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Mes deux mamans : les mythes de l'adoption homoparentale | Lynne Elvins | TEDxBristol

  • 0:13 - 0:16
    Quand les gens annoncent
    qu'ils vont avoir des enfants,
  • 0:16 - 0:21
    la réaction que vous recevez normalement
    est : « Félicitations ! »
  • 0:21 - 0:24
    Quand vous annoncez
    que vous allez adopter,
  • 0:24 - 0:26
    vous obtenez une réaction
    légèrement différente.
  • 0:26 - 0:28
    Quand vous êtes un couple homosexuel
  • 0:28 - 0:31
    et que vous annoncez
    que vous allez adopter des enfants,
  • 0:31 - 0:33
    vous pouvez obtenir
    une réaction très différente.
  • 0:34 - 0:38
    Ma conjointe Emma et moi sommes arrivées
    à un point de notre relation
  • 0:38 - 0:41
    où nous voulions fonder une famille,
    comme tant de gens le souhaitent.
  • 0:41 - 0:45
    Puisque nous sommes deux femmes,
    nous avons dû considérer nos options
  • 0:45 - 0:48
    et les options sur lesquelles
    nous voulions nous concentrer
  • 0:48 - 0:50
    étaient l'adoption ou l'accueil,
  • 0:50 - 0:53
    mais à l'époque, nous en savions
    peu sur l'un comme sur l'autre.
  • 0:53 - 0:57
    Ce dont je veux vous parler,
    c'est du périple que nous avons entrepris
  • 0:57 - 1:01
    pour devenir le premier couple
    ouvertement homosexuel
  • 1:01 - 1:06
    à être approuvé pour l'adoption ici,
    à Bristol, par le conseil municipal.
  • 1:06 - 1:09
    C'était il y a 11 ans
  • 1:09 - 1:12
    et cela nous a menées
    à avoir notre fils Steven.
  • 1:12 - 1:15
    Vous m'entendrez également parler de lui.
  • 1:15 - 1:16
    Merci.
  • 1:16 - 1:18
    (Applaudissements)
  • 1:18 - 1:19
    Merci.
  • 1:21 - 1:25
    Les opinions sur l'adoption
    par un couple homosexuel
  • 1:25 - 1:27
    sont très profondément ancrées
  • 1:27 - 1:31
    et c'est un mélange complexe, à mon avis,
    d'un certain nombre de choses,
  • 1:32 - 1:36
    l'idée de maintenir
    des « valeurs familiales ».
  • 1:36 - 1:39
    Il y a des présomptions
    sur les rôles de genre,
  • 1:39 - 1:44
    il y a des conceptions erronées
    sur le processus d'adoption
  • 1:44 - 1:47
    et il y a un léger niveau de panique
  • 1:47 - 1:50
    à l'idée de placer des enfants
    dans des « styles de vie homosexuels ».
  • 1:50 - 1:54
    J'aimerais prendre certains de ces points
  • 1:54 - 1:57
    et expliquer certaines des choses
    qui sont différentes
  • 1:57 - 1:59
    et certaines des choses
    qui sont exactement les mêmes
  • 1:59 - 2:02
    s'agissant du fait d'avoir
    une famille avec deux mamans.
  • 2:02 - 2:06
    Nous avons passé notre premier appel
    au conseil municipal de Bristol,
  • 2:06 - 2:08
    c'était il y a 12 ans,
  • 2:08 - 2:11
    et ils ont envoyé un travailleur social
    à qui nous avons demandé :
  • 2:11 - 2:13
    « Adoption, famille d'accueil :
    de quoi s'agit-il ? »
  • 2:13 - 2:16
    On nous a dit : « Laissez-moi
    tout d'abord vous poser une question.
  • 2:16 - 2:20
    Voulez-vous d'un travail
    ou voulez-vous d'une famille ? »
  • 2:20 - 2:23
    Nous avons dit :
    « Nous voulons une famille. »
  • 2:23 - 2:24
    On nous a dit : « Très bien,
  • 2:24 - 2:27
    la nature permanente
    de l'adoption est pour vous. »
  • 2:27 - 2:31
    Nous avons dit : « Super,
    c'est la première petite chose à décider.
  • 2:31 - 2:33
    Que faire ensuite ? »
  • 2:33 - 2:35
    On nous a dit : « Nous allons
    vous prévoir un atelier.
  • 2:35 - 2:36
    Apprenez-en plus.
  • 2:36 - 2:37
    Revenez nous voir,
  • 2:37 - 2:39
    nous vous accompagnerons pour la demande
  • 2:39 - 2:42
    et vous obtiendrez un agrément. »
  • 2:42 - 2:44
    C'était super, c'était tout.
  • 2:44 - 2:46
    Cela semblait si simple.
  • 2:46 - 2:48
    Nous sommes parties
  • 2:48 - 2:50
    et nous avons commencé à dire
    à nos amis et notre famille
  • 2:50 - 2:52
    que nous voulions adopter
  • 2:52 - 2:56
    et c'est là que nous n'avons pas forcément
    obtenu les félicitations
  • 2:56 - 2:58
    auxquelles nous aurions pu nous attendre.
  • 2:58 - 3:03
    Nous avons eu beaucoup de regards inquiets
    et beaucoup de questions.
  • 3:03 - 3:08
    Des gens nous ont dit :
    « En avez-vous le droit ? »
  • 3:08 - 3:11
    Des gens nous ont dit : « Pourquoi ?
  • 3:11 - 3:12
    Pourquoi vouloir faire cela ?
  • 3:12 - 3:14
    Cela va être si difficile. »
  • 3:14 - 3:19
    Et l'un de mes collègues à l'époque
    m'a prise à part et m'a dit :
  • 3:19 - 3:23
    « Lynne, vous ne devez pas
    dire aux gens que vous faites cela.
  • 3:23 - 3:25
    Il y aura énormément de gens
  • 3:25 - 3:29
    qui vont très fortement désapprouver
  • 3:29 - 3:30
    et vous devez être prudentes. »
  • 3:30 - 3:32
    Et il avait raison.
  • 3:32 - 3:36
    Les gros titres dans les médias,
    à ce jour encore, comme le mois dernier,
  • 3:36 - 3:40
    parleront des opinions des gens
    comme le fait qu'ils croient
  • 3:40 - 3:43
    que l'adoption par un couple
    homosexuel est immorale,
  • 3:43 - 3:46
    que les personnes homosexuelles
    voulant des enfants
  • 3:46 - 3:49
    le font car elles veulent
    une sorte de « trophée »
  • 3:49 - 3:52
    afin d'imiter un style vie hétérosexuel,
  • 3:53 - 3:56
    que les personnes homosexuelles
    rendront leurs enfants homosexuels.
  • 3:56 - 3:58
    Bon courage pour ce point.
  • 3:58 - 3:59
    (Rires)
  • 3:59 - 4:03
    Certains croient même que placer
    des enfants avec des parents homosexuels
  • 4:03 - 4:05
    est une forme de maltraitance.
  • 4:06 - 4:11
    Une des choses que je veux
    faire aujourd'hui, que cela soit consigné,
  • 4:11 - 4:17
    c'est de dire que je n'ai pas pour mission
    d'ébranler les valeurs familiales.
  • 4:17 - 4:19
    Steven est mon fils.
  • 4:19 - 4:23
    Il n'est pas à mes yeux une sorte
    d'accessoire pour mon style de vie.
  • 4:23 - 4:26
    Non seulement nous ne le maltraitons pas,
  • 4:26 - 4:29
    mais nous le soutenons
    pour qu'il arrive à faire face
  • 4:29 - 4:31
    aux premières années
    difficiles qu'il a eues
  • 4:31 - 4:35
    qui ont fait qu'il est entré
    dans le système de placement familial.
  • 4:36 - 4:38
    Revenons-en à l'histoire.
  • 4:39 - 4:41
    Nous sommes précipitées à notre atelier.
  • 4:41 - 4:42
    Nous étions enthousiastes.
  • 4:42 - 4:45
    Nous étions inquiètes,
    mais nous étions si enthousiastes
  • 4:45 - 4:46
    que nous voulions continuer.
  • 4:46 - 4:48
    Nous étions là : « Woohoo ! »
  • 4:48 - 4:51
    Et bien sûr, nous sommes
    entrées dans une pièce
  • 4:51 - 4:54
    où il y avait des gens
    qui avaient déjà vécu
  • 4:54 - 4:59
    le périple très long,
    difficile et exténuant
  • 4:59 - 5:02
    d'un traitement de fertilité,
    mais sans succès.
  • 5:04 - 5:07
    Ces gens avaient épuisé
    toutes les options
  • 5:07 - 5:12
    et pour eux, l'adoption était
    leur dernier choix.
  • 5:12 - 5:14
    Je n'insinue pas
  • 5:14 - 5:18
    que cela affecte leur capacité
    à être des parents formidables,
  • 5:18 - 5:22
    mais Emma et moi en sommes venues
    très différemment à l'adoption.
  • 5:22 - 5:27
    Pour nous, c'était notre premier choix
    et c'était un nouveau départ exaltant.
  • 5:27 - 5:29
    La recherche sur les adoptants homosexuels
  • 5:29 - 5:33
    montre maintenant que c'est
    l'un des thèmes communs :
  • 5:33 - 5:37
    les adoptants homosexuels choisissent
    souvent l'adoption comme premier choix,
  • 5:37 - 5:39
    contrairement à de nombreux
    couples hétérosexuels,
  • 5:39 - 5:42
    et de ce fait, cela signifie
    que nous arrivons
  • 5:42 - 5:47
    avec des attentes
    différentes et plus positives.
  • 5:48 - 5:50
    L'autre chose que cet atelier
    nous a donnée,
  • 5:50 - 5:55
    c'était une vision édifiante des enfants
    au sein du système de placement familial,
  • 5:55 - 5:57
    qui attendaient d'être adoptés.
  • 5:57 - 6:00
    C'est là que se trouvent
    nombre d'idées reçues
  • 6:00 - 6:04
    et qu'il y a des conceptions erronées
    quant au processus d'adoption.
  • 6:04 - 6:07
    L'adoption a beaucoup changé
    au fil des années,
  • 6:07 - 6:11
    mais il demeure des caractérisations
    et des mythes, dirais-je,
  • 6:11 - 6:14
    le genre de gentils orphelins,
    ce genre de jeunes enfants,
  • 6:14 - 6:18
    qui attendent qu'une chose :
    que l'on vienne les chercher.
  • 6:18 - 6:21
    Il y a encore cette peur très réelle
  • 6:21 - 6:25
    que les travailleurs sociaux peuvent
    débarquer dans des familles
  • 6:25 - 6:30
    et leur prendre leurs enfants
    sans aucune mise en garde.
  • 6:31 - 6:34
    Chaque cas est différent,
  • 6:34 - 6:37
    mais la majorité des enfants à adopter
  • 6:37 - 6:42
    sont là du fait de maltraitance,
    de négligence ou les deux.
  • 6:43 - 6:46
    Du fait de cette négligence
    ou de cette maltraitance,
  • 6:46 - 6:49
    ils peuvent avoir
    des difficultés d'apprentissage,
  • 6:49 - 6:54
    des troubles de l'attachement
    et des retards développementaux.
  • 6:55 - 6:58
    Ces choses empirent
  • 6:58 - 7:00
    s'ils passent de famille en famille
    au sein du système.
  • 7:02 - 7:04
    Ces enfants sont spéciaux.
  • 7:05 - 7:07
    Ces enfants sont différents.
  • 7:07 - 7:11
    C'est sur ce point que la recherche
    sur les adoptants homosexuels
  • 7:11 - 7:13
    révèle un thème commun.
  • 7:13 - 7:16
    Pour différentes raisons,
  • 7:16 - 7:19
    les personnes homosexuelles savent
    ce que c'est que d'être différent
  • 7:19 - 7:21
    et, de ce fait,
  • 7:21 - 7:24
    les études montrent
    que nous abordons l'adoption
  • 7:24 - 7:26
    avec plus d'empathie
  • 7:26 - 7:30
    et avec plus de flexibilité
    dans notre rôle parental.
  • 7:31 - 7:33
    Nous avons fini l'atelier.
  • 7:34 - 7:36
    Puis nous en sommes passées
    à la procédure de demande.
  • 7:36 - 7:39
    On nous a assigné
    une travailleuse sociale,
  • 7:39 - 7:40
    elle était fantastique,
  • 7:40 - 7:46
    et elle nous a, à raison, interrogées
    sur toutes les questions du formulaire.
  • 7:46 - 7:47
    On nous a donné des devoirs,
  • 7:47 - 7:51
    nos parents ont été questionnés,
    nos amis ont été questionnés,
  • 7:51 - 7:53
    tout cela pour évaluer
  • 7:53 - 7:58
    notre capacité à offrir ce qu'on appelle
    une « éducation parentale thérapeutique ».
  • 7:58 - 8:01
    Il y avait une question dans ce formulaire
  • 8:01 - 8:04
    pour laquelle nous n'avons pas passé
    des heures d'introspection
  • 8:04 - 8:06
    et cette question était :
  • 8:06 - 8:10
    « Si vous avez un enfant
    qui s'avère être homosexuel,
  • 8:10 - 8:11
    comment réagiriez-vous ? »
  • 8:11 - 8:12
    (Rires)
  • 8:12 - 8:17
    Nous avons pu dire
    que nous pensions que cela irait.
  • 8:17 - 8:18
    (Rires)
  • 8:18 - 8:21
    La travailleuse sociale a dit :
    « Je pense aussi que cela irait.
  • 8:21 - 8:22
    Continuons. »
  • 8:22 - 8:24
    (Rires)
  • 8:24 - 8:27
    Notre demande a été envoyée
  • 8:27 - 8:30
    et nous sommes passées
    devant le comité d'approbation.
  • 8:30 - 8:32
    A nouveau, on nous a posé
    un grand nombre de questions,
  • 8:32 - 8:35
    mais l'une d'entre elles était :
  • 8:35 - 8:38
    « Les garçons en particulier
    ont besoin d'un père.
  • 8:38 - 8:43
    Si vous avez un garçon, comment allez-vous
    lui offrir le soutien qu'un père offre ? »
  • 8:44 - 8:48
    A nouveau, c'est une très bonne question
    et c'est une question importante,
  • 8:48 - 8:53
    mais c'est une question qui implique
    des préconceptions sur les rôles de genre.
  • 8:53 - 8:56
    Ma réponse s'est faite en deux temps.
  • 8:56 - 8:57
    Je leur ai d'abord dit :
  • 8:57 - 9:02
    « Cela dépend de ce dont vous parlez
    quand vous dites "qu'un père offre."
  • 9:02 - 9:07
    Si vous demandez qui emmènera l'enfant
    au parc le samedi après-midi
  • 9:07 - 9:08
    et jouera au ballon avec lui,
  • 9:08 - 9:11
    qui réparera un pneu crevé sur un vélo,
  • 9:11 - 9:13
    qui bidouillera sur un ordinateur,
  • 9:14 - 9:17
    alors ma réponse,
    c'est que nous le ferons.
  • 9:17 - 9:21
    Nous ferons ces choses,
    Emma et moi ferons ces choses.
  • 9:21 - 9:23
    Les femmes peuvent faire
    des choses de père. »
  • 9:25 - 9:26
    Merci.
  • 9:26 - 9:28
    (Applaudissements)
  • 9:31 - 9:37
    Exactement de la même façon que les hommes
    peuvent faire des choses de mère.
  • 9:37 - 9:40
    (Applaudissements)
  • 9:45 - 9:47
    Au cours des années,
  • 9:47 - 9:49
    Emma et moi avons fait du quad,
  • 9:49 - 9:54
    nous avons fait du parachute ascensionnel,
    nous avons été dans des musées de tanks.
  • 9:54 - 9:55
    A cette période l'année dernière,
  • 9:55 - 9:59
    j'étais avec Steven et des milliers
    d'autres garçons adolescents
  • 9:59 - 10:02
    et tout un tas d'hommes adultes,
  • 10:02 - 10:06
    dont trop étaient déguisés en « Thor »,
  • 10:06 - 10:08
    à la Gamer Expo à Londres.
  • 10:08 - 10:12
    C'est un « truc de père »
    que j'ai l'opportunité de faire
  • 10:12 - 10:14
    et j'ai passé une journée formidable.
  • 10:15 - 10:20
    Mais ce que nous ne pouvons pas faire
    et ne prétendons pas pouvoir faire,
  • 10:20 - 10:24
    c'est offrir un point de vue masculin
    sur des choses telles que :
  • 10:24 - 10:27
    se raser, muer,
  • 10:27 - 10:32
    ce que c'est que de communiquer
    avec d'autres hommes
  • 10:32 - 10:34
    quand il n'y a pas de femmes présentes.
  • 10:35 - 10:37
    Mais dans ces situations,
  • 10:37 - 10:40
    nous nous appuyons
    sur le formidable cercle d'hommes
  • 10:40 - 10:43
    que nous avons
    parmi nos amis et notre famille.
  • 10:43 - 10:48
    Steven a de super grands-pères,
    il a des oncles et des cousins géniaux.
  • 10:48 - 10:54
    Nous enrôlons les maris de nos amies
    et nous enrôlons nos amis
  • 10:54 - 11:00
    et ils nous conseillent quoi faire
    et passent du temps avec Steven.
  • 11:01 - 11:04
    Nous avons été acceptées
    par le comité d'approbation,
  • 11:04 - 11:06
    c'était un jour formidable.
  • 11:06 - 11:08
    Ce n'est qu'à ce moment-là
    que l'on nous a dit
  • 11:08 - 11:11
    que nous étions
    le premier couple homosexuel
  • 11:11 - 11:12
    à avoir été approuvé.
  • 11:12 - 11:13
    C'était fantastique.
  • 11:13 - 11:18
    Nous sommes passées à l'étape suivante
    avec beaucoup d'enthousiasme :
  • 11:18 - 11:20
    être mises en contact avec un enfant.
  • 11:20 - 11:25
    Vous appelez les autorités locales
  • 11:25 - 11:29
    pour vous informer au sujet des enfants
    au sein de leurs systèmes de placement
  • 11:29 - 11:33
    et c'est là que nous nous sommes heurtées
    à un énorme mur de négativité.
  • 11:33 - 11:37
    Nous avons eu de nombreux silences gênés.
  • 11:37 - 11:38
    De nombreux gens ont dit :
  • 11:38 - 11:41
    « Désolé, nous croyons
    qu'un enfant a besoin d'un père »
  • 11:41 - 11:45
    sans aucune discussion
    quant au sens que cela avait.
  • 11:45 - 11:48
    De nombreuses personnes
    nous ont simplement dit :
  • 11:48 - 11:50
    « Nous croyons que
    ce que vous faites est immoral. »
  • 11:51 - 11:55
    Pour nous, cela a été
    le pire chapitre de la procédure.
  • 11:55 - 12:00
    Cela nous a mises incroyablement mal
    et nous n'étions vraiment pas sûres
  • 12:00 - 12:02
    que nous allions
    trouver un enfant ou en finir.
  • 12:02 - 12:05
    Nous pensions que nous devrions
    peut-être abandonner.
  • 12:05 - 12:08
    Puis nous avons reçu un appel
  • 12:08 - 12:12
    après nous être renseignées
    au sujet d'un garçon de cinq ans
  • 12:12 - 12:17
    et après de nombreuses autres réunions
    et un autre comité, pour notre convenance,
  • 12:17 - 12:19
    nous avons été
    mises en contact avec Steven.
  • 12:20 - 12:22
    Il avait presque six ans.
  • 12:22 - 12:25
    Il en a maintenant 16.
  • 12:26 - 12:31
    Pour nous, ce chapitre de la procédure
    a été amplement simplifié
  • 12:31 - 12:35
    du fait du soutien
    de la famille d'accueil de Steven.
  • 12:35 - 12:42
    Ils ont préparé Steven en lui disant
    qu'il était un garçon si spécial
  • 12:42 - 12:47
    qu'il n'allait pas avoir une seule maman,
    il allait en avoir deux.
  • 12:48 - 12:49
    C'était formidable.
  • 12:49 - 12:51
    C'était formidable pour nous,
  • 12:51 - 12:53
    mais c'était incroyablement
    positif pour Steven,
  • 12:53 - 12:57
    à un moment très difficile de transition.
  • 13:01 - 13:06
    J'ai parlé à la famille d'accueil
    de Steven l'été dernier
  • 13:06 - 13:07
    et ils ont dit : « Oui,
  • 13:07 - 13:10
    mais cela a potentiellement suscité
    un retour de flammes,
  • 13:10 - 13:14
    car nous accueillons maintenant
    d'autres enfants qui disent :
  • 13:14 - 13:18
    "Moi aussi, je suis très spécial
    et je veux deux mamans." »
  • 13:18 - 13:20
    (Rires)
  • 13:21 - 13:24
    Mais Steven n'a pas seulement deux mamans.
  • 13:24 - 13:29
    Steven a une famille biologique
    et nous avons des contacts avec eux.
  • 13:29 - 13:33
    Steven a une famille d'accueil
    et ils sont devenus de très bons amis.
  • 13:33 - 13:39
    Et Steven a une famille adoptive
    qui n'est pas qu'Emma et moi,
  • 13:39 - 13:44
    c'est toute ma famille au sens large
    et toute la famille d'Emma au sens large.
  • 13:44 - 13:50
    Douze ans après ce premier atelier,
    comment allons-nous tous ?
  • 13:50 - 13:55
    Steven passe beaucoup de temps
    seul dans sa chambre.
  • 13:55 - 13:58
    Il passe beaucoup de temps sur Facebook.
  • 13:58 - 14:02
    C'est comme si son téléphone
    avait fusionné avec sa main.
  • 14:02 - 14:06
    Il passe beaucoup de temps
    devant le miroir de la salle de bain.
  • 14:06 - 14:08
    Nous lui faisons honte.
  • 14:08 - 14:10
    Il ne veut pas être vu
    en public avec nous.
  • 14:10 - 14:13
    Il croit que notre mission
    dans la vie est de l'embêter
  • 14:13 - 14:16
    et de l'empêcher de faire
    tout ce qu'il veut faire.
  • 14:16 - 14:20
    Nous avons l'impression
    que nous avons élevé un adolescent normal.
  • 14:20 - 14:22
    (Rires)
  • 14:22 - 14:27
    Mais plus sérieusement,
    Steven va remarquablement bien.
  • 14:27 - 14:30
    Malgré un début difficile dans la vie,
  • 14:30 - 14:35
    il a toujours été intelligent,
    il a toujours été drôle.
  • 14:35 - 14:36
    Il adore les ordinateurs.
  • 14:36 - 14:38
    C'est un super photographe.
  • 14:38 - 14:40
    Il est très créatif.
  • 14:40 - 14:44
    Nous sommes incroyablement fières
    de tout ce qu'il accomplit
  • 14:44 - 14:46
    et c'est un jeune homme formidable.
  • 14:47 - 14:53
    Mais il a du mal à gérer les conséquences
    de ces premières années très difficiles
  • 14:53 - 14:55
    et ce sera toujours le cas.
  • 14:55 - 14:59
    Ce sont des composantes
    importantes de son identité,
  • 14:59 - 15:05
    elles façonnent sa perspective
    sur lui-même et sur son avenir,
  • 15:05 - 15:08
    en particulier durant l'adolescence.
  • 15:09 - 15:12
    Qu'en est-il d'Emma et moi,
    comment allons-nous ?
  • 15:12 - 15:15
    Le fait que nous ayons peut-être
    un peu plus d'empathie
  • 15:15 - 15:18
    et un peu plus de flexibilité
  • 15:18 - 15:20
    ne fait pas de nous des parents parfaits.
  • 15:20 - 15:24
    Exactement comme d'autres parents,
    nous rencontrons des difficultés.
  • 15:24 - 15:27
    Il y a des jours où
    nous faisons bien les choses,
  • 15:27 - 15:30
    il y a des jours
    où nous foutons tout en l'air,
  • 15:30 - 15:35
    mais nous aimons Steven
    et le lui disons chaque jour,
  • 15:35 - 15:38
    ce qui l'ennuie et le gêne, vraiment.
  • 15:38 - 15:40
    (Rires)
  • 15:40 - 15:42
    Cette histoire a-t-elle une morale ?
  • 15:42 - 15:43
    Oui.
  • 15:44 - 15:46
    Nous ne devrions pas supposer
  • 15:46 - 15:49
    que les familles sont composées
    d'un certain nombre de gens
  • 15:49 - 15:51
    ou de gens d'un certain genre.
  • 15:52 - 15:55
    Il y a toutes sortes de familles,
  • 15:55 - 15:58
    cela a toujours été le cas
    et le sera toujours.
  • 15:58 - 16:01
    Et les adoptants homosexuels,
    les parents homosexuels,
  • 16:01 - 16:05
    nous ne sommes
    qu'un petit bout de cet ensemble.
  • 16:06 - 16:09
    C'est très bien, vraiment.
  • 16:09 - 16:14
    Nous ne sommes pas si différents
    et certainement pas aussi menaçants
  • 16:14 - 16:18
    que les gros titres dans les médias
    pourraient le faire croire.
  • 16:18 - 16:19
    Merci.
  • 16:19 - 16:21
    (Applaudissements)
Title:
Mes deux mamans : les mythes de l'adoption homoparentale | Lynne Elvins | TEDxBristol
Description:

Dans cette intervention qui donne à réfléchir et qui est très personnelle, Lynne Elvins, parent homosexuelle, explore ce que veut dire le terme « famille » au XXIe siècle. Elle décrit comment nous pouvons tous recréer des liens et faire partie de familles plus larges, offrant des modèles aimants, gentils et inspirants aux générations futures, peu importe notre sexe ou que nous partagions le même ADN ou pas. Elle aborde également les gros titres dans les médias et les mythes qui entourent le fait d'être un couple de parents homosexuels, les machinations de la procédure d'adoption et les préconceptions tenaces de la société quant aux rôles de genre.

Quand les gens annoncent qu'ils vont avoir des enfants, la réaction normale est : « Félicitations ! » Quand vous êtes un couple homosexuel qui annonce que vous allez adopter, vous pouvez obtenir une réaction très différente. Lynne et sa conjointe Emma sont devenues le premier couple homosexuel approuvé pour l'adoption à Bristol, au Royaume-Uni, en 2004. Lynne nous embarque pour un périple incroyablement émouvant et poussant à réfléchir sur le chemin emprunté par sa famille pour leur fils adoptif Steven.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:36

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