Bonjour. Mon nom est Jérémy Demay. J'ai 34 ans et j'ai une vie absolument fabuleuse. Je fais un métier qui me passionne. En fait, plusieurs métiers qui me passionnent. je gagne très bien ma vie. J'ai une relation avec ma copine qui est de plus en saine au fur et à mesure des mois et des années. J'ai une maison que je qualifie de havre de paix. J'ai des relations amicales de plus en plus authentiques au fur et à mesure que je grandis. Je prends plus de 2 mois de congés par an. J'ai une vie que je qualifie d'absolument fabuleuse. Puis, pourquoi je vous dis ça aujourd'hui ? Parce que ça n'a pas toujours était le cas. Quand j'avais huit ans, mon père est décédé. Comme je vous vois en ce moment, aujourd'hui, mon père montait à cheval, son cœur s'est arrêté, il est mort. Mais, ce qui est beau là-dedans, c'est qu'il est mort en faisant sa passion. Ça, c'est beau. Ça, c'est comme ci Donald Trump mourrait en tweetant une insulte. Ça serait beau. (Rires) Ça serait magnifique. (Rires) J'ai grandi dans une famille extrêmement aimante, et vers 19 - 20 ans, j'ai compris que je voulais devenir humoriste. Je suis arrivé ici à Montréal à l'âge de 22 ans. Et pour plein de raisons, ça a été extrêmement difficile de m'intégrer à ce milieu de l'humour. Ça a été difficile de percer, d'apprendre à faire mon métier -- il y a beaucoup de gens qui m'ont tourné le dos -- et longtemps j'ai douté, longtemps j'ai pleuré, j'ai voulu tout abandonner. Et un jour, en 2009, j'ai fait ce qu'on appelle une dépression. Et une des définitions de la dépression, c'est ne pas accepter ce qui est. Et j'avais beaucoup de mal à accepter ce qui était. Ma santé n'était vraiment pas du tout bonne. Ma relation avec ma copine était absolument malsaine. J'étais loin de ma famille et de mes amis. J'avais une carrière au point mort qui n'allait absolument nulle part. J'avais du mal à obtenir un visa. Et par dessus tout, j'avais cette douleur inexprimée d'un père que j'avais vu mourir plusieurs années auparavant. Et quand tu fais une dépression, en général, selon moi, tu as deux choix : soit tu commences à prendre des antidépresseurs et tu tombes dans une espèce de cercle vicieux chimique qui cache juste le problème finalement. C'est un peu comme quand tu demandes un enfant : « Va ranger ta chambre », et au lieu de la ranger, il met tout sous son lit, et il dit : « J'ai rangé. » « Non, tu as couvert le problème, tu ne l'as pas résolu. » C'est comme ça que je vois les antidépresseurs. Et d'ailleurs, je me suis renseigné auprès de plusieurs spécialistes, qui m'ont dit que seuls 10 % des gens ont vraiment besoin d'antidépresseurs. Les autres 90 %, donc les gens dans mon cas à moi, peuvent s'en sortir sans. Oui, ça va être beaucoup plus long, beaucoup plus périlleux, mais il y a une façon de le faire. Et ça a été mon choix quand j'ai eu ma dépression. Et quand je vous dis une dépression, des fois ma copine rentrait, elle me retrouvait habillé dans son lit, mes chaussures aux pieds. Quand tu n'as même pas le courage d'enlever tes chaussures, t'es mal. Ou alors, tu as une trop grosse bedaine. Mais ça, c'est un autre problème. (Rires) J'ai décidé de renaître. J'ai demandé à la vie, j'ai dit : « Donne-moi tout ce que tu peux. Montre-moi tout ce que je peux faire pour aller mieux. » Et j'ai tout essayé : j'ai lu des dizaines de livres, j'ai suivi des thérapies, j'ai regardé des conférences, j'ai fait de l'homéopathie, de l'acupuncture, de l'hypnothérapie. J'ai fait tout ce que je pouvais faire, tout ce qu'on me donnait, j'y allais. Et plus je faisais ça, plus je découvrais différents outils, plus ma vie s'améliorait. Plus je changeais intérieurement, plus ma vie extérieure devenait facile. Et j'ai continué à faire ça pendant plusieurs années. Et il n'y a pas longtemps, l’organisation TED m'a contacté, et m'a dit : « Viens parler, juste à peu près 15 minutes. » Je me suis dit : « Il faut que je parle d'une chose. » C'est quoi la chose la plus importante selon moi, qui m'a aidé le plus ? Et la réponse se trouve dans la question : « C'est quoi, le bonheur ? » C'est cette question que tout le monde se pose surtout depuis les dernières années, c'est presque devenu un classique. Et chaque personne a sa définition du bonheur. Et je vais vous dire ma définition du bonheur, c'est être bien avec soi, c'est être en paix, c'est être au calme. C'est ce que je pense être le bonheur. C'est un état de calme constant. La question, c'est comment on y arrive ? C'est une très bonne question, merci. (Rires) Chaque être humain ressemble à ça. Merci pour mes talents de graphiste. (Rires) Chaque être humain selon moi ressemble à ça. C'est quoi, les croix ? C'est des programmations qu'on a prises dans notre vie, souvent entre 0 et 7 ans. Toutes ces choses-là sont ancrées en nous, sont enracinées en nous depuis qu'on est tout petit, des choses qu'on a vécues. C'est peut-être des choses prises de nos parents, des traumatismes, des peurs, des deuils, des hontes, des abandons, un père qui t'a battu, une mère qui t'a violé. Peu importe ce que c'est, on a tous un vécu, et on a tous des choses ancrées en nous qui sont arrivées, comme j'ai dit, entre 0 et 7 ans, Ce qui fait que, quand on grandit et qu'il arrive différentes sortes de situations, on ne réagit pas en fonction la situation, on réagit en fonction de notre passé, de nos programmations mentales. Et donc, l'idée du bonheur, d'être en paix, c'est d'arriver éventuellement à ça, de tendre vers ça. Un fait la gueule et un sourit parce qu'il est beaucoup plus heureux. Et la question, c'est : comment arriver là ? C'est une très bonne question, car, moi, ce que je pense, dans la vie - j'ai lu un jour une phrase merveilleuse, c'est dans la vie, on n'attire pas ce qu'on veut, dans la vie, on attire ce qu'on est. Et je le répète car c'est important. On n'attire pas ce qu'on veut, on attire ce qu'on est. Vous savez, souvent, on est comme une espèce de boule d’énergie, on vit tous de l’énergie, et celle-ci est composée de deux choses : ce qu'on pense, le conscient, et ce qu'on ressent, l’inconscient, donc les programmations qu'on s'est mises dans notre corps. Et souvent, c'est l'inconscient qui gagne. Si dans la vie, tu te dis : « Je veux de l'argent » -- « Demandez, vous recevrez » -- « Moi, je veux devenir millionnaire. » C'est ce que tu penses consciemment. Mais inconsciemment, ce que tu dis, c'est : « L'argent a séparé mes parents. L'argent fait qu'il y a des pays qui sont en guerre. L'argent fait que des politiciens deviennent véreux et font tout pour absolument en gagner. » Donc, une mauvaise image, inconsciemment, fait que votre énergie vibre entre ces deux choses-là. Et souvent, c'est l’inconscient qui prend le dessus sur le conscient. Donc toute votre vie, vous allez avoir du mal, surtout dans la pénurie, vous n'allez jamais être capable de vous en sortir, tout simplement, parce que vous avez une programmation en vous semblable à ça. Donc la question : c'est comment tendre des croix à plus de croix ? Comment tendre d'une vie agitée, d'une vie souffrante, à une vie plus simple, plus libre ? J'ai découvert quatre moyens, il en existe d'autres, mais c'est les moyens que personnellement j'ai expérimentés. Le premier qui m'a beaucoup aidé, c'est le yoga. Je ne sais pas s'il y en a qui en font. Est-ce qu'il y en a ? Oui. La définition du yoga, c'est unir le corps et l'esprit pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Moi, j'ai essayé le yoga. Ma définition à moi, c'est imposer à ton corps des positions improbables, que ton esprit n'a pas du tout envie de faire dans la vie. (Rires) Il y a des positions, c'est n'importe quoi. Des fois, je fais des positons, même mon chat, il me regarde : « Même-moi, je ne ferais pas ça. Non, non, non », et il se lèche le cul. (Rires) J'ai essayé le yoga et c'est absolument merveilleux, je vous le recommande. Ça nous permet d'être présent dans ce qu'on fait et de ressentir notre corps. D'ailleurs, s'il y en a qui se mettent au yoga, j'en fais le soir avant de me coucher, tu dors beaucoup plus sereinement et calmement. Deuxième outil qui m'a beaucoup aidé à déraciner mes programmations, c'est la méditation. Levez la main les gens qui méditent. Je sais qu'il y a toujours quelqu'un. Ok, donc six personnes. Parfait. Levez la main les gens qui se lavent. (Rires) T'as pas levé la main. (Rires) Tout le monde se lave. La question que je vous pose, c'est pourquoi ? Vous me direz : « Pour enlever les saletés de mon corps. » Et aussi pour te relaxer, parce que l'eau chaude, ça détend. C'est exactement pour ça qu'on médite. Il y a pas longtemps, je suis allé dans un centre de méditation à Montebello, qui s'appelle Vipassana, où ils nous enseignent une sorte de méditation, qui fait que : un, on enlève les impuretés les programmations de notre corps, vraiment, en méditant, littéralement, et deux, on apprend à maîtriser son esprit. Parce que c'est ça le plus gros mal du 21e siècle. Et je cite une phrase, je ne sais plus de qui, qui disait que le plus gros mal de ce siècle, c'est que les gens ne sont pas capables de rester seuls avec eux-mêmes à ne rien faire. « Tu es capable de rester seul à ne rien faire ? - Je suis chez moi, tout seul. - Qu'est-ce tu fais ? - Ben, je lis, je regarde une série, j'appelle mes amis, j'écoute de la musique. - Essaye de t’asseoir 5 minutes, 10 minutes, ferme les yeux, reste avec toi. » La majorité n'en est pas capable. Après 5 minutes, ton esprit va te dire : « Fais autre chose. Envoie un email, regarde une série... » On a toujours l'impression de faire les choses pour remplir notre vie. Et apprendre à devenir maître de son esprit, elle est là, la clé. Parce que la plupart des gens sont esclaves de leur esprit. On subit ce que notre esprit nous dit de faire, alors que ça devrait être l'inverse. La méditation a été quelque chose pour moi - et d'ailleurs, je pratique régulièrement cette méditation, elle me calme, elle m’apaise. Ils ont demandé à un maître qui s'appelle Bouddha - que vous connaissez - « Qu'est-ce que la méditation t'as apporté ? » Il a dit : « Rien, par contre, ça m'a enlevé le stress, ça m'a enlevé la peur de mourir, ça m'a enlevé l'anxiété, ça m'a enlevé la peur du futur. » C'est toutes des choses [dont] on a tous un peu peur, par lesquelles on est tous concernés. Je vous recommande vivement la méditation. Le 3e outil qui m'a aidé, c'est la communication non-violente, C'est un outil qui m'aide en ce moment dans ma vie. Il y a un livre extraordinaire là-dessus : « La communication non-violente » de Marshall Rosenberg, que je recommande, et en gros, pour vulgariser son enseignement, c'est qu'il nous apprend à nous connecter à nous, à nos propres émotions. Vous voyez, moi, j'ai grandi avec une famille aimante, mais qui n'avait jamais appris à exprimer ses émotions. Donc, on ne s'est jamais vraiment dit les choses. Et depuis peu de temps, j'apprends à communiquer avec mes émotions. Il y avait cinq émotions dans ma tête au départ. Il y avait la tristesse, la colère, la joie, etc. Il y a plus de 80 émotions dans la vie. Et en voyant ça, j'ai appris à connecter avec moi. Et ce que nous apprend Marshall Rosenberg, c'est que derrière chaque émotion se cache un besoin non satisfait. Derrière chaque émotion, il y a un besoin non satisfait. Dernièrement, une amie est venue me voir et m'a dit : « Je suis jalouse car je vois mon copain qui n'arrête pas de parler à des filles. Ça me rend jalouse. » Derrière chaque émotion il y a un besoin, je me suis dit : « Je vais trouver son besoin. » « Est-ce que tu voudrais être rassurée ? Est-ce que si ton copain te disait : "Mon amour, t'es la seule que j'aime, je ne coucherai pas avec d'autres filles. Je t'aime", te sentirais-tu mieux ? » Elle m'a dit : « Oui. » Derrière sa jalousie, elle voulait être rassurée. A partir du moment où le besoin est satisfait, l'émotion négative disparaît. C'est aussi simple que ça. Donc, je vous encourage à connecter avec vous-mêmes, et surtout, à lire ce livre. Quatrième outil, et sûrement l'outil qui m'a le pus aidé durant les dernières années, c'est l'hypnose. Quand je parle d'hypnose, les gens font : « L'hypnose, comme Messmer ? "A trois tu deviens un cochon d'Inde et tu chantes du Eminem en hébreu." » Non, ce n'est pas ça. (Rires) Ça, c'est le côté spectacle. Vous pouvez vous renseigner sur l’hypnose, c'est scientifique. Beaucoup de médecins disent que ça a aidé des milliers des gens. Je veux dire, il y a des femmes qui accouchent sous hypnose. Mon oncle qui a fumé pendant 20 ans deux paquets de cigarettes par jour a arrêté de fumer grâce à l'hypnose. L'hypnose, pour vulgariser un peu, c'est comme si notre corps, notre cerveau, notre inconscient était comme un disque dur d'ordinateur et l'hypnose un antivirus. Car j'imagine que vous le savez déjà, le corps a des pouvoirs d’autoguérison. Quand vous vous coupez, très vite, ça cicatrise. Pareil par rapport à ces blessures-là. Le corps a des pouvoirs d’auto-guérir ça, et ça prend des moyens comme l'hypnose. Et selon moi, l'hypnose est un des moyens les plus forts, et surtout, les plus rapides pour déterrer tout ça. Globalement, c'est ça que je veux encourager les gens à faire. C'est à se guérir. Je me suis rendu compte que plus je me guérissais à l'intérieur, plus j'enlevais chaque croix et plus ma vie devenait simple. C'est comme ça que je vois les choses. Moi, j'ai longtemps forcé dans la vie. Je pensais qu'il fallait forcer pour avoir plus d'argent, pour avoir plus de célébrité dans mon cas, plus de fans Facebook, pour courir après les projets, après les gens. Et puis le jour où j'ai compris qu'on attire ce qu'on est, j'ai réalisé que plus je vais me nettoyer, plus les choses vont arriver librement. Et dans ma vie, je l’expérimente, je n'ai plus à forcer. Je ne force plus. Je vous disais que ma vie est fabuleuse, c'est le cas, mais elle est simple. Avant, je voulais courir un sprint, aujourd'hui je suis sur place et les choses arrivent toutes seules, simplement, parce que j'ai retiré une partie de ces choses-là. Je pense que la vie, c'est un peu comme une rivière. C'est bizarre comme analogie, mais on est tous comme une rivière, et tous ces problèmes-là, toutes ces programmations mentales-là qu'on a prises, sont des rochers qui se sont mis au travers de la rivière. Et à un moment, il y en a tellement que ça fait un barrage, et l'eau ne peut plus passer. Donc l'eau essaye de forcer pour passer au-dessus, à côté. On veut forcer, souvent dans notre vie. Mais j'ai vu qu'en enlevant ça, qu'en enlevant ces blessures-là, ces programmations-là, qu'en nous déprogrammant, j'enlevais les roches une à une et l'eau coulait de plus en plus simplement. C'est ça que je nous suggère à tous pour être heureux. C'est de nous guérir pour que la vie puisse couler tout simplement. Merci beaucoup. (Applaudissements)