Il était trois heures moins le quart.
Un vendredi pluvieux à Los Angeles.
Mon père venait de préparer
une tasse de café dans la cuisine
quand il a répondu à un appel
d'un numéro inconnu.
Il se figea en entendant
une femme pleurer et crier violemment
de l'autre côté de la ligne.
Ensuite, une voix masculine
forte est apparue.
Et il a dit à mon père,
« Nous avons ta fille,
et si vous n'écoutez pas chaque mot
que nous disons,
nous allons la tuer. »
Mon père s'est arrêté,
il a perdu son souffle pendant un moment,
et il a réussi à demander,
« Puis-je lui parler ? »
« Voulez-vous que nous lui cassions
le bras ? »
Ils l'ont nargué.
Maintenant, vous devez comprendre que
je suis l'une des deux filles.
Et malheureusement,
juste six mois avant
cet appel téléphonique,
Nous avions arrêté les machines
qui tenaient en vie ma grande sœur.
Je n'oublierai jamais le jour de sa mort.
Mon père m'a regardée avec une douleur,
avec un chagrin,
plus grand que le ciel entier,
et il ne cessait de me répéter en disant :
« Maintenant, je n'ai plus qu'une fille. »
Donc, comme tout le monde sous l'emprise
de la peur, il a renoncé à son pouvoir,
et désespéré, il a dit aux ravisseurs :
« C'est ma fille unique, je ferai tout
ce que vous voudrez. »
« Es-tu seul ? », lui ont demandé
les ravisseurs.
Et à ce moment, il a fixé les yeux
de ma mère à la cuisine,
pressa ses doigts contre les lèvres,
la suppliant de se taire.
Et il leur a dit : « Ouais, je suis seul »,
alors qu'il griffonné sur une serviette :
Il a ecrit:
« Sortez, restez calmes et appelez
le 911. On a kidnappé Ashley. »
Ma douce maman, elle s'est
précipitée dehors, les mains tremblantes.
Elle a réussi à appeler le 911.
Pendant ce temps,
mon père obéissait aux ordres
des ravisseurs.
« Monte dans ta voiture »,
lui ont-ils dit.
« Va à la banque,
tu nous gardes au téléphone,
et tu vas payer une rançon.
Et si tu ne coopères pas,
on t'envoie ses membre par la poste. »
Maman a demandé à la police
de la retrouver à la banque.
Elle est montée dans la voiture
sans que les ravisseurs ne l'entendent.
La conversation dans la voiture
allait dans tous les sens.
Une minute, ils demandaient à mon père
comment était sa journée.
Et la minute suivante,
ils menaçaient de me violer.
Ils se sont arrêtés devant
la banque,
et ma maman est allée
rencontrer le policier
alors que mon père entrait
avec raideur dans la banque,
son téléphone en poche,
comme promis,
afin que le kidnappeur puisse
l'entendre virer les fonds.
Pendant que tout cela se déroulait,
J'étais en fait assise dans mon bureau
pittoresque de Beverly Hills,
en train de mener une entrevue de podcast.
Je me souviens tout au long
de la conversation avec mon invité,
d'avoir vu mon téléphone s'allumer
sur mon bureau
sans y prêter attention.
Non, ce n'est que lorsque mon invité
fut parti que j'ai vu tous les appels.
Et, surtout,
J'ai vu un SMS que
je n'oublierai jamais :
Il a dit : « C'est la police.
Je suis avec votre famille.
Appelez-nous s'il vous plaît. »
En fait, au début de la vingtaine,
Je travaillais dans la lutte anti
terroriste au Pentagone, à Washington.
Croyez-moi quand je vous dis que mon
imagination sur ce qui peut mal tourner
est si colorée.
Mais à ce moment-là, je n'ai jamais
reçu un tel message,
pensant que peut-être tout ce qui était
à l'autre côté de ce texte
allait détruire ma vie.
Alors je me suis assise
et j'ai rassemblé le courage d'appeler.
« C'est l'officier Johnson.
Est-ce Ashley ? » « Oui »
Il m'a demandé
de confirmer mon nom.
« Ashley Michelle Stahl,
ma famille va bien ? »
Et puis j'ai entendu du remous.
l'officier criait à mon père :
« M Stahl, raccrochez le téléphone !
Elle est en ligne, c'est une arnaque ! »
Ça faisait un de ces bruits
et puis mon père a saisi
le téléphone du policier.
Et il est venu au téléphone avec moi
avec une voix si fragile que je n'avais
jamais entendue auparavant.
Il a simplement dit : « Est-ce toi ? »
J'ai dit : Ouais, c'est moi. »
Et pour la première fois, j'ai entendu
mon père s'effondrer et sangloter.
Il ne sanglotait pas comme ça
quand j'étais petite.
Je me souviens que l'une
de ses entreprises a fait faillite
et notre famille a traversé
une période difficile.
Il n'avait pas sangloté.
Quand j'étais au collège,
je suis rentrée un jour
et il m'a dit qu'il avait
un cancer de stade III.
Et il n'a pas sangloté comme ça le jour
où ma grande sœur est décédée.
Jamais.
Il n'arrêtait pas de
me demander si c'était moi.
Je sentais que je devais le lui prouver
alors j'ai dit : « Ouais, papa, c'est moi.
Nous nous sommes déguisés
en hot-dogs pour Halloween.
Tu aimes le cheesecake.
Je viens de signer mon contrat de livre.
C'est moi, papa. »
Il m'a posé une seule question.
Il a dit :
« Peux-tu rentrer à la maison ? »
J'étais donc en route.
Je me souviens en arrivant
chez mes parents,
mon père s'est précipité
et nous nous sommes embrassés.
J'ai ressenti sa douleur
comme jamais je ne l'avais ressentie
pour une autre personne.
C'est à ce moment-là que j'ai réalisé
que les parents ne sont pas surhumains,
que ce ne sont que des gens
comme vous, comme moi
qui font de leur mieux.
Il m'a relaté tout l'appel téléphonique.
Je ne pouvais pas croire
que pendant deux heures entières,
il avait vécu une réalité
alors que j'en vivais une toute autre.
Mais sachant que la vérité laisse
toujours des indices,
Je ne pouvais pas m'empêcher
de me demander,
comment mon père, pourtant si malin,
a-t-il pu se laisser duper ?
La femme qui pleurait au bout du fil
me ressemblait-elle ?
Et comment a-t-il réussi à céder
son pouvoir si rapidement
à une poignée d'inconnus ?
Finalement, j'ai réussi à lui demander :
N'asptu jamais douté que c'était réel ?
Il m'a donné une réponse que
nous avons tous tendance à donner
quand la vie nous rattrape
et que nous cédons à la peur.
Il m'a dit :
« Je ne pensais pas qu'il y avait
une autre option. »
En pensant à cela, il a continué
sur la façon dont nous avons si peur
et comment quelqu'un criait sur la ligne.
Du coup, on n'a pas le temps de réfléchir.
Et cela faisait sens.
Mais pendant le reste de la nuit,
Je suis restée assise,
triste et en colère,
observant son traumatisme extrême,
Je n'avais jamais vu mon père de 75 ans
aussi traumatisé,
me demandant comment quelqu'un
pouvait faire ça à une autre personne ?
Et c'était à ce moment-là
que quelque chose de complètement
inattendu m'a envahie.
Et c'était de la compassion.
Pas seulement pour mon père,
mais pour les faux ravisseurs.
Je me demandais
pourquoi choisir une carrière
qui consiste à effrayer les gens
et les priver de leurs économies.
La seule réponse que j'ai pu trouver était
peut-être pensaient-ils
ne pas avoir de meilleure option.
Ou bien, est-ce ce que
leurs parents leur ont appris,
comme les miens m'ont appris ce qui
était possible pour moi dans ma carrière.
Ou ils pourraient ne pas avoir conscience
qu'il y a une autre façon.
Bref, c'était peut-être
le mieux qu'ils pensaient pouvoir faire
pour survivre, s'en sortir, répondre
à leurs besoins dans le monde
et payer leurs factures.
Souvent, nous dérobons la vie
que nous voulons réellement
parce que nous pensons
qu'un chemin différent
va nous aider à survivre,
à nous débrouiller, à payer nos factures,
ou répondre à nos besoins dans le monde.
J'ai sorti mon journal intime
et j'ai écrit sur la couverture :
« Je suis mon propre ravisseur. »
J'ai énuméré toutes les façons
au fil des ans
que j'ai fait taire la vérité
sur mes vrais souhaits,
toutes les fois où j'étais prisonnière
volontairement
de voyages éprouvants que
je ne voulais même pas faire.
J'ai pensé aux trop nombreuses personnes
qui choisissent des études ou une carrière
que nous ne souhaitons pas
mais nous pensons que cela nous aidera
à survivre, s'en sortir, ou répondre
à nos besoins dans le monde.
Mais ce n'est pas le seul chemin.
Je vous encourage à vous demander :
« Où suis-je en train de kidnapper
la vie que je veux vraiment ?
Comment est-ce que je donne mon pouvoir
pour céder à la peur
pour répondre à mes besoins
dans le monde ? »
Quand nous cédons à la peur,
nous cédons notre pouvoir
et nous nous déconnectons
de qui nous sommes
et de ce que nous voulons vraiment.
En tant que coach, j'ai appris
qu'il y a trois étapes clés
que vous pouvez prendre maintenant
pour faire ce que j'aime appeler :
« retour vers vous »,
la décision d'abandonner la peur
et de redevenir soi.
La première étape consiste
donc à faire une introspection.
Demandez-vous vraiment :
« De quoi suis-je captive ? »
Cela signifie être honnête avec vous-même,
où vous en êtes, ce qui fonctionne pour
vous et ce qui ne fonctionne pas.
Quand on y réfléchit,
nous venons au monde,
notre état naturel est avec tant d'amour
et de créativité –
pensez aux enfants ;
ils ont tant d'imagination –
et pourtant avec le temps,
on nous apprend à avoir peur.
La peur est un système
d'alarme interne indispensable
pour survivre dans le monde physique.
Pensez-y.
Nous apprenons à regarder à gauche
et à droite avant de traverser.
Nous apprenons à ne pas toucher le poêle
lorsqu'il est chaud.
Nous apprenons à ne pas
parler à des inconnus.
Mais avec le temps, cela nous blesse.
La vie nous met des peaux de banane.
Nous apprenons à ne plus prendre
de risques et à avoir peur.
Nous avons peur
de nous mettre à découvert.
Nous commençons à penser être
pratiques ou réalistes
pour faire des choix qui semblent
« responsables »
alors que nous avons seulement
peur des critiques.
Mais si nous sommes
honnêtes avec nous-mêmes,
les gens qui se disent réalistes
ne sont souvent que des rêveurs
qui ont eu leurs cœurs brisés
quelque part en chemin.
Alors, comment faire un retour vers soi ?
Vous faites une introspection.
Vous rentrez chez vous.
Une de mes questions préférées est :
« Que sais-tu que tu aimerais ignorer ? »
Que savez-vous
que vous aimeriez ignorer ?
Certains d'entre vous savent peut-être
qu'ils se cachent de la vérité.
Au fond de vous, vous savez ça.
Vous vous cachez du fait
que vous détestez votre travail,
mais la peur vous empêche de l'admettre
et vous ne savez pas où aller ensuite.
Vous vous cachez du fait
que vous avez épousé la mauvaise personne,
mais la peur vous empêche de l'admettre
parce que ça va bouleverser votre vie
d'obtenir un divorce.
Vous savez que quelque chose ne va pas
avec votre santé,
mais la peur vous empêche
d'aller chez le médecin
parce que vous ne voulez pas
entendre le diagnostic.
Quoi que ce soit, puisez dans ce qui
est profondément vrai pour vous,
regardez les choses telles qu'elles sont –
pas pires, pas meilleures,
mais comme elles sont réellement
afin de comprendre
ce que vous voulez vraiment.
vous devez voir la vérité
sur votre situation.
Et peut-être ressentirez-vous
une douleur bouillonner en vous
alors que vous observez
ce qui est vrai pour vous.
Mais sachez ceci :
La douleur est souvent un tremplin
qui nous lance dans notre prochaine
étape de la vie
si nous sommes prêts à la laisser.
La deuxième étape consiste à suivre
sa liberté.
Suivez votre liberté.
Cela signifie prêter attention
à ce qui vous fait du bien
afin de pouvoir enfin vous libérer.
À ce stade, vous devez vous demander :
« D'accord, Ashley.
comment puis-je ressentir
ce qui fait du bien ? »
Bonne question !
Nous vivons dans un monde
des trolls, de tweets et des textos.
Les données sont claires :
nous sommes tellement connectés
que nous sommes en quelque
sorte, selon la recherche,
plus déconnectés que jamais.
71% de la main-d'œuvre est à la recherche
d'un emploi, rien qu'aux États-Unis.
Je crois,
en tant que spécialiste en carrière,
que c'est parce que les gens
n'aiment pas où ils sont.
Plus de 70% des États-Unis prennent
des médicaments sur ordonnance,
et plus de la moitié des mariages
se terminent par un divorce.
Nous avons déjà entendu
de faire ce qu'on aime et l'argent suivra.
Ou mon conseil le moins préféré :
« Suivez votre passion. »
Ces mèmes sont souvent
une voie rapide vers nulle part.
Mais quand vous apprenez à vraiment
suivre ce qui vous fait du bien,
votre objectif est souvent soit juste
devant vous
ou à la périphérie.
Vous demandez-vous :
« Comment vraiment
me connecter à mon corps ?
Comment ressentir ce qui
me fait du bien ? »
Cette question vous taraude.
Et cela fait sens pour moi.
Aujourd'hui,
les scientifiques disent de nos intestins
qu'ils sont « notre deuxième cerveau »
et des recherches suggèrent qu'il s'y loge
plus de 200 millions de neurones,
ce qui équivaut à la taille du cerveau
d'un chat ou d'un chien.
Alors qu'est-ce que cela signifie ?
Ça signifie que si
dans votre système nerveux
vous ressentez une forme d'anxiété
ou de déconnexion,
de la nervosité, quelque chose de bizarre,
faites lui confiance
car le corps est notre messager
et il vous donne constamment
des retours d'informations.
Au début de la vingtaine,
quand j'ai déménagé à Washington pour
travailler dans la lutte antiterroriste,
j'ignrais si ça allait être
mon cheminement de carrière ultime.
Mais quelque chose me faisait du bien.
Et devinez ce qui s'est passé
à la périphérie ?
J'ai réussi dans ma carrière.
J'ai appris à maîtriser
la recherche d'emploi.
Et je suis devenue expert en carrière.
Devinez ce qui s'est passé
à la périphérie de cela ?
Je suis devenue un auteur publié,
mon plus grand rêve.
Dans un monde où on gravit
les échelons de l'entreprise,
plans quinquennaux et diplômes inutiles,
nous nous efforçons tous de trouver
quelque chose de tellement irréaliste :
la perfection.
Mais qui on est à 25 ans
n'est pas la personne qu'on sera à 30 ans,
et ce ne sera certainement pas
qui on sera à 40 ans.
Et c'est pourquoi je vous invite à voir
votre carrière comme une expérience
qui croise la personne que
vous êtes là où vous êtes,
un véhicule pour votre propre expression.
Vous pouvez commencer par écrire
toutes vos idées
et vérifier avec votre corps,
voir comment ça vous fait sentir.
Ressentez-vous de la joie, de la peur ?
Ressentez-vous une expansion
ou une contraction ?
Ressentez-vous la libération
ou de la suffocation ?
C'est pourquoi j'ai appelé un de mes
outils préférés
« le journal de la joie, »
je le recommande souvent.
Lorsque vous vous sentez déconnecté,
prenez le temps de noter pendant 30 jours
chaque instant –
ce moment qui vous a le plus illuminé,
tous les jours.
Et je m'en fiche
si c'est la femme à qui vous parlez
dans les vestiaires du club
ou la réunion que vous avez
présidée au travail.
Faites attention.
Et à la fin des 30 jours,
notez s'il y a des motifs dans
ce qui vous inspire.
Demandez-vous vraiment
quelles sont les compétences que vous
utilisez quand vous êtes le plus inspiré.
Parce que quand vous êtes inspiré,
vous n'êtes pas
sous l'emprise de votre peur.
Et la troisième étape consiste
à s'engager.
Inutile de dire que
votre petit journal de joie
ne va pas vous obtenir la personne
de vos désir
ou ce travail dont vous rêvez tant.
Seule l'action le fera.
Mais le perfectionnisme
est l'ennemi de l'action.
Et souvent, le perfectionnisme
est un masque que nous portons tous
quand on a peur de l'échec.
Alors demandez-vous :
« Suis-je perfectionniste ? »
Parce que voici la vérité.
La clarté vient de l'engagement ;
cela ne vient pas de la pensée.
Tergiverser nous rend impuissant.
Donc, si vous voulez être puissant,
regardez votre liste,
choisissez quelque chose
qui vous fait du bien.
Faites-le et écoutez
ce que l'univers vous en dit.
Engagez-vous
et sachez que vous pouvez ajuster le tir
au fil de l'eau.
Vous savez, rétrospectivement
en pensant à ce faux enlèvement,
je pense beaucoup à mon père
et tout le traumatisme qu'il a subi
ce jour-là,
virant presque toutes ses économies
à des inconnus au téléphone.
Je pense à la manière dont la vérité
laisse toujours des indices.
Comment il a pensé demander si
c'était moi ou s'il pouvait me parler
parce qu'au début de la conversation
avec les ravisseurs,
il voulait me parler.
Une partie de lui le savait.
Je pense à la façon dont il a cédé son
pouvoir dans le désespoir et dans la peur,
comme nous le ferions tous.
Et surtout,
Je pense à ma compassion
pour les ravisseurs
et toutes les leçons
que j'ai vraiment apprises.
Nous avons tous la possibilité
de nous libérer.
Et ça commence par vraiment réfléchir
à qui nous sommes
avec l'introspection,
à suivre ce qui nous fait du bien
et à passer à l'action.
Peu importe où vous en êtes
dans votre vie,
vous avez la possibilité de faire
un retour vers vous.
Cela signifie se connecter à la vérité.
Se connecter à son corps.
Se connecter à votre joie.
Surtout, cela signifie faire
« un retour vers soi ».
Merci.
(Applaudissements)