Je vois des personnes décédées : rêves et visions des mourants | Christopher Kerr | TEDxBuffalo
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0:17 - 0:21J'ai lu une étude récente
dont le titre était : -
0:21 - 0:23« Étude sur les peurs des Américains »,
-
0:23 - 0:25et ce dont les Américains
ont le plus peur, -
0:25 - 0:27c'est prendre la parole
en public et mourir. -
0:27 - 0:28En d'autres termes, mon TEDx talk.
-
0:28 - 0:30(Rires)
-
0:30 - 0:34Comme si ça n'était déjà pas assez dur,
le thème de ce soir est l'illumination, -
0:34 - 0:38et la question qui se pose est :
mourir peut-il nous éclairer ? -
0:38 - 0:40Ce que nous savons de la mort est basé
-
0:40 - 0:42sur ce que nous avons observé
en tant que témoins. -
0:42 - 0:46Nous connaissons tous ce triste déclin
psychologique et la souffrance, -
0:46 - 0:49et nous avons tous ressenti
une perte profonde. -
0:49 - 0:52Donc, s'il y a de la lumière
dans la noirceur de la mort, -
0:52 - 0:55elle se trouve dans son expérience,
non dans son observation. -
0:55 - 0:57Ce soir, je vais partager avec vous
-
0:57 - 1:00les mots et expériences
de patients mourants. -
1:00 - 1:04Et j'espère que vous entendrez
ce que j'ai entendu : -
1:04 - 1:07les mourants décrivent souvent
leur fin de vie -
1:07 - 1:09d'une manière qui est en fait
une affirmation de la vie, -
1:09 - 1:13riche de sens, d'amour et même de grâce.
-
1:13 - 1:17Avant que je n'aille plus loin,
je dois donner quelques avertissements. -
1:17 - 1:20Si je vous donne l'impression de
ne pas tenir en place, c'est bien vrai. -
1:20 - 1:21(Rires)
-
1:21 - 1:25Le second avertissement,
c'est qu'en dehors de ma mère, -
1:25 - 1:27personne ne m'a jamais décrit
-
1:27 - 1:30comme une personne particulièrement
spirituelle ou éclairée. -
1:30 - 1:33Et croyez-moi, cette discussion
n'a rien à voir avec le paranormal. -
1:33 - 1:38Une vérité bien plus dure pour moi
est que j'ai une aversion profonde -
1:38 - 1:41pour les aspects non physiques
et spirituels de la mort, -
1:41 - 1:44et cela remonte à mon enfance.
-
1:44 - 1:48Le 6 août 1974, j'avais 12 ans,
-
1:48 - 1:53et je me tenais debout devant
mon père mourant, qui avait 42 ans. -
1:54 - 1:55Tandis qu'il gisait là,
-
1:55 - 1:59il a tendu la main et a commencé
à jouer avec les boutons de ma chemise, -
1:59 - 2:02me disant de me dépêcher ;
nous devions prendre l'avion. -
2:02 - 2:05Nous devions aller au nord
et pêcher comme nous en avions l'habitude. -
2:05 - 2:07Et c'est la dernière fois que je l'ai vu.
-
2:07 - 2:11Ce que je veux dire, c'est que
je n'ai pas choisi ce sujet de la mort ; -
2:11 - 2:14j'ai l'impression qu'il m'a choisi
ou suivi toute ma vie, -
2:14 - 2:17personnellement et professionnellement.
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2:17 - 2:20Comme mon père, je suis devenu médecin.
-
2:20 - 2:24Ça peut sembler étrange, mais si
vous avez une aversion de la mort, -
2:24 - 2:26les écoles de médecine sont
un endroit assez sûr. -
2:26 - 2:31Elles ne parlent jamais de la mort,
et encore moins d'en faire l'expérience. -
2:31 - 2:34La formation médicale,
c'est apprendre à défier la mort, -
2:34 - 2:39et lorsque vous n'y parvenez pas,
vous la niez, en totalité ou en partie. -
2:39 - 2:41Cette approche de la médecine me convenait
-
2:41 - 2:44lorsque je faisais des choses
comme travailler aux urgences. -
2:44 - 2:47Mais en 1999, à travers une série
d'événements inhabituels, -
2:47 - 2:49j'ai atterri dans cet endroit
appelé un hospice. -
2:49 - 2:52Dans cet hospice, la science curative
-
2:52 - 2:56avait abandonné le patient
mais aussi abandonné le médecin -
2:56 - 2:59qui est, finalement,
obligé d'être présent. -
2:59 - 3:02Et lorsque j'étais présent au chevet
d'un mourant, -
3:02 - 3:04je me confrontais à ce que j'avais vu
-
3:04 - 3:07et j'essayais réellement
d'oublier mon enfance. -
3:07 - 3:10J'ai vu des patients mourants
chercher à appeler -
3:10 - 3:12leur mère, leur père et leurs enfants,
-
3:12 - 3:16qu'ils n'avaient pas vus, pour certains,
depuis plusieurs années. -
3:16 - 3:20Mais ce qui était remarquable, c'est que
la plupart d'entre eux semblaient en paix. -
3:21 - 3:23En avril 1999,
-
3:23 - 3:26j'étais dans la chambre d'une patiente
que j'aimais tout particulièrement. -
3:26 - 3:29Elle s'appelait Mary.
-
3:29 - 3:33Elle approchait la fin de sa vie et ses
quatre enfants étaient aussi présents. -
3:33 - 3:37Un jour, Mary a commencé à bercer
un bébé que personne ne pouvait voir. -
3:37 - 3:41Elle l'appelait Danny -
un nom que personne ne connaissait. -
3:41 - 3:45Le jour suivant, la sœur de Mary
est revenue en ville -
3:45 - 3:50et a expliqué que Danny était en fait le
premier enfant de Mary, qui était mort-né. -
3:50 - 3:52La perte était si profonde
-
3:52 - 3:55que Mary n'avait pas été capable
d'en parler durant toute sa vie. -
3:55 - 3:59Pourtant, en mourant, cette perte
indescriptible lui était revenue -
3:59 - 4:03sous la forme d'une chaleur
et d'un amour tangibles. -
4:04 - 4:06Mary, comme la plupart
des patients mourants, -
4:06 - 4:09avait des blessures physiques
qui ne pouvaient pas être soignées, -
4:09 - 4:12mais ses blessures spirituelles
étaient en train de guérir. -
4:12 - 4:16Quelques semaines plus tard, j'ai vu
un jeune homme appelé Tom. -
4:16 - 4:18Je suis sorti du poste des infirmières
et j'ai dit : -
4:18 - 4:20« Je crois que Tom aura plus de temps
-
4:20 - 4:23si on lui donne des antibiotiques
et des fluides en IV. » -
4:23 - 4:24Et sans lever les yeux,
-
4:24 - 4:27une infirmière, Nancy, a dit :
« Non, il est mourant. » -
4:27 - 4:29J'ai répondu : « Pourquoi ?
-
4:29 - 4:31- Parce qu'il voit sa mère
qui est décédée. -
4:31 - 4:34- Je ne me rappelle pas
avoir vu ça à l'école de médecine. -
4:34 - 4:36- Fils, tu as manqué beaucoup de cours ! »
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4:37 - 4:38Bref...
-
4:38 - 4:40(Rires)
-
4:40 - 4:41Tom est finalement décédé.
-
4:41 - 4:44Ce que Nancy savait et que j'ignorais,
-
4:44 - 4:47c'est que l'expérience de fin de vie
de Tom avait un sens. -
4:47 - 4:49Elles étaient importantes,
non seulement pour lui, -
4:49 - 4:52mais aussi pour ceux qu'il chargeait
de prendre soin de lui. -
4:52 - 4:54Donc, si je voulais apporter de la valeur,
-
4:54 - 4:57je devais comprendre, je devais apprendre.
-
4:57 - 4:59J'ai appris que les expériences
de fin de vie -
4:59 - 5:01sont des expériences subjectives vécues
par les mourants -
5:01 - 5:04et font souvent référence à des rêves
et des visions pré-décès. -
5:04 - 5:07De telles expériences ont été rapportées
-
5:07 - 5:10tout au long de l'Histoire
et dans toutes les cultures. -
5:10 - 5:11Elles sont mentionnées dans la Bible,
-
5:11 - 5:14dans la « République » de Platon,
chez Shakespeare. -
5:14 - 5:17Dans notre culture, les discussions
les plus riches et significatives -
5:17 - 5:20sont toujours venues des sciences humaines
et non de la médecine, -
5:20 - 5:23des poètes, des auteurs dramatiques
et des philosophes. -
5:23 - 5:25Ces observateurs ont commenté
-
5:25 - 5:27que les expériences de fin de vie
sont si fréquentes -
5:27 - 5:31qu'elles sont essentiellement intrinsèques
au processus de la mort. -
5:31 - 5:36Elles sont décrites comme réelles,
intenses et pleines de sens ; -
5:36 - 5:39donnant du confort, une vision,
-
5:39 - 5:42et se faisant, aident à alléger
la peur de mourir. -
5:43 - 5:45Alors pourquoi la médecine
a-t-elle si peu à dire -
5:45 - 5:47sur une chose aussi pleine de sens,
-
5:47 - 5:49et de fait, avec un tel
potentiel thérapeutique, -
5:49 - 5:53pas seulement pour le patient
mais aussi pour les proches du patient ? -
5:53 - 5:54C'est en partie parce que
-
5:54 - 5:58ces expériences peuvent facilement
être prises pour de la confusion. -
5:58 - 5:59Et c'est vrai ;
-
5:59 - 6:01beaucoup de patients mourants
font l'expérience -
6:01 - 6:03de confusion à travers tout ce processus.
-
6:03 - 6:04Cependant,
-
6:04 - 6:08contrairement aux patients
qui vivent ces expériences -
6:08 - 6:10à travers des rêves et des visions,
-
6:10 - 6:13les patients désorientés sont détachés.
-
6:13 - 6:14Ils ont une pensée désorientée.
-
6:14 - 6:17Ils sont incapables de reconnaître
ce qui les entoure, -
6:17 - 6:21et ils sont plus souvent très agités
et angoissés. -
6:21 - 6:25La distinction est mieux comprise
en écoutant le patient. -
6:25 - 6:29La patiente que vous allez voir
dans cette vidéo, Jeanne, -
6:29 - 6:33était à la fin de sa vie ;
et elle est décédée depuis. -
6:33 - 6:34(Lancement de la vidéo)
-
6:34 - 6:36Jeanne : J'étais couchée sur mon lit,
-
6:36 - 6:41et des gens marchaient,
lentement, autour de moi. -
6:42 - 6:46À ma droite, je ne les connaissais pas
mais ils étaient tous très sympathiques, -
6:46 - 6:52et ils touchaient mon bras ou ma main
en passant près de moi. -
6:52 - 6:55Mais de l'autre côté,
-
6:55 - 6:57se trouvaient les gens que je connaissais.
-
6:57 - 7:00Ma mère et mon père étaient là,
mon oncle ; -
7:02 - 7:06tous ceux que je connaissais
et qui étaient décédés étaient là. -
7:06 - 7:08Et ils passaient et faisaient
la même chose. -
7:08 - 7:10Je pensais que c'était un bon rêve,
-
7:10 - 7:15mais oh, je me souviens
de chaque partie de leur visage. -
7:15 - 7:20Je savais que c'était ma mère et mon père,
mon oncle et mon beau-frère. -
7:20 - 7:24Je vois ma mère plus souvent
ces derniers temps. -
7:25 - 7:29Interlocuteur : Comment vous sentez-vous
quand vous la voyez ? -
7:29 - 7:31Jeanne : Oh ! Merveilleusement bien !
-
7:32 - 7:37Je ne peux pas dire que ma mère et moi
étions très proches, -
7:37 - 7:40mais à la fin, on s'entendait bien.
-
7:40 - 7:42(Fin de la vidéo)
-
7:43 - 7:46Christopher Kerr :
Jeanne n'est pas désorientée, -
7:46 - 7:48et ce serait la déshumaniser
que de la décrire ainsi. -
7:48 - 7:51Mais elle nous montre tellement plus.
-
7:51 - 7:53Elle nous montre que mourir
est ce paradoxe : -
7:53 - 7:55elle décline physiquement,
-
7:55 - 7:57et pourtant, émotionnellement
et spirituellement, -
7:57 - 7:59elle est vive ; elle est vivante
et elle est présente. -
7:59 - 8:03Les expériences de fin de vie ne sont pas
seulement liées à nos visions personnelles -
8:03 - 8:06mais elles sont liées à certains
de nos plus grands besoins : -
8:06 - 8:10le besoin d'aimer, d'être aimé
d'être veillé, d'être pardonné. -
8:11 - 8:15Les expériences de fin de vie représentent
aussi une interconnectivité riche -
8:15 - 8:17entre le corps et l'esprit,
-
8:17 - 8:20entre les réalités que nous connaissons,
et celles que nous ignorons, -
8:20 - 8:23entre notre passé et notre présent.
-
8:23 - 8:25Mais plus important,
-
8:25 - 8:28les expériences de fin de vie
représentent la continuité -
8:28 - 8:32entre et à travers nos vies,
vivant et mort, -
8:33 - 8:35pour que des mères comme Mary puissent
-
8:35 - 8:38serrer dans leurs bras
leurs enfants disparus, -
8:38 - 8:39et pour que des enfants comme Jeanne
-
8:39 - 8:43puissent être réunis et réconfortés
par leur mère disparue. -
8:44 - 8:46Donc, à nouveau, la question est :
-
8:46 - 8:50pourquoi ne prenons-nous pas plus
en considération les mots des mourants ? -
8:50 - 8:52Je n'ai pas toutes les réponses,
-
8:52 - 8:55mais nous vivons à une époque
où on ne croit que ce qu'on voit, -
8:55 - 9:00où les données et les preuves sont
nécessaires pour comprendre et accepter. -
9:01 - 9:04Malheureusement, lorsqu'on parle
d'expériences de fin de vie, -
9:04 - 9:07la plupart des études se basent
sur des anecdotes. -
9:07 - 9:11Autrement dit, personne ne parle
directement aux patients -
9:11 - 9:13ou n'essaye de les quantifier
ou les mesurer. -
9:13 - 9:15Alors c'est ce que nous avons fait,
-
9:15 - 9:18et à ce jour, nous avons interrogé
plus de 1 400 patients mourants. -
9:19 - 9:20Dans notre première étude,
-
9:20 - 9:24nous avons parlé avec 66 patients,
chaque jour, jusqu'à leur décès, -
9:24 - 9:26et rassemblé 450 interviews.
-
9:26 - 9:29Nous avons découvert
qu'une grande majorité, plus de 80 %, -
9:29 - 9:31a rapporté au moins un rêve
ou une vision pré-décès, -
9:31 - 9:37le décrivant comme plus réel que
la réalité et distinct d'une rêve normal. -
9:37 - 9:40La prochaine question, c'est :
de quoi ont-ils rêvé ? -
9:40 - 9:45Nous avons découvert que 72 %
ont rêvé de proches disparus : -
9:45 - 9:48familles, amis ou animaux de compagnie,
-
9:48 - 9:5159 % ont rêvé d'aller ou de se préparer
à aller quelque part, -
9:51 - 9:5629 % ont rêvé des vivants et 28 %
d'expériences passées importantes. -
9:57 - 9:59La prochaine question était donc :
-
9:59 - 10:04des rêves différents fournissent-ils
différents niveaux de réconfort ? -
10:04 - 10:08Voici le réconfort sur une échelle
de un à cinq, cinq était le plus haut. -
10:08 - 10:10De tous les types de rêves,
-
10:10 - 10:14voir les personnes disparues était associé
avec un grand degré de réconfort. -
10:15 - 10:16La question suivante était :
-
10:17 - 10:19y avait-il des changements
-
10:19 - 10:23de sujets ou de fréquence des rêves quand
les patients se rapprochaient de la mort ? -
10:23 - 10:25Autrement dit, le cas de Nancy ;
-
10:25 - 10:29pourrions-nous prédire la mort
en nous basant sur ces variables ? -
10:29 - 10:31Bien sûr, à nouveau, Nancy avait raison.
-
10:31 - 10:36La fréquence est sur l'axe y, des
semaines avant la mort sur l'axe des x, -
10:36 - 10:38Alors que les patients se rapprochent
de la mort, -
10:38 - 10:41la fréquence de ces rêves augmente
de façon impressionnante. -
10:41 - 10:44Ils rêvent notamment
des personnes disparues, -
10:44 - 10:47et ces rêves sont associés
au plus grand niveau de confort. -
10:47 - 10:51Donc, la question suivante que
nous voulions poser dans notre recherche, -
10:51 - 10:54c'était : qu'est-ce que cela signifie
pour la personne qui rêve ? -
10:54 - 10:57Y avait-il des thèmes communs ?
Des significations communes ? -
10:57 - 11:01Le thème le plus commun était
la présence réconfortante. -
11:01 - 11:04Voir les disparus ou voir les vivants
était extrêmement positif, -
11:04 - 11:09donnait un sentiment de retrouvailles
et le sentiment de ne pas être seul. -
11:09 - 11:12Maggie par exemple avait 80 ans.
-
11:12 - 11:16Elle avait été grandement blessée par
un ami d'enfance plus tard dans sa vie. -
11:16 - 11:18Avant de mourir,
-
11:18 - 11:21elle a rêvé de cet ami, qui est revenu
vers elle pour lui dire : -
11:21 - 11:26« Pardon, tu es une bonne personne.
Si tu as besoin d'aide, appelle-moi. » -
11:27 - 11:29Kenny avait 88 ans.
-
11:30 - 11:32Il avait perdu sa mère
lorsqu'il était encore enfant. -
11:32 - 11:35Et avant de mourir,
il a rêvé d'être enfant à nouveau. -
11:35 - 11:40Il était dans la cuisine de sa mère
et a dit : « Je sens son parfum, -
11:40 - 11:43et j'entends sa voix douce qui me dit
'Je t'aime !' » -
11:44 - 11:47Sandy a été élevée par sa sœur Emily.
-
11:47 - 11:52Et avant de mourir, Emily est retournée
vers elle dans un rêve et lui a dit : -
11:52 - 11:54« Souviens-toi de ce que je t'ai appris. »
-
11:54 - 11:57Beaucoup de patients rapportent sentir
la présence des autres, -
11:57 - 12:00qu'ils décrivent comme étant juste là,
présents. -
12:00 - 12:03Peu de choses sont dites,
mais beaucoup de choses sont comprises. -
12:03 - 12:06La prochaine vidéo est celle de Paul.
-
12:06 - 12:07Paul a une maladie incurable.
-
12:07 - 12:10En fait, il est mort trois semaines
après cette vidéo. -
12:10 - 12:12Mais il parle de sa femme décédée.
-
12:12 - 12:13(Lancement de la vidéo)
-
12:13 - 12:16Paul : je rêve en couleurs
la plupart du temps. -
12:16 - 12:19Et elle porte toujours
quelque chose d'un joli bleu clair. -
12:19 - 12:23Ça peut être un tailleur.
Ça peut être une blouse, une robe. -
12:23 - 12:25Mais c'est toujours bleu clair.
-
12:25 - 12:29Quelques fois, elle me salue
avec distinction. -
12:29 - 12:32Quelques fois, elle semble m'accueillir
toujours avec un sourire. -
12:32 - 12:35Je n'ai entendu sa voix
qu'une ou deux fois. -
12:35 - 12:38Elle me laisse toujours savoir
qu'elle va bien. -
12:38 - 12:40C'est le sentiment que j'ai
après ce genre de rêve. -
12:40 - 12:42(Fin de la vidéo)
-
12:42 - 12:46CK : Comme je l'ai dit, 60 % rêvent
de ce thème du voyage. -
12:46 - 12:49Jimmy voyait beaucoup d'amis
et proches disparus et disait : -
12:49 - 12:52« Je n'ai pas vu certaines
de ces personnes depuis des années. -
12:52 - 12:55Je sais que nous allons quelque part,
mais je ne sais pas où. » -
12:55 - 12:59D'autres rêvent des personnes disparues
qui les attendent juste là. -
12:59 - 13:03Sarah disait : « Il y avait six personnes
décédées de ma famille qui m'attendaient. -
13:03 - 13:05C'est bon de les voir. »
-
13:06 - 13:08Moins fréquemment, les gens font
des rêves angoissants. -
13:08 - 13:12Ils revivent parfois le passé, des
évènements traumatisants comme la guerre. -
13:12 - 13:13Voici Paul à nouveau.
-
13:13 - 13:15(Lancement de la vidéo)
-
13:15 - 13:19Paul : Une chose dont je rêve
aussi souvent, mais pas récemment, -
13:19 - 13:21c'est d'être à nouveau à l'armée.
-
13:21 - 13:24Je suis à Fort Devens
dans le Massachusetts, -
13:24 - 13:26où ils entraînaient un régiment,
-
13:26 - 13:29nous devions superviser ;
un nouveau régiment. -
13:29 - 13:34Tous les gars sont jeunes. Ils sont...
Je me souviens d'eux ! Et je suis vieux. -
13:34 - 13:36Et j'essaye de leur dire :
-
13:36 - 13:40« Les gars ! Je suis passé par là.
Je ne vais pas recommencer. » -
13:40 - 13:42Et ils se disputent avec moi !
-
13:42 - 13:43(Fin de la vidéo)
-
13:43 - 13:44(Rit)
-
13:45 - 13:49CK : J'ai le grand privilège d'entendre
beaucoup d'histoires personnelles -
13:49 - 13:53qui ont tendance à refaire surface
en fin de vie. -
13:53 - 13:58Parfois, je suis attristé par le nombre
de traumatismes et de tragédies vécus. -
13:58 - 14:02Mais le plus souvent, je suis inspiré
par la force de l'esprit humain -
14:02 - 14:06et sa quête éternelle de guérir
ce qui est blessé et ce qui est cassé. -
14:06 - 14:08Ce qui m'amène à l'histoire de Mack.
-
14:09 - 14:12J'ai rencontré Mack en 2011.
-
14:13 - 14:17Quand je suis entré dans sa chambre
et lui ai demandé ce qui n'allait pas, -
14:17 - 14:21il m'a répondu par trois mots :
« problème de guerre ». -
14:22 - 14:25Sa famille m'a expliqué que Mack
ne parlait jamais de la guerre, -
14:25 - 14:27mais ces dernières semaines,
-
14:27 - 14:30c'était impossible pour lui de fermer
les yeux et de ne pas revivre l'horreur. -
14:30 - 14:34Il ne pouvait pas dormir,
c'est pourquoi il était venu ici. -
14:34 - 14:37Mack a expliqué qu'il était un vétéran
de la Seconde Guerre mondiale. -
14:37 - 14:42Il était très fier d'être du Texas
et de servir sur l'USS Texas. -
14:42 - 14:47À 17 ans, en juin 1944,
il a participé au Débarquement, -
14:48 - 14:52artilleur sur une péniche de débarquement
qui allait de la plage au bateau. -
14:52 - 14:56Mais il faisait des cauchemars
sur le retour de la plage au bateau. -
14:56 - 15:00Parce que c'est là qu'il transportait
les morts et les mourants. -
15:00 - 15:04Il qualifiait ses cauchemars
de terrifiants et réalistes. -
15:04 - 15:06Il disait :
« Il n'y a rien hormis la mort... -
15:06 - 15:09Des soldats morts partout autour de moi. »
-
15:09 - 15:11Quelques jours plus tard,
-
15:11 - 15:14Mack était complètement transformé.
-
15:14 - 15:17Il semblait apaisé et en paix.
Il arrivait à dormir. -
15:17 - 15:20Il disait que le rêve terrifiant
s'était apaisé, -
15:20 - 15:23et était remplacé par deux types de rêves.
-
15:23 - 15:26C'était des rêves réconfortants
et neutres. -
15:26 - 15:28Dans les rêves réconfortants,
il pouvait revivre le jour -
15:28 - 15:32où il avait reçu ses papiers
de démobilisation. -
15:32 - 15:38Dans le rêve neutre, un soldat mort
venait à lui sur une plage. -
15:38 - 15:41Il ne savait pas qui il était
et il disait : -
15:41 - 15:46« Bientôt, eux, tes camarades soldats
vont venir te chercher et t'emmener. » -
15:46 - 15:51Mack a été secouru par des soldats décédés
qu'il avait tant essayé de sauver. -
15:51 - 15:54Il pouvait tourner la page ; il pouvait
fermer les yeux ; se reposer. -
15:54 - 15:58Il est mort en paix,
et il est mort avec dignité. -
15:58 - 16:00Pensez-y un instant.
-
16:00 - 16:06L'esprit humain et ce courageux gamin
de 17 ans se sont battus pendant 67 ans -
16:06 - 16:08pour être libres, pour être libérés
-
16:08 - 16:12de cette responsabilité écrasante,
de cette douleur, -
16:12 - 16:14de cette horrible injustice.
-
16:14 - 16:19Ses expériences de fin de vie
n'ont pas dénié la réalité, la guerre, -
16:19 - 16:22mais elles les ont remodelées
de telle façon -
16:22 - 16:25qu'on lui accordait enfin
cette paix si durement gagnée. -
16:26 - 16:28Je veux terminer par là où j'ai commencé :
-
16:28 - 16:31j'espère que vous entendrez
ce que j'ai entendu des mourants. -
16:31 - 16:33Leurs mots sont éloquents et pertinents.
-
16:33 - 16:35Et j'espère qu'ils laissent la possibilité
-
16:35 - 16:39qu'il existe une lumière au sein
des ténèbres de la mort. -
16:39 - 16:41Repensez à votre propre vie.
-
16:41 - 16:44Pensez à votre plus grande perte,
-
16:44 - 16:47votre plus grand réconfort,
et votre plus grand émerveillement - -
16:47 - 16:50la perte d'un être cher,
-
16:50 - 16:54l'accolade familière et chaleureuse d'un
grand-parent, la naissance d'un enfant. -
16:55 - 16:58Et si, à la fin de votre vie,
à une heure donnée, -
16:58 - 17:00le retour perdu,
-
17:00 - 17:02les sentiments de distance
devenaient familiers -
17:02 - 17:04s'ils faisaient sens ?
-
17:04 - 17:08Si l'une de ces choses est vrai,
alors la mort est une illumination. -
17:08 - 17:09Merci.
-
17:09 - 17:11(Applaudissements)
- Title:
- Je vois des personnes décédées : rêves et visions des mourants | Christopher Kerr | TEDxBuffalo
- Description:
-
Le Dr Christopher Kerr partage ses recherches sur les expériences de fin de vie à l'aide de vraies interviews, avec l'espoir que nous pourrons entendre ce qu'il a entendu de la part des mourants. « Leurs mots sont justes et pertinents. » dit-il, et ils évoquent la possibilité que les expériences de fin de vie sont en fait une affirmation de la vie, et non un déni.
Le Dr Christopher W. Kerr est le médecin-chef dans un centre de soins palliatifs où il travaille depuis 1999. Son passé de chercheur a évolué, des bancs de la science à l'expérience humaine de la maladie, en étant témoin à leurs chevets, et en étant notamment témoin de leurs rêves et visions à la fin de leur vie. Bien qu'ignorés par la médecine, ces expériences presque universelles fournissent souvent du réconfort et du sens, ainsi qu'une vision sur la vie vécue et la mort anticipée.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx
- Video Language:
- English
- Team:
closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 17:26