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La physique de la diplomatie | Charles Crawford | TEDxKrakow

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    Bien. (Polonais) Mesdames et messieurs,
  • 0:03 - 0:04
    (Rires)
  • 0:05 - 0:06
    C'est injuste.
  • 0:06 - 0:07
    (Rires)
  • 0:07 - 0:11
    Vous êtes nombreux à être Polonais
    et à parler le polonais donc,
  • 0:11 - 0:13
    mais on doit parler en anglais.
  • 0:13 - 0:16
    Alors, j'essaie de rétablir
    un certain équilibre.
  • 0:16 - 0:17
    (Rires)
  • 0:17 - 0:19
    Je suis désolé
    mais je vais devoir lire.
  • 0:19 - 0:22
    (Polonais) C'est un plaisir et privilège
    d'être de retour à Cracovie.
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    (Applaudissements)
  • 0:30 - 0:34
    (Polonais) Évidemment, Cracovie est
    une ville intelligente.
  • 0:34 - 0:35
    (Rires)
  • 0:35 - 0:40
    (Polonais) C'est la seule ville
    où les supporters de football
  • 0:40 - 0:44
    ont des drapeaux de leurs équipes
    écrits en latin !
  • 0:44 - 0:47
    (Rires)
  • 0:47 - 0:49
    (Applaudissements)
  • 0:54 - 0:57
    (Polonais) J'aimerais beaucoup
    continuer en polonais
  • 0:57 - 0:59
    mais les organisateurs, semble-t-il,
  • 0:59 - 1:03
    pensent que les auditeurs de TED en ligne
  • 1:03 - 1:06
    partout dans le monde,
    ne parlent pas votre langue.
  • 1:06 - 1:08
    (Rires)
  • 1:08 - 1:12
    (Polonais) Hélas, je vais devoir
    me soumettre et parler anglais.
  • 1:12 - 1:14
    (Rires)
  • 1:14 - 1:15
    (Applaudissements)
  • 1:21 - 1:25
    Pour les anglophones présents
    qui ne maîtrisent pas encore le polonais,
  • 1:25 - 1:28
    je disais que Cracovie est un des lieux
    les plus intelligents sur terre,
  • 1:28 - 1:31
    le seul où les supporters de foot
    écrivent en latin sur leurs drapeaux.
  • 1:31 - 1:32
    (Rires)
  • 1:32 - 1:36
    Vous souvenez-vous qu'on vous a demandé
    au début de la séance
  • 1:36 - 1:37
    d'éteindre vos téléphones ?
  • 1:38 - 1:40
    Je souhaite vous raconter une histoire
    à ce sujet.
  • 1:40 - 1:44
    Un jour, j'ai organisé un concert pour des
    musiciens anglais spécialistes de Mozart.
  • 1:44 - 1:47
    Il y avait une délégation
    d'invités polonais,
  • 1:47 - 1:50
    environ 100 convives,
    dont Maria Kaczyńska.
  • 1:51 - 1:55
    Avant le concert, j'ai dit : « Écoutez,
    il y a deux sortes de personnes.
  • 1:55 - 1:58
    Ceux qui éteignent leur téléphone
    pendant un concert,
  • 1:58 - 2:00
    et tous les autres. » (Rires)
  • 2:00 - 2:02
    Tous le monde a éteint son portable.
  • 2:02 - 2:04
    Cela a amené un grand calme dans la salle.
  • 2:04 - 2:06
    Et brusquement : dring dring dring !
  • 2:06 - 2:08
    C'était Maria Kaczyńska.
  • 2:08 - 2:09
    Et - (Rires)
  • 2:09 - 2:11
    C'était une personne formidable.
  • 2:11 - 2:13
    J'ignore si vous l'avez déjà rencontrée.
  • 2:13 - 2:14
    Mais je sais que vous êtes nombreux
  • 2:15 - 2:17
    à connaître des passagers du vol Smolensk.
  • 2:17 - 2:20
    J'en connaissais 25.
  • 2:20 - 2:23
    Je regardais ça depuis le Royaume-Uni,
  • 2:23 - 2:26
    les cérémonies et tout le toutim,
    et je pense, si vous me le permettez,
  • 2:26 - 2:29
    que les citoyens polonais ont accompli
    des choses extraordinaires
  • 2:29 - 2:31
    dans des circonstances difficiles.
  • 2:31 - 2:33
    Bien.
  • 2:33 - 2:35
    Commençons par le début.
  • 2:35 - 2:38
    Le thème aujourd'hui est : « Texting the
    Dragon », la modernité et la tradition.
  • 2:39 - 2:40
    C'est le sens de tout ça.
  • 2:40 - 2:41
    Revenons donc aux prémices.
  • 2:42 - 2:44
    Ésope.
  • 2:44 - 2:46
    Il est l'auteur des fables d'Ésope,
  • 2:46 - 2:49
    « Le renard et les raisins » entre autres.
  • 2:49 - 2:51
    Mais saviez-vous qu'Ésope
    était un ambassadeur ?
  • 2:51 - 2:54
    Il a été envoyé à Delphe par le roi Crésus
  • 2:55 - 2:57
    pour rendre hommage au peuple de Delphe.
  • 2:57 - 3:00
    Il leur a remis des pièces d'or.
  • 3:01 - 3:02
    Mais le peuple de Delphe fut ingrat.
  • 3:03 - 3:05
    Ils ont pensé soit
    qu'il trichait sur ses dépenses,
  • 3:05 - 3:08
    soit qu'il était chiche.
  • 3:08 - 3:10
    Alors, ils l'ont poussé d'une falaise.
  • 3:10 - 3:11
    (Rires)
  • 3:11 - 3:12
    En chute libre,
  • 3:12 - 3:15
    ils ont découvert une loi physique
    extrêmement importante.
  • 3:16 - 3:21
    (Rires)
  • 3:21 - 3:25
    Pour ce malheureux Ésope,
    la vitesse lui fut fatale.
  • 3:25 - 3:28
    Mais voici la formule qui explique
  • 3:28 - 3:31
    comment un objet qui tombe
    atteint sa vitesse maximale.
  • 3:32 - 3:35
    Qu'est-ce que la diplomatie
    et à quoi ai-je consacré ma vie ?
  • 3:36 - 3:38
    Remettre des messages.
  • 3:38 - 3:39
    Négocier.
  • 3:39 - 3:44
    Les deux sont des expressions du pouvoir.
  • 3:44 - 3:46
    Le pouvoir, qui l'a et qui ne l'a pas ?
  • 3:46 - 3:48
    Qui est en haut, qui est en bas ?
  • 3:48 - 3:51
    Comme nos amis à Moscou le disent :
    « kto kovo » [qui l'emporte sur qui ?].
  • 3:51 - 3:52
    (Rires)
  • 3:52 - 3:55
    Cette dame,
    la Reine Elisabeth d'Angleterre.
  • 3:55 - 3:57
    Paul Dzialynski, l'Ambassadeur de Pologne
  • 3:57 - 4:00
    venait d'arriver pour la voir,
    envoyé par le roi de Pologne.
  • 4:00 - 4:02
    Tous les nobles étaient présents
  • 4:02 - 4:04
    et la Reine l'a accueilli en grande pompe.
  • 4:06 - 4:07
    Il a fait un discours
  • 4:07 - 4:10
    expliquant en substance que le roi
    de Pologne n'était pas satisfait.
  • 4:11 - 4:14
    (Polonais) « Se plaindre »,
    vous savez ? (Rires)
  • 4:14 - 4:16
    J'ai dit à une personne hier soir,
  • 4:16 - 4:18
    le polonais est la seule langue,
  • 4:18 - 4:21
    j'ai appris des rudiments en français,
    allemand, espagnol, russe, latin,
  • 4:21 - 4:24
    et aussi de polonais,
    de serbe et d'afrikaans,
  • 4:24 - 4:26
    mais le polonais est
    la seule langue au monde
  • 4:26 - 4:29
    où le premier mot qu'on apprend
    est : « se plaindre ».
  • 4:29 - 4:30
    (Rires)
  • 4:30 - 4:32
    (Applaudissements)
  • 4:37 - 4:40
    Bref, il représente son pays
    et se plaint :
  • 4:40 - 4:43
    « Le roi de Pologne n'est pas
    très satisfait, Majesté,
  • 4:43 - 4:45
    car vous vous battez avec le roi d'Espagne
  • 4:45 - 4:48
    et cela perturbe les échanges
    avec la Pologne. »
  • 4:49 - 4:53
    Mais la reine Elisabeth
    avait le cuir plutôt épais.
  • 4:54 - 4:58
    Elle a offert la réponse la plus célèbre
    faite par un monarque anglais en latin.
  • 5:00 - 5:03
    C'est impossible de lire ça
    mais voici l'essence :
  • 5:03 - 5:05
    « Combien ai-je été trompée !
  • 5:05 - 5:09
    Je m'attendais à une mission diplomatique
    mais vous m'apportez une dispute. »
  • 5:09 - 5:10
    (Rires)
  • 5:10 - 5:13
    « Jamais de ma vie, je ne me serais
    attendue à une telle audace.
  • 5:14 - 5:19
    Je suis ébaudie devant tant d'impertinence
    publique sans précédent. »
  • 5:19 - 5:21
    (Rires)
  • 5:21 - 5:23
    Elle a dit tout cela en latin
    à l'ambassadeur.
  • 5:23 - 5:25
    Pas mal du tout. (Rires)
  • 5:25 - 5:27
    Les accidents de la route en diplomatie
    existent donc.
  • 5:27 - 5:29
    Quel est l'objectif ?
  • 5:29 - 5:31
    Quelles lois physiques sont en jeu ?
  • 5:31 - 5:35
    Quand une voiture percute
    un mur, elle s'arrête.
  • 5:35 - 5:38
    La voiture exerce une force contre le mur
  • 5:38 - 5:41
    et le mur exerce une force
    contre la voiture.
  • 5:41 - 5:43
    Ça fait beaucoup de forces.
  • 5:43 - 5:45
    Certains connaissent
    sans doute l'équation.
  • 5:46 - 5:48
    Qui la connaît ?
  • 5:49 - 5:51
    Ici, Oui ?
  • 5:51 - 5:53
    (Public) L'énergie cinétique.
  • 5:53 - 5:56
    Charles Crawford : l'énergie cinétique.
    Qui l'ignorait ?
  • 5:56 - 5:58
    (Rires)
  • 5:58 - 6:00
    Il y a quelques menteurs dans la salle.
  • 6:00 - 6:01
    (Rires)
  • 6:01 - 6:03
    Voici l'équation de l'énergie cinétique.
  • 6:04 - 6:07
    J'ai besoin de mon laser.
  • 6:08 - 6:10
    L'énergie cinétique de tout objet
  • 6:10 - 6:14
    égale la moitié de sa masse
    multipliée par le carré de sa vitesse.
  • 6:14 - 6:17
    La moitié de sa masse multipliée
    par le carré de sa vitesse.
  • 6:18 - 6:19
    Avec une bombe,
  • 6:19 - 6:22
    un demi-kilo, qui voyage vite.
  • 6:22 - 6:26
    La moitié de cela représente
    250 000 joules d'énergie.
  • 6:28 - 6:30
    Doublez la masse,
  • 6:31 - 6:32
    doublez l'énergie.
  • 6:36 - 6:41
    Augmentez la vitesse par un facteur quatre
    pour une même masse.
  • 6:41 - 6:44
    On multiplie l'énergie par un facteur 16.
  • 6:44 - 6:46
    La vitesse fait la différence.
  • 6:46 - 6:49
    Plus de vitesse fait plus de différence
    que la masse
  • 6:49 - 6:50
    en termes d'impact.
  • 6:50 - 6:53
    C'est pour cela qu'au bowling,
    si on fait rouler la boule
  • 6:53 - 6:54
    vers les dix quilles,
  • 6:54 - 6:57
    en la faisant rouler, on éjecte
    toutes les quilles.
  • 6:57 - 7:00
    Mais si on lance la boule,
    elle traverse les quilles.
  • 7:00 - 7:04
    Plus petite, moins lourde
    et plus de vitesse.
  • 7:06 - 7:08
    L'histoire nous offre beaucoup
    d'exemples de vitesse.
  • 7:08 - 7:10
    Agincourt : des flèches anglaises
    petites et rapides
  • 7:10 - 7:13
    contre des chevaliers français
    gros et lourds.
  • 7:13 - 7:16
    (Rires)
  • 7:16 - 7:18
    C'est un exemple merveilleux
    de la vitesse.
  • 7:18 - 7:20
    Le roi Sobieski,
    avec une troupe de cavalerie,
  • 7:20 - 7:22
    a attaqué toute l'armée turque.
  • 7:22 - 7:24
    Très rapide. L'Europe est sauvée.
  • 7:25 - 7:27
    Il a inventé le croissant,
    quelle bonne nouvelle !
  • 7:27 - 7:30
    (Rires)
  • 7:30 - 7:33
    (Rires)
  • 7:33 - 7:35
    (Applaudissements)
  • 7:41 - 7:42
    (Rires)
  • 7:43 - 7:46
    Pendant longtemps, 200 ans environ,
  • 7:46 - 7:49
    depuis l'invention des machines,
  • 7:49 - 7:51
    on a pensé que
    plus c'était gros mieux c'était.
  • 7:53 - 7:55
    Que se passe-t-il ?
  • 7:55 - 7:58
    « L'ère de la masse et des masses ».
  • 7:58 - 8:01
    Le mot même de masses,
    en anglais du moins,
  • 8:01 - 8:02
    transmet l'idée.
  • 8:02 - 8:05
    Vous souvenez-vous de « Metropolis » ?
    Qui a vu ce film ?
  • 8:05 - 8:06
    Tout le monde.
  • 8:06 - 8:10
    Ce type, juste au cas où, qui fait ça
    pour maintenir la machine en exploitation.
  • 8:10 - 8:13
    Ce sont les masses, qui entament
    et terminent leur rotation.
  • 8:13 - 8:16
    « Production de masse »,
    « réunions de masse »,
  • 8:18 - 8:21
    « Participation en masse »,
    tout cela sonne pas mal.
  • 8:21 - 8:25
    Même « mouvements de masse »,
    sonne plutôt bien.
  • 8:25 - 8:29
    Par contre, un peu de « masse » ici
    paraît moins bon.
  • 8:29 - 8:31
    [Armes de destruction massive]
  • 8:31 - 8:33
    « Plus c'est gros, mieux c'est ».
  • 8:33 - 8:37
    Des grosses machines, des grosses
    entreprises dans le pétrole ou pharmacie.
  • 8:37 - 8:41
    Planification centrale
    et grand gouvernement.
  • 8:41 - 8:44
    C'est notre lot aujourd'hui :
    de grands gouvernements.
  • 8:46 - 8:49
    La révolution russe a inventé
    un mouvement vraiment grand.
  • 8:49 - 8:51
    Et qu'est-il arrivé à cette idée ?
  • 8:52 - 8:55
    Qui a déjà entendu parler de
    « la consommation de la plus-value » ?
  • 8:55 - 9:00
    La théorie marxiste de la plus-value,
    comment les capitalistes la consomme.
  • 9:00 - 9:04
    Voici à quoi elle ressemblait
    à 300 km d'ici,
  • 9:05 - 9:08
    il y a 80 à 90 ans.
  • 9:09 - 9:11
    Du cannibalisme en Ukraine.
  • 9:11 - 9:13
    Causé par le communisme.
  • 9:14 - 9:17
    Voilà la forme de la consommation
    de la plus-value sous le communisme.
  • 9:17 - 9:22
    Allons-y : le dessin animé le plus célèbre
    de l'histoire anglaise, sans doute.
  • 9:23 - 9:25
    Pouvez-vous lire ça ?
  • 9:26 - 9:29
    « La lie de l'humanité, » a dit Hitler.
  • 9:29 - 9:32
    « Les assassins sanguinaires
    des ouvriers » a répliqué Staline.
  • 9:32 - 9:33
    Et voici la Pologne.
  • 9:35 - 9:37
    Ce qui a mené à ceci.
  • 9:37 - 9:41
    Le principe que nous devons collaborer,
    à grande échelle.
  • 9:41 - 9:46
    Et actuellement,
    aux États-Unis, ça mène à ça :
  • 9:46 - 9:48
    une réaction anti grand gouvernement.
  • 9:48 - 9:50
    « Vous gaspillez mon avenir. »
  • 9:50 - 9:52
    « Vous n'avez pas droit à mes revenus. »
  • 9:52 - 9:54
    Ce sont des messages profonds
  • 9:54 - 9:56
    sur notre attitude
    vis-à-vis du passé et de l'avenir.
  • 9:56 - 9:58
    Certains orateurs l'ont évoqué,
  • 9:58 - 10:01
    ils ont parlé de notre héritage agricole
    et environnemental.
  • 10:01 - 10:04
    Eh bien, ce n'est pas une bonne idée
    de détruire notre environnement
  • 10:04 - 10:07
    et de ne rien laisser à nos enfants
    et petits-enfants.
  • 10:07 - 10:09
    Et ce n'est pas une bonne idée
  • 10:09 - 10:11
    d'emprunter de l'argent
    de nos arrière-petits-enfants,
  • 10:11 - 10:15
    qui ne sont pas encore nés
    pour payer notre consommation actuelle.
  • 10:15 - 10:16
    C'est très compliqué.
  • 10:17 - 10:19
    Pardon, j'ai sauté un transparent.
  • 10:20 - 10:23
    Quelle est l'énergie cinétique
    de la politique étrangère ?
  • 10:24 - 10:27
    Un mouvement léger, rapide et ciblé
    ou un mouvement lent et lourd ?
  • 10:28 - 10:30
    Savez-vous qui est la baronne Ashton ?
  • 10:30 - 10:32
    [L'Europe a besoin
    d'un service d'action extérieure
  • 10:32 - 10:35
    pour construire une politique
    étrangère plus forte]
  • 10:35 - 10:37
    Il y a tant à redire.
  • 10:37 - 10:39
    Je ne suis pas anti-européen.
  • 10:39 - 10:43
    En tant qu'Européen,
    je souhaite voir l'Europe être efficace.
  • 10:43 - 10:45
    Mais il y a tant à redire
    à cette affirmation.
  • 10:48 - 10:51
    « Une politique étrangère plus forte » :
    ça veut dire quoi ?
  • 10:51 - 10:53
    Ça veut dire qu'on n'en a pas maintenant.
  • 10:53 - 10:56
    Pourquoi ne pas affirmer vouloir
    construire une politique étrangère forte ?
  • 10:56 - 10:59
    « Je veux en construire une plus forte. »
  • 10:59 - 11:00
    Plus forte que quoi ?
  • 11:01 - 11:04
    C'est étrange de dire cela.
  • 11:05 - 11:09
    Qu'est-ce qui est « fort » ? Imaginons
    vouloir une politique étrangère forte.
  • 11:09 - 11:11
    Comment savoir si c'est le cas ?
  • 11:11 - 11:12
    (Rires)
  • 11:12 - 11:14
    Voici une vision de la force.
  • 11:15 - 11:18
    Et ces états, d'une autre
    manière, sont forts
  • 11:18 - 11:20
    et ont l'attitude qui va avec.
  • 11:20 - 11:22
    Des pays individualistes.
  • 11:22 - 11:24
    Des pays qui ne deviennent pas fort
  • 11:24 - 11:26
    en s'associant avec leurs voisins.
  • 11:26 - 11:30
    Ils deviennent fort en affirmant :
    « On sait qui on est.
  • 11:30 - 11:33
    Pas besoin de s'associer pour être fort.
  • 11:33 - 11:34
    On est fort parce qu'on est fort. »
  • 11:35 - 11:37
    Regardez ces scarabées taureau.
  • 11:39 - 11:41
    Très forts et très petits.
  • 11:42 - 11:44
    Il y a des raisons physiques
    pour lesquelles en grandissant,
  • 11:44 - 11:47
    la force se transforme dans nos corps.
  • 11:47 - 11:49
    Des raisons de la physique.
  • 11:50 - 11:54
    On peut être fort en étant très bon
    à être très petit.
  • 11:54 - 11:56
    Voici des exemples d'endroits
    de politique étrangères
  • 11:56 - 12:00
    qui, de manières différentes,
    s'épanouissent de part leur petite taille.
  • 12:00 - 12:02
    Le Montenegro à Wembley, pas mal du tout.
  • 12:03 - 12:09
    Le Vatican, aussi grand que Google
    ou General Motors.
  • 12:09 - 12:10
    Le Vatican, c'est Google.
  • 12:10 - 12:13
    Petite base mais de nombreux fans.
  • 12:13 - 12:15
    (Rires)
  • 12:17 - 12:20
    Les états insulaires dans le débat
    sur le changement climatique.
  • 12:20 - 12:22
    Ils sont très bons
    pour faire valoir leur opinion.
  • 12:22 - 12:24
    Les pirates et les chefs militaires.
  • 12:24 - 12:27
    Très petits, très agiles, grande vélocité.
  • 12:28 - 12:30
    On peut être fort
    rien qu'en disant : « non ».
  • 12:31 - 12:33
    « Nous ne voulons pas
    faire ce que vous demandez.
  • 12:33 - 12:35
    Peu importe ce que vous faites.
    Cassez-vous ! »
  • 12:35 - 12:37
    L'Iran et la Corée du Nord.
  • 12:37 - 12:40
    « Aucun intérêt. Merci et au revoir. »
  • 12:40 - 12:41
    (Rires)
  • 12:41 - 12:45
    En Europe, la Grèce et son débat
    au sujet de l'appellation de la Macédoine,
  • 12:45 - 12:47
    une dispute étrange
    qui dure depuis des années.
  • 12:47 - 12:49
    La Grèce refuse, un point c'est tout.
  • 12:49 - 12:51
    (Rires)
  • 12:52 - 12:54
    On peut être fort
    en s'éloignant de l'action.
  • 12:54 - 12:56
    Pas besoin d'être dans l'action
    pour être fort.
  • 12:56 - 12:59
    La Norvège est puissante et efficace
  • 12:59 - 13:01
    en matièrs de propositions
    d'initiatives internationales
  • 13:01 - 13:03
    car elle ne fait partie de rien.
  • 13:03 - 13:05
    (Rires)
  • 13:05 - 13:08
    C'est vrai : elle est libre et riche.
  • 13:08 - 13:09
    Elle peut financer ce qu'elle veut.
  • 13:09 - 13:11
    C'est leur argent.
  • 13:11 - 13:13
    Si la Norvège faisait partie de l'UE,
  • 13:13 - 13:16
    elle ne serait plus libre
    de dépenser son argent ainsi.
  • 13:16 - 13:17
    Un autre exemple : la Syrie.
  • 13:17 - 13:21
    Vous savez ce qu'est une tache ?
    Une grosse tache ?
  • 13:21 - 13:22
    (Rires)
  • 13:25 - 13:29
    (Rires)
  • 13:29 - 13:33
    L'UE est forte car elle est grande
    et elle est là.
  • 13:33 - 13:35
    Elle n'est pas forte
    pour d'autres raisons.
  • 13:35 - 13:38
    C'et une forme de présence en-soi
    de par sa presque immobilité.
  • 13:38 - 13:40
    C'est une forme de force.
  • 13:40 - 13:42
    Et ce n'est pas nécessairement mauvais.
  • 13:42 - 13:46
    Mais cela réduit la vélocité massivement.
  • 13:47 - 13:50
    Donc, on obtient un impact moindre.
  • 13:50 - 13:53
    Réduire la vitesse et augmenter la masse
  • 13:53 - 13:55
    est la pire combinaison possible.
  • 13:57 - 13:59
    L'EU se parle à elle-même.
  • 13:59 - 14:03
    Aux Nations-Unies, les ambassadeurs
    se parlent beaucoup trop.
  • 14:03 - 14:07
    Ils ne parlent pas aux autres pays
    dans le monde.
  • 14:07 - 14:09
    Des milliers de réunions de coordination
  • 14:09 - 14:11
    et la plupart sont une perte de temps
    astronomique.
  • 14:11 - 14:15
    C'est une utilisation horriblement
    mauvaise de l'argent du contribuable.
  • 14:16 - 14:19
    Voici le Conseil européen des relations
    extérieures qui affirme
  • 14:19 - 14:20
    être un grand supporter de l'UE.
  • 14:20 - 14:24
    « Exhaustives, défensives et sans aucun
    lien avec la vraie diplomatie. »
  • 14:28 - 14:32
    On est à 14 minutes 27, 28, 29...
    il me reste donc trois minutes.
  • 14:33 - 14:37
    L'Union européenne accuse les autres
    de l'échec retentissant sur le climat.
  • 14:37 - 14:39
    Regardez ce qui est arrivé.
  • 14:39 - 14:41
    On a eu le Sommet sur le changement
    climatique à Copenhague.
  • 14:42 - 14:44
    Qu'est-il arrivé ?
  • 14:44 - 14:46
    Qui était présent
    à la réunion de clôture ?
  • 14:47 - 14:49
    Le président Obama, le président de Chine,
  • 14:50 - 14:52
    l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Inde.
  • 14:52 - 14:53
    Est-ce tout ?
  • 14:53 - 14:56
    Nous n'étions même pas conviés
    à nos propres réunions.
  • 14:56 - 14:58
    (Rires)
  • 14:58 - 15:00
    Et nous la financions en plus !
  • 15:00 - 15:02
    Sans lésiner, et je ne plaisante pas.
  • 15:02 - 15:04
    C'est une défaite extraordinaire.
  • 15:04 - 15:08
    C'est une défaite symbolique
    de proportions cosmiques.
  • 15:08 - 15:12
    Et donc voilà :
    un-zéro pour la vitesse contre la masse.
  • 15:12 - 15:13
    Ces gens ont fait un accord.
  • 15:13 - 15:15
    Ça ne dit pas grand chose.
  • 15:15 - 15:17
    Ils ont écrit un truc
    sur un bout de papier :
  • 15:17 - 15:20
    « Merci. Voici l'accord ;
    au revoir, on rentre à la maison. »
  • 15:20 - 15:23
    Et les Européens se demandaient
    ce qui venaient d'arriver.
  • 15:23 - 15:25
    On a raté le bon moment. (Rires)
  • 15:25 - 15:28
    C'est le triomphe d'une agilité relative
    contre les procédures.
  • 15:29 - 15:32
    Tout n'est pas à jeter dans la masse,
    ne vous méprenez pas.
  • 15:32 - 15:35
    Quand on traite un problème
    complexe à résoudre rapidement,
  • 15:35 - 15:38
    comme la sortie du communisme
  • 15:38 - 15:41
    de l'ancienne Union soviétique,
    c'est compliqué.
  • 15:41 - 15:45
    Il convient d'établir un modèle
    lent et robuste.
  • 15:45 - 15:48
    Donc, l'européanisation
    et les valeurs européennes
  • 15:48 - 15:50
    imprègnent progressivement
    la Biélorussie,
  • 15:50 - 15:52
    l'Ukraine et même la Russie.
  • 15:53 - 15:54
    Elles arrivent au CEI !
  • 15:54 - 15:57
    Mais c'est un progrès lent, très lent.
  • 15:57 - 15:58
    Impossible d'avancer vite.
  • 16:00 - 16:03
    La Géorgie :
    vous savez quel fut le résultat ?
  • 16:03 - 16:05
    L'UE y était très active
  • 16:05 - 16:10
    mais le résultat net fut l'indépendance
    de l'Abkhazie, en Ossétie du Sud-Alanie.
  • 16:10 - 16:11
    Une autre défaite.
  • 16:13 - 16:16
    La diplomatie européenne et l'UE
    vont-elles survivre ?
  • 16:16 - 16:19
    La Pologne est un pays qui aime l'UE.
  • 16:19 - 16:20
    À raison.
  • 16:21 - 16:24
    Mais il y aura-t-il encore une UE
    dans 50 millions d'années ? Non.
  • 16:24 - 16:28
    (Rires)
  • 16:28 - 16:30
    5 millions d'années ? Non.
  • 16:30 - 16:32
    50 000 ans peut-être ? Non.
  • 16:32 - 16:35
    5 000 ans ? Non.
  • 16:37 - 16:39
    500 ans ? Non plus.
  • 16:40 - 16:43
    50 ans ? Espérons-le. (Rires)
  • 16:43 - 16:45
    Peut-être existera-t-elle encore.
  • 16:46 - 16:48
    Dans 5 ans ?
    [Probablement]
  • 16:48 - 16:50
    (Rires)
  • 16:55 - 16:59
    En fait, le système financier
    européen est sur le fil.
  • 16:59 - 17:00
    Si la Grèce coule,
  • 17:00 - 17:04
    les banques françaises, allemandes,
    espagnoles etc. coulent avec.
  • 17:04 - 17:08
    L'UE telle que nous la connaissons
    pourrait ne plus exister dans une semaine.
  • 17:08 - 17:09
    C'est peu probable mais possible.
  • 17:10 - 17:11
    (Rires)
  • 17:11 - 17:13
    L'Âge des objets gros et lents
    arrive à sa fin.
  • 17:14 - 17:16
    On entre dans l'Âge des objets
    petits et agiles.
  • 17:16 - 17:18
    Pensez aux masses
  • 17:18 - 17:21
    et aux démonstrations de masse
    à Nuremberg.
  • 17:21 - 17:24
    En fait, les gens étaient obligés
    d'y être, d'une certaine manière.
  • 17:24 - 17:25
    C'est organisé quelque part.
  • 17:26 - 17:28
    Et je songe au rassemblement massif
    pour cette conférence.
  • 17:28 - 17:32
    Les gens tissent leur réseau
    très librement,
  • 17:32 - 17:34
    spontanément, agissant selon les propos
    de Richard Lucas.
  • 17:34 - 17:37
    Une forme d'organisation massive
    très différente,
  • 17:37 - 17:38
    basée sur la liberté.
  • 17:38 - 17:40
    C'est sur ça que nous devons miser.
  • 17:40 - 17:44
    On a besoin de la masse mais la vélocité
    est un pari intelligent.
  • 17:46 - 17:50
    La diplomatie européenne ne peut pas
    fonctionner sous sa forme actuelle.
  • 17:50 - 17:52
    Même dans la théorie,
    ce n'est pas efficace.
  • 17:53 - 17:55
    Pourquoi ? C'est la loi de la physique.
  • 17:55 - 17:57
    Si je lâche ceci, il tombe au sol.
  • 17:57 - 17:58
    (Bruit d'impact)
  • 17:58 - 18:00
    On ne peut rien faire contre ça.
  • 18:01 - 18:03
    Mais je vais devoir acheter un nouveau.
  • 18:03 - 18:04
    (Rires)
  • 18:04 - 18:05
    C'est la loi de la physique.
  • 18:05 - 18:07
    C'est la réalité.
  • 18:07 - 18:10
    Ayn Rand dit qu'on peut fuir la réalité.
  • 18:11 - 18:14
    Mais on ne peut pas
    en fuir les conséquences.
  • 18:14 - 18:15
    (Rires)
  • 18:15 - 18:17
    (Polonais) Merci beaucoup.
  • 18:17 - 18:20
    (Applaudissements)
Title:
La physique de la diplomatie | Charles Crawford | TEDxKrakow
Description:

Sur 30 ans de carrière diplomatique, Charles Crawford a été le témoin direct de triomphes et de tragédies. Il a été Ambassadeur du Royaume-Uni en Pologne, en Serbie et en Bosnie-Herzégovine. Il nous confie quelques fruits de son expérience diversifiée et illustre les forces qui rendent possible les initiatives pour un véritable changement.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus: http: //ted. com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
18:21

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