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Quitter le culte du bonheur | Keely Herron | TEDxJacksonHole

  • 0:14 - 0:18
    J'étais en voyage avec une
    de mes meilleures amies,
  • 0:18 - 0:20
    et nous écoutions l'émission
    de Tim Ferriss.
  • 0:20 - 0:24
    C'est un podcast qui a été téléchargé
    plus de 80 millions de fois,
  • 0:24 - 0:27
    et il a écrit le best-seller
    du New-York Times,
  • 0:27 - 0:29
    « La Semaine de 4 heures ».
  • 0:29 - 0:33
    Et donc Tim parle à Vince Vaughn,
    l'acteur star du film « Serial noceurs »,
  • 0:33 - 0:35
    et dans le podcast,
  • 0:35 - 0:38
    ils parlent du fait que Tim
    n'a pas appris à nager
  • 0:38 - 0:39
    avant l'âge de 30 ans,
  • 0:39 - 0:44
    parce qu'enfant, il a été harcelé pendant
    un camp de vacances et a failli se noyer,
  • 0:44 - 0:48
    et à cause de cela, il a été profondément
    traumatisé et terrifié par l'eau
  • 0:48 - 0:49
    et n'a jamais appris à nager.
  • 0:49 - 0:53
    Et il avait honte, il se sentait
    vraiment mal à cause de ça.
  • 0:53 - 0:56
    Mais il a fini par apprendre à nager,
    et à en parler.
  • 0:56 - 1:00
    Et dans ce podcast que
    j'étais en train d'écouter,
  • 1:00 - 1:05
    Vince racontait à Tim combien
    son histoire l'avait inspiré
  • 1:05 - 1:09
    pour surmonter un traumatisme
    et apprendre à nager.
  • 1:09 - 1:12
    Et j'écoute cette histoire avec mon amie,
  • 1:12 - 1:16
    sur la route I-90, quelque part
    dans le Dakota du sud,
  • 1:16 - 1:19
    et je dis à voix haute :
  • 1:19 - 1:21
    « Ohh, pauvre Tim Ferriss...
  • 1:22 - 1:25
    Il a été harcelé lorsqu'il était enfant
    et il n'a jamais appris à nager,
  • 1:25 - 1:28
    et puis il a appris
    et ça a été tellement inspirant ! »
  • 1:29 - 1:32
    (Rires)
  • 1:32 - 1:34
    J'ai dit ça à voix haute.
  • 1:34 - 1:35
    (Rires)
  • 1:35 - 1:38
    Mon amie m'a regardée :
  • 1:38 - 1:40
    « Mais tu es horrible. »
  • 1:40 - 1:41
    (Rires)
  • 1:41 - 1:42
    Et j'ai dit :
  • 1:42 - 1:45
    « Ouais... Je n'ai rien pour moi. »
  • 1:45 - 1:46
    (Rires)
  • 1:47 - 1:49
    Et donc nous avons arrêter le podcast
  • 1:49 - 1:53
    et nous sommes restées dans un
    silence gênant pendant plusieurs minutes.
  • 1:53 - 1:54
    (Rires)
  • 1:54 - 1:57
    Mais ça me posait vraiment problème,
  • 1:57 - 2:00
    et lorsque les choses me posent problème,
    j'ai besoin de m'y pencher,
  • 2:00 - 2:03
    de les décortiquer et
    de comprendre pourquoi.
  • 2:04 - 2:07
    Alors quelques jours plus tard,
    peut-être une semaine,
  • 2:07 - 2:10
    je parlais avec mon thérapeute,
  • 2:11 - 2:15
    pour essayer de savoir pourquoi
    j'étais si ennuyée par ça.
  • 2:15 - 2:19
    Et nous sommes arrivés à la conclusion
    que ça m'énervait
  • 2:19 - 2:23
    non seulement parce que Tim
    avait surpassé son traumatisme
  • 2:23 - 2:25
    et qu'il en parlait publiquement,
  • 2:25 - 2:28
    mais parce que lorsqu'il le faisait,
    il ne rencontrait que la compassion,
  • 2:28 - 2:31
    sa douleur était reconnue et mieux encore,
  • 2:31 - 2:33
    quelqu'un avait trouvé cela inspirant.
  • 2:34 - 2:36
    Mais ça ne me suffisait toujours pas.
  • 2:36 - 2:39
    Je me disais :
    « Harcelé, vraiment ?
  • 2:39 - 2:42
    Ça semble être
    un traumatisme acceptable. »
  • 2:42 - 2:44
    Ce que j'entends par
    traumatisme acceptable,
  • 2:44 - 2:47
    c'est des traumatismes auxquels
    les gens peuvent s'identifier.
  • 2:47 - 2:50
    Ce sont des choses,
    si vous les dites à voix haute,
  • 2:50 - 2:51
    les gens savent comment répondre,
  • 2:51 - 2:54
    comme un chien mourant,
    ou perdre un parent,
  • 2:54 - 2:57
    ou être harcelé lorsqu'on est enfant.
  • 2:57 - 2:59
    Nous savons tous
    que ces choses sont nulles,
  • 2:59 - 3:00
    que nous allons dire :
  • 3:00 - 3:03
    « Oh mon Dieu, je suis désolée.
    Ça a dû être très dur. »
  • 3:04 - 3:06
    Mais si ce sont
    des traumatismes acceptables,
  • 3:06 - 3:08
    quels sont ceux qui ne le sont pas ?
  • 3:09 - 3:12
    Les traumatismes inacceptables
  • 3:12 - 3:15
    sont ceux auxquels les gens ne peuvent
    ou ne veulent pas s'identifier.
  • 3:15 - 3:18
    lorsque vous en parlez à voix haute,
  • 3:18 - 3:21
    ils reculent, grimacent,
  • 3:21 - 3:23
    ils sont visiblement mal à l'aise.
  • 3:23 - 3:25
    Vous pouvez le voir sur leur visage.
  • 3:27 - 3:30
    Donc quand je dis aux gens
    que mon père s'est suicidé,
  • 3:31 - 3:33
    ils ont tendance à être mal à l'aise,
  • 3:34 - 3:36
    et je peux les voir se tortiller.
  • 3:37 - 3:41
    Et lorsque je leur dis ça,
    imaginez alors leur réaction
  • 3:41 - 3:45
    lorsque je le leur dis que
    j'ai été violée à 16 ans,
  • 3:45 - 3:50
    ou encore que j'ai été abusée
    sexuellement quand j'avais 5 ans.
  • 3:53 - 3:56
    Ce sentiment que vous ressentez
    maintenant,
  • 3:56 - 3:59
    « Heu... Je n'aime pas ça, »
  • 4:00 - 4:02
    c'est une réaction de stigmatisation.
  • 4:03 - 4:06
    La stigmatisation est
    un badge de honte,
  • 4:07 - 4:09
    et parfois c'est littéralement
    un badge de honte,
  • 4:09 - 4:13
    comme un bracelet que certains groupes
    de personnes sont obligées de porter,
  • 4:13 - 4:15
    ou des toilettes séparées
  • 4:15 - 4:18
    que certains groupes de personnes
    sont forcées d'utiliser ;
  • 4:18 - 4:19
    parfois c'est plus figuratif,
  • 4:19 - 4:22
    c'est plus social.
  • 4:22 - 4:25
    Donc, si nous discutons avec une personne
  • 4:25 - 4:29
    et qu'elle parle d'un sujet
    avec lequel nous ne sommes pas à l'aise,
  • 4:29 - 4:31
    nous n'en parlons tout simplement pas,
  • 4:31 - 4:36
    nous forçons cette personne à juste vivre
    cette honte de leur côté,
  • 4:36 - 4:40
    et ils doivent juste prendre sur eux
    et gérer.
  • 4:42 - 4:44
    Les abus sexuels,
  • 4:47 - 4:48
    les viols,
  • 4:48 - 4:50
    les troubles mentaux
  • 4:50 - 4:52
    et le suicide.
  • 4:56 - 4:57
    (Rires)
  • 4:58 - 5:02
    Ce sont mes traumatismes
    inacceptables et stigmatisés.
  • 5:03 - 5:07
    Et ils sont horribles,
    je ne le souhaite à personne,
  • 5:07 - 5:10
    mais ce sont les miens
    et je ne peux pas revenir en arrière,
  • 5:10 - 5:12
    et pourtant j'ai essayé, croyez-moi.
  • 5:12 - 5:15
    J'ai essayé de faire semblant :
    « La la la...
  • 5:16 - 5:18
    La la la la. »
  • 5:18 - 5:21
    Ça ne marche pas comme ça.
  • 5:21 - 5:28
    Alors cette réaction que j'ai eue
    en écoutant l'émission de Tim Ferriss,
  • 5:28 - 5:32
    lorsque je jugeais,
    j'étais en colère et bizarre,
  • 5:33 - 5:37
    c'était mes traumatismes et ma honte
    qui ont ressurgi,
  • 5:37 - 5:42
    comme un traumatisme bizarre
    du jeu de la taupe,
  • 5:42 - 5:45
    « Je suis parfaite, parfaite, »
    mais non, tu ne l'es pas,
  • 5:45 - 5:48
    parce que le traumatisme surgit
    de nulle part et t'embarrasse
  • 5:48 - 5:50
    et te fait passer pour une imbécile.
  • 5:50 - 5:52
    Et je réfléchis à ma réaction,
  • 5:52 - 5:54
    et alors je travaillais dessus,
  • 5:54 - 6:00
    je pensais à pourquoi j'avais ce besoin
    de prétendre que je suis parfaite.
  • 6:01 - 6:04
    Et dans le cas de Tim Ferriss,
  • 6:04 - 6:07
    son traumatisme ne semblait pas
    aussi grave que le mien.
  • 6:07 - 6:11
    J'ai sorti mon mètre et j'ai dit :
  • 6:11 - 6:14
    « Son traumatisme n'est pas aussi
    mauvais que le mien. »
  • 6:14 - 6:17
    Et pourtant, lorsqu'il en parle,
    il obtient de la compassion.
  • 6:17 - 6:21
    Quand je parle du mien,
    souvent, avant,
  • 6:21 - 6:24
    ce n'était pas toujours une réponse
    remplie de compassion,
  • 6:24 - 6:27
    où les gens pouvaient dire :
    « Oh, tu sais, c'est si inspirant
  • 6:27 - 6:30
    que tu aies survécu à toutes
    ces choses dégoûtantes. »
  • 6:30 - 6:33
    C'est plutôt :
    « Oh, je ne veux pas en parler !
  • 6:33 - 6:35
    S'il-te-plait, arrêtes d'en parler. »
  • 6:35 - 6:37
    Alors j'ai appris à ne pas en parler,
  • 6:37 - 6:41
    et j'ai appris à être
    aussi parfaite que possible,
  • 6:41 - 6:45
    et j'ai poursuivi la perfection
    comme si c'était mon travail
  • 6:45 - 6:49
    et que je portais
    cette armure de perfection,
  • 6:50 - 6:54
    et j'avais besoin que vous voyiez
  • 6:54 - 6:56
    qui selon moi, était parfaite,
  • 6:56 - 6:59
    parce qu'en dessous
    de cette armure de perfection,
  • 6:59 - 7:02
    j'étais un désastre ambulant.
  • 7:03 - 7:06
    Alors je travaille là-dessus
    et je commence à me dire :
  • 7:06 - 7:08
    « Pourquoi ai-je besoin
    d'être parfaite ? »
  • 7:08 - 7:14
    Pourquoi devons-nous montrer
    le côté joyeux et brillant de nous-mêmes
  • 7:14 - 7:16
    et renier qu'il y a des problèmes,
  • 7:16 - 7:19
    et oh, s'il y en a,
    ce sont des petits problèmes,
  • 7:19 - 7:22
    et on peut en parler et d'y repenser,
    une fois que c'est passé,
  • 7:22 - 7:26
    pour que nous pouvons dire : « Oui !
    Tu as survécu et c'est si inspirant » ?
  • 7:27 - 7:29
    Mais -
  • 7:30 - 7:31
    c'est comme la fin des films,
  • 7:31 - 7:35
    nous ne supportons pas autre chose que
    tout est bien qui finit bien.
  • 7:35 - 7:36
    Ainsi, dans la vraie vie,
  • 7:36 - 7:40
    le héros meurt seul en Arctique,
  • 7:40 - 7:43
    qu'il ait été mangé par un ours
    ou qu'il connaisse une autre fin tragique,
  • 7:43 - 7:45
    et dans la version d'Hollywood,
  • 7:45 - 7:48
    il épouse sa chérie
    et ils vécurent heureux pour toujours.
  • 7:49 - 7:54
    J'ai commencé à appeler ce phénomène
    le culte du bonheur.
  • 7:55 - 7:57
    Le culte du bonheur a toujours existé.
  • 7:57 - 8:00
    Mais aujourd'hui,
    avec les réseaux sociaux,
  • 8:00 - 8:04
    nous pouvons dire à tout le monde
    à quel point nous sommes parfaits,
  • 8:04 - 8:06
    et je pense que je suis la seule personne
  • 8:06 - 8:09
    à rester à la maison
    en mangeant des Pringles,
  • 8:10 - 8:13
    tandis que tout le monde fait
    comme ces personnes en Italie,
  • 8:13 - 8:16
    à poster de superbes photos d'eux
    avec des citations inspirantes,
  • 8:16 - 8:18
    et tout ce genre de choses,
  • 8:18 - 8:20
    et il y a au moins 17 mots-clés,
  • 8:20 - 8:22
    comme « #béni »,
  • 8:22 - 8:24
    « #gratitude »,
  • 8:24 - 8:25
    (Rires)
  • 8:25 - 8:26
    ou encore « #sagesse ».
  • 8:26 - 8:29
    C'est comme dire : « Oh, merci mon dieu,
    l'univers veille sur moi
  • 8:29 - 8:31
    pendant mes vacances en Italie.
  • 8:31 - 8:34
    (Rires)
  • 8:38 - 8:40
    Mais ça me gêne vraiment
    parce que je ne comprends pas.
  • 8:40 - 8:43
    J'adore l'Italie.
  • 8:43 - 8:45
    Rome, c'est ma ville préférée,
    je ne pensais pas,
  • 8:45 - 8:47
    mais c'est bien ma ville préférée.
  • 8:47 - 8:49
    J'aime les choses joyeuses bien sûr,
  • 8:49 - 8:52
    mais j'ai aussi ce côté très sombre,
  • 8:52 - 8:55
    qui me suit partout où que j'aille.
  • 8:55 - 8:59
    J'aimerai pouvoir simplement
    m'en débarrasser, mais je ne peux pas,
  • 8:59 - 9:04
    et si je devais publier ces choses pleines
    de joie et incroyables sur Instagram,
  • 9:04 - 9:06
    ce serait une imposture.
  • 9:07 - 9:10
    Parce que, vous savez, pour en revenir à
    ce truc du jeu de la taupe,
  • 9:10 - 9:12
    je dis : « Hey, regardez-moi ;
    je suis en Italie »,
  • 9:12 - 9:14
    et puis les traumatismes ressurgissent
  • 9:14 - 9:18
    et je dois juste les marteler.
  • 9:19 - 9:23
    Et pendant ce temps,
    je joue au jeu de la taupe,
  • 9:23 - 9:25
    chassant la perfection,
    prétendant être parfaite,
  • 9:25 - 9:29
    et pendant ce temps, ma honte
    et mon traumatisme s'enveniment,
  • 9:30 - 9:32
    comme une crotte de chien,
  • 9:33 - 9:34
    dans un sac Paul Smith,
  • 9:34 - 9:35
    (Rires)
  • 9:35 - 9:37
    dans un sac congel',
  • 9:37 - 9:39
    dans un bocal,
  • 9:39 - 9:45
    dont j'ai serré le couvercle aussi
    fort que possible,
  • 9:45 - 9:47
    et que j'emmène avec moi
    et que je dis :
  • 9:47 - 9:51
    « Oh oui, j'ai juste un bocal rempli
    de crottes, pas de problème. »
  • 9:51 - 9:53
    (Rires)
  • 9:53 - 9:56
    Ne faites pas attention,
    regardez ailleurs, détournez le regard.
  • 9:56 - 9:59
    Je ne transporte pas
    de bocal rempli de crottes.
  • 9:59 - 10:01
    Ça s'envenime, simplement.
  • 10:01 - 10:05
    Mais et si j'avais pris ce bocal,
  • 10:05 - 10:08
    et qu'au lieu de le verrouiller
    et de l'emmener avec moi
  • 10:08 - 10:10
    en prétendant qu'il n'existe pas,
  • 10:10 - 10:13
    et si je le laissais un peu au soleil,
  • 10:14 - 10:18
    laissant le vent, la pluie
    et la lumière le transformer ?
  • 10:19 - 10:23
    Il n'aurait peut-être pas complètement
    disparu, mais il aurait changé,
  • 10:23 - 10:25
    et il serait devenu plus léger.
  • 10:26 - 10:28
    Il se serait transformé.
  • 10:30 - 10:31
    Robert Frost a écrit :
  • 10:31 - 10:33
    « La meilleure façon de s'en sortir
  • 10:33 - 10:35
    est d'aller au travers des choses
    et d'avancer. »
  • 10:35 - 10:40
    Je me suis accrochée à ça lors
    des nuits les plus sombres de mon âme.
  • 10:41 - 10:44
    Et en essayant de travailler
    toutes ces choses,
  • 10:44 - 10:47
    je me suis beaucoup dit :
    « Pourquoi moi ? »,
  • 10:47 - 10:51
    « Pourquoi toutes ces choses horribles
    m'arrivent à moi,
  • 10:51 - 10:54
    alors que les autres sont en Italie,
    bénis ? »
  • 10:54 - 10:58
    Des choses comme :
    « Oh, je vais juste manger des Pringles. »
  • 10:58 - 11:03
    Et donc mon amie avec laquelle
    je faisais ce voyage,
  • 11:03 - 11:04
    nous sommes toujours amies,
  • 11:04 - 11:08
    même si elle pense toujours un peu
    que je suis une personne horrible.
  • 11:08 - 11:10
    Elle m'a envoyé cette citation qui dit :
  • 11:10 - 11:13
    « Et si le mot 'victime'
    pouvait être redéfini
  • 11:13 - 11:16
    pour se rapprocher de 'héros',
  • 11:16 - 11:20
    pour que le chemin que certains ont
    emprunté puisse être épargné à d'autres ?
  • 11:22 - 11:26
    Je me suis dit :
    « Ok. Je ne la connais pas celle-là.
  • 11:26 - 11:30
    « Héros », pas « victime »,
    ni « survivant ».
  • 11:30 - 11:34
    Je ne sais pas pourquoi je déteste ce mot,
    mais je le déteste.
  • 11:34 - 11:35
    Mais un héros.
  • 11:36 - 11:40
    Donc, si je suis une héroïne,
    je devrais avoir un super pouvoir.
  • 11:40 - 11:41
    Et si j'ai un super pouvoir,
  • 11:43 - 11:46
    je crois que ce sera celui de
    vaincre la stigmatisation.
  • 11:47 - 11:50
    Et en tant que super héros autoproclamée,
  • 11:50 - 11:54
    mon premier acte dans mon combat
    contre la stigmatisation
  • 11:54 - 11:58
    sera de proposer une alternative
    au culte du bonheur.
  • 11:59 - 12:01
    Dans le culte de la compassion,
  • 12:02 - 12:07
    toutes ces choses brillantes, lumineuses
    et heureuses sont de bonnes choses,
  • 12:07 - 12:11
    amenez-les, aucun problème,
    nous les adorons,
  • 12:11 - 12:14
    mais toutes ces choses laides,
    collantes, dégoutantes
  • 12:14 - 12:17
    que nous excluons
    du culte du bonheur,
  • 12:17 - 12:20
    ces choses sont aussi acceptées,
  • 12:20 - 12:23
    et elles seront honorées,
    elles seront soutenues,
  • 12:23 - 12:24
    et elles seront discutées
  • 12:24 - 12:26
    et elles se transformeront en une chose
  • 12:26 - 12:31
    qui se rapprochera peut-être un peu plus
    du vrai bonheur.
  • 12:33 - 12:38
    Je peux raconter mon histoire ce soir
    car j'ai beaucoup travaillé
  • 12:38 - 12:41
    depuis que j'ai déménagé à Jackson Hole
    il y a trois ans et demi,
  • 12:41 - 12:45
    lorsque j'ai tout embarqué
    pour vivre mon rêve,
  • 12:45 - 12:48
    parce que c'est un rêve, n'est-ce pas ?
  • 12:48 - 12:50
    J'ai beaucoup travaillé,
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    et donc, pour vous épargner -
  • 12:52 - 12:55
    peut-être n'aurez-vous pas à travailler
    autant que moi,
  • 12:55 - 12:58
    mais vous aurez peut-être
    du travail à faire -
  • 12:59 - 13:02
    pour vous faire gagner un peu de temps,
  • 13:02 - 13:05
    je peux vous transmettre la leçon
    que j'ai tirée de tout ceci.
  • 13:06 - 13:11
    Écouter, être témoin
    de la souffrance d'autrui
  • 13:12 - 13:14
    n'est pas une pratique passive.
  • 13:14 - 13:17
    C'est un acte de guérison.
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    Et j'ai été guérie
  • 13:20 - 13:23
    par certaines personnes
    dans la salle ce soir,
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    qui ont écouté mon histoire.
  • 13:26 - 13:28
    Ils ont été témoins de ma souffrance,
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    ils ne m'ont pas rejetée,
  • 13:29 - 13:32
    ils ne m'ont pas dit
    que tout allait bien se passer.
  • 13:32 - 13:35
    Ils ont juste écouté,
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    sans juger.
  • 13:38 - 13:40
    Ça fonctionne,
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    le culte de la compassion fonctionne.
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    Et nous pouvons tous être des héros.
  • 13:48 - 13:49
    Nous pouvons travailler ensemble
  • 13:49 - 13:53
    pour vaincre la stigmatisation,
    pour soigner les gens.
  • 13:54 - 13:58
    Tout ce que ça demande,
    c'est être ouvert d'esprit,
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    ou ouvert de cœur
    si vous êtes cerveau droit,
  • 14:03 - 14:05
    de vous taire et d'écouter.
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    Et en écoutant, nous pouvons, ensemble,
    changer le monde,
  • 14:12 - 14:16
    parce qu'en vérité,
    nous sommes tous brisés.
  • 14:17 - 14:21
    C'est juste une question de savoir
    à quel degré et où.
  • 14:22 - 14:25
    Et comme Leonard Cohen le chante si bien :
  • 14:26 - 14:30
    « Toute chose a une fissure.
    C'est par là que la lumière rentre. »
  • 14:31 - 14:33
    Merci de votre écoute.
  • 14:33 - 14:36
    (Applaudissements) (Encouragements)
Title:
Quitter le culte du bonheur | Keely Herron | TEDxJacksonHole
Description:

La souffrance est une réalité inévitable d'être. Pourtant, la culture moderne nous enseigne à renier notre souffrance et à afficher un masque du bonheur, laissant des millions de gens souffrir seuls en silence. Quitter le culte du bonheur, c'est marcher à travers les ténèbres de honte et de souffrance pour aller vers la lumière de la compassion, de la raison d'être et de l'épanouissement.

Keely est stratège et écrivain, avec plus de 20 ans d'expérience dans la publicité et les affaires. Elle a voyagé dans le monde entier à la recherche d'une vie qui ferait sens, et est arrivée à Jackson Hole. Elle a un diplôme en journalisme de l'Université du Minnesota, et un MBA de l'ESADE de Barcelone, en Espagne.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
14:44

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