Je voyage avec mon mari
et on faisait des voyages tous les ans
des voyages lointains
dans des contrées lointaines,
et en allant au Costa Rica,
on s'est arrêté à Paris ,
et là encore, on était boulevard Raspail
et on traverse le boulevard,
et il y avait une énorme manifestation
de l'association des paralysés de France.
Et c'était des milliers
de personnes handicapées dans la rue.
Et je me rappelle, on traverse le boulevard,
on se trouve au milieu de toutes ces personnes
en fauteuil, en cannes, en béquilles,
accompagnées, des mal voyants,
enfin il y avait vraiment... c'était impressionnant
comme manifestation,
et là encore je dis à Brahim : « Ouah,
tu te rends compte ? Ils sont tous handicapés,
Mais ça doit être affreux.
C'est terrible de vivre comme ça. »
15 jours après, enfin quelques jours après,
on se retrouve au Costa Rica.
Et on décide de louer des bicyclettes
le matin pour aller faire une ballade.
On était à 8 heures
de San José, la capitale.
On loue les bicyclettes
et je me rappelle que la femme
n'avait pas voulu nous les louer.
Et on avait insisté, insisté.
Et moi je faisais beaucoup de photos à l'époque,
j'avais mis mes appareils devant
et j'étais un petit peu déséquilibrée.
Donc on prend la route, on va à la plage,
il faisait super beau
et je traverse un premier petit pont.
Bon j'étais pas très à l'aise
parce que ma bicyclette était un peu grande,
mais bon, je me dis,
c'est pas grave ; j'avais un peu peur.
Je traverse le premier pont
et arrive un deuxième pont
et là je sais pas ce qui se passe,
mon volant, enfin mon guidon, tourne
et je me vois aller dans le précipice
et je me dis ça va être terrible.
Et effectivement, je suis tombée.
C'était pas très haut sauf qu'en bas,
il y avait une énorme pierre
et que je l'ai reçue en plein dans le dos
et que j'ai été paralysée instantanément.
Et ça c'est une impression qu'on ne peut pas
connaître avant de l'avoir vécue
parce que personne ne peut s'imaginer
être paralysé un jour et privé de ses membres,
pas simplement de sa motricité
mais aussi de sa sensibilité.
Et me voilà donc allongée sous un soleil brûlant
le temps que Brahim mon mari arrive
parce qu'il m'avait vu tomber,
mais lui il riait
en se disant, « elle sait même pas conduire
une bicyclette, elle tombe. »
mais pour lui c'était vraiment,
je me relevais et on repartait.
Et il arrive et je lui dis : « Je suis paralysée ».
Et là c'est étonnant parce que
je savais que c'était grave,
et en même temps j'ai été prise
d'un calme absolument incroyable.
J'étais d'un calme extraordinaire
alors que lui, le pauvre, a dû gérer
tout le stress de trouver un camion
qui m'a emmené d'abord
dans un petit village à côté,
c'était à 4 heures de route.
Et je me rappelle c'était un pick-up.
J'avais fait tout le voyage comme ça
parce que je n'arrivais plus à respirer,
j'avais un pneumo-thorax.
Et moi, dans ma tête il fallait que je tienne,
il fallait que je tienne, il fallait que j'arrive à l'hôpital.
Pas un moment j'ai pensé
que j'allais mourir.
Et ça c'est une première frontière
que j'ai traversée
parce qu'on a tous
très peur de la mort,
mais pas une minute pendant les 8 heures
qu'on duré mon transfert
de ce bout de terre perdue au Costa Rica
jusqu'à l'hôpital à San José,
dans des conditions absolument
épiques de sauvetage
parce qu'il a fallu appeler un petit avion
qui finalement n'a pas pu atterrir,
en rappeler un deuxième qui a dû atterrir
dans un champ de bananes...
enfin je vous passe les détails,
c'était vraiment ...
Je suis arrivée à l'hôpital,
j'étais avec 5 de tension.
Et pas une minute,
je me suis dit je vais mourir.
C'était : « Il faut que je tienne,
il faut que je tienne, il faut que je tienne. »
(Applaudissements)
Je vous raconte tout ça parce que la première peur
qu'on a c'est la peur de la mort,
et je vous rassure tout de suite,
enfin peut-être que des gens l'ont déjà vécu ici,
mais finalement
quand on est face à cette possibilité,
il y a ce calme intérieur qui vient et qui fait
qu'on trouve des ressources absolument incroyables.
Absolument incroyables.
Donc s'en est suivi une période
de ré-éducation assez longue.
D'abord aux Etats-Unis et ensuite en France.
Et là encore j'ai traversé d'autres frontières
qui sont les frontières de la douleur,
parce que quand on est handicapé,
ce n'est pas simplement le fait d'être sur un fauteuil,
c'est tout ce qu'on ne voit pas.
C'est toutes les douleurs neurologiques
que moi, je me rappelle que j'avais les douleurs
un jour oui, un jour non.
Donc y avait des jours sans où
je pouvais fonctionner plus ou moins bien.
Et il y avait des jours où le matin la douleur,
elle commençait par les petits doigts de pied
et à la fin de la journée c'était tout le corps
qui était perclus de souffrances.
Et à tel point que
j'allais voir les médecins en disant :
« Mais écoutez , il faut me libérer de cette douleur
parce que je vais devenir folle ! »
et eux me donnaient des antidépresseurs.
Bon, quand j'ai appris que c'était
des antidépresseurs, j'ai jeté tout ça,
en me disant : « Écoutez, je vais faire avec,
et je vais domestiquer cette douleur
pour pouvoir continuer à vivre,
parce que sinon, je ne veux pas
qu'elle ait une emprise sur moi. »
Et c'est ce que j'ai fait.
J'ai commencé à m'occuper,
donc à faire la rééducation etc.,
et c'est long parce que j'avais 32 ans,
j'étais en pleine force de l'âge,
tout me souriait, super situation, mariée
avec un homme que j'adore, deux enfants, ...
Enfin la totale ... Et puis d'un coup, on se retrouve
à ne plus savoir très bien ce qu'on est.
Est-ce qu'on est encore une femme ?
Est-ce qu'on est encore séduisante ?
Quelle va être la vie après ?
Est-ce que le mari va pas se tirer ?
Enfin tout le genre de questions
qu'on peut se poser
quand on se retrouve handicapée
du jour au lendemain
en se disant :
« Mais quel va être l'avenir ? »
Et là encore, très grand calme.
C'est absolument incroyable parce que
les gens me demandent souvent :
« Mais comment tu as fait ? »
Je leur dis : « Mais c'est quelque chose
qui est au-delà de moi-même ».
C'est une force, je pense qu'on a
tous en nous des capacités
et des ressources
absolument insoupçonnées
et qui font que face à des situations difficiles,
on arrive à réagir
et à prendre les bonnes décisions.
Moi je me suis dit, puisque je suis là
et que j'ai deux enfants quand même en bas âge,
je vais oublier ma famille, je vais
me concentrer sur ce que je suis en train de faire,
et je me suis fait ma vie en France.
Donc je me suis fait ma vie dans les centres
de rééducation avec mes amis, mes sorties,
les joies, les peines, les douleurs,
les pleurs, les rires...
et ça a été 6 mois où, finalement,
comme j'étais vraiment dans l'instant,
où j'essayais de regagner ma ...
j'essayais de recouvrir
un peu de ma mobilité,
je me disais : « Je vais faire
tout ce qui est en mon pouvoir
pour pouvoir remarcher
et si je remarche c'est bien,
ben si je remarche pas,
il faudra que je fasse avec. »
Et donc les six mois sont passés,
et je rentre au Maroc .
Et là, ça m'a quand même pris
un an pour faire le tour.
Le tour, quand je dis le tour,
c'est parce qu'à un moment,
il faut faire un deuil quand même.
Parce qu'on se rend compte
que la motricité ne revient pas,
la sensibilité ne revient pas non plus,
et il faut faire le deuil, il faut faire le deuil
de ne pas pouvoir marcher,
il faut faire le deuil de pas pouvoir faire
certaines choses qu'on faisait avant, etc.
Et ça m'a pris un an
pour refaire les choses.
A chaque fois, c'était difficile
la première fois.
La première fois d'aller au cinéma,
la première fois d'aller au restaurant,
la première fois d'aller nager,
la première fois de rencontrer des gens
qu'on avait toujours vu debout
et se retrouver au niveau
de la ceinture des gens.
Et tout ça c'était vraiment me dire, « OK,
toutes les premières fois vont être difficiles
et après ça va aller mieux. »
Et surtout, surtout,
le regard des autres.
Et je me disais : « Moi, le regard des autres,
je m'en fous.
Je veux pas qu'on me voit
comme une personne handicapée
parce que finalement
les gens vont me regarder,
mais je ne veux pas être portée
par le regard des autres.
C'est moi qui va faire en sorte
que mes faiblesses deviennent une force,
et c'est moi qui vais faire en sorte
que les gens ne voient plus mon handicap.
Parce qu'il y avait une chose
qui m'avait absolument marquée,
c'était le premier jour
où j'étais arrivé à la gare,
j'étais avec une jeune fille
dans la chambre qui avait 18 ans
et qui était paraplégique
et qui me disait :
« Moi je supporte pas d'aller
sur les Champs-Elysées,
avec mon copain en fauteuil,
tout le monde nous regarde ».
Et moi, ça a fait un déclic
dans ma tête et je me suis dit :
« Moi je serai jamais comme ça, je suis fière de moi,
je suis fière de ce que je suis.
et ben si les autres sont dérangés par mon handicap,
c'est leur problème, c'est pas le mien. »
(Applaudisssements)
Et ça, c'est des petites victoires,
c'est victoire après victoire.
Et il faut dire aussi que j'ai été extrêmement
soutenue non seulement par ma famille,
c'est-à-dire par mon mari, mes parents,
mes beaux-parents, mes enfants, etc.,
mais il y a eu une vague de solidarité
absolument exceptionnelle
qui a fait que pendant
que j'étais en rééducation,
je recevais des faxs
et tous les jours on se retrouvait en famille,
et on lisait tous ces fax
et c'était des vagues d'énergie qui venaient,
qui faisaient que finalement
les frontières n'existaient plus.
Je parle des frontières terrestres, mais je parle
même des frontières intérieures.
Parce qu'il arrive un moment où y a ...
Quand le calme se fait et qu'on accepte
la situation comme elle est,
parce qu'elle est ce qu'elle est,
et que ça ne sert à rien de résister,
et résister c'est souffrir ; et bien ...
quand on est ... j'ai perdu le fil de mes idées...
Ce que je voulais dire,
c'est que un maître indien disait :
« La douleur est inévitable
et la souffrance est facultative. »
Et je me disais ,
finalement on a peur de quoi ?
On a peur de la douleur ? La douleur,
elle est là et j'arrive à la surmonter.
On a peur de la paralysie ? La paralysie est là
et j'arrive à la surmonter.
Et finalement on se rend compte que
les frontières qui au départ étaient très étroites
finissent par s'éloigner, s'éloigner, s'éloigner, ...
Et l'important, c'est d'élargir ce qu'on appelle
sa zone de confort.
Et ça, pour moi, ça a été une découverte
absolument fondamentale.
Donc je rentre au Maroc, après 6 mois
de rééducation en France.
Je retrouve ma famille, mes enfants,
et les choses ... rien n'arrive jamais par hasard,
et quelqu'un me parle d'une association
qui venait de se créer, qui s'appelle
l'Amicale Marocaine des Handicapés,
et me dit : « Écoute, faudrait peut-être
que tu t'approches d'eux,
ils viennent d'organiser un téléthon. »
Sans télévision à l'époque, c'était en 93.
Et donc je suis allé les voir
et je les ai trouvés super sympas.
On était 5 à l'époque, on était pas très nombreux
et on a commencé
à essayer de travailler un peu pour changer
la perception des gens sur le handicap.
Donc on a organisé des téléthons.
On a développé des services.
Je vais lancer en même temps le diaporama.
Donc on a développé des services
pour les personnes handicapées,
puisque nous sommes
une association de soutien,
on distribue des cannes, des béquilles,
des fauteuils roulants,
ça c'est un grand point
dans notre activité,
mais on aide aussi les personnes
quand ils ont besoin d'une assistance juridique,
on les aide à accéder à l'emploi,
on les aide pour la formation, pour l'éducation.
On fait beaucoup de sport aussi.
Et on est également une association
de développement et de plaidoyer.
Parce que ce qui nous importe aujourd'hui,
ce n'est pas simplement de changer
la perception que les gens ont sur le handicap,
mais aussi de changer les lois.
On se rend compte que si on n'a pas
des lois qui sont appliquées,
et bien on aura beau faire
tous les efforts que l'on veut,
on ne pourra pas avancer.
Donc on a beaucoup concentré nos efforts sur
le domaine du plaidoyer ces 10 dernières années,
en espérant que les choses vont avancer
dans le sens que l'on veut.
Mais on s'est rendu compte aussi
que le premier pas c'était d'abord
de permettre aux gens de se rééduquer.
Et c'est là qu'on a décidé, grâce au téléthon
que nous avons organisé,
de construire le premier centre
de rééducation au Maroc.
Et si vous permettez je vais vous envoyer
une petite vidéo de deux minutes
qui va vous permettre de voir
tout ce qu'on a fait avec ce centre.
(Vidéo en anglais)
Here are Youssef, Salma, Antja and Khadija.
Voici Youssef, Salma, Antja et Khadija.
They are Moroccan, often from underpivileged
backgrounds.
Ils sont marocains, souvent de milieu défavorisé.
And they're disabled.
Et ils sont handicapés.
A very entreprising woman
Une femme très dynamique
put a smile back onto their faces.
leur a rendu le sourire
And she's disabled as well.
Elle aussi est handicapée.
It all began in 1992,
Tout a commencé en 1992
when Amina Slaoui lost the use of her legs.
quand Amina Slaoui a perdu l'usage de ses jambes
But instead of giving up,
mais au lieu de se décourager,
she turned her disability into a positive force
elle a fait de son handicap une force positive
and joined
the Moroccan Association for the Disabled.
et a rejoint l'Amicale des Marocains Handicapés.
AS : « Quand je me suis engagée,
je me suis engagée corps et âme.
J'ai même pas réfléchi.
Parce que c'était un besoin.
C'était vital pour moi.
Je voulais pas rester enfermée dans mon handicap.
Je voulais pas être un poids
pour mon mari, mes enfants,
ma famille, pour la société.
C'est quelque chose que je n'ai même pas réfléchi.
On s'est retrouvé, on a fait clan
pour faire évoluer les choses
et pour montrer qu'une personne handicapée,
ben c'est une personne comme les autres
qui vit avec ses problèmes, ses soucis,
ses joies, ses bonheurs,
et qui ne demande qu'une chose,
c'est d'être intégrée. »
Narrateur : To give the disabled a chance
to live a normal life.
Donner aux handicapés une chance
d'avoir une vie normale
That's the aim of the association for
the rehabilitation center here in Casablanca.
C'est le but du centre de rééducation ici à Casablanca
AS : « C'est un hôpital.
Donc vient au centre toute personne
qui est handicapée, que ce soit
de manière temporaire ou permanente.
Ça peut être tout type de handicap,
mais c'est les handicaps physiques.
La personne arrive ici
avec un projet de vie.
Il faut qu'elle reconstruise sa vie.
Nous, on l'accompagne jusqu'au bout.
Jusqu'à la réintégration au domicile.
Et si possible après, à travers l'AMH,
pour trouver un travail.
Narrateur : A friendly, modern comfortable center
Un centre moderne et confortable
often in striking contrast with
the patient's everyday life.
qui contraste souvent avec
la vie quotidienne des patients.
Amina was raised in a priviledged environment,
Amina a grandi dans un milieu favorisé,
yet she's fully aware that especially in Morocco,
mais elle a parfaitement consciente qu'au Maroc
a disability can mean hardship for the entire family.
un handicap peut être une épreuve
pour toute la famille.
AS : On a besoin de beaucoup de choses
quand on est handicapé.
On a besoin de fauteuil.
On a besoin de cannes.
On a besoin de rééducation.
On a besoin d'aide technique,
genre, des orthèses ou des prothèses.
Et c'est un matériel malheureusement
qui coûte très, très cher.
Narrateur : Amina and the Moroccan Association
for the disabled
Amina et l'Amicale des Marocains Handicapés
still have many hurdles to get over:
ont encore beaucoup d'obstacles à surmonter :
accessibility to public places,
l'accessibilité dans les lieux publics,
integration in schools and the workplace.
l'intégration dans les écoles et
les lieux de travail.
There's a lot to be done,
Il y a beaucoup à faire,
but there's no shortage of enthusiasm
mais ce n'est pas l'enthousiasme qui manque
in the association to get them done.
dans l'association pour le réaliser.
AS : Je crois que notre force à nous,
c'est de vivre le moment présent
parce que quand il vous arrive
une claque comme ça,
je vous assure que tout change.
Cet accident et tout ce que
ça m'a apporté par la suite,
ça m'a tellement développée intérieurement
et ça a tellement changé aussi mon entourage,
je trouve, dans le bon sens
que je n'ai aucun regret.
(Applaudissements)
Alors on est très fier de ce centre.
C'est un centre qui reçoit à peu près
200 personnes par jour en ambulatoire.
On a 80 lits, on emploie 180 personnes.
C'est une entreprise, en fait.
Et on est en train d'ouvrir
un deuxième centre à Casablanca.
Et ça c'est vraiment la base,
c'est-à-dire de rééduquer la personne
pour pouvoir se réinsérer.
Sans rééducation,
il n'y a pas de réinsertion possible.
Et ce que je voudrais dire aussi,
c'est que le handicap, c'est pas ce qui nous définit.
Les personnes handicapées fascinent,
les personnes handicapées dérangent.
Et je me suis souvent posé
la question : pourquoi ?
Et je crois que quelque part,
c'est parce qu'on renvoie à l'autre
ses peurs ou ses faiblesses ou ses failles.
On n'a pas envie de ressembler
à un semblable qui est un peu hors-norme.
Je crois qu'il y a un désir inavoué de la part
des personnes « valides »
de créer quelque part une frontière entre
les gens normaux et les gens qui sont hors-normes.
Et c'est cette frontière-là que nous,
en tout cas au niveau
de l'Amicale des Marocains Handicapés,
on essaie de faire tomber.
Parce que ce n'est pas
parce qu'on est en fauteuil,
moi je me considère comme
une personne valide en fauteuil.
Je ne marche pas,
mais je suis aussi active, si ce n'est plus,
que la plupart des gens
que je connais autour de moi.
Et c'est cette perception
qu'il est important de faire tomber.
Et je crois que le rôle de modèle
est un rôle important
et c'est pour ça que au niveau de ...
Moi je parle de moi, mais derrière moi,
on est une équipe,
on est soudés, on est complémentaires,
on est la même équipe
depuis une vingtaine d'années
et c'est vraiment notre œuvre,
c'est vraiment de dire aux gens
« Écoutez, ça peut arriver à tout le monde,
ça n'arrive pas qu'aux autres malheureusement.
Ça peut arriver à tout le monde.
D'ailleurs j'en suis la preuve vivante
ici devant vous,
et faites en sorte de faire tomber ces barriêres,
faites en sorte de faire tomber ces frontières. »
Et par rapport ... Bon le handicap,
c'est pas toute ma vie non plus,
Et ce que j'ai trouvé intéressant,
c'est de partager,
c'est que nous avons créé une autre association
qui s'appelle « l'art de vivre »
et qui est une association qui permet ...
où on donne des cours, des stages,
qu'on appelle communément
des stages de respiration,
pour permettre aux gens
de gérer leur stress.
Donc ce sont des techniques de yoga, en fait,
qui sont très vieilles,
très très anciennes et qui ont été adaptées
au monde moderne
et grâce à ces stages,
nous avons pu rentrer dans les prisons
ça c'est une expérience qui m'a fortement marquée
parce qu'on s'est retrouvé
dans le centre des jeunes délinquants
à Casablanca à donner des stages de respiration
et à faire faire du yoga à des jeunes
qui sont enfermés pour de nombreuses années
et à qui on a permis d'élever un peu
ce niveau de conscience.
Bon là il me reste une minute,
donc je vais conclure en disant que
ce qu'il faut privilégier, c'est justement
de faire grandir cet espace intérieur
que nous avons tous en nous,
qu'il faut pas attendre d'avoir un évènement dur
ou de souffir pour pouvoir le développer
parce qu'on a la capacité
de le faire même quand on est bien,
donc je vous encourage vraiment à le faire.
Et je terminerai par deux citations :
« Tout ce qui ne tue pas renforce ».
Ça, c'est une citation de Nietzsche.
Et la deuxième, c'est :
« Pour soulever des montagnes il faut commencer
par enlever les petites pierres ».
Et je vous remercie de votre attention.
(Applaudissements)