Pleine conscience, concentration et vision profonde dans le cadre de la construction de la Sangha
Enseignement offert par Sr Tue Nghiem / Hameau du haut, le 08 décembre 2019
[ cloche ]
Cher respecté Thay, chère Sangha,
Il y a un écho, n'est-ce-pas? J'entends ma voix qui résonne bizarrement...
Nous sommes le 08 décembre 2019 au Hameau du haut
et j'entends toujours un écho. [ rires ]
Le sujet que l'on m'a demandé d'aborder aujourd'hui
porte sur la pleine conscience, la concentration et la vision profonde
dans le cadre de la Sangha, de la construction de la Sangha.
En y réfléchissant, je me suis dit que c'était ce dont nous avions parlé
tout au long de cette Retraite des Pluies.
Chaque enseignement du Dharma parlait de pleine conscience, de concentration et de vision profonde,
et chaque enseignement parlait de la construction de Sangha, n'est-ce-pas?
Alors de quoi allais-je bien pouvoir parler aujourd'hui?
Mes frères et soeurs ont déjà tout dit.
J'ai pensé simplement venir ici boire mon thé
pour montrer la pleine conscience, de la concentration et la vision profonde
dans le contexte de la Sangha.
Mais c'est notre dernier jour, le dernier enseignement de cette retraite des pluies,
je veux dire en Quadruple Sangha.
C'est un peu comme une clôture de cette retraite des pluies.
Nombre d'entre nous sont présents depuis le début de cette retraite,
d'autres sont arrivés à mi-chemin,
ou sont venus pour une ou deux semaines.
et alors j'ai quelque chose à dire, en particulier pour nos amis, nos nouveaux amis.
Clôture, mais aussi rappel, encouragement, pour ceux qui sont là depuis le début,
en particulier pour les monastiques.
Car la pleine conscience, la concentration et la vision profonde sont l'essentiel de nos pratiques,
l'essence de toutes nos pratiques, ici, au Village des Pruniers, et l'essence de toutes les Portes du Dharma.
Le Bouddhisme dit qu'il existe 84 000 Portes du Dharma différentes,
cela signifie qu'il y a 84 000 pratiques différentes,
et toutes ces Portes du Dharma réunies sont des pratiques qui nous aident à puiser
dans les graines de pleine conscience, de concentration et de vision profonde en nous
et les aident à grandir.
Nous avons appris que la pleine conscience, la concentration et la vision profonde sont trois énergies,
trois puissantes énergies présentes de manière innée en nous.
et elles sont comme des lumières en nous, des lumières nous aidant à voir,
elles sont des lumières intérieures qui nous guident pour voir en nous,
dans l'obscurité de notre esprit.
Elles sont les lumières qui nous aident à nous relier aux autres, à l'environnement,
de la manière la plus nourrissante et la plus saine possible.
Alors cette lumière est présente en nous.
Si vous avez été présents durant ces 3 mois, nous avons appris à nous relier à ces lumières
de différentes façons, à travers différentes pratiques.
Tout ce que nous faisons durant toute la journée, toutes les autres pratiques que nous avons,
elles sont toutes là pour nous apprendre à allumer ces lumières en nous.
Nombre d'entre nous sont là, je veux dire, je pense que nous sommes là
car nous voulons apprendre à cultiver la joie, le bonheur et la paix dans nos vies,
apprendre à s'occuper de notre souffrance, à prendre soin de l'enfant blessé en nous.
Et la pleine conscience, la concentration et la vision profonde sont les énergies qui nous aident à cultiver
la joie, le bonheur et la paix.
Dans les Sutra, il y a des expressions qui signifient (en vietnamien)
la joie et le bonheur nés de la pleine conscience,
la joie et le bonheur nés de la concentration,
la joie et le bonheur nés de la vision profonde.
Ainsi nous savons qu'en pratiquant la pleine conscience, la concentration et la vision profonde,
l'énergie de joie et de bonheur va se développer, se manifester, naître et grandir en nous.
Ce sont aussi ces trois énergies qui nous donne les outils, nous donnent la clarté nécessaire
pour toucher notre souffrance, l'écouter, s'en occuper.
Ces énergies sont vraiment puissantes.
Lorsque nous sommes conscients de ce qui se passe
dans notre corps et dans notre esprit,
en partant peut-être concrètement de notre respiration,
la pleine conscience de la respiration,
il y a des domaines par lesquels débuter la pratique de la pleine conscience
car dans notre corps, la respiration est facilement tangible.
C'est simple d'entrer en contact avec, et se concentrer sur elle.
C'est pourquoi nous commençons par nous concentrer sur la conscience de la respiration.
Le Boudha a souvent enseigné, dans l'enseignement de la pleine conscience,
la conscience de la respiration.
Thay aussi a beaucoup insisté sur la pratique de la respiration consciente.
Je ressens que la respiration est comme notre ami, notre meilleur ami.
Elle est présente depuis le début de notre vie, elle nous accompagne et s'arrête lorsque notre vie s'arrête.
Quel meilleur ami pourrions-nous avoir que notre respiration?
Lorsque nous sommes concentré sur notre respiration, sur notre corps,
nous sommes vraiment là dans le moment présent.
nous ne sommes pas en train de penser à ceci ou cela,
nous ne sommes pas perdus dans nos pensées et nos réflexions.
Nous sommes là, présents, concentrés.
et lorsque nous sommes concentrés, davantage présents,
nous voyons vraiment profondément dans ce qui est, dans ce que nous regardons.
Cette pratique nous aide à réellement revenir en nous-mêmes,
revenir à notre corps, revenir au moment présent.
Ainsi nous pouvons toucher la paix et l'amour à l'intérieur de nous.
Nous pouvons également toucher l'amour présent là, sous tellement de formes et d'expresions différentes.
C'est ce dont nous avons besoin, nous avons besoin d'amour, nous avons besoin de paix.
C'est aussi lorsque nous sommes là dans le moment présent que nous pouvons puiser dans le bonheur.
Le bonheur est ici et maintenant, dans le moment présent.
Si nous cessons de courir et chercher le bonheur autre part,
si nous sommes ici dans le moment présent,
alors nous découvrons que le bonheur est déjà là.
Rentrer à la maison pour toucher la paix, l'amour et le bonheur.
Notre vraie demeure est là où nous sommes,
là où il y a la paix, l'amour et le bonheur.
Le moment présent est notre vraie demeure.
Nous revenons au moment présent pour revenir en nous-mêmes et entrer en contact avec notre souffrance.
Il y a une jeune amie au Hameau nouveau, habituellement calme et timide.
Lors d'un be-in, les soeurs lui ont demandé de partager juste quelque chose.
C'était un rassemblement pour partager le bonheur d'être ensemble, à la fin de la retraite des pluies.
Nous voulions partager la joie et le bonheur et qu'elle aussi le partage.
Après beaucoup d'hésitation, elle dit quelque chose qui a choqué tout le monde,
Elle dit: "Il n'y a ni début ni fin à la souffrance."
Tout le monde fut choqué d'entendre ses paroles,
elle habituellement si calme et timide,
Plus tard je m'assis avec elle et lui dit:
"C'est très sombre et pessimiste, non, de dire qu'il n'y a ni début ni fin à la souffrance?"
Le Bouddha a enseigné que la souffrance existe, c'est vrai, c'est le Première Noble Vérité.
Mais la souffrance a un début à un moment donné,
avec des causes et des conditions qui ont amenée cette souffrance.
Alors oui, il y a un début à la souffrance à un moment déterminé,
avec l'ensemble des causes et des conditions qui ont fait naître cette souffrance.
Il y a aussi un terme à la souffrance.
La fin de la souffrance est la Troisième Noble Vérité enseignée par le Bouddha.
Nous avons des façons de pratiquer afin de transformer la souffrance.
C'est le retour au moment présent avec notre meilleur ami, la respiration,
afin de revenir en nous-mêmes pour toucher et
apprendre à connaître les différentes couches de souffrances présentes en nous.
Lorsque nous regardons notre souffrance, nous y voyons les causes et conditions.
A un moment donné, ces causes et conditions se sont trouvées réunies pour provoquer cette souffrance.
Lorsque nous regardons notre souffrance, lorsque nous regardons en nous-mêmes,
nous voyons la présence du passé, le passé est dans le moment présent.
C'est pouquoi pour guérir et transformer le passé, nous avons besoin de revenir au moiment présent.
Nous avons besoin de générer l'énergie de pleine conscience, concentration et vision profonde.
Croyez-moi, si , vous revenez en vous-même pour regarder votre propre souffrance, vous n'en mourez pas,
cela ne va pas vous tuer, mais seulement créer pas mal d'inconfort.
Le souci est que nous n'aimons pas l'inconfort,
nous avons cette tendance à vouloir les choses à leur place, et nous tenons à distance
ce qui est déplaisant ou inconfortable.
Nous sommes un certain nombre à contourner cela,
à pratiquer le contournement spirituel.
Nous développons des moyens très habiles pour nous fuir nous-mêmes,
contourner la souffrance, éviter de la confronter.
Mais quand nous sommes dotés de la pleine conscience, la concentration et la vision profonde,
nous pouvons nous tourner vers l'intérieur et découvrir le passé
juste ici dans le moment présent, dans cette souffrance,
dans notre propre passé, dans notre enfance,
dans notre éducation, dans notre environnement familial.
Nous voyons aussi en nous nos ancêtres et leur propre souffrance.
Le passé n'a pas simplement disparu, le passé est aussi ici et maintenant.
Pour guérir et transformer le passé, nous avons besoin de revenir au moment présent
avec ces énergies.
Et c'est dans le moment présent que nous créons le futur,
c'est pourquoi le futur est lui aussi disponible dans le moment présent.
Car la façon dont vous êtes aujourd'hui détermine
la façon dont vous serez dans le futur.
Nous voyons que la pleine conscience, la concentration et la vision profonde nous donne la clarté,
pas seulement de notre souffrance,
mais aussi de l'interconnectivité des trois temps, le passé, le présent et le futur.
Pour vraiment guérir et nous responsabiliser,
nous avons besoin de puiser dans cette énergie,
d'incarner en nous cette énergie
de pleine conscience, concentration et vision profonde,
de pénétrer profondément le présent moment
afin de guérir notre passé,
de prendre soin de notre passé qui est présent là
dans le moment présent dans chaque cellule de notre corps,
dans les souffrances qui se manifestent,
mais aussi pour créer notre futur.
Une expression que Thay utilisait m'a toujours intriguée. Il disait:
nous créons un beau passé dans le moment présent.
Je trouvais cela vraiment intéressant, car si nous croyons que le passé n'existe plus,
alors comment pouvons-nous créer un beau passé?
Parce que le moment présent va finalement devenir sous peu le passé.
Si nous le vivons profondémént, avec beaucoup de joie, de bonheur et d'amour,
alors ce moment, lorsqu'il deviendra le passé, sera un beau passé,
un passé nourrissant lorsqu'on y pensera.
Quel sera notre avenir, c'est très clair.
Certains voient l'avenir incertain, vraiment effrayés de ce qui peut arriver.
Et c'est exact si nous ignorons de quoi l'avenir est fait, si nous ignorons comment agir sur le futur.
Mais si j' y parvenons avec les énergies de la pleine conscience, la concentration et la vision profonde,
je peux réellement entrer en contact avec le futur ici et maintenant,
dans mon corps, dans ma respiration,
dans les souffrances que j'éprouve maintenant,
dans mon esprit.
Vous touchez la puissance de la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Ce sont les pratiques que nous avons apprises telles que
la respiration consciente, le méditation marchée.
Ce ne sont pas seulement des pratiques ordinaires, mondaines.
Ce sont des passerelles vers la dimension ultime, l'éternité.
Les énergies de de pleine conscience, concentration et vision profonde
nous permettent de toucher l'éternité
juste ici dans l'instant présent.
Mais la pratique, ce n'est pas seulement cultiver la pleine conscience, la joie,
le bonheur, l'apaisement.
Ce n'est pas seulement ça même si c'est déjà formidable.
Si nous parvenons seulement à ça, c'est déjà la meilleure chose qui soit.
Mais notre but doit aller au-delà.
Notre but en tant que monastiques, en tant que pratiquants,
c'est d'entrer en contact avec notre vraie nature.
Qui êtes-vous finalement? Qui suis-je?
Que faisons-nous ici dans cette existence humaine?
Ce sont les ultimes préoccupations qui devraient être les nôtres.
Pas seulement les préoccupations ordinaires telles que
la façon de gérer notre colère ou notre douleur.
La question de la dimension ultime doit être mise au premier plan
de nos préoccupations,
car nous devons y faire face pour être
vraiment libres.
Notre préoccupation ultime consiste à regarder, chercher, découvrir
qui nous sommes, pourquoi nous sommes ici
Qui sommes-nous? Qui suis-je?
Ainsi les énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde
nous permettent de toucher notre vraie nature.
Lorsque nous mangeons en pleine conscience, nous voyons que
nous sommes fait du cosmos tout entier,
le fruit que nous mangeons est fait du cosmos tout entier.
Nous sommes aussi contitué de ce fruit, cette partie du cosmos,
c'est ainsi que nous sommes nous-même le cosmos tout entier.
Nous ne sommes pas seulement ce petit moi,
nous contenons le cosmos tout entier en nous.
Nous avons la nature d'interconnectivité.
Les énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde
nous aident à toucher cette nature d'interconnectivité,.
notre nature de non-soi,
notre nature de co-émergence interdépendante.
Nous ne sommes pas seulement ce petit moi séparé
flottant sans fin sur la mer, sur le cycle de la naissance et de la mort.
Notre propre nature est au-delà de la vie et de la mort.
Notre propre nature est comme la nature des nuages.
Nous sommes constitués de nombreux éléments,
et tant qu'ils sont tous présents,
nous continuons d'exister.
Quand ces éléments cessent d'être présents, nous cessons d'exister.
Notre nature est celle de la non-naissance et de la non-mort.
C'est vraiment le Bouddhisme profond,
c'est la vision profonde.
Lorsque nous pouvons toucher cette vision profonde,
nous allons au-delà de notre souffrance,
notre liberté est sans limlte.
Lorsque nous sommes capables de toucher cet illimité,
notre potentiel illimité qui est en nous,
alors ces énergies ont ce pouvoir de nous faire toucher notre vraie nature
et nous rendre libres.
Pensez-vous pouvoir faire cela?
Oui, c'est possible, c'est réalisable
en commençant par une respiration,
en commençant par la marche.
La liberté sans-limite, la liberté au-delà de la perception étroite
que nous avons de nous-mêmes, seulement limitée à ce corps.
Notre perception de la permanence, d'exister pour toujours,
de rester jeune, crée de la souffrance.
Un jour, nous nous regardons dans le miroir et voyons des rides, des cheveux blancs.
Si nous paniquons, alors c'est que nous sommes prisonniers de ces perceptions
de permanence et d'un soi séparé.
Finalement cette pratique de respirer, de marcher, qui paraît si simple,
nous aide à entrer dans la liberté et
nous permet de toucher le Nirvana ici et maintenant.
Ce sont des énergies puissantes que vous avez appris à les utiliser durant ces 3 derniers mois.
Vous avez les outils pour cultiver la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Ecoutons un son de cloche pour prendre vraiment à coeur ces outils qui nous aide à nous éveiller
et qui nourrir ces énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde.
(son de la cloche)
Lorsque nous nous retrouvons comme cela
en tant que Sangha, en tant que communauté,
nous nous soutenons les uns les autres dans notre pratique afin de cultiver ces énergies en nous.
Pleine conscience, concentration et vision profonde sont les énergies qui font une Sangha.
En d'autres termes, une véritable Sangha est une Sangha
dont les membres pratiquent la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Je suis certaine que beaucoup de groupes se forment en communautés,
Sangha signifie simplement communauté,
mais s'il n'y a pas la pleine conscience, la concentration et la vision profonde,
alors ce n'est pas une véritable Sangha bouddhiste.
Ainsi ce qui constitue une véritable Sangha, c'est la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Quand il y a une vraie Sangha, lorsque nous sommes une vraie Sangha,
la présence du Bouddha et du Dharma sont tangibles.
Nous pouvons être en contact avec le Bouddha et le Dharma ici et maintenant.
Le Dharma que nous pouvons lire dans les livres ou entendre sur youtube n'est pas le Dharma vivant,
c'est seulement quand nous sommes réunis comme maintenant et que nous pratiquons le Dharma,
nous pratiquons la respiration consciente, la marche consciente,
que le Dharma devient Dharma vivant.
Le Dharma vivant a un pouvoir de transformation, de transformer notre esprit.
Ce paradigme de transformation de l'esprit dont nous parlons survient seulement
lorsque nous sommes capables de pratiquer la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Donc une vraie Sangha a la pleine conscience, la concentration et la vision profonde.
Et le Dharma vivant est ce qui nous aide réaliser la transformation.
Une vraie Sangha nous aide aussi à nous appuyer sur le Bouddha.
Le Bouddha n'est pas une personne ayant vécu il y a 2 500 ans,
vous pouvez puiser dans l'énergie du Bouddha ici et maintenant
car le Bouddha est fait de pleine conscience, concentration et vision profonde
élévées à leur plus haut potentiel.
C'est véritablement une bonne nouvelle car cela implique que nous avons la capacité de devenir un Bouddha.
Tout comme le Bouddha historique ayant vécu il y a 2 500 ans, en cultivant ces énergies à leur plus haut niveau,
nous aussi pouvons devenir un Bouddha. C'est possible
Pour bâtir la Sangha, nous pouvons penser que nous avons à faire des choses, mais
je ressens qu'en incarnant réellement la pleine conscience, la concentration et la vision profonde
nous contribuons déjà de la meilleure manière possible à bâtir la Sangha.
Parfois une personne peu active ou peu tournée vers l'extérieur, une personne calme et timide, une personne qui montre peu de capacités ou de talents,
peut laisser penser qu'elle n'aide pas vraiment à bâtir la Sangha.
Mais il se peut que sa manière de pratiquer la pleine conscience, la concentration et la vision profonde
génère une grande énergie et que sa présence illumine la communauté.
Sa pratique aide à toucher le coeur et l'esprit des gens et cette personne est un véritable bâtisseur de Sangha.
Lorsque j'entre en relation avec quelqu'un, j'essaie de ne pas m'arrêter à la façade, ce qu'elle fait,
comment elle est, sa position, son rang, ses talents, ses capacités, mais je la regarde à travers ces énergies.
C'est ainsi que je suis en relation avec mes soeurs, je les regarde à travers ces énergies et je les aide à les cultiver.
Cultiver ces énergies, c'est la meilleure chose que nous pouvons offrir à la Sangha.
Ces énergies nous transforment en bâtisseurs de Sangha, en instruments du Dharma.
Nous récitons tous les jours "Je prends refuge dans le Bouddha, dans le Dharma, dans la Sangha".
C'est vraiment un refuge dans les pratiques pour cultiver pleine conscience, concentration et vision profonde.
Lorsque nous récitons "Je prends refuge dans le Bouddha, dans le Dharma, dans la Sangha",
c'est une cloche de pleine conscience pour nous pour revenir toucher ces énergies en nous
qui nous rappellent ces capacités qui sont en nous
d'être éveillés, d'être conscients, d'être compréhensifs.
Ces énergies nous aident aussi à ouvrir des portes en nous, des portes merveilleuses
vers la réalité de notre potentiel intérieur illimité.
Ecoutons un son de cloche pour nous éveiller à ce qui est vraiment présent dans notre corps, dans notre esprit,
dans notre environnement.
[ Cloche]
Cette respiration que nous avons faite en écoutant le son de la cloche, ce n'est pas seulement quelque chose d'ordinaire,
oui c'est bien sûr quelque chose d'ordinaire, mais cela peut aussi nous amener
à un autre niveau de réalité, à un autre niveau de conscience à l'intérieur de nous.
Maintenant j'aimerais vous offrir des suggestions de pratiques qui peuvent être utiles
pour nos amis ou pour nous-mêmes.
Nous, les monastiques, sommes particulièrement chanceux d'avoir en permanence
la Sangha qui est là pour nous.
Vivre au sein de la Sangha rend la pratique tellement plus facile, c'est tellement plus facile de cultiver ces énergies.
Pour ceux qui vivent à l'extérieur, cela peut-être un peu plus difficile.
Ces pratiques que je souhaite vous proposer, en particulier pour les monastiques, et mes jeunes frères et soeurs,
car bientôt va débuter une période difficile avec les vacances et les fêtes puis une longue période de paresse.
Alors nous pourrions avoir besoin d'aide pour nous guider.
[écrit au tableau: 1-Mes propres affaires ]
Premier point: mes propres affaires. [ rires ]
De quoi s'agit-il? C'est clair, non?
Nos affaires consistent à cultiver ces énergies en nous-mêmes afin de gérer notre souffrance,
guérir nos blessures, guérir l'enfant intérieur en nous,
et cultiver la joie, la paix et le bonheur.
Beaucoup d'entre nous savons facilement nous ériger en juges envers nous-mêmes et envers les autres.
Nous regardons si cette personne pratique ou non.
"Oh mon Dieu, elle ne pratique pas!"
"Tu ne pratiques pas! Tu ne respires pas assez! "[ rires ]
Ou certains d'entre nous, nous sommes tellement paranoïaques envers les autres,
surveillant sans cesse ce qu'ils font. Et plus ils surveillent, plus ils sont paranoïaques.
Thay a écrit une chanson:
" La Sangha est mes 5 skandha oeuvrant en harmonie"
[Sr tue Nghiem le traduit en vietnamien ]
Nous devons partir de là, partir de la Sangha ici [ montre son coeur ] ,
les cinq skandhas, notre corps, notre esprit.
Notre attention doit être orientée vers l'intérieur,
ne laissez pas votre attention aller vers l'extérieur.
Nous avons cherché la paix et le bonheur à l'extérieur,
maintenant il est temps de diriger cette énergie en nous-mêmes.
Et tout particulièrement pour les grandes soeurs,
je ne pense pas seulement aux grandes soeurs comme moi,
car une jeune soeur peut aussi être la grande soeur d'une autre plus jeune quelle,
nous sommes parfois si absorbées par notre rôle
de guidance et de rappel que nous pouvons perdre de vue notre objectif.
Tournées vers l'extérieur, nous pouvons être dans le jugement,
cherchant toujours à guider et à aider.
Nous oublions de garder à l'esprit nos propres affaires,
C'est la priorité, porter attention à ce qui nous concerne.
Tout d'abord, pour s'occuper de nos propres affaires,
nous avons besoin de faire du vide en nous-mêmes.
Nous sommes emplis par beaucoup trop de choses,
nos idées, nos projets, un plan pour changer l'avenir, un plan contre le changement climatique.
Cela envahit tout notre espace intérieur.
En particulier notre anxiété et notre souffrance envahissent notre espace interne,
si bien qu'une toute petite chose suffit à nous faire perdre pied,
une petite chose peut nous transformer en gangster.
"Est-ce que vous me menacez?"
C'est parce que nous négligeons nos propres affaires,
nous omettons de prendre soin de nous-mêmes,
de cultiver ces énergies.
Nous orientons notre énergie pour sauver le monde
mais nous ne nous aidons pas nous-mêmes.
La seconde chose à faire pour s'occuper de soi, c'est de garder à l'esprit
que tout ce que nous cherchons,
peu importe ce que nous cherchons
tout ce que nous cherchons est déjà là
profondément enfoui dans notre conscience des tréfonds.
Nous devons revenir en nous-mêmes
et puiser dans ces potentiels présents en nous.
Rappelez-vous bien que tout ce que nous cherchons est
déjà présent en nous,
et la direction à prendre, c'est vers nous-mêmes.
La troisième chose à faire pour s'occuper de nos affaires, être à notre propre écoute.
Ecouter notre corps, écouter notre esprit, écouter
notre souffrance, écouter notre inconfort, ce qui nous perturbe.
La méditation assise par exemple nous permet cela.
Pour nous écouter, nous commençons par notre respiration,
nous écoutons notre corps, essayant d'entendre ce que
notre corps tente de nous dire. Nous écoutons notre esprit.
Parfois la douleur ressentie dans notre corps ou dans notre esprit est un signal,
un appel à l'aide lancé de l'intérieur,
qui nécessite notre attention et nos soins.
Nous devons vraiment être à notre écoute,
et lorsque nous nous écoutons profondément,
nous entendons cette voix incessante, notre radio mentale continue,
comme un bruit de fond dans notre esprit.
C'est très subtil et cela nous pousse à faire ceci, à faire cela,
à penser ceci ou cela sur tel sujet, à penser comme ceci, à agir comme cela.
En écoutant profondément cette voix intérieure, vous réalisez qu'elle n'est pas seulement
votre propre voix, mais c'est aussi celle de vos parents,
celle de vos ancêtres, celle des personnes importantes
de votre enfance et de votre vie.
Nous sommes gouvernés par cette voix, c'est pourquoi
nous devons l'écouter avec beaucoup plus d'attention.
En dirigeant nos énergies vers l'intérieur, nous pouvons
mieux l'écouter, sans être distraits.
On réalise que même si ça paraît simple de s'occuper
de ses affaires, c'est loin d'être le cas. Ce n'est pas facile
car nous sommes habitués depuis si longtemps à nous
occuper des affaires des autres comme moyen pour
nous fuir nous-mêmes.
J'ai parlé des moyens habiles que nous mettons en oeuvre
pour nous fuir nous-mêmes et cela en est un.
Nous pensons que nous agissons pour une bonne cause.
Je guide mes jeunes soeurs, je les observe pour m'assurer
qu'elles pratiquent bien la pleine conscience et les manières raffinées.
Mais cela peut être une ruse de notre esprit pour
nous détourner de ce qui se passe vraiment là, en nous,
dans notre inconfort.
Seconde suggestion de pratique:
les opportunités momentanées.
[ écrit au tableau: 2- Opportunités momentanées]
Chaque instant est une occasion, une occasion
de vivre notre vie, c'est une véritable opportunité.
Une opportunité de cultiver ces énergies en nous,
une opportunité de toucher ces potentialités illimitées en nous.
Pour mettre en pratique, nous prenons une respiration après l'autre,
nous marchons un pas après l'autre, nous vivons chaque instant pleinement.
Quand nous nous asseyons pour méditer en pleine
conscience pendant une demi-heure,
n'espérez pas être en pleine conscience du début à la fin.
Si vous vous dites " je vais m'asseoir et être
présent ici dans mon corps, être à mon écoute du début
à la fin", vous risquez d'être déçu car en vous asseyant,
vous pouvez être emporté pendant toute la demi-heure.
Est-ce déjà arrivé à quelqu'un ou est-ce que j'exagère,
ou bien est-ce que je ne parle que pour moi? (rires)
Nous devons pratiquer une respiration après l'autre.
Je m'asseois et je pratique chaque respiration l'une après
l'autre et je m'écoute instant après instant.
Cela ne semble pas trop ambitieux, n'est-ce pas?
Peu ambitieux mais c'est la façon d'aborder la pratique,
un moment après l'autre, car si nous le faisons à
cet instant, alors nous pourrons le faire l'instant suivant.
Si nous avons fait une respiration, alors nous serons capables de faire la suivante.
Car si vous n'appréciez pas ce moment, il n'est pas certain
que vous ayez d'autres moments à vivre en pleine conscience.
Chaque moment compte, chaque moment de pleine conscience compte.
C'est comme enfiler des perles pour faire un chapelet.
Chaque instant vécu en pleine conscience, même une
fraction de seconde, est une perle enfilée sur
notre chapelet de pleine conscience.
En d'autres termes, chaque instant que nous vivons
en pleine conscience, même un bref instant par-ci par-là,
n'est jamais gaspillé ou perdu. Ces instants s'accumulent
au fil du temps pour nous aider à toucher la graine
de pleine conscience présente en nous.
Plus nombreux sont nos moments de présence en pleine
conscience, plus notre graine de pleine conscience
se fortifie, plus la pleine conscience se manifeste en nous.
C'est pourquoi chaque moment est important,
et cela commence avec le moment présent,
puis le suivant.
La troisième suggestion:
[ écrit au tableau: 3- Embrasser les entraînements à la pleine conscience ]
embrasser les entraînements à la pleine conscience,
et les manières raffinées, pour nous, les monastiques.
Certains ont pris 5 entraînements,
certains ont pris 10 entraînements, les novices,
certains ont pris 14 entraînements à la pleine conscience,
250 entraînements à la pleine conscience,
348 entraînements à la pleine conscience.
Nous avons appris que ces entraînements sont des
véritables pratiques pour élever notre pleine conscience.
Les entraînements à la pleine conscience sont vraiment la pleine conscience,
ça fait sens, non?
Les préceptes sont vraiment pleine conscience.
La tradition les nomme préceptes, Shila (sanskrit).
Thay les a renommé entraînements à la pleine conscience
car les préceptes sont là pour nous entraîner à être pleinement conscients.
chaque précepte que nous avons reçu est une véritable
porte du Dharma. Si l'on considère par exemple les entraînements,
il y a de tellement de strates dans la pratique et
chaque entraînement est vraiment là pour nous entraîner
à être conscients de toutes ces choses
Quand l'énergie de la pleine conscience nous protège,
nous avons dit que les entraînements à la pleine conscience sont une protection,
alors c'est bien l'énergie de la pleine conscience nous qui protège.
Elle nous protège tout d'abord car elle nous donne la clarté d'esprit pour décider de la manière la plus saine
de vivre, d'agir, de parler. Mais également lorsque
nous avons cette énergie de pleine conscience en nous,
c'est comme un noyau interne en nous-mêmes qui émane une lumière,
qui émane une sorte d'aura autour de nous.
Un peu comme la terre par exemple, à l'intérieur
de la terre se trouve son noyau dont émanent des champs magnétiques
qui protègent notre planète des rayons du soleil ou d'objets pouvant être nocifs.
Ces champs magnétiques dévient ces choses venant dans notre direction.
De même nous avons un noyau interne constitué
des énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde.
Il émane de nous, il entoure notre corps comme si nous étions
dans une bulle de pleine conscience, concentration et vision profonde.
Les gens autour de nous peuvent réellement sentir cette énergie.
Si vous avez été en contact avec Thay, si vous avez été proche de lui,
vous avez réellement pu percevoir cette énergie émanant de Thay.
C'est vraiment tangible et c'est cette énergie qui nous protège.
Les paroles nocives sont tout simplement déviés, neutralisées,
sans laisser d'empreinte négative dans notre esprit.
Plus nous avons reçu d'entraînements, plus nous sommes protégés.
Nous, les nonnes, avons pris 348 entraînements à la pleine conscience,
nous sommes plutôt chanceuses car nous en avons bien plus que nos frères
pour nous protéger et aider ces énergies
de pleine conscience, concentration et vision profonde
à se manifester pour notre bien et notre protection
autant que pour le bien et la protection des autres.
[ se lève et écrit au tableau: 4 - Créativité]
Point quatre, la créativité.
C'est une chose qui me manque vraiment depuis que
Thay n'est plus ici avec au Village des pruniers,
c'est sa continuelle creativité de nouvelles portes du Dharma
pour nous permettre de pratiquer avec les outils du Dharma.
Thay apporte sans cesse de nouvelles manières de pratiquer,
de nouvelles manières de nous mettre au défi, de nous
aider à sortir de notre zone de confort.
C'est ce qui me manque vraiment depuis que Thay n'est plus là.
Je sens que c'est quelque chose que j'ai réellement besoin de m'offrir,
de le faire pour moi-même, exercer ma créativité pour
vraiment me mettre au défi de nouvelles façons et
m'aider à sortir de ma zone de confort.
En d'autres termes, des voies pour m'aider à m'éveiller
et à être en pleine conscience
J'aime souvent partager cette histoire à propos d'une de mes jeunes soeurs.
Nous vivions dans un bâtiment avec deux entrées.
J'ai remarqué un papier collé à la porte de derrière
avec le mot "Marcher".
il est resté là quelques jours. Chaque fois que j'entrais ou sortais,
je pouvais lire ce mot "Marcher" et je me disais "D'accord, je marche en pleine conscience".
Puis il a disparu, je ne voyais plus ce petit mot sur la porte,
mais je l'ai retrouvé sur la porte de la salle d'étude.
Ca m'a intriguée, j'avais envie de savoir ce qui se passait avec cette soeur.
Je suis allée la voir pour vérifier que c'était bien elle
qui avait écrit ce petit mot et savoir pourquoi.
Elle a répondu qu'après deux ou trois jours, elle ne le voyait plus en passant la porte.
C'est comme si on est désensibilisé et qu'on finit par s'ennuyer, on n'est plus là.
Alors nous avons ce besoin de créer quelque chose qui suscite notre intérêt,
qui capte à nouveau notre attention, qui attire notre ragard de nouveau.
C'est pourquoi elle a déplacé son petit mot pour se surprendre à nouveau.
J'ai trouvé que c'était très créatif. Je sens que j'ai exactement le même besoin,
j'ai besoin de me surprendre moi-même, trouver des moyens de me surprendre
afin de me ramener au moment présent.
Nous avons besoin de cette créativité, d'inventter des
façons de nous rappeler, en regardant ce que nous pouvons utiliser
dans notre environnement, ajuster, adapter, planifier
pour continuer à nous surprendre et nous ramener
au moment présent, avec la respiration consciente.
Si vous avez crée vos propres façons de pratiquer, vous pouvez aussi les partager.
[ se lève et écrit au tableau: 5- Immersion dans la Sangha]
Cinquième point: immersion dans la Sangha
Nous avons la chance d'avoir une Sangha très aimante ici au Village des pruniers
La Sangha est toujours là pour nous
Les problèmes que nous avons, pour beaucoup d'entre nous, sont là
car nous ne faisons pas appel à la Sangha aussi souvent
que nous le devrions, nous n'utilisons pas les bénéfices d'une Sangha.
La pratique consiste simplement à s'immerger dans la Sangha,
à se laisser couler avec la Sangha, ne pas se mettre soi-même à l'écart,
ne pas rester dans son coin, ne pas être en marge de la Sangha
au point qu'il nous faille nous étirer trop pour toucher
la personne la plus proche dans la Sangha.
Nous avons besoin de nous jeter dans la Sangha, nous plonger au sein de la Sangha avec
les énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde de la Sangha.
Dans ce bain, c'est comme si les énergies de chacun nous portent et
que nos propres énergies sont arrosées.
Pour nos amis qui sont ici pour une courte période,
même trois mois c'est une courte période,
vous avez sûrement expérimenté cela en entrant dans la Sangha,
sentir cette puissante énergie de la Sangha et juste être
dans la Sangha suffit à ressentir cette paix et cette joie.
Ces énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde générées
par la Sangha peuvent nous guérir, guérir nos souffrances
simplement en se mettant soi-même au milieu de la Sangha.
Participer à toutes les activités de la Sangha nous apporte de grands bénéfices,
même lorsque l'on se sent vraiment fatigué, faible, déprimé,
en se laissant porter par la Sangha, cela nous sort de la dépression,
du manque d'énergie. Cela nous dynamise, c'est une
expérience que nous sommes nombreux à connaître.
Simplement être dans la Sangha physiquement et
mentalement nous apporte beaucoup d'énergie.
Si vous n'avez pas de Sangha, c'est l'occasion pour vous d'en chercher une,
de faire partie d'une Sangha locale ou d'en créer une, ainsi vous aurez un lieu
qui servira de base à votre pratique, et aidera d'autres
personnes à avoir un lieu où pratiquer.
Il y a tellement de Sangha, grandes ou petites, et
rejoindre une Sangha nous aide à maintenir notre pratique.
C'est la tâche de tout pratiquant.
[ se lève et écrit au tableau: 6 - Etendre la Sangha au-delà]
Sixième point: étendre la Sangha au-delà
Arrivent les vacances et les journées de paresse, et parfois même au sein de la Sangha,
l'on peut se sentir seul, une solitude car tout le monde
est si occupé, plongé dans ses affaires dans son coin.
Nous n'avons pas tant d'interactions, de connexion les uns avec les autres.
Même dans la Sangha du Village des Pruniers ici et maintenant,
il nous faut identifier les éléments de notre Sangha
au-delà de ses éléments humains, juste dans le cas où
les éléments humains seraient indisponibles.
C'est important en particulier pour nos amis vivant seuls,
qui ne rencontrent leur Sangha qu'une fois par mois.
Une fois par mois n'est pas suffisant, vous avez besoin de
votre Sangha tout le temps, 24h par jour, exactement
comme nous le faisons ici au Village des pruniers.
Evidemment nous commençons avec nous-mêmes, notre corps est notre Sangha,
nos cinq Skandha sont notre Sangha,
Lorsque nous identifions les éléments autour de nous
qui pourraient être notre Sangha,
peut-être un chat, un chien, un arbre que nous aimons beaucoup, une pierre,
un petit autel sur notre bureau.
Tous ces éléments au-delà des éléments humains peuvent
devenir une Sangha pour nous et nous apporter du soutien.
Chaque fois que nous nous relions à l'un de ces éléments,
nous revenons à nous-mêmes, à notre respiration,
pour puiser dans notre énergie de pleine conscience.
C'est vraiment important. Regardons autour de nous
pour trouver ces amis dans notre environnement.
Des amis non-humains qui nous aident à revenir en nous-mêmes,
nos cloches de pleine conscience nous rappelant de respirer.
En tant que pratiquants et monastiques, notre carrière
consiste à développer la vision profonde, la clarté d'esprit pour voir profondément,
non avec notre tête et notre intellect, mais avec nos yeux intérieurs.
Il y a une expression vietnamienne qui dit
[ en vietnamien]
" La sagesse est ma seule profession" car c'est
l'énergie de compréhension qui rend possible
le changement de paradigme dans notre esprit (montre sa tête)
C'est la vision profonde qui transforme la souffrance, transforme la situation.
A travers la pratique de la pleine conscience, nous
restons présents à nous-mêmes, nous ne nous perdons pas dans notre tête.
En restant présent, nous commençons à voir.
Cette vision amène un sentiment agréable, nous savons que c'est cela
car c'est profondément libérateur. C'est la vision profonde.
A la fin de la journée, notre pratique est de cultiver cette vision profonde
car c'est la vision profonde qui nous libère de n'importe quelle complication,
n'importe quelle souffrance, n'importe quelle limitation interne
que nous puissions avoir.
Ces trois énergies nous aident à nous éveiller et
contribuent également à l'éveil collectif de l'humanité.
Lorsque nous arrivons à générer ces trois énergies en nous,
elles se propagent et touchent le coeur et l'esprit des gens
créant cet éveil collectif de l'humanité.
Pour nous, lorsque nous pratiquons la pleine conscience,
la concentration et la vision profonde en Sangha,
même si nous sommes relativement peu nombreux
par rapport au nombre de personnes à l'extérieur,
nous sommes comme une poche de lumière qui se diffuse
et touche des vies, touche le coeur et l'esprit des gens partout.
La meilleure contribution que nous puissions offrir au monde,
à l'humanité, c'est notre pratique, notre propre éveil,
afin que l'éveil collectif soit possible pour le bien de
toute la planète, pour le bien de la Terre Mère et tout ce qu s'y trouve.
Merci beaucoup pour votre attention et écoute, également
pour votre engagement dans la pratique pour votre propre éveil,
pour votre guérison et votre transformation,
et aussi pour nous tous.
Merci.
[ cloche ]