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Obtenez ce que vous souhaitez sans menacer | Tali Sharot | TEDxCambridge

  • 0:15 - 0:17
    Nous avons tous des comportements
  • 0:17 - 0:20
    que nous souhaitons changer.
  • 0:20 - 0:23
    Et nous souhaitons sans doute
    aider quelqu'un d'autre
  • 0:23 - 0:26
    à modifier ses comportements
    de manière positive.
  • 0:26 - 0:29
    Il peut s'agir de vos enfants,
    de votre conjoint ou d'un collègue.
  • 0:29 - 0:31
    Permettez-moi de partager
    la recherche récente
  • 0:31 - 0:34
    qui révèle une chose importante, je crois,
  • 0:34 - 0:38
    sur ce qui motive les gens
    à modifier leurs comportements.
  • 0:39 - 0:42
    Avant cela, faisons un petit focus
    sur une stratégie
  • 0:42 - 0:44
    que vous devez sans doute
    utiliser souvent.
  • 0:44 - 0:48
    Disons que vous essayez
    de ne plus grignoter.
  • 0:48 - 0:50
    Que vous dites-vous ?
  • 0:50 - 0:52
    La plupart de nous ont un monologue
    et se disent :
  • 0:52 - 0:55
    « Attention, tu vas grossir. »
  • 0:55 - 0:58
    À votre enfant,
  • 0:59 - 1:03
    vous direz que la cigarette tue
  • 1:03 - 1:05
    et en plus, il va avoir des ennuis.
  • 1:05 - 1:06
    (Rires)
  • 1:06 - 1:08
    Ce qu'on tente d'atteindre,
  • 1:08 - 1:12
    c'est nous effrayer ou effrayer l'autre
  • 1:12 - 1:14
    pour modifier ses comportements.
  • 1:14 - 1:16
    Nous ne sommes pas les seuls dans ce cas.
  • 1:16 - 1:21
    Les avertissements et les menaces sont
    courants dans les campagnes pour la santé.
  • 1:22 - 1:25
    Nous croyons en effet très profondément
  • 1:25 - 1:29
    que la menace et la peur
  • 1:29 - 1:31
    vont pousser les autres à agir.
  • 1:31 - 1:34
    Cette hypothèse semble très raisonnable
  • 1:35 - 1:37
    si ce n'est que la science montre
  • 1:37 - 1:42
    que les avertissements ont un impact
    très limité sur les comportements.
  • 1:42 - 1:46
    Les photos explicites sur
    les paquets de cigarettes, par exemple,
  • 1:46 - 1:48
    n'empêchent aucun fumeur de fumer.
  • 1:48 - 1:51
    Une étude a même montré
    qu'après avoir vu ces photos,
  • 1:51 - 1:54
    arrêter de fumer devient
    moins prioritaire.
  • 1:54 - 1:56
    Je ne dis pas que ça n'a jamais d'effet.
  • 1:56 - 2:00
    Je dis simplement qu'en moyenne,
    leur impact semble très limité.
  • 2:00 - 2:03
    Pourquoi ?
  • 2:03 - 2:05
    Pourquoi sommes-nous résistants
    aux avertissements ?
  • 2:05 - 2:08
    Si on observe les animaux,
  • 2:08 - 2:10
    quand on leur fait peur,
  • 2:10 - 2:16
    leur réaction la plus fréquente
    est de se figer ou de fuir.
  • 2:16 - 2:18
    Mais pas tant de combattre.
  • 2:18 - 2:20
    C'est pareil pour les humains.
  • 2:20 - 2:21
    Quand on a peur de quelque chose,
  • 2:21 - 2:25
    on a tendance à étouffer et essayer
    d'éliminer les sensations négatives.
  • 2:25 - 2:27
    Cela peut se faire en rationalisant.
  • 2:27 - 2:29
    On peut se dire par exemple :
  • 2:29 - 2:32
    « Mon grand-père a fumé
    toute sa vie et il est mort à 90 ans.
  • 2:32 - 2:35
    Mes gènes sont bons
    et je n'ai rien à craindre. »
  • 2:35 - 2:39
    Ce processus nous fait nous sentir
    plus résilient
  • 2:39 - 2:41
    qu'auparavant.
  • 2:41 - 2:45
    C'est ça qui explique l'effet boomerang
    des avertissements.
  • 2:45 - 2:48
    Il nous arrive aussi de faire
    la politique de l'autruche.
  • 2:48 - 2:50
    (Rires)
  • 2:50 - 2:51
    Prenons les cours de la Bourse.
  • 2:51 - 2:54
    Les gens sortent la tête du sol
  • 2:54 - 2:55
    pour regarder leur compte,
  • 2:55 - 2:59
    pas pour faire une transaction,
    juste pour vérifier leur compte.
  • 2:59 - 3:02
    Nous constatons ici, en noir,
  • 3:02 - 3:05
    ce sont les S&P 500 sur deux années,
  • 3:05 - 3:07
    et en gris, le nombre de fois
  • 3:07 - 3:10
    que les clients se connectent
    à leur compte pour vérifier uniquement.
  • 3:10 - 3:13
    Voici les données de Karlsson,
    Loewenstein & Seppi
  • 3:13 - 3:15
    qui contrôlent les données.
  • 3:15 - 3:16
    Que constatons-nous ?
  • 3:16 - 3:20
    Quand les cours sont élevés,
    les gens se connectent tout le temps
  • 3:20 - 3:23
    car une information positive
    nous procure de la satisfaction
  • 3:23 - 3:25
    et on va vérifier.
  • 3:25 - 3:27
    Quand les cours sont bas,
  • 3:27 - 3:29
    les gens évitent de se connecter
  • 3:29 - 3:32
    car l'information négative
    nous procure des sensations négatives.
  • 3:32 - 3:34
    Alors, on évite.
  • 3:35 - 3:37
    C'est vrai
  • 3:37 - 3:41
    tant que l'information négative
    peut être évitée raisonnablement.
  • 3:41 - 3:45
    On ne voit pas sur le graphique
    ce qui est survenu quelques mois plus tard
  • 3:45 - 3:47
    avec la crise financière de 2008,
  • 3:47 - 3:49
    quand les marchés ont plongé
  • 3:49 - 3:52
    et que les gens se connectaient
    frénétiquement
  • 3:52 - 3:54
    mais c'était déjà trop tard.
  • 3:55 - 3:58
    Il n'y a pas que la finance et donc,
    on peut voir les choses ainsi :
  • 3:58 - 4:01
    dans tous les aspects de notre vie,
  • 4:01 - 4:02
    (Rires)
  • 4:03 - 4:07
    nous recevons des avertissements
    et nous avons des mauvais comportements.
  • 4:07 - 4:12
    Ils pourraient potentiellement conduire
    à des résultats déplorables à l'avenir,
  • 4:12 - 4:14
    mais pas forcément,
  • 4:14 - 4:18
    car il y a plusieurs chemins
    entre votre présent et votre avenir.
  • 4:18 - 4:20
    Ça peut aller dans une direction,
    ou une autre.
  • 4:20 - 4:22
    Avec le temps qui passe,
  • 4:22 - 4:26
    on collecte davantage d'informations
    sur la direction du vent.
  • 4:26 - 4:28
    (Rires)
  • 4:28 - 4:31
    À tout moment, on peut intervenir
  • 4:31 - 4:33
    et on est susceptible
    de changer le résultat
  • 4:33 - 4:36
    mais cela exige de l'énergie
    qui fait qu'on se demande :
  • 4:36 - 4:39
    « Pourquoi se tracasser pour une chose
    qui pourrait survenir,
  • 4:39 - 4:41
    ou pas ? »
  • 4:41 - 4:43
    Quand nous atteignons ce moment,
  • 4:43 - 4:48
    et qu'on passe à l'action,
    il est parfois trop tard.
  • 4:49 - 4:51
    Dans mon labo, on cherche à savoir
  • 4:51 - 4:54
    quel type d'informations
    percolent chez les gens.
  • 4:54 - 4:56
    Nous avons donc conçu une expérience
  • 4:56 - 5:00
    et demandé à une centaine de personnes
    d'estimer la probabilité
  • 5:00 - 5:05
    de voir survenir dans leur vie
    80 événements négatifs différents.
  • 5:05 - 5:07
    Par exemple :
  • 5:07 - 5:11
    « Quelle est la probabilité
    que vous perdiez l'ouïe à l'avenir ? »
  • 5:11 - 5:14
    Imaginons que vous estimez ça à 50 %.
  • 5:15 - 5:19
    Je vous offre ensuite l'opinion
    de deux spécialistes différents.
  • 5:19 - 5:21
    Le premier va affirmer :
  • 5:21 - 5:25
    « Chez quelqu'un comme vous,
    je pense que c'est plutôt 40 %. »
  • 5:25 - 5:28
    C'est donc une perspective
    plus belle de votre avenir.
  • 5:29 - 5:31
    Le deuxième spécialiste vous dit :
  • 5:31 - 5:33
    « Chez quelqu'un comme vous,
  • 5:33 - 5:36
    je pense que c'est plutôt 60 %,
    la situation est plus grave. »
  • 5:36 - 5:40
    C'est donc une perspective
    moins agréable de votre avenir.
  • 5:40 - 5:41
    Que devez-vous faire ?
  • 5:42 - 5:45
    Vous ne devriez pas changer
    vos croyances, n'est-ce pas ?
  • 5:45 - 5:46
    Faux.
  • 5:46 - 5:49
    On a constaté que les gens
    ont tendance à modifier leur croyance
  • 5:49 - 5:52
    en faveur de l'opinion
    la plus souhaitable.
  • 5:53 - 5:58
    En d'autres mots, on écoute
    les informations positives.
  • 5:59 - 6:03
    Les gens interrogés étaient des étudiants,
    on pourrait donc penser :
  • 6:03 - 6:06
    « Tous le monde sait que
    les étudiants sont inconscient. »
  • 6:06 - 6:07
    (Rires)
  • 6:07 - 6:10
    Certes, on gagne en sagesse
    en vieillissant.
  • 6:10 - 6:13
    Alors nous avons décidé de vérifier
    si cette attitude est générale.
  • 6:13 - 6:15
    La retrouve-t-on chez vos enfants,
    vos parents ?
  • 6:15 - 6:18
    Votre conjoint ?
  • 6:18 - 6:22
    On a fait une étude avec des personnes
    âgées entre 10 et 80 ans
  • 6:22 - 6:25
    et la raison est oui.
  • 6:25 - 6:26
    Quel que soit le groupe d'âge,
  • 6:26 - 6:29
    on entend l'information
    qu'on a envie d'entendre,
  • 6:29 - 6:32
    comme quand on vous dit que vous êtes
    plus séduisant que vous ne le pensiez,
  • 6:32 - 6:35
    bien mieux que l'information
    qu'on n'a pas envie d'entendre.
  • 6:35 - 6:38
    La capacité d'apprendre
    avec les bonnes nouvelles
  • 6:38 - 6:41
    reste stable tout au long de la vie
  • 6:42 - 6:45
    alors que la capacité d'apprendre
    avec les mauvaises nouvelles
  • 6:45 - 6:47
    varie avec l'âge.
  • 6:47 - 6:50
    On a découvert que les enfants et les ados
  • 6:50 - 6:53
    apprennent moins bien
    des mauvaises nouvelles
  • 6:53 - 6:57
    mais que cette capacité
    se développe avec l'âge.
  • 6:57 - 7:01
    Toutefois, vers 40 ans,
    au milieu de notre vie,
  • 7:01 - 7:03
    elle recommence à se détériorer.
  • 7:04 - 7:08
    Cela signifie que les populations
    les plus vulnérables,
  • 7:08 - 7:12
    les enfants et les ados d'une part,
    et les personnes âgées d'autre part,
  • 7:12 - 7:16
    sont les moins susceptibles d'apprendre
    correctement des avertissements.
  • 7:17 - 7:18
    Ce qu'on voit aussi ici,
  • 7:18 - 7:20
    c'est que l'âge
    a finalement peu d'influence.
  • 7:20 - 7:23
    Que l'on aie 20, 30, 40, 50 ou 60 ans,
  • 7:23 - 7:25
    on entend l'information
    qu'on a envie d'entendre
  • 7:25 - 7:28
    et pas celle
    qu'on n'a pas envie d'entendre.
  • 7:28 - 7:32
    On se retrouve à se voir comme ceci.
  • 7:32 - 7:34
    (Rires)
  • 7:40 - 7:46
    Notre erreur en tant que professeur,
    mentor ou employeur
  • 7:46 - 7:48
    est qu'au lieu de travailler
    au départ de l'image positive
  • 7:48 - 7:52
    que l'on cherche tant à entretenir,
  • 7:52 - 7:55
    on essaie de mettre
    un miroir lucide devant les gens.
  • 7:55 - 7:56
    On dit : « Tu sais,
  • 7:56 - 7:59
    cette image va empirer et empirer. »
  • 7:59 - 8:00
    Mais ça ne marche pas.
  • 8:00 - 8:05
    Ça ne marche pas car notre cerveau cherche
    fébrilement à travestir cette image,
  • 8:05 - 8:08
    avec Photoshop ou des lunettes roses,
  • 8:08 - 8:11
    jusqu'à obtenir l'image qui le satisfait.
  • 8:12 - 8:16
    Mais que se passe-t-il si on s'accorde
    à la façon dont notre cerveau fonctionne
  • 8:16 - 8:18
    au lieu de la contrarier ?
  • 8:18 - 8:21
    Se laver les mains, par exemple.
  • 8:21 - 8:24
    On sait que se laver les mains
    est la meilleure manière
  • 8:24 - 8:25
    d'éviter la diffusion des maladies
  • 8:25 - 8:28
    et c'est particulièrement important
    en milieu hospitalier.
  • 8:28 - 8:30
    Donc, dans les hôpitaux aux États-Unis,
  • 8:30 - 8:31
    il y a une caméra
  • 8:31 - 8:36
    qui observe la fréquence de lavage
    des mains du personnel médical
  • 8:36 - 8:39
    avant d'entrer dans la chambre
    d'un patient et à leur sortie.
  • 8:39 - 8:43
    Le personnel médical savait
    qu'une caméra est installée.
  • 8:43 - 8:47
    Toutefois, seulement un sur dix
    se lave les mains
  • 8:47 - 8:51
    avant d'entrer dans la chambre
    d'un patient et à la sortie.
  • 8:52 - 8:55
    Mais on a ajouté une astuce :
  • 8:55 - 8:57
    un tableau électronique
  • 8:57 - 9:00
    qui indiquait au personnel médical
    quelles étaient leurs performances.
  • 9:01 - 9:05
    Chaque fois qu'une personne se lavait
    les mains, le score montait sur le tableau
  • 9:05 - 9:08
    qui indiquait le taux de lavage des mains
    pour l'équipe sur place
  • 9:08 - 9:11
    et le taux moyen de la semaine.
  • 9:12 - 9:15
    Que s'est-il passé ? Boum !
  • 9:15 - 9:18
    Une augmentation de 90 % du respect
    du lavage des mains.
  • 9:18 - 9:20
    C'est extraordinaire.
  • 9:20 - 9:23
    Même l'équipe de recherche était bluffée.
  • 9:23 - 9:26
    Ils ont donc veillé à reproduire cela
    dans les autres départements de l'hôpital.
  • 9:26 - 9:29
    Avec les mêmes résultats.
  • 9:30 - 9:34
    Pourquoi cela fonctionne-t-il si bien ?
  • 9:35 - 9:37
    Ça fonctionne bien
  • 9:37 - 9:40
    parce qu'au lieu d'utiliser
    des avertissements
  • 9:40 - 9:44
    sur les malheurs qui pourraient survenir,
    la maladie par exemple,
  • 9:44 - 9:47
    c'est fondé sur trois principes connus
  • 9:47 - 9:50
    qui influencent notre esprit
    et nos comportements.
  • 9:50 - 9:52
    Je vais vous expliquer ça.
  • 9:52 - 9:56
    Le premier élément,
    ce sont les incitants sociaux.
  • 9:57 - 9:58
    Dans l'étude en milieu hospitalier,
  • 9:58 - 10:01
    le personnel médical pouvait voir
    ce que les autres faisaient
  • 10:01 - 10:05
    avec le taux des équipes
    et le taux moyen hebdomadaire.
  • 10:05 - 10:09
    Nous sommes des êtres sociaux
    et on se préoccupe des actions de l'autre.
  • 10:09 - 10:12
    On veut faire pareil et même faire mieux.
  • 10:12 - 10:14
    Voici une image d'une autre étude
    que nous avons réalisée
  • 10:14 - 10:17
    et dirigée par le doctorant Micah Edelson.
  • 10:17 - 10:22
    Elle montre un signal
    au centre émotionnel de notre cerveau
  • 10:22 - 10:25
    quand on entend les opinions des autres.
  • 10:25 - 10:28
    On a découvert que ce signal peut prédire
  • 10:28 - 10:32
    la probabilité que nous allons
    nous conformer plus tard,
  • 10:32 - 10:34
    la probabilité de changer
    nos comportements.
  • 10:36 - 10:40
    Le gouvernement britannique
    utilise ce principe
  • 10:40 - 10:43
    pour encourager les citoyens
    à payer leurs impôts à temps.
  • 10:43 - 10:45
    Avant, le gouvernement envoyait une lettre
  • 10:45 - 10:48
    à ceux qui avaient « oublié »
    de payer leurs impôts
  • 10:48 - 10:51
    en insistant sur l'importance
    de cet acte citoyen
  • 10:51 - 10:53
    mais en vain.
  • 10:53 - 10:55
    Après, ils ont ajouté une phrase
  • 10:56 - 10:58
    qui dit ceci :
  • 10:58 - 11:02
    « Neuf citoyens sur dix en Grande Bretagne
    paient leurs impôts à temps. »
  • 11:02 - 11:08
    Cette petite phrase a augmenté le respect
    de versement de la cohorte de 15 %.
  • 11:08 - 11:10
    Cela a amené dans les caisses
    de l'État britannique
  • 11:10 - 11:13
    5,6 milliards de livres sterling.
  • 11:13 - 11:18
    Mettre en avant ce que les autres font
    est donc un incitant puissant.
  • 11:18 - 11:22
    L'autre principe
    est la récompense immédiate.
  • 11:23 - 11:24
    C'est-à-dire
  • 11:24 - 11:27
    que chaque fois qu'un membre du personnel
    se lavait les mains,
  • 11:27 - 11:31
    l'équipe pouvait voir le nombre augmenter
    sur le panneau et ça, ça fait du bien.
  • 11:31 - 11:34
    Savoir que cela va arriver les a poussés
  • 11:34 - 11:37
    à faire une chose
    qu'ils n'avaient pas envie de faire.
  • 11:37 - 11:41
    Cela fonctionne car nous valorisons
    la gratification immédiate.
  • 11:41 - 11:43
    La récompense que l'on obtient de suite
  • 11:43 - 11:46
    par rapport à une récompense ultérieure.
  • 11:47 - 11:50
    On pense que c'est dû au fait que
    nous ne nous intéressons pas à l'avenir.
  • 11:50 - 11:54
    Mais cette conviction est erronée
    car on s'y intéresse.
  • 11:54 - 11:58
    On a envie d'être heureux, en bonne santé
    et prospères à l'avenir.
  • 11:58 - 12:00
    Mais l'avenir est si loin.
  • 12:00 - 12:05
    Vous pourriez mal vous comporter
    aujourd'hui et bien vous porter à l'avenir
  • 12:05 - 12:07
    ou vous pourriez être mort d'ici là.
  • 12:07 - 12:09
    (Rires)
  • 12:09 - 12:14
    Le soi d'ici et maintenant préfère donc
    boire le verre tangible,
  • 12:14 - 12:15
    manger la cotelette tangible
  • 12:15 - 12:19
    qu'obtenir une chose incertaine
    à l'avenir.
  • 12:19 - 12:22
    Quand on y songe,
    ce n'est pas entièrement irrationnel.
  • 12:22 - 12:24
    On préfère une chose certaine maintenant
  • 12:24 - 12:27
    à une chose incertaine plus tard.
  • 12:28 - 12:32
    Mais que se passe-t-il si on récompense
    les gens maintenant
  • 12:32 - 12:36
    pour réaliser des actions qui
    leurs seront bénéfiques plus tard ?
  • 12:38 - 12:41
    Des études montrent qu'offrir
    une récompense immédiate
  • 12:41 - 12:43
    rend les gens plus susceptibles
    d'arrêter de fumer,
  • 12:43 - 12:45
    de faire de l'exercice
  • 12:45 - 12:48
    et que si cet effet dure six mois minimum,
  • 12:48 - 12:52
    car arrêter la cigarette
    est associé à une gratification
  • 12:52 - 12:55
    et faire de l'exercice aussi,
  • 12:55 - 12:57
    cela devient une habitude,
  • 12:57 - 12:59
    un style de vie.
  • 13:00 - 13:02
    C'est une recompense instantanée
  • 13:02 - 13:04
    pour un comportement
    qui nous sera bénéfique plus tard.
  • 13:04 - 13:07
    C'est ainsi qu'on traverse
    le pont temporel.
  • 13:07 - 13:10
    Le troisième principe est
    le suivi de la progression.
  • 13:11 - 13:14
    Le tableau attire l'attention
    du personnel médical
  • 13:14 - 13:17
    sur l'amélioration de leur performance.
  • 13:17 - 13:20
    Voici une illustration d'une de nos études
  • 13:20 - 13:21
    qui montre que l'activité cérébrale
  • 13:21 - 13:26
    suggère un enregistrement efficace
    ou positif de l'information sur l'avenir.
  • 13:27 - 13:32
    On a découvert que le cerveau
    est doué pour faire ça
  • 13:32 - 13:34
    mais beaucoup moins
  • 13:34 - 13:37
    pour traiter les informations négatives
    sur l'avenir.
  • 13:37 - 13:38
    Qu'est-ce que ça signifie ?
  • 13:39 - 13:43
    Quand on essaie d'attirer
    l'attention des gens,
  • 13:43 - 13:47
    il convient de privilégier les progrès
    et non les régressions.
  • 13:47 - 13:49
    Par exemple,
  • 13:49 - 13:51
    dans le cas de l'ado qui fume,
  • 13:51 - 13:53
    on pourrait leur dire :
  • 13:53 - 13:57
    « Arrêter de fumer te permettra d'être
    meilleur dans ton sport. »
  • 13:57 - 14:00
    Mettre en avant le progrès
    et non les régressions.
  • 14:00 - 14:04
    Avant de conclure, je souhaite
    partager une anecdote avec vous.
  • 14:04 - 14:06
    Il y a quelques semaines,
    de retour à la maison,
  • 14:06 - 14:08
    j'ai trouvé une facture sur mon frigo.
  • 14:08 - 14:12
    Cela m'a étonnée car on ne laisse
    jamais de facture sur mon frigo.
  • 14:12 - 14:15
    Je me suis demandé pourquoi mon mari
    avait décidé de faire ça.
  • 14:15 - 14:19
    En lisant la facture,
    j'ai vu qu'elle visait l'objectif
  • 14:19 - 14:23
    d'optimiser ma consommation d'électricité.
  • 14:23 - 14:25
    Comment ?
  • 14:25 - 14:29
    Incitants sociaux, récompense immédiate
    et suivi de la progression.
  • 14:29 - 14:30
    Je vais vous montrer.
  • 14:30 - 14:32
    Voici les incitants sociaux.
  • 14:32 - 14:38
    Le gris est la consommation d'énergie
    moyenne des habitants de mon quartier.
  • 14:38 - 14:41
    Ma consommation énergétique
    apparaît en bleu.
  • 14:41 - 14:45
    Et le vert est la consommation énergétique
    la plus basse dans le quartier.
  • 14:45 - 14:47
    Ma réaction instinctive,
  • 14:47 - 14:48
    ma réaction immédiate fut :
  • 14:48 - 14:50
    « Je suis un peu meilleure
    que la moyenne.
  • 14:50 - 14:51
    (Rires)
  • 14:51 - 14:53
    Un chouïa, mais meilleure -
  • 14:53 - 14:56
    et mon mari avait eu la même réaction -
  • 14:56 - 14:59
    mais je veux atteindre la zone verte. »
  • 14:59 - 15:01
    Et puis, il y a le smiley.
  • 15:01 - 15:05
    C'est ma récompense immédiate
    qui me félicite de mon résultat
  • 15:05 - 15:07
    et qui donne envie
    de mettre la facture sur le frigo.
  • 15:07 - 15:09
    (Rires)
  • 15:09 - 15:12
    J'ai certes droit à un smiley,
  • 15:12 - 15:15
    mais je vois aussi l'occasion
    d'en obtenir deux.
  • 15:15 - 15:17
    (Rires)
  • 15:18 - 15:20
    Il y a de la marge pour progresser
  • 15:20 - 15:23
    et ce smiley me montre mes progrès
    tout au long de l'année,
  • 15:23 - 15:26
    l'évolution de ma consommation
    électrique pendant l'année.
  • 15:26 - 15:28
    Et la facture agit encore autrement :
  • 15:28 - 15:31
    elle me donne un sentiment
    d'être aux commandes.
  • 15:31 - 15:36
    Elle me donne la sensation que
    je contrôle ma consommation énergétique.
  • 15:36 - 15:37
    Et ce point est très important
  • 15:37 - 15:40
    quand on essaie de faire changer
    le comportement des gens,
  • 15:40 - 15:44
    car le cerveau cherche constamment
    des moyens de contrôler son environnement.
  • 15:44 - 15:47
    C'est un des principes
    du fonctionnement du cerveau.
  • 15:47 - 15:52
    Donner un sentiment d'être aux commandes
    est une source de motivation cruciale.
  • 15:53 - 15:55
    OK, qu'est-ce que je ne dis pas ?
  • 15:55 - 16:00
    Je ne dis pas qu'il n'y a pas besoin
    de communiquer sur les risques.
  • 16:00 - 16:04
    Je ne dis pas qu'il y a une solution
    miracle pour tout le monde.
  • 16:04 - 16:09
    Mais je dis que si on souhaite
    motiver au changement,
  • 16:09 - 16:12
    on devrait reconsidérer comment faire
  • 16:12 - 16:17
    parce que la peur, la peur de perdre
    la santé ou sa prospérité
  • 16:17 - 16:19
    induit l'inaction
  • 16:19 - 16:22
    alors que l'excitation du gain
    induit l'action.
  • 16:22 - 16:26
    Donc, pour changer nos comportements
    ou ceux des autres,
  • 16:26 - 16:29
    on peut essayer des stratégies positives
  • 16:29 - 16:31
    plutôt que la menace.
  • 16:31 - 16:34
    Les stratégies positives capitalisent
    sur les tendances humaines
  • 16:34 - 16:36
    de vouloir progresser.
  • 16:36 - 16:37
    Merci.
  • 16:37 - 16:39
    (Applaudissements)
Title:
Obtenez ce que vous souhaitez sans menacer | Tali Sharot | TEDxCambridge
Description:

La recherche a démontré que la menace et les avertissements ont un impact limité sur les comportements. Dès lors, qu'est-ce qui nous fait changer nos comportements ? Tali Sharot nous révèle les trois ingrédients qui permettent d'obtenir ce qu'on souhaite sans menacer.

Le docteur Tali Sharot est neuroscientifique à l'University College London et directrice du laboratoire Affective Brain Lab.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http: //ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:49

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