Je n'ai triomphé en rien, mais... j'ai beaucoup évolué. Je vous le démontre avec trois faits. Premièrement, à six ans, j'étais paniqué à l'idée d'aller au tableau. Aujourd'hui, je gagne ma vie en parlant en public. Deuxièmement, à l'école j'ai arrêté la gymnastique. Peu après, j'ai disputé le championnat d'Espagne de tennis de table. Et troisièmement, adolescent, j'avais besoin d'être accepté par l'univers. Aujourd'hui, le soutien de mes proches me suffit. Et comment j'en suis arrivé là ? En démentant des mythes. A des moments distincts de ma vie, ils m'ont aidé à voir qu'à chaque fois que je fais quelque chose sûr et certain, je perds une opportunité d'apprendre et de progresser. Tout petit, on m'a appris que vouloir était pouvoir. Une chance qu'une fille à l'école m'a aidé à démentir le premier mythe de ma vie. Je l'aimais à la folie et j'y aurais laissé mon âme pour la séduire. Je lui étais complètement indifférent. J’interprétais ses rejets comme la preuve que je ne faisais pas tout mon possible. Plus elle me rejetait, plus j'en inventais pour me frayer un chemin jusque son cœur. Mais un jour elle m'a dit : « Pep, laisse-moi tranquille, tu es moche et pénible ». C'est là que je me suis rendu compte que vouloir était pouvoir, seulement quand ce que tu veux ne dépend que de toi et entre dans ton rayon de possibilités. Et je ne pouvais pas contrôler ses sentiments et encore moins rivaliser avec les plus beaux garçons de la classe. Mais grâce à cette histoire, j'ai appris que vouloir était un pouvoir, un pouvoir que j'utilisais pour séduire une autre fille qui ne m'a jamais demandé de la laisser tranquille. Martha, merci. (il lui envoie un baiser) (Applaudissements) J'ai fait pareil qu'avec la première, j'ai persisté. Mais avec une grande différence, cette fois convaincu qu'elle serait mienne et ça a fonctionné. Et si ça a fonctionné. Cette leçon que j'ai appris au niveau sentimental, peu après je l'ai appliquée au sport. Je vous ai dit que j'ai fait du tennis de table. Et grâce au ping pong, j'ai pu démentir le deuxième grand mythe de ma vie. C'est-à-dire : « Qui fait tout ce qu'il peut, n'a pas à en faire plus ». Quand je jouais et faisais ce que je pouvais, je gagnais peu de parties. Je n'avais pas beaucoup de talent pour ça. D'autre part, quand je faisais tout ce que je pouvais tout en étant convaincu qu'en fournissant tous ces efforts j'emporterai la victoire, alors je gagnais quelques parties de plus. En résumé, en plus de faire, il fallait aussi croire en ce qu'on faisait. Ça je l'ai appris avec ma fiancée, mais je l'ai confirmé grâce au tennis de table. Même si j'ai réussi à avoir un petit succès au tennis de table, j'ai vite réalisé que je ne ferais pas partie de l'élite. Et ce que je voulais c'était toucher le haut rendement, savoir ce que ça faisait d'être parmi les meilleurs. Pour ça, j'ai alors étudié le second cycle de psychologie. et j'ai pris une des décisions les plus productives que j'ai prises dans ma vie. vu que je ne pouvais y arriver, pourquoi je n'aiderais pas d'autres sportifs au moyen de la psychologie pour qu'ils y arrivent pour moi ? C'est comme ça que je suis devenu psychologue de sportifs et j'ai eu la chance de travailler avec les meilleurs. Ce sont eux qui m'ont permis de démentir le troisième grand mythe de ma vie. c'est-à-dire : « ce qui est difficile n'est pas d'y arriver mais de garder son niveau ». Un total mensonge. Premièrement, j'ai connu beaucoup de sportifs pour qui ce qui a été le plus difficile a précisément été de se faire une place parmi l'élite. Gagner le respect des rivaux et des juges. En résumé, y arriver. Mais quand tu arrives tu ne peux pas simplement maintenir ton niveau parce que si tu ne t'améliores pas, ton niveau empire. Peut-être tellement doucement que tu ne t'en rendras même pas compte mais ton niveau empire bel et bien. Je vous le démontre avec un skate-board. Quand votre pied arrête de pousser, le skate-board s'arrête. La seule manière pour qu'il ne s'arrête jamais est de pousser avec folie. et au moment même où ton pied perd contact avec le sol, le skate-board commence déjà à ralentir. J'aime tellement cette idée de ne pas perdre en vitesse, que j'ai passé près des 30 ans suivants de ma vie à pousser pour que le skate-board de la psychologie ne s'arrête jamais. ça a été des année très productives. J'étais très exigeant avec moi-même et eux, mes sportifs, encore plus. en effet, après tant de temps, près de 30 ans, j'ai eu réussi à obtenir un contrat fixe, pour être le chef de département, avoir un certain prestige au sein de la profession et, le plus important, j'aimais ce que je faisais. Mais ça m'est arrivé comme le skate-board ; je pensais que je maintenais mon niveau alors que ma croissance profesionnelle se ralentissait. je m'étais installé et j'avais besoin d'un changement pour continuer à grandir. Une autre croyance qui limitait le plus le rendement est la suivante: « Il faut seulement changer quand on cesse de fonctionner ». Il faut changer quand tu crois que tu as trouvé une meilleure façon de fonctionner. Ce style de vie avec des sportifs de haut niveau fonctionnait, oui ça fonctionnait pendant près de 30 ans et j'étais heureux. j'étais heureux. Mais depuis peu, je m'imaginais un autre style de vie qui pourrait fonctionner encore mieux. Miser sur un projet personnel. Il y a plus d'un an, j'ai quitté ce poste. Pendant les derniers mois, je n'ai pas arrêté d'évoluer. Je cherchais toutes mes possibilités de croissance à l'intérieur de ma zone de confort où j'étais installé confortablement. Et je n'en trouvai aucune. Maintenant je comprends. Toutes les opportunités de croissance se trouvaient justement dans notre zone de risque. Là où je suis justement aujourd'hui. Et je vous promets que je les ai saisies. Se sont fait une place dans la culture du rendement, une série de faux mythes, des croyances irrationnelles. Si tu y crois parce que tout le monde y croit, tu te prive de ta meilleure version Mais si tu les analyses, les adaptes, les critiques, les améliores alors je suis en mesure de vous promettre quelque chose de merveilleux. Pas le succès, non, car le succès ne dépend pas que de vous, mais plutôt l'évolution. Le succès est une chose très subjective, nous avons probablement chacun une vision distincte de ce que c'est le succès. Par exemple, selon moi, le succès consiste à ne pas arrêter de croître. Pour cela pendant mon temps libre, je me consacre à démentir les mythes. Et en démentant des mythes, tu deviens un innovateur, parce que tu démontres que ce mythe n'a plus de sens et qu'il se fait vieux. De la même manière que pour évoluer, nous, les personnes, devons continuer de croître, et les mythes doivent faire de même pour qu'ils nous soient utiles. Maintenant je voudrais revenir sur le skate-board. Le mien, la psychologie, Quel est le tien? Au niveau personnel, au niveau professionnel. Tu l'as ? Bien. Je veux, maintenant, que vous regardiez, faites-le, la semelles de vos chaussures. Il fait sombre mais regardez la semelle de vos chaussures, voilà. J'ai une question pour vous, Est-elle usée ? Non ? Si elle n'est pas usée, il se peut que vous ayez arrêté de pousser, et si vous avez arrêté de pousser, il se peut aussi que vous ayez arrêté d'évoluer. On dit que la clé du succès est d'aimer ce qu'on fait. Mythe ou réalité ? Cette fois c'est à vous d'en décider. (Applaudissements)