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Ma bataille judiciaire contre le déni de l'Holocauste | Dr Deborah E. Lipstadt | TEDxSkoll

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    Je suis là pour vous parler de menteurs,
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    de procès
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    et de rires.
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    La première fois que j'ai entendu parler
    du déni de l'Holocauste,
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    j'ai ri.
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    Le déni de l'Holocauste ?
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    L'Holocauste tristement connu
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    comme étant le génocide
    le mieux documenté au monde ?
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    Qui donc pourrait le nier ?
  • 0:45 - 0:46
    Réfléchissez.
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    Pour que les négationnistes aient raison,
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    qui se serait trompé ?
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    Tout d'abord, les victimes,
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    les survivants qui ont fait
    des témoignages poignants.
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    Qui d'autre se serait trompé ?
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    Les témoins.
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    Les personnes vivant dans les dizaines
    de villages, communes, villes
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    du front de l'Est,
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    qui ont vu leurs voisins
    être rassemblés --
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    hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux --
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    et être escortés
    à la périphérie des villes
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    pour être fusillés
    et laissés pour morts dans des fosses.
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    Ou les Polonais
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    qui vivaient dans les communes et villages
    autour des camps de concentration
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    et voyaient passer tous les jours
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    des trains remplis de personnes
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    qui revenaient ensuite vides.
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    Et surtout, qui d'autre se serait trompé ?
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    Les auteurs des crimes.
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    Ceux qui ont déclaré :
    « Nous avons fait cela.
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    J'ai fait cela. »
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    Certes ils ont pu glisser un bémol
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    en insinuant : « Je n'avais pas le choix.
    On m'a forcé à le faire. »
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    Néanmoins, ils ont dit : « Je l'ai fait. »
  • 1:59 - 2:00
    Réfléchissez.
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    Il n'y a pas eu un seul procès
    pour crimes de guerre depuis 1945
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    où les auteurs du crime aient affirmé :
    « Cela n'a jamais eu lieu. »
  • 2:14 - 2:18
    Ils ont peut-être dit : « On m'a forcé »,
    mais ils n'ont pas nié ce qui s'est passé.
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    En y regardant de plus près,
  • 2:20 - 2:24
    j'ai décidé que le négationnisme
    n'était pas un sujet.
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    Je devais écrire et faire des recherches
    sur des sujets plus importants.
  • 2:27 - 2:29
    J'ai tourné la page.
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    Un peu plus de dix ans passent,
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    quand deux chercheurs universitaires,
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    des historiens reconnus de l'Holocauste
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    me contactent :
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    « Deborah, allons boire un café.
  • 2:40 - 2:44
    Nous avons un projet de recherche
    qui serait parfait pour toi. »
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    Curieuse et flattée
    qu'ils me contactent avec un projet
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    et m'estiment à sa hauteur,
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    j'ai demandé : « Quel est le sujet ? »
  • 2:52 - 2:55
    Ils m'ont répondu : « Le négationnisme ».
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    Pour la deuxième fois, j'ai ri.
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    Le négationnisme ?
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    Ceux qui croient que la Terre est plate ?
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    Ou qu'Elvis est vivant ?
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    Je devais vraiment y consacrer une étude ?
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    Les voilà qui insistent :
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    « Oui, nous souhaitons en savoir plus.
  • 3:12 - 3:13
    Qui sont-ils ?
  • 3:13 - 3:15
    Quels sont leurs objectifs ?
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    Comment réussissent-ils
    à convaincre les gens ? »
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    Je me suis dit que s'ils pensaient
    que ça en valait la peine,
  • 3:23 - 3:26
    cela pourrait être une courte distraction,
  • 3:26 - 3:29
    peut-être une année, ou deux,
    ou trois, ou quatre.
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    Pour les universitaires, c'est court !
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    (Rires)
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    On prend notre temps.
  • 3:35 - 3:37
    (Rires)
  • 3:37 - 3:39
    J'ai donc pris la décision
  • 3:39 - 3:40
    de m'en occuper.
  • 3:40 - 3:43
    J'ai entamé les recherches
    et fait plusieurs constatations,
  • 3:43 - 3:45
    dont deux que j'aimerais
    partager avec vous.
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    D'abord :
  • 3:47 - 3:52
    les négationnistes
    sont des loups déguisés en brebis.
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    Ils sont tous pareils : nazis, néo-nazis -
  • 3:55 - 3:59
    vous décidez si vous utilisez
    « néo » devant le mot.
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    En les étudiant,
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    je n'ai pas vu d'uniformes de SS,
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    de croix gammées sur les murs
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    ou de saluts nazis,
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    rien de tout cela.
  • 4:13 - 4:16
    Par contre, j'ai découvert
  • 4:16 - 4:21
    des personnes s'affichant
    comme de respectables professeurs.
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    De quoi disposaient-ils ?
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    Ils avaient un institut
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    « pour la Révision Historique. »
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    Ils avaient une revue, bien faite,
  • 4:32 - 4:35
    « la Revue pour la Révision Historique »,
  • 4:35 - 4:38
    avec des articles
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    plein de notes de bas de page.
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    Et ils avaient un nouveau nom.
  • 4:43 - 4:45
    Pas les néo-nazis,
  • 4:45 - 4:48
    ni les antisémites,
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    mais les révisionnistes.
  • 4:50 - 4:52
    Ils disaient :
    « On est des révisionnistes.
  • 4:52 - 4:55
    Notre seule mission
  • 4:55 - 4:58
    est de réviser
    les erreurs de l'histoire. »
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    Mais il suffisait de gratter un peu
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    pour trouver
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    la même admiration pour Hitler,
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    l'éloge du Troisième Reich :
  • 5:11 - 5:14
    antisémitisme, racisme et préjugés.
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    Cela a attisé ma curiosité.
  • 5:17 - 5:24
    Tout était présenté sous format
    de discours rationnel.
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    J'ai aussi découvert autre chose.
  • 5:27 - 5:31
    Vous vous souvenez de ma diapositive
    sur les faits et les opinions ?
  • 5:31 - 5:35
    On nous a appris qu'il y a
    des faits et des opinions.
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    Depuis mes recherches,
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    je pense autrement.
  • 5:38 - 5:40
    Il y a des faits,
  • 5:40 - 5:42
    il y a des opinions
  • 5:42 - 5:43
    et il y a des mensonges.
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    Les négationnistes se servent
    de leurs mensonges
  • 5:49 - 5:51
    et les maquillent en opinion.
  • 5:51 - 5:53
    En opinions avant-gardistes
  • 5:53 - 5:56
    ou originales,
  • 5:56 - 5:57
    mais si ce sont des opinions,
  • 5:57 - 5:59
    on peut les évoquer dans la conversation.
  • 5:59 - 6:03
    Ensuite, ils s'approprient les faits.
  • 6:04 - 6:06
    J'ai publié mes recherches,
  • 6:06 - 6:07
    le livre est sorti :
  • 6:07 - 6:10
    « Nier l'Holocauste, l'attaque croissante
    de la Vérité et de la Mémoire. »
  • 6:10 - 6:12
    Il a été publié dans plusieurs pays,
  • 6:12 - 6:15
    dont le Royaume-Uni chez Penguin.
  • 6:15 - 6:18
    J'en avais fini et j'étais prête
    à passer à autre chose.
  • 6:19 - 6:23
    Et là, j'ai reçu
    une lettre de mon éditeur.
  • 6:23 - 6:26
    Et pour la troisième fois, j'ai ri.
  • 6:28 - 6:29
    A tort.
  • 6:30 - 6:32
    J'ai ouvert la lettre
  • 6:32 - 6:37
    m'informant que David Irving
    m'assignait en justice pour diffamation
  • 6:38 - 6:39
    au Royaume-Uni
  • 6:39 - 6:42
    pour l'avoir appelé négationniste.
  • 6:43 - 6:45
    David Irving m'assignait en justice ?
  • 6:45 - 6:46
    Qui était David Irving ?
  • 6:46 - 6:49
    C'était un auteur d'ouvrages historiques,
  • 6:49 - 6:51
    portant sur la 2ème guerre mondiale,
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    et la plupart de ces ouvrages indiquaient
  • 6:54 - 6:58
    que les Nazis n'étaient pas si méchants,
  • 6:58 - 7:01
    que les Alliés n'étaient pas si gentils.
  • 7:01 - 7:03
    Et que quoi qu'il soit arrivé
    aux Juifs,
  • 7:03 - 7:04
    ils le méritaient sûrement.
  • 7:05 - 7:07
    Il connaissait les documents,
  • 7:07 - 7:08
    Il connaissait les faits,
  • 7:08 - 7:11
    mais il les avait manipulés
    pour arriver à cette opinion.
  • 7:12 - 7:14
    Il n'avait pas toujours été négationniste,
  • 7:14 - 7:16
    mais à la fin des années 80,
  • 7:16 - 7:19
    il avait pris cette position.
  • 7:20 - 7:24
    Ce que j'ai aussi trouvé ridicule,
    c'est que cet homme
  • 7:24 - 7:26
    était non seulement négationniste
  • 7:26 - 7:28
    mais fier de l'être.
  • 7:28 - 7:30
    Cet homme voulait -- je cite :
  • 7:30 - 7:33
    « couler le navire Auschwitz ».
  • 7:34 - 7:35
    Un homme
  • 7:35 - 7:39
    qui pointait vers le numéro tatoué
    sur le bras d'un survivant et disait :
  • 7:41 - 7:42
    « Combien avez-vous gagné
  • 7:42 - 7:46
    grâce à ce tatouage sur votre bras ? »
  • 7:46 - 7:48
    C'était un homme qui disait :
  • 7:48 - 7:51
    « Il y a eu plus de morts
    dans la voiture du Sénateur Kennedy
  • 7:51 - 7:53
    à Chappaquiddick
  • 7:53 - 7:56
    que dans les chambres à gaz d'Auschwitz. »
  • 7:56 - 7:59
    Une référence à un fait divers
    de la politique américaine.
  • 8:00 - 8:03
    C'était un homme qui ne semblait
    ni honteux, ni réticent
  • 8:03 - 8:05
    d'être un négationniste.
  • 8:06 - 8:10
    De nombreux collègues
    universitaires m'ont dit :
  • 8:10 - 8:12
    « Deborah, ignore-le. »
  • 8:12 - 8:15
    J'ai rétorqué que je ne pouvais pas
    ignorer un procès en diffamation.
  • 8:15 - 8:18
    Ils m'ont répondu :
    « Qui le croira de toute façon ? »
  • 8:19 - 8:21
    Et c'est là le problème.
  • 8:21 - 8:26
    De par la loi britannique, c'était à moi
    de prouver que j'avais raison,
  • 8:26 - 8:29
    que je disais la vérité,
  • 8:29 - 8:32
    à la différence des États-Unis
  • 8:32 - 8:33
    ou de beaucoup d'autres pays
  • 8:33 - 8:36
    où il aurait dû prouver la diffamation.
  • 8:37 - 8:38
    En conclusion :
  • 8:38 - 8:42
    si je ne me battais pas,
  • 8:42 - 8:44
    il gagnerait par défaut
  • 8:45 - 8:46
    Et s'il gagnait par défaut,
  • 8:46 - 8:49
    il pourrait alors dire légitimement :
  • 8:49 - 8:54
    « Ma version de l'Holocauste
    est la version légitime.
  • 8:54 - 8:57
    Deborah Lipstadt m'a diffamé
  • 8:57 - 8:59
    en me traitant de négationniste.
  • 8:59 - 9:03
    Donc, moi, David Irving
    je ne suis pas un négationniste. »
  • 9:03 - 9:05
    Et quelle était sa version à lui ?
  • 9:05 - 9:08
    Il n'y a pas eu de plan
    pour assassiner les Juifs,
  • 9:08 - 9:10
    il n'y a pas eu de chambres à gaz,
  • 9:10 - 9:12
    il n'y a pas eu de fusillades de masse,
  • 9:12 - 9:15
    Hitler n'avait rien à voir
    avec les souffrances qui ont eu lieu,
  • 9:15 - 9:19
    et les Juifs ont tout inventé
  • 9:19 - 9:22
    pour soutirer de l'argent à l'Allemagne
  • 9:22 - 9:23
    et obtenir un État,
  • 9:23 - 9:27
    et ils l'ont fait avec l'aide
    et le soutien des Alliés.
  • 9:27 - 9:30
    Ils ont créé des documents et des preuves.
  • 9:31 - 9:34
    Je ne pouvais pas laisser passer ça
  • 9:34 - 9:36
    sans porter atteinte aux survivants
  • 9:37 - 9:39
    ou aux descendants de survivants.
  • 9:39 - 9:41
    Je ne pouvais pas laisser passer ça
  • 9:41 - 9:45
    et me considérer comme
    une historienne responsable.
  • 9:46 - 9:48
    Alors on s'est battu.
  • 9:48 - 9:50
    Si vous n'avez pas vu
    « Le Procès du siècle »,
  • 9:50 - 9:51
    je vous gâche la fin :
  • 9:51 - 9:53
    on a gagné.
  • 9:53 - 9:54
    (Rires)
  • 9:54 - 9:56
    (Applaudissements)
  • 10:01 - 10:05
    Le juge a estimé que David Irving
  • 10:05 - 10:08
    était un menteur,
  • 10:08 - 10:10
    un raciste,
  • 10:10 - 10:11
    un antisémite
  • 10:11 - 10:13
    avec une vision partisane de l'histoire.
  • 10:13 - 10:15
    Il a menti, il a falsifié
  • 10:15 - 10:18
    et surtout,
  • 10:18 - 10:20
    il l'a fait délibérement.
  • 10:20 - 10:24
    Nous avons découvert un schéma identique
    dans plus de 25 cas.
  • 10:24 - 10:27
    Ce n'était pas des petites erreurs -
    nous autres auteurs
  • 10:27 - 10:29
    qui écrivons des livres,
  • 10:29 - 10:32
    nous faisons des erreurs, c'est pourquoi
    on aime les secondes éditions
  • 10:32 - 10:33
    corrigeant les erreurs.
  • 10:33 - 10:34
    (Rires)
  • 10:36 - 10:39
    Les siennes avaient toujours
    le même thème :
  • 10:39 - 10:42
    accuser les Juifs,
  • 10:42 - 10:44
    innocenter les Nazis.
  • 10:45 - 10:46
    Comment avons-nous gagné ?
  • 10:47 - 10:52
    On a examiné les sources
    dans les notes de bas de page.
  • 10:53 - 10:55
    Qu'avons-nous trouvé ?
  • 10:55 - 10:56
    Pas tout le temps,
  • 10:56 - 10:58
    ni de façon prépondérante,
  • 10:58 - 11:03
    mais à chaque fois qu'il faisait
    référence à l'Holocauste,
  • 11:03 - 11:07
    ses soi-disant preuves étaient manipulées,
  • 11:07 - 11:08
    c'étaient des demi-verités
  • 11:08 - 11:10
    les dates étaient changées
  • 11:10 - 11:12
    ou le déroulement
    des événements modifié,
  • 11:12 - 11:14
    un participant imaginaire à une réunion.
  • 11:14 - 11:17
    En d'autres termes,
    il n'avait pas de preuves.
  • 11:17 - 11:19
    Ce dont il disposait ne prouvait rien.
  • 11:19 - 11:22
    Nous n'avons pas prouvé l'Holocauste,
  • 11:23 - 11:25
    nous avons prouvé que sa version,
  • 11:25 - 11:28
    et celle de tous les négationnistes,
    puisqu'il les citait
  • 11:28 - 11:30
    ou utilisait leurs arguments,
  • 11:30 - 11:32
    était fausse.
  • 11:32 - 11:33
    Ils affirment des choses
  • 11:33 - 11:36
    sans aucune preuve.
  • 11:37 - 11:42
    Pourquoi donc mon histoire
    ne se résume-t-elle pas juste
  • 11:42 - 11:46
    à un étrange, long et difficile procès
    qui a duré six ans ?
  • 11:46 - 11:51
    Celle d'un professeur américain
    traîné en justice
  • 11:51 - 11:54
    par un homme jugé par le tribunal
  • 11:54 - 11:56
    comme étant un polémiste néo-nazi ?
  • 11:56 - 11:58
    Quel est le message ?
  • 11:59 - 12:02
    Je pense que
    dans le contexte de la vérité,
  • 12:02 - 12:04
    c'est un message très important.
  • 12:04 - 12:06
    Aujourd'hui,
  • 12:06 - 12:08
    comme nous le savons tous,
  • 12:08 - 12:12
    la vérité et les faits sont menacés.
  • 12:13 - 12:16
    Les médias sociaux,
    malgré leurs côtés positifs,
  • 12:16 - 12:21
    ne permettent plus de faire la différence
  • 12:21 - 12:23
    entre faits avérés
  • 12:23 - 12:25
    et mensonges.
  • 12:26 - 12:27
    Troisièmement :
  • 12:27 - 12:29
    l'extrémisme.
  • 12:30 - 12:33
    Même sans les cagoules du Klu Klux Klan,
  • 12:33 - 12:36
    des croix en flammes
  • 12:36 - 12:40
    ou le discours des suprémacistes blancs,
  • 12:40 - 12:45
    il apparaît sous de nouveaux noms tels que
    « alt-right » ou « Front National ».
  • 12:45 - 12:51
    C'est le même extrémisme
    que j'ai pu voir chez les négationnistes
  • 12:51 - 12:54
    sous le couvert d'un discours rationnel.
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    Nous vivons à une époque
    où la vérité est sur la défensive.
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    Je pense à un dessin
    dans la revue « New Yorker ».
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    Dans le cadre d'un jeu télévisé,
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    le présentateur dit
    à une des participantes :
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    « Oui madame, c'est la bonne réponse,
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    mais votre adversaire
    a crié plus fort que vous
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    donc il gagne les points. »
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    Que peut-on faire ?
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    D'abord,
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    ne nous laissons pas séduire
    par les apparences rationnelles.
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    Il faut gratter un peu
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    et là, on découvre l'extrémisme.
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    Ensuite,
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    il faut comprendre
    que la vérité n'est pas relative.
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    Et enfin,
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    il faut être sur l'offensive
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    et non sur la défensive.
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    Lorsqu'une personne fait
    une déclaration scandaleuse,
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    même si elle occupe un des postes
    les plus importants du pays
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    ou du monde,
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    nous devons lui dire :
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    « Où sont vos preuves ?
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    Faites-en la démonstration ! »
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    Nous devons les obliger
    à nous rendre des comptes.
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    Ne pas faire comme si
    leurs mensonges étaient des faits.
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    Comme je l'ai dit auparavant,
    la vérité n'est pas relative.
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    Nombre d'entre nous issus
    du milieu universitaire et habitués
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    à la pensée libérale éclairée,
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    estiment que tout est sujet à débat.
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    Mais ce n'est pas le cas.
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    Il y a des vérités.
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    Il y a des faits avérés --
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    des vérités objectives.
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    Galilée nous l'a appris il y a longtemps.
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    Après que le Vatican l'a forcé à nier
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    que la Terre tournait autour du Soleil,
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    il est ressorti
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    et on l'a entendu dire :
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    « Et pourtant, elle tourne. »
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    La Terre n'est pas plate.
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    Le changement climatique est réel.
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    Elvis n'est pas vivant.
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    (Applaudissements)
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    Et surtout,
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    la vérité et les faits sont menacés.
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    Le travail qui nous attend,
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    la tâche qui nous attend,
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    le défi qui nous attend,
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    sont importants.
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    Nous avons peu de temps pour nous battre.
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    Nous devons agir maintenant.
  • 15:30 - 15:33
    Après, il sera trop tard.
  • 15:33 - 15:34
    Merci beaucoup.
  • 15:34 - 15:39
    (Applaudissements)
Title:
Ma bataille judiciaire contre le déni de l'Holocauste | Dr Deborah E. Lipstadt | TEDxSkoll
Description:

L'historienne Deborah Lipstadt a consacré des années à étudier les négationnistes dans le cadre de la publication d'un livre sur ce thème, expliquant comment ils maquillent leurs racisme, antisémitisme et préjudices sous forme de discours rationnel. Elle n'avait jamais imaginé qu'elle devrait se battre en justice contre l'un d'eux. Sa conférence revient sur le récit invraisemblable de ces six années de bataille judiciaire contre le déni de l'Holocauste, et propose des solutions pour lutter au nom de la vérité dans un monde submergé par les « contre-vérités ».

Dr Deborah E. Lipstadt est Professeur d'études juives contemporaines et d'études de l'Holocauste à l'université d'Emora à Atlanta. Son livre le plus récent, « L'Holocauste vu des États-Unis », publié chez Rutgers en 2016, s’intéresse à la manière dont les États-Unis ont compris et interprété l'Holocauste depuis 1945. Son livre précédent, « Le Procès Eichmann », publié chez Schocken/Nextbook en 2011, avait été publié lors de la commémoration du cinquantième anniversaire du procès Eichmann et avait été décrit par la revue Publisher's Weekly comme « une analyse approfondie et faisant autorité de ce procès historique et de ses conséquences ».

Les Présidents Clinton et Obama l'ont nommée membre du Conseil Commémoratif de l'Holocauste des États-Unis, et elle a représenté la Maison Blanche à la demande du Président George W. Bush lors du soixantième anniversaire de la libération d'Auschwitz. Deborah Lipstadt est aussi Présidente du Comité contre l'antisémitisme et le déni de l'Holocauste étatique au Musée de l'Holocauste américain. Elle travaille sur un nouvel ouvrage : « Le Mensonge Antisémite : Lettres à un étudiant », qui sera publié en 2018.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx selon le format des conférences TED mais organisée indépendamment de celles-ci. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
15:55

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