["FINAL FANTASY"]
[SATTERWHITE]
Un cancer est censé te tuer.
La technologie te ressuscite.
Enfant, j'avais un cancer.
A l'hôpital, je jouais "Final Fantasy".
C'était ma façon de m'échapper
pendant cette période traumatique.
C'est naturellement devenu
mon lexique en tant qu'artiste.
Peut-être ai-je toujours
été sceptique de ma mortalité.
J'ai fait des créations pour pouvoir
les voir moi-même,
et prouver que j'étais toujours là.
[ENREGISTREMENT DE SA MERE]
--Silences.
Je suis d'abord allé à Pioneer Works
pour imprimer
en 3D les dessins de ma mère
d'objets de la consommation.
Le travail de ma mère
est comme une sous-couche, une amorce.
C'est là où je trouve toutes mes idées
et comment je les perçois dans la réalité.
[ENREGISTREMENT DE SA MERE]
--Pardon.
[CHANTE]
♪ Pardon pour ce que je t'ai fait vivre ♪
[SATTERWHITE]
Elle a fait 150 chansons a cappella
imitant la norme des hits du Top 40.
Leur écriture était importante.
Elle le faisait à l'asile.
Elle le faisait à la maison.
[CHANSON]
♪Ma vie était folle, je ne comprenais pas♪
[SATTERWHITE]
Avec Nick Weiss, de Teengirl Fantasy,
on a passé deux ans à transformer
ces a cappella en enregistrements de danse
Je faisais aussi des visuels,
parce que je voulais faire
un album de réalité virtuelle.
Je suis de la génération Y,
addict à Instagram à et mon iPhone.
Je les utilise comme matériaux,
je les rends palpables et poignants,
comme de la peau.
C'est libre, spontané.
C'est comme trouver
de la beauté dans les mots.
L'exposition à Pioneer Works
représente mon art par différents moyens,
comme la sculpture, la vidéo,
la performance, l'animation 3D.
Sport,
Rêve américain,
Argent,
et pharmaceutiques.
C'est une réaction abstraite
à cette culture.
--Je suis comme dans un jeu vidéo.
--Tu pourrais me jouer, je me balade,
--comme un tireur dans Lara Croft.
--Oh mon Dieu, c'est embêtant.
Si tu fais tout toi-même,
tu ignores ce que ça peut devenir.
Venir ici, parler aux constructeurs,
mettre ensemble les pièces du puzzle
à même le sol,
ça m'a poussé à bout parfois.
Ca demande beaucoup de réflexion
et de découverte de soi-même,
beaucoup d'auto-discipline.
J'ai dû m'améliorer en travaillant ici.
[HOMME]
--Tu parles des rendus originaux?
[SATTERWHITE]
--Oui.
--C'est la bonne couleur.
Ces dix dernières années,
J'ai dessiné Doubting Thomas
en me prenant comme modèle
depuis le lycée,
qui narre la résurrection de Jésus
et le scepticisme autour de sa mortalité.
La métaphore ultime est d'utiliser
un rituel pour pouvoir se recentrer.
Comme toucher quelque chose
qui te rend sceptique
pour voir que c'est réel.
L'art est pour moi un moyen
de me recentrer, de voir
que je suis réel.
[ENREGISTREMENT DE SA MERE]
♪Dis-moi comment c'est possible,♪
♪Je ne sais rien.♪
♪Comment ai-je atterri ici?♪
♪Dis-moi comment c'est possible,♪
♪Je ne sais rien.♪
♪Comment ai-je fini comme ça?♪
[SATTERWHITE]
Avoir un travail public
qui circule dans galeries et musées,
c'est vulnérable,
tu fais des archives publiques de toi-même
qui ne seront peut-être pas flatteuses
dans le futur.
C'est un geste très masochiste.
Créer, c'est l'art d'accepter
de t'embarrasser.
Je l'ai pris à cœur.
J'étais embarrassant pendant dix ans!
[RIT]
[ENREGISTREMENT DE SA MERE]
♪
La mort de ma mère il y a trois ans
m'a beaucoup impacté.
Ca m'a apporté encore plus de rituel,
ça m'a concentré sur la régénération,
la guérison et la résurrection.
L'art est devenu un échappatoire
pour rediriger mes propres traumatismes.
Et maintenant j'essaie de poursuivre
quelque chose de plus...
... présent.
Plus conscient.
J'essaie de trouver mon foyer maintenant,
et d'aller aux fondamentaux
de mon être.
[ENREGISTREMENT DE SA MERE]
♪On ira♪
♪vers un autre endroit dans le temps♪