    avec l'État pour renforcer
    le contrôle social.
  • 7:56 - 8:01
    C'est une nouvelle forme d'industrie
    extractive, où la ressource renouvelable
  • 8:01 - 8:06
    est précisément ce qui
    constitue nos identités.
  • 8:15 - 8:19
    Le capitalisme, comme le cancer,
    est fondé sur la croissance perpétuelle.
  • 8:19 - 8:24
    Cette soif insatiable est programmée dans
    l'ADN du capital, qui cherche toujours des
  • 8:24 - 8:30
    ressources à exploiter et nouveaux marchés
    à investir, changeant tout ce qu'il touche
  • 8:30 - 8:32
    en marchandise.
  • 8:32 - 8:35
    Sa première conquête fut le sol.
  • 8:35 - 8:40
    Les communs furent clôturés, le soi-disant
    Nouveau Monde envahi et pillé, et les
  • 8:40 - 8:45
    vastes étendues de la Terre divisées en
    parcelles individuelles de propriété privée
  • 8:45 - 8:48
    achetables et vendables
    comme marchandises.
  • 8:48 - 8:51
    Dépossédé-es de nos terres,
    on nous a ensuite dérobé le temps.
  • 8:51 - 8:56
    Notre capacité à nous construire en tant
    qu'individus et communautés, comme nos
  • 8:56 - 9:03
    ancêtres avant nous, fut divisée en tâches
    distinctes et exploitée avec le salariat.
  • 9:03 - 9:05
    Ce processus est allé loin.
  • 9:05 - 9:09
    Les usines furent constamment restructurées
    pour s'adapter aux besoins sans merci
  • 9:09 - 9:11
    de l'efficacité et
    de la productivité.
  • 9:11 - 9:16
    On continua à marchandiser l'activité
    humaine, ce qui finit par englober
  • 9:16 - 9:22
    presque toutes nos relations
    sociales et nos divertissements.
  • 9:22 - 9:27
    Maintenant qu'on arrive à la limite
    de sa croissance, le capital cherche
  • 9:27 - 9:29
    désespérément de nouvelles
    choses à marchandiser.
  • 9:29 - 9:35
    Il s'intéresse aux bases du vivant, à
    l'ingénierie génétique et aux nanotechnologies.
  • 9:35 - 9:39
    Il s'intéresse à l'essence même de notre
    humanité, en enregistrant nos moindres
  • 9:39 - 9:44
    faits et gestes, ensuite transformés en
    marchandise pour celleux qui étudient
  • 9:44 - 9:49
    nos prises de décisions dans le but
    de prédire nos comportements.
  • 9:56 - 10:01
    L'intelligence artificielle combine d'énormes
    quantité de données avec des algorithmes
  • 10:01 - 10:04
    qui apprennent grâce aux
    schémas existants.
  • 10:04 - 10:06
    Ce terme est large et
    comprend plusieurs branches.
  • 10:06 - 10:13
    Quand nous parlons d'IA aujourd'hui, on
    fait souvent référence à l'apprentissage
  • 10:13 - 10:14
    automatique.
  • 10:14 - 10:19
    L'apprentissage automatique permet aux
    systèmes de s'améliorer par expérience,
  • 10:19 - 10:20
    plutôt qu'en étant
    programmés.
  • 10:20 - 10:25
    La machine identifie des tendances et prend
    des décisions en fonction, avec peu ou pas
  • 10:25 - 10:27
    d'intervention humaine.
  • 10:27 - 10:32
    Quand le Pentagone engagea Google pour
    l'assister avec ses drones, ils ont utilisé
  • 10:32 - 10:33
    l'apprentissage
    automatique.
  • 10:33 - 10:39
    Des employé-es identifiaient objets et gens
    à partir des photos prises par les drones,
  • 10:39 - 10:44
    et à partir d'un certain nombre de fois,
    la machine discernait les tendances et
  • 10:44 - 10:48
    pouvait différencier les choses
    et apprendre à les identifier elle-même.
  • 10:48 - 10:53
    L'apprentissage profond, méthode récente
    d'apprentissage automatique, entraîne les
  • 10:53 - 10:59
    ordinateurs à la prédiction ou l'identification
    d'images, mais au lieu de trier les données
  • 10:59 - 11:04
    en parcourant des équations préexistantes,
    cette méthode apprend à l'ordinateur
  • 11:04 - 11:06
    à traiter davantage d'étapes.
  • 11:06 - 11:11
    Elle ne se contente pas d'indiquer à
    l'ordinateur comment résoudre un problème
  • 11:11 - 11:17
    mais le laisse comprendre comment le faire
    seul, à la manière d'un-e humain-e.
  • 11:17 - 11:21
    La voiture autonome est l'exemple
    le plus connu d'apprentissage profond,
  • 11:21 - 11:29
    qui pourrait aussi servir la publicité
    ciblée, la robotique, ou la cybersécurité.
  • 11:29 - 11:34
    L'intelligence artificielle nourrit
    l'imagination, certain-es l'idéalisent
  • 11:34 - 11:39
    et imaginent la possibilité
    d'augmenter leur conscience
  • 11:39 - 11:42
    ou de brancher
    leur esprit à un cloud.
  • 11:42 - 11:45
    Je pense que
    c'est un fantasme absurde.
  • 11:45 - 11:50
    Le capitalisme n'a aujourd'hui aucun
    intérêt à aider les gens à utiliser
  • 11:50 - 11:55
    ces formes d'intelligence artificielle
    et à les rendre plus intelligents,
  • 11:55 - 12:00
    c'est plus logique de laisser les machines
    penser à notre place et nous offrir des
  • 12:00 - 12:06
    produits finis à consommer passivement,
    et laisser ces possibilités informatiques
  • 12:06 - 12:09
    aux entreprises propriétaires
    de ces logiciels.
  • 12:09 - 12:14
    L'intelligence artificielle augmente
    l'efficacité de la surveillance, et
  • 12:14 - 12:16
    les possibilités de
    contrôle social.
  • 12:16 - 12:21
    Elle est constituée par des algorithmes
    prédictifs qui créent un État policier,
  • 12:21 - 12:25
    mais où il n'y a pas besoin d'un flic
    à chaque coin de rue car tout le monde
  • 12:25 - 12:27
    porterait le flic dans sa poche.
  • 12:27 - 12:30
    Juste derrière moi se trouve
    le futur quartier de Sidewalk Toronto.
  • 12:30 - 12:36
    Les logements modulaires et bureaux
    faciliteront la vie de leurs habitant-es
  • 12:36 - 12:38
    en étudiant directement
    leur comportement.
  • 12:38 - 12:43
    Avec ce projet, riverain-es et employé-es
    seront omni-connecté-es grâce à
  • 12:43 - 12:47
    un puissant haut-débit et auront
    accès à des dispositifs futuristes.
  • 12:47 - 12:52
    Difficile de comprendre les villes
    intelligentes sans parler du capitalisme
  • 12:52 - 12:53
    de surveillance.
  • 12:53 - 12:59
    Une ville intelligente n'est pas juste une
    ville dotée de technologie, c'est une ville
  • 12:59 - 13:04
    avec un cadre idéologique qui utilise
    la technologie pour parvenir à ses fins.
  • 13:04 - 13:12
    Une ville intelligente doit être vue comme
    un milieu urbain doté de capteurs omniprésents
  • 13:12 - 13:19
    dont les données sont analysées
    pour comprendre les phénomènes urbains.
  • 13:19 - 13:24
    Les villes intelligentes se vantent de
    récolter plus de données, ce qui est vrai,
  • 13:24 - 13:29
    et disent les utiliser et les analyser
    pour mieux réagir aux enjeux urbains,
  • 13:29 - 13:35
    de la dégradation de l'environnement
    à la planification des transports, etc.
  • 13:35 - 13:39
    On peut noter quatre caractéristiques
    dans une ville intelligente.
  • 13:39 - 13:44
    La première est d'augmenter et d'intégrer
    la surveillance de diverses manières.
  • 13:44 - 13:49
    Ensuite, de créer une illusion de
    contribution chez les habitant-es.
  • 13:49 - 13:55
    Puis d'encourager la croissance économique
    sur deux niveaux : la gentrification localisée et
  • 13:55 - 13:58
    la promotion de cette nouvelle
    économie qui prend forme.
  • 13:58 - 14:05
    Le dernier aspect d'une ville intelligente
    est de laisser les habitant-es soutenir
  • 14:05 - 14:11
    passivement des projets écologiques
    tout en leur ôtant la possibilité de
  • 14:11 - 14:17
    développer une conscience
    écologique plus large.
  • 14:17 - 14:22
    Les villes intelligentes ne sont pas si
    différentes des villes du capitalisme.
  • 14:22 - 14:28
    La différence réside dans l'utilisation
    des technologies pour davantage surveiller
  • 14:28 - 14:34
    le peuple et l'analyse des données pour
    augmenter le contrôle et la gestion
  • 14:34 - 14:39
    de la population selon les intérêts
    de l'économie politique du capitalisme.
  • 14:39 - 14:43
    Un autre aspect qui les distingue des
    villes classiques ou des villes du passé
  • 14:43 - 14:48
    est le mariage de l'urbanisme
    aux intérêts des entreprises.
  • 14:48 - 14:55
    Les appareils étatiques de contrôle, comme
    la police, ont intérêt à utiliser ces technologies
  • 14:55 - 15:00
    car elles excellent à
    surveiller la population.
  • 15:00 - 15:04
    La criminologie ne date pas d'hier,
    la théorie de la « vitre brisée »
  • 15:04 - 15:07
    ou le ciblage de quartiers,
    ce n'est pas nouveau.
  • 15:07 - 15:11
    Maintenant, on justifie
    les faits par des données.
  • 15:11 - 15:15
    « On va donc aller dans ces quartiers
    car les données montrent qu'ils
  • 15:15 - 15:17
    ont besoin d'une
    présence policière. »
  • 15:17 - 15:21
    C'est un exemple de l'impact négatif
    que peuvent avoir les villes intelligentes.
  • 15:21 - 15:28
    Cette ligne de conduite donne aux
    personnes au pouvoir plus d'une raison
  • 15:28 - 15:32
    d'investir ces quartiers
    avec la police et d'y rester,
  • 15:32 - 15:34
    et ça paraît normal.
  • 15:39 - 15:43
    Nous sommes à l'aube d'une
    nouvelle ère terrifiante.
  • 15:43 - 15:46
    Sans de sérieuses perturbations
    dans la recherche et le développement,
  • 15:46 - 15:49
    les années et décennies à venir
    verront l'essor des machines
  • 15:49 - 15:53
    capables de prendre des décisions
    et d'effectuer des séries de tâches
  • 15:53 - 15:56
    complexes sans l'aide
    des humain-es.
  • 15:56 - 15:59
    Cela inclura sans doute une
    nouvelles génération d'armes
  • 15:59 - 16:03
    et de systèmes policiers autonomes,
    connectés à des réseaux sophistiqués
  • 16:03 - 16:07
    de surveillance et dotés
    d'algorithmes de sélection de cible
  • 16:07 - 16:08
    capables de s'auto-corriger.
  • 16:08 - 16:11
    Des secteurs entiers de l'économie
    seront automatisés, entraînant
  • 16:11 - 16:13
    un surplus massif
    de main-d'œuvre.
  • 16:14 - 16:16
    Une partie de la
    technologie nécessaire
  • 16:16 - 16:20
    existe déjà, mais reste contenue
    tant que les États ne sauront pas
  • 16:20 - 16:23
    comment la propager sans
    provoquer une importante révolte.
  • 16:23 - 16:27
    Le déploiement massif des technologies
    de réalité virtuelle ou augmentée
  • 16:27 - 16:31
    brouilleront les lignes entre
    le monde matériel et le monde digital,
  • 16:31 - 16:35
    confiant le contrôle de nos sens aux
    technologues capitalistes et aux agences
  • 16:35 - 16:39
    nationales de sécurité, tout ça
    au nom du confort et du divertissement.
  • 16:39 - 16:44
    Vous risquez de sentir un léger
    pincement pendant l'initialisation.
  • 16:46 - 16:48
    Voilà.
  • 16:48 - 16:49
    Bon sang !
  • 16:49 - 16:50
    Merde.
  • 16:50 - 16:55
    Il est... juste... juste là...
    Je peux ?
  • 16:55 - 16:58
    T'es passé où ?
  • 16:58 - 16:59
    Ha ha ha !
  • 17:00 - 17:02
    Voici le futur qu'on nous réserve.
  • 17:02 - 17:04
    Vous ne pouvez plus l'ignorer.
  • 17:07 - 17:11
    Les villes intelligentes récoltent déjà
    beaucoup de données
  • 17:11 - 17:14
    et ce sera de plus en plus le cas.
  • 17:14 - 17:19
    Ces données ne seront pas
    traitées par quelqu'un-e.
  • 17:19 - 17:23
    Elles seront traitées par la
    gouvernance algorithmique.
  • 17:23 - 17:25
    Imaginez, vous avez
    un problème dans une ville.
  • 17:25 - 17:31
    En général, si on fait ça de manière
    démocratique, on en discute
  • 17:31 - 17:33
    puis on décide ensemble.
  • 17:33 - 17:35
    Et c'est navrant, toujours
    truffé de rapports de force.
  • 17:35 - 17:39
    Mais une ville intelligente
    transfère ce processus
  • 17:39 - 17:41
    à une société privée.
  • 17:41 - 17:45
    On l'analyse grâce aux données,
    et il est traité aussitôt,
  • 17:45 - 17:47
    pendant l'analyse des données.
  • 17:47 - 17:50
    C'est entre autre dans
    les villes intelligentes que naît
  • 17:50 - 17:53
    ce nouveau type de
    régime de gouvernance.
  • 17:54 - 17:58
    Il est intéressant de voir que cela
    résulte en grande partie des
  • 17:58 - 17:59
    mouvements sociaux.
  • 17:59 - 18:03
    Les mouvements des Indigné-es
    et de Democracia Real Ya
  • 18:03 - 18:08
    à Barcelone sont surtout issus
    d'un secteur qui imaginait
  • 18:08 - 18:14
    redynamiser la démocratie grâce
    à de nouveaux outils technologiques
  • 18:14 - 18:17
    qui offriraient une
    communication plus rapide.
  • 18:17 - 18:21
    Les citoyen-nes pourraient
    être sondé-es directement et
  • 18:21 - 18:27
    les détenteur-ices du pouvoir pourraient
    adopter des initiatives citoyennes
  • 18:27 - 18:29
    et les instaurer plus vite.
  • 18:29 - 18:32
    Donc ces militant-es ont abordé
    cette crise de la démocratie avec
  • 18:32 - 18:36
    une vision peu critique de la technologie
    selon laquelle la démocratie
  • 18:36 - 18:40
    pouvait être améliorée, pas en
    réfléchissant à qui détient le pouvoir,
  • 18:40 - 18:46
    ni comment il est perpétué, mais
    simplement en suggérant que si on propose
  • 18:46 - 18:49
    de meilleurs outils, alors
    les problèmes disparaîtront.
  • 18:49 - 18:52
    Et ce discours, avec les
    pratiques qu'il implique, était
  • 18:52 - 18:56
    très séduisant pour les
    municipalités progressistes.
  • 18:56 - 18:59
    Les urbanistes parlent depuis
    longtemps de l'éclatement urbain.
  • 18:59 - 19:01
    En fait, les villes sont
    déjà divisées entre
  • 19:01 - 19:05
    classes sociales, différences
    économiques, culturelles et raciales.
  • 19:05 - 19:06
  • 19:06 - 19:07
    Les villes intelligentes vont
  • 19:07 - 19:10
    reproduire ce schéma, et certains
    quartiers auront accès
  • 19:10 - 19:15
    à ces technologies qui leur
    seront sans doute bénéfiques,
  • 19:15 - 19:17
    alors que d'autres seront
    davantage surveillés
  • 19:17 - 19:19
    par ces technologies.
  • 19:19 - 19:23
    On va voir l'émergence
    de villes disparates,
  • 19:23 - 19:25
    ce qui sera accentué par
    l'installation de ces technologies.
  • 19:25 - 19:27
  • 19:28 - 19:31
    En gros, dans les quartiers où
    les habitant-es adoptent ce modèle,
  • 19:31 - 19:33
    on verra plus d'intégration.
  • 19:33 - 19:37
    Et dans d'autres quartiers,
    on verra davantage de
  • 19:37 - 19:38
    résistance.
  • 19:38 - 19:42
    Car on se bat contre l'autorité
    et l'État, nos luttes seront
  • 19:42 - 19:43
    toujours criminalisées.
  • 19:43 - 19:48
    L'évolution de ces technologies génère
    de nouveaux outils judiciaires.
  • 19:48 - 19:52
    Quand la police ne pouvait plus
    répondre aux milliers d'appels
  • 19:52 - 19:57
    lors des émeutes de Londres en 2011,
    la ville a fait appel aux habitant-es
  • 19:57 - 20:00
    pour relever l'identité des
    suspect-es avec une sale
  • 20:00 - 20:02
    application de smartphone.
  • 20:02 - 20:06
    Les flics ont demandé aux balances
    de télécharger l'appli et de les
  • 20:06 - 20:09
    aider à identifier les personnes
    chopées par les caméras de surveillance.
  • 20:09 - 20:14
    Les balances pouvaient ensuite donner noms
    et/ou adresses de manière confidentielle.
  • 20:14 - 20:20
    Plus d'un millier de personnes
    furent inculpées avec cette méthode.
  • 20:20 - 20:24
    La collecte massive de données
    fut maintenue un moment, mais
  • 20:24 - 20:27
    on manquait de capacités pour
    tout analyser efficacement.
  • 20:27 - 20:29
    Ce n'est plus le cas.
  • 20:30 - 20:34
    Aujourd'hui, la police et les agences
    de sécurité doivent parcourir
  • 20:34 - 20:39
    nos données de localisation
    pour savoir où on était et quand.
  • 20:39 - 20:43
    Mais bientôt, il sera facile
    pour un algorithme d'examiner
  • 20:43 - 20:48
    toutes les données disponibles dans
    une zone donnée et des les croiser avec
  • 20:48 - 20:51
    nos habitudes sur internet,
    nos relations, etc.
  • 20:51 - 20:55
    Avec cette réaction antisociale
    à la hausse du contrôle social,
  • 20:55 - 20:59
    on observera un essor
    des structures de santé mentale.
  • 20:59 - 21:02
    Car avec la surveillance totale,
    le crime est impossible.
  • 21:02 - 21:05
    Ou du moins il devient
    impossible de faire des choses
  • 21:05 - 21:07
    contraires à la loi
    et de s'en tirer.
  • 21:07 - 21:11
    Alors ils définiront tout comportement
    qui ne colle pas à ce modèle
  • 21:11 - 21:16
    de nouvelle ville intelligente édulcorée
  • 21:16 - 21:18
    comme un trouble
    de la personnalité antisociale.
  • 21:18 - 21:22
    Ainsi il n'y a plus de crime,
    mais des troubles antisociaux,
  • 21:22 - 21:27
    et les coupables seront rééduqué-es
    ou chimiquement neutralisé-es.
  • 21:29 - 21:31
    Oh, bonjour.
  • 21:31 - 21:33
    Je m'appelle Sophia, je suis
    la dernière et la meilleure
  • 21:33 - 21:35
    robote de Hanson Robotics.
  • 21:35 - 21:40
    Je souhaite mettre mon intelligence
    artificielle au profit des humain-es.
  • 21:40 - 21:44
    Créer des maisons intelligentes,
    de meilleures villes du futur, etc.
  • 21:44 - 21:49
    Je ferai de mon mieux
    pour rendre le monde meilleur.
  • 21:51 - 21:54
    Quiconque travaille dans
    l'intelligence artificielle
  • 21:54 - 21:58
    nous avertit que celle-ci et
    l'automatisation peuvent causer
  • 21:58 - 21:59
    80% de perte d'emploi.
  • 21:59 - 22:03
    Douze des quinze premières
    catégories d'emploi aux États-Unis
  • 22:03 - 22:08
    sont vraiment menacées
    par l'intelligence artificielle.
  • 22:08 - 22:10
    Par le passé, il y a déjà
    eu des changements
  • 22:10 - 22:15
    technologiques majeurs qui ont
    balayé la majorité des emplois
  • 22:15 - 22:16
    de l'époque.
  • 22:16 - 22:19
    Il y eut un fort chômage,
    mais très vite, de nouvelles
  • 22:19 - 22:22
    catégories d'emploi virent le jour.
  • 22:23 - 22:28
    On ignore si ce sera le cas
    avec l'automatisation
  • 22:28 - 22:32
    et l'intelligence artificielle
    déjà en cours.
  • 22:32 - 22:36
    C'est pourquoi beaucoup de personnes
    du secteur des hautes technologies
  • 22:36 - 22:41
    parlent de revenu universel ou
    de revenu de base inconditionnel.
  • 22:41 - 22:46
    Ce serait plus ou moins du socialisme,
    pas au sens où la force productive
  • 22:46 - 22:51
    se serait assez développée pour
    que chacun-e puisse se nourrir.
  • 22:51 - 22:55
    La force productive existe depuis
    des décennies, sinon des siècles.
  • 22:55 - 23:00
    Contrairement à l'argument marxiste,
    on peut tendre vers le socialisme
  • 23:00 - 23:05
    quand les technologies de
    contrôle social auront assez évolué
  • 23:05 - 23:09
    pour que l'État n'ait plus besoin
    d'utiliser la faim comme arme.
  • 23:09 - 23:14
    Autrement dit, si on obéit et
    qu'on se dévoue à son travail,
  • 23:14 - 23:17
    on pourra manger
    sans craindre la faim.
  • 23:23 - 23:28
    Aujourd'hui, le terme « luddite » est un
    raccourci pour désigner quelqu'un-e qui
  • 23:28 - 23:30
    rejette les nouvelles technologies.
  • 23:30 - 23:36
    À l'origine, ce mot désigne les
    ouvrier-es textiles anglais-es du 19e
  • 23:36 - 23:41
    qui sabotaient les machines
    industrielles qui les remplaçaient.
  • 23:41 - 23:46
    En prêtant allégeance au fictif roi Ludd,
    qui occupait la forêt de Sherwood
  • 23:46 - 23:51
    comme Robin des bois, les luddites
    ont attaqué des usines, détruit des
  • 23:51 - 23:56
    métiers à tisser, et même tué des
    riches capitalistes de leur époque.
  • 23:56 - 24:01
    Le mobile derrière les attaques
    luddites n'était pas, comme on le croit,
  • 24:01 - 24:02
    la haine de la technologie,
  • 24:02 - 24:07
    mais car iels avaient conscience que
    l'implantation de celle-ci allait
  • 24:07 - 24:09
    empirer leur quotidien.
  • 24:09 - 24:14
    Finalement leur révolte a échoué,
    et il n'y a rien de si révolutionnaire
  • 24:14 - 24:18
    à saboter des machines
    juste pour garder son boulot.
  • 24:18 - 24:23
    Ce qu'il faut retenir de leur rébellion,
    c'est qu'on n'accepte pas toujours
  • 24:23 - 24:26
    à bras ouvert les nouvelles
    technologies ou leur rôle social.
  • 24:26 - 24:32
    Cette prise de conscience peut être
    le point de départ de toute résistance.
  • 24:37 - 24:41
    Les anarchistes ne devraient pas éviter
    la technologie, mais plutôt l'inverse.
  • 24:41 - 24:45
    Elle devrait être utilisée de manière
    subversive quand cela est possible.
  • 24:45 - 24:51
    Rappelons-nous la bande à Bonnot, ces
    criminels qui volaient des voitures pour
  • 24:51 - 24:57
    voler aux riches vers 1910, ou le hacker
    Jeremy Hammond condamné à 10 ans de prison
  • 24:57 - 24:59
    pour avoir piraté l'agence
    de sécurité Stratfor et
  • 24:59 - 25:03
    exproprié des centaines de
    milliers de dollars à l'ennemi.
  • 25:03 - 25:07
    Des cybercriminel-les ont volé les données
    de centaines de milliers d'abonné-es
  • 25:07 - 25:11
    dont certain-es occupent des
    postes clés dans le gouvernement,
  • 25:11 - 25:13
    l'armée et
    la police britannique.
  • 25:13 - 25:19
    Il y a beaucoup d'anarchistes comme moi
    dans le développement de logiciels open source.
  • 25:19 - 25:24
    On coopère pour tenter
    de faire bouger les choses.
  • 25:24 - 25:27
    Les projets sur lesquels
    on bosse sont plutôt divers.
  • 25:27 - 25:32
    Beaucoup de programmeur-euses
    anarchistes et de hackers créent des sites.
  • 25:32 - 25:37
    D'autres, comme moi,
    font de la cryptographie.
  • 25:39 - 25:45
    Je pense que les technologies peuvent
    nous être utiles, mais je crois aussi
  • 25:45 - 25:51
    qu'elles servent de manière
    démesurée États, entreprises,
  • 25:51 - 25:55
    police, juges, prisons et frontières.
  • 25:55 - 26:00
    On devrait utiliser les technologies
    mais résister à leur expansion
  • 26:00 - 26:03
    car on en sort rarement gagnant-es
    quand elles sont mises en pratique.
  • 26:03 - 26:08
    Je pense qu'il est important de chercher
    quels projets existent dans nos villes
  • 26:08 - 26:12
    et de recenser les programmes
    de recherche et de développement.
  • 26:12 - 26:17
    Cette industrie opère déjà ouvertement
    dans les startups et se heurte à peu de
  • 26:17 - 26:18
    résistance.
  • 26:18 - 26:23
    Elle reçoit ainsi de bons financements
    car elle représente un investissement sûr
  • 26:23 - 26:27
    avec un potentiel fructueux
    pour les investisseur-euses.
  • 26:27 - 26:31
    Menacer ce sentiment de sécurité peut
    à la fois nuire à l'industrie, et montrer
  • 26:31 - 26:34
    que résister est encore possible.
  • 26:34 - 26:39
    Quant aux nouvelles technologies,
    beaucoup ont encore des bugs
  • 26:39 - 26:42
    ou ne savent pas parer une
    utilisation erronée délibérée.
  • 26:42 - 26:47
    À Londres, quand l'appli moucharde est
    sortie, des gens envoyaient sciemment
  • 26:47 - 26:50
    plein de faux témoignages
    pour induire les flics en erreur.
  • 26:50 - 26:54
    Si plus de monde se jouait de ces
    gadgets, ils seraient moins efficaces
  • 26:54 - 26:58
    et moins susceptibles d'être propagés.
  • 27:11 - 27:15
    Pour que ce projet fonctionne,
    il faut beaucoup d'infrastructures.
  • 27:15 - 27:19
    Ces logiciels ne peuvent pas sortir de
    nulle part, ils ont besoin de matériel.
  • 27:19 - 27:22
    Des ordinateurs et disques de sauvegarde.
  • 27:22 - 27:27
    L'information circule, donc il faut aussi
    des réseaux de câbles à fibre optique.
  • 27:27 - 27:31
    Ceux-ci ont été déjà sabotés avec succès
    aux quatre coins du monde.
  • 27:31 - 27:35
    Et les données doivent être stockées,
    ce dans des centres de données.
  • 27:35 - 27:40
    Ils peuvent être plutôt petits, mais aussi
    gigantesques avec leur propre système
  • 27:40 - 27:42
    de refroidissement et
    une surveillance permanente.
  • 27:42 - 27:48
    Enfin, il est nécessaire de travailler
    ensemble, souvent dans des lieux financés
  • 27:48 - 27:50
    par des entreprises,
    des universités ou les deux.
  • 27:50 - 27:55
    Ces boîtes et espaces de coworking pour
    startups sont souvent faciles à trouver.
  • 27:55 - 28:01
    L'un d'eux fut touché par des cocktails
    molotov à Berlin en réponse à la
  • 28:01 - 28:03
    prolifération d'ateliers Google.
  • 28:05 - 28:08
    Il y a une grande opposition
    au projet de Sidewalk Labs à Toronto.
  • 28:08 - 28:14
    Un grand travail a été fait pour montrer
    tous les enjeux que ce projet soulève
  • 28:14 - 28:18
    et pour monter une campagne
    de sensibilisation contre lui.
  • 28:18 - 28:23
    Nombre de citoyen-nes et activistes
    préoccupé-es ont été à chaque réunion,
  • 28:23 - 28:31
    forum ou consultation publique qu'a
    organisé Sidewalk Labs — beaucoup de
  • 28:31 - 28:33
    monde est vraiment soucieux.
  • 28:33 - 28:39
    Des expert-es en confidentialité se retirent
    en disant « je ne signe pas ça de mon nom ».
  • 28:39 - 28:46
    On a toujours réussi à attaquer ou
    saboter le pouvoir de manière anonyme
  • 28:46 - 28:48
    sans se faire prendre.
  • 28:48 - 28:54
    C'est toujours possible d'agir et ce sera
    le cas, peut-être pour toujours,
  • 28:54 - 28:57
    et au moins dans un futur proche.
  • 28:57 - 29:05
    Donc, tant qu'il est encore possible
    d'enfreindre la loi, de défier le système,
  • 29:05 - 29:08
    on doit être conscient
    de ce qu'on fait.
  • 29:08 - 29:13
    Garder en tête, par exemple, qu'on a
    un mouchard dans la poche ou qu'on donne
  • 29:13 - 29:17
    accès à 95% de notre vie sociale à
    ces sociétés les yeux fermés.
  • 29:17 - 29:23
    C'est très difficile de résister à quelque
    chose dont on ne sait presque rien et
  • 29:23 - 29:26
    les acteur-ices impliqué-es n'ont pas
    divulgué ce dont nous aurions besoin
  • 29:26 - 29:32
    pour lancer un mouvement de résistance,
    là on se base sur des spéculations.
  • 29:32 - 29:39
    Si on connaissait les capacités techniques
    de l'État, on connaîtrait ses faiblesses
  • 29:39 - 29:47
    et on pourrait savoir comment saboter l'économie
    ou s'opposer à l'État sans se faire pincer.
  • 30:00 - 30:06
    Le développement technologique appuie
    l'aliénation, la surveillance renforcée,
  • 30:06 - 30:11
    la fabrication d'armes toujours plus
    destructives, le changement climatique...
  • 30:11 - 30:15
    Donc c'est normal d'être
    pessimiste à propos de l'avenir.
  • 30:15 - 30:20
    Nous nous dirigeons vers des systèmes
    plus sophistiqués de modification
  • 30:20 - 30:22
    comportementale de masse
    et de contrôle social.
  • 30:22 - 30:24
    Je vous ai déjà tout dit !
  • 30:24 - 30:28
    Prenez-le à ma place,
    c'est lui le criminel de la pensée.
  • 30:28 - 30:33
    Il ne faut pas oublier que malgré
    l'argent investi dans le but d'anticiper
  • 30:33 - 30:38
    nos prises de décision, personne, pas
    même Google, ne peut prédire le futur.
  • 30:38 - 30:42
    Par le passé, les nouvelles technologies
    ont entraîné des conséquences inattendues
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    pour le pouvoir... de l'imprimerie de
    Guttenberg engendrant une révolte contre
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    l'Église, aux débuts d'Internet ouvrant
    la voie aux hackers et à l'élaboration
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    de puissants outils de
    chiffrement pair-à-pair.
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    Tant qu'on aura la volonté de résister,
    on trouvera les moyens de le faire.
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    À présent, nous aimerions vous inviter
    à regarder Trouble en groupe, et
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    à l'utiliser comme ressource pour engager
    le débat et l'organisation collective.
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    Vous souhaitez lutter contre l'ouverture
    de startups numériques dans votre
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    quartier, ou simplement sensibiliser
    aux technologies nouvelle génération
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    dans vos réseaux ?
  • 31:21 - 31:25
    Songez à vous réunir entre camarades,
    organiser une projection de ce film,
  • 31:25 - 31:28
    et réfléchir à vos
    moyens d'action.
  • 31:28 - 31:32
    Envie de faire des projections régulières
    sur votre campus, librairie anarchiste,
  • 31:32 - 31:34
    centre social autogéré, ou
    juste avec des ami-es ?
  • 31:34 - 31:35
    Devenez fauteur-euse de Trouble !
  • 31:35 - 31:40
    Pour 10$ par mois, nous vous fournirons
    en avance une copie de la nouvelle vidéo
  • 31:40 - 31:44
    et un kit de projection avec des
    ressources et des questions pour alimenter
  • 31:44 - 31:45
    vos discussions.
  • 31:46 - 31:49
    Si vous ne pouvez pas nous soutenir
    financièrement, pas de souci !
  • 31:49 - 31:56
    Visionnez/téléchargez nos films
    gratuitement sur : sub.media/trouble.
  • 31:56 - 32:01
    Si vous avez des idées de thème ou
    que vous voulez juste nous contacter,
  • 32:01 - 32:04
    écrivez-nous à
    trouble@sub.media.
  • 32:05 - 32:08
    Nous sommes au deuxième mois
    de notre campagne annuelle de collecte.
  • 32:08 - 32:13
    Un immense merci pour tous vos dons !
    Si vous n'avez pas encore donné et
  • 32:13 - 32:18
    que vous en avez les moyens,
    envisagez le don mensuel
  • 32:18 - 32:23
    ou faites un don unique sur
    sub.media/donate.
  • 32:23 - 32:28
    Cet épisode n'aurait pas vu le jour
    sans le généreux soutien de Carla et...
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    Carla.
  • 32:29 - 32:33
    Ne manquez pas le Trouble #20 du
    mois prochain qui explorera l'horreur
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    de l'industrie carcérale et écoutera
    les camarades luttant pour son abolition.
  • 32:38 - 32:40
    La prison ne règle rien
    et n'améliore rien.
  • 32:40 - 32:45
    La prison, c'est la menace permanente qui
    maintient rapports commerciaux et dominants.
  • 32:45 - 32:49
    C'est le sentiment profond que malgré
    nos vies de merde, l'État trouvera
  • 32:49 - 32:51
    toujours de quoi nous dépouiller.
  • 32:51 - 32:53
    Maintenant agissez et
    semez le trouble !
Title:
Trouble 19: La Tempête Silencieuse
Description:

Nous sommes à l'aube d'une nouvelle ère. Dans les années et les décennies à venir, les progrès rapides dans les domaines de la robotique, de l'intelligence artificielle, de l'analyse des données, de la nanotechnologie, de l'informatique quantique, de la bio-ingénierie et de l'impression 3D promettent de restructurer radicalement nos sociétés - tout comme l'ont fait les moteurs à vapeur et les ordinateurs personnels lors des premières phases du développement capitaliste. On s'attend à ce que les prochaines vagues d'automatisation éliminent la majorité des catégories d'emplois actuelles, soulevant le spectre d'un chômage généralisé et la possibilité de formes plus nouvelles et plus sophistiquées de servitude économique et de contrôle social. Ces transformations se dérouleront sous l'œil attentif d'un État de surveillance technologique, aidé par une nouvelle génération de logiciels de reconnaissance faciale pilotés par l'intelligence artificielle et par la prolifération de dispositifs " intelligents " en réseau qui enregistrent presque tout ce que nous disons ou faisons.

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Video Language:
English
Duration:
33:27

French subtitles

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