Return to Video

Comment la photographie nous connecte par David Griffin

  • 0:00 - 0:03
    Commençons par observer quelques belles images.
  • 0:05 - 0:08
    Cette photo est une icône du National Geographic,
  • 0:08 - 0:11
    une réfugiée afghane prise par Steve McCurry.
  • 0:11 - 0:14
    Le Harvard Lampoon s'apprête à publier
  • 0:14 - 0:16
    une parodie du National Geographic,
  • 0:16 - 0:20
    et je tremble rien qu'a l'idée de deviner ce qu'il adviendra de cette photo.
  • 0:20 - 0:22
    Oh, la courroux de Photoshop.
  • 0:24 - 0:27
    Voici un avion en train d'attérir à San Francisco photographié par Bruce Dale.
  • 0:27 - 0:30
    Il a fixé un appareil photo sur la queue de l'avion.
  • 0:34 - 0:37
    Voici une image poétique pour un roman sur Tolstoy par Sam Abell.
  • 0:40 - 0:42
    Des pygmées en République Démocratique du Congo par Randy Olson.
  • 0:42 - 0:44
    J'adore cette photo parce qu'elle me rappelle
  • 0:44 - 0:47
    la sculpture de bronze de la Petite Danseuse de Dega.
  • 0:50 - 0:55
    Un ours polaire nageant dans l'Arctique par Paul Nicklin.
  • 0:55 - 0:58
    Les ours polaires ont besoin de glace afin de se mouvoir d'avant et en arrière
  • 0:58 - 1:00
    ce ne sont pas de très bons nageurs.
  • 1:00 - 1:02
    Et l'on sait ce qu'il advient de la glace.
  • 1:04 - 1:08
    Voici des dromadaires se déplaçant dans la Rift Valley en Afrique.
  • 1:08 - 1:10
    photographiés par Chris Johns.
  • 1:11 - 1:17
    Photographiés en plongée, donc ce sont les ombres des dromadaires.
  • 1:19 - 1:21
    Voici un propriétaire de ranch au Texas photographié par Abert Allard,
  • 1:21 - 1:24
    un grand portraitiste.
  • 1:25 - 1:27
    Et Jane Goodall, en pleine connexion privilégiée,
  • 1:27 - 1:29
    photographiée par Nick Nichols.
  • 1:32 - 1:36
    Voici un soirée mousse en Espagne photographiée par David Alan Harvey.
  • 1:36 - 1:38
    Et David a dit qu'il y avait pleins de choses bizarres
  • 1:38 - 1:40
    qui se passaient sur la piste de danse.
  • 1:40 - 1:43
    Mais, bon, au moins c'est hygiénique.
  • 1:43 - 1:47
    (Rires)
  • 1:47 - 1:51
    Voici des lions de mer en Australie faisant leur danse à eux,
  • 1:51 - 1:53
    par David Doubilet.
  • 1:54 - 1:58
    Et voici une comète photographiée par le Dr Euan Mason.
  • 2:00 - 2:04
    Et enfin, la proue du Titanic, sans les stars de cinéma,
  • 2:04 - 2:06
    photographiée par Emory Kristof.
  • 2:11 - 2:13
    La photographie renferme un pouvoir grandissant
  • 2:13 - 2:17
    avec le tourbillon incessant du monde saturé des médias,
  • 2:17 - 2:19
    parce que la photographie capture l'instant à la manière
  • 2:19 - 2:21
    dont notre esprit stigmatise un moment qui lui semble significatif.
  • 2:21 - 2:23
    Voici un exemple.
  • 2:23 - 2:25
    Il y a 4 ans, j'étais à la plage avec mon fils,
  • 2:25 - 2:28
    et il apprenait à nager
  • 2:28 - 2:31
    dans les vagues relativement calmes des plages du Delaware.
  • 2:32 - 2:35
    Mais j'ai tourné le dos un instant et il a été emporté par le contre-courrant
  • 2:35 - 2:36
    et a commencé à s'éloigner vers la jetée.
  • 2:38 - 2:41
    Je peux être ici et voir,
  • 2:41 - 2:44
    alors que je m'élance dans l'eau après lui,
  • 2:44 - 2:47
    ce moment ralentir et s'immobiliser de cette manière.
  • 2:47 - 2:51
    Je peux voir les rochers de ce côté.
  • 2:51 - 2:53
    Une vague est sur le point de l'engloutir.
  • 2:53 - 2:56
    Je peux voir sa main émerger,
  • 2:56 - 2:58
    et je peux voir son visage terrifié,
  • 2:58 - 3:01
    me regardant, et disant, "aide moi Papa".
  • 3:02 - 3:04
    Je l'ai attrapé, la vague s'est abattue sur nous.
  • 3:04 - 3:06
    Nous sommes revenus sur le rivage, il allait bien.
  • 3:06 - 3:08
    Nous étions un peu sonnés.
  • 3:08 - 3:12
    Mais cette "mémoire éclair" comme on l'appelle,
  • 3:12 - 3:14
    c'est lorsque tous les éléments s'agrègent pour définir
  • 3:14 - 3:19
    non seulement l'événement lui-même, mais mon rapport émotionnel à celui-ci.
  • 3:19 - 3:21
    Et c'est cela que la photographie pointe
  • 3:21 - 3:24
    lorsqu'elle crée sa propre puissante connexion à l'observateur.
  • 3:24 - 3:26
    Maintenant je dois vous dire,
  • 3:26 - 3:28
    Je discutais de cela avec Kyle la semaine dernière,
  • 3:28 - 3:30
    je lui ai dit que j'allais raconter cette histoire.
  • 3:30 - 3:32
    Et il m'a dit : "Oh oui, je me rappelle de cela aussi !
  • 3:32 - 3:34
    Je me rappelle de l'image que j'avais de toi
  • 3:34 - 3:36
    tu étais sur le rivage en train de hurler dans ma direction"
  • 3:36 - 3:38
    (Rires)
  • 3:38 - 3:40
    Je croyais que j'étais un héro.
  • 3:40 - 3:41
    (Rires)
  • 3:41 - 3:44
    Donc...
  • 3:44 - 3:46
    ceci représente - c'est un échantillonnage de
  • 3:46 - 3:50
    quelques images remarquables prises par quelques uns des meilleurs journalistes photo au monde
  • 3:50 - 3:53
    au sommet de leur art.
  • 3:53 - 3:55
    A l'exception d'un.
  • 3:55 - 3:58
    Cette photographie a été prise par Dr Euan Mason
  • 3:58 - 4:00
    en Nouvelle Zélande l'année dernière,
  • 4:00 - 4:03
    et elle a été proposée puis publiée au National Géographic.
  • 4:03 - 4:05
    L'année dernière, nous avons ajouté une rubrique à notre site web intitulée "Vos prises de vue"
  • 4:05 - 4:09
    où n'importe qui pouvait proposer des photographies pour une éventuelle publication.
  • 4:09 - 4:12
    Et cela s'est transformé en gigantesque succès,
  • 4:12 - 4:15
    en interpellant l'enthousiasme de la communauté des photographes.
  • 4:15 - 4:17
    La qualité de ces photos d'amateurs
  • 4:17 - 4:19
    peut, parfois, être incroyable.
  • 4:19 - 4:21
    Et observer cela n'a fait que conforter en moi,
  • 4:21 - 4:24
    l'idée que chacun de nous a au moins une ou deux
  • 4:24 - 4:26
    magnifiques photographies en lui.
  • 4:26 - 4:29
    Mais pour devenir un grand journaliste photo,
  • 4:29 - 4:31
    vous devez avoir plus d'une ou deux
  • 4:31 - 4:33
    grandes photos en vous.
  • 4:33 - 4:35
    Vous devez être capable d'en produire tout le temps.
  • 4:35 - 4:38
    Mais encore plus important,
  • 4:38 - 4:41
    vous devez savoir créer une histoire derrière l'image.
  • 4:41 - 4:44
    Vous devez savoir raconter l'histoire.
  • 4:44 - 4:46
    Je vais maintenant partager quelques couverture avec vous
  • 4:46 - 4:49
    qui à mon sens illustrent cette dimension narrative de la photographie.
  • 4:51 - 4:54
    Le photographe Nick Nichols a travaillé
  • 4:54 - 4:57
    sur une toute petite réserve animale plutôt inconnue
  • 4:57 - 4:59
    au Tchad, qui s'appelle Zakouma.
  • 5:00 - 5:02
    Son intention première était de se rendre sur place
  • 5:02 - 5:04
    et rapporter de ce voyage une histoire traditionnelle d'espèces variées,
  • 5:04 - 5:06
    d'un endroit exotique.
  • 5:06 - 5:08
    Et c'est ce que Nick a fait jusqu'à un certain point.
  • 5:08 - 5:10
    Voici un serval d'Afrique.
  • 5:10 - 5:12
    Il est en fait en train de se photographier lui-même,
  • 5:12 - 5:14
    en utilisant un procédé appelé "camera trap"
  • 5:14 - 5:16
    qui consiste en un rayon infrarouge qui traverse la scène,
  • 5:16 - 5:18
    il a coupé le faisceau ce qui a déclenché sa photo.
  • 5:18 - 5:22
    Voici des babouins à un point d'eau.
  • 5:23 - 5:25
    Nick -avec son appareil, encore une fois, un appareil automatique-
  • 5:25 - 5:27
    a pris des milliers de photos de cette scène.
  • 5:27 - 5:29
    Et Nick se retrouva avec beaucoup d'images
  • 5:29 - 5:31
    de derrières de babouins.
  • 5:31 - 5:32
    (Rires)
  • 5:32 - 5:35
    Voici un lion se régalant tard dans la nuit
  • 5:35 - 5:37
    vous pouvez remarquer qu'il a une dent cassée.
  • 5:40 - 5:43
    Et voici un crocodile qui sort d'une rive en direction de sa tanière.
  • 5:43 - 5:45
    J'aime ce petit filet d'eau
  • 5:45 - 5:47
    qui s'écoule le long de sa queue.
  • 5:49 - 5:52
    Mais l'attraction principale de Zakouma sont les éléphants.
  • 5:52 - 5:56
    C'est un des plus grands troupeaux intact dans cette zone d'Afrique.
  • 5:56 - 5:58
    Cette photo a été prise au clair de lune,
  • 5:58 - 6:01
    un paramètre que la photographie digitale a grandement changé.
  • 6:01 - 6:03
    C'est avec les éléphants qu'eut lieu le tournant de cette histoire.
  • 6:03 - 6:07
    Nick, accompagné du chercheur le docteur Michael Fray,
  • 6:07 - 6:09
    ont attrapé la matriarche du troupeau.
  • 6:09 - 6:11
    Ils l'ont appelée Annie.
  • 6:11 - 6:13
    et ils ont commencé à suivre ses déplacements.
  • 6:13 - 6:15
    Le troupeau était en sécurité dans les limites du parc
  • 6:15 - 6:17
    grâce aux soins de ces rangers consciencieux.
  • 6:17 - 6:21
    Mais lorsque les pluies annuelles débutèrent,
  • 6:21 - 6:24
    le troupeau commença à se déplacer vers des sols riches en nourriture hors du parc.
  • 6:24 - 6:26
    Et c'est là que les ennuies commencèrent pour le troupeau.
  • 6:27 - 6:29
    Car à l'extérieur de la zone protégée du parc, il y a avait des braconniers
  • 6:29 - 6:33
    qui les chassaient juste pour recueillir leurs défenses en ivoire.
  • 6:34 - 6:36
    La martriarche qu'ils avaient suivi grâce au signal radio,
  • 6:36 - 6:39
    s'était déplacées à l'intérieur et hors du parc pendant des semaines,
  • 6:39 - 6:41
    et vit son histoire s'arrêter là.
  • 6:41 - 6:46
    Annie avait été tuée, ainsi que 20 membres de son troupeau.
  • 6:49 - 6:51
    Et ils étaient venus uniquement pour l'ivoire.
  • 6:55 - 6:57
    Voici un des rangers.
  • 6:57 - 7:00
    Ils ont pu chasser l'un des braconniers et récupérer l'ivoire.
  • 7:00 - 7:02
    Ils ne pouvaient pas le laisser sur place,
  • 7:02 - 7:04
    car cela a de la valeur.
  • 7:04 - 7:06
    Mais ce que Nick a fait, c'est qu'il a rapporté
  • 7:06 - 7:10
    une histoire qui a dépassé les stéréotypes traditionnels
  • 7:10 - 7:12
    où on se contente de dire "n'est ce pas un monde extraordinaire ?"
  • 7:12 - 7:16
    Et au lieu de cela, il a crée une histoire qui a profondément touché notre public.
  • 7:16 - 7:18
    Au lieu de procurer des connaissances sur le parc,
  • 7:18 - 7:20
    il a instauré une relation de compréhension et d'empathie
  • 7:20 - 7:22
    avec les éléphants, les rangers et les problématiques
  • 7:22 - 7:25
    inhérentes au conflit entre l'homme et l'animal.
  • 7:26 - 7:28
    Dirigeons nous à présent vers l'Inde.
  • 7:28 - 7:31
    Parfois, on peut raconter une histoire d'un angle de vue rétréci.
  • 7:31 - 7:34
    Nous travaillions sur la même problématique que Richard Wurman
  • 7:34 - 7:37
    traite dans son projet intitulé "Les nouvelles populations mondiales".
  • 7:37 - 7:39
    Pour la première fois de l'histoire,
  • 7:39 - 7:43
    plus de gens vivent dans des environnements urbains que dans des environnement ruraux.
  • 7:43 - 7:45
    Et la plus grosse partie de cette croissance n'a pas lieu dans les ville.
  • 7:45 - 7:47
    mais dans les taudis qui les entourent.
  • 7:48 - 7:51
    Jonas Bendiksen, un photographe très dynamique,
  • 7:51 - 7:53
    est venu me voir et m'a dit,
  • 7:53 - 7:56
    "Nous devons travailler sur ce phénomène et voici ma suggestion :
  • 7:56 - 7:59
    faisons le tour du monde et prenons en photo chaque petit taudis"
  • 7:59 - 8:02
    Et j'ai répondu : "Et bien, tu sais, ça risque d'être un peu ambitieux étant donné notre budget"
  • 8:02 - 8:04
    Alors au lieu de cela,
  • 8:04 - 8:07
    au lieu de partir et faire ce qui serait devenu
  • 8:07 - 8:09
    un genre de documentaire
  • 8:09 - 8:12
    où vous allez juste jeter un oeil et récolter des petits bouts de tout,
  • 8:12 - 8:15
    nous avons installé Jonas à Dharavi,
  • 8:15 - 8:17
    qui est un quartier de Mumbai, en Inde,
  • 8:17 - 8:19
    et nous l'avons laissé là-bas s'imprégner
  • 8:19 - 8:25
    du coeur et de l'esprit de cette zone caractéristique de la ville.
  • 8:26 - 8:28
    Le travail de Jonas n'a pas été de se contenter d'y aller et de jeter un regard superficiel
  • 8:28 - 8:31
    aux conditions horribles de ces endroits.
  • 8:31 - 8:34
    Il comprit que cette partie était un organe vivant et vital
  • 8:34 - 8:36
    du fonctionnement urbain tout entier.
  • 8:37 - 8:39
    En demeurant de manière sédentaire à un seul endroit,
  • 8:39 - 8:42
    Jonas a touché l'esprit intrinsèque
  • 8:42 - 8:44
    qui sous-tend cette communauté.
  • 8:46 - 8:48
    Et il l'a fait de manière remarquable.
  • 8:51 - 8:54
    Parfois, cependant, la seule manière de raconter une histoire se fait à l'aide d'une image stéréotypée.
  • 8:54 - 8:57
    Nous avons travaillé en collaboration avec le photographe sous marin Brian Skerry
  • 8:57 - 8:59
    et le journaliste photo Randy Olson
  • 8:59 - 9:02
    afin de travailler sur l'épuisement des ressources poissonnières.
  • 9:02 - 9:05
    Nous n'étions pas les premiers à travailler sur ce sujet,
  • 9:05 - 9:08
    mais les photos qu'ont prises Brian et Randy
  • 9:08 - 9:10
    figurent parmi les plus révélatrices car elles ont mis le doigt sur
  • 9:10 - 9:12
    le désastre à la fois sur l'homme et la nature d'une surexploitation de la pêche.
  • 9:12 - 9:14
    Ici, sur cette photo prise par Brian,
  • 9:14 - 9:17
    un requin qu'on dirait crucifié a été capturé
  • 9:17 - 9:19
    dans des filets au loin de Baja.
  • 9:19 - 9:22
    J'ai déjà vu des images acceptables de pêche accidentelle,
  • 9:22 - 9:24
    l'animal se retrouvant accidentellement capturé
  • 9:24 - 9:26
    alors que la pêche était destinée à d'autres espèces.
  • 9:26 - 9:28
    Mais ici, Brian a pris un angle de vue inédit
  • 9:28 - 9:31
    en se plaçant sous le bateau
  • 9:31 - 9:35
    lorsqu'ils jetèrent les déchets par dessus bord.
  • 9:37 - 9:39
    Et Brian a prit des risques encore plus grands
  • 9:39 - 9:41
    afin d'obtenir cette photo inédite
  • 9:41 - 9:43
    d'un filet de chalutier arrachant le fonds marins.
  • 9:46 - 9:48
    De retour sur la terre ferme, Randy Olson a photographié
  • 9:48 - 9:50
    un marché au poisson improvisé en Afrique,
  • 9:50 - 9:53
    où les restes de poissons capturés dans les filets étaient vendus à la population,
  • 9:53 - 9:56
    les parties les plus nobles ayant été envoyées en Europe.
  • 9:56 - 9:59
    Et ici en Chine, Randy a photographié un marché à la méduse.
  • 10:00 - 10:02
    Comme les ressources primaires se sont amenuisées,
  • 10:02 - 10:04
    la récolte se fait de plus en plus profondément dans les océans
  • 10:04 - 10:06
    et rapporte ce genre de source de protéines.
  • 10:06 - 10:09
    Ce procédé s'appelle la pêche à la chaîne alimentaire.
  • 10:09 - 10:11
    Mais il y a également des lueurs d'espoir,
  • 10:11 - 10:14
    et à chaque fois que l'on provoque l'événement sur de telles questions,
  • 10:14 - 10:16
    on ne fait pas juste y aller
  • 10:16 - 10:18
    et se contenter de regarder le problème.
  • 10:18 - 10:19
    Nous cherchons également des solutions.
  • 10:19 - 10:23
    Brian a photographié une réserve marine en Nouvelle Zélande
  • 10:23 - 10:25
    un endroit où la pêche à des fins commerciales avait été prohibée,
  • 10:25 - 10:29
    résultant ainsi au retour d'espèces surpêchées,
  • 10:29 - 10:32
    et avec elle une éventuelle solution à la question de la pêche durable.
  • 10:32 - 10:35
    La photographie peut aussi nous forcer à nous confronter
  • 10:35 - 10:38
    à des problématiques affligeantes et controversées.
  • 10:38 - 10:42
    James Nachtwey, qui a été encensé à TED l'année dernière,
  • 10:42 - 10:44
    a jeté un oeil au gouffre du système de santé
  • 10:44 - 10:47
    mis en place afin de suivre les soldats américains blessés qui reviennent d'Irak.
  • 10:47 - 10:50
    Cela ressemble à un tunnel où le soldat blessé entre par une extrêmité
  • 10:50 - 10:53
    et ressort chez lui par l'autre.
  • 10:53 - 10:55
    Jim a commencé sur les champs de bataille.
  • 10:55 - 10:59
    Ici, vous pouvez voir un technicien médical qui s'occupe d'un soldat blessé
  • 10:59 - 11:01
    sur le trajet en hélicoptère qui mène vers un hôpital de campagne.
  • 11:02 - 11:04
    Ici, nous sommes dans l'hôpital de campagne.
  • 11:04 - 11:07
    Le soldat sur la droite a le prénom de sa fille
  • 11:07 - 11:10
    tatoué sur son torse comme un rappel de son foyer.
  • 11:10 - 11:14
    De cet endroit, les soldats les plus gravement blessés sont rapatriés
  • 11:14 - 11:16
    en Allemagne où il retrouvent leur famille
  • 11:16 - 11:18
    pour la première fois.
  • 11:21 - 11:25
    Puis ils sont renvoyés aux Etats-Unis où ils effectuent leur convalescence dans des hôpitaux pour vétérans
  • 11:25 - 11:27
    comme ici à Walter Reed.
  • 11:27 - 11:29
    Et enfin, souvent appareillés de prothèses dernier cri,
  • 11:29 - 11:31
    ils sont expulsés du système de santé et tentent
  • 11:31 - 11:33
    de retrouver leur vie d'avant le front.
  • 11:33 - 11:36
    Jim a pris ce qui aurait pu être une banale histoire médicale
  • 11:36 - 11:40
    et lui a donné une dimension humaine qui a profondément touchée le coeur de nos lecteurs.
  • 11:42 - 11:44
    Ces histoires sont de merveilleux exemples
  • 11:44 - 11:46
    de la manière dont la photographie peut être exploitée
  • 11:46 - 11:49
    pour traiter des sujets les plus importants.
  • 11:49 - 11:51
    Mais il y a aussi des moments dans la vie où les photographes
  • 11:51 - 11:53
    qui sont, lorsqu'ils arrivent,
  • 11:53 - 11:55
    du pur bonheur.
  • 11:55 - 11:57
    Le photographe Paul Nicklin s'est rendu en Antarctique
  • 11:57 - 11:59
    afin de faire un reportage photo sur les léopards de mer.
  • 11:59 - 12:02
    Ils ont rarement été photographiés, en partie parce qu'ils sont considérés
  • 12:02 - 12:04
    comme étant parmi les plus dangereux prédateurs des océans.
  • 12:05 - 12:07
    En effet, une année plus tôt un chercheur
  • 12:07 - 12:09
    avait été entraîné par l'un d'entre eux dans les profondeurs et tué.
  • 12:09 - 12:11
    Vous pouvez donc imaginer que Paul était un peu hésitant
  • 12:11 - 12:13
    au moment de rentrer dans l'eau.
  • 12:14 - 12:17
    La principale occupation des phoques léopards est de manger des pingouins.
  • 12:17 - 12:19
    Vous connaissez "La marche de l'Empereur" ;
  • 12:19 - 12:21
    et bien là c'est "Le mâchage des Empereurs".
  • 12:21 - 12:23
    (Rires)
  • 12:24 - 12:27
    Ici un pingouin se rend au bord et regarde
  • 12:27 - 12:29
    si la voie est libre.
  • 12:29 - 12:32
    Et alors tous les pingouins se jettent à l'eau et s'en vont.
  • 12:35 - 12:37
    Puis Paul est entré dans l'eau.
  • 12:37 - 12:40
    Et il a avoué ne jamais avoir été réellement effrayé par
  • 12:40 - 12:42
    cette femelle qui s'approcha de lui.
  • 12:42 - 12:45
    Elle devait faire -c'est vraiment dommage car on ne peut pas le voir sur cette photo-
  • 12:45 - 12:47
    mais elle mesure 3,60m.
  • 12:47 - 12:49
    C'est donc un bel animal.
  • 12:50 - 12:51
    Et Paul a dit qu'il n'avait pas vraiment peur,
  • 12:51 - 12:54
    parce qu'elle était plus curieuse de le voir plutôt que menacée par lui.
  • 12:54 - 12:56
    Cette mâchoire grande ouverte sur la droite
  • 12:56 - 12:59
    était vraiment sa manière à elle de lui dire "Hé, regarde comme je suis énorme !"
  • 12:59 - 13:02
    ou "Dis donc, quelles grandes dents tu as!"
  • 13:02 - 13:03
    (Rires)
  • 13:03 - 13:05
    Puis Paul a pensé qu'elle avait eu simplement pitié de lui.
  • 13:05 - 13:09
    Selon elle, il y avait dans l'eau cette grande créature maladroite
  • 13:09 - 13:11
    qui pour des raisons qui lui étaient inconnues n'avait pas l'air intéressé
  • 13:11 - 13:13
    par la chasse aux pingouins.
  • 13:13 - 13:17
    Elle a alors commencé à lui rapporter des pingouins,
  • 13:17 - 13:20
    vivants et elle les plaçait devant lui.
  • 13:20 - 13:23
    Elle les relâchait et ils s'enfuyaient.
  • 13:23 - 13:25
    Et elle le regardait comme si elle se disait "Ben alors qu'est-ce que tu fais ?"
  • 13:25 - 13:28
    Elle repartait, les attrapait, les rapportait
  • 13:28 - 13:30
    et les relâchait devant lui.
  • 13:30 - 13:33
    Et elle réitéra cette action en boucle pendant deux jours
  • 13:33 - 13:35
    jusqu'à ce elle se sentit tellement frustrée par son attitude passive,
  • 13:35 - 13:38
    qu'elle décida de mettre les pingouins directement sur sa tête.
  • 13:38 - 13:40
    (Rires)
  • 13:40 - 13:43
    Ce qui donna cette magnifique photo.
  • 13:43 - 13:46
    (Rires)
  • 13:46 - 13:49
    Par la suite, Paul, a pensé qu'elle s'imaginait
  • 13:49 - 13:51
    qu'il ne survivrait jamais.
  • 13:51 - 13:54
    C'est elle un peu gonflée, vous voyez
  • 13:54 - 13:56
    soufflant dans une sorte de dégoût.
  • 13:56 - 13:58
    (Rires)
  • 13:58 - 14:01
    Et elle se désintéressa de lui pour retourner à ce qu'elle savait le mieux faire.
  • 14:01 - 14:03
    Paul est parvenu à photographier
  • 14:03 - 14:05
    une créature plutôt mystérieuse, inconnue,
  • 14:05 - 14:07
    et il n'est pas revenu qu'avec une série de photos,
  • 14:07 - 14:10
    mais aussi avec une expérience hors norme et une histoire fantastique.
  • 14:11 - 14:13
    C'est ce genre d'histoires,
  • 14:13 - 14:16
    celles qui transcendent le premier degré, le superficiel,
  • 14:16 - 14:18
    qui nous prouvent le pouvoir du journalisme photo.
  • 14:19 - 14:24
    Je crois profondément que la photographie crée un véritable lien avec les gens,
  • 14:24 - 14:27
    et qu'elle peut être exploitée de manière positive
  • 14:27 - 14:29
    pour comprendre les défis et les opportunités
  • 14:29 - 14:31
    qui attendent notre monde de nos jours.
  • 14:31 - 14:32
    Merci.
  • 14:32 - 14:36
    (Applaudissement)
Title:
Comment la photographie nous connecte par David Griffin
Speaker:
David Griffin
Description:

Directeur de la photographie pour National Geographic, David Griffin connaît le pouvoir que détient la photographie pour nous connecter à notre monde. Dans une intervention, illustrée de somptueuses images, il nous parle de la manière dont nous utilisons tous des photos pour raconter nos histoires.

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
14:36
Retired user added a translation

French subtitles

Revisions