Bonjour tout le monde. Merci d'être présents aujourd'hui. C'est un grand plaisir et privilège de vous présenter les intervenants d'aujourd'hui. Luc Ellcessor a été, depuis 2012, un Professeur Assistant à l'Ecole des Média de l'Université d'Indiana, Bloomington, ainsi qu'un membre associé de la faculté dans le département d'Etudes du Genre et des Femmes dans le programme d'Etudes Culturelles. Cependant Elle s'installera à son poste au Département d'Etudes des Médias à l'Université de Virginie très, très vite. Liz travaille à l'intersection des Etudes Culturelles, Etudes Médias et Etudes sur le Handicap. Ses recherches et enseignements incluent l'histoire des médias, l'accessibilité et l'alphabétisation ainsi que les médias sociaux, la culture participative, la célébrité et la performance du soi. Elle est l'auteure de "Accès restreint : média, handicap et les politiques participatives" de NYU Press, l'an dernier, et co-éditeur avec Bill Kirkpatrick de "Etudes médias du handicap", qui sortira aux éditions NYU. Meryl Alper est Professeur Assistante en Etudes de Communication à l'Université Northeastern et membre associée de la faculté ici au Centre Berkman Klein. Avant de rejoindre la faculté à Northeastern elle a obtenu son Doctorat et son Master à l'Ecole de Communication et de Journalisme Annenburg à l'Université de Carolune du Sud. Meryl a travaillé pendant dix ans dans l'industrie média pour enfants. En tant qu'étudiante à Northwestern elle a été assistante de laboratoire au Centre Médias Numériques pour Enfants/ Laboratoire Numérique pour Enfants. Elle a intégré le département d'enseignement et de recherche au Sesame Workshop à New York. Peut-être que vous en avez entendu parler. [rires de l'audience] Son diplôme en poche, elle a travaillé à LA en tant que chef de projet de recherche pour Nick Jr., menant de la recherche formative pour la série pré-scolaire nominée aux Emmy Ni Hao, Ki Ian and the Fresh Beat Band. Meryl est l'auteur de "Jeunesse Numérique et handicap", MIT Press, 2014, et "Donner la Voix : communication mobile, handicap et inégalités", MIT Press, cette année. Vous avez peut-être vu également ses articles dans The Guardian, The Atlantic, Motherboard et Wired. Ryan Boudish est Chercheur Senior au Berkman Klein Center. Ryan a rejoint le Berkman Klein Center en 2011 en tant que Boursier et Chef de Projet de Herdict. Pendant son séjour ici, Ryan a contribué à l'analyse politique et légale à nombre de projets et de rapports et il a mené plusieurs initiatives significatives liées à la censure sur internet, la transparence des entreprises à propos de la surveillance des gouvernements et des mécanismes de gouvernance à approche multipartite. J'ajouterais que Meryl et Liz ont chacune publié des ouvrages remarquables l'an passé. Elles sont au centre de mon domaine, pour le moins, et tandis que "Giving Voice" par Meryl et "Restricted Access" par Liz offrent des analyses rigoureuses des vies vécues avec des handicaps au 21ème siècle elles offrent aussi des reconsidérations fondamentales sur ce que signifie l'étude des médias et de la communication et de la technologie et ces deux livres valent vraiment le détour et c'est un grand privilège de vous recevoir toutes deux ici aujourd'hui. Donc, je vais passer la parole à Meryl et nous allons démarrer l'évènement d'aujourd'hui. Excellent. Donc Liz et moi, nous sommes un peu complémentaires dans le sens où chacun de nos livres se concentre particulièrement sur un terme clé. Le mien, "voix", et celui de Liz, "accès", et comme vous avez peut-être lu en introduction à cet évènement sur le site web de l'évènement "Pouvons-nous discuter ?", on pense que c'est une question très évocative. Nous tirerons les leçons de chacune de nos discussions. Il s'agit de parler d'aptitudes, de notions collectives et d'actions sur ce que ça signifie de participer. Donc ma présentation est "Peut-on parler ? A propos de la voix." Donc dans mon travail simplement pour résumer ce que Dylan a si gracieusement introduit. J'étudie les implications sociales des technologies de communication avec l'accent sur le rôle des médias numériques et mobiles dans la vie de jeunes gens mais particulièrement dans la vie de jeunes gens qui ont des troubles du développement. Donc c'est en particulier les jeunes autistes et les jeunes gens qui ont des problèmes significatifs de communication particulièrement liés à quelque chose nommé l'apraxie verbale de l'enfant, qui se produit typiquement lorsque le cerveau a des difficultés à coordonner les parties du corps nécessaires pour parler. Donc je réfléchis à la communication à différents niveaux. Donc quelques unes de ces jeunes personnes, au lieu de parler de manières auxquelles vous penseriez dans un sens traditionnel, vont utiliser quelque chose comme Stephen Hawkings utilise, mais au lieu d'avoir à utiliser nécessairement un appareil qui est plus gros, plus cher et casse, et qui prend du temps à remplacer, vous pourriez potentiellement utiliser ce que j'ai représenté en bas ici, c'est un iPad avec cette application appelée Proloquo2Go et vous pouvez sélectionner le texte et les icônes et cela va compléter cette barre blanche en haut et vous pouvez appuyer sur la barre et la afin d' activer la sortie vocale. Le langage, le logiciel est un peu moins sophistiqué que ce que l'on peut créer avec un ordinateur plus grand mais il peut faire énormément de travail. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec ces technologies, elles sont parfois appelées Aides de Communication à Synthèse Vocale, Système de Synthèse Vocale, ou appareils de Communication Augmentative ou Alternative (AAC). Ce qui est ironiquement assez difficile à dire.. Donc je vais juste dire AAC pour faire court. Donc vu que les utilisateurs de ces technologies ne parlent pas au sens traditionnel, et comme ils utilisent des appareils de synthèse vocale pour communiquer, la presse populaire a historiquement référencé ce type de technologies dans un sens de manière où ceux qui les utilisent sont représentés comme sans voix. Donc le gros titre dit, c'est tiré du LA Times, Il dit "'L'aide électronique pour les handicapés" "Les sans voix rompent leur silence". C'est un gros titre à propos d'une technologie appelée le Canon Communicator. Donc l'entreprise Canon que vous connaissez sûrement pour ses appareils photos a créé un appareil qui était spécifiquement centré sur la sortie vocale. Ou, pardon, sur la synthèse vocale électronique. 2012, presque le même titre. C'est au sujet de l'iPad qui donne la voix aux enfants autistes. Mais la question qui m'intéresse en particulier est : Qu'est-ce que cela signifie pour la technologie de donner la voix aux sans voix ? Et qui.. Donc pour répondre à cette question je vais discuter de trois sujets. Tout d'abord je vais parler de la signification au sens large de la phrase "Donner la voix aux sans-voix". C'est une phrase que vous pouvez avoir entendu mais que vous n'avez pas forcément analysé de façon critique. Pourtant c'est un concept qu'il est important de critiquer, spécifiquement pour les personnes handicapées. Et troisièmement, penser différement à la voix et à l'absence de voix de cette manière, je pense, peut créer un changement plus significatif autour de la technologie et des considérations éthiques plus largement. En parlant d'éthique... Et avant d'aller plus loin, je voudrais clarifier un point : je ne me considère par personnellement comme ayant un handicap. Je suis aussi une femme blanche, droite, de classe moyenne supérieure. Donc je suis sensible au pouvoir inhérent dans l'interprétation et le partage des expériences des autres, à travers ma lentille. Mais je pense aussi que l'invalidité est au coeur de l'expérience humaine. Je pense que cette photo illustre ce propos. Donc c'est une photo prise par Tom Olin lors d'une marche ADA au début des années 90. Des personnes de diverses origines raciales, des gens avec des physiques différents et avec ou sans handicap, marchant sous une bannière avec une citation de Martin Luther King Jr. : "L'injustice n'importe où est une menace pour la justice partout". Donc je pense que quelque chose qui ressort vraiment de cette image est qu'en dépit des structures qui isolent systématiquement les personnes handicapées et les excluent du centre de la société, nous devons réfléchir à la définition de ce qu'est être humain et ensuite je dirais parce que c'est ce que MLK cite ici,