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La raison étonnante derrière l'échec de notre système pénitentiaire | Brandon W. Mathews | TEDxMileHigh

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    Je suis venu vous parler de divorce.
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    J'avoue
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    que je suis totalement,
  • 0:18 - 0:19
    positivement,
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    100%,
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    en faveur du divorce.
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    (Rires)
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    Que reste-t-il
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    quand un mariage est
    dysfonctionnel, inefficace,
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    qu'il génère peu de bienfaits
    aux conjoints ?
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    Rien.
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    Tournez la page et divorcez.
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    Je souhaite vous parler
    d'un certain divorce,
  • 0:35 - 0:39
    sans doute différent
    de celui auquel vous pensez.
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    Je parle d'un divorce au sein de notre
    système pénitentiaire et d'incarcération.
  • 0:44 - 0:46
    Ces 12 dernières années,
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    j'ai eu l'occasion de travailler
    dans divers pans de la justice pénale,
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    avec un point focal sur les peines.
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    Le système pénal inclut les agences
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    qui supervisent les zones de prisons,
    les centres de réinsertion,
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    et les programmes communautaires.
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    En général, deux types de personnes
    s'engagent dans le système pénal :
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    ceux qui veulent faire respecter
    les règles et les lois
  • 1:05 - 1:07
    et ceux qui veulent aider
    avec la réinsertion.
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    J'ai débuté ma carrière
    comme gardien de prison,
  • 1:10 - 1:12
    les personnes dans les tranchées.
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    Je m'assurais que les détenus
    respectaient les règles
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    et qu'ils ne mettaient pas en péril
    la sécurité de la prison.
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    Ensuite, je suis passé
    aux enquêtes pénales.
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    J'étudiais des dossiers plus en profondeur
    sur les violations de l'ordre
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    comme les attaques par du personnel
    ou un usage abusif de la force.
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    Mais cela me frustrait énormément
    car quoi que je fasse,
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    la situation ne semblait jamais
    s'améliorer.
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    Alors, je suis passé
    aux peines communautaires.
  • 1:36 - 1:38
    La deuxième ligne de front.
  • 1:38 - 1:39
    Contrairement à la prison,
  • 1:39 - 1:44
    on y a tendance à se focaliser
    sur la réinsertion des délinquants.
  • 1:44 - 1:45
    Mais même là,
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    mes efforts ne semblaient pas
    changer les comportements
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    ou avoir un impact positif et durable.
  • 1:51 - 1:52
    Je n'en pouvais plus.
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    Et il y a six ans environ,
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    j'ai décidé de chercher à comprendre
    pourquoi notre système ne marche pas.
  • 1:57 - 1:59
    J'ai fait des recherches.
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    Mais au lieu de me concentrer sur
    comment empêcher la criminalité,
  • 2:02 - 2:07
    j'ai regardé comment le système
    gère les peines, structurellement,
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    les cultures, les styles de leadership
    et les identités sociales des peines
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    et comment ceux qui sont au sein
    du système envisagent leur rôle
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    et leurs responsabilités.
  • 2:16 - 2:18
    Et la raison est apparue clairement.
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    Si notre système ne fonctionne pas bien,
  • 2:22 - 2:24
    c'est parce que les pratiques pénales
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    sont trop interconnectées avec
    nos objectifs de réinsertion.
  • 2:30 - 2:34
    J'imagine que la plupart d'entre vous
    n'avez jamais été en prison.
  • 2:34 - 2:35
    (Rires)
  • 2:35 - 2:38
    Je vais donc vous expliquer
    comment cela fonctionne.
  • 2:38 - 2:42
    On entre dans le système pénitentiaire
    quand la Cour délivre sa sentence.
  • 2:42 - 2:46
    À votre entrée, on passe beaucoup de temps
    à vous interviewer et évaluer
  • 2:46 - 2:49
    pour déterminer où vous intégrer :
    la prison de basse ou de haute sécurité.
  • 2:49 - 2:52
    C'est la clé.
  • 2:52 - 2:55
    On assigne les détenus à des prisons
  • 2:55 - 2:58
    selon notre anticipation
    de leur comportement en prison.
  • 2:58 - 3:00
    Cela signifie, hélas,
  • 3:00 - 3:02
    que la prison choisie pour un prisonnier
  • 3:02 - 3:06
    n'est pas basée sur ses besoins
    spécifiques en soins et en réinsertion.
  • 3:06 - 3:09
    Si ce sont des dépendances
    qui vous ont mis dans le pétrin,
  • 3:09 - 3:10
    croisez les doigts
  • 3:10 - 3:13
    pour que votre prison ait
    un centre thérapeutique
  • 3:13 - 3:15
    car ce n'est pas le cas partout.
  • 3:15 - 3:18
    Et vous vous retrouvez coincé
    dans une prison le temps de votre peine
  • 3:18 - 3:21
    sans aucun accès aux traitements adéquats.
  • 3:21 - 3:24
    Ceci éclaire un problème fondamental
  • 3:24 - 3:27
    de la philosophie d'incarcération
    aux États-Unis.
  • 3:27 - 3:31
    La punition est le fondement
    de la vie en prison
  • 3:31 - 3:34
    et la priorité absolue.
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    La réinsertion est une question secondaire
  • 3:36 - 3:38
    saupoudrée avec parcimonie,
  • 3:38 - 3:41
    comme un assaisonnement
    sur un morceau de viande,
  • 3:41 - 3:45
    sur un système dont le but
    principal est le châtiment.
  • 3:46 - 3:50
    Voilà pourquoi je propose de divorcer.
  • 3:50 - 3:52
    Un divorce qui, une fois pour toutes,
  • 3:52 - 3:57
    séparera les pratiques de châtiment
    de celles de la réinsertion,
  • 3:57 - 3:59
    créant ainsi deux voies distinctes :
  • 3:59 - 4:02
    une pour ceux qui nécessitent un châtiment
  • 4:02 - 4:06
    et une pour ceux qui nécessitent
    guérison avant de rejoindre la société.
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    Vous avez tous entendu parler
    des portes tournantes du système pénal.
  • 4:11 - 4:13
    Quand on en parle, on évoque le fait
  • 4:13 - 4:17
    que des 95% des contrevenants
    qui seront libérés de prison
  • 4:17 - 4:19
    à la fin de leur peine,
  • 4:19 - 4:25
    67% y retourneront pour un nouveau crime
  • 4:25 - 4:27
    dans les trois ans après leur libération.
  • 4:27 - 4:29
    On connaît ce cycle
    sous le nom de récidive.
  • 4:30 - 4:31
    Et si je vous disais
  • 4:31 - 4:37
    que vous avez perdu 67%
    de vos investissements en trois ans ?
  • 4:38 - 4:40
    Ou que 67% des actes médicaux
    que vous avez reçus
  • 4:40 - 4:43
    devront être réalisés à nouveau
    d'ici trois ans ?
  • 4:43 - 4:46
    Vous allez vous trouver
    un nouveau banquier ou médecin
  • 4:46 - 4:49
    car vous ne pouvez pas tolérer
    des résultats aussi médiocres.
  • 4:49 - 4:52
    Mais quand il s'agit du système pénal,
  • 4:52 - 4:53
    on tolère ça.
  • 4:54 - 4:58
    Il faut donc une séparation,
    créer un système pénal à deux voies :
  • 4:59 - 5:03
    une voie pour les châtiments
    et une pour la réinsertion.
  • 5:03 - 5:06
    Parlons de la première voie :
  • 5:06 - 5:07
    le châtiment.
  • 5:08 - 5:13
    Il y a une population de criminels
    qui présentent des risques élevés,
  • 5:13 - 5:16
    qui ont des tendances
    aux comportements criminels,
  • 5:16 - 5:19
    qui commettent des fautes graves
  • 5:19 - 5:21
    et qui ont un passé violent.
  • 5:22 - 5:26
    Un système de châtiment
    et d'incapacité est totalement adéquat.
  • 5:27 - 5:30
    Cela ne signifie pas qu'il faille
    les enfermer et jeter la clef.
  • 5:30 - 5:32
    Avec les criminels violents et dangereux,
  • 5:32 - 5:37
    il convient d'envisager une incarcération
    avec un accès aux programmes de base
  • 5:38 - 5:41
    dans un environnement carcéral sévère.
  • 5:41 - 5:45
    Parlons de la philosophie pénale
    aux États-Unis.
  • 5:47 - 5:50
    On remonte à la source philosophique
    de notre système de punition
  • 5:50 - 5:52
    au milieu des années 1700
    avant Jésus-Christ :
  • 5:52 - 5:54
    le Code de Hammarubi.
  • 5:55 - 6:00
    Durant son règne, Hammarubi a mis
    en place 282 lois tristement célèbres.
  • 6:00 - 6:02
    Certaines vous sont d'ailleurs familières.
  • 6:03 - 6:08
    « Si quelqu'un a crevé un œil
    à un notable, on lui crèvera un œil »,
  • 6:08 - 6:09
    ou encore :
  • 6:09 - 6:12
    « Si quelqu'un a fait tomber une dent
    à un homme de son rang,
  • 6:12 - 6:15
    on lui fera tomber une dent. »
  • 6:15 - 6:18
    Cela ne ressemble-t-il pas à :
    « œil pour œil, dent pour dent »
  • 6:18 - 6:20
    que l'on trouve dans l'Ancien Testament ?
  • 6:20 - 6:24
    Au cœur de ceci, se cache
    un idéal du châtiment
  • 6:24 - 6:26
    qui a forgé la manière dont
    les peines seraient établies
  • 6:26 - 6:28
    aux États-Unis des siècles plus tard.
  • 6:28 - 6:32
    Projetons-nous dans l'époque qui
    précède la révolution américaine en 1775.
  • 6:32 - 6:34
    On y trouve l'héritage
    de cette philosophie du châtiment
  • 6:34 - 6:38
    incrusté dans le tissu des États-Unis
  • 6:38 - 6:42
    à travers la flagellation publique,
    l'humiliation, la mutilation
  • 6:42 - 6:46
    et parfois même la castration.
  • 6:47 - 6:50
    Alors, le crime était considéré
    comme un péché envers Dieu
  • 6:50 - 6:53
    et les réactions à ces violations
    étaient souvent rapides et brutales.
  • 6:54 - 6:57
    Au début du 19e siècle,
  • 6:57 - 7:00
    le système a évolué vers
    moins de violence physique
  • 7:00 - 7:04
    mais en maintenant une structure
    sévère de la peine.
  • 7:04 - 7:08
    Les premiers pénitenciers américains
    étaient fondés sur le principe religieux
  • 7:09 - 7:13
    que l'isolement, le silence forcé
    et le travail
  • 7:13 - 7:15
    autant que la contrition
  • 7:15 - 7:17
    réformeraient les criminels
  • 7:17 - 7:19
    et les pousseraient
    à changer leurs comportements.
  • 7:19 - 7:23
    La réinsertion est enfin apparue
    dans nos prisons dans les années 1870.
  • 7:23 - 7:27
    À l'époque, le système pénal observa
    la communauté médicale
  • 7:27 - 7:29
    et leur usage des traitements
    personnalisés
  • 7:29 - 7:31
    pour guérir les patients.
  • 7:31 - 7:35
    Si on peut soigner des patients
    individuellement et les guérir,
  • 7:35 - 7:40
    pourquoi ne pas faire pareil
    avec les criminels et les soigner ?
  • 7:40 - 7:43
    Les prisons ont alors incorporé
    des techniques de réinsertion,
  • 7:43 - 7:45
    la psychothérapie et le conseil,
  • 7:45 - 7:48
    traitant les comportements criminels
    comme une pathologie.
  • 7:48 - 7:51
    Cela a conduit à l'établissement
    de la première maison de réforme
  • 7:51 - 7:53
    à Elmira, dans l'État de New York.
  • 7:53 - 7:57
    Voilà pourquoi certains
    parmi vous pensent :
  • 7:57 - 7:58
    « Mais oui !
  • 7:58 - 8:01
    Nous avons donc bien
    un système de réinsertion.
  • 8:01 - 8:04
    Pourquoi aurions-nous besoin
    de deux voies séparées ? »
  • 8:05 - 8:08
    C'est un ramassis d'inepties !
  • 8:08 - 8:10
    (Rires)
  • 8:10 - 8:12
    Car rappelez-vous
  • 8:12 - 8:15
    que notre système pénal
    est né du châtiment,
  • 8:15 - 8:17
    a été modelé dans le châtiment
  • 8:17 - 8:23
    et reste fondamentalement ancré
    dans les idéaux du châtiment.
  • 8:23 - 8:27
    Dès lors, on n'a jamais envisagé
    la réinsertion
  • 8:27 - 8:30
    comme un élément distinct de la peine.
  • 8:30 - 8:35
    Comment espérer que nos efforts
    de réinsertion portent leurs fruits
  • 8:35 - 8:40
    quand le châtiment reste au centre
    de notre système pénal ?
  • 8:41 - 8:43
    Ce serait comme prendre un taco,
  • 8:43 - 8:46
    le coincer entre deux tranches de pain
  • 8:46 - 8:48
    et affirmer que c'est un sandwich.
  • 8:48 - 8:51
    Techniquement, on a tous
    les éléments d'un sandwich.
  • 8:51 - 8:53
    (Rires)
  • 8:53 - 8:56
    Mais avouons quand même
    que ça reste un très bon taco.
  • 8:56 - 8:59
    (Rires)
  • 9:00 - 9:03
    J'ai ressenti cette tension en direct
    il y a quelques années,
  • 9:03 - 9:06
    en visitant un programme
    de thérapie dans une prison.
  • 9:06 - 9:09
    Le programme intégrait des gardiens
    de prison en uniforme
  • 9:09 - 9:11
    pour maintenir la sécurité et l'ordre,
  • 9:11 - 9:12
    et des spécialistes médicaux
  • 9:12 - 9:16
    pour guider et faciliter la réinsertion
    et les changements de comportements.
  • 9:16 - 9:17
    Pendant cette visite,
  • 9:17 - 9:22
    j'ai croisé des détenus qui débattaient
    de manière non violente.
  • 9:22 - 9:24
    Un des objectifs du programme
    est d'enseigner aux détenus
  • 9:24 - 9:26
    comment mieux gérer de tels conflits
  • 9:26 - 9:30
    et en acquérir les compétences
    avant leur sortie de prison.
  • 9:30 - 9:32
    J'ai observé un médecin s'approcher
  • 9:32 - 9:33
    et les guider
  • 9:33 - 9:35
    à travers cette manière alternative
    d'être en désaccord.
  • 9:35 - 9:37
    Ils ont essayé et résolu leur désaccord
  • 9:37 - 9:39
    et puis tout le monde
    a continué sa journée.
  • 9:39 - 9:42
    Je venais d'assister à un exercice
    de changement de comportement.
  • 9:43 - 9:45
    Et puis, j'ai remarqué
  • 9:45 - 9:48
    qu'il y avait un membre en uniforme
    du personnel de la prison, haut gradé,
  • 9:48 - 9:49
    qui observait aussi.
  • 9:49 - 9:53
    Le scientifique de l'organisation en moi
    est ressorti et j'ai demandé son avis.
  • 9:53 - 9:57
    Elle m'a dit : « On donne trop
    de latitude à ces détenus.
  • 9:57 - 10:00
    On ne leur demande pas assez de compte. »
  • 10:00 - 10:01
    Elle me disait en fait :
  • 10:01 - 10:03
    « Ce sont des détenus, pas des patients. »
  • 10:04 - 10:06
    Traduction :
  • 10:06 - 10:08
    ils ne sont pas suffisamment punis.
  • 10:09 - 10:10
    Je me demande
  • 10:10 - 10:13
    comment ce désaccord entre les détenus
    aurait été géré par cette personne
  • 10:13 - 10:16
    si le médecin n'avait pas été
    sur place rapidement ?
  • 10:17 - 10:24
    Voilà encore une illustration de notre
    besoin d'un système à deux voies séparées.
  • 10:24 - 10:28
    Une voie pour les châtiments
    et une pour la réinsertion.
  • 10:29 - 10:31
    Je viens d'évoquer le châtiment.
  • 10:31 - 10:33
    Parlons donc de la deuxième voie :
  • 10:33 - 10:35
    la réinsertion.
  • 10:36 - 10:41
    53% des délinquants
    sont considérés comme non violents -
  • 10:42 - 10:47
    ils ont une peine pour vol, possession
    de drogue ou délits contre des biens.
  • 10:48 - 10:51
    Ce groupe devrait suivre
    la voie de réinsertion.
  • 10:51 - 10:53
    Il est crucial de bien comprendre
  • 10:53 - 10:57
    que la condamnation marque
    dans ce cas, la fin de la peine
  • 10:57 - 11:00
    et que les décisions prises
    après la condamnation
  • 11:00 - 11:02
    sont concentrées directement
    et strictement
  • 11:02 - 11:07
    sur la réinsertion fructueuse
    future de ces personnes.
  • 11:08 - 11:10
    Dans notre système actuel,
  • 11:10 - 11:12
    les décisions d'inscription
    dans des programmes communautaires
  • 11:12 - 11:14
    ou de mise en liberté conditionnelle
  • 11:14 - 11:18
    ne font pas poids par rapport au temps
    que ces personnes ont passé en prison.
  • 11:19 - 11:23
    Le temps passé en prison
    est l'essence de la peine.
  • 11:24 - 11:25
    Dans une nouvelle structure,
  • 11:25 - 11:26
    les critères sont basés
  • 11:26 - 11:29
    non pas sur le temps d'emprisonnement
  • 11:29 - 11:32
    mais sur la mise en œuvre
    d'un traitement approprié
  • 11:33 - 11:37
    et sur la réduction des motivations des
    conduites criminelles comme l'addiction.
  • 11:37 - 11:42
    La voie de réinsertion consiste donc
    en des centres de soin
  • 11:42 - 11:43
    où des approches thérapeutiques
  • 11:43 - 11:44
    sont mises en place
  • 11:44 - 11:48
    sans être polluées par le châtiment,
  • 11:48 - 11:51
    et où du personnel médical
    spécialisé se concentre
  • 11:51 - 11:54
    sur les traitements, le travail social
    et la santé comportementale.
  • 11:55 - 11:59
    Des spécialistes dont les attitudes,
    les compétences et convictions
  • 11:59 - 12:02
    sont en phase avec des facteurs
    tel le changement comportemental
  • 12:02 - 12:05
    et qui sont engagés à induire
    les conduites appropriées
  • 12:05 - 12:08
    pour aider les détenus
    à réintégrer nos communautés.
  • 12:08 - 12:12
    Ceci représente certes un changement
    radical pour les États-Unis
  • 12:12 - 12:15
    mais ce type de réinsertion
    existe déjà.
  • 12:16 - 12:20
    L'approche philosophique
    de la Norvège par exemple.
  • 12:20 - 12:25
    Je comprends ceux qui critiquent
    légitimement cette comparaison.
  • 12:25 - 12:28
    La taille, la démographie et l'histoire
    de nos pays sont différentes.
  • 12:28 - 12:32
    Mais focalisons-nous
    sur la philosophie carcérale.
  • 12:33 - 12:37
    En Norvège, celle-ci est concentrée
    sur la réinsertion
  • 12:38 - 12:41
    avec le but ultime que tous les détenus
    intègrent à nouveau la société
  • 12:41 - 12:44
    une fois les risques
    de récidive diminués.
  • 12:45 - 12:51
    Cela a pour résultat un taux de récidive
    incroyable de 20% seulement.
  • 12:51 - 12:53
    Et nous : 67%.
  • 12:54 - 12:58
    Un ancien gouverneur de prison
    en Norvège, Arne Nilsen,
  • 12:58 - 13:00
    similaire au directeur de prison
    aux États-Unis,
  • 13:00 - 13:02
    a dit ceci :
  • 13:02 - 13:06
    « Et même si nous avons créé des camps
    de vacances pour les contrevenants,
  • 13:06 - 13:07
    où est le problème ?
  • 13:08 - 13:10
    Nous devons réduire
    les risques de récidive,
  • 13:10 - 13:11
    sans quoi,
  • 13:11 - 13:13
    quel est l'objectif d'une peine
  • 13:13 - 13:16
    hormis succomber aux penchants
    primitifs de l'humanité ? »
  • 13:18 - 13:19
    Il a raison.
  • 13:20 - 13:25
    Ce genre de changements
    n'a pas lieu du jour au lendemain.
  • 13:26 - 13:28
    Nous ne deviendrons pas la Norvège demain.
  • 13:30 - 13:32
    Mais un système pénal
    avec deux voies séparées -
  • 13:33 - 13:35
    les peines et la réinsertion -
  • 13:35 - 13:37
    est un pas dans la bonne direction.
  • 13:38 - 13:44
    Au final, un tel changement radical
    de notre système pénal
  • 13:44 - 13:46
    sera difficile,
  • 13:46 - 13:48
    mais pas impossible.
  • 13:49 - 13:55
    Ça commence en remettant en question
    nos croyances sur le sens de la peine,
  • 13:56 - 13:59
    en initiant des conversations
    dans nos communautés
  • 13:59 - 14:01
    avec des personnes mues
    par le même esprit,
  • 14:01 - 14:04
    ou pas,
  • 14:04 - 14:07
    les représentants civils
    et de nos communautés
  • 14:07 - 14:11
    et ceux qui sont responsables
    de concevoir notre système pénal.
  • 14:12 - 14:16
    Un changement structurel
    exige une action collective.
  • 14:17 - 14:23
    Je vous invite donc à me rejoindre
    pour imaginer un autre système pénal
  • 14:23 - 14:29
    où chaque voie à un but spécifique
    et indépendant de celui de l'autre voie,
  • 14:29 - 14:32
    où le personnel peut s'épanouir
  • 14:32 - 14:37
    car il est en phase
    avec la voie qu'il a choisie
  • 14:38 - 14:40
    et où, vous, membre de la communauté,
  • 14:40 - 14:42
    voyez vos attentes rencontrées
  • 14:42 - 14:45
    par rapport aux peines
    et à la réinsertion.
  • 14:46 - 14:51
    Et où, enfin, dans ce système
    pénal à deux voies,
  • 14:51 - 14:55
    nous aurons ralenti radicalement
    la vitesse des portes tournantes
  • 14:56 - 15:00
    et rendu nos communautés plus sûres.
  • 15:01 - 15:02
    Merci.
  • 15:02 - 15:05
    (Applaudissements)
Title:
La raison étonnante derrière l'échec de notre système pénitentiaire | Brandon W. Mathews | TEDxMileHigh
Description:

Aux États-Unis, 67 % des détenus mis en liberté retourneront sous les verrous pour un nouveau crime avant trois ans. Pour faire bref, la justice pénale ne réalise pas ce pour quoi elle a été conçue. Quelle est la source de cet échec ? Brandon W. Mathews a travaillé dans la pénitentiaire et dans la réinsertion. Il pense que la solution pourrait être plus simple qu'on ne le pense.

Le docteur Brandon Mathews est un professionnel de la justice pénale, un domaine qui ne cesse de le passionner. Il est également chercheur actif pour l'Alliance pour l'Innovation dans la Justice Pénale. Il est l'auteur d'articles sur la réduction de la récidive la prise de décision structurée, l'évaluation des risques et de l'éducation de la justice pénale.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:18

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