Le handicap m'a fait vivre des choses extraordinaires | Pascale Casanova | TEDxToulouse
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0:19 - 0:21Elle, c'est Gini.
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0:22 - 0:23Elle me suit partout.
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0:24 - 0:25Enfin, non.
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0:26 - 0:28C'est plutôt moi qui la suis.
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0:29 - 0:32Dans la rue, elle est mes yeux.
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0:33 - 0:35Elle me fait éviter les obstacles
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0:35 - 0:37mais si je lui demande,
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0:37 - 0:40elle sait aussi trouver
un passager clouté, -
0:41 - 0:44un escalier, voire un escalator,
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0:44 - 0:46un arrêt de bus, une station de métro.
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0:48 - 0:50Mais moi ce qui me bluffe le plus,
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0:50 - 0:53c'est que dans son
éducation de chien guide, -
0:53 - 0:55elle a même appris à désobéir.
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0:55 - 0:57(Rires)
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0:57 - 0:59Mais que si ça peut être dangereux ;
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0:59 - 1:02c'est-à-dire si l'ordre que je lui donne
peut être dangereux pour nous. -
1:02 - 1:07Dans ce cas-là elle se couche, façon de
dire : « Non, là, on n'y va pas. » -
1:10 - 1:13Vous l'avez compris, je suis malvoyante.
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1:15 - 1:17« Malvoyante » c'est bien beau
mais ça veut dire quoi ? -
1:19 - 1:20Je vois quoi ? Comment ?
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1:21 - 1:24Il y a un truc qui est un peu
pénible avec les malvoyants, -
1:24 - 1:26c'est qu'on n'est pas deux à voir pareil.
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1:26 - 1:29Et comme en plus je ne sais pas
ce que, vous, vous voyez, -
1:29 - 1:31pour vous expliquer ce que, moi, je vois,
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1:31 - 1:33ce n'est pas gagné.
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1:33 - 1:35Bon allez, on va quand même essayer.
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1:36 - 1:37Par exemple,
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1:38 - 1:40vous connaissez tous
la couleur de vos yeux, -
1:40 - 1:41enfin je suppose.
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1:41 - 1:43Moi je la connais, mais en théorie.
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1:43 - 1:45Parce que même si j'approche un miroir
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1:45 - 1:47tout contre mon visage,
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1:47 - 1:49je ne vois pas assez pour voir
la couleur de mes yeux. -
1:50 - 1:51Autre chose :
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1:52 - 1:53au boulot,
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1:53 - 1:56quand il y a un nouveau collègue
qui arrive dans le service, -
1:56 - 1:58je le mets à l'aise
tout de suite, je lui dis : -
1:58 - 2:00« Si le matin tu n'as pas envie
de me dire bonjour, -
2:00 - 2:03je te donne la recette :
tu passes à côté dans le couloir, -
2:03 - 2:07tu fermes la bouche, tu ne dis rien,
je ne saurai jamais que tu es passé là. » -
2:07 - 2:08(Rires)
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2:08 - 2:09Ça peut être pratique.
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2:09 - 2:11Bon, l'inverse n'est pas vrai.
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2:11 - 2:12(Rires)
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2:15 - 2:16Que dire d'autre ?
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2:18 - 2:23Quand on y voit aussi peu, il faut bien
trouver des stratagèmes, pour y voir. -
2:24 - 2:26Moi j'ai choisi d'y voir avec mon cerveau.
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2:27 - 2:30Je vous rassure, je n'ai pas fumé
la moquette rouge avant de venir, -
2:30 - 2:31elle est intacte.
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2:32 - 2:34Voir avec son cerveau, ça veut dire quoi ?
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2:35 - 2:37En fait, vous le faites tous
mais vous ne le savez pas. -
2:37 - 2:40Vous le faites un petit peu,
moi, je le fais beaucoup. -
2:41 - 2:42Ça veut dire que, par exemple,
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2:45 - 2:47si je vois quelqu'un,
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2:47 - 2:51je devine que dans sa main il y a
une forme fine, blanche, un peu allongée, -
2:52 - 2:54je me dis :
« Qu'est-ce que ça peut être ? » -
2:54 - 2:57Il y a deux possibilités, par expérience.
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2:57 - 3:00Soit c'est un gamin
qui vient de finir une sucette, -
3:01 - 3:04mais si c'est un adulte,
je vais plutôt opter pour l'option -
3:04 - 3:06cigarette qu'il n'a pas encore allumée.
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3:07 - 3:09Voilà, c'est ça, voir avec son cerveau.
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3:09 - 3:10Enfin, pour moi.
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3:11 - 3:13Je fais ça en permanence, tout le temps.
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3:14 - 3:17Tout le temps, oui,
parce que je suis née malvoyante. -
3:17 - 3:21Avec en plus une malformation cardiaque
mais bon, on n'est plus à ça près. -
3:25 - 3:26Je suis née comme ça mais,
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3:27 - 3:28malgré tout,
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3:28 - 3:30dès trois, quatre ans,
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3:30 - 3:32j'avais des rêves plein la tête.
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3:33 - 3:34Des rêves de gosse,
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3:34 - 3:36mais pas uniquement.
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3:38 - 3:39Mon plus gros désir,
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3:39 - 3:42ce que je voulais par-dessus tout,
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3:42 - 3:44c'était vivre une vie normale.
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3:45 - 3:47Comme celle de tous
les enfants de mon âge. -
3:50 - 3:51Pour commencer,
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3:51 - 3:52j'ai dû aller à l'école.
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3:53 - 3:54Normal, non ?
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3:56 - 3:58Logiquement, j'aurais dû
entrer dans une classe -
3:58 - 4:00avec d'autres enfants déficients visuels,
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4:00 - 4:02au sein d'un établissement spécialisé.
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4:03 - 4:05Quand ils m'ont vue débarquer,
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4:06 - 4:08ils ont dit à mes parents :
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4:08 - 4:12« Elle a l'air de capter assez vite,
elle a l'air vive, dynamique. -
4:12 - 4:15On va vous proposer de
tenter une expérience : -
4:18 - 4:21pourquoi ne pas l'inscrire
dans l'école de votre quartier ? » -
4:21 - 4:24Nous sommes alors en 1975,
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4:24 - 4:27et depuis quelques mois,
une loi offre cette possibilité. -
4:28 - 4:31Autant vous dire que, à ce moment-là,
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4:31 - 4:36nous n'étions vraiment pas nombreux,
en France, à tenter l'expérience. -
4:36 - 4:40Je dis « expérience » parce que
c'était même un sacré challenge. -
4:40 - 4:43Imaginez-vous : arriver à suivre en classe
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4:44 - 4:47sans jamais voir ce qui
était écrit au tableau, -
4:48 - 4:51d'ailleurs des fois je ne voyais
même pas où il était, le tableau, -
4:52 - 4:54juste en écoutant ce que
disait la maîtresse. -
4:56 - 4:57Heureusement,
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4:57 - 4:59j'ai été bien aidée.
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4:59 - 5:01Mes parents, notamment.
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5:02 - 5:04Ce que faisait la maîtresse,
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5:04 - 5:09c'est que pour que je puisse lire ce
qu'elle allait donner à lire en classe, -
5:10 - 5:13elle donnait quelques jours auparavant
à ma maman ou à mon père -
5:14 - 5:20les textes qu'elle allait utiliser, et eux
recopiaient tout en très grosses lettres. -
5:22 - 5:25Normalement, derrière apparaît -
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5:25 - 5:28ma mère n'est pas au courant, désolée -
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5:28 - 5:30sa jolie écriture.
(Rit) -
5:30 - 5:34Elle recopiait tout en très grosses
lettres pour que j'arrive à lire. -
5:36 - 5:37L'établissement spécialisé
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5:37 - 5:41qui ne m'avait quand même pas lâchée
dans la nature et qui effectuait un suivi -
5:41 - 5:45et qui donnait à la fois des conseils
aux instituteurs et à mes parents, -
5:45 - 5:50me fournissait des cahiers avec
des très grosses lignes jaunes. -
5:52 - 5:55Des lignes que je puisse arriver à voir,
pour que je puisse écrire dessus -
5:55 - 5:57et apprendre à écrire.
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5:59 - 6:01Des cahiers aux couvertures marron...
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6:01 - 6:03Moi je ne les aimais pas trop mais bon.
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6:04 - 6:05Bref,
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6:05 - 6:07avec tout cet attirail,
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6:07 - 6:12autant vous dire que mon rêve de
normalité en avait pris un sacré coup. -
6:13 - 6:16Ah, si seulement...
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6:16 - 6:20Si seulement je pouvais
utiliser les cahiers normaux. -
6:20 - 6:23Vous savez, ceux avec
les toutes petites lignes, -
6:23 - 6:25et les jolies couvertures colorées.
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6:26 - 6:27Mais non.
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6:28 - 6:32Moi j'en avais un marron mochasse
avec des grosses lignes jaunes. -
6:33 - 6:35Je n'avais qu'une envie,
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6:35 - 6:38c'était, un jour, d'arriver
à utiliser ces beaux cahiers. -
6:39 - 6:41Et à force de forcer,
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6:41 - 6:43durant l'année de CE2,
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6:43 - 6:44j'ai réussi. Enfin !
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6:44 - 6:46Mon premier rêve s'est accompli.
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6:47 - 6:48C'était magique.
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6:50 - 6:53Les années passent et
je continue ma scolarité. -
6:53 - 6:57Ce n'était pas simple, parce que pendant
que les copains pouvaient se contenter -
6:59 - 7:03de recopier ce que la maîtresse écrivait
au tableau et papoter de temps en temps, -
7:03 - 7:07moi, il fallait que je sois concentrée de
la première à la dernière minute du cours -
7:07 - 7:09pour tout écouter et tout noter.
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7:09 - 7:13Pas question de divaguer et de dire :
« Tiens, au fait, elle a dit quoi ? » -
7:13 - 7:15Non, ça, ce n'est pas possible.
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7:16 - 7:18Donc je m'accroche.
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7:19 - 7:24J'ai bien fait parce que j'ai fait des
études que j'ai trouvées intéressantes, -
7:25 - 7:27puisque, après le bac,
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7:28 - 7:32sur suggestion de mes profs de terminale,
je me suis retrouvée en prépa lettres. -
7:32 - 7:35Je ne savais pas trop quoi faire donc
ça tombe bien, c'était intéressant. -
7:36 - 7:37Après, je suis allée à Sciences Po.
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7:37 - 7:40Licence puis maîtrise en droit
et un DESS en gestion d'entreprise. -
7:42 - 7:44Ah mais j'ai oublié de vous dire un truc !
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7:45 - 7:49L'année où j'ai réussi à utiliser les
cahiers aux couvertures colorées, -
7:51 - 7:52j'avais 8 ans.
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7:52 - 7:55Et ça faisait trois ans que j'avais
ma troisième étoile en ski. -
7:57 - 8:00Enfin non, pas trois ans, j'exagère.
Trois mois. Bon, c'est pareil. -
8:00 - 8:03Mais j'avais ma troisième
étoile en ski à 8 ans. -
8:03 - 8:05C'était cool, c'était
comme tout le monde, ça. -
8:05 - 8:07Enfin, peut-être pas, mais pour moi oui.
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8:09 - 8:12Tout ça parce qu'en fait,
depuis l'âge de 4 ans, -
8:12 - 8:14je suivais mes parents
sur les pistes de ski. -
8:15 - 8:19Enfin, c'est un bien grand mot, parce que
je suivais surtout leurs silhouettes -
8:19 - 8:20qui étaient juste devant mes skis.
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8:22 - 8:24Allez, suivez-moi, fermez les yeux.
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8:25 - 8:29Je vais vous expliquer comment on skie
quand on n'y voit pas grand-chose. -
8:29 - 8:30Vous fermez tous les yeux ?
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8:32 - 8:34La piste défile sous vos skis.
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8:35 - 8:39Un dévers à gauche, paf ! On appuie
sur le ski gauche pour ne pas déraper. -
8:40 - 8:44Virage à gauche, droite, gauche.
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8:44 - 8:45Une bosse !
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8:46 - 8:50La belle affaire ; mes chevilles et
mes genoux amortissent comme qui rigole. -
8:51 - 8:54Gauche, droite, gauche.
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8:54 - 8:57Les carres de mes skis
s'ancrent dans la neige. J'accélère. -
8:57 - 8:59Gauche, droite, gauche, droite !
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9:01 - 9:02Comme ça, au fil des virages,
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9:03 - 9:05d'une saison, d'un hiver à l'autre,
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9:06 - 9:08je suis devenue une plutôt bonne skieuse.
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9:10 - 9:11Et à l'âge de 21 ans,
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9:11 - 9:14j'ai intégré l'équipe de France
de ski alpin handisport. -
9:15 - 9:18Après avoir écumé les pistes pyrénéennes,
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9:18 - 9:19j'ai découvert
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9:19 - 9:23les pentes enneigées autrichiennes,
italiennes, suisses, allemandes, -
9:24 - 9:25espagnoles,
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9:26 - 9:28et même japonaises et américaines,
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9:29 - 9:33au gré des coupes du monde, championnats
du monde ou jeux paralympiques. -
9:35 - 9:36Vous allez vous dire :
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9:36 - 9:40« Mais elle est complètement barge pour
skier à 100 km/h sans voir plus loin -
9:40 - 9:41que le bout de ses skis. »
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9:42 - 9:45Ouais, peut-être,
mais je n'étais pas seule. -
9:45 - 9:46On était au moins deux.
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9:47 - 9:50Parce que quand je skie,
il y a un autre skieur devant moi, -
9:50 - 9:52qui me donne toutes
les indications à la voix. -
9:53 - 9:55Alors qu'est-ce qu'il me dit ?
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9:55 - 9:56Il va me donner la direction ;
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9:56 - 9:58gauche ou droite.
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9:58 - 9:59Il va me donner les obstacles ;
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9:59 - 10:03si on arrive sur une bosse,
une cassure, une compression. -
10:03 - 10:06En compétition, il me donne
les figures du tracé aussi. -
10:09 - 10:13Pour le diamètre des courbes,
ou le rayon, comme vous voulez, -
10:14 - 10:16il fait ça à l'intonation.
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10:16 - 10:18C'est-à-dire par exemple,
en course de descente, -
10:19 - 10:25un gauche, de grandes courbes larges,
ça va faire « gauche, gauche, gauche ». -
10:26 - 10:28Par contre en slalom spécial,
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10:28 - 10:32vous savez les piquets entassés
les uns derrière les autres, -
10:32 - 10:33c'est un « combat de boxe »,
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10:33 - 10:36là ça va faire « Droite !
Gauche ! Droite ! Droite ! » -
10:37 - 10:41Voilà. Donc autant vous dire
que pour en arriver là, -
10:41 - 10:44c'est des années d'entraînement ensemble,
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10:45 - 10:47c'est une super confiance mutuelle,
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10:47 - 10:49c'est de la synchronisation
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10:49 - 10:52et ça se travaille à la fois
sur les skis et en dehors des skis, -
10:52 - 10:54dans la vie de tous les jours.
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10:55 - 10:58En douze ans de carrière,
j'ai eu deux guides. -
10:59 - 11:02Le premier, qui est d'ailleurs
sur la photo que vous voyez, -
11:03 - 11:07qui m'a guidée de 1994 à 2002
et qui avait déjà guidé, -
11:07 - 11:12avec qui j'ai un peu appris
le guidage et mon « métier » -
11:12 - 11:17puisque ce n'était pas un métier mais
j'ai appris mon métier de compétiteur. -
11:19 - 11:20Il a souhaité arrêter en 2002
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11:20 - 11:24parce qu'il estimait ne plus avoir
un niveau suffisant pour me guider. -
11:25 - 11:26Ça devenait un peu dangereux.
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11:27 - 11:31Du coup, j'ai trouvé un autre guide,
enfin une autre guide, -
11:31 - 11:33qui était une ancienne compétitrice.
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11:34 - 11:37Elle était au top niveau ski, par contre
le guidage, elle n'y connaissait rien. -
11:38 - 11:41Donc on a appris sur le tas.
J'ai dû lui apprendre. -
11:43 - 11:44Elle se débrouillait pas mal,
-
11:44 - 11:47mais les premières semaines,
je trouvais qu'il manquait un truc. -
11:49 - 11:53Et il fallait bien trouver une solution
pour qu'elle capte ce dont j'avais besoin. -
11:53 - 11:55Donc un jour j'ai eu une idée,
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11:55 - 11:58je lui ai dit : « Tiens, on va
sur cette piste, je la connais bien, -
11:58 - 11:59et on va inverser les rôles. »
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12:01 - 12:03Elle me dit : « Mais tu es tarée, toi.
-
12:03 - 12:04(Rires)
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12:04 - 12:07- Ben ouais mais on est deux
parce que tu vas le faire. » -
12:08 - 12:12Donc elle a mis un bandeau que
d'habitude on met sur la tête, -
12:12 - 12:14je lui ai dit : « Baisse-le
mets-le sur les yeux. » -
12:14 - 12:18Elle baisse le bandeau et elle me dit :
« Pascale, tu es où ? » -
12:18 - 12:20Je dis : « Ah, tu vois, il faut parler.
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12:21 - 12:25Je te signale que tu n'as pas encore bougé
alors ne panique pas, on va y aller. » -
12:25 - 12:29La peur aidant, il a fallu
trois virages pour tout comprendre. -
12:29 - 12:31On n'allait pas vite pourtant.
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12:34 - 12:36Au bout de trois virages,
elle s'arrête et me fait : -
12:36 - 12:38« C'est bon, c'est bon, j'ai compris ! »
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12:38 - 12:40Et c'est vrai, elle a tout compris.
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12:41 - 12:45À partir de là, on a trusté
les podiums internationaux. -
12:46 - 12:48Assez souvent sur la
première marche, il faut dire. -
12:50 - 12:53J'étais un peu la bête à abattre
par les autres équipes -
12:53 - 12:55mais ce n'est pas grave, on s'en fiche.
-
12:57 - 12:58Mais vous savez,
-
12:59 - 13:03gagner une centaine de titres à peu près
sur la scène internationale en ski alpin -
13:03 - 13:05quand on n'y voit pas grand-chose,
-
13:06 - 13:12c'est presque plus facile que de gérer
toutes les galères de la vie quotidienne. -
13:13 - 13:14Lesquelles ?
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13:15 - 13:19Par exemple : trouver une adresse
quand on ne peut pas lire un plan, -
13:19 - 13:23ou quand on ne peut pas voir
les numéros de rue, ni même les noms. -
13:24 - 13:27Retirer de l'argent à un
distributeur automatique de billets. -
13:28 - 13:32Je ne sais pas ce que font les banques,
elles doivent faire un concours -
13:32 - 13:35à celui qui aura l'écran le plus original,
il n'y en a pas deux pareils. -
13:35 - 13:40Impossible de mémoriser le truc du style
« Voulez-vous un reçu ? » -
13:40 - 13:43Un coup, le « oui » est à gauche,
un coup, il est à droite. -
13:43 - 13:46Impossible d'apprendre les
boutons par cœur et de se dire : -
13:46 - 13:48« D'abord j'appuie là,
ensuite j'appuie là... » -
13:48 - 13:49Non, il faut quelqu'un qui voit.
-
13:49 - 13:51Autre exemple ;
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13:51 - 13:52pour faire ses courses,
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13:52 - 13:53parce qu'il faut bien manger.
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13:55 - 13:57J'ai développé ma propre stratégie.
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13:58 - 14:01Quand j'arrive dans un hypermarché,
un grand magasin, -
14:02 - 14:04voire une supérette, ça marche aussi,
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14:05 - 14:09à force je vais toujours aux mêmes
endroits, je triche mais c'est pratique, -
14:09 - 14:13j'apprends l'emplacement des rayons et
surtout ce qu'on trouve à quel endroit. -
14:14 - 14:17Par exemple le rayon des légumes,
il est en entrant à gauche, -
14:17 - 14:20le rayon céréales, riz, tout ça,
c'est le deuxième à droite. -
14:22 - 14:24Mais une fois qu'on a fait ça,
on n'a pas tout résolu. -
14:24 - 14:27Après, j'apprends, dans
l'emplacement des céréales, -
14:27 - 14:31le riz est au début à droite,
les pâtes sont un peu plus loin à gauche. -
14:31 - 14:32Bon, très bien.
-
14:33 - 14:35Mais quand on se trouve
devant le rayon pâtes ? -
14:36 - 14:39Rappelez-vous la dernière fois
que vous avez fait les courses, -
14:39 - 14:41combien il y a de paquets
de pâtes différents. -
14:41 - 14:42Alors soit j'en prends un au hasard,
-
14:42 - 14:45puis je verrai bien une fois
dans mon assiette ce que c'est, -
14:46 - 14:48soit, ma technique que
je préfère personnellement, -
14:48 - 14:52c'est que je me dis : « Le paquet
qu'on achète d'habitude, il est bleu - -
14:52 - 14:53je n'ai pas dit de marque -
-
14:54 - 14:55Le paquet il est bleu,
-
14:55 - 14:57donc je vais chercher
quelque chose de bleu. » -
14:57 - 15:00Donc je prends un truc bleu, je regarde,
-
15:00 - 15:01« Ce n'est pas ça. »
Je repose. -
15:01 - 15:04Je prends celui d'à côté,
ou un peu plus loin. -
15:05 - 15:07Ça prend un peu de temps mais ça marche.
-
15:07 - 15:12Enfin, « ça marche » jusqu'à ce que
pour des raisons purement marketing -
15:12 - 15:16le chef du magasin ait la super
bonne idée de tout chambouler, -
15:16 - 15:19de remettre le riz
à la place de la lessive, -
15:19 - 15:23et moi j'arrive, je cherche mon riz
et je trouve « Super OMO ». Ah, super. -
15:25 - 15:28Ça, ça me fait râler, mais bon.
-
15:31 - 15:34Mais il y a un truc qui m'énerve,
qui m'énerve vraiment. -
15:35 - 15:36C'est l'injustice.
-
15:38 - 15:39L'injustice
-
15:40 - 15:42est encore pire quand elle devient banale,
-
15:42 - 15:43voire normale.
-
15:45 - 15:46Par exemple,
-
15:47 - 15:49la loi française stipule que,
-
15:50 - 15:53lorsqu'on se déplace avec un chien guide,
celui-ci ne doit pas payer les transports. -
15:54 - 15:55Trains, taxis, etc.
-
15:56 - 15:57Eh bien,
-
15:58 - 16:01c'est très très souvent
que les chauffeurs de taxis -
16:01 - 16:05essaient de facturer « l'euro
symbolique », mais l'euro, -
16:05 - 16:07pour le chien guide.
-
16:07 - 16:09Comme je suis un peu têtue,
-
16:09 - 16:11à chaque fois je leur rappelle
que non, c'est la loi. -
16:11 - 16:15Ils font semblant de ne pas savoir
alors que c'est dans leur formation, -
16:15 - 16:17ils sont au courant
mais ce n'est pas grave. -
16:17 - 16:19L'injustice avec une bonne dose
de mauvaise foi par-dessus, -
16:19 - 16:22ça m'énerve mais bon,
qu'est-ce que vous voulez ? -
16:22 - 16:24C'est à force de le répéter
qu'on y arrivera. -
16:25 - 16:26Il n'y a pas que les taxis,
-
16:26 - 16:29leur challenger direct,
c'est les chambres d'hôtes. -
16:30 - 16:32Ah ça, c'est assez fort.
-
16:32 - 16:36Au début j'annonçais,
quand je passais une réservation : -
16:36 - 16:39« Bonjour, je voudrais une chambre,
je suis accompagnée d'un chien guide... -
16:39 - 16:41- Ah non, non, c'est complet. »
-
16:41 - 16:45Je me suis rendu compte que quand je
ne disais plus que j'avais le chien guide, -
16:45 - 16:46il y avait des places.
-
16:46 - 16:49Donc ce que j'ai fait
pour mes dernières vacances, -
16:49 - 16:50j'avais une chambre, nickel,
-
16:50 - 16:54échanges par mails : « Vous arrivez
à quelle heure ? Très bien, 18h30. -
16:54 - 16:58- Ah au fait, j'ai oublié de vous dire,
je suis accompagnée d'un chien guide. » -
16:58 - 17:00Cinq minutes après, j'avais un mail.
-
17:01 - 17:03« Ceci annule votre réservation. »
-
17:04 - 17:05Ben voilà.
-
17:05 - 17:07Qu'est-ce que vous voulez
que je fasse ? Ben rien. -
17:07 - 17:09On est allés à l'hôtel.
-
17:10 - 17:14Tout ça pour dire que
je suis loin d'être Superwoman, -
17:15 - 17:16pas du tout.
-
17:17 - 17:19Mais quand on est handicapé aujourd'hui,
-
17:19 - 17:23et qu'on veut prendre
sa place dans la société, -
17:23 - 17:29la place qui est promise
à n'importe quel citoyen, -
17:30 - 17:31il faut se battre.
-
17:32 - 17:37Se battre pour tout ; pour la
moindre chose, la moindre banalité. -
17:38 - 17:40Il faut se surpasser en permanence.
-
17:42 - 17:47Moi, je voulais juste
vivre une vie normale. -
17:47 - 17:49On peut dire que je me suis bien plantée.
-
17:49 - 17:51Enfin en tout cas jusque-là.
-
17:52 - 17:55J'ai vécu des choses compliquées,
-
17:56 - 17:57complexes,
-
17:58 - 17:59pénibles parfois.
-
18:00 - 18:04Mais j'ai aussi vécu des choses
très belles et très fortes. -
18:04 - 18:07En tout cas, une chose dont je suis sûre,
-
18:07 - 18:11c'est que j'ai vécu
des choses extraordinaires. -
18:12 - 18:13(Applaudissements)
-
18:13 - 18:14Allez Gini.
-
18:15 - 18:16Allez Ginoute !
- Title:
- Le handicap m'a fait vivre des choses extraordinaires | Pascale Casanova | TEDxToulouse
- Description:
-
Pascale, qui a un handicap visuel depuis sa naissance, a cherché à vivre comme tout le monde. Elle a échoué. En fait, son handicap lui a permis de vivre des choses extraordinaires, notamment une carrière de skieuse au palmarès impressionnant !
Pascale est née avec un lourd handicap visuel mais elle s'est toujours battue pour vivre « comme les autres », sans y parvenir toutefois puisque elle a accompli des choses peu communes, souvent des premières, qui lui ont valu de vivre des moments extraordinaires.
Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http: //ted. com/tedx
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:32