Newton Aduaka reconte l'histoire d'Ezra
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0:00 - 0:03Je n'ai pas l'habitude de cet exercice, c'est très étrange pour moi.
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0:03 - 0:06Je suis d'habitude de l'autre côté du rideau,
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0:06 - 0:13et maintenant je ressens la pression que j'impose à mes acteurs... c'est vraiment dur.
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0:13 - 0:16L'intervenant précédent a, je trouve,
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0:16 - 0:22décrit de manière très juste le contexte dans lequel
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0:22 - 0:28j'ai commencé mon travail ; ce qui me meut, ainsi que mon sentiment du vide,
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0:28 - 0:34et ce désir de chercher une réponse aux questions fondamentales.
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0:34 - 0:39Mais le fait venir ici pour cette présentation me fait penser,
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0:39 - 0:47me fait penser à un sculpteur que j'aime beaucoup, Giacometti,
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0:47 - 0:52qui, après avoir vécu de nombreuses années en France,
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0:52 - 0:59et appris, étudié et travaillé, est rentré chez lui et quand on lui a demandé "Qu'avez-vous produit ?
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0:59 - 1:03Qu'avez-vous fait durant cette longue absence ?"
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1:03 - 1:06Et pour réponse, il a montré une poignée de petites figurines.
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1:06 - 1:11Et bien sûr ils ont réagi "C'est tout ce que vous avez fait de toutes ces années ?
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1:11 - 1:16Nous attendions des chefs d'oeuvre impressionnants, vous voyez..."
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1:16 - 1:22Mais ce qui m'a frappé, c'est lorsque j'ai compris que dans ces petites pièces
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1:22 - 1:28était le résultat de la quête de toute une vie d'homme, ses pensées, tout.
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1:28 - 1:30Simplement, à une échelle réduite, plus petite.
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1:30 - 1:32D'une certaine manière, c'est ce que je ressens.
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1:32 - 1:35J'ai l'impression de rentre à la maison
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1:35 - 1:39pour parler de ce que j'ai fait à l'étranger depuis maintenant 20 ans.
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1:39 - 1:45Je vais donc commencer par un avant-goût de ce qui m'a occupé.
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1:45 - 1:47Une poignée de films, pas grand chose -
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1:47 - 1:50deux long-métrages et une poignée de court-métrages.
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1:50 - 1:54Alors, on va commencer avec ce premier extrait.
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3:11 - 3:14Qu'est-ce que tu fais toute la journée ?
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3:15 - 3:17Je lis.
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3:17 - 3:19Tu ne t'ennuies pas ?
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3:19 - 3:22Et pourquoi t'as pas de boulot, d'abord ?
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3:22 - 3:24je suis retraité.
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3:24 - 3:26Et ?
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3:26 - 3:29Et donc j'ai fait ma part pour la Reine et pour le pays, et maintenant je travaille pour moi.
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3:29 - 3:31Non, maintenant tu zones comme un clochard toute la journée.
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3:31 - 3:34Parce que je fais ce que je veux ?
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3:34 - 3:36Écoute, la lecture n'a jamais nourri personne.
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3:36 - 3:38Et en particulier ne te fournit pas ton joint habituel.
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3:38 - 3:42Elle nourrit mon esprit et mon âme.
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3:42 - 3:49C'est une perte de temps de discuter avec toi, Marcus.
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3:49 - 3:51T'es un rappeur, n'est-ce pas ?
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3:51 - 3:52Ouais.
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3:52 - 3:53Un poète des temps modernes.
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3:53 - 3:54Ouais, on peut dire ça.
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3:54 - 3:56Et alors, tu parles de quoi ?
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3:56 - 3:58Qu'est-ce que tu veux dire ?
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3:58 - 4:00C'est simple. Tu rappes sur quoi ?
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4:00 - 4:02La vraie vie, man.
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4:02 - 4:03Quelle vraie vie ?
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4:03 - 4:05Ma putain de vraie vie.
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4:05 - 4:07Parle moi de ta vraie vie.
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4:07 - 4:11Le racisme, la récession, les gens comme moi qui n'ont jamais aucun répit.
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4:11 - 4:14Et quelles solutions tu proposes ? Je veux dire, le rôle d'un poète, ce n'est pas juste de...
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4:14 - 4:17La lutte contre le système. C'est simple. Faut dégager ces enculés.
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4:17 - 4:18Avec un AK-47 ?
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4:18 - 4:20Si j'en avais un, à fond !
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4:20 - 4:23Et combien de soldats as-tu recruté pour aller combattre avec toi ?
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4:23 - 4:26Oh Marcus, tu vois ce que je veux dire.
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4:26 - 4:28Quand un homme en est réduit à des insanités,
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4:28 - 4:32c'est le signe certain de son incapacité à s'exprimer.
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4:32 - 4:35Tu vois, tu commence à me faire chier maintenant.
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4:35 - 4:37Les Panthers.
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4:37 - 4:38Les Panthers ?
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4:38 - 4:42Des mecs qui bougeaient leur cul, et qui en avaient ras-le-bol de tous ces partisans du pouvoir blanc, du baratin des puissants,
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4:42 - 4:45et qui sont allé là-bas leur botter le cul à tous.
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4:45 - 4:49Trop classe, mec. J'ai vu le film. Top ! Ben quoi ?
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5:41 - 5:45(Applaudissements)
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5:45 - 5:50Newton Aduaka : Merci. Dans le premier de ces extraits,
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5:50 - 5:54j'ai tenté de capturer ce que le cinéma représente pour moi,
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5:54 - 5:56et mes origines, en terme de cinéma.
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5:56 - 6:01Dans le premier extrait, il y a cette jeune femme qui parle du Nigéria,
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6:01 - 6:04qui imagine qu'elle pourrait y être heureuse.
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6:04 - 6:07Ce sont les sentiments éprouvés par ceux qui sont loin de chez eux,
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6:07 - 6:10et c'est quelque chose que j'ai enduré, vous savez, et que je continue à endurer.
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6:10 - 6:13Je ne suis pas rentré chez moi depuis longtemps, environ cinq ans maintenant.
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6:13 - 6:15Je suis à l'étranger depuis 20 ans au total.
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6:17 - 6:20C'est donc vraiment sur une impulsion
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6:20 - 6:26que ce film a été tourné en 1997,
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6:26 - 6:30à l'époque de la dictature militaire d'Abacha,
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6:30 - 6:35la pire période de l'Histoire post-coloniale du Nigéria.
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6:35 - 6:37Et donc que cette fille ait ce type de rêves,
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6:37 - 6:41incarne la manière dont nous préservons le sens de nos origines.
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6:41 - 6:47C'est peut-être un peu romantique, mais je trouve ça très beau,
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6:47 - 6:51parce que nous avons tous besoin de quelque chose à quoi nous raccrocher,
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6:51 - 6:54particulièrement lorsqu'on vit dans une société où l'on se sent étranger.
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6:54 - 6:57Ceci nous emmène à l'extrait suivant, où le jeune homme
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6:57 - 7:03parle du manque de possibilités pour une personne noire en Europe.
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7:03 - 7:07Ce plafond de verre que nous connaissons tous, dont nous discutons tous, vous voyez.
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7:07 - 7:11Et aussi de son quotidien.
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7:11 - 7:13De nouveau, c'était mon - c'était moi qui parlait là,
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7:13 - 7:17à cette période du "multiculturalisme" au Royaume-Uni,
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7:17 - 7:20c'était le mot à la mode, et j'ai donc alors tenté d'exprimer
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7:20 - 7:24ce que signifiait ce multiculturalisme dans la réalité du quotidien.
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7:24 - 7:27Et ce qu'un enfant,
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7:27 - 7:30un enfant comme Jamie, le jeune adolescent, pensait,
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7:30 - 7:34avec toute cette colère accumulée en lui,
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7:34 - 7:36et qu'est-ce que devient tout ça ?
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7:36 - 7:38Ce que ça devient, c'est, bien sûr, de la violence,
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7:38 - 7:42qui est ce que l'on voit quand on s'intéresse aux ghettos,
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7:42 - 7:46quand on s'intéresse à South Central, à Los Angeles, ou à ce genre d'endroit.
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7:46 - 7:49Qui finalement, lorsqu'elle est canalisée, devient parfois -
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7:49 - 7:54- évolue et se manifeste dans des émeutes,
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7:54 - 7:58comme celles d'il y a deux ans, en France, où je vis,
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7:58 - 8:00qui ont choqué tout le monde, parce que les gens pensaient,
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8:00 - 8:02"Bon, la France est une société généreuse".
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8:02 - 8:05Mais j'ai vécu en Angleterre pendant 18 ans,
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8:05 - 8:08et en France depuis près de 4 ans, et en réalité,
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8:08 - 8:13j'ai l'impression d'avoir reculé de 20 ans en arrière, en vivant en France.
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8:13 - 8:16Maintenant le troisième extrait, qui soulève pour moi la question :
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8:16 - 8:19Que veut dire le cinéma pour toi ? Qu'est-ce que tu en fais ?
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8:19 - 8:27Il y a un jeune réalisateur hollywoodien, avec ses amis,
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8:27 - 8:30ses confrères cinéastes, qui discutent du sens que le cinéma a pour eux.
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8:30 - 8:34Ceci nous emmène à mon dernier extrait,
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8:34 - 8:36ce que le cinéma signifie pour moi.
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8:36 - 8:40Ma vie a commencé comme -- j'ai commencé ma vie en 1966,
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8:40 - 8:43quelques mois avant la guerre du Biafra, qui a duré 3 ans,
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8:43 - 8:453 années de guerre.
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8:45 - 8:48Et tout cela,
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8:48 - 8:54toute mon enfance, fait écho et nous amène au prochain extrait.
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9:04 - 9:07Vidéo : Onicha, c'est l'heure de partir à l'école avec ton frère.
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9:07 - 9:09Oui, maman.
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9:57 - 10:04Soldats, vous allez livrer une bataille,
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10:04 - 10:07vous devez donc être prêts à mourir.
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10:07 - 10:08Vous devez ?
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10:08 - 10:11Être prêts à mourir.
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10:11 - 10:17Le succès, le changement, ne peuvent venir que par le canon du fusil.
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10:17 - 10:19Le canon du fusil.
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10:19 - 10:20Voici le fusil.
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10:20 - 10:24Voici le fusil.
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10:24 - 10:26Voici un AK-47. Voici votre vie.
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10:26 - 10:32Voici votre vie. Voici... Voici... Voici votre vie.
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10:32 - 10:35Ils nous ont donné ces drogues spéciales. On les appelait les ampoules.
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10:35 - 10:37Des amphétamines.
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10:38 - 10:41Vienne la pluie, vienne le soleil, le soldat y va.
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10:41 - 10:44J'ai dit vienne la pluie, vienne le soleil, le soldat y va.
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10:44 - 10:46On est allé d'un village à l'autre -- trois villages.
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10:46 - 10:48Je ne me souviens plus comment nous sommes arrivés là.
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10:48 - 10:51On a marché et marché pendant deux jours.
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10:51 - 10:53On n'a pas mangé.
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10:53 - 10:57Il n'y avait rien à manger, juste un peu de riz.
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10:57 - 10:59Sans manger, j'étais malade.
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10:59 - 11:02Les injections nous faisaient perdre la tête.
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11:02 - 11:04Dieu nous pardonnera.
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11:04 - 11:07Il sait qu'on ne savait pas ce qu'on faisait. On ne savait pas !
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11:23 - 11:26Vous souvenez-vous du 6 janvier 1999 ?
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11:28 - 11:30Je ne me souviens pas.
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11:30 - 11:33Tu vas mourir ! Tu vas mourir ! (Hurlements)
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11:33 - 11:35Onicha : Ezra ! (Ezra : Onicha ! Onicha !)
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11:35 - 11:43♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
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11:43 - 11:45♫ Plus de problèmes ♫
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11:45 - 11:47Ils ont tué ma mère.
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11:47 - 11:49Ces fils de p... de Mandès.
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11:49 - 11:51(Cris)
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11:52 - 11:54Qui est-elle ?
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11:54 - 11:55Moi.
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11:55 - 11:56Pourquoi tu me donnes ça ?
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11:56 - 11:58Pour que t'arrêtes de me fixer comme ça.
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11:59 - 12:02Mon histoire est un peu compliquée.
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12:02 - 12:04Ca m'intéresse.
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12:04 - 12:06Mariam est enceinte.
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12:06 - 12:08Tu sais ce que tu es ? Un crocodile.
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12:08 - 12:10Grande gueule, petites pattes.
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12:13 - 12:15Devant Rufus, tu es Ezra le lâche.
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12:15 - 12:17Il ne prend pas soin de ses troupes.
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12:17 - 12:22Troupes, rendez les derniers honneurs. Salut !
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12:22 - 12:24Ouvre les yeux, Ezra.
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12:24 - 12:26Même un aveugle verrait les diamants finir dans sa poche.
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12:26 - 12:34♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
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12:35 - 12:37Faites sortir ce crétin !
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12:38 - 12:41Je comprends que tu prépares une grosse offensive ?
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12:41 - 12:42Ce doit être la mine.
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12:43 - 12:44Ta nana est là.
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12:44 - 12:48Bien joué, bien joué.
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12:49 - 12:51C'est pour ça que t'es là, non ?
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12:51 - 12:54Tu vas retourner au combat, n'est-ce pas ?
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12:54 - 13:01♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
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13:01 - 13:03♫ Plus de soucis ♫
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13:03 - 13:13♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
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13:13 - 13:16♫ Plus de soucis ♫
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13:16 - 13:19Debout ! Tout le monde debout ! Un barrage sur la route !
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13:19 - 13:22♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
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13:48 - 13:53Nous espérons qu'avec votre aide et celle d'autres personnes, cette commission
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13:53 - 13:58ira loin dans la compréhension des causes de la rébellion.
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13:58 - 14:00Et surtout commencera un processus de guérison, et finalement
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14:00 - 14:06mettra le point final à une terrible période de l'Histoire de ce pays.
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14:06 - 14:07Le début de l'espoir.
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14:07 - 14:11M. Ezra Gelehun, veuillez vous lever.
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14:19 - 14:24Déclarez vos noms et âge à la commission.
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14:24 - 14:26Je m'appelle Ezra Gelehun.
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14:26 - 14:30J'ai 15 ou 16 ans, je ne sais plus.
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14:30 - 14:35Demandez à ma soeur, c'est elle la sorcière, elle sait tout.
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14:35 - 14:4016 ans.
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14:40 - 14:43M. Gelehun, je tiens à vous rappelez que vous n'êtes pas jugé, ici,
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14:43 - 14:45pour des crimes que vous auriez commis.
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14:45 - 14:47Nous combattions pour notre liberté.
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14:47 - 14:50Si tuer en temps de guerre est un crime,
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14:50 - 14:54alors il vous faut poursuivre tous les soldats du monde.
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14:54 - 14:58La guerre est un crime, oui, mais ce n'est pas moi qui l'ai commencé.
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14:58 - 15:02Vous aussi êtes un Général à la retraite, n'est-ce pas ?
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15:02 - 15:04Oui, exact.
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15:04 - 15:06Alors vous aussi devez subir être jugé.
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15:06 - 15:10Notre gouvernement était corrompu.
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15:10 - 15:15Le manque d'éducation était leur moyen de contrôler le pouvoir.
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15:15 - 15:18Si je puis me permettre cette question : l'école est-elle payante dans votre pays ?
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15:18 - 15:23Non.
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15:23 - 15:25Vous êtes plus riches que nous.
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15:25 - 15:28Mais nous, on doit payer l'école.
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15:29 - 15:31Votre pays parle de démocratie.
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15:31 - 15:35mais il soutient des gouvernements corrompus comme le mien.
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15:35 - 15:38Pourquoi ? Parce que vous voulez nos diamants.
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15:38 - 15:42Demandez si une seule personne dans cette pièce a déjà vu un vrai diamant.
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15:42 - 15:44Non.
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15:44 - 15:50M. Gelehun, je tiens à vous rappeler que vous n'êtes pas jugé ici, aujourd'hui.
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15:50 - 15:51Vous n'êtes pas jugé.
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15:51 - 15:54Alors laissez-moi partir.
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15:54 - 15:57Je ne peux pas faire ça, mon garçon.
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15:57 - 15:59Alors vous êtes un menteur.
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15:59 - 16:01(Applaudissements)
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16:01 - 16:04NA : Merci. Très rapidement, ce que je voulais juste dire là,
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16:04 - 16:06c'est que tandis que nous faisons tous ces grands progrès,
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16:06 - 16:12ce que nous faisons, à mon sens -
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16:12 - 16:16je veux dire, l'Afrique doit avancer, mais elle doit également se souvenir,
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16:16 - 16:18afin que jamais cela ne recommence.
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16:18 - 16:19Merci.
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16:19 - 16:21Emeka Okafor : Merci, Newton.
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16:21 - 16:24(Applaudissements)
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16:24 - 16:28L'un des thèmes qui ressort très fortement
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16:28 - 16:38dans cet extrait que nous venons de voir, est ce sens du traumatisme psychologique
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16:38 - 16:43du jeune qui a interprété ce rôle d'enfant-soldat.
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16:43 - 16:47Et compte tenu de l'endroit d'où vous venez,
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16:47 - 16:53et quand on sait à quel point ce n'est pas pris aussi au sérieux que ce devrait l'être,
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16:53 - 16:57qu'auriez-vous à en dire ?
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16:57 - 17:00NA : Au cours de mes recherches, j'ai été -
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17:00 - 17:03j'ai vraiment passé un certain temps en Sierra Léone pour ces recherches.
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17:03 - 17:08Et j'ai rencontré - je me souviens de nombreux enfants-soldats,
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17:08 - 17:12des anciens combattants, comme ils aiment à être appelés.
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17:14 - 17:19J'ai rencontré des psychologues qui travaillent avec eux,
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17:19 - 17:22des psychiatres qui ont passé du temps avec eux,
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17:22 - 17:25des travailleurs sociaux, des membres d'ONG, tout le bazar.
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17:25 - 17:29Mais je me souviens, dans le vol de retour de mon dernier voyage là-bas,
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17:29 - 17:33je me souviens avoir fondu en larmes,
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17:33 - 17:39et m'être dit que si ces enfants, si n'importe quel enfant de l'Occident, du monde occidental,
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17:39 - 17:44avait enduré ne serait-ce qu'une seule journée comme celles que ces enfants ont enduré,
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17:44 - 17:50il serait suivi en thérapie pour le restant de ses jours.
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17:50 - 17:55Alors pour moi, de savoir qu'il y a tous ces enfants,
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17:55 - 17:58une génération entière, toute une génération d'enfants,
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17:58 - 18:05qui ont subi un tel traumatisme psychologique, de tels dégâts ...
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18:05 - 18:07et l'Afrique doit maintenant vivre avec.
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18:07 - 18:09C'est pour souligner qu'il faut en tenir compte,
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18:09 - 18:12quand on parle de tous ces grands progrès,
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18:12 - 18:14quand on annonce toutes ces grandes réussites.
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18:16 - 18:18Voici ce que je pense profondément.
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18:18 - 18:21EO : Merci encore d'avoir répondu à l'invitation de TED.
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18:21 - 18:23C'était très émouvant.
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18:23 - 18:24NA : Merci.
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18:24 - 18:25EO : Merci.
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18:25 - 18:26(Applaudissements)
- Title:
- Newton Aduaka reconte l'histoire d'Ezra
- Speaker:
- Newton Aduaka
- Description:
-
Le cinéaste Newton Aduaka présente des extraits de son second long-métrage puissant et lyrique, "Ezra", ou le parcours d'un enfant-soldat de Sierra Leone.
- Video Language:
- English
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDTalks
- Duration:
- 18:26