On parle tout le temps des problèmes urbains qui se posent dans les villes, tels que les déchets solides, les transports. Je pense qu'il est également important d'évoquer les solutions urbaines qui se présentent dans les villes. Il me semble que l'agriculture urbaine en fait partie : les habitants urbains et périurbains ont commencé à cultiver leurs propres produits, au départ, par faute d'avoir accès à de la nourriture. De la terre à la marmite : l'agriculture urbaine et la sécurité alimentaire à Lima (Pérou) Un documentaire de Paradigme Shift Project Lima est l'une des capitales latino-américaines les plus polluées, tout comme Mexico et Santiago au Chili. Il faut savoir que dans le monde entier, les villes peuvent être améliorées en y incorporant des espaces consacrés à l'agriculture. Il est vraiment possible de profiter du milieu urbain pour améliorer la vie de ses habitants. Dr. Gordon Prain Coordinateur global Récoltes urbaines, Centre international de la pomme de terre (CIP) L'agriculture urbaine permet de satisfaire l'intérêt des gens pour les espaces verts et ludiques et d'offrir des aliments et une ressource économique. Luis Cortez Leandro Directeur général Ecocuidad Pourquoi cultive-t-on la terre? De quoi se rend-on compte lorsque l'on étudie la consommation des familles de Villa Maria del Triunfo(VMT), et plus particulièrement celle des familles aux revenus modestes ou très modestes? Leur alimentation est composée principalement de glucides parce que les programmes sociaux qui sont en place au Pérou favorisent les céréales et les protéines telles que la crème laitière. Toutefois, leur régime alimentaire est carencé en vitamines et minéraux. L'agriculture urbaine peut palier en diversifiant le régime alimentaire de cette population urbaine, à cette carence de façon remarquable, en particulier aux familles de revenus modestes ou très modestes, par l'ajout de fruits et légumes et l'apport de vitamines, minéraux et fibres alimentaires. Gunther Merzal Coordinateur régional Institut de Promotion du Développement Durable (IPES) Un jardin collectif en développement Financé par Institut de Promotion du Développement Durable (IPES) Le Pérou est un pays principalement agricole. Tout au long de l'histoire, les peuples anciens péruviens et les Incas se sont distingués avec l'agriculture en terrasse et les canaux d'irrigation La tradition péruvienne est ancrée dans l'agriculture. L'exode rural en provenance des zones montagneuses est provoqué malheureusement notamment par l'instabilité politique qui a marqué le Pérou pendant une décennie. Ces gens se sont installés en grande majorité dans les villes nouvelles de la couronne suburbaine de la capitale et dans ses bidonvilles. A présent, ce sont ces gens qui voient surgir des problèmes d'approvisionnement en d'eau, d'accès à des services de qualité. Ils n'ont pas de couverture médicale. Je pense que l'agriculture est une part intrinsèque de ces gens. L'agriculture urbaine permet de réconcilier ces gens avec leur passé, avec ce qu'ils savent bien faire. Ce sont d'excellents agriculteurs. Luis Fernando Bueno Quino Maire de Chosica Cône est, Lima Lima est la deuxième ville la plus aride après Le Caire en Egypte. Le Cône sud de Lima est en majeur partie un désert. En principe, il ne devrait rien pousser ici. Cependant, c'est un terrain arable, grâce aux déchets biologiques et au travail des dames qui l'ont nettoyé, Cela paraît simple, mais il a fallu beaucoup de travail : elles ont retiré les pierres des collines; elles y ont apporté de l'engrais et ont cultivé le sol uniquement à la main. Elles n'ont utilisé aucun engrais chimique. Tout est naturel. Dante Abad Zapata Directeur général Familles en action Villa El Salvador, Cône sud, Lima On est en train de cultiver des terrains situés sous les lignes à haute tension - des espaces sur lesquels personne ne va construire mais qui sont clés pour l'agriculture urbaine. Par ici, il n'y a pas de marchés. Tout le monde en subit les conséquences. L'agriculture urbaine nous ouvre des portes à tous. Antonia Savedras Participante du projet Agriculture urbaine et salubrité alimentaire Financé par : l'Institut de la recherche sur la nutrition Université McGill et l'Institut international de la pomme de terre Perruches vivant dans le jardin d'Antonia Savedras Huachipa, Cône est, Lima Notre situation est très critique. Je n'ai pas suffisamment d'argent pour subvenir à mes besoins et pour nourrir mes quatre enfants. De cette façon, en cultivant des produits et en élevant de petits animaux, je suis en mesure d'aider mon mari et de nourrir mes enfants, sans pour autant devoir prendre un emploi ni avoir une autre source de revenus. Cela devient notre autre source de revenus. Ce qu'il manque ici, je peux l'acheter avec l'argent accumulé et compléter l'alimentation familiale. C'est le but de toutes. C'est la raison pour laquelle nous prenons part à ce projet. Eleuteria Limahuaya Participante au projet Agriculture urbaine et salubrité alimentaire Financé par : l'Institut de la recherche sur la nutrition Université McGill et l'Institut international de la pomme de terre Des fois, j'emporte des aromates pour les vendre Au début, cela me faisait peur et j'avais honte de faire du porte à porte dans mon quartier. Mais au bout d'un certain temps, mes craintes se sont dissipées : J'ai commencé à haranguer mes voisines en leur disant que nous utilisons de l'eau propre pour faire pousser nos produits, que ce sont de bons produits et que l'on n'utilise pas d'insecticides. Ce sont des produits biologiques qui sont bons pour leur santé et celle de leurs enfants. Et, elles ont suivis mes conseils et acheté mes produits. Maria Morales Un jardin collectif en développement Financé par Institut de Promotion du Développement Durable (IPES) Villa Maria del Triunfo, Lima Auparavant, mon mari était le seul à travailler. À présent, comme je m'occupe d'un jardin potager, nous disposons d'un petit revenu supplémentaire, ce qui nous aide énormément. Maintenant, il n'est plus le seul à subvenir à nos besoins. Moi aussi, je gagne de l'argent. Marixa Camacho Calagua Participante au projet REDPRAUSA Financé par le Centre de formation technique pour développement de l'environement (IDMA) Pochacamoc, Lima Les défis Ce sont les femmes qui ont fait tout le travail, qui se sont sacrifiées pour ce potager et c'est pour cela qu'elles l'aiment tant et qu'elles ne veulent pas le perdre. Il y a toujours quelqu'un ici : que cela soit en train de planter ou d'arroser. Gregoria Flores Suri Educatrice en agriculture urbaine Institut de Promotion du Développement Durable (IPES) Villa Maria del Triunfo, Lima Nous contribuons toutes à la facture d'eau. On met de l'argent de côté lorsque l'on vend nos légumes. Comme ça, nous pouvons continuer à travailler. En ce moment, nous ne disposer que de vingt minutes pour arroser. Il faut en tirer le meilleur parti. Nous disposons de barils que nous remplissons et que nous utilisons petit à petit, tout au long de la journée, mais seulement le cas échéant. Parfois, il faut faire durer nos réserves d'eau jusqu'à deux ou trois jours. Tout dépend de la quantité que l'on utilise pour notre jardin potager. Avant nous disposions d'une heure pour arroser. Maintenant, comme il y a une vague de chaleur, toute la ville n'est approvisionnée en eau que pendant vingt minutes. Nous avons créé des installations de goutte-à-goutte pour pouvoir irriguer tout le potager. Cultiver pour nos familles et cultiver une communauté J'avais du mal à y croire, mais vu comme les choses se déroulent, maintenant je pense que tout est possible. Je vois de ce que j'ai pu accomplir. Ce projet permet aux participantes de travailler dans leur jardin potager d'une façon qu'il ne les accablent pas, pendant des petites périodes de temps dans la journée et les aident à améliorer le régime alimentaire de leur famille. Jardiner dans ce potager, c'est thérapeutique. Cela me permet de me détendre et de mettre de côté tous mes problèmes. . Cela me rend heureuse. Quand mon mari et mes filles se plaignent de ne presque plus me voir à la maison et qu'ils me disent que je passe tout mon temps au jardin potager, je leur rétorque que c'est moi qui les nourrie. Ils le reconnaissent. Nilda Bejerano Venites Participante d'un jardin potager biologique communautaire Financé par l'Institut de Promotion du Développement Durable (IPES)