Return to Video

Comment se comporter avec les activistes, politiciens et associations caritatives hypocrites | Nat Ware | TEDxOxford

  • 0:16 - 0:18
    Philanthrope usurpateur,
  • 0:18 - 0:20
    humanitaire hypocrite,
  • 0:20 - 0:22
    bienfaiteur trompeur,
  • 0:23 - 0:25
    altruiste frauduleux,
  • 0:25 - 0:27
    imposteur charitable -
  • 0:28 - 0:31
    peu importe comment on les décrit,
    une chose est sûre :
  • 0:31 - 0:35
    il y a peu de choses au monde
    qu'on déteste plus
  • 0:35 - 0:38
    que les hypocrites moralisateurs,
  • 0:38 - 0:43
    ces gens qui demandent de faire preuve de
    charité, mais sont eux-mêmes hypocrites.
  • 0:43 - 0:46
    Dans mon domaine,
    travaillant avec les œuvres caritatives,
  • 0:46 - 0:48
    les entreprises sociales,
  • 0:48 - 0:50
    les fondations, les organismes d'aide,
  • 0:50 - 0:54
    j'entends le mot « hypocrite »
    tout le temps.
  • 0:54 - 0:57
    Quand Bono, avec ses lunettes de soleil,
  • 0:57 - 1:01
    évadé fiscal, vivant dans son château
    et roi irlandais de la jet-set,
  • 1:01 - 1:04
    quand il demande aux gens
    de donner aux associations caritatives,
  • 1:04 - 1:05
    que dit-on ?
  • 1:05 - 1:07
    On dit : « Hypocrite ! »
  • 1:07 - 1:10
    Quand Al Gore fait campagne
    sur le changement climatique,
  • 1:10 - 1:15
    un homme qui, pendant des années,
    a eu des factures d'eau et d'électricité
  • 1:15 - 1:17
    plus de vingt fois supérieures
    aux ménages moyens,
  • 1:17 - 1:19
    on dit : « Hypocrite ! »
  • 1:20 - 1:23
    Quand le PDG de Kony 2012,
  • 1:23 - 1:25
    d'un côté, nous demandait
    de donner de l'argent
  • 1:25 - 1:27
    et semblait investi,
  • 1:27 - 1:31
    mais de l'autre côté, ramenait chez lui
    un salaire associatif de 90 000 $,
  • 1:31 - 1:34
    on a dit - vous l'avez deviné -
    « Hypocrite ! »
  • 1:35 - 1:36
    Vous voyez, on déteste les hypocrites.
  • 1:36 - 1:39
    On déteste les gens qui
    prétendent avoir certaines valeurs
  • 1:39 - 1:41
    qu'on pense qu'ils n'ont pas,
  • 1:41 - 1:44
    car leurs actions
    ne reflètent pas ces valeurs.
  • 1:45 - 1:47
    Je veux nous poser la question :
  • 1:47 - 1:50
    « Doit-on interpeller les gens
    sur leur hypocrisie ?
  • 1:50 - 1:54
    Doit-on appeler hypocrites les gens
    que nous considérons comme tels ? »
  • 1:55 - 1:59
    Comme tout le monde,
    je déteste l'hypocrisie pure,
  • 1:59 - 2:02
    mais je voudrais suggérer -
    et c'est un grand « mais » -
  • 2:02 - 2:05
    je voudrais suggérer qu'interpeller
    les gens sur leur hypocrisie
  • 2:05 - 2:08
    est imprudent, au mieux,
  • 2:08 - 2:11
    et tout simplement dangereux, au pire.
  • 2:12 - 2:14
    Le problème ici,
  • 2:14 - 2:17
    c'est que souvent, quand on accuse
    quelqu'un d'hypocrisie,
  • 2:17 - 2:19
    ce n'est en fait pas de l'hypocrisie.
  • 2:20 - 2:24
    Et il existe quelques erreurs répandues
    que nous avons tendance à répéter.
  • 2:25 - 2:26
    La première erreur,
  • 2:26 - 2:30
    c'est de supposer que tous
    les actes caritatifs sont au même niveau.
  • 2:31 - 2:35
    Par exemple, quelqu'un vous dit
    qu'il soutient le marché du carbone.
  • 2:35 - 2:39
    On en conclut à juste titre que cette
    personne se soucie de « l'environnement »,
  • 2:39 - 2:42
    et donc s'il ne recycle pas,
    on dit : « Hypocrite ! »
  • 2:43 - 2:48
    Si quelqu'un vous demande une donation
    pour des tablettes de purification d'eau
  • 2:48 - 2:50
    pour un pays comme la Birmanie,
  • 2:50 - 2:54
    on se dit : « Oh, cette personne se soucie
    de l'eau propre et potable »,
  • 2:54 - 2:57
    donc si de leur côté ils ne donnent pas
    d'argent pour construire des puits,
  • 2:57 - 2:59
    on dit : « Hypocrite ! »
  • 3:00 - 3:01
    Mais en réalité,
  • 3:01 - 3:04
    il existe de nombreuses solutions
    pour résoudre chaque problème,
  • 3:04 - 3:06
    certaines sont bien plus efficaces
    que d'autres,
  • 3:06 - 3:09
    et si vous soutenez
    certaines des solutions,
  • 3:09 - 3:14
    cela ne veut pas dire que vous devez,
    ou voulez, ou allez toutes les soutenir.
  • 3:14 - 3:17
    C'est la première erreur
    que nous faisons souvent.
  • 3:17 - 3:20
    Le deuxième problème
    que nous rencontrons souvent,
  • 3:20 - 3:21
    la deuxième erreur que nous faisons,
  • 3:21 - 3:27
    c'est de comparer aux extrêmes
    de l'altruisme et de l'égoïsme.
  • 3:28 - 3:30
    Disons que vous entrez dans un café,
  • 3:30 - 3:31
    et un panneau sur le mur dit :
  • 3:31 - 3:35
    « Nous versons 20% de nos profits
    à des associations caritatives. »
  • 3:35 - 3:38
    Vous vous direz sûrement : « Quel super
    café ! Ce sont des gens bien !
  • 3:38 - 3:40
    Ils font don
    d'une partie de leurs profits ! »
  • 3:41 - 3:46
    Quand quelque chose est principalement
    basé sur le profit, sur l'égoïsme,
  • 3:46 - 3:48
    mais avec un peu d'altruisme,
  • 3:48 - 3:50
    ça nous plaît, on pense que c'est bien.
  • 3:51 - 3:53
    Mais si quelqu'un
    travaille dans le caritatif,
  • 3:53 - 3:56
    si quelqu'un dédie sa vie entière
    à une noble cause,
  • 3:56 - 3:59
    si quelqu'un est majoritairement altruiste
  • 3:59 - 4:02
    mais ramène chez lui
    un salaire raisonnablement décent,
  • 4:02 - 4:04
    on dit : « Hypocrite ! »
  • 4:05 - 4:09
    Donc, majoritairement égoïste avec une
    pointe d'altruisme, c'est satisfaisant ;
  • 4:09 - 4:13
    mais majoritairement altruiste
    avec une touche d'égoïsme, ça non.
  • 4:13 - 4:15
    Vous pouvez être altruiste à 10%,
  • 4:15 - 4:16
    mais pas à 90%,
  • 4:16 - 4:19
    ce qui n'a aucun sens.
  • 4:19 - 4:24
    On préfère l'avidité honnête
    à la générosité imparfaite.
  • 4:24 - 4:26
    On compare aux extrêmes,
  • 4:26 - 4:28
    au lieu de comparer les gens
    les uns aux autres.
  • 4:29 - 4:30
    C'est la seconde erreur.
  • 4:31 - 4:33
    Notre troisième erreur,
  • 4:33 - 4:38
    c'est de supposer que si quelqu'un
    soutient une action collective,
  • 4:38 - 4:40
    une action individuelle doit s'ensuivre.
  • 4:40 - 4:44
    Donc si un politicien dit
    qu'il soutient l'éducation publique,
  • 4:44 - 4:47
    mais envoie ses enfants
    dans une école privée,
  • 4:47 - 4:49
    on dit : « Hypocrite ! »
  • 4:49 - 4:53
    Si quelqu'un dit soutenir une interdiction
    générale de consommer de la viande,
  • 4:53 - 4:56
    mais en mange lui-même,
  • 4:56 - 4:58
    on dira sûrement : « Hypocrite »
  • 4:59 - 5:04
    En réalité,
    c'est souvent totalement rationnel
  • 5:04 - 5:10
    de soutenir un mouvement collectif
    sans forcément vouloir agir seul,
  • 5:10 - 5:13
    agir individuellement,
    et en subir les conséquences.
  • 5:13 - 5:14
    C'est tout à fait rationnel.
  • 5:14 - 5:17
    Par exemple,
    en agissant de telle ou telle façon,
  • 5:17 - 5:20
    en prenant des douches très courtes,
  • 5:20 - 5:24
    ou en prenant le train plutôt que l'avion
    pour réduire vos émissions de CO₂,
  • 5:24 - 5:27
    vous supportez seul
    le poids de vos actions,
  • 5:27 - 5:30
    et elles bénéficient
    à sept milliards de personnes.
  • 5:30 - 5:34
    Pour que votre effort soit rationnel,
  • 5:34 - 5:38
    les bénéfices doivent être sept milliards
    de fois plus importants que le coût,
  • 5:38 - 5:40
    et c'est rarement le cas.
  • 5:40 - 5:43
    C'est pourquoi des initiatives
    comme Une heure pour la planète
  • 5:43 - 5:45
    n'ont souvent pas d'effet durable.
  • 5:45 - 5:48
    Ce n'est pas hypocrite d'être rationnel.
  • 5:49 - 5:51
    Notre quatrième erreur,
  • 5:51 - 5:53
    c'est de supposer que
    si quelqu'un est investi,
  • 5:53 - 5:56
    s'il veut réellement le meilleur résultat,
  • 5:56 - 5:59
    il soutiendra forcément
    la politique idéale.
  • 5:59 - 6:02
    Donc quand Kevin Rudd,
    l'ancien premier ministre australien,
  • 6:02 - 6:04
    a dit que le changement climatique
  • 6:04 - 6:06
    constitue le plus grand défi moral
    de notre époque,
  • 6:06 - 6:10
    et a ensuite soutenu des législations
    environnementales édulcorées,
  • 6:10 - 6:12
    on a dit : « Hypocrite ! »
  • 6:13 - 6:16
    Mais en réalité, il est parfois nécessaire
    d'être stratégique.
  • 6:16 - 6:19
    Si la politique idéale,
    la situation idéale,
  • 6:19 - 6:22
    ne reçoit pas le soutien parlementaire,
  • 6:22 - 6:27
    en un an ou deux, elle sera réduite
    à néant par l'équipe politique suivante.
  • 6:27 - 6:32
    Donc parfois, opter pour le second choix
    est en fait plus bénéfique à long terme,
  • 6:32 - 6:34
    et a un impact plus important.
  • 6:34 - 6:39
    Une autre de nos erreurs est
    de confondre légalité et moralité.
  • 6:39 - 6:44
    Si quelqu'un prend position
    et dit qu'il s'oppose à la prostitution,
  • 6:44 - 6:46
    s'il pense que la prostitution, c'est mal,
  • 6:46 - 6:49
    et en même temps
    vote pour sa légalisation,
  • 6:49 - 6:51
    on dira peut-être : « Hypocrite ! »
  • 6:51 - 6:54
    Mais la question de la légalité est très
    différente de celle de la moralité.
  • 6:55 - 6:59
    Voyez-vous,
    si la prostitution était légale,
  • 6:59 - 7:02
    alors les victimes d'abus
    pourraient porter plainte
  • 7:02 - 7:05
    sans avoir peur d'être poursuivies
    ou persécutées,
  • 7:05 - 7:07
    et donc ce serait peut-être
    la bonne solution,
  • 7:07 - 7:12
    peu importe si vous considérez
    que c'est moralement correct ou non.
  • 7:12 - 7:15
    De même, il est cohérent
    pour quelqu'un de dire que,
  • 7:15 - 7:19
    pour des raisons religieuses par exemple,
  • 7:19 - 7:22
    il ne soutient pas le mariage homosexuel,
  • 7:22 - 7:25
    mais qu'en même temps,
    il pense que ce devrait être légal.
  • 7:25 - 7:28
    Parce que les questions de légalité
    incluent également
  • 7:28 - 7:33
    les croyances, opinions et préférences
    d'autres personnes.
  • 7:33 - 7:36
    Ne confondons pas légalité et moralité.
  • 7:37 - 7:38
    Et la dernière erreur dont je parlerai
  • 7:38 - 7:42
    est de ne pas distinguer
    des circonstances différentes.
  • 7:42 - 7:46
    Quand Obama a dit
    qu'armer les agents de sécurité
  • 7:46 - 7:50
    dans chaque école n'était pas la réponse
    à la violence armée,
  • 7:50 - 7:53
    la NRA a répondu,
    non pas en attaquant son argument,
  • 7:53 - 7:54
    mais en l'attaquant personnellement.
  • 7:54 - 7:58
    Ils ont créé des campagnes publicitaires,
    traitant Obama d'hypocrite
  • 7:58 - 8:00
    car les gardes du corps de ses filles
    étaient armés.
  • 8:01 - 8:05
    Souvent, on ne distingue pas
    les différences de circonstances.
  • 8:05 - 8:08
    Ce que je veux dire, c'est que souvent,
    quand on accuse les gens d'hypocrisie,
  • 8:08 - 8:10
    ce n'en est pas.
  • 8:10 - 8:12
    On suppose connaître
    les croyances des autres,
  • 8:12 - 8:16
    on suppose savoir pourquoi les gens
    agissent de telle ou telle façon,
  • 8:16 - 8:18
    mais souvent c'est arrogant
    de supposer cela.
  • 8:18 - 8:22
    On condamne trop rapidement,
    et on pose des questions trop tard.
  • 8:23 - 8:25
    Maintenant, supposons un instant
    que c'était hypocrite en effet,
  • 8:26 - 8:30
    que ces personnes ont agi
    de façon hypocrite.
  • 8:30 - 8:35
    Le problème ici, c'est que
    même s'il fait preuve d'hypocrisie,
  • 8:35 - 8:39
    un argument n'en est pas
    pour autant discrédité.
  • 8:39 - 8:42
    C'est une distraction pratique,
    mais pas une réfutation.
  • 8:42 - 8:47
    Le fait que fumer est mauvais
    pour la santé reste vrai,
  • 8:47 - 8:49
    même si c'est un fumeur qui le dit.
  • 8:50 - 8:54
    Vous pouvez dissocier le bien du mal
    sans être un exemple parfait.
  • 8:54 - 8:58
    Et vous devriez pouvoir demander aux gens
    de faire ce qui est juste.
  • 8:58 - 9:01
    Ceux à la morale irréprochable
    n'en ont pas le monopole.
  • 9:02 - 9:06
    Donc, si on ne doit pas
    interpeller les gens sur leur hypocrisie,
  • 9:06 - 9:10
    si on ne doit pas se concentrer
    sur le messager caritatif,
  • 9:10 - 9:11
    que devrions-nous faire ?
  • 9:12 - 9:13
    Ma réponse serait
  • 9:13 - 9:17
    que nous devons discuter, débattre
    et critiquer le message caritatif.
  • 9:18 - 9:20
    Alors, ici il y a deux carafes.
  • 9:20 - 9:25
    L'une représente la personne,
    le messager en question,
  • 9:25 - 9:28
    et l'autre représente
    l'argument, le message.
  • 9:28 - 9:31
    Alors, quand on interpelle
    quelqu'un sur son hypocrisie,
  • 9:31 - 9:36
    quand on utilise cet argument
    pour attaquer quelqu'un,
  • 9:36 - 9:38
    voici ce qu'il se passe.
  • 9:39 - 9:41
    C'est facile de les faire saigner.
  • 9:41 - 9:43
    C'est facile de faire mal.
  • 9:43 - 9:46
    Après tout, ils sont humains.
  • 9:47 - 9:50
    Mais ce qui est intéressant,
    c'est qu'on ne discute pas,
  • 9:50 - 9:53
    on ne questionne pas,
    on ne critique pas le message caritatif.
  • 9:56 - 10:00
    Voilà le statu quo,
    la situation dans laquelle nous sommes,
  • 10:00 - 10:03
    où on attaque le porte-parole
    trop facilement,
  • 10:03 - 10:07
    mais attaquer le message caritatif
    est un tabou.
  • 10:08 - 10:10
    Pourquoi est-ce le cas ?
  • 10:10 - 10:14
    Eh bien, je pense que souvent, on voit les
    actions caritatives comme un sujet tabou.
  • 10:14 - 10:16
    On n'aime pas les critiquer.
  • 10:16 - 10:19
    Puisqu'on les considère
    comme des bonnes actions.
  • 10:19 - 10:22
    C'est pourquoi on peut faire
    plein de choses, si c'est « caritatif ».
  • 10:22 - 10:23
    (Rires)
  • 10:24 - 10:28
    Si vous cherchez une excuse
    pour sortir un calendrier sexy,
  • 10:28 - 10:29
    faites-le pour une cause caritative.
  • 10:30 - 10:32
    Courir un marathon,
    faites-le pour une cause caritative.
  • 10:32 - 10:37
    Si vous voulez une excuse
    pour forcer trois de vos amis
  • 10:37 - 10:39
    à se verser un seau d'eau glacée
    sur la tête,
  • 10:39 - 10:40
    (Rires)
  • 10:40 - 10:42
    faites-le pour une cause caritative.
  • 10:42 - 10:45
    Vous voyez, c'est difficile de critiquer
    des actes caritatifs.
  • 10:45 - 10:48
    On croit que toutes
    les actions caritatives sont semblables,
  • 10:48 - 10:51
    mais elles ne sont pas toutes les mêmes,
  • 10:51 - 10:55
    et toutes les solutions à un problème
    ne sont pas aussi efficaces.
  • 10:55 - 10:59
    L'une des missions dans laquelle
    mon entreprise, Conseil 180°,
  • 10:59 - 11:02
    est spécialisée, consiste
    à mesurer l'impact social
  • 11:02 - 11:05
    de divers programmes et organismes ;
  • 11:05 - 11:06
    et il me semble évident
  • 11:06 - 11:09
    que certaines approches,
    certaines actions caritatives,
  • 11:09 - 11:13
    sont cent fois, voire mille fois,
    plus efficaces que d'autres.
  • 11:13 - 11:15
    Donc, ce que ça signifie,
  • 11:15 - 11:18
    c'est qu'il est plus important
    d'agir pertinemment,
  • 11:18 - 11:22
    d'agir efficacement,
    que de simplement agir.
  • 11:23 - 11:25
    Une action est un moyen
    d'arriver à un but.
  • 11:25 - 11:28
    On regarde l'action quand
    on accuse quelqu'un d'hypocrisie,
  • 11:28 - 11:32
    mais se concentrer sur son impact
    est bien plus important.
  • 11:32 - 11:34
    C'est bien plus important
  • 11:34 - 11:37
    car nous vivons dans un monde
    rempli de problèmes sans fin,
  • 11:37 - 11:41
    mais le temps, les ressources
    et l'argent sont limités,
  • 11:41 - 11:46
    donc on ne peut pas se permettre de ne pas
    avoir le meilleur impact social possible.
  • 11:46 - 11:47
    On ne peut pas se le permettre.
  • 11:47 - 11:50
    On ne peut pas faire une bonne action
  • 11:50 - 11:53
    simplement dans un effort
    de se donner bonne conscience.
  • 11:53 - 11:56
    Ce doit être un effort intellectuel
    également.
  • 11:56 - 11:58
    Laissez-moi vous donner un exemple.
  • 11:59 - 12:01
    Disons que vous avez 42 000 $,
  • 12:01 - 12:04
    et que vous voulez utiliser cet argent
    pour aider les aveugles.
  • 12:04 - 12:07
    Vous avez plusieurs options.
  • 12:07 - 12:10
    La première option est de ne rien donner.
  • 12:10 - 12:14
    La deuxième option est d'utiliser
    cet argent pour dresser un chien-guide.
  • 12:14 - 12:17
    42 000 $, c'est environ le coût
    de dressage d'un chien-guide.
  • 12:17 - 12:19
    La troisième option, c'est de l'utiliser
  • 12:19 - 12:22
    pour financer une chirurgie
    de l'œil à bas coût
  • 12:22 - 12:23
    dans un pays comme l'Inde,
  • 12:23 - 12:26
    où chaque intervention coûte 75 $.
  • 12:26 - 12:29
    Donc avec ces 42 000 $,
  • 12:29 - 12:31
    vous pouvez aider soit : aucun aveugle,
  • 12:32 - 12:33
    un aveugle,
  • 12:33 - 12:36
    ou 560 aveugles.
  • 12:36 - 12:39
    Je ne pense pas
    que ce devrait être un tabou
  • 12:39 - 12:44
    de dire qu'il ne faut pas donner
    de l'argent pour dresser un chien-guide,
  • 12:44 - 12:46
    même si les chiens sont mignons,
  • 12:46 - 12:49
    et même si les chiens-guides sont
    importants pour les gens qu'ils aident,
  • 12:49 - 12:54
    mais plutôt faire des dons pour les
    interventions chirurgicales à bas coût.
  • 12:55 - 12:57
    Je sais, ça semble horrible.
  • 12:57 - 12:59
    Ça semble immoral.
  • 12:59 - 13:01
    Presque méchant.
  • 13:02 - 13:04
    Quand on a fini les actions
    les plus efficaces,
  • 13:04 - 13:06
    on peut faire celles qui le sont moins.
  • 13:06 - 13:09
    Mais on ne doit pas faire
    les actions les moins efficaces
  • 13:09 - 13:12
    aux frais de celles qui le sont plus.
  • 13:12 - 13:15
    Et tant qu'il est tabou
  • 13:15 - 13:19
    de parler des différents impacts
    des actions caritatives,
  • 13:19 - 13:20
    il y aura plus d'aveugles,
  • 13:20 - 13:22
    il y aura plus de pauvres,
  • 13:22 - 13:24
    plus de personnes sans accès aux soins,
  • 13:24 - 13:25
    à l'éducation, à l'hygiène,
  • 13:25 - 13:28
    et je ne peux pas soutenir ça.
  • 13:29 - 13:31
    Je veux que l'on ait
    le plus d'impact possible,
  • 13:31 - 13:33
    et je ne pense pas que ce soit possible
  • 13:33 - 13:37
    si on se concentre sur l'hypocrisie
    ou sur le messager.
  • 13:37 - 13:40
    C'est possible si on se concentre
    sur le message caritatif.
  • 13:40 - 13:42
    Car c'est ça le plus important.
  • 13:43 - 13:44
    En conclusion ;
  • 13:45 - 13:49
    à de nombreuses reprises,
    dès qu'on le peut,
  • 13:49 - 13:51
    on s'attaque au messager, pas au message ;
  • 13:51 - 13:53
    au militant, pas à la campagne ;
  • 13:53 - 13:55
    à la personne, pas à son argument.
  • 13:55 - 13:59
    Et ce devrait être exactement l'inverse.
  • 14:00 - 14:02
    Le point central de ma présentation,
  • 14:02 - 14:05
    c'est qu'il ne faut pas cibler
    les messagers des actions caritatives,
  • 14:05 - 14:09
    et que critiquer les messages caritatifs
    ne devrait plus être un tabou.
  • 14:10 - 14:12
    Les petits esprits
    réfutent les personnes ;
  • 14:12 - 14:15
    les grands esprits réfutent les arguments.
  • 14:15 - 14:17
    Je crois qu'Eleanor Roosevelt
    serait d'accord.
  • 14:18 - 14:21
    Alors la prochaine fois
    qu'un politicien, une célébrité,
  • 14:21 - 14:24
    un ami, un religieux, un bénévole,
  • 14:24 - 14:27
    vous demande de faire quelque chose
    que vous ne voulez pas faire,
  • 14:28 - 14:31
    je vous demande de répondre
    en réfutant leur message,
  • 14:31 - 14:33
    pas eux.
  • 14:33 - 14:36
    La prochaine fois que votre ami
    interpelle quelqu'un sur son hypocrisie,
  • 14:36 - 14:40
    dites-lui : « Contredis le message,
    pas le messager. »
  • 14:40 - 14:43
    Si on se concentre
    sur l'hypocrisie du porte-parole,
  • 14:43 - 14:45
    on est malavisé,
  • 14:45 - 14:48
    mais si on se concentre
    sur la validité du message,
  • 14:48 - 14:49
    alors on est productif,
  • 14:49 - 14:52
    et on aide à maximiser l'impact.
  • 14:52 - 14:54
    Et ça c'est une cause
    qui vaut d'être défendue.
  • 14:54 - 14:55
    Merci.
  • 14:55 - 14:58
    (Applaudissements)
Title:
Comment se comporter avec les activistes, politiciens et associations caritatives hypocrites | Nat Ware | TEDxOxford
Description:

Dans cette discussion perspicace, Nat Ware explique pourquoi nous ne devrions pas interpeller les hypocrites, et que faire à la place. Nat dit que, trop souvent, nous utilisons l'hypocrisie des autres comme excuse pour l'inaction, et les causes caritatives comme une excuse pour faire n'importe quoi. On vise les messagers caritatifs et on évite de critiquer les messages. Nat émet l'idée que nous devrions faire exactement l'inverse. Il explique que les gens que nous jugeons d'hypocrites ne le sont souvent pas. Leur hypocrisie est une illusion. Donc, se concentrer sur l'hypocrisie du porte-parole est éronné et malavisé. Nat avance que, plutôt, nous devrions nous concentrer sur la validité du message, car cela aide à maximiser son impact. Nous ne devrions pas viser les messagers caritatifs, et critiquer les messages ne devrait plus être un tabou. Nat nous encourage tous à « réfuter le message, pas le messager », car plus que l'action elle-même, c'est l'impact de cette action qui est important. Selon Nat, les petits esprits réfutent les gens, mais les grands esprits réfutent les arguments.

Nat Ware est un entrepreneur, économiste, et spécialiste du développement international. Il est le fondateur et PDG de Conseil 180 Degrés, le plus grand consultant pour les entreprises sociales et à but non lucratif, qui lie 28 pays et plus de 4 000 consultants dans le monde. Chaque année, 180 Degrés travaille avec des centaines d'associations impliquées pour les aider à opérer plus efficacement et avoir un impact social plus important. Nat a obtenu plusieurs reconnaissances dans le milieu, tels que la Bourse Rhodes, le Goldman Sachs Global Leader, le St Gallen Leader of Tomorrow, et le World Economic Forum Global Shaper. Il était le meilleur étudiant dans son Master à Oxford, a reçu une récompense à l'Université de Sydney, était le meilleur étudiant en Économie et Commerce de cette Université (1/4 000), et a enseigné un cours de Master sur « l'Innovation, la Stratégie et le Commerce Mondial ».

Nat Ware s'engage à utiliser des approches entrepreneuriales et les méthodes économiques pour résoudre les défis sociaux et environnementaux. Il a réalisé de nombreux discours d'ouverture à des conférences et évènements internationaux. Ses autres conférences TEDx sont « Pourquoi sommes-nous malheureux : le fossé de l'attente » et « Libérer le domaine caritatif de L'idée caritative ».

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:02

French subtitles

Revisions