-
- Ouais, donc... le souci, c'est qu'ils arrivent à nous donner vraiment le minimum
-
qui... qui nous permet de bien vivre et qui... qui nous empêche de nous révolter au final.
-
- Là, en ce moment, ils sont...
-
...là, en ce moment, ils sont en train de se tromper, hein.
-
Ils en prennent trop, ça met les gens en colère, quand même, hein.
-
Là, ils exagèrent... ça doit être une erreur de dosage là, hein.
-
Mais bon, c'est vrai qu'on... on, on n'est toujours pas...
-
...enfin, c'est... ça a pas suffi encore pour qu'on descende dans la rue
-
et qu'on devienne... méchant, quoi... exigeant.
-
C'est fou ce qu'on accepte, hein.
-
Mais bon, on était vraiment riches, repus... gras, repus, hein.
-
Donc, ben, on perd beaucoup mais on n'en est pas encore à...
-
Mais ça viendra, hein.
-
Parce que là, le système est complètement en faillite.
-
Et, ils veulent pas lâcher une once de leurs privilèges et de leurs richesses donc...
-
Nous, on va beaucoup perdre, les gens normaux, là...
-
Si on se laisse plumer gravement jusqu'au point où on n'arrive plus à manger,
-
on pourra plus se battre, hein ;
-
faut se battre pendant qu'on est encore...
-
... pendant qu'on peut vivre encore ;
-
quand on sera en survie... comment on va faire pour résister, hein ?
-
Quand tu es en survie, tu es faible hein.
-
Il y a un problème de conscience.
-
- La question que j'aurais voulu aborder avec toi, c'est la question de la dette.
-
- Oui.
-
- Je te laisse... dire... ce que tu veux sans poser de question, c'est...
-
...le mot-clé, c'est la dette.
-
- Mmmmhhh... Tu peux me passer le bouquin de Perkins, là ?
-
- Bien sûr.
-
- Y a... Y a un bouquin
-
qui donne le mode opératoire de ce qui est en train de nous arriver
-
qui est le... bouquin de Perkins qui s'appelle « Confessions d'un assassin financier ».
-
C'est un Américain qui travaillait pour... les services secrets américains
-
et... dont le boulot... et qui balance, qui raconte et...
-
...dont le boulot était d'endetter les pays du tiers-monde,
-
l'endettement étant...
-
... la tenaille qui permettait d'amener les pays du tiers-monde...
-
...à reddition. C'est-à-dire que...
-
Une fois que le pays est endetté, on peut lui demander tout. Tout.
-
De privatiser tous ses services publics, de...
-
... de tout vendre aux multinationales américaines...
-
... de vendre à vil prix toutes les ressources naturelles,
-
toutes les matières premières... l'or, les diamants,
-
toutes les matières premières des... d'Afrique, d'Asie, de... des pays qui...
-
Et alors, le principe de l'assassin financier, c'est de...
-
... de se débrouiller pour endetter l’État,
-
l’État qu'on veut dominer.
-
Et donc de les démarcher, comme un démarcheur avec des...
-
... des outils ultramodernes,
-
mais bon... surtout une puissance de feu de... de persuasion...
-
...avec beaucoup d'argent...
-
...si on... la corruption des... des élites financières des pays, des élites politiques
-
des pays est une composante importante de la prise de décision...
-
... parce que les... les présidents des différents pays visés
-
savent bien que quand ils décident... la construction d'une voie ferrée hors de prix
-
ou la construction d'un barrage d'un prix exorbitant,
-
ou... d'une centrale électrique avec les routes... avoisinantes...
-
... absolument hors de prix pour un pays tellement pauvre.
-
Ils savent bien qu'ils ruinent leur pays, qu'ils l'endettent et que c'est grave ;
-
et souvent, il faut les corrompre en les payant et en payant leur famille,
-
donc Perkins explique ça, il explique comment on arrive à...
-
Quelquefois, il y a même pas besoin de les corrompre, hein :
-
simplement de les convaincre que c'est l'intérêt général et que...
-
... ce sera facile, qu'on va les aider.
-
Et il me semble que...
-
Alors, bon, il explique aussi que...
-
... qu'il y a plusieurs étapes, que la première étape, c'est de corrompre
-
pour obtenir l'endettement mais qu'il y a des... des États qui résistent,
-
il y a des chefs d’État qui ont le souci de l'intérêt général vrai
-
et qui refusent cet... cet endettement et ces... ces grands travaux excessifs...
-
... et que, derrière, il y a ce qu'ils appellent les...
-
... les hyènes ou les chacals, je sais plus,
-
qui... dont la mission est de tuer le... le récalcitrant,
-
puis de... de mettre quelqu'un d'autre qu'on va à nouveau essayer de convaincre et...
-
... et ça marche, enfin hein, ils... ils tuent effectivement ceux qui résistent.
-
Donc ils ont des accidents d'avion... des accidents de voiture...
-
... ils meurent d'une maladie...
-
... ils sont empoisonnés, quoi, hein.
-
Donc y a... y a ça, ça fait partie du mode opératoire,
-
mais y a des gens qu'on n'arrive pas à tuer,
-
ceux qui résistent et qu'on n'arrive pas à tuer, comme les Saddam Hussein,
-
ou... Kadhafi,
-
parce que c'est des militaires donc ils sont... un peu paranos,
-
ils savent très bien se défendre, ils font goûter leurs plats...
-
... ils changent tout le temps d'endroit, ils savent très bien, ils sont durs à tuer.
-
Eh bien, ceux-là, on leur fait la guerre : c'est la troisième étape.
-
Donc c'est... c'est ce qu'explique Perkins de façon très...
-
...c'est très cynique, comme système, c'est un... un plan de domination...
-
... un projet de domination avec un plan... très classique et très...
-
... avec un vrai mode opératoire, très intéressant.
-
Et très intéressant pour comprendre ce qui nous arrive, à nous,
-
nous, pays riches, qui étions à l'abri mais... pas tant que ça
-
parce que ça fait longtemps que le plan a commencé.
-
Là, aujourd'hui, on est dans une situation où... on va prendre l'exemple de la France
-
mais... beaucoup de pays qui sont dans ce cas-là, hein.
-
Nous sommes dans une situation où nous devons... des milliers de...
-
...des milliers de milliards...
-
... d'euros... donc... des sommes folles.
-
Et où nous n'avons plus le moyen, nous n'avons plus le pouvoir de battre monnaie :
-
donc ces milliers de milliards, nous sommes obligés d'aller les emprunter
-
auprès des marchés financiers... privés qui fixent leurs conditions,
-
qui fixent leurs taux d'intérêt, qui fixent leurs conditions.
-
Nous sommes dans un... piège politique,
-
où nos États, c'est-à-dire nous, notre puissance publique s'est fait mettre en cage,
-
une cage financière par la monnaie, par la capacité de financement ou pas
-
des décisions politiques que prendrait l’État,
-
nous sommes en situation de piège. Alors...
-
... comment... comment est fait le piège ? Et d'où... d'où vient-il ?
-
Il a une origine : ça tombe pas du ciel, c'est pas une fatalité.
-
C'est pas le hasard de... de mauvais corromp... de mauvais comportements...
-
de gens qui auraient fauté, qui se seraient trompés.
-
Non. Je pense pas que c'est ça, c'est pas une erreur.
-
C'est pas une erreur. Alors...
-
(parce que c'est le même mode opératoire que... pour les pays du tiers-monde).
-
Alors en France, comment ça s'est passé ? Ça s'est fait en deux temps...
-
... deux temps importants qu'il faut comprendre.
-
Alors... il faudrait expliquer comment est créée la monnaie... c'est un peu long et...
-
... je vais pas faire ça. Je vous renvoie à... aux mécanismes de création monétaire
-
par le crédit : c'est quand on fait crédit qu'on crée la monnaie,
-
au moment où on prête, au moment où on fait crédit, au moment où la banque prête,
-
elle crée la monnaie et au moment où on lui rembourse, la monnaie est détruite.
-
Mais c'est pareil pour la banque centrale et l’État :
-
quand l’État emprunte auprès de sa banque centrale,
-
la banque centrale lui crée de la monnaie
-
et quand l’État rembourse avec les impôts,
-
avec les revenus des investissements que l’État a fait,
-
au moment où on rembourse la banque centrale, la monnaie est détruite :
-
c'est le même mécanisme, pour le privé et pour le public.
-
Si vous voulez comprendre, il faut voir d'autres... d'autres explications.
-
Prenons... prenons ça comme acquis.
-
A partir du moment où on a compris que la création monétaire
-
se fait à l'occasion du crédit et que... depuis des siècles,
-
l’État partage le pouvoir de création monétaire avec les banques.
-
Depuis longtemps, les États ont abandonné une partie de la création monétaire
-
aux banques privées : ah ça, c'est déjà une première félonie ;
-
première trahison de l'intérêt général. Mais encore,
-
pendant des siècles, l’État avait gardé une partie de la création monétaire.
-
Il pouvait, pour ses besoins propres,
-
emprunter auprès de sa banque centrale qui lui créait l'argent
-
et quand il remboursait, on détruisait l'argent
-
sans intérêts, sans charges d'intérêt.
-
Il pouvait y avoir un intérêt mais comme l'intérêt rentrait dans les caisses
-
de la banque centrale, la banque centrale étant nous, ça... ça ne coutait rien.
-
Donc ça... Il pouvait y avoir un intérêt apparent
-
mais qui était pas un intérêt réel, qui était pas une charge.
-
Donc pendant longtemps, les États avaient...
-
... partagé la création monétaire avec les banques privées.
-
Et puis, récemment...
-
1913 aux États-Unis, 1973...
-
... en France, les États ont abandonné, ont accepté...
-
mais c'est des traîtres qui ont fait ça,
-
c'est des... représentants qui ne nous représentent pas,
-
des représentants qui ont... qui ont failli par rapport à l'intérêt général,
-
ce sont des gens qui devront passer en procès, un jour ou l'autre,
-
s'ils meurent pas avant...
-
Des gens... malfaisants pour l'intérêt général, ont abandonné complètement
-
la création monétaire étatique.
-
C'est-à-dire qu'ils ont interdit à l’État d'emprunter à sa banque centrale,
-
donc la banque centrale peut plus créer la monnaie directement pour l’État.
-
Et donc quand l’État a besoin d'argent, il faut pas qu'il emprunte à la banque centrale
-
sans intérêts, donc gratuitement,
-
il faut qu'il aille emprunter auprès des marchés financiers,
-
qui, eux-mêmes, empruntent auprès de la banque centrale.
-
Et donc, la différence entre les deux,
-
c'est... l'intérêt,
-
qui est payé aux banques privées et à ceux qui ont de l'argent,
-
les marchés financiers, les riches.
-
Alors, ce qu'il faut comprendre, c'est que cette décision-là,
-
donc la première partie du plan,
-
je la représente comme... - et je trouve que c'est parlant -
-
je la représente comme une... une partie de la tenaille, une pince
-
des deux pinces, une pince :
-
ça se fait à une date et après, il faut l'autre.
-
Donc en 1973, l’État...
-
... des représentants félons
-
ont abandonné la création monétaire.
-
C'est-à-dire que l’État ne peut plus créer la monnaie :
-
il faut qu'il emprunte auprès des marchés financiers
-
quand il a besoin d'argent, c'est-à-dire quand il n'a pas assez de ses impôts.
-
Quand il n'a pas assez de ses ressources,
-
quand il a besoin de dépenser plus que ce qu'il ne gagne,
-
il peut pas créer la monnaie : il faut qu'il emprunte auprès des marchés financiers.
-
C'est une... c'est une... pince... de la tenaille.
-
Mais ça suffit pas... à nous étrangler... à étrangler l’État.
-
Parce que si l’État... est vertueux sur le plan de l'équilibre budgétaire,
-
si... s'il dépense autant qu'il gagne en impôts, pas plus,
-
il a pas besoin d'argent !
-
Il reçoit de l'argent en impôts et puis avec ses différents revenus
-
- parce que l’État a d'autres revenus que les impôts -
-
et cet argent-là, il le dépense en services publics, en fonctionnaires,
-
en... investissements publics mais pas... pas plus.
-
Il fait attention : il ne déséquilibre pas les budgets.
-
L’État... Cet État-là qui n'est pas endetté,
-
il se fout pas mal de... d'avoir perdu la création monétaire.
-
Il s'en fout... c'est pas grave.
-
Je... je m'en fous, j'ai pas de... j'ai pas besoin d'argent.
-
j'ai déjà l'argent qui m'est nécessaire, j'ai pas besoin d'emprunter donc
-
le fait que j'ai pas la création monétaire,
-
c'est pas grave, ça ne m'asphyxie pas.
-
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le piège de la dette,
-
c'est la... il faut les deux pinces ;
-
il faut la deuxième, qui est l'endettement de l’État.
-
Or, en 1973, l’État, il devait rien ou presque rien, il devait très peu d'argent.
-
Et... ce qui s'est passé en 1973, c'est que...
-
... tout s'est passé comme si - je sais pas si c'est volontaire...
-
J'ai du mal à croire que ce soit involontaire, mais peut-être que c'est involontaire,
-
peut-être que les parlementaires se sont fait tromper, c'est possible.
-
J'ai du mal à le croire, mais bon, peut-être.
-
Les... les parlementaires font comme s'ils étaient en mission depuis 1973.
-
Leur mission, c'est... :
-
« Bon là maintenant, ça a assez duré, la...
-
l’État-providence, les Trente Glorieuses,
-
les salariés qui se goinfrent avec des gros salaires, là,
-
la prospérité, ça suffit, on va rétablir le chômage,
-
on va rétablir le chômage,
-
on va rétablir... - donc tout ça, ça vient de la docilité des salariés -
-
on va changer le rapport...
-
... on va changer la... le ratio de distribution de la valeur ajoutée...
-
... entre les... les propriétaires du capital et ceux qui travaillent, donc on va... on va...
-
... on va se... on va rétablir un peu
-
de l'Ancien Régime, quoi, on va sortir des Trente Glorieuses,
-
mais surtout on va se débarrasser de l'État-providence,
-
on va se débarrasser de l’État qui prend aux riches pour distribuer aux pauvres. »
-
C'est ça, l’État-providence.
-
L’État-providence, c'est l’État...
-
... qui fait payer les impôts forts aux riches,
-
plus forts, proportionnels, plus forts, l'idée de l'impôt sur le revenu,
-
plus forts aux riches pour pouvoir aider les pauvres.
-
Mais ça, les riches ont décidé que ça avait assez duré : 73.
-
Je pense... enfin, tout se passe comme si...
-
Dans cette période-là... c'est l'époque Reagan-Thatcher ou un peu avant, hein.
-
C'est Nixon, 73, je crois.
-
Mais bon, cette époque... l'époque qu'il y a juste avant la...
-
... la contre-révolution néolibérale, là...
-
Ils ont décidé que l’État-providence, ça avait assez duré, partout dans le monde, hein...
-
... et que... il allait falloir endetter l’État.
-
Alors c'est la deuxième pince.
-
Ça s'est pas fait en un jour. L'abandon de la création monétaire, ça s'est fait en une loi,
-
discutée à Noël, pendant que les... les parlementaires étaient pas là, hein,
-
ils fêtaient Noël, et puis votée en janvier,
-
tout début janvier,
-
et on arrive pas à mettre la main sur les débats, curieusement,
-
on arrive pas à savoir quels sont les arguments qui ont été invoqués.
-
Mais vous voyez, ça c'est une décision unique, facile
-
et confirmée par l'article 104 de Maastricht
-
et devenu 123 de Lisbonne, donc là,
-
c'est plus... ce qu'une loi avait fait, une loi pouvait le défaire,
-
mais maintenant que c'est monté au niveau... européen, international,
-
vous pouvez voter à gauche, à droite, c'est... ça changera plus rien.
-
L'article 104 de Maastricht, l'article 123 de Lisbonne...
-
... c'est la pince qui vous... qui nous... condamne à subir le...
-
... la férule des marchés financiers.
-
Et on peut plus y chan... on peut plus rien y toucher, on peut plus y toucher sans sortir
-
de... du... de l'Union européenne, hein.
-
C'est pour ça qu'il faut en sortir absolument.
-
Donc... ça, c'était juste une décision, une loi ou... un article de traité.
-
Mais ce qui se passe avec l'autre partie de la pince, c'est l'endettement de l’État...
-
Un peu comme les assassins financiers vont faire des dépenses,
-
mais pour nous, comme on est riches, il... faut créer une dette plus importante.
-
Et donc, depuis 73... depuis 73,
-
les députés votent des bud... un budget primaire, c'est-à-dire hors dettes,
-
à peu près équilibré,
-
et un budget avec dettes, en comptant la dette, de plus en plus déséquilibré.
-
Ils acceptent les... Ils sont pas obligés d'accepter.
-
Depuis 1973, les parlementaires acceptent de voter des budgets en déséquilibre
-
qui font un besoin d'argent. Et l’État a de plus en plus besoin d'argent,
-
besoin d'argent, besoin d'argent... Chaque année de plus en plus, de plus en plus,
-
jusqu'à aujourd'hui, on en est à... 1500 milliards ?
-
De dettes, non nécessaires !
-
C'est... chaque année, ça a été voté, voté, voté, voté...
-
Et aujourd'hui, avec ce monstre de dettes qu'on a, mais qui tombe pas du ciel :
-
qui est le résultat de décisions, par nos parlementaires, chaque année,
-
de voter des budgets en déséquilibre, de droite comme de gauche.
-
De « droite », entre guillemets, de « gauche », entre guillemets : en fait, ils sont tous de droite !
-
Ils sont tous au service des riches, même les prétendus socialistes
-
qui sont des gens d'extrême droite.
-
D'extrême droite, je veux dire... Mussolini rêvait pas mieux ! Hitler non plus !
-
C'est des gens qui... je veux dire, ils étaient au service des riches,
-
qui les avaient fait élire, quoi, hein.
-
C'est les riches qui voulaient Hitler, hein, les industriels, les banquiers voulaient Hitler.
-
Ils voulaient Mussolini, qui allait les débarrasser des syndicats...
-
Donc, c'est... et les gens... nos « représentants » entre guillemets,
-
en votant ces budgets en déséquilibre, en fabriquant la dette de toutes pièces,
-
il a fallu trente ans !
-
Trente ans... mais, regardez : on y est.
-
Donc il a fallu, pour faire la tenaille de la dette, il a fallu
-
une décision, une loi qui nous prive de la... de ce qui nous permettrait de sortir...
-
Parce que si on récupère la création monétaire, en disant :
-
« Vous créez la monnaie nécessaire pour rembourser la dette », il n'y a plus de dette.
-
Bon, vous ne le ferez pas en une année parce que 1500 milliards c'est trop, mais...
-
... mais... On pourrait en répudier une partie, d'ailleurs, mais bon,
-
même si on remboursait tout le monde, hein...
-
Si vous récupérez la création monétaire, vous...
-
Progressivement, vous pouvez rembourser la dette.
-
Mais si vous ne l'avez pas, vous pouvez que réemprunter
-
ou bien vous liquidez l’État.
-
Vous liquidez l’État-providence, c'est-à-dire vous liquidez, vous liquidez...
-
... toutes les dépenses sociales, c'est-à-dire toutes les dépenses pour les pauvres.
-
Par ailleurs... le, le... la deuxième pince, là, celle...
-
... celle où les parlementaires ont...
-
... ont voté des budgets en déséquilibre, déséquilibre, déséquilibre.
-
Il faut comprendre que ce n'est pas en augmentant les dépenses.
-
Depuis trente ans, les dépenses publiques n'ont pas augmenté.
-
Depuis quarante ans, elles ont augmenté : les dix années 70 à 80,
-
les dépenses publiques ont augmenté.
-
Mais depuis 80, donc depuis... les socialos,
-
la dette augmente mais pas les dépenses publiques.
-
Mais... Alors, comment ça se fait que... Comment ça se fait qu'on...
-
... fasse des budgets en déséquilibre si les dépenses n'augmentent pas ?
-
Bah c'est les recettes qui baissent !
-
Ah ouais... les recettes qui baissent, les recettes, c'est les impôts.
-
Ah, tous les impôts ont baissé ? Ah non, pas tous ! Non, pas tous les impôts.
-
Les impôts des riches, des très riches : eux, ils baissent.
-
On appelle ça d'un mot gentil qui est : « niche fiscale ».
-
C'est des trahisons pures et simples, c'est des trahisons et du vol purs et simples.
-
Mais on appelle ça « niches fiscales »,
-
ça fait partie du langage dont on parlait tout à l'heure.
-
En appelant ça « niches fiscales », on fait que c'est... ou on dit « paradis fiscal »
-
alors que c'est « enfer fiscal », pour nous.
-
Les « paradis fiscaux », on devrait appeler ça les « enfers fiscaux ».
-
C'est les paradis pour les crapules, mais c'est l'enfer pour les travailleurs.
-
Et donc, en fait, la... le...
-
... cette dette qui a été créée par un déséquilibre du budget depuis trente ans...
-
... quarante ans...
-
Mais depuis trente ans, c'est en baissant les impôts des riches,
-
c'est pas en augmentant les dépenses des [pour les] pauvres.
-
Et là, aujourd'hui, on nous dit, tous les jours à la radio,
-
que c'est parce que l’État est trop dépensier.
-
C'est pas vrai !
-
L’État, il est pas plus dépensier : il dépense autant depuis trente ans.
-
En proportion du PIB, c'est... grosso modo, c'est pareil.
-
On dépense pareil depuis trente ans !
-
Le... l'endettement, il vient pas de l'augmentation des dépenses...
-
... pour les pauvres,
-
il vient de la diminution des recettes en baissant l'impôt des riches.
-
Si on voulait rétablir les équilibres et faire diminuer la dette, il faudrait...
-
- enfin ça paraît plus juste, plus naturel, ça vient plus naturellement à l'esprit -
-
de rétablir l'impôt des riches,
-
puisque c'est la cause.
-
Eh bien c'est pas ça du tout qu'ils s'apprêtent à faire ; leur règle d'or, là,
-
ça va... ça va servir de... de prétexte
-
pour diminuer les dépenses des [pour les] pauvres !
-
Après avoir baissé les impôts des riches, on va...
-
... on va diminuer les dépenses des [pour les] pauvres.
-
Là, on prend... on est vraiment à la merci des élus des riches !
-
Et tous hein !... Le PS comme l'UMP. C'est... c'est la même merdasse.
-
C'est les mêmes traîtres !
-
Et je parle de faits, là, hein !
-
Le, le... Qui nous a endettés au dernier degré ? C'est les socialistes, hein,
-
autant que l'UMP, c'est pareil, hein !
-
Ils sont ni socialistes ni populaires. L'UMP, c'est populaire, soi-disant...
-
Mon œil ! Socialistes ? Mon œil !
-
Ils sont ni populaires ni socialistes : c'est tous des fachos.
-
Enfin, des fachos au sens...
-
... au service des riches, des riches qui s'approprient l’État.
-
Donc voilà ce que j'ai à dire sur la dette, c'est...
-
Là encore, on se sortira du piège de la dette
-
qu'en récupérant la création monétaire et le contrôle de nos élus,
-
ou de nos représentants, ou en dirigeant nous-mêmes, avec une vraie démocratie,
-
en fait.
-
Ce dont on a besoin, c'est la démocratie.
-
Et...
-
C'est de décider nous-mêmes de nos affaires.
-
C'est humiliant d'accepter d'avoir un représentant !
-
C'est dégradant d'être ravalé au rang d'électeur.
-
C'est bien plus beau d'être citoyen, citoyen actif.
-
Électeur, c'est une insulte !
-
C'est une insulte.
-
Je suis juste bon à désigner mes maîtres ?
-
Je... je... Le concept d'élu me gêne, élu de Dieu, élu du peuple...
-
Ça craint !
-
Ça craint, voilà. Le concept d'élection, d'élus...
-
Je comprends qu'au Moyen Âge, pour sortir de la tyrannie, de l'Ancien Régime,
-
on... on ait cru que... ils y ont cru de bonne foi que en...
-
... en choisissant nous-mêmes ceux qui allons [vont]...
-
...voter nos impôts, ceux qui allions [allaient] décider de nos impôts,
-
en les choisissant, nous allions les... les maîtriser.
-
Bon, ben on pouvait y croire il y a 200 ans, il y a 300 ans mais...
-
... après 200 ans d'échecs, ça va, on a compris que ça marche pas, quoi.
-
Ça marche pas. Les élus, ça met... c'est... les marionnettes des riches.
-
Donc il nous faut la vraie démocratie ! Il nous faut la démocratie.
-
Et qu'on arrête d'appeler « démocratie » le système... de l'élection !
-
Parce que l'élection, c'est pas la démocratie, c'est l'aristocratie... on choisit.