Pourquoi des ados avouent des crimes qu'ils n'ont pas commis
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0:02 - 0:03Tyler Edmonds,
-
0:04 - 0:06Bobby Johnson,
-
0:06 - 0:08Davontae Sanford,
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0:09 - 0:10Marty Tankleff,
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0:11 - 0:12Jeffrey Deskovic,
-
0:13 - 0:15Anthony Caravella
-
0:15 - 0:17et Travis Hayes.
-
0:17 - 0:20Vous ne reconnaissez
probablement pas ces visages. -
0:20 - 0:25Collectivement, ils ont purgé 89 ans
pour des meurtres qu'ils n'ont pas commis, -
0:25 - 0:28des meurtres pour lesquels
ils se sont faussement confessés -
0:28 - 0:30quand ils étaient adolescents.
-
0:30 - 0:32Je suis psychologue judiciaire
du développement -
0:32 - 0:34et j'étudie ce genre d'affaires.
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0:35 - 0:36En tant que chercheuse,
-
0:36 - 0:37professeure
-
0:37 - 0:39et nouvellement, mère,
-
0:39 - 0:41mon objectif est de réaliser
une recherche scientifique -
0:41 - 0:44qui nous aide à comprendre
-
0:44 - 0:45le comportement des enfants
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0:45 - 0:47dans un système judiciaire
conçu pour les adultes. -
0:47 - 0:49En mars 2006,
-
0:49 - 0:52la police a interrogé Brendan Dassey,
-
0:52 - 0:56un lycéen de 16 ans
avec un QI d'environ 70, -
0:56 - 0:59le plaçant sur l'échelle de ceux
ayant une déficience intellectuelle. -
0:59 - 1:03Voici un bref extrait
de cet interrogatoire de quatre heures. -
1:03 - 1:05(Vidéo) Policier 1 :
Brendan, sois honnête. -
1:05 - 1:08Je t'ai dit que cela serait
la seule chose qui allait t'aider. -
1:08 - 1:10Nous savons déjà ce qu'il s'est passé.
-
1:10 - 1:12Policier 2 : Si tu n'es pas honnête --
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1:13 - 1:14je suis ton ami là,
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1:16 - 1:18mais je dois te croire
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1:18 - 1:19et si je ne te crois pas,
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1:19 - 1:21je ne peux pas te défendre.
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1:22 - 1:23D'accord ? Tu acquiesces.
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1:23 - 1:24Que s'est-il passé ?
-
1:24 - 1:27P1 : Ta mère a dit que tu serais honnête.
-
1:27 - 1:30P2 : Et elle te soutient à 100%,
peu importe ce qu'il arrive. -
1:30 - 1:33P1 : C'est ce qu'elle a dit,
car elle pense aussi que tu en sais plus. -
1:33 - 1:34P2 : On est à tes côtés.
-
1:35 - 1:39P1 : Nous savons ce qu'il s'est passé,
raconte-nous exactement. Ne mens pas. -
1:40 - 1:43Lindsay Malloy : Ils ont dit à Brendan
que l'honnêteté « le libèrerait », -
1:43 - 1:46mais ils étaient convaincus
de sa culpabilité. -
1:46 - 1:48Par honnêteté,
ils voulaient dire des aveux -
1:48 - 1:52et ses aveux n'allaient
clairement pas le libérer. -
1:53 - 1:55Ils ont fini par obtenir
des aveux de Brendan -
1:55 - 1:56qui n'avaient pas de sens,
-
1:56 - 1:59ne correspondaient pas
aux preuves matérielles du crime -
1:59 - 2:01et que beaucoup considèrent comme faux.
-
2:01 - 2:05Pourtant, cela a suffi
à condamner Brendan à la prison à vie -
2:05 - 2:08pour meurtre
et agression sexuelle en 2007. -
2:09 - 2:12Il n'y avait aucune preuve
matérielle contre Brendan. -
2:12 - 2:14Ce n'est rien de plus que ses propres mots
-
2:14 - 2:17qui l'ont envoyé en prison
pendant presque dix ans, -
2:17 - 2:20jusqu'à ce que, il y a quelques mois,
un juge infirme sa condamnation. -
2:21 - 2:26L'affaire Dassey est unique
car Netflix en a fait une série, -
2:26 - 2:27« Making a Murderer »,
-
2:27 - 2:29que beaucoup ont dû voir
-
2:29 - 2:32et, si ce n'est pas le cas,
vous devriez la regarder. -
2:33 - 2:35L'affaire Dassey est également unique
-
2:35 - 2:37car elle a généré une
immense indignation publique. -
2:37 - 2:41Les gens étaient en colère de voir
comment Brendan avait été interrogé -
2:41 - 2:42et beaucoup pensaient
-
2:42 - 2:45que son interrogatoire
devait être illégal. -
2:45 - 2:46Il ne l'était pas.
-
2:47 - 2:49Étant chercheuse dans ce domaine
-
2:49 - 2:51et connaissant les manuels
de formation aux interrogatoires, -
2:52 - 2:54je n'ai pas été surprise
par ce que j'ai vu. -
2:54 - 2:59Le fait est que l'interrogatoire de Dassey
n'est pas du tout exceptionnel -
2:59 - 3:01et, pour être honnête, j'ai vu pire.
-
3:01 - 3:05Je comprends l'indignation publique
au sujet de l'injustice -
3:05 - 3:08dans l'affaire de Brendan Dassey.
-
3:08 - 3:13Mais n'oublions pas
qu'environ un million de ses pairs -
3:13 - 3:15sont arrêtés chaque année aux États-Unis
-
3:15 - 3:18et peuvent être soumis à des techniques
d'interrogatoire similaires, -
3:18 - 3:22des techniques reconnues pour
augmenter le risque de faux aveux. -
3:23 - 3:26Je sais que beaucoup de gens
auront du mal avec ce terme, -
3:26 - 3:27« faux aveux »,
-
3:27 - 3:31et à croire qu'il y a vraiment
des faux aveux. -
3:31 - 3:32Je comprends cela.
-
3:32 - 3:36C'est choquant et contre-intuitif :
-
3:36 - 3:41pourquoi quelqu'un confesserait-il
et donnerait des détails macabres -
3:41 - 3:44au sujet d'un crime horrible
tel qu'un viol ou un meurtre -
3:44 - 3:46s'il ne l'a pas réellement commis ?
-
3:46 - 3:47Cela n'a aucun sens.
-
3:48 - 3:51Nous ne pouvons jamais savoir précisément
-
3:51 - 3:53à quelle fréquence il y a des faux aveux.
-
3:53 - 3:57Mais nous savons qu'il y avait
des fausses confessions ou des faux aveux -
3:57 - 4:00dans environ 25%
des condamnations injustes -
4:00 - 4:03de gens ensuite exonérés
par des preuves ADN. -
4:03 - 4:05Il s'avère qu'ils étaient innocents.
-
4:06 - 4:09Ces affaires sont claires
car nous avons de l'ADN. -
4:09 - 4:11Ils n'ont pas commis le crime
-
4:11 - 4:14et pourtant, un quart d'entre eux
l'ont quand même confessé. -
4:15 - 4:18Arrivé là, d'après d'innombrables
projets de recherche, -
4:18 - 4:21nous savons à peu près pourquoi
les gens font de faux aveux -
4:21 - 4:23et pourquoi certains,
-
4:23 - 4:24comme Brendan Dassey,
-
4:25 - 4:27ont plus de risques de le faire.
-
4:28 - 4:31Nous savons que la jeunesse
est particulièrement vulnérable -
4:31 - 4:33face au risque de faux aveux.
-
4:34 - 4:36Par exemple, dans une étude
sur les exonérations, -
4:36 - 4:39seuls 8% des adultes
avaient fait de faux aveux, -
4:39 - 4:41mais c'était le cas de 42% des mineurs.
-
4:42 - 4:44Bien sûr, si nous considérons seulement
-
4:44 - 4:46les condamnations injustes
et les exonérations, -
4:46 - 4:48nous n'obtenons qu'un bout de l'histoire.
-
4:49 - 4:52Nous négligeons par exemple
les nombreuses affaires -
4:52 - 4:53résolues par un plaider-coupable,
-
4:53 - 4:54pas un procès.
-
4:55 - 4:57Avec la TV et la une des journaux,
-
4:57 - 5:00on peut croire que les procès
sont la norme de notre justice -
5:00 - 5:03mais en réalité, 97% des affaires
légales américaines -
5:03 - 5:06sont résolues avec un accord,
pas avec un procès. -
5:06 - 5:0897%.
-
5:09 - 5:13Également négligés sont les aveux
à des types de crimes plus mineurs -
5:13 - 5:15qui n'incluent généralement
pas de preuves ADN -
5:15 - 5:18et ne sont généralement pas revus
ou ne font pas l'objet d'un appel -
5:18 - 5:19après une condamnation.
-
5:19 - 5:20Pour cette raison,
-
5:20 - 5:24beaucoup font référence aux faux aveux
dont nous avons connaissance -
5:24 - 5:27comme étant la partie visible
d'un iceberg bien plus imposant. -
5:27 - 5:29Dans notre recherche, nous avons découvert
-
5:29 - 5:32des taux alarmants de faux aveux
chez les adolescents. -
5:32 - 5:36Nous avons interrogé près de 200
adolescents incarcérés de 14 à 17 ans -
5:36 - 5:38et 17% d'entre eux ont déclaré
-
5:38 - 5:41avoir fait au moins
un faux aveu à la police. -
5:42 - 5:45Ce que beaucoup trouvent
également choquant est que, -
5:45 - 5:47aux États-Unis,
-
5:47 - 5:50la police a le droit d'interroger
les mineurs comme les adultes. -
5:50 - 5:52Ils peuvent leur mentir --
-
5:53 - 5:56des mensonges éhontés tels que :
« Nous avons tes empreintes, -
5:56 - 5:58nous avons ton ADN ;
-
5:58 - 6:02ton ami est au bout du couloir
et dit que c'était ton idée. » -
6:02 - 6:06Mentir aux suspects est interdit
au Royaume-Uni, par exemple, -
6:06 - 6:08mais légal aux États-Unis,
-
6:08 - 6:10même avec des adolescents
ayant une déficience intellectuelle, -
6:10 - 6:12comme Brendan Dassey.
-
6:12 - 6:15Dans notre recherche, la plupart
des adolescents incarcérés interrogés -
6:15 - 6:18ont déclaré avoir connu
des interrogatoires de police agressifs -
6:18 - 6:20sans la présence d'avocats ou de parents.
-
6:21 - 6:25Plus de 80% ont décrit
avoir été menacé par la police, -
6:25 - 6:28y compris avec l'éventualité
d'être violé ou tué en prison -
6:28 - 6:30ou d'être jugé en tant qu'adulte.
-
6:31 - 6:34Ces stratégies
de maximisation sont conçues -
6:34 - 6:36pour que les suspects aient l'impression
que nier est inutile -
6:36 - 6:39et qu'une confession est la seule option.
-
6:39 - 6:43Vous avez entendu parler du fait
de jouer au « bon flic, mauvais flic ». -
6:43 - 6:44Voilà le mauvais flic.
-
6:45 - 6:50Les mineurs sont plus influençables
et vulnérables à l'influence sociale, -
6:50 - 6:53telles que les accusations et soupçons
sous une pression intense -
6:53 - 6:56et venant de figures d'autorité
durant les interrogatoires. -
6:57 - 7:00Plus de 70% des adolescents
de notre étude ont dit -
7:00 - 7:02que la police avait essayé
de se montrer amicale -
7:02 - 7:06ou avait indiqué une volonté
de les aider durant l'interrogatoire. -
7:07 - 7:10C'est ce que l'on appelle
des « stratégies de minimisation » -
7:10 - 7:14et elles sont conçues pour communiquer
de la compassion et de la compréhension -
7:14 - 7:18et impliquent qu'une confession
aboutira à un traitement plus clément. -
7:19 - 7:22Dans la simplification excessive
du bon flic, mauvais flic -
7:22 - 7:23des interrogatoires de police,
-
7:23 - 7:25voici le « bon flic ».
-
7:25 - 7:28(Vidéo) P1 : L'honnêteté, Brendan,
c'est ce qui va t'aider ici. -
7:28 - 7:30Quoi que tu aies fait,
-
7:30 - 7:32on peut trouver
une solution ensemble, d'accord ? -
7:32 - 7:33On ne peut rien promettre,
-
7:33 - 7:37mais on sera à tes côtés,
quoi que tu aies fait. -
7:38 - 7:41LM : « Quoi que tu aies fait,
on peut trouver une solution. » -
7:41 - 7:43Les allusions à la clémence comme ici
-
7:43 - 7:46sont particulièrement efficaces
chez les adolescents, -
7:46 - 7:49en partie car ils évaluent
la gratification et le risque -
7:49 - 7:50différemment des adultes.
-
7:51 - 7:54Avouer offre une gratification
immédiate au suspect. -
7:54 - 7:57L'interrogatoire stressant
et désagréable est fini. -
7:58 - 8:01Avouer semble être la meilleure option
pour la majorité des adolescents -
8:01 - 8:05qui sont moins concentrés sur le risque
de condamnation et punition à long terme, -
8:05 - 8:07par la suite,
-
8:07 - 8:08du fait de cette confession.
-
8:09 - 8:12Nous sommes tous d'accord
qu'une planification à long terme -
8:12 - 8:15n'est pas le point fort
de la majorité des adolescents. -
8:15 - 8:18Dans l'ensemble, le système
judiciaire semble comprendre -
8:18 - 8:20que les jeunes victimes et témoins
-
8:20 - 8:22devraient être traités
différemment des adultes. -
8:22 - 8:26Quand il s'agit de jeunes suspects,
on ne prend plus de précautions. -
8:26 - 8:30Traiter des mineurs comme des adultes
durant les interrogatoires -
8:30 - 8:31est un problème
-
8:31 - 8:34car des centaines d'études
psychologiques et neuroscientifiques -
8:34 - 8:37montrent que les mineurs
ne pensent pas comme les adultes, -
8:37 - 8:39ne se comportent pas comme les adultes
-
8:39 - 8:41et ne sont pas faits comme les adultes.
-
8:42 - 8:45Les cerveaux adolescents
diffèrent des cerveaux adultes -- -
8:45 - 8:46même anatomiquement.
-
8:47 - 8:49Des changements importants se produisent
-
8:49 - 8:52dans la structure et le fonctionnement
du cerveau durant l'adolescence, -
8:52 - 8:55en particulier dans le cortex préfrontal
et le système limbique -
8:55 - 9:00et ce sont des zones essentielles
pour des choses comme la maîtrise de soi, -
9:00 - 9:01la prise de décision,
-
9:01 - 9:03la gestion et la régulation des émotions
-
9:03 - 9:06et la sensibilité au risque
et à la gratification. -
9:06 - 9:10Tout cela influence votre comportement
dans des circonstances stressantes, -
9:10 - 9:12telles qu'un interrogatoire de police.
-
9:12 - 9:14Nous devons éduquer les forces de l'ordre,
-
9:14 - 9:17les avocats, les juges et les jurés
-
9:17 - 9:19sur les limites
développementales des mineurs -
9:19 - 9:23et comment elles peuvent se manifester
dans un interrogatoire aux enjeux élevés. -
9:23 - 9:25Dans un sondage national
des officiers de police, -
9:25 - 9:2875% d'entre eux ont demandé
une formation spécialisée -
9:28 - 9:30sur comment parler
aux enfants et adolescents -- -
9:30 - 9:32la plupart n'avaient eu aucune formation.
-
9:33 - 9:34Nous devons également envisager
-
9:34 - 9:37d'avoir des protections spéciales
pour les mineurs. -
9:37 - 9:41Dans cette décision de 91 pages
pour infirmer la condamnation de Dassey, -
9:41 - 9:45le juge a fortement souligné le fait
que Dassey n'avait ni parent -
9:45 - 9:46ni un autre adulte allié
-
9:46 - 9:48avec lui dans la salle d'interrogatoire.
-
9:48 - 9:52Voici une vidéo de Brendan
parlant à sa mère après avoir avoué, -
9:52 - 9:55quand il était manifestement
trop tard pour lui. -
9:56 - 9:58(Vidéo) Mère : Que veux-tu dire ?
-
9:58 - 10:00Brendan : Si son histoire est différente,
-
10:00 - 10:02que je n'ai rien fait.
-
10:04 - 10:06M : As-tu fait quelque chose ?
-
10:08 - 10:09Hein ?
-
10:09 - 10:10B : Pas vraiment.
-
10:11 - 10:12M : Comment ça, « pas vraiment » ?
-
10:13 - 10:14B : Ils m'ont manipulé.
-
10:15 - 10:18LM : Il le résume très bien :
-
10:18 - 10:19« Ils m'ont manipulé ».
-
10:19 - 10:22Nous ne savons pas si le résultat
aurait été différent pour Brendan -
10:22 - 10:25si sa mère avait été avec lui
lors de l'interrogatoire. -
10:25 - 10:26Mais c'est certainement possible.
-
10:27 - 10:30Dans notre recherche,
seuls 7% des adolescents incarcérés, -
10:30 - 10:33dont la plupart avaient souvent
été confrontésfois à la police, -
10:33 - 10:36avaient un parent ou un avocat
avec eux dans la pièce -
10:36 - 10:38quand ils ont été interrogés
comme suspect. -
10:38 - 10:42Très peu ont demandé à avoir
un parent ou un avocat présent. -
10:44 - 10:46C'est aussi vrai
avec des enjeux moins élevés. -
10:46 - 10:49Nous avons effectué une expérience
de faux interrogatoire -
10:49 - 10:50dans notre labo à FIU --
-
10:50 - 10:52avec la permission des parents
pour les mineurs -
10:52 - 10:55et les accords éthiques appropriés.
-
10:55 - 10:58Nous avons accusé à tort
des adolescents et des adultes -
10:58 - 11:00d'avoir triché dans une étude --
-
11:00 - 11:01une infraction académique --
-
11:01 - 11:05et nous leur avons dit que c'était
aussi grave que de tricher en cours. -
11:05 - 11:08Les participants avaient vu
un camarade tricher, -
11:08 - 11:10quelqu'un faisant partie
de notre équipe de recherche -
11:10 - 11:13et était soi-disant en probation.
-
11:13 - 11:15Nous leur avons offert
un choix difficile : -
11:15 - 11:18perdre le crédit supplémentaire
de participation à l'étude -
11:18 - 11:20ou accuser son camarade,
-
11:20 - 11:24qui sera probablement expulsé
du fait de sa probation académique. -
11:24 - 11:27Bien sûr, aucune de ces conséquences
n'aurait vraiment pris effet -
11:27 - 11:30et nous l'avons expliqué
aux participants par la suite. -
11:30 - 11:34Mais la plupart des adolescents,
59% d'entre eux, -
11:34 - 11:35ont signé les aveux,
-
11:35 - 11:38assumant à tort
la responsabilité d'avoir triché. -
11:39 - 11:41Seuls trois adolescents sur 74,
-
11:41 - 11:43environ 4% d'entre eux,
-
11:43 - 11:46ont demandé à parler à un parent
quand nous les avons accusés de triche, -
11:46 - 11:48malgré le fait que pour la plupart,
-
11:48 - 11:51leur parent était assis
dans la pièce d'à côté durant l'étude. -
11:53 - 11:55Bien sûr, la triche est loin
d'être un meurtre -
11:55 - 11:56et je le sais.
-
11:56 - 11:59Mais il est intéressant que tant d'ados,
-
11:59 - 12:02considérablement
plus d'ados que d'adultes, -
12:02 - 12:05aient signé des aveux
disant qu'ils avaient triché. -
12:05 - 12:07Ils n'avaient pas triché,
-
12:07 - 12:10mais ils ont signé ce papier
disant qu'ils avaient triché, -
12:10 - 12:13en essayant rarement d'impliquer
un parent dans la situation. -
12:14 - 12:16D'autres études
racontent la même histoire. -
12:16 - 12:19Plus de 90% des mineurs
n'ont pas exercé leurs droits -
12:19 - 12:21et se sont soumis
à un interrogatoire de police -
12:21 - 12:23sans la présence
d'un avocat ou d'un parent. -
12:23 - 12:24En Angleterre et au Pays de Galles,
-
12:24 - 12:27les interrogatoires de mineurs
doivent être conduits -
12:27 - 12:29avec un « adulte compétent » présent,
-
12:29 - 12:31tel qu'un parent, un tuteur
ou un travailleur social. -
12:31 - 12:34Les jeunes n'ont pas besoin
de le demander -- -
12:34 - 12:37génial, car la recherche montre
qu'ils ne demandent pas -- -
12:37 - 12:38c'est automatique.
-
12:39 - 12:43Aux États-Unis, avoir un adulte
compétent veillant sur les mineurs -
12:43 - 12:45ne serait pas la solution universelle
-
12:45 - 12:47pour améliorer
les interrogatoires des jeunes. -
12:47 - 12:49Malheureusement,
les parents manquent souvent -
12:49 - 12:51des connaissances
et de la culture juridiques -
12:51 - 12:53pour conseiller
leurs enfants correctement. -
12:54 - 12:57Considérez l'affaire
des « Central Park Five » : -
12:57 - 13:02cinq adolescents ayant fait de faux aveux
pour un viol collectif violent en 1989 -
13:02 - 13:04avec leurs parents à leurs côtés.
-
13:05 - 13:08Il a fallu plus d'une décennie
pour laver leurs noms. -
13:08 - 13:11L'adulte compétent devrait être un avocat
-
13:11 - 13:13ou un défenseur des droits de l'enfant.
-
13:14 - 13:18En infirmant la condamnation de Dassey,
le juge a indiqué qu'aucune loi fédérale -
13:18 - 13:21ne requiert que la police
informe les parents du mineur -
13:21 - 13:23que le mineur est interrogé
-
13:23 - 13:26ou honore la demande du mineur
d'avoir un parent dans la pièce. -
13:28 - 13:30Si vous réfléchissez
un instant à tout cela : -
13:31 - 13:34en tant que pays, nous avons décidé
ne pas pouvoir faire confiance aux mineurs -
13:35 - 13:36pour voter,
-
13:36 - 13:38acheter des cigarettes,
-
13:38 - 13:39regarder certains films
-
13:39 - 13:41ou conduire,
-
13:41 - 13:44mais ils peuvent décider
de renoncer à leurs droits, -
13:44 - 13:49des droits que, selon la recherche,
la plupart des ados ne comprennent pas. -
13:49 - 13:53Les parents dans la pièce :
selon l'État où vous vivez, -
13:53 - 13:56votre enfant peut renoncer à ces droits
sans que vous le sachiez -
13:56 - 13:58et sans en parler d'abord à un adulte.
-
14:00 - 14:03Personne -- et certainement pas moi --
ne veut empêcher la police -
14:03 - 14:05de réaliser son important
travail d'enquête -
14:05 - 14:07au quotidien.
-
14:07 - 14:09Mais nous devons nous assurer
-
14:09 - 14:12qu'ils aient une formation adéquate
pour parler à des jeunes. -
14:12 - 14:14En tant que mère et chercheuse,
-
14:14 - 14:16je pense que nous pouvons mieux faire.
-
14:16 - 14:18Nous pouvons prendre des mesures
-
14:18 - 14:20pour éviter un autre Brendan Dassey,
-
14:20 - 14:23tout en obtenant les informations
cruciales dont nous avons besoin -
14:23 - 14:24de la part des enfants et ados
-
14:24 - 14:26pour résoudre des crimes.
-
14:26 - 14:27Merci.
-
14:27 - 14:29(Applaudissements)
- Title:
- Pourquoi des ados avouent des crimes qu'ils n'ont pas commis
- Speaker:
- Lindsay Malloy
- Description:
-
Pourquoi des mineurs font-ils de faux aveux pour des crimes qu'ils n'ont pas commis ? Qu'est-ce qui les rend plus vulnérables que des adultes à ce phénomène choquant et contre-intuitif ? À travers l'interrogatoire et l'aveu de Brendan Dassey (tels qu'ils sont présentés dans le documentaire « Making a Murderer » de Netflix), la professeure en psychologie développementale et chercheuse Lindsay Malloy explique la science à la base de ces faux aveux et appelle à changer la façon dont les enfants sont traités par un système judiciaire conçu pour les adultes.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 14:43
eric vautier approved French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
eric vautier edited French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
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Pierre-Louis Gaudy accepted French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
Pierre-Louis Gaudy edited French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
Morgane Quilfen edited French subtitles for Why teens confess to crimes they didn't commit | ||
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