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Les États-Unis devraient être une superpuissance qui fait ça

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    Quand on vient à TEDx,
    on réfléchit à la technologie,
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    à un monde qui change,
    où l'innovation est partout.
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    On pense aux voitures sans conducteur.
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    On ne parle que de ces voitures
    en ce moment.
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    J'adore le concept de voiture
    sans conducteur,
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    mais quand j'en essaie une,
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    je veux qu'elle aille lentement.
  • 0:20 - 0:25
    Je veux pouvoir utiliser le volant
    et les freins, juste au cas où.
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    Un bus sans conducteur ? Non merci.
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    Je ne veux pas d'un avion sans pilote.
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    Et un monde sans pilote ?
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    Je vous demande ça
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    parce que c'est de plus en plus vrai.
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    Ce n'est pas censé être le cas.
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    Nous sommes numéro 1.
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    Les États-Unis sont au volant !
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    Depuis des générations,
    américanisation et mondialisation
  • 0:57 - 1:00
    sont une seule et même chose.
  • 1:00 - 1:04
    Pas vrai ? Que ce soit
    l'Organisation Mondiale du Commerce,
  • 1:04 - 1:06
    le FMI, la Banque mondiale,
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    les accords monétaires de Bretton Woods,
  • 1:08 - 1:10
    ce sont des institutions américaines.
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    Nos valeurs, nos amis, nos alliés,
    notre argent, nos principes :
  • 1:15 - 1:18
    voilà comment fonctionnait le monde.
  • 1:18 - 1:23
    C'est intéressant, si vous voulez savoir
    à quoi ressemblent les États-Unis,
  • 1:23 - 1:24
    ils ressemblent à ça.
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    C'est la vision que nous avons
    du fonctionnement du monde.
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    On déroule le tapis rouge
    au Président Obama
  • 1:31 - 1:32
    à sa descente d'Air Force One,
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    et tout va bien, on est très contents.
  • 1:35 - 1:39
    Vous avez vu le voyage d’État en Chine
    la semaine dernière
  • 1:39 - 1:41
    et le G20 ?
  • 1:41 - 1:43
    Oh là là ! Pas vrai ?
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    Voici notre arrivée
  • 1:45 - 1:48
    pour la rencontre la plus importante
    entre dirigeants mondiaux en Chine.
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    Le conseiller en matière de sécurité
    nationale jurait comme un charretier
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    sur le tarmac.
  • 1:54 - 1:55
    Pas de tapis rouge.
  • 1:55 - 1:58
    Il est sorti par l'arrière de l'avion
  • 1:58 - 2:01
    avec les journalistes et tous les autres.
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    Et plus tard, pendant le G20,
  • 2:04 - 2:05
    voilà Obama.
  • 2:06 - 2:08
    (Rires)
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    Salut, George.
  • 2:09 - 2:11
    Salut, Norman.
  • 2:12 - 2:16
    On dirait qu'ils vont
    se bouffer le nez, pas vrai ?
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    Et ça a été le cas, pendant 90 minutes,
    ils ont parlé de la Syrie.
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    Poutine ne voulait parler que de ça.
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    C'est lui qui décide, de plus en plus.
  • 2:23 - 2:26
    Il est prêt à s'investir là-bas.
  • 2:26 - 2:30
    Il n'y a pas grande affinité
    ou confiance mutuelle
  • 2:30 - 2:33
    mais les Américains
    ne lui dictent pas ce qu'il a à faire.
  • 2:33 - 2:35
    Et quand les 20 dirigeants
    se sont réunis ?
  • 2:35 - 2:37
    On se dit qu'à ce moment-là,
  • 2:37 - 2:39
    les Américains
    font leur part du boulot.
  • 2:39 - 2:41
    Aïe.
  • 2:41 - 2:42
    (Rires)
  • 2:44 - 2:47
    Tout a l'air d'aller pour Xi Jinping.
  • 2:47 - 2:49
    Angela Merkel a, comme toujours,
  • 2:49 - 2:51
    cette expression sur le visage.
  • 2:51 - 2:54
    Mais Poutine est en train
    de donner des ordres à Erdogan
  • 2:54 - 2:59
    et Obama a l'air de se dire :
    « Que se passe-t-il là-bas ? »
  • 3:00 - 3:03
    Et le problème, c'est que ce n'est pas
    un monde de G20,
  • 3:03 - 3:04
    le problème c'est que
  • 3:04 - 3:07
    c'est un monde G-zéro
    dans lequel nous vivons.
  • 3:07 - 3:12
    C'est un monde où
    aucun pays individuel ni alliance
  • 3:12 - 3:15
    ne peut faire face aux exigences
    d'un leadership mondial.
  • 3:15 - 3:17
    Le G20 ne fonctionne pas,
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    le G7, et tous nos amis, tout ça,
    c'est de l'histoire ancienne.
  • 3:22 - 3:24
    Donc, la mondialisation se poursuit.
  • 3:24 - 3:28
    Biens, services, personnes et capitaux
    se déplacent au-delà des frontières
  • 3:28 - 3:30
    à une rapidité jamais vue,
  • 3:30 - 3:33
    mais ce n'est pas le cas
    de l'américanisation du monde.
  • 3:34 - 3:35
    Maintenant que j'ai démontré ça,
  • 3:35 - 3:38
    je veux parler de deux autres questions.
  • 3:38 - 3:42
    Je vais parler des implications
    de cet état de fait
  • 3:42 - 3:43
    pour le monde entier.
  • 3:43 - 3:45
    J'en ferai le tour.
  • 3:45 - 3:46
    Ensuite, je parlerai
  • 3:46 - 3:49
    de ce qu'on pense ici,
  • 3:49 - 3:53
    aux États-Unis et à New York.
  • 3:53 - 3:55
    Quelles implications,
    et pourquoi en sommes-nous là ?
  • 3:55 - 3:57
    Nous en sommes là
  • 3:57 - 4:00
    parce que nous, les États-Unis,
  • 4:00 - 4:04
    nous avons dépensé 2000 milliards de $
    pour les guerres d'Irak et d'Afghanistan,
  • 4:04 - 4:05
    qui ont été des échecs.
  • 4:06 - 4:07
    Nous ne voulons plus faire ça.
  • 4:07 - 4:11
    Une grande part de nos classes
    moyennes et ouvrières
  • 4:11 - 4:15
    ont le sentiment que la mondialisation
    ne leur a pas profité,
  • 4:15 - 4:17
    alors elles n'y tiennent pas plus que ça.
  • 4:18 - 4:20
    Et nous avons eu
    une révolution énergétique
  • 4:20 - 4:23
    qui fait que nous n'avons plus besoin
    de l'OPEC ou du Moyen-Orient.
  • 4:24 - 4:26
    Nous produisons tout ça
    sur le sol américain.
  • 4:26 - 4:31
    Donc les Américains ne veulent plus être
    le shériff qui assure la sécurité du monde
  • 4:31 - 4:34
    ni être les architectes
    du commerce mondial.
  • 4:34 - 4:37
    Les Américains ne veulent même pas
    défendre leurs valeurs dans le monde.
  • 4:37 - 4:41
    Ensuite, on se tourne vers l'Europe.
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    Une alliance mondiale des plus importantes
  • 4:43 - 4:46
    a été la relation transatlantique.
  • 4:46 - 4:50
    Elle est à son plus faible niveau
    depuis la Seconde Guerre mondiale.
  • 4:50 - 4:53
    Et on a toutes les crises,
    les discussions sur Brexit,
  • 4:53 - 4:57
    l'évitement de politiques risquées
    entre Français et Russes,
  • 4:57 - 5:00
    Allemands et Turcs,
    Britanniques et Chinois.
  • 5:01 - 5:03
    Les Chinois veulent diriger
  • 5:03 - 5:06
    mais seulement
    dans le domaine économique.
  • 5:06 - 5:09
    Ils veulent que leurs valeurs,
    leurs principes et leur monnaie
  • 5:09 - 5:11
    fassent concurrence à ceux des États-Unis.
  • 5:11 - 5:13
    Et les Russes veulent plus de leadership.
  • 5:13 - 5:15
    On le voit en Ukraine,
  • 5:15 - 5:18
    dans les États baltes, au Moyen-Orient,
  • 5:18 - 5:20
    mais pas avec les Américains.
  • 5:20 - 5:23
    Ils veulent leur propres préférences
    et commandement.
  • 5:23 - 5:25
    Et voilà pourquoi nous en sommes là.
  • 5:25 - 5:29
    Alors, comment avancer dans ce contexte ?
  • 5:29 - 5:31
    Commençons par le plus facile :
  • 5:31 - 5:32
    le Moyen-Orient.
  • 5:33 - 5:35
    (Rires)
  • 5:37 - 5:39
    Bon, je n'ai pas tout mis,
  • 5:39 - 5:42
    mais vous voyez les grandes lignes.
  • 5:43 - 5:44
    Il y avait trois raisons
  • 5:44 - 5:49
    qui expliquaient la stabilité
    du Moyen-Orient.
  • 5:49 - 5:53
    Primo, il y avait une volonté
    des États-Unis et de leurs alliés
  • 5:53 - 5:57
    de fournir des moyens militaires
    pour assurer la sécurité.
  • 5:57 - 6:01
    Deuxio, on pouvait faire de l'argent
    facile en exploitant les ressources du sol
  • 6:01 - 6:03
    parce que le pétrole était cher.
  • 6:03 - 6:04
    Et tertio,
  • 6:04 - 6:10
    même quand les dirigeants étaient affreux,
    les populations étaient plutôt dociles.
  • 6:10 - 6:12
    Elles n'avaient ni les capacités,
    ni pour beaucoup l'envie,
  • 6:12 - 6:14
    de se soulever.
  • 6:14 - 6:16
    Je vous garantis que dans un monde G-zéro,
  • 6:16 - 6:20
    tous ces éléments sont
    de plus en plus absents
  • 6:20 - 6:22
    et on se retrouve donc avec
    des États en échec,
  • 6:22 - 6:26
    le terrorisme, les réfugiés
    et tout le reste.
  • 6:26 - 6:28
    Le Moyen-Orient tout entier s'effondre ?
  • 6:28 - 6:31
    Non, les Kurdes iront mieux, et aussi
    plus tard l'Irak, Israël et l'Iran.
  • 6:31 - 6:34
    Mais en gros, la situation
    n'est pas terrible.
  • 6:34 - 6:37
    Et lui, alors ?
  • 6:37 - 6:40
    Il joue un bon jeu
    avec de mauvaises cartes.
  • 6:40 - 6:43
    Il est certain que ses performances
    excèdent ses capacités.
  • 6:43 - 6:46
    Mais sur le long terme --
    vous voyez ce que je veux dire.
  • 6:46 - 6:50
    Mais sur le long terme,
  • 6:50 - 6:52
    si vous pensez que les Russes
  • 6:52 - 6:58
    ont été contrariés par les États-Unis
    et l'Europe postant l'OTAN à leur porte
  • 6:58 - 6:59
    malgré leur promesse,
  • 6:59 - 7:02
    et par l'UE qui marche
    sur leurs plates-bandes,
  • 7:02 - 7:05
    attendez de voir que les Chinois
    investissent des milliards de dollars
  • 7:05 - 7:08
    dans les pays autour de la Russie
    où ils croyaient être influents.
  • 7:08 - 7:12
    Les Chinois vont étendre leur domination,
    les Russes auront les miettes.
  • 7:12 - 7:18
    Dans un monde G-zéro, les dix prochaines
    années vont être tendues pour M. Poutine.
  • 7:21 - 7:24
    Mais, bon tout ne va pas mal, pas vrai ?
  • 7:24 - 7:26
    L'Asie a l'air bien plus en forme.
  • 7:26 - 7:29
    Il y a de vrais dirigeants en Asie
  • 7:29 - 7:32
    qui ont une grande stabilité politique.
  • 7:32 - 7:33
    Ils sont là pour durer.
  • 7:33 - 7:35
    Il y a M. Moodi, en Inde,
  • 7:35 - 7:39
    M. Abe, qui va probablement faire accepter
    la possibilité d'un troisième mandat
  • 7:39 - 7:41
    avec le parti démocrate-libéral japonais.
  • 7:41 - 7:44
    Il y a bien sûr Xi Jinping qui consolide
    son pouvoir considérable.
  • 7:44 - 7:47
    Il est le dirigeant
    le plus puissant en Chine
  • 7:47 - 7:48
    depuis Mao.
  • 7:48 - 7:52
    Voilà les trois plus grandes
    économies d'Asie.
  • 7:52 - 7:53
    Bon, il y aussi des problèmes en Asie,
  • 7:53 - 7:56
    comme les tensions autour
    de la Mer de Chine méridionale.
  • 7:56 - 7:59
    Kim Jong Un, dans les derniers jours,
  • 7:59 - 8:02
    vient de tester une autre arme nucléaire.
  • 8:02 - 8:06
    Mais les dirigeants d'Asie
    ne ressentent pas le besoin
  • 8:06 - 8:08
    de faire flotter leur drapeau,
  • 8:08 - 8:10
    de devenir xénophobes,
  • 8:10 - 8:13
    de permettre la montée
  • 8:13 - 8:15
    des tensions géopolitiques
    et transfrontalières.
  • 8:15 - 8:21
    Ils se concentrent sur la stabilité
    et la croissance économique à long terme.
  • 8:21 - 8:23
    C'est ce qu'ils font vraiment.
  • 8:24 - 8:25
    Venons-en à l'Europe.
  • 8:26 - 8:29
    L'Europe a l'air apeurée dans ce contexte.
  • 8:29 - 8:31
    Une grande partie des problèmes
    au Moyen-Orient
  • 8:31 - 8:36
    débarque littéralement
    sur les côtes d'Europe.
  • 8:36 - 8:40
    On assiste au Brexit et aux inquiétudes
    liées au populisme
  • 8:40 - 8:43
    dans tous les États européens.
  • 8:43 - 8:46
    Je vous garantis qu'à long terme,
  • 8:46 - 8:48
    dans un monde G-zéro,
  • 8:48 - 8:52
    on pensera que l'expansion européenne
    est allée trop loin.
  • 8:53 - 8:56
    L'Europe est allée jusqu'aux limites
    de la Russie et jusqu'au Moyen-Orient
  • 8:56 - 9:01
    et si le monde était vraiment
    de plus en plus plat et américanisé,
  • 9:01 - 9:02
    ça poserait moins de problèmes,
  • 9:02 - 9:06
    mais dans un monde G-zéro,
    ces pays au plus près de la Russie
  • 9:06 - 9:07
    et du Moyen-Orient
  • 9:07 - 9:11
    ont des capacités économiques différentes,
  • 9:11 - 9:13
    une stabilité sociale différente
  • 9:13 - 9:17
    et des systèmes politiques différents
    de l'Europe historique.
  • 9:17 - 9:20
    L'Europe pouvait vraiment s'étendre
  • 9:20 - 9:22
    au temps du G7,
  • 9:22 - 9:24
    mais dans un monde G-zéro,
    l'Europe rétrécira.
  • 9:24 - 9:28
    L'Europe historique autour de l'Allemagne,
    la France et les autres
  • 9:29 - 9:33
    sera toujours fonctionnelle,
    stable, riche et intégrée.
  • 9:33 - 9:34
    Mais la périphérie,
  • 9:34 - 9:36
    les pays comme la Grèce,
    la Turquie et d'autres,
  • 9:37 - 9:39
    n'auront pas bonne mine.
  • 9:40 - 9:44
    En Amérique du Sud, beaucoup de populisme
  • 9:44 - 9:46
    a mis à mal les économies.
  • 9:46 - 9:48
    Pendant longtemps, ces pays
    se sont opposés aux États-Unis.
  • 9:49 - 9:50
    Ils reviennent dans son giron.
  • 9:50 - 9:52
    On voit ça avec l'Argentine
  • 9:52 - 9:54
    et avec l'ouverture de Cuba.
  • 9:54 - 9:57
    On verra ça au Vénézuela
    quand Maduro sera défait.
  • 9:57 - 10:00
    On verra ça au Brésil après
    la mise en accusation de Rousseff
  • 10:00 - 10:04
    quand un nouveau président légitime
    aura enfin été élu là-bas.
  • 10:05 - 10:08
    Le seul pays qui va
    dans une autre direction
  • 10:08 - 10:11
    est le Mexique de l'impopulaire
    Président Peña Nieto.
  • 10:11 - 10:15
    Là-bas, il est possible qu'on assiste
    à une distanciation d'avec les États-Unis
  • 10:15 - 10:17
    dans les années à venir.
  • 10:17 - 10:20
    Cela dépend aussi beaucoup
    des élections américaines.
  • 10:20 - 10:21
    (Rires)
  • 10:22 - 10:23
    L'Afrique ?
  • 10:23 - 10:27
    On a pas mal entendu dire que
    la décennie de l'Afrique est arrivée.
  • 10:27 - 10:30
    Dans ce monde G-zéro,
    c'est une époque géniale
  • 10:30 - 10:32
    pour quelques pays africains
  • 10:32 - 10:35
    qui sont bien gouvernés
    et fortement urbanisés,
  • 10:35 - 10:38
    avec beaucoup de gens intelligents,
    une main d’œuvre qui se féminise
  • 10:38 - 10:40
    et un dynamisme commercial qui décolle.
  • 10:40 - 10:43
    Mais pour la plupart des pays africains,
  • 10:43 - 10:45
    ça va être plus dangereux,
  • 10:45 - 10:48
    avec des conditions climatiques extrêmes,
  • 10:48 - 10:52
    le radicalisme islamiste
    et le radicalisme chrétien,
  • 10:52 - 10:54
    une gouvernance de faible qualité,
  • 10:54 - 10:57
    des frontières impossibles à défendre,
    des migrations forcées.
  • 10:57 - 10:59
    Ces pays pourraient
    être rayés de la carte.
  • 10:59 - 11:03
    Alors on va voir se produire
    une réelle ségrégation
  • 11:03 - 11:06
    entre les gagnants
    et les perdants en Afrique.
  • 11:06 - 11:10
    Pour en revenir aux États-Unis...
  • 11:10 - 11:12
    Qu'est-ce que je pense de nous ?
  • 11:12 - 11:15
    Il y a beaucoup de gens contrariés,
  • 11:15 - 11:18
    pas ici à TEDx, je sais bien,
  • 11:18 - 11:20
    mais aux États-Unis, et grand Dieu,
  • 11:20 - 11:22
    après 15 mois de campagne,
    c'est compréhensible.
  • 11:22 - 11:24
    Je comprends ça.
  • 11:24 - 11:27
    Mais beaucoup de gens contrariés disent :
    « Washington ne marche pas,
  • 11:27 - 11:30
    on se méfie de l'establishment.
    On hait les médias. »
  • 11:30 - 11:34
    Même des mondialistes comme moi
    doivent faire face à ça.
  • 11:34 - 11:39
    Je pense que nous devons reconnaître,
  • 11:39 - 11:41
    mes amis campeurs,
  • 11:41 - 11:45
    que quand l'ours est à vos trousses,
  • 11:45 - 11:50
    dans le contexte mondial, il ne s'agit pas
    de courir plus vite que lui
  • 11:50 - 11:52
    mais seulement plus vite
    que les autres campeurs.
  • 11:52 - 11:55
    (Rires)
  • 11:56 - 11:58
    Je viens de vous parler
  • 11:58 - 12:00
    de ce qui arrive à nos amis campeurs.
  • 12:00 - 12:03
    De ce point de vue,
  • 12:03 - 12:05
    on s'en sort pas mal.
  • 12:05 - 12:07
    Beaucoup de gens disent :
  • 12:07 - 12:11
    « Adoptons le dollar et le marché
    immobilier new-yorkais.
  • 12:11 - 12:14
    Envoyons nos enfants
    dans des universités américaines. »
  • 12:14 - 12:16
    Nous avons des super voisins :
  • 12:16 - 12:19
    le Canada, le Mexique
    et deux grandes étendues d'eau.
  • 12:19 - 12:23
    Vous imaginez comme la Turquie
    aimerait avoir de tels voisins ?
  • 12:23 - 12:25
    Ce sont des voisins trop bien !
  • 12:26 - 12:29
    Le terrorisme est un problème
    aux États-Unis.
  • 12:29 - 12:32
    Nous ne le savons que trop bien
    ici, à New York.
  • 12:32 - 12:35
    Mais le problème est bien pire
    en Europe.
  • 12:35 - 12:37
    Et bien pire encore au Moyen-Orient
  • 12:37 - 12:38
    qu'en Europe.
  • 12:38 - 12:41
    Voici des facteurs importants.
  • 12:41 - 12:46
    Nous venons d'accepter 10 000 réfugiés
    syriens et nous nous en plaignons.
  • 12:46 - 12:48
    Et comment ça se fait ?
    Ils ne peuvent pas nager jusqu'ici.
  • 12:48 - 12:53
    Pas vrai ? Les Turcs adoreraient
    n'avoir que 10 000 réfugiés.
  • 12:53 - 12:56
    Et les Jordaniens, les Allemands,
    les Britanniques, pas vrai ?
  • 12:57 - 12:58
    Mais ce n'est pas le cas.
  • 12:58 - 13:01
    Voilà la réalité
    de la situation américaine.
  • 13:01 - 13:04
    Ça a l'air plutôt pas mal.
  • 13:04 - 13:07
    Voilà notre défi :
  • 13:07 - 13:10
    dans un monde G-zéro, il faut diriger
  • 13:11 - 13:12
    en étant un exemple.
  • 13:12 - 13:15
    Si nous ne voulons pas
    assurer la sécurité du monde
  • 13:15 - 13:18
    ou être les architectes
    du commerce mondial
  • 13:18 - 13:21
    ou promouvoir nos valeurs dans le monde,
  • 13:21 - 13:23
    et que nous ne ferons plus tout ça,
  • 13:23 - 13:24
    et que le XXIe siècle change,
  • 13:24 - 13:27
    alors nous devons incarner
    un exemple si persuasif
  • 13:27 - 13:30
    que les autres pays continueront à dire :
  • 13:30 - 13:32
    ils ne sont pas juste les plus rapides ;
  • 13:32 - 13:35
    même quand l'ours n'est pas là,
    ils ont une position enviable ;
  • 13:35 - 13:36
    suivons donc leur exemple.
  • 13:37 - 13:41
    Notre course électorale cette année
    n'est pas une très bonne façon
  • 13:42 - 13:44
    de diriger par l'exemple.
  • 13:45 - 13:47
    Hillary Clinton dit pouvoir revenir
    aux années 1990.
  • 13:47 - 13:50
    On peut toujours promouvoir
    nos valeurs dans le monde,
  • 13:50 - 13:53
    être les architectes
    du commerce mondial
  • 13:53 - 13:54
    et assurer la sécurité du monde.
  • 13:54 - 13:57
    Quant à Donald Trump, il veut revenir
    aux années 1930.
  • 13:59 - 14:02
    Son credo, c'est « Faites ce que je dis
    ou bien barrez-vous. »
  • 14:03 - 14:06
    Les deux candidats ignorent cette vérité
    fondamentale dans un monde G-zéro :
  • 14:06 - 14:10
    bien que les États-Unis
    ne soient pas en déclin,
  • 14:10 - 14:13
    il est, de fait, de plus en plus difficile
  • 14:13 - 14:16
    pour les Américains d'imposer leur volonté
  • 14:16 - 14:18
    ou d'avoir une grande influence
  • 14:18 - 14:20
    sur l'ordre mondial.
  • 14:20 - 14:24
    Sommes-nous prêts à être leaders
    en montrant l'exemple ?
  • 14:24 - 14:27
    Comment réparer cette situation
  • 14:27 - 14:28
    après le mois de novembre
  • 14:29 - 14:31
    et l'arrivée du prochain président ?
  • 14:31 - 14:35
    Soit nous avons une nouvelle crise
    qui nous oblige à agir,
  • 14:35 - 14:37
    comme une dépression économique,
  • 14:37 - 14:39
    une autre crise financière mondiale,
  • 14:39 - 14:41
    ou, Dieu nous en garde, un 11 septembre.
  • 14:41 - 14:44
    Soit, sans crise,
  • 14:44 - 14:47
    nous devrons accepter
  • 14:47 - 14:50
    que les délocalisations
    les inégalités, les difficultés
  • 14:50 - 14:52
    qui se multiplient aux États-Unis
  • 14:52 - 14:55
    sont urgentes en elles-mêmes
  • 14:55 - 14:57
    et doivent faire réagir nos dirigeants.
  • 14:57 - 14:59
    Nous avons ces voix.
  • 14:59 - 15:01
    Avec chacun de nos téléphones portables,
  • 15:01 - 15:04
    nous avons ces voix qui peuvent
    les faire changer.
  • 15:05 - 15:07
    Il y a aussi un troisième choix,
  • 15:08 - 15:10
    peut-être le plus probable :
  • 15:10 - 15:13
    nous ne ferons ni l'un ni l'autre
  • 15:13 - 15:15
    et dans quatre ans, je reviendrai ici
  • 15:16 - 15:18
    et je ferai exactement le même discours.
  • 15:18 - 15:20
    Merci. Merci beaucoup.
  • 15:20 - 15:24
    (Applaudissements)
Title:
Les États-Unis devraient être une superpuissance qui fait ça
Speaker:
Ian Bremmer
Description:

Pendant des générations, américanisation et mondialisation ont été synonymes. Mais l'image des États-Unis dans le monde et la vision que les États-Unis ont du monde sont en train de changer. Dans cette étude rapide de la géopolitique internationale actuelle, Ian Bremmer évoque l'avenir difficile d'un monde où aucun pays individuel ni aucune alliance de pays ne peut faire figure de leader. Les États-Unis sont-ils prêts à être un exemple à suivre, plutôt que de s'imposer par la force ?

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDTalks
Duration:
15:37

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