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Newton Aduaka reconte l'histoire d'Ezra

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    Je n'ai pas l'habitude de cet exercice, c'est très étrange pour moi.
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    Je suis d'habitude de l'autre côté du rideau,
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    et maintenant je ressens la pression que j'impose à mes acteurs... c'est vraiment dur.
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    L'intervenant précédent a, je trouve,
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    décrit de manière très juste le contexte dans lequel
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    j'ai commencé mon travail ; ce qui me meut, ainsi que mon sentiment du vide,
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    et ce désir de chercher une réponse aux questions fondamentales.
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    Mais le fait venir ici pour cette présentation me fait penser,
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    me fait penser à un sculpteur que j'aime beaucoup, Giacometti,
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    qui, après avoir vécu de nombreuses années en France,
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    et appris, étudié et travaillé, est rentré chez lui et quand on lui a demandé "Qu'avez-vous produit ?
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    Qu'avez-vous fait durant cette longue absence ?"
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    Et pour réponse, il a montré une poignée de petites figurines.
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    Et bien sûr ils ont réagi "C'est tout ce que vous avez fait de toutes ces années ?
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    Nous attendions des chefs d'oeuvre impressionnants, vous voyez..."
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    Mais ce qui m'a frappé, c'est lorsque j'ai compris que dans ces petites pièces
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    était le résultat de la quête de toute une vie d'homme, ses pensées, tout.
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    Simplement, à une échelle réduite, plus petite.
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    D'une certaine manière, c'est ce que je ressens.
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    J'ai l'impression de rentre à la maison
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    pour parler de ce que j'ai fait à l'étranger depuis maintenant 20 ans.
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    Je vais donc commencer par un avant-goût de ce qui m'a occupé.
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    Une poignée de films, pas grand chose -
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    deux long-métrages et une poignée de court-métrages.
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    Alors, on va commencer avec ce premier extrait.
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    Qu'est-ce que tu fais toute la journée ?
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    Je lis.
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    Tu ne t'ennuies pas ?
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    Et pourquoi t'as pas de boulot, d'abord ?
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    je suis retraité.
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    Et ?
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    Et donc j'ai fait ma part pour la Reine et pour le pays, et maintenant je travaille pour moi.
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    Non, maintenant tu zones comme un clochard toute la journée.
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    Parce que je fais ce que je veux ?
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    Écoute, la lecture n'a jamais nourri personne.
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    Et en particulier ne te fournit pas ton joint habituel.
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    Elle nourrit mon esprit et mon âme.
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    C'est une perte de temps de discuter avec toi, Marcus.
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    T'es un rappeur, n'est-ce pas ?
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    Ouais.
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    Un poète des temps modernes.
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    Ouais, on peut dire ça.
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    Et alors, tu parles de quoi ?
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    Qu'est-ce que tu veux dire ?
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    C'est simple. Tu rappes sur quoi ?
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    La vraie vie, man.
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    Quelle vraie vie ?
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    Ma putain de vraie vie.
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    Parle moi de ta vraie vie.
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    Le racisme, la récession, les gens comme moi qui n'ont jamais aucun répit.
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    Et quelles solutions tu proposes ? Je veux dire, le rôle d'un poète, ce n'est pas juste de...
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    La lutte contre le système. C'est simple. Faut dégager ces enculés.
  • 4:17 - 4:18
    Avec un AK-47 ?
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    Si j'en avais un, à fond !
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    Et combien de soldats as-tu recruté pour aller combattre avec toi ?
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    Oh Marcus, tu vois ce que je veux dire.
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    Quand un homme en est réduit à des insanités,
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    c'est le signe certain de son incapacité à s'exprimer.
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    Tu vois, tu commence à me faire chier maintenant.
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    Les Panthers.
  • 4:37 - 4:38
    Les Panthers ?
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    Des mecs qui bougeaient leur cul, et qui en avaient ras-le-bol de tous ces partisans du pouvoir blanc, du baratin des puissants,
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    et qui sont allé là-bas leur botter le cul à tous.
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    Trop classe, mec. J'ai vu le film. Top ! Ben quoi ?
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    (Applaudissements)
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    Newton Aduaka : Merci. Dans le premier de ces extraits,
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    j'ai tenté de capturer ce que le cinéma représente pour moi,
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    et mes origines, en terme de cinéma.
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    Dans le premier extrait, il y a cette jeune femme qui parle du Nigéria,
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    qui imagine qu'elle pourrait y être heureuse.
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    Ce sont les sentiments éprouvés par ceux qui sont loin de chez eux,
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    et c'est quelque chose que j'ai enduré, vous savez, et que je continue à endurer.
  • 6:10 - 6:13
    Je ne suis pas rentré chez moi depuis longtemps, environ cinq ans maintenant.
  • 6:13 - 6:15
    Je suis à l'étranger depuis 20 ans au total.
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    C'est donc vraiment sur une impulsion
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    que ce film a été tourné en 1997,
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    à l'époque de la dictature militaire d'Abacha,
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    la pire période de l'Histoire post-coloniale du Nigéria.
  • 6:35 - 6:37
    Et donc que cette fille ait ce type de rêves,
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    incarne la manière dont nous préservons le sens de nos origines.
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    C'est peut-être un peu romantique, mais je trouve ça très beau,
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    parce que nous avons tous besoin de quelque chose à quoi nous raccrocher,
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    particulièrement lorsqu'on vit dans une société où l'on se sent étranger.
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    Ceci nous emmène à l'extrait suivant, où le jeune homme
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    parle du manque de possibilités pour une personne noire en Europe.
  • 7:03 - 7:07
    Ce plafond de verre que nous connaissons tous, dont nous discutons tous, vous voyez.
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    Et aussi de son quotidien.
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    De nouveau, c'était mon - c'était moi qui parlait là,
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    à cette période du "multiculturalisme" au Royaume-Uni,
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    c'était le mot à la mode, et j'ai donc alors tenté d'exprimer
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    ce que signifiait ce multiculturalisme dans la réalité du quotidien.
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    Et ce qu'un enfant,
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    un enfant comme Jamie, le jeune adolescent, pensait,
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    avec toute cette colère accumulée en lui,
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    et qu'est-ce que devient tout ça ?
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    Ce que ça devient, c'est, bien sûr, de la violence,
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    qui est ce que l'on voit quand on s'intéresse aux ghettos,
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    quand on s'intéresse à South Central, à Los Angeles, ou à ce genre d'endroit.
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    Qui finalement, lorsqu'elle est canalisée, devient parfois -
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    - évolue et se manifeste dans des émeutes,
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    comme celles d'il y a deux ans, en France, où je vis,
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    qui ont choqué tout le monde, parce que les gens pensaient,
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    "Bon, la France est une société généreuse".
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    Mais j'ai vécu en Angleterre pendant 18 ans,
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    et en France depuis près de 4 ans, et en réalité,
  • 8:08 - 8:13
    j'ai l'impression d'avoir reculé de 20 ans en arrière, en vivant en France.
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    Maintenant le troisième extrait, qui soulève pour moi la question :
  • 8:16 - 8:19
    Que veut dire le cinéma pour toi ? Qu'est-ce que tu en fais ?
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    Il y a un jeune réalisateur hollywoodien, avec ses amis,
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    ses confrères cinéastes, qui discutent du sens que le cinéma a pour eux.
  • 8:30 - 8:34
    Ceci nous emmène à mon dernier extrait,
  • 8:34 - 8:36
    ce que le cinéma signifie pour moi.
  • 8:36 - 8:40
    Ma vie a commencé comme -- j'ai commencé ma vie en 1966,
  • 8:40 - 8:43
    quelques mois avant la guerre du Biafra, qui a duré 3 ans,
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    3 années de guerre.
  • 8:45 - 8:48
    Et tout cela,
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    toute mon enfance, fait écho et nous amène au prochain extrait.
  • 9:04 - 9:07
    Vidéo : Onicha, c'est l'heure de partir à l'école avec ton frère.
  • 9:07 - 9:09
    Oui, maman.
  • 9:57 - 10:04
    Soldats, vous allez livrer une bataille,
  • 10:04 - 10:07
    vous devez donc être prêts à mourir.
  • 10:07 - 10:08
    Vous devez ?
  • 10:08 - 10:11
    Être prêts à mourir.
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    Le succès, le changement, ne peuvent venir que par le canon du fusil.
  • 10:17 - 10:19
    Le canon du fusil.
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    Voici le fusil.
  • 10:20 - 10:24
    Voici le fusil.
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    Voici un AK-47. Voici votre vie.
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    Voici votre vie. Voici... Voici... Voici votre vie.
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    Ils nous ont donné ces drogues spéciales. On les appelait les ampoules.
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    Des amphétamines.
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    Vienne la pluie, vienne le soleil, le soldat y va.
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    J'ai dit vienne la pluie, vienne le soleil, le soldat y va.
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    On est allé d'un village à l'autre -- trois villages.
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    Je ne me souviens plus comment nous sommes arrivés là.
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    On a marché et marché pendant deux jours.
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    On n'a pas mangé.
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    Il n'y avait rien à manger, juste un peu de riz.
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    Sans manger, j'étais malade.
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    Les injections nous faisaient perdre la tête.
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    Dieu nous pardonnera.
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    Il sait qu'on ne savait pas ce qu'on faisait. On ne savait pas !
  • 11:23 - 11:26
    Vous souvenez-vous du 6 janvier 1999 ?
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    Je ne me souviens pas.
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    Tu vas mourir ! Tu vas mourir ! (Hurlements)
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    Onicha : Ezra ! (Ezra : Onicha ! Onicha !)
  • 11:35 - 11:43
    ♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
  • 11:43 - 11:45
    ♫ Plus de problèmes ♫
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    Ils ont tué ma mère.
  • 11:47 - 11:49
    Ces fils de p... de Mandès.
  • 11:49 - 11:51
    (Cris)
  • 11:52 - 11:54
    Qui est-elle ?
  • 11:54 - 11:55
    Moi.
  • 11:55 - 11:56
    Pourquoi tu me donnes ça ?
  • 11:56 - 11:58
    Pour que t'arrêtes de me fixer comme ça.
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    Mon histoire est un peu compliquée.
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    Ca m'intéresse.
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    Mariam est enceinte.
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    Tu sais ce que tu es ? Un crocodile.
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    Grande gueule, petites pattes.
  • 12:13 - 12:15
    Devant Rufus, tu es Ezra le lâche.
  • 12:15 - 12:17
    Il ne prend pas soin de ses troupes.
  • 12:17 - 12:22
    Troupes, rendez les derniers honneurs. Salut !
  • 12:22 - 12:24
    Ouvre les yeux, Ezra.
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    Même un aveugle verrait les diamants finir dans sa poche.
  • 12:26 - 12:34
    ♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
  • 12:35 - 12:37
    Faites sortir ce crétin !
  • 12:38 - 12:41
    Je comprends que tu prépares une grosse offensive ?
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    Ce doit être la mine.
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    Ta nana est là.
  • 12:44 - 12:48
    Bien joué, bien joué.
  • 12:49 - 12:51
    C'est pour ça que t'es là, non ?
  • 12:51 - 12:54
    Tu vas retourner au combat, n'est-ce pas ?
  • 12:54 - 13:01
    ♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
  • 13:01 - 13:03
    ♫ Plus de soucis ♫
  • 13:03 - 13:13
    ♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
  • 13:13 - 13:16
    ♫ Plus de soucis ♫
  • 13:16 - 13:19
    Debout ! Tout le monde debout ! Un barrage sur la route !
  • 13:19 - 13:22
    ♫ On n'a pas besoin de plus de problèmes ♫
  • 13:48 - 13:53
    Nous espérons qu'avec votre aide et celle d'autres personnes, cette commission
  • 13:53 - 13:58
    ira loin dans la compréhension des causes de la rébellion.
  • 13:58 - 14:00
    Et surtout commencera un processus de guérison, et finalement
  • 14:00 - 14:06
    mettra le point final à une terrible période de l'Histoire de ce pays.
  • 14:06 - 14:07
    Le début de l'espoir.
  • 14:07 - 14:11
    M. Ezra Gelehun, veuillez vous lever.
  • 14:19 - 14:24
    Déclarez vos noms et âge à la commission.
  • 14:24 - 14:26
    Je m'appelle Ezra Gelehun.
  • 14:26 - 14:30
    J'ai 15 ou 16 ans, je ne sais plus.
  • 14:30 - 14:35
    Demandez à ma soeur, c'est elle la sorcière, elle sait tout.
  • 14:35 - 14:40
    16 ans.
  • 14:40 - 14:43
    M. Gelehun, je tiens à vous rappelez que vous n'êtes pas jugé, ici,
  • 14:43 - 14:45
    pour des crimes que vous auriez commis.
  • 14:45 - 14:47
    Nous combattions pour notre liberté.
  • 14:47 - 14:50
    Si tuer en temps de guerre est un crime,
  • 14:50 - 14:54
    alors il vous faut poursuivre tous les soldats du monde.
  • 14:54 - 14:58
    La guerre est un crime, oui, mais ce n'est pas moi qui l'ai commencé.
  • 14:58 - 15:02
    Vous aussi êtes un Général à la retraite, n'est-ce pas ?
  • 15:02 - 15:04
    Oui, exact.
  • 15:04 - 15:06
    Alors vous aussi devez subir être jugé.
  • 15:06 - 15:10
    Notre gouvernement était corrompu.
  • 15:10 - 15:15
    Le manque d'éducation était leur moyen de contrôler le pouvoir.
  • 15:15 - 15:18
    Si je puis me permettre cette question : l'école est-elle payante dans votre pays ?
  • 15:18 - 15:23
    Non.
  • 15:23 - 15:25
    Vous êtes plus riches que nous.
  • 15:25 - 15:28
    Mais nous, on doit payer l'école.
  • 15:29 - 15:31
    Votre pays parle de démocratie.
  • 15:31 - 15:35
    mais il soutient des gouvernements corrompus comme le mien.
  • 15:35 - 15:38
    Pourquoi ? Parce que vous voulez nos diamants.
  • 15:38 - 15:42
    Demandez si une seule personne dans cette pièce a déjà vu un vrai diamant.
  • 15:42 - 15:44
    Non.
  • 15:44 - 15:50
    M. Gelehun, je tiens à vous rappeler que vous n'êtes pas jugé ici, aujourd'hui.
  • 15:50 - 15:51
    Vous n'êtes pas jugé.
  • 15:51 - 15:54
    Alors laissez-moi partir.
  • 15:54 - 15:57
    Je ne peux pas faire ça, mon garçon.
  • 15:57 - 15:59
    Alors vous êtes un menteur.
  • 15:59 - 16:01
    (Applaudissements)
  • 16:01 - 16:04
    NA : Merci. Très rapidement, ce que je voulais juste dire là,
  • 16:04 - 16:06
    c'est que tandis que nous faisons tous ces grands progrès,
  • 16:06 - 16:12
    ce que nous faisons, à mon sens -
  • 16:12 - 16:16
    je veux dire, l'Afrique doit avancer, mais elle doit également se souvenir,
  • 16:16 - 16:18
    afin que jamais cela ne recommence.
  • 16:18 - 16:19
    Merci.
  • 16:19 - 16:21
    Emeka Okafor : Merci, Newton.
  • 16:21 - 16:24
    (Applaudissements)
  • 16:24 - 16:28
    L'un des thèmes qui ressort très fortement
  • 16:28 - 16:38
    dans cet extrait que nous venons de voir, est ce sens du traumatisme psychologique
  • 16:38 - 16:43
    du jeune qui a interprété ce rôle d'enfant-soldat.
  • 16:43 - 16:47
    Et compte tenu de l'endroit d'où vous venez,
  • 16:47 - 16:53
    et quand on sait à quel point ce n'est pas pris aussi au sérieux que ce devrait l'être,
  • 16:53 - 16:57
    qu'auriez-vous à en dire ?
  • 16:57 - 17:00
    NA : Au cours de mes recherches, j'ai été -
  • 17:00 - 17:03
    j'ai vraiment passé un certain temps en Sierra Léone pour ces recherches.
  • 17:03 - 17:08
    Et j'ai rencontré - je me souviens de nombreux enfants-soldats,
  • 17:08 - 17:12
    des anciens combattants, comme ils aiment à être appelés.
  • 17:14 - 17:19
    J'ai rencontré des psychologues qui travaillent avec eux,
  • 17:19 - 17:22
    des psychiatres qui ont passé du temps avec eux,
  • 17:22 - 17:25
    des travailleurs sociaux, des membres d'ONG, tout le bazar.
  • 17:25 - 17:29
    Mais je me souviens, dans le vol de retour de mon dernier voyage là-bas,
  • 17:29 - 17:33
    je me souviens avoir fondu en larmes,
  • 17:33 - 17:39
    et m'être dit que si ces enfants, si n'importe quel enfant de l'Occident, du monde occidental,
  • 17:39 - 17:44
    avait enduré ne serait-ce qu'une seule journée comme celles que ces enfants ont enduré,
  • 17:44 - 17:50
    il serait suivi en thérapie pour le restant de ses jours.
  • 17:50 - 17:55
    Alors pour moi, de savoir qu'il y a tous ces enfants,
  • 17:55 - 17:58
    une génération entière, toute une génération d'enfants,
  • 17:58 - 18:05
    qui ont subi un tel traumatisme psychologique, de tels dégâts ...
  • 18:05 - 18:07
    et l'Afrique doit maintenant vivre avec.
  • 18:07 - 18:09
    C'est pour souligner qu'il faut en tenir compte,
  • 18:09 - 18:12
    quand on parle de tous ces grands progrès,
  • 18:12 - 18:14
    quand on annonce toutes ces grandes réussites.
  • 18:16 - 18:18
    Voici ce que je pense profondément.
  • 18:18 - 18:21
    EO : Merci encore d'avoir répondu à l'invitation de TED.
  • 18:21 - 18:23
    C'était très émouvant.
  • 18:23 - 18:24
    NA : Merci.
  • 18:24 - 18:25
    EO : Merci.
  • 18:25 - 18:26
    (Applaudissements)
Title:
Newton Aduaka reconte l'histoire d'Ezra
Speaker:
Newton Aduaka
Description:

Le cinéaste Newton Aduaka présente des extraits de son second long-métrage puissant et lyrique, "Ezra", ou le parcours d'un enfant-soldat de Sierra Leone.

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
18:26
valerie osouf added a translation

French subtitles

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