Bonjour, je suis ravi d'être ici, et je suis honoré d'être à re:publica.
Pendant le dernier millénaire, nous, nos mères, et nos pères, nous sommes battus pour la liberté de pensée.
Nous avons éprouvé beaucoup de défaites, et certaines grandes victoires, et nous sommes maintenant dans une période critique.
Depuis l'adoption de l'imprimerie par les Européens au XVe siècle, nous avons commencé à nous soucier principalement
de l'accès à l'information imprimée.
Le droit de lire et le droit de publier étaient les sujets au cœur de notre lutte pour la liberté de
pensée pour tous pendant ce dernier demi millénaire.
Notre préoccupation principale était le droit à lire en privé et à penser et s'exprimer sur la base de notre
volonté libre et sans censure.
Le principal ennemi à la liberté de pensée au début de notre lutte était l'Église Catholique universelle,
une institution tournée vers le contrôle de la pensée dans le monde européen.
Elle s'appuyait sur une surveillance hebdomadaire de la conduite et de la pensée de chaque être humain.
Elle s'appuyait sur la censure de tous les écrits, et finalement, elle s'appuyait sur la capacité à prédire
et à punir la pensée orthodoxe.
Les outils disponibles pour le contrôle de la pensée aux débuts de l'Europe moderne étaient pauvres, même par rapport aux standards du XXe siècle.
Mais ils fonctionnaient.
Et pendant des centaines d'années, la lutte était principalement orientée autour de cet article produit en masse premièrement
dans la culture occidentale et à l'importance croissante : le livre.
Selon que vous puissiez les imprimer, les posséder, les modifier, les lire, les utiliser pour enseigner sans autorisation
ou contrôler une entité pouvant punir la pensée.
À la fin du XVIIe siècle, la censure du support écrit dans l'Europe avait commencé à faiblir.
D'abord aux Pays-Bas, puis en Angleterre, et après par vagues à travers le monde européen.
Et le livre devint un objet de commerce subversif et commença à attaquer le contrôle de la pensée.
À la fin du XVIIIe siècle, cette lutte pour la liberté de lecture avait commencé à attaquer l'essence
de la chrétienneté elle-même.
Et le monde européen trembla à l'aube de la première grande révolution de l'esprit. Elle parlait de « Liberté, égalité, fraternité »,
mais en fait cela voulait dire la liberté de penser différemment.
L'Ancien régime commença à lutter contre la pensée et nous étions dans la nouvelle ère de la lutte
pour la liberté de pensée, qui présupposait la possibilité de penser de manière non orthodoxe et d'agir de manière révolutionnaire.
Et pendant 200 ans, nous avons lutté avec les conséquences de ces changements.
C'était à l'époque, et c'est maintenant.,
Maintenant nous entrons dans une nouvelle ère de l'histoire humaine. Nous construisons un système nerveux unique qui
englobera tout l'esprit humain;
Moins de deux générations seulement nous séparent du moment où chaque être humain sera connecté à un seul
réseau dans lequel toutes les pensées, les plans, les rêves, et les actions circuleront en tant qu'impulsions nerveuses dans le réseau.
Et le destin de la liberté de pensée, en fait le destin de tous les droits humains, tout ce pour quoi on
s'est battu pendant un millénaire, dépendra de la neuroanatomie de ce réseau.
Nos cerveaux seront les derniers de notre génération qui seront formés sans contact avec le net.
Désormais, chaque cerveau humain, d'ici deux générations, chaque cerveau humain sera développé
tôt dans la vie en connexion avec le réseau
L'humanité deviendra un super organisme dans lequel chacun d'entre nous est juste un neurone dans le cerveau, et on définit
maintenant, maintenant, tous ensemble maintenant, cette génération, unique dans l'histoire de l'humanité, dans cette génération
nous déciderons comment ce réseau est organisé.
Malheureusement, nous faisons un mauvais départ.
Voici le problème : nous avons grandi pour être des consommateurs de médias. C'est ce qu'ils nous ont appris, nous sommes des consommateurs
de médias. C'est ce qu'ils nous ont enseigné.
Maintenant les médias nous consomment.
Les choses que nous lisons nous regardent les lire. Les choses que nous écoutons nous écoutent les écouter.
Nous sommes pistés, nous sommes surveillés, nos actions sont prédites par les médias que nous utilisons.
Le processus de développement du réseau institutionnalise des principes simples du flux de l'information.
Il définit s'il y a une chose telle que la lecture anonyme.
Et il est déterminant contre la lecture anonyme.
20 ans plus tôt, j'ai commencé à travailler comme avocat pour un homme appelé Philip Zimmerman qui avait créé une forme
de clé publique de chiffrement pour une utilisation massive, appelée « Pretty Good Privacy ».
L'effort pour créer Pretty Good Privacy était l'effort de conserver la possibilité d'avoir des secrets à la fin
du XXe siècle. Phil essayait d'empêcher les gouvernements de lire absolument tout.
Et, en résultat, il fut pour le moins menacé de poursuites judiciaires par le gouvernment des États-Unis pour partager
des secrets militaires, ce qu'on appelait une clé publique de chiffrement à l'époque.
Nous avions dit qu'ils ne devraient pas faire cela, il y aura des milliards de dollars de transactions électroniques dans le commerce si tout le monde
a un chiffrement solide. Personne n'était intéressé.
Mais ce qui était important au sujet de Pretty Good Privacy, au sujet de la lutte pour la liberté qui était représentée par la clé publique de chiffrement
dans la société civile, ce qui était crucial, commença à devenir clair quand nous commençâmes à gagner.
En 1995, il y eu un débat à l'université de droit de Harvard. Quatre d'entre nous discutaient le futur de la clé publique de chiffrement.
Et son contrôle.
J'étais du côté, je suppose, de la liberté. C'est de ce côté là que j'essaye d'être. Avec moi au débat se trouvait un homme appelé
Daniel Weitzner, qui travaille maintenant à la Maison Blanche pour définir la politique numérique pour internet sous l'administration d'Obama.
De l'autre côté se trouvait une personne qui était alors adjoint au Procureur général pour les États-Unis, et un avocat du nom de Stuart Baker
employé dans un cabinet privé, il avait été le principal consultant juridique pour la NSA, nos espions,
et il était à ce moment de sa vie occupé à aider les entreprises à se débarasser du problème de l'espionnage. Il devint plus tard
adjoint au bureau exécutif du département de la sécurité intérieure aux États-Unis, et est
pour beaucoup dans ce qui est arrivé à notre réseau après 2001. En tous les cas, nous quatre passèrent deux heures agréables
à débattre du droit de chiffrer, et à la fin il y eut un petit dîner au club
de la faculté d'Harvard ; après que toute la nouriture ait été débarassée de la table,
à l'exception du porto et des noisettes, Stuart dit : « OK, entre nous, maintenant qu'on est tranquille, juste nous les filles,
je vais me lâcher et détacher mes cheveux ». Il n'avait pas beaucoup de cheveux à ce moment, mais il les détacha. « Nous n'allons par poursuivre en justice
votre client, M. Zimmerman » dit-il. La clé publique de chiffrement va devenir disponible. Nous avons mené une longue bataille perdue d'avance
contre cela, mais c'était juste une tactique pour retarder. » Et puis il regarda autour de lui et dit
« Mais personne ne se soucie de l'anonymat, n'est-ce pas ? »
Cela me donna la chair de poule, et je pensai, Stuart, maintenant je sais, tu vas passer
les 20 prochaines années à essayer de supprimer l'anonymat dans la société civile, et je vais essayer de t'arrêter,
et nous verrons bien où ça nous mène.
Et cela commence mal.
Nous n'avons pas construit le net avec l'anonymat par défaut. C'était une erreur.
Maintenant nous en payons les conséquences.
Notre réseau présume que vous pouvez être pistés n'importe où.
Et on a pris le web et on en a fait Facebook.
Nous avons placé un homme au milieu de tout.
Nous vivons nos vies sociales, nos vies privées, dans le web, et nous partageons tout avec nos amis,
et aussi avec notre super pote, celui qui confie tout à quiconque lui fait de la pub, le paye, l'aide
ou lui donne les 100 millions de dollars qu'il désire.
Nous sommes en train de créer un média qui nous consomme, et les médias aiment ça.
Le but premier du commerce au 21e siècle est de prédire comment on peut nous inciter à acheter.
Et la chose que la plupart des gens veulent nous faire acheter, ce sont des dettes.
Donc nous nous endettons. Nous devenons plus gros, plus gros avec le poids de la dette, plus gros sous le poids du doute, plus gros
avec tout ce dont on a besoin sans le savoir avant qu'ils nous disent qu'on pensait à cela.
Parce qu'ils possèdent la fenêtre de recherche et que l'on met nos rêves dedans.
Tout ce qu'on veut, tout ce que nous espérons, tout ce que nous aimerions, tout ce que nous souhaiterions savoir
est dans la fenêtre de recherche, et ils la possèdent.
Nous sommes pistés partout, tout le temps.
Au XXe siècle, vous deviez construire Lubyanka, vous deviez torturer des gens, vous deviez menacer des personnes,
Vous deviez faire pression sur des gens pour qu'ils dénoncent leurs amis. Je n'ai pas besoin de parler de cela à Berlin.
Au XXIe siècle, pourquoi se donner cette peine ?
Vous faites juste un réseau social, et tout le monde balance sur tout le monde pour vous.
Pourquoi perdre du temps et de l'argent sur des bâtiments plein de petites personnes à vérifier qui est dans telle photo ?
Vous dites juste à tout le monde de tagger vos amis, et bing, vous avez terminé.
Oh, est-ce que j'ai utilisé ce mot, « bing » ? Vous avez terminé.
Il y a une fenêtre de recherche, et ils la possèdent, et nous y mettons nos rêves, et ils les mangent.
Et ils nous disent en retour qui on est.
« Si vous aimez ceci, vous aimerez cela »
Et c'est le cas.
Ils nous devinent, les machines le font.
Chaque fois que vous faites un lien, vous renseignez la machine.
Chaque fois que vous faites un lien sur quelqu'un d'autre, vous apprenez à la machine sur cette personne.
Nous avons besoin de bâtir ce réseau, nous avons besoin de faire ce cerveau.
C'est le but le plus noble de l'humanité, nous le réalisons. Mais nous ne devons pas le faire de la mauvaise manière.
Il était une fois où les erreurs technologiques étaient des fautes, nous les faisions.
Elles étaient les conséquences indésirées de notre processus de réflexion. Il n'en est pas ainsi maintenant.
Les choses qui se passent maintenant ne sont pas des erreurs, elles sont voulues.
Elles ont un but, et le but est de rendre la population humaine déchiffrable.
Je parlais à un officiel haut placé du gouvernement des États-Unis il y a quelques semaines.
Notre gouvernement s'est mal comporté.
Nous avions des lois, nous les avons faites après le 11 septembre. Elles disaient : « nous tiendrons des bases de données sur des gens, et certains d'entre eux seront innocents,
ils seront dénués de tout soupçon. » Les lois que nous avons faites en 2001 disaient
« Nous garderons les informations sur les personnes dénuées de tout soupçon pendant un maximum de 180 jours,
puis nous nous en débarasserons. »
En mars, au milieu de la nuit, un mercredi, après que tout ait été fermé, quand il était en train de pleuvoir,
Le département de la justice et le directeur du renseignement national aux États-Unis ont dit
« Oh, on change ces lois. Ce petit changement : nous disions que nous garderions les informations sur les gens dénués de tout soupçon
pour un maximum de 180 jours, on change cela un petit peu pour cinq ans. »
Ce qui est une éternité.
J'ai plaisanté avec les avocats avec lesquels je travailllais à NY, ils ont juste marqué cinq ans dans le communiqué de presse parce qu'ils ne pouvaient pas
insérer le 8 couché dans la police pour le communiqué de presse.
Autrement ils auraient juste dit « éternité », ce qui est ce qu'ils veulent dire.
Donc j'avais une conversation avec un officiel important du gouvernement, que j'ai connu pendant toutes ces années
où il travaille à la Maison Blanche, et je disai « Vous changez la société américaine. Il disait : « Hé bien, nous nous sommes aperçus
que l'on a besoin d'un sociogramme complet sur les États-Unis. »
J'ai dit : « Vous avez besoin d'un sociogramme complet sur les États-Unis ? »
« Oui » m'a-t-il dit.
J'ai dit : « Vous voulez dire que le gouvernement des États-Unis va désormais tenir une liste toutes les connaissances
qu'a chaque Américain. Ne pensez-vous pas par hasard que cela demanderait une loi ? »
Et il a juste rigolé.
Parce qu'ils l'ont dit dans un communiqué de presse au milieu de la nuit, un mercredi quand il pleuvait.
On va vivre dans un monde, à moins que l'on ne réagisse rapidement, où nos médias nous consomment
et détournent le gouvernement de leurs fonctions.
Il n'y a jamais eu un quelque chose de semblable avant.
Et si on laisse le champ libre, il n'y aura jamais plus quelque chose de différent de nouveau.
L'humanité aura été interconnectée, et les médias nous consommeront et nous recracheront en pâture au gouvernement.
Et l'état contrôlera les esprits.
Le président sortant de la France a fait campagne, comme vous vous rappellerez le projet de loi du mois dernier,
pour que les visites de sites jihaddistes soient qualifiées de criminelles et punies de sanctions. C'était une menace pour
criminaliser la lecture en France.
En tous cas, il va bientôt être ex-président de la France, mais cela ne veut pas dire du tout que cela sera une ex-idée en France.
La criminalisation de la lecture est en bon chemin.
Aux États-Unis, dans ce que l'on appelle les poursuites pour terrorisme, on voit maintenant de manière régulière la présentation
de recherches faites sur Google par des personnes pour leur comportement conspirationniste.
L'acte de rechercher le savoir est devenu un acte explicite dans les poursuites pour conspirations.
Nous sommes en train de criminaliser la pensée, la lecture, et la recherche.
Nous faisons cela dans les soi-disant sociétés libres. Nous faisons cela dans un territoire avec le 1er amendement.
Nous faisons cela en dépit de tout ce que l'histoire nous enseigne parce qu'on oublie alors même qu'on apprend.
Nous n'avons pas beaucoup de temps.
La génération qui a vécu en dehors du net est la dernière génération qui peut réparer le problème sans user de la force.
Les gouvernements dans le monde entier sont en train de tomber amoureux de l'idée de faire des fouilles de données sur leurs populations (datamining).
J'étais de l'opinion que nous allions nous battre contre le parti communiste pendant la troisième décennie
du XXIe siècle.
Je n'avais pas anticipé que nous allions nous battre contre le gouvernement des États-Unis et le gouvernement
de la République populaire de Chine.
Et quand Mme Cruise sera là vendredi prochain, peut-être que vous lui demanderez si nous allons nous battre contre elle aussi.
Les gouvernements tombent amoureux de l'idée de faire des fouilles de données parce que cela marche vraiment vraiment bien.
C'est bon. C'est bon pour des bonnes choses aussi bien que des choses diaboliques.
C'est bon pour que les gouvernements comprennent comment rendre des services. C'est bon pour que les gouvernements comprennent
quels problèmes vont se poser. C'est bon pour que les politiciens comprennent comment les voteurs vont penser.
Mais cela créé la possibilité de certains conrtrôles sociaux qui étaient auparavant très difficiles,
très chers, et peu pratiques. C'est maintenant très simple et très efficace à tous niveaux.
Il n'est maintenant plus nécessaire d'entretenir des réseaux énormes d'informants, comme je l'ai souligné.
La Stazi fait une bonne affaire maintenant, si elle revient, car Zuckerberg fait son travail maintenant.
Mais c'est bien plus que la facilité de surveiller, c'est bien plus que l'enregistrement des données sur une longue durée,
C'est l'acharnement de la vie après la fin de l'oubli.
Plus rien ne disparaît maintenant.
Ce qui n'est pas compris aujourd'hui sera compris demain. Les flux chiffrés que vous utilisez aujourd'hui dans
une sécurité relative, attendent simplement qu'il y en ait assez pour que l'analyse cryptographique fasse son travail.
Pour que les casseurs de code réussissent à les déchiffrer.
Nous allons devoir refaire toute notre sécurité sans arrêt pour toujours, car aucun paquet chiffré
ne sera jamais perdu.
Rien n'est déconnecté éternellement, seulement pour un temps donné. Chaque morceau d'information peut être retenu, et tout
est éventuellement connecté à autre chose finalement.
C'est le raisonnement des autorités du gouvernement qui disent qu'on a besoin d'un sociogramme très complet,
pour le sociogramme des États-Unis.
Pourquoi en avez-vous besoin ?
Donc les points que vous ne pouvez pas relier aujourd'hui, vous pouvez les connecter demain, ou l'année prochaine, ou l'année d'après.
Plus rien n'est jamais perdu, plus rien ne disparaît, plus rien n'est désormais oublié.
Donc la sorte principale de collecte qui devrait nous inquiéter le plus, ce sont les médias qui nous espionnent quand on les utilise.
Les livres qui nous regardent les lire, la musique qui nous écoute quand nous l'écoutons, les fenêtres de recherche qui confient tout
ce que l'on recherche à quiconque fait des recherches sur nous et ne nous connaît pas encore.
Il y a beaucoup de bruit à propos des informations qui sortent de Facebook.
Est-ce qu'elles viennent vers moi ? Est-ce qu'elles viennent vers lui ? Est-ce qu'elles viennent vers eux ?
Ils veulent que vous pensiez que la menace ce sont les informations qui sortent.
Vous devriez savoir que la menace, c'est le code qui rentre.
Pendant ces quinze dernières années, ce qui s'est passé dans les entreprises informatiques,
c'est principalement l'ajout de cette couche pour analyser au-dessus de banques de données, dans les entreprises informatiques,
sous le nom de « business intelligence ».
Ce que cela veut dire, c'est que vous avez construit ces grandes banques de données dans votre entreprise pendant une décennie ou deux,
vous avez toute l'information sur vos propres opérations, vos fournisseurs, vos concurrents, vos clients,
maintenant vous voulez que ces informations commencent à faire des tours de magie en les ajoutant à toutes les données libres
au-dehors dans le monde, et les utiliser pour vous donner les réponses à vos questions que vous ne saviez pas avoir.
C'est le business intelligence.
La menace réelle sur Facebook, c'est la couche BI au-dessus de la banque de données Facebook.
La banque de données Facebook contient le comportement,
pas juste le raisonnement, mais aussi le comportement,
d'à peu près un milliard de personnes.
Le business intelligence au dessus, qui est tout le code qu'ils peuvent exécuter,
sous couvert des termes d'utilisation qui disent qu'ils peuvent exécuter tout le code qu'ils veulent,
pour « l'amélioration de l'expérience ».
La couche business intelligence au-dessus de Facebook, c'est où tous les services de renseignement dans le monde veulent aller.
Imaginez que vous êtes une petite police secrète dans un pays sans beaucoup d'importance.
Imaginons-nous à leur place, appelez-les je ne sais quoi, vous savez le Kyrgyzistan
Vous êtes de la police secrète, vous êtes dans la vie des gens. Travailler dans la police secrète, c'est se mêler des affaires des autres.
Vous avez des catégories de personnes que vous voulez. Vous voulez des agents, vous voulez des sources, vous avez des adversaires,
et vous avez des personnes « influençables », ce sont les personnes que vous pouvez torturer, qui sont connectées avec vos adversaires :
les épouses, les maris, les pères, les filles, vous savez, toutes ces personnes.
Donc vous regardez ces catégories de personnes. Vous ne connaissez pas leurs prénoms, mais vous savez à quoi ils ressemblent.
Vous savez qui peut être récruté comme agent, vous savez probablement quelles sont vos sources.
Vous pouvez définir les caractéristiques sociales de vos adversaires.
Et une fois que vous connaissez vos adversaires, vous pouvez trouver les personnes influençables.
Donc ce que vous faites, c'est exécuter un code à l'intérieur de Facebook.
Cela vous aidera à trouver les personnes que vous voulez.
Cela vous montrera les gens dont le comportement et les cercles sociales vous diront qu'ils sont ceux que vous voulez
en tant qu'agents, sources, ce que sont les adversaires, et qui vous pouvez torturer pour parvenir à eux.
Donc vous ne voulez pas des informations en dehors de Facebook. La minute où vous prenez des informations en dehors de Facebook, c'est mort.
Vous voulez mettre du code dans Facebook, l'exécuter là, et obtenir les résultats.
Vous voulez coopérer.
Facebook veut être une entreprise de médias.
Il veut avoir le web.
Il veut que vous cliquiez sur des boutons « j'aime ».
Les boutons « j'aime » sont terribles, même si vous ne cliquez pas dessus, car ce sont des espions sur le web,
car ils montrent à Facebook toutes les pages que vous visitez qui ont des boutons « j'aime » dessus.
Que vous cliquiez ou non dessus, ils enregistrent quand même.
Dans les faits, vous lisez une page avec un bouton « j'aime » dessus, et que vous ayez dit oui ou non,
et quelque soit l'information transmise, vous avez appris à la machine.
Donc les médias veulent vous connaître mieux que vous vous connaissez vous-même, et on ne devrait laisser personne faire ça.
Nous nous sommes battus pendant un millénaire pour notre espace personnel,
l'espace où on lit, où on réfléchit, et où on devient non orthodoxe,
à l'intérieur de nos esprits.
C'est l'espace que tout le monde veut nous enlever.
Racontez-nous vos rêves.
Racontez-nous vos pensées.
Racontez-nous vos espoirs.
Racontez-nous vos peurs.
Ce n'est pas une confession orale hebdomadaire, c'est une confession 24h/24, 7j/7.
Le robot mobile que vous transportez avec vous,
celui qui sait où vous êtes tout le temps et qui écoute vos conversations,
Celui qui, vous l'espérez, ne rapporte pas aux quartiers généraux, mais est-ce seulement un espoir ?
Celui qui exécute tous ces logiciels que vous ne pouvez pas lire, ne pouvez pas étudier, ne pouvez pas modifier, et ne pouvez pas comprendre ?
Celui-là.
Celui-là recueille votre confession tout le temps.
Quand vous le tenez contre votre visage désormais, il connaîtra votre rythme cardiaque.
C'est une application Android maintenant.
Des changements miniscules de couleur sur votre visage révèlent votre rythme cardiaque.
C'est un petit détecteur de mensonge que vous transportez avec vous.
Très bientôt, je pourrai m'assoir dans une salle de classe, et voir la pression sanguine de mes étudiants monter et baisser.
Dans une salle de cours de droit aux États-Unis, c'est vraiment une information importante.
Mais ce n'est pas que moi bien sûr, c'est tout le monde, n'est-ce pas ?
Parce que ce ne sont que des informations et que tout le monde y aura accès.
L'intérieur de votre tête devient l'extérieur de votre visage, devient l'intérieur de votre smartphone,
devient l'intérieur du réseau, devient le devant des fichiers aux quartiers généraux.
Donc nous avons besoin de médias libres, ou nous perdons la liberté de pensée, c'est aussi simple que ça.
Qu'est ce qu'un média libre ?
Un média que vous pouvez lire, auquel vous pouvez réfléchir, auquel vous pouvez contribuer,
auquel vous pouvez participer sans être surveillé.
Sans être surveillé, sans être l'objet de rapport : c'est un média libre.
Si nous ne l'avons pas, nous perdons la liberté de pensée, possiblement pour toujours.
Avoir un média libre, veut dire avoir un réseau qui se comporte selon les besoins des gens en amont,
pas selon les besoins des serveurs au milieu.
Faire des médias libres demande un réseau de pairs, pas un réseau de maîtres et d'esclaves,
pas un réseau de clients et de serveurs, pas un réseau ou les opérateurs de réseau controlent tous les mouvements de paquets.
Ce n'est pas simple, mais c'est possible.
On a besoin de technologies libres.
La dernière fois que j'ai fait un discours politique à Berlin, c'était en 2004. Il était appelé « Die Gedanken sind frei ».
J'avais dit qu'on avait besoin de trois choses : logiciel libre, matériel libre, bande passante libre. Maintenant on en a besoin encore plus.
C'est huit ans plus tard ; on a fait des erreurs ; on a plus d'ennuis.
On n'a pas progressé, on a régressé.
On a besoin de logiciels libres, cela veut dire des logiciels que vous pouvez copier, modifier, et redistribuer.
On en a besoin car on a besoin que le logiciel qui fait fonctionner le réseau soit modifiable par les gens qui ont recours au réseau.
La mort de M. Jobs est un évènement positif. Je suis désolé de vous présenter les choses comme cela.
Il était un grand artiste, et un monstre sans moral,
et il nous a amené plus près de la fin de la liberté chaque fois qu'il a sorti quelque chose, car il détestait partager.
Ce n'était pas de sa faute, c'était un artiste.
Il n'aimait pas partager, car il croyait qu'il inventait tout, même si ce n'était pas vrai.
À l'intérieur de ces petites boîtes avec les pommes éclairées dessus, ce que je vois tout autour,
c'est un paquet de logiciels libres, modifiés pour lui donner le contrôle.
Il n'y a rien d'illégal, rien de mauvais, il a respecté les licences.
Il nous a baisé chaque fois qu'il a pu et il a pris tout ce qu'on lui a donné,
et il a fait des choses magnifiques qui controlent les utilisateurs.
Il était une fois un homme ici qui fabriquait des choses à Berlin, pour Albert Spare,
son nom était Philip Johnson, et il était un artiste merveilleux, et un monstre sans morale.
Et il dit qu'il allait travaillait à construire des bâtiments pour les Nazis, car ils avaient les meilleurs designs.
Et il le pensait, car il était un artiste.
Tout comme M. Jobs était un artiste.
Mais l'art n'est pas une garantie d'une bon sens moral.
Nous avons besoin de logiciel libre.
Les tablettes que vous utilisez, que M. Jobs a conçues, sont faites pour vous contrôler.
Vous ne pouvez pas changer le logiciel. C'est difficile de faire même de la programmation ordinaire.
Cela n'a pas trop d'importance, ce ne sont que des tablettes, nous les utilisons juste, nous consommons juste la gloire de ce qu'ils nous donnent.
Mais ils nous consomment aussi.
Nous vivons, comme la science-fiction que nous lisions enfant nous le suggérait, pas parmi les robots.
Nous vivons de manière commensal avec les robots. Mais ils n'ont pas de mains, pas de pieds, nous sommes leurs mains et leurs pieds.
Nous emmenons les robots avec nous. Ils savent où nous allons, ils voient tout ce que nous voyons,
ils entendent tout ce qu'on dit, et il n'y a pas de loi première de la robotique.
Ils nous font mal tous les jours, il n'y a aucun programme qui l'empêche.
Donc nous avons besoin du logiciel libre.
À moins que l'on ne contrôle le logiciel dans le réseau, le réseau nous contrôlera à la fin.
Nous avons besoin de matériel libre.
Ce que cela veut dire, c'est que quand on achète quelque chose d'électronique, cela devrait être notre, pas à quelqu'un d'autre.
On devrait être libre de l'échanger, de l'utiliser à notre manière,
pour s'assurer qu'il ne travaille pas pour quelqu'un d'autre que nous mêmes.
Bien sûr, la plupart d'entre nous ne changeront jamais rien.
Mais le fait qu'on peut le changer nous gardera en sécurité.
Bien sûr, nous ne serons jamais les personnes qu'ils veulent le plus surveiller;
L'homme qui ne sera jamais président de la France, certainemeent, mais qui pensait l'être, dit maintenant qu'il a été
piégé et que sa carrière politique a été détruite, pas en raison du viol d'une femme de ménage dans un hôtel,
mais parce qu'il a été piégé par de l'espionnage à travers son smartphone.
Peut-être est-ce qu'il dit la vérité, ou peut-être pas.
Mais il n'était pas en tort pour le smartphone;
Peut-être que c'est arrivé, peut-être pas, mais ça arrivera.
Nous transportons des choses dangereuses avec nous, tous les jours dans nos déplacements.
Cela ne fonctionne pas pour nous, cela fonctionne pour quelqu'un d'autre.
Nous faisons avec, cela doit arrêter.
Nous avons besoin d'une bande passante libre;
Cela veut dire que nous avons besoin d'opérateurs de réseau qui font du réseau de manière banale,
dont le seul travail est de transporter un paquet d'un point 1 à un point B.
Ce sont juste des tuyaux, ils n'ont pas à regarder ce qui y passe.
Cela était le cas avant quand vous transportiez quelque chose d'un point A au point B,
si le type au milieu l'ouvrait et regardait dedans, il commettait un crime;
Plus maintenant.
Aux États-Unis, la chambre des représentants a voté la semaine dernière
que le réseau aux États-Unis devrait être complètement immunisé contre les poursuites judiciaires
pour coopérer avec un espionnage illégal du gouvernement, aussi longtemps qu'ils le font en « toute bonne foi ».
Et faire du capitalisme veut dire ne jamais avoir à dire qu'on est désolé ; vous faites toujours les choses en tout bonne foi.
En toute bonne foi, tout ce qu'on voulait faire c'était prendre l'argent votre honneur, laissez-nous partir.
OK, vous êtes libres.
Nous devons avoir une bande passante libre.
Le spectre électromagnétique nous appartient toujours ; il appartient toujours à tout le monde.
Il n'appartient pas à quiconque d'autre. Le gouvernement est un membre de confiance, pas un propriétaire.
Nous devons avoir le spectre que nous contrôlons, de manière égale pour tout le monde.
Personne n'est autorisé à écouter sur qui que ce soit d'autre, pas d'inspection, pas de vérification, pas d'enregistrement.
Cela doit être les règles.
Elles doivent être les règles de la même manière que la censure doit arrêter.
Si on n'a pas de règles pour une communication libre, nous réintroduisons la censure,
qu'on le sache ou non.
Donc nous avons très peu de choix maintenant,
Notre espace est devenu plus petit, notre chance pour le changement est devenue plus petite.
Nous devons avoir du logiciel libre. Nous devons avoir du matériel libre. Nous devons avoir de la bande passante libre.
Seulement à partir de ces éléments nous pouvons avoir des médias libres.
Mais nous devons aussi travailler sur les médias, directement.
Pas de manière intermittente, pas de manière nonchalante.
Nous devons demander aux organisations de médias qu'elles obéissent à des règles d'éthique de base, une première loi de la robotique :
ne faites pas de mal.
La première règles est : « ne surveillez pas le lecteur ».
Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où chaque livre donne de l'information sur chaque lecteur.
Si oui, nous vivons dans des bibliothèques tenues par le KGB.
Eh bien, amazon.com
Ou le KGB, ou les deux, vous ne saurez jamais.
Le livre, ce merveilleux objet imprimé, ce bien de première nécessité dans le capitalisme de masse,
le livre est en train de mourir.
C'est dommage, mais il est mourrant.
Et le remplacement, c'est une boîte qui surveille ou non le lecteur.
Vous vous souviendrez qu'amazon.com a décidé
qu'un livre de George Orwell ne pouvait pas être distribué aux États-Unis pour des raisons de copyright.
Ils sont venus et ont effacé tous les livres de toutes les liseuse amazon
sur lesquelles les clients avaient « acheté » des copies de La ferme des animaux.
Oh, vous l'avez peut-être acheté, mais cela ne veut pas dire que vous avez le droit de le lire.
C'est de la censure.
C'est un autodafé.
C'est ce qu'on a vécu à travers tout le XXe siècle.
Nous avons brûle des gens, des lieux, et de l'art.
Nous nous sommes battus.
Nous avons tué des millions de personnes pour mettre fin à un monde dans lequel l'État brûlait des livres.
Et puis nous avons regardé alors que c'était fait encore et encore.
Et maintenant on se prépare à autoriser ces actes de nouveau, sans allumettes.
Partout, tout le temps.
Nous devons avoir des médias éthiques, et nous avons le pouvoir de rendre en vigueur cette éthique
car nous sommes toujours les personnes qui payons la communication;
Nous ne devrions pas faire affaire avec des gens qui vendent des livres sous surveillance.
Nous ne devrions pas faire affaire avec des gens qui vendent de la musique sous surveillance.
Nous ne devrions pas faire affaire avec des entreprises de cinéma qui vendent des films sous surveillance.
Nous allons devoir dire cela, alors même qu'on travaille sur la technologie,
car autrement le capitalisme progressera aussi rapidement que possible pour rendre vains nos efforts pour la liberté
et il ya des enfants qui grandissent qui ne sauront jamais ce que la liberté signifie.
Il faut donc faire une remarque à ce sujet.
Il va nous en coûter un peu.
Pas beaucoup, mais un petit peu.
Nous devrons faire avec et faire quelques sacrifices dans nos vies pour rendre les médias éthiques.
Mais c'est notre rôle.
Ainsi que de rendre la technologie libre, c'est notre rôle.
Nous sommes la dernière génération, capable de comprendre directement quels sont les changements
parce que nous avons vécu avant et après et nous savons.
Nous avons donc une responsabilité.
Vous comprenez cela.
C'est toujours une surprise pour moi, bien que ce soit profondément vrai,
que parmi toutes les villes dans le monde que je visite, Berlin est la plus libre.
Vous ne pouvez plus désormais porter un chapeau dans l'aéroport de Hong Kong
Je l'ai découvert le mois dernier en essayant de porter mon chapeau dans l'aéroport de Hong Kong.
Vous n'êtes pas autorisé, il perturbe la reconnaissance faciale.
Il y aura un nouvel aéroport ici. Sera t-il si fortement surveillé
que vous ne serez pas autorisé à porter un chapeau, car il perturbe la reconnaissance faciale ?
Nous avons une responsabilité. Nous le savons.
Voilà comment Berlin est devenue la ville la plus libre où je me rends.
Parce que nous savons. Parce que nous avons une responsabilité.
Parce que nous nous souvenons, parce que nous avons été des deux côtés du mur.
On ne doit pas l'oublier maintenant.
Si nous oublions, jamais on oubliera de nouveau.
Tout sera mémorisé.
Tout ce que vous lisez, tout au long de la vie, tout ce que vous avez écouté,
tout ce que vous avez regardé, tout ce que vous avez cherché.
Sûrement nous pouvons transmettre à la prochaine génération un monde plus libre que celui-là.
Certes, nous le devons.
Que se passe-t-il si nous ne faisons rien ?
Que vont-ils dire lorsqu'ils se rendront compte que nous avons vécu à la fin de mille ans
de lutte pour la liberté de pensée, à la fin.
Lorsque nous avons eu presque tout et que nous avons cédé.
Pour plus de commodité. Pour les réseaux sociaux.
Parce que M. Zuckerberg nous a demandé.
Parce que nous ne pouvions pas trouver une meilleure façon de parler à nos amis.
Parce que nous avons aimé les belles choses jolies qui étaient sentait tellement chaudes dans la main.
Parce que nous ne nous soucions pas vraiment de l'avenir de la liberté de pensée.
Parce que nous avons considéré qu'il s'agit de l'affaire de quelqu'un d'autre.
Parce que nous avons pensé que c'était fini.
Parce que nous croyions que nous étions libres.
Parce que nous ne pensions qu'il y avait encore une bataille.
C'est pourquoi nous avons cédé sur tout.
Est-ce que c'est cela que nous allons leur dire ?
Est-ce que c'est cela que nous allons leur dire ?
La liberté de pensée exige la liberté des médias.
Les médias libres nécessite une technologie libre.
Nous avons besoin d'un traitement éthique lorsque nous nous mettons à lire, écrire, écouter et regarder.
Ce sont les maîtres mots de notre politique. Nous devons garder cette politique jusqu'à notre mort.
Car, si nous ne le faisons pas, quelque chose d'autre va mourir,
quelque chose de si précieux que beaucoup beaucoup beaucoup de nos pères et nos mères ont donné leur vie pour elle.
Quelque chose de si précieux que nous l'avons compris pour définir ce que signifie être humain.
Il va mourir si nous ne conservons pas ces politiques pour le reste de nos vies.
Et si nous le faisons, alors tout ce que nous avons lutté pour, nous l'obtiendrons.
Parce que partout sur terre, tout le monde sera capable de lire librement.
Parce que tous les Einsteins dans la rue pourront apprendre.
Parce que tous les Stravinskys deviendront des compositeurs.
Parce que tous les Saulks vont faire de la recherche en médecine.
Parce que l'humanité se connectera et chaque cerveau pourra apprendre
et aucun cerveau ne sera écrasée pour penser mal.
Nous sommes arrivés au moment où nous avons le choix.
Si nous continuons à travers cette grande révolution que nous avons faite
morceau par morceau sanglant pendant mille ans,
ou si nous cédons pour plus de commodité,
Pour plus de simplicité pour parler à nos amis, pour la vitesse de recherche,
et d'autres choses vraiment importantes.
Je l'ai dit en 2004, quand j'étais ici, et je le dis maintenant, nous pouvons gagner.
Nous pouvons être la génération de ceux qui ont terminé les travaux pour atteindre la liberté de pensée.
Je ne l'ai pas dit alors, et je dois le dire maintenant, que nous sommes aussi potentiellement la génération qui peut perdre.
Nous pouvons glisser vers une inquisition pire que n'importe quelle inquisition qui ait jamais existé.
Elle n'aura peut-être pas autant recours à la torture, elle ne sera peut-être pas aussi sanglante, mais elle sera plus efficace.
Et nous ne devons pas, nous ne devons pas laisser cela se produire.
Trop de gens se sont battus pour nous. Trop de gens sont morts pour nous.
Trop de gens espéraient et rêvaient pour ce que nous pouvons encore rendre possible.
Nous ne devons pas échouer.
Merci beaucoup.
[Applaudissements]
Nous allons apprendre à répondre aux questions ici.
Cela ne va pas être simple, mais donnons un bon exemple.
[pause]
[Auteur de la question 1] Merci.
[Auteur de la question 1] Vous présentez une image très sombre d'un avenir possible.
[Auteur de la question 1] Pouvez-vous nommer certains groupes ou organisations
[Auteur de la question 1] aux États-Unis qui font des actions dans votre sens,
[Auteur de la question 1] votre façon positive de transformer la société ?
Non seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde nous avons des organisations
qui se préoccupent des libertés numériques pour le civil.
La EFF, la Electronic Frontier Foundation aux États-Unis.
La Quadrature du Net en France
Bits of Freedom aux pays-bas et ainsi de suite.
Les campagnes pour les libertés numériques dans le civil sont extraordinairement importantes.
La pression sur les gouvernements pour obéir à des règles qui ont émané
du XVIIIe siècle en ce qui concerne la protection de la dignité humaine
et la prévention de la surveillance de l'état ont une importance cruciale.
Malheureusement, le travail pour les libertés numériques dans le civil contre les gouvernements n'est pas suffisant.
Le mouvement du logiciel libre, la FSF, la Free Software Foundation (Fondation du logiciel libre) aux États-Unis,
et la Free Software Foundation Europe, dont le siège est en Allemagne,
travaillent de façon importante à maintenir ce système de
la création anarchique de logiciels qui nous a apporté tant de technologie que nous pouvons contrôler.
C'est d'une importance cruciale.
Le mouvement des Creative Commons, qui est fortement implanté,
non seulement dans les États-Unis et en Allemagne, mais dans plus de 40 pays à travers le monde
est également extrêmement important parce que les licences Creative Commons donnent aux travailleurs créatifs
des solutions de rechange à la sorte de contrôle massif dans le système du droit d'auteur
qui rentabilise la surveillance de médias.
Wikipedia est une institution humaine extraordinairement importante.
et nous devons continuer à soutenir la Fondation Wikimedia aussi fortement que nous le pouvons.
Des 100 sites web les plus visités aux États-Unis,
dans une étude menée par le Wall Street Journal,
des 100 sites web les plus visités aux États-Unis,
un seulement ne surveille pas ses utilisateurs.
Vous pouvez devinez lequel c'est, c'est Wikipédia.
Nous avons énormément de travaux importants qui se déroulent maintenant partout dans le monde de l'enseignement supérieur
alors que les universités commencent à se rendre compte que les coûts de l'enseignement supérieur doivent redescendre.
et que les cerveaux grandiront dans le web.
L'Université Oberta de Catalunya, le progrès est le plus extraordinaire,
la seule université en ligne dans le monde en ce moment.
Elle rivalisera bientôt avec plus d'universités extraordinaires encore.
MITx, le nouveau programme du Massachusetts Institute of Technology
pour l'éducation au web fournira la meilleure éducation technique de qualité sur la terre
gratuitement à tout le monde partout tout le temps, s'appuyant sur l'existant MIT OpenCourseWare.
Stanford est sur le point de sortir une plateforme web propriétaire pour l'éducation
qui sera le Google de l'enseignement supérieur si Stanford est chanceux.
Nous devons soutenir la gratuité de l'enseignement supérieur sur le web.
Chaque ministère de l'éducation nationale en Europe devrait travailler là-dessus.
Il ya beaucoup d'endroits à regarder pour du logiciel libre, du matériel libre, de la bande passante libre et des médias libres.
Il n'y a pas de meilleur endroit pour regarder un média libre maintenant sur la terre que cette salle.
Tout le monde sait ce qu'ils peuvent faire, ils le font.
Nous devons juste faire comprendre à tout le monde que si nous nous arrêtons, ou si nous échouons,
la liberté de pensée sera la victime, et nous le regretterons pour toujours.
[Organisateur] En attendant, nous avons eu trois questions supplémentaires.
[Organisateur] Le monsieur avec le microphone là-bas va commencer.
[Organisateur] Et puis un, deux, je suis sûr qu'il y en a plus au fond
[Organisateur] donc levez vos mains bien haut.
[Multimédia] Nous allons prendre peut-être la première question svp.
[Question 2] Merci beaucoup, je voulais juste poser une question courte.
[Question 2] Est-ce que Facebook, est-ce que iPhone et les médias libres peuvent coexister sur une longue durée ?
Probablement pas.
Mais nous n'avons pas à trop nous inquiéter.
iPhone est juste un produit, et Facebook est juste une version
commerciale d'un service.
J'ai dit récemment à un journal à New York que je pensais que Facebook
continuerait d'exister pour quelque part entre 12 à 120 mois.
Je pense toujours que c'est exact.
Les réseaux sociaux fédérés vont devenir disponible.
Les réseaux sociaux fédérés sous une forme qui vous permettent de quitter Facebook
sans quitter vos amis, deviendront disponibles.
De meilleures formes de communication sans un homme au milieu deviendront disponibles.
La question sera de savoir si les gens les utiliseront.
FreedomBox vise à produire une pile de logiciel
qui s'adapte à une nouvelle génération de serveurs de faible puissance et de faible coût
de la taille des chargeurs de téléphone portables.
Et si nous faisons ce travail correctement, nous serons en mesure de donner
des milliards de serveurs web sur le net.
Qui serviront le but de fournir des services compétitifs
qui n'envahissent pas la vie privée et sont compatibles avec les services existants.
Mais les téléphones mobiles se changent très souvent afin qu'iPhone s'en aille
Ce n'est pas grand chose.
Et les services web sont bien moins uniques
qu'ils le paraissent maintenant.
Facebook est une marque, ce n'est pas une chose dont nous avons besoin de nous inquiéter
du tout, à tout point de vue.
Il suffit de le faire aussi rapidement que possible.
Coexistence ?
Eh bien tout ce que j'ai à dire à ce sujet, c'est
qu'ils ne vont pas coexister avec la liberté.
Donc je ne sais pas pourquoi je devrais coexister avec eux.
[Applaudissements]
[Question 3] Salut, je suis Trey Gulalm(sp) du Bangladesh.
[Question 3] Je vous remercie pour cette présentation lucide,
[Question 3] merveilleuse, brillante, et très informative.
[Question 3] J'ai été impliqué dans l'introduction du courrier électronique au Bangladesh
[Question 3] au début des années 90, et à ce moment-là, la connectivité était très chère.
[Question 3] Nous dépensions $0.30 centimes de dollar par kilo-octet
[Question 3] Donc un méga byte de données coûterait $100, $300.
[Question 3] Cela a changé maintenant, mais c'est toujours très réduit
[Question 3] par les organismes de régulation. Donc sur le terrain, c'est
[Question 3] très difficile, parce que les pouvoirs en place,
[Question 3] les fournisseurs d'accès ont un intérêt direct à maintenir cette situation.
[Question 3]Mais dans cette liaison faite par les cerbères (les fournisseurs d'accès), il existe également un lien
[Question 3] entre les gouvernements dans mon pays et les gouvernements dans le vôtre,
[Question 3] et en ce moment même, les plus grosses données biométriques dans le monde
[Question 3] sont le recensement au Bangladesh
[Question 3] et la société qui le permet est une entreprise
[Question 3] qui est directement liée à la CIA.
[Question 3] Alors que pouvons nous faire en tant que technicien
[Question 3] pour surmonter des entités très très puissantes ?
C'est pourquoi j'ai commencé par parler des comportements récents du gouvernement des États-Unis.
Mes collègues de la Software Freedom Law Center en Inde
ont passé beaucoup de temps ce dernier mois, à essayer d'obtenir une motion
par le biais de la chambre haute du Parlement indien
pour annuler la régulation du département des technologies de l'information sur la censure du net indien.
Et bien entendu la bonne nouvelle est que la plus grande base de données biométrique dans le monde
sera bientôt les scans rétiniens que le gouvernement indien
vous demandera si vous voulez avoir une bouteille de gaz propane,
ou toute autre chose, comme l'énergie pour votre maison.
Et la difficulté que nous avons eu à parler à des représentants du gouvernement indien ce mois-ci
est qu'ils disent « Eh bien, si les américains peuvent le faire, pourquoi pas nous? »
ce qui est malheureusement vrai.
Le gouvernement des États-Unis a abaissé la barre dans le monde entier cet hiver
sur la liberté sur internet dans le sens qu'ils font des fouilles de données sur la société à un niveau équivalent à la Chine.
Ils sont fondamentalement d'accord.
Ils vont faire des fouilles de données jusqu'en enfer sur leurs populations
et ils vont encourager chaque autre pays dans le monde à faire de même.
Je suis donc entièrement avec vous au sujet de la définition du problème.
Nous ne vivons désormais plus maintenant dans un espace, à ce stade de notre histoire,
où nous pouvons penser en termes d'un pays à la fois.
La mondialisation a atteint le point pour lequel ces questions
de la surveillance de la société sont maintenant des questions globales
et nous devons travailler dessus en partant du principe qu'aucun gouvernement ne se
décidera à être plus vertueux que les super pouvoirs.
Je ne sais pas comment nous allons traiter avec le parti communiste chinois.
Je ne sais pas.
Je ne sais pas comment nous allons traiter avec le gouvernement américain.
Nous allons insister sur nos droits.
Nous allons faire ce qu'il est logique de faire aux États-Unis.
Nous allons débattre à ce sujet.
Nous allons faire pression.
Nous allons nous débattre.
Nous allons être partout, y compris dans la rue à ce sujet.
Et je soupçonne que c'est ce qui va se passer ici aussi.
À moins que nous faisions changer la plus grande des sociétés sur la terre,
Nous n'aurons aucun espoir de convaincre les gouvernements plus petits
qu'ils doivent abandonner leurs contrôles.
En ce qui concerne la bande passante, bien sûr,
Nous allons devoir utiliser la bande passante non réglementée.
Autrement dit, nous allons devoir construire autour de 802.11 et du wifi
et de toute autre chose que les règles ne nous empêchent pas d'utiliser.
Et comment est-ce que cela va atteindre les plus pauvres d'entre les pauvres ?
Lorsque le système de téléphone mobile pourra être façonné pour atteindre
les plus pauvres d'entre les pauvres ? Je ne sais pas.
Mais j'ai un petit projet avec les enfants des rues à Bangalore pour essayer de trouver une solution.
Nous le devons.
Nous devons travailler partout.
Si nous ne le faisons pas, nous allons foirer pour l'humanité et nous ne pouvons pas prendre ce risque.
[Organisateur]Merci. Le Monsieur là-bas s'il vous plaît.
[Auteur de la question 4] Oui, professeur Moglen, je tiens aussi à vous remercier.
[Auteur de la question 4]Je peux vous dire que je viens de transformingfreedom.org à Vienne
[Auteur de la question 4] et il ya quelques années je vous ai vu parler sur un site web vidéo
[Auteur de la question 4] au FOSDEM, et là je vous ai vu faire remarquer
i[Auteur de la question 4] le rôle de Zimmerman, Fredrick, et nous avons essayé de l'aider aussi.
[Auteur de la question 4]Mais à vous entendre aujorud'hui, je vois qu'on est juste trop lent,
[Auteur de la question 4] qu'on fait trop peu, et je suis un peu étonné de voir deux choses.
[Auteur de la question 4]La première est le système académique, disons que l'européen
[Auteur de la question 4] a été fondée par Platon et a été fermé par la force
[Auteur de la question 4] il y a environ un millier d'années plus tard.
[Auteur de la question 4]Le deuxième départ de l'Université européenne a été
[Auteur de la question 4] autour du onzième siècle et nous allons voir si au final,
[Questionneur 4] nous pouvons le faire fonctionner aussi longtemps qu'un millier d'années.
[Auteur de la question 4]Donc ma question est pourquoi est-ce que ce n'est pas profondément dans la structure de la cellule
[Auteur de la question 4] du monde universitaire pour aider la cause dont vous avez parlé aujourd'hui
[Auteur de la question 4] et pourquoi n'avons-nous pas des philanthropes aidant
[Auteur de la question 4] nos petits projets, en cours d'exécution pour trois ou
[questionneur 4] cinq mille euros Ici et là, beaucoup plus, disons
[Auteur de la question 4] efficacement, comme peut-être vous seriez d'accord que M. Soros
[Auteur de la question 4] essaye de faire ?
Voici quelques années, chez Columbia, nous avons essayé d'attirer l'attention de la Faculté
sur l'état de conservation des bibliothèques et j'ai vu
plus d'éminents savants de ma propre Université qu'à tout autre moment
pendant mes 25 ans là-bas, d'engagment politique.
Leur principale préoccupation était le vieillissement du papier
sur lesquels ont été imprimés au XIXe siècle des thèses allemandes
qui conservaient plus de recherche philologique que toute autre documentation sur terre
correct ?
Mais c'était les livres du XIXe siècle qu'ils avaient besoin de préserver.
Le problème avec la vie universitaire est qu'ils sont foncièrement conservateur
parce qu'ils préservent la sagesse de l'ancien.
Et c'est une bonne chose à faire
mais la sagesse de l'ancien est vielle,
et ils ne couvrent pas nécessairement parfaitement les problèmes du moment.
J'ai mentionné la marche à suivre parce que je pense que c'est tellement important
pour soutenir l'université alors qu'elle fait son chemin elle-même vers le net
et à l'écart des formes d'apprentissage qui ont caractérisé
l'université du passé.
Pendant les mille dernières années surtout, nous avons mis les étudiants en face des livres,
et l'Université a grandi autour de ce principe.
Il a grandi autour du principe selon lequel les livres sont difficiles à déplacer
et que les gens sont faciles à déplacer.
Donc vous y amenez tout le monde.
Nous vivons maintenant dans un monde où il est beaucoup plus simple
de mettre la connaissance en face des gens.
Mais le maintien de l'ignorance est la volonté des entreprises qui vendent des connaissances.
Ce dont nous avons vraiment besoin, c'est d'être nous-mêmes pour aider
pour transformer le système universitaire en quelque chose d'autre.
Quelque chose qui permet à chacun d'apprendre
et qui exige un apprentissage sans surveillance.
Le commissaire pour la société de l'Information sera ici ;
elle devrait parler de cela.
Cela devrait être la grande question de la Commission européenne.
Ils savent, ils ont imprimé un rapport il y a 18 mois
qui disait que pour le coût de 100 km de route, vous
pouvez numériser 1/6 de tous les livres dans les bibliothèques européennes.
Au coût de 600 km de route, cela signifie que nous pourrions tous les obtenir.
Nous avons construit un grand nombre de routes dans beaucoup d'endroits,
y compris la Grèce, dans les 10 dernières années,
et nous pourrions avoir scanné tous les livres en Europe en même temps,
et les avoir mis à la disposition de l'humanité tout entière sur une base d'absence de surveillance.
Si Mme Cruise veut construire un monument pour elle même,
Elle ne va pas le faire comme un politicien du dimanche.
Elle va le faire de cette façon, et vous allez lui demander.
Je vais être sur un avion sur mon chemin de retour à travers l'Atlantique,
ou je vous promets que je lui demanderai moi-même.
Demandez lui pour moi.
Dites « ce n'est pas de notre faute, Eben veut savoir, si vous voulez faire du mal à quelqu'un, faites lui mal. Vous devriez changer
l'Université européenne. Vous devriez la transformer pour une lecture non surveillée. Vous devez mettre
les livres de Google books et d'Amazon en dehors du business. C'est un truc de brute capitaliste d'Amérique du nord, anglo-saxon.
Pourquoi ne rendons nous pas la connaissance libre en Europe
et qu'on ne s'assure pas qu'elle n'est pas surveillée ?
Ce serait le plus grand pas possible et c'est en leur pouvoir.
[Organisateur] Merci beaucoup. [Applaudissements] Brillant. Merci.