Lisa Kristine : Des photos qui témoignent de l'esclavage moderne
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0:01 - 0:07Je suis à 45 mètres de profondeur,
dans un puits minier clandestin au Ghana. -
0:07 - 0:11L'air est chargé de chaleur et de poussière,
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0:11 - 0:15et il est difficile de respirer.
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0:15 - 0:18Je peux sentir les corps en sueur qui me frôlent en passant
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0:18 - 0:22dans l'obscurité, mais je ne vois pas grand chose de plus.
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0:22 - 0:26J'entends des voix, mais le puits, c'est surtout
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0:26 - 0:30cette cacophonie d'hommes qui toussent,
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0:30 - 0:34et de pierres cassées par des outils primitifs.
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0:34 - 0:38Comme les autres, je porte une lampe de pacotille, vacillante,
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0:38 - 0:43attachée à ma tête par ce bandeau élastique en lambeaux,
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0:43 - 0:46et je peux à peine discerner les branches d'arbre glissantes
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0:46 - 0:49qui maintiennent les murs de ce trou d'environ un mètre carré
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0:49 - 0:54qui descend à des centaines de mètres sous terre.
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0:54 - 0:57Lorsque mes mains glissent, je me souviens soudain
d'un mineur -
0:57 - 1:01que j'avais rencontré des jours auparavant,
qui avait lâché prise -
1:01 - 1:06et qui était tombé sur je ne sais combien de mètres
au fond de ce puits. -
1:06 - 1:08Alors que je suis debout devant vous
et vous parle aujourd'hui, -
1:08 - 1:12ces hommes sont toujours au fond de ce trou,
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1:12 - 1:15risquant leur vie, sans salaire, ni compensation,
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1:15 - 1:19et souvent ils meurent.
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1:19 - 1:24J'ai pu grimper hors de ce trou et rentrer chez moi,
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1:24 - 1:30mais ils ne pourront probablement jamais faire de même,
car ils sont victimes de l'esclavage. -
1:30 - 1:33Durant ces 28 dernières années, j'ai enquêté sur
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1:33 - 1:35les cultures indigènes dans plus de 70 pays
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1:35 - 1:39sur six continents, et en 2009, j'ai eu l'immense honneur
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1:39 - 1:44d'être la seule exposante au Sommet de la Paix
à Vancouver. -
1:44 - 1:47Parmi tous les gens extraordinaires
que j'ai rencontrés là-bas, -
1:47 - 1:50j'ai fait la connaissance d'un défenseur de Free The Slaves
(Libérons Les Esclaves), une ONG -
1:50 - 1:56qui se consacre à l'éradication de l'esclavage moderne.
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1:56 - 1:59Nous avons commencé à parler de l'esclavage et,
franchement, -
1:59 - 2:01j'ai commencé à apprendre au sujet de l'esclavage,
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2:01 - 2:05car je savais bien sûr que cela existait dans le monde,
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2:05 - 2:08mais pas à un tel degré.
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2:08 - 2:11Après notre conversation, je me sentais si mal
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2:11 - 2:15et, honnêtement, j'avais honte de mon propre manque
de connaissances -
2:15 - 2:18sur cette atrocité qui existe de nos jours, et j'ai pensé,
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2:18 - 2:23si je suis ignorante, combien d'autres personnes le sont ?
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2:23 - 2:27Ça a commencé à me tordre l'estomac, alors,
en l'espace de quelques semaines, -
2:27 - 2:30je suis partie pour Los Angeles afin de rencontrer le directeur
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2:30 - 2:33de Free The Slaves et je leur ai proposé mon aide.
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2:33 - 2:38Ainsi a commencé mon voyage dans l'esclavage moderne.
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2:38 - 2:41Étrangement, je m'étais déjà rendue dans plusieurs
de ces endroits auparavant. -
2:41 - 2:44J'en considérais même certains
comme ma deuxième maison. -
2:44 - 2:52Mais cette fois-ci, j'allais voir
les squelettes dans le placard. -
2:52 - 2:54Une estimation prudente nous informe qu'il y a
aujourd'hui plus de -
2:54 - 2:5827 millions d'esclaves dans le monde.
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2:58 - 3:02C'est le double du nombre total d'Africains
enlevés d'Afrique -
3:02 - 3:06pendant toute la traite d'esclaves trans-atlantique.
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3:06 - 3:09Il y a 150 ans, un esclave agricole
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3:09 - 3:13coûtait environ trois fois le salaire annuel
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3:13 - 3:15d'un travailleur américain.
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3:15 - 3:19Cela équivaut à environ 50 000 dollars
en monnaie actuelle. -
3:19 - 3:24Cependant, aujourd'hui, des familles entières
peuvent être réduites en esclavage -
3:24 - 3:29sur plusieurs générations pour une dette aussi minime
que 18 dollars. -
3:29 - 3:32Etonnamment, l'esclavage génère des profits
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3:32 - 3:37de plus de 13 milliards de dollars chaque année.
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3:37 - 3:40Beaucoup se sont fait avoir par de fausses promesses
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3:40 - 3:45de bonne éducation, de meilleur emploi,
pour finalement découvrir -
3:45 - 3:48qu''ils étaient forcés de travailler sans salaire,
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3:48 - 3:54sous la menace de violences,
et ils ne peuvent pas s'enfuir. -
3:54 - 3:57L'esclavage de nos jours est une question de commerce,
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3:57 - 4:01donc les biens produits par les esclaves ont une valeur,
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4:01 - 4:06mais les gens qui les produisent sont jetables.
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4:06 - 4:11L'esclavage existe presque partout dans le monde,
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4:11 - 4:18et pourtant, il est illégal partout, dans le monde.
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4:18 - 4:22En Inde et au Népal, on m'a fait découvrir
les fours à briques. -
4:22 - 4:25Cette effarante et étrange vision
m'a donné l'impression -
4:25 - 4:29d'entrer en Egypte ancienne
ou dans l'Enfer de Dante. -
4:29 - 4:33Plongés dans des températures de plus de 50°C,
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4:33 - 4:37des hommes, des femmes, des enfants,
des familles entières en fait, -
4:37 - 4:40étaient couverts d'une épaisse couche de poussière,
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4:40 - 4:43pendant qu'ils empilaient mécaniquement
des briques sur leur tête, -
4:43 - 4:46jusqu'à 18 à la fois, et les portaient
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4:46 - 4:51du four brûlant jusqu'à des camions situés
à des centaines de mètres plus loin. -
4:51 - 4:55Accablés par la monotonie et l'épuisement,
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4:55 - 5:00ils travaillent en silence, répétant cette tâche
encore et encore -
5:00 - 5:04pendant 16 à 17 heures par jour.
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5:04 - 5:07Il n'y avait ni pause pour manger ou boire,
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5:07 - 5:10et la violente déshydratation rendait le besoin d'uriner
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5:10 - 5:13presque sans importance.
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5:13 - 5:15Si pénétrantes étaient la chaleur et la poussière
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5:15 - 5:19que mon appareil-photo est devenu trop chaud
rien qu'au toucher -
5:19 - 5:21et a cessé de fonctionner.
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5:21 - 5:24Toutes les 20 minutes, je devais courir à notre voiture
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5:24 - 5:27pour nettoyer mon matériel et le passer
sous la climatisation -
5:27 - 5:31pour le remettre en état et, alors que j'étais assise là,
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5:31 - 5:35je pensais : "mon appareil reçoit
un bien meilleur traitement -
5:35 - 5:37que ces gens".
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5:37 - 5:40De retour aux fours, j'avais envie de pleurer,
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5:40 - 5:44mais l'abolitionniste près de moi m'a rapidement
attrapée par le bras -
5:44 - 5:48et m'a dit : "Lisa, ne fais pas ça. Ne fais pas ça ici".
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5:48 - 5:52Et il m'expliqua très clairement que
les démonstrations d'émotions -
5:52 - 5:54sont très dangereuses dans un endroit comme celui-ci,
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5:54 - 5:58pas seulement pour moi, mais pour eux.
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5:58 - 6:02Je ne pouvais leur apporter aucune aide directement.
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6:02 - 6:05Je ne pouvais pas leur donner d'argent, rien.
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6:05 - 6:06Je n'étais pas citoyenne de ce pays.
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6:06 - 6:09Je pouvais les mettre dans une situation pire
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6:09 - 6:12que celle dans laquelle ils étaient déjà.
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6:12 - 6:14J'allais devoir m'appuyer sur Free The Slaves
pour travailler, -
6:14 - 6:17dans le cadre du système, pour leur libération,
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6:17 - 6:21et j'étais confiante qu'ils y parviendraient.
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6:21 - 6:24Quant à moi, j'ai dû attendre mon retour à la maison
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6:24 - 6:28pour sentir vraiment mon cœur se briser.
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6:28 - 6:31En Himalaya, j'ai vu des enfants porter des pierres
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6:31 - 6:34sur des kilomètres et descendre
des terrains montagneux -
6:34 - 6:37jusqu'à des camions qui attendaient
sur des routes plus bas. -
6:37 - 6:39Les grandes feuilles d'ardoise étaient plus lourdes
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6:39 - 6:42que les enfants qui les portaient,
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6:42 - 6:44et ces gamins les hissaient avec leur tête
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6:44 - 6:48en se servant de harnais de fortune
faits de bâtons, de cordes -
6:48 - 6:50et de tissus déchirés.
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6:50 - 6:54C'est difficile d'assister à quelque chose
de si accablant. -
6:54 - 6:57Comment pouvons-nous agir sur quelque chose
de si insidieux -
6:57 - 7:00et pourtant si répandu ?
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7:00 - 7:02Certains ne savent même pas qu'ils sont esclaves,
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7:02 - 7:07des gens qui travaillent 16, 17 heures par jour
sans aucun salaire -
7:07 - 7:11parce que c'est ce qu'ils ont vécu toute leur vie.
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7:11 - 7:15Ils n'ont aucun point de comparaison.
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7:15 - 7:18Lorsque ces villageois ont revendiqué leur liberté,
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7:18 - 7:24les propriétaires d'esclaves ont brûlé
toutes leurs maisons. -
7:24 - 7:26Rendez-vous compte, ces gens n'avaient rien,
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7:26 - 7:29et ils avaient tellement peur, ils voulaient abandonner
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7:29 - 7:33mais la femme au centre les a rassemblés
pour qu'ils persévèrent, -
7:33 - 7:35et les abolitionnistes sur le terrain
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7:35 - 7:38les ont aidés à obtenir leur propre bail pour une carrière,
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7:38 - 7:41afin qu'ils fassent, à présent, le même travail éreintant,
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7:41 - 7:45mais c'est pour eux qu'ils le font et ils sont payés pour ça,
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7:45 - 7:49et ils le font en toute liberté.
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7:49 - 7:51On pense souvent au trafic sexuel
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7:51 - 7:53lorsqu'on entend le mot esclavage,
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7:53 - 7:55et grâce à cette prise de conscience mondiale,
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7:55 - 7:58j'ai été prévenue qu'il me serait difficile
de travailler en toute sécurité -
7:58 - 8:00dans ce secteur particulier.
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8:00 - 8:03A Kathmandou, j'étais escortée par des femmes
qui elles-mêmes, -
8:03 - 8:07avaient été esclaves sexuelles auparavant.
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8:07 - 8:09Elles m'ont menée en bas d'escaliers étroits
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8:09 - 8:15qui menaient à un sous-sol sale
faiblement éclairé au néon. -
8:15 - 8:17Ce n'était pas un bordel en soi.
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8:17 - 8:19Ça ressemblait plus à un restaurant.
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8:19 - 8:21Les "restaurants cabanes", comme on les appelle
dans ce commerce, -
8:21 - 8:24sont des lieux de prostitution forcée.
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8:24 - 8:27Chacune a de petites chambres privées où les esclaves,
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8:27 - 8:30des femmes, ainsi que de jeunes filles et garçons,
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8:30 - 8:32certains âgés de sept ans seulement,
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8:32 - 8:34sont contraints de divertir les clients,
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8:34 - 8:38en les encourageant à consommer
plus de nourriture et d'alcool. -
8:38 - 8:41Chaque box est sombre et crasseux,
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8:41 - 8:45identifié par un chiffre peint sur le mur,
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8:45 - 8:49et cloisonné par du contre-plaqué et un rideau.
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8:49 - 8:53Les travailleurs ici subissent souvent
des abus sexuels tragiques -
8:53 - 8:55de la part de leurs clients.
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8:55 - 8:58Debout, dans la semi-obscurité,
je me souviens avoir ressenti -
8:58 - 9:02cette peur vive et intense et à cet instant,
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9:02 - 9:05je ne pouvais qu'imaginer ce que c'était
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9:05 - 9:07d'être prisonnier dans cet enfer.
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9:07 - 9:12Il n'y avait qu'une seule issue : l'escalier
par lequel j'étais arrivée. -
9:12 - 9:14Il n'y avait pas de porte de service.
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9:14 - 9:16Il n'y avait pas de fenêtre suffisamment large
pour passer à travers. -
9:16 - 9:21Ces personnes n'ont absolument aucun moyen
de s'échapper, -
9:21 - 9:24et alors que nous abordons un sujet si difficile,
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9:24 - 9:28il est important de noter que l'esclavage,
y compris le trafic sexuel, -
9:28 - 9:31a aussi lieu chez nous.
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9:31 - 9:36Des milliers de personnes sont réduites
en esclavage dans l'agriculture, -
9:36 - 9:39dans la restauration, dans le travail domestique,
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9:39 - 9:41et la liste est encore longue.
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9:41 - 9:44Récemment, le New York Times a rapporté
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9:44 - 9:50qu'entre 100 000 et 300 000 enfants américains
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9:50 - 9:54sont vendus comme esclaves sexuels chaque année.
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9:54 - 10:00Ça se passe autour de nous. Nous ne le voyons
simplement pas. -
10:00 - 10:04L'industrie textile est un autre secteur
auquel on pense souvent -
10:04 - 10:06quand on entend parler d'esclavage.
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10:06 - 10:11J'ai visité des villages en Inde où des familles entières
étaient esclaves -
10:11 - 10:13dans le commerce de la soie.
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10:13 - 10:16C'est un portrait de famille.
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10:16 - 10:20Les mains teintes en noir sont celles du père,
tandis que les bleues -
10:20 - 10:22et rouges sont celles de ses fils.
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10:22 - 10:25Ils mélangent la teinture dans ces grands tonneaux,
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10:25 - 10:29et ils plongent la soie dans ce liquide,
jusqu'aux coudes, -
10:29 - 10:34mais la teinture est toxique.
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10:34 - 10:37Mon interprète m'a raconté leurs histoires.
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10:37 - 10:41"Nous n'avons aucune liberté", ont-ils dit.
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10:41 - 10:44"Nous continuons d'espérer cependant
que nous pourrons quitter cette maison -
10:44 - 10:46un jour et aller ailleurs
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10:46 - 10:52où nous serions payés pour nos teintures."
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10:52 - 10:57On estime qu'il y a plus de 4 000 enfants
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10:57 - 10:59esclaves au lac Volta,
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10:59 - 11:04le plus grand lac artificiel du monde.
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11:04 - 11:07A notre arrivée, je suis allée rapidement
jeter un coup d'oeil. -
11:07 - 11:10J'ai vu ce qui ressemblait à une famille
qui pêchait sur un bateau, -
11:10 - 11:14deux grands frères, des enfants plus jeunes,
ça semble logique, non? -
11:14 - 11:18Faux. Il s'agissait tous d'esclaves.
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11:18 - 11:21Les enfants sont enlevés à leurs familles
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11:21 - 11:23et exploités et disparaissent,
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11:23 - 11:26et ils sont contraints de travailler
durant des heures sur ces bateaux -
11:26 - 11:31sur le lac, alors même qu'ils ne savent pas nager.
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11:31 - 11:33Ce jeune enfant a huit ans.
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11:33 - 11:36Il tremblait quand notre bateau a approché,
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11:36 - 11:39effrayé qu'il n'écrase son petit canoë.
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11:39 - 11:42Il était pétrifié à l'idée d'être projeté dans l'eau.
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11:42 - 11:45Les filets de pêche se prennent souvent
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11:45 - 11:49dans les maigres branches d'arbres immergées
dans le lac Volta -
11:49 - 11:53et des enfants épuisés, effrayés,
sont jetés dans l'eau -
11:53 - 11:55pour détacher les lignes.
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11:55 - 11:58Beaucoup d'entre eux se noient.
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11:58 - 12:01Aussi loin que remontent ses souvenirs,
on l'a forcé à travailler -
12:01 - 12:03sur le lac.
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12:03 - 12:07Terrifié par son maître, il ne s'enfuira pas,
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12:07 - 12:10et comme on l'a traité avec cruauté toute sa vie,
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12:10 - 12:13il la transmet aux esclaves plus jeunes
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12:13 - 12:16qu'il supervise.
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12:16 - 12:18J'ai rencontré ces garçons à cinq heures du matin,
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12:18 - 12:20alors qu'ils tiraient les derniers filets,
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12:20 - 12:23mais ils travaillaient depuis une heure du matin
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12:23 - 12:27dans la nuit froide et venteuse.
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12:27 - 12:30Et c'est important de remarquer que ces filets pèsent
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12:30 - 12:34plus de 500kg quand ils sont remplis de poissons.
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12:34 - 12:39Je veux vous présenter Kofi.
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12:39 - 12:42Kofi a été sauvé d'un village de pêcheurs.
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12:42 - 12:45Je l'ai rencontré à un refuge où Free the Slaves
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12:45 - 12:49réinsère les victimes d'esclavage.
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12:49 - 12:51Ici, on le voit prendre un bain au puits,
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12:51 - 12:54et se verser de grands seaux d'eau sur la tête,
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12:54 - 12:56et la merveilleuse nouvelle, c'est qu'aujourd'hui,
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12:56 - 12:58alors que vous et moi sommes assis ici à discuter,
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12:58 - 13:01Kofi a retrouvé sa famille,
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13:01 - 13:04et encore mieux, on a donné à sa famille les moyens
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13:04 - 13:10de gagner leur vie et de garder leurs enfants en sécurité.
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13:10 - 13:14Kofi incarne la possibilité.
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13:14 - 13:19Qui deviendra-t-il parce que quelqu'un a pris position
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13:19 - 13:22et a changé sa vie?
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13:22 - 13:25En conduisant sur une route du Ghana
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13:25 - 13:27avec des partenaires de Free the Slaves,
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13:27 - 13:30un collègue abolitionniste sur un cyclomoteur
a soudain accéléré -
13:30 - 13:33vers notre voiture et a tapé sur la vitre.
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13:33 - 13:37Il nous a dit de le suivre sur un chemin de terre
qui s'enfonçait dans la jungle. -
13:37 - 13:40Au bout du chemin, il nous a demandé de sortir
rapidement de la voiture, -
13:40 - 13:43et a dit au chauffeur de partir rapidement.
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13:43 - 13:46Puis il a pointé du doigt un sentier à peine visible,
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13:46 - 13:50et a dit : "Voici le chemin, voici le chemin. Avancez."
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13:50 - 13:54Pendant que nous avançions sur le chemin,
nous écartions les lianes -
13:54 - 13:58qui bloquaient la route, et après environ
une heure de marche, -
13:58 - 14:03nous avons découvert que la piste avait été inondée
par des pluies récentes, -
14:03 - 14:05j'ai hissé mon matériel photographique
au-dessus de ma tête -
14:05 - 14:10alors que nous descendions dans cette eau
qui atteignait ma poitrine. -
14:10 - 14:13Après deux heures de marche supplémentaires,
le chemin sinueux -
14:13 - 14:18déboucha brusquement sur une clairière
et devant nous, -
14:18 - 14:20il y avait quantité de trous
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14:20 - 14:23qui pouvaient tenir sur un terrain de football,
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14:23 - 14:29et tous étaient remplis d'esclaves en train de travailler.
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14:29 - 14:32De nombreuses femmes avaient des enfants
attachés sur leur dos -
14:32 - 14:34pendant qu'elles cherchaient de l'or,
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14:34 - 14:39pataugeant dans de l'eau empoisonnée
par le mercure. -
14:39 - 14:43Le mercure est utilisé dans le processus d'extraction.
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14:43 - 14:47Ces mineurs sont esclaves dans un puits minier
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14:47 - 14:50dans une autre région du Ghana.
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14:50 - 14:52Quand ils sont sortis du puits, ils étaient trempés
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14:52 - 14:55de sueur.
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14:55 - 14:59Je me souviens avoir regardé dans leurs yeux fatigués
et injectés de sang -
14:59 - 15:04parce que nombre d'entre eux avaient été sous terre
pendant 72 heures. -
15:04 - 15:08Les puits font presque 100 mètres de profondeur
et ils portent -
15:08 - 15:12de lourds sacs de pierre qui seront ensuite transportés
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15:12 - 15:15vers une autre zone, où la pierre sera martelée
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15:15 - 15:19afin d'en extraire l'or.
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15:19 - 15:23Au premier coup d'oeil, ce site de martèlement
semble plein -
15:23 - 15:28d'hommes puissants, mais quand on regarde
de plus près, -
15:28 - 15:32on voit, en marge, des travailleurs moins chanceux,
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15:32 - 15:35et des enfants aussi.
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15:35 - 15:42Tous sont victimes de blessures, de maladies et de violence.
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15:42 - 15:46En fait, il est très probable que cette personne musclée
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15:46 - 15:50finira, dans quelques années, comme cette personne ici,
ravagée par la tuberculose -
15:50 - 15:55et l'empoisonnement au mercure.
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15:55 - 15:59Voici Manuru. Quand son père est mort,
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15:59 - 16:03son oncle l'a vendu pour qu'il travaille avec lui
dans les mines. -
16:03 - 16:07Quand son oncle est mort, Manuru a hérité de la dette
de son oncle, -
16:07 - 16:12ce qui l'a, par la suite, forcé à devenir esclave
dans les mines. -
16:12 - 16:15Quand je l'ai rencontré, il travaillait dans les mines
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16:15 - 16:20depuis 14 ans et la blessure à la jambe
que vous voyez ici -
16:20 - 16:22a été, en fait, causé par un accident minier,
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16:22 - 16:27une blessure si grave que les docteurs disent
que sa jambe doit être amputée. -
16:27 - 16:31En plus de ça, Manuru est atteint de tuberculose,
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16:31 - 16:34et pourtant, il est toujours obligé de travaillé
jour après jour -
16:34 - 16:36dans ce puits minier.
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16:36 - 16:41Et pourtant, il rêve toujours de devenir libre
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16:41 - 16:44et de s'instruire grâce à l'aide des mililtants locaux
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16:44 - 16:47comme Free the Slaves,
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16:47 - 16:49et c'est ce type de détermination qui,
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16:49 - 16:53malgré toutes ces inimaginables difficultés,
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16:53 - 17:00m'inspire une telle admiration et respect.
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17:00 - 17:04Je veux mettre la lumière sur l'esclavage.
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17:04 - 17:06Quand je travallais sur le terrain,
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17:06 - 17:09j'ai apporté beaucoup de bougies avec moi,
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17:09 - 17:11et avec l'aide de mon interprète,
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17:11 - 17:14j'ai confié aux personnes que j'étais
en train de photographier -
17:14 - 17:17que je voulais illuminer leurs histoires
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17:17 - 17:19et leur situation désespérée,
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17:19 - 17:22alors quand c'était sans danger pour eux,
et sans danger pour moi, -
17:22 - 17:26j'ai fait ces images.
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17:26 - 17:28Ils savaient que leur image serait vue
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17:28 - 17:30par vous, dans le monde.
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17:30 - 17:34Je voulais qu'ils sachent que nous témoignerons
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17:34 - 17:37d'eux et que nous ferons tout ce que nous pourrons
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17:37 - 17:42pour aider à changer leurs vies.
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17:42 - 17:46Je crois sincèrement que si nous pouvions nous
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17:46 - 17:50considérer comme des êtres humains égaux,
alors il devient difficile -
17:50 - 17:55de tolérer des atrocités comme l'esclavage.
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17:55 - 17:59Ces images ne sont pas des images de problèmes.
Ce sont des images de personnes, -
17:59 - 18:02de vraies personnes, comme vous et moi, qui méritent tous
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18:02 - 18:06d'avoir les mêmes droits, la même dignité
et le même respect -
18:06 - 18:08dans leurs vies.
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18:08 - 18:11Pas un jour ne se passe sans que je ne pense
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18:11 - 18:16à ces nombreuses personnes merveilleuses et maltraitées
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18:16 - 18:21que j'ai eu l'immense honneur de rencontrer.
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18:21 - 18:25J'espère que ces images vont réveiller une force
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18:25 - 18:28dans ceux qui vont les voir, des personnes comme vous,
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18:28 - 18:32et j'espère que cette force va allumer un feu,
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18:32 - 18:37et que ce feu braquera une lumière sur l'esclavage,
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18:37 - 18:41parce que sans cette lumière,
le monstre de l'esclavage -
18:41 - 18:44peut continuer à vivre dans les ténèbres.
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18:44 - 18:47Merci infiniment.
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18:47 - 19:00(Applaudissements)
- Title:
- Lisa Kristine : Des photos qui témoignent de l'esclavage moderne
- Speaker:
- Lisa Kristine
- Description:
-
Pendant ces deux dernières années, la photographe Lisa Kristine a voyagé dans le monde pour faire un reportage sur les réalités cruelles et insupportables de l'esclavage moderne. Elle partage avec nous de magnifiques images envoutantes - des mineurs au Congo, des porteurs de briques au Nepal - mettant ainsi la lumière sur la situation désespérée de 27 millions d'âmes en esclavage dans le monde. (Filmé à TEDxMaui)
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 19:21
Elisabeth Buffard approved French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery | ||
Elisabeth Buffard accepted French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery | ||
Elisabeth Buffard commented on French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery | ||
Elisabeth Buffard edited French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery | ||
Elisabeth Buffard edited French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery | ||
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Elisabeth Buffard edited French subtitles for Photos that bear witness to modern slavery |