Les cinq lois de la cybersécurité | Nick Espinosa | TEDxFondduLac

Un expert en cybersécurité et en infrastructure de réseau, Nick Espinosa a conseillé des clients allant de petites entreprises à des entreprises du Fortune 100. Nick a fondé Windy City Networks en 1998, à l'âge de 19 ans. Sa compagnie a été rachetée par BSSi2 en 2013, et il est devenu leur directeur informatique. En 2015, il a créé Security Fanatics, qui crée des stratégies de cyberdéfense sur mesure pour des compagnies de taille moyenne à grande.
Un conférencier reconnu nationalement, un membre du Conseil Technologique de Forbes, un chroniqueur régulier dans Forbes, un membre du conseil consultatif du Centre pour la Cybersécurité et la Sécurité de l'Information de l’université Roosevelt et de Bits N'Bytes Cybersecurity Education, un co-auteur primé du bestseller « Easy Prey » [« Proie facile »], et animateur de l’émission de radio « The Deep Dive » [« En profondeur »] sur 101.3FM WHIW, Nick est connu comme l'un des leaders d'opinion de son industrie et recherché pour ses conseils sur le futur de la technologie et la manière dont ça va impacter les entreprises et les consommateurs.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

Je vous demande de réfléchir un moment

au fait qu’il y a environ 6 900 langages
parlés sur notre planète tous les jours,

et ces milliers de langages
servent à des milliers de cultures,

de la plus petite communauté
au plus grand continent.

Mais même avec une telle diversité
parmi la population mondiale,

nous avons d’autres langages
et méthodes de communication

que tout le monde peut comprendre.

Par exemple, il y a les mathématiques.

Si j’ai une pomme et qu’on me donne
une autre pomme, j’ai deux pommes.

Tout le monde peut
comprendre ça sans difficulté.

Aujourd’hui, la culture la plus répandue
est celle de l’utilisateur d’Internet.

Sur 7,6 milliards d’êtres humains,

3,6 milliards d’entre nous
utilisent Internet

et communiquent entre eux
et avec des institutions tous les jours.

Donc un autre langage
que nous parlons tous,

ce sont les codes de communication

d’Internet et des réseaux sociaux
qui nous connectent ensemble –

et les émojis, n’oublions pas les émojis.

(Rires)

Mais ce que notre culture Internet
a tendance à manquer,

c'est d'une vraie compréhension

de la cybersécurité et
des menaces informatiques.

En dehors des informaticiens comme moi,

la plupart des gens ne comprennent pas
ce langage, celui des Nerds.

Mon travail, c’est d’être le meilleur
traducteur de Nerd à Français possible

pour aider les gens à naviguer
sur Internet en toute sécurité.

Sans plus attendre, voici
mes cinq lois de la cybersécurité

que j’ai créées précisément dans ce but.

Loi numéro un :

Si vous laissez des failles,
elles seront exploitées.

Pas d’exception.

Dites-vous que
quand la première banque a été créée,

il y a eu au moins une personne
qui s’est dit : « Je veux la dévaliser. »

Dans le monde moderne,

depuis la découverte
du premier bug informatique,

des hackers, bons ou mauvais, ont essayé

de pirater des systèmes informatiques,

des programmes, ou même
notre société en général.

Réfléchissez-y une seconde.

Il y a des gens qui vont
littéralement essayer de pirater

tout ce qu’ils peuvent pirater.

Ça peut être quelque chose de simple,

par exemple trouver comment
recouvrir sa plaque d’immatriculation

pour ne pas payer un péage automatique

ou ça peut être plus complexe,

comme infecter un réseau informatique

pour planter un programme
d’armes nucléaires illégal,

comme c’est arrivé dans les années 2000.

Le piratage de tout et n’importe quoi

est devenu tellement commun que
nous avons même inventé un nom pour ça :

le piratage de la vie.

Maintenant, loi numéro deux :

Rien n’est infaillible.

Rien n'est totalement sécurisé,

il n’y a rien qui ne soit pas piratable.

Il y a eu une série de piratages majeurs

de compagnies qui dépensent des millions
tous les ans en stratégie de cyberdéfense.

Des compagnies de grande distribution
aux compagnies d’assurance santé,

ces grosses corporations ont
des millions d'informations

sur tout le monde aux États-Unis

et doivent obéir à de nombreuses lois

sur la protection des données.

Et ça leur arrive quand même.

Et il y a beaucoup d’autres exemples
moins connus de cette loi.

Pendant des décennies,

nous avons présumé que
nos ordinateurs étaient sécurisés,

qu’ils faisaient juste
ce qu’ils étaient censés faire.

Au début de l’année 2018, on a découvert

que ces bêtes de somme technologiques
contenaient en fait de nombreuses failles

qui permettraient à un hacker
de nous causer à tous des problèmes.

Donc la loi numéro deux est vraiment
incontournable pour tout le monde.

Avant que nous passions à la loi suivante,
je veux que vous cherchiez tous

sous vos sièges quelque chose
que mon équipe y a déposé.

Si vous le pouvez.

Très bien.

Quelqu’un a trouvé quelque chose ?

Non ? Très bien. Vous pouvez arrêter.
Vous pouvez arrêter.

(Rires)

Passons à la loi numéro trois :

Les humains font confiance
même quand ils ne devraient pas.

(Rires)

Je suis désolé de vous avoir utilisés,

mais vous avez très bien
prouvé ce que je dis.

La confiance, franchement, c’est nul.

Bien sûr, nous en avons besoin.

Nous ne pouvons pas avoir de société sans.

Nous avons des attentes positives
de la technologie

et de ceux qui nous aident à l’utiliser.

Nous nous attendons
à ce que la lumière s'allume

quand nous poussons l'interrupteur.

Nous nous attendons à ce que le garagiste

répare notre voiture
et ne nous arnaque pas.

Mais nous devons remettre en cause

l’infrastructure technologique
et les gens en ligne.

C’est notre plus grande faille
en ce qui concerne la cybersécurité.

Parce qu’ils font confiance,
des gens se font hameçonner en ligne.

Ils croient que l’anti-virus à 20$
qu'ils ont acheté

va transformer leur ordinateur
en forteresse, mais c’est faux.

Ils croient que le formulaire
qu’ils complètent est légitime,

mais pas toujours.

Ça peut sembler bizarre de dire
que nous devons combattre la confiance,

mais il le faut si nous voulons résister
le piratage qui arrive constamment.

Nous en venons à la loi numéro quatre :

Chaque innovation ouvre la porte
à de nouvelles formes d’exploitations.

Le monde regorge de personnes brillantes :

Alexander Graham Bell
a inventé le téléphone

qui a rendu le monde beaucoup plus petit.

Bill Gates a créé un système
d’exploitation informatique mondial

qui a réuni l’humanité
sur un même plan technologique.

Mark Zuckerberg a créé un réseau social

utilisé par des milliards d’entre nous
pour partager nos vies.

Mais toutes ces innovations

comportent des risques.

Nous vivons à l’ère
de l’Internet des Objets IdO,

qui a rendu nos vies un peu plus faciles.

Des produits innovants
sont inventés tous les jours

pour faciliter notre vie quotidienne,
notre conduite,

ou même améliorer notre santé.

Mais l’un des exemples majeurs
de l’exploitation de l’innovation

est le piratage de l’IdO.

En 2016, un virus appelé Mirai a infecté
des millions d’objets connectés

et les a retournés contre certaines cibles

dans ce qui fut une des plus
volumineuses attaques jamais vues.

Alors que de merveilleuses nouvelles
technologies continuent d’être créées,

nous ne devons pas oublier
ce que dit la loi numéro quatre.

Et finalement, la loi numéro cinq :

Si vous avez un doute,
tenez-vous en a la loi numéro un :

si vous laissez des failles,
elles seront exploitées.

Pas d’exception.

Il n’y a vraiment pas d’échappatoire.

Tous les problèmes
concernant la cybersécurité

proviennent d’une faille.

Si nous oublions ça,
nous cherchons vraiment les problèmes.

Si nous voulons
nous défendre efficacement,

nous devons comprendre que c’est la nature
humaine qui rend ces lois éternelles.

C’est quand on commence à penser comme
un hacker qu’on peut les arrêter.

Donc voici notre nouveau langage commun

qui, je l’espère, nous aidera
à naviguer en toute sécurité.

Merci.

(Applaudissements)