(musique aérienne)
- Je pense que les œuvres d'art
sont des autoportraits.
C'est vraiment difficile de ne pas
mettre de sa personne dans les œuvres.
En tant qu'artistes, nous déchirons
des parties de nous et les réassemblons
dans chaque pièce que nous créons
et recréons.
(la musique aérienne continue)
J'ai commencé comme ingénieure,
simplement parce que j'était une étudiante
qui était bonne en maths et en physique.
L'art est venu plus tard dans ma vie
parce que le pur plaisir de créer
m'a rendue assez accro.
J'ai grandi dans la région du nord-ouest
de la Chine
dans une ville qui s'appelle Karamay.
Ça signifie huile noire en langue
ouïghoure, notre langue locale.
La génération de mes grand-parents
a immigré dans cette région
sur ordre de l'état de développer
une ville creusant pour le pétrole.
J'ai ce souvenir d'avoir célébré
le pétrole dans ma ville natale.
Toutes les familles qui travaillent
sur le pétrole
auront ces souvenirs de la ville.
Ça ressemble à une pyramide,
et au centre,
il y a une goute de vrai pétrole brut.
Je veux en quelque sorte créer
une version magnifiée de ça,
mais en même temps, le bas
de l'entièreté de l'œuvre serait une fontaine de pétrole.
(moteur qui bourdonne)
J'aime bien celui avec les bulles d'air.
J'ai l'impression que c'est plus vivant, ou si
j'ai vraiment envie de beaucoup d'air,
je laisse juste le tube s'exposé à l'air.
(liquide qui gargouille)
J'ai envie qu'il ait ce mouvement
dans le carter d'huile,
qui donne cette existence consciente.
Ce n'est pas juste un matériaux
passif à extraire.
C'est un être vivant au-dessous
de la croûte terrestre
et qui transforme le monde au-dessus
avec de la terreur et beaucoup
de violence.
(musique aérienne)
(liquide qui goute)
En grandissant dans une ville qui a
essentiellement été bâtie
pas des immigrants en Chine,
je me suis sentie très connectée
à l'idée d'aller à un endroit pour
ces ressources,
en créant des générations et de
la prospérité en ce sens.
Toute cette idée est parallèle
à l'exploration de l'espace,
qui est est une grande partie
de mon expérience,
l'idée que des gens voyagent si loin pour
aller sur une autre planète
était comme ce que la génération de
mes grands-parents avait fait,
quand ils étaient dans leur vingtaine.
(vrombissement de fusée)
J'ai commencé à travailler sur
l'exploration de l'espace
quand j'étais étudiante diplômée au MIT Media Lab.
J'ai soumis un projet et j'ai fabriqué
un robot
qui portait ma dents et qui est allé
dans l'espace.
Ça a été lancé comme un projet de
recherche
mais pour moi, c'est vraiment une
performance.
J'ai envie qu'une partie de moi aille
dans l'espace.
Je voulais créer un avatar qui rendrait
ce voyage possible.
- On compte à rebours, la fusée s'enflamme,
les moteurs pulsent.
Maintenant on chante comme des oiseaux
qui respirent de l'air de cèdre.
On est fait de poussière et de lumière.
(musique éthérée)
- Il y a quelque chose avec l'expédition.
C'est très beau, très glorieux,
mais en même temps, c'est souvent un
voyage très solitaire.
En allant à Pékin pour le Bachelor
et aux États-Unis pour le Master,
j'essayais d'arriver quelque part pour
avoir une meilleure vie,
mais en fait, ce voyage me pousse
toujours plus loin de chez moi.
Et je pense qu'en tant qu'humanité,
on imagine toutes ces versions du futur
où on vit sur une autre planète, où on
vit avec l'IA.
Mais j'ai l'impression que quand tu
quittes l'endroit où tu vis,
une certaine partie de toi est déjà
morte et abandonnée.
Il y a une mort inévitable
qui a lieu en même temps que la croissance
qu'on désire tant.
qui a lieu en même temps que la croissance
qu'on désire tant.
Je pense beaucoup à ma propre
reproduction.
Ces jours, je suis à cet âge,
où les gens me disent simplement,
"Oh, tu devrais congeler des ovules.
N'y pense pas trop."
J'ai un certain niveau d'aliénation et de
peur de ce processus.
(musique douce)
Les technologies de reproduction disent
résoudre tous les problèmes,
mais en fait change dramatiquement
notre corps.
On congèle du temps dans cette
machine biologique
parce qu'on doit avoir une meilleur
carrière, qu'on doit étudier
que l'on a pas encore trouver le bon
partenaire.
J'ai eu l'impression que tout se
rapportait à la productivité,
à si le temps est utile ou non.
Je fais cette collection d'objets et de
sculptures
à propos de cette peur, représentant
beaucoup de structures osseuses,
mais qui sont toutes déformées et tordues
comme j'imagine que nos corps vont
changer
à travers ces expériences.
Et je refroidis la sculpture à une
température basse,
pour qu'elle gèle,
pour avoir comme du givre qui grandit sur
la sculpture.
(musique éthérée noire)
Je crois en les sciences et la
technologie,
dans beaucoup de leurs méthodes,
et dans leur capacité à changer de le
monde.
Mais en même temps, j'espère qu'il y a
une limite,
qu'on ne peut jamais atteindre,
parce que ça dépouille aussi un peu cette
idée fondamentale
de ce que ça signifie que d'être humain.
Dans ce monde calibré et mesuré,
l'art permet à la beauté et aux émotions
de faire partie du processus.
l'art permet à la beauté et aux émotions
de faire partie du processus.
(la musique éthérée et noire continu)