UN BEAU JOUR
DU DÉBUT DU 21E SIÈCLE,
IL Y EUT UNE RÉUNION
D'ÊTRES HUMAINS SANS PRÉCÉDENT
100 QUESTIONS
112 PARTICIPANTS
11 200 VUES
UN CERCLE
Pour moi, la question
la plus importante aujourd'hui
est de savoir comment réussir
à nous regrouper afin de discuter.
Pas une ou deux personnes,
mais de voir s'il est possible,
pour nous tous sur cette planète,
de nous demander ce qui est important.
Pour moi, ce qui est important...
Déformez-vous la vérité
à propos du changement climatique?
Pourquoi l'Afrique est-elle
moins développée que l'Occident?
Quel est le juste équilibre
entre les valeurs juives
et les autres valeurs
dans une démocratie?
Pourquoi n'aiment-ils pas
les Américains?
Comment un individu se situe-t-il
par rapport au groupe au 21e siècle?
Cet endroit est très marqué
par l'histoire.
Sur cette place,
on a brûlé des livres
sur des sujets que certains
ne voulaient pas connaître.
C'est peut-être pourquoi nous sommes
sur la place August-Bebel à Berlin,
où des livres ont été brûlés.
Les pensées ont été brûlées.
La liberté de penser
a été brûlée ici.
LA TABLE DES VOIX LIBRES,
BEBELPLATZ, BERLIN
C'est superbe de voir tous ces visages
autour de cette table.
Nous avons une longue journée
devant nous, alors commençons.
Nous posons aujourd'hui 100 questions
et commençons à y répondre.
Elles ont été choisies parmi
des milliers envoyées du monde entier.
Nous les poserons
au cours des 9 prochaines heures...
Dans huit réunions de 45 minutes
pour parler de huit thèmes
d'importance mondiale.
-Chinois.
-D'ici. Je suis d'ici-même.
Avez-vous visité mon pays?
Non, malheureusement pas.
Nous sommes ensemble, unis,
pour célébrer nos différences
et rassembler
une multitude de points de vues.
Merci d'être ici avec nous,
à la Table des Voix Libres.
Question numéro 1.
Elle vient
d'une personne anonyme des USA.
"Quelle est aujourd'hui
la plus importante histoire
"non couverte par les médias?"
Vous pouvez commencer
à donner vos réponses.
Ce dont il faudrait parler
de nos jours
et dont nous ne parlons
absolument pas,
c'est le coût de la vie.
Le coût de la vie sur cette planète.
Nous allons de crise en crise
et nous ne rapportons
qu'une partie de l'histoire.
Quand les canons du combat se taisent,
nous oublions le pays
où l'histoire se déroulait,
cette région
qui a souffert d'un conflit,
et nous portons notre attention
sur une autre histoire.
Eh bien, moi, je commencerais
par le Darfour,
l'extermination de populations
juste parce qu'elles sont
d'une autre religion
ou d'une autre race.
Le monde ne s'intéresse pas à elles
parce qu'elles n'ont pas
de ressources, pas de pétrole...
Pour moi, l'histoire la moins couverte
aujourd'hui
est ce qui se cache
derrière le terrorisme mondial.
Nous n'avons aucune idée,
vraiment aucune idée,
de la vérité qui se cache derrière.
Qui est en vie? Qui est mort?
Qui la fait progresser?
Qui en sont les instigateurs?
Qui l'utilise en sa faveur
ou en faveur de son groupe?
Les enfants
qui ont été réduits à l'esclavage.
Le trafic des êtres humains.
Les millions de gens qui
traversent les frontières illégalement
à la recherche d'une vie meilleure.
Je pense que
l'histoire la moins racontée
est l'histoire
de la jeune fille qui est morte
de la malaria il y a dix minutes.
Elle est morte
totalement inutilement,
car les médicaments
qui auraient pu
la guérir de la malaria existent,
et ils sont abordables.
Mais elle n'a pas eu accès
à ces médicaments.
Elle est morte,
et à l'instant,
un autre enfant est mort.
Cette histoire n'est pas racontée.
Je ne crois pas
qu'il y ait aujourd'hui
une histoire plus importante
que d'autres qui ne soit pas racontée.
Il y a beaucoup d'histoires
non rapportées à travers le monde.
Les bonnes choses
qui arrivent dans le monde,
nous n'en entendons pas parler.
Il y a des choses si merveilleuses
qui se passent.
Mais on n'entend parler
que des mauvaises nouvelles:
la mort, la destruction, les guerres,
les assassinats,
les meurtres, les viols.
Les problèmes.
Si vous pressez un journal,
on dirait qu'il va saigner.
Merci.
Question numéro 12 de Judy Twedt,
24 ans, Denver, USA...
"Devrions-nous avoir le droit
de choisir où nous vivons?"
-Voilà une question intéressante.
-Je l'aime bien!
Nous sommes nés quelque part
sur la planète Terre, tout simplement.
Et si nous ne voulons pas rester là,
nous allons ailleurs.
Mais nous subissons alors
des discriminations.
Je suis arrivé il y a 2 jours,
et le 11, je dois repartir parce que
mon visa ne dure que quatre jours.
En tant que Colombien,
en tant que citoyen du monde,
je n'ai pas le droit
d'entrer dans ce paradis,
le paradis des pays développés,
pour plus de quatre jours.
Bien sûr que nous devrions pouvoir
choisir où nous voulons vivre.
En ce monde, l'argent peut bouger,
les biens peuvent bouger.
Pourquoi tant d'hystérie
à propos des gens qui bougent?
Par exemple,
je voulais aller à Dubaï,
mais avec mon passeport
"Convention de Genève 1951",
je n'en avais pas le droit.
La raison, m'ont-ils dit,
était que je n'appartiens
à aucun pays.
Tout le monde veut vivre
dans un endroit sans guerre,
vivre une existence harmonieuse.
Mais certains peuvent acheter cela
et d'autres non.
Certains peuvent réclamer ce droit
et d'autres ne sont pas
en mesure de le faire.
Oui, nous devrions tous avoir le droit
de vivre où nous voulons,
mais tout le monde devrait aussi
avoir les moyens de le faire.
Parfois, il faut se déplacer
pour nourrir sa famille.
Si on traverse des frontières et
qu'on n'est pas reconnu par un État,
est-on alors dans l'illégalité?
Je ne pense pas qu'en temps qu'humain,
on puisse
considérer quelqu'un comme illégal.
Les gens qui migrent le font surtout
parce qu'ils sont désespérés.
Ils prennent des risques énormes.
Voyez les gens
qui arrivent aux Îles Canaries.
Chaque semaine,
dans des bateaux de fortune,
ils arrivent sur la plage
par centaines.
Ces gens sont absolument désespérés.
Sinon ils ne seraient pas partis.
Ce n'est pas un choix équitable.
Ce n'est pas
choisir où on va vivre, ça.
On ne choisit pas de risquer
neuf chances sur dix de se noyer
ou d'être tué avant même d'arriver.
Ce n'est pas un choix, ça.
On peut aussi se demander
si nous devrions avoir le droit
de rester où nous sommes.
C'est une question très urgente
pour beaucoup de gens sur cette Terre.
Les Tibétains,
et moi-même en tant que Tibétaine,
nous n'avons pas ce droit.
Oui, nous pouvons vivre
dans notre pays,
mais nous ne pouvons pas
y faire ce que nous souhaitons.
Le jour où le droit
atteindra effectivement la possibilité
de donner ce droit sans restriction
à tous les hommes,
ce jour-là, l'humanité aura franchi
plus qu'une limite.
Elle aura atteint un degré d'évolution
tout à fait désirable
par toutes les cultures et nations.
C'est important
de pouvoir vivre où nous voulons.
Et pour chacun, je pense,
le nid est important.
Même les oiseaux
ont besoin de leur nid.
Les humains
ont besoin de leurs foyers.
Question 19,
de Claire Mackintosh,
25 ans, Brisbane, Australie...
"À quelles dignités de base
chacun devrait-il avoir droit,
"et pourquoi tant de gens
en sont-ils encore dépourvus?"
La dignité de base
est la dignité humaine,
la fierté, pouvoir porter
la tête haute et non basse
et n'avoir peur de rien!
Même si l'on habite
dans un village isolé
quelque part
dans un pays en voie de développement.
On doit pouvoir se tenir droit...
Nous laissons tant de gens
sans ces dignités
pour que d'autres
puissent faire ce qu'ils veulent.
Prendre des territoires.
Bombarder.
Prendre l'eau.
Contrôler les esprits.
"Tout pour nous-mêmes
et rien pour les autres."
Cela semble avoir été,
à toutes les époques du monde,
l'odieuse maxime
des maîtres du genre humain.
"Tout pour nous-mêmes
et rien pour les autres."
Adam Smith a dit cela,
Adam Smith, le père du capitalisme.
Il savait que c'était la tendance.
Tout pour nous-mêmes
et rien pour les autres!
Je pense que la Déclaration
universelle des droits de l'Homme
devrait être accessible
aux gens à travers le monde.
Nous ne devrions pas accepter
que quelqu'un soit privé
de ces droits humains de base,
le droit de l'Homme à vivre décemment,
à avoir accès à la nourriture,
à un abri et à l'éducation.
Il est inacceptable
que dans le monde d'aujourd'hui,
il y ait des enfants
qui meurent de faim.
Il est inacceptable
que dans le monde d'aujourd'hui,
il y ait des enfants
qui n'aient pas de toit.
Pour me préparer à cette question,
je suis allé sur Internet,
sur Wikipédia,
et j'ai relu
la Déclaration universelle
des droits de l'homme
des Nations unies.
Et j'ai pleuré.
J'ai pleuré. C'est tellement beau.
Inscrivons-la dans chaque passeport.
Mon père a été exterminé à l'âge
de 37 ans, ma mère au même âge.
Mes sœurs ont été
exterminées à 12 et 16 ans.
J'ai survécu,
et la vie m'est devenue précieuse.
Je suppose
qu'elle est aussi précieuse
pour chaque être humain
sur cette planète.
Et pourtant, elle est souvent volée
pour de mauvaises raisons...
Nous apprenons à nos enfants
que nos vies sont plus précieuses
que celles des autres,
des étrangers.
Les gens avec une peau différente,
les gens qui ont moins que nous,
les gens qui ne parlent pas
notre langue.
Les gens...
Les autres. Les autres personnes.
Ce qui se passe souvent,
c'est que ces personnes
sont perçues comme "elles"
et pas comme "nous",
et on consacre peu d'attention
ou d'intérêt
à leurs droits fondamentaux
et à leur dignité.
Il faut réfléchir à ce que
"nous" signifie dans cette question.
Qui sommes "nous" et qui sont "eux"?
Quand un bébé pleure,
vous ne pouvez pas distinguer
si c'est un garçon ou une fille,
de quelle nationalité il est,
quelle est la religion de sa mère.
C'est simplement une voix.
N'oubliez pas ceci.
C'est simplement un son.
Nous devons nous en souvenir.
Si les gens se voyaient vraiment
mutuellement comme des frères
et pouvaient imaginer que chacun
puisse être leur enfant ou parent,
ce serait différent,
si nous pouvions ouvrir si grand
nos cœurs.
Chacun peux obtenir
la dignité pour soi-même.
Mais d'abord,
chacun doit laisser derrière lui
l'oppression auto-imposée
de la politique, de l'idéologie,
de la religion
et de la limitation nationaliste.
Je viens...
Je viens de la jungle
où j'ai vécu la plus grande partie
de ma vie avec des tribus,
et où...
le concept de liberté
a une signification
bien plus importante qu'ici.
Je n'ai jamais connu d'êtres
plus libres qu'eux,
plus libres que ces peuples indigènes.
Non, jamais.
Croyez-vous que ce projet
peut faire bouger les choses?
J'en ai été convaincu
dès que les premiers murmures
ont commencé,
toutes ces voix confondues.
Cela m'a donné la chair de poule
et j'ai réalisé que tout ceci
sert à quelque chose.
Cela m'a rappelé un peu
"Les ailes du désir".
Il y a ces anges
qui entendent toutes ces voix.
Il y a tout le temps
cet espèce de murmure constant.
Il y avait soudain ce murmure ici,
mais il était réel.
Tous ces gens
pensaient vraiment tout haut.
As-tu vu Bianca?
Je crois qu'elle est là-bas.
La voilà.
Je crois
qu'elle est arrivée en retard.
Je peux vous demander une chose?
Ne la bougez pas
quand je parle car cela...
Si vous pouviez le faire avant
ou quand j'aurai arrêté de parler...
Si vous le faites quand je parle,
ma concentration...
Je le fais quand je reçois
les notes des autres...
Question 28 par Andrew,
22 ans, Francfort, Allemagne...
"Que ferons-nous si tous les Chinois
veulent une voiture?"
Allez-y.
Cette question est un peu raciste.
Pourquoi pas?
Tout le monde a besoin d'une voiture.
Pourquoi ne parler que des Chinois?
Allez en Amérique,
là-bas, chaque famille
a plus de 3 voitures.
Pourquoi les Chinois?
Tout le monde veut une voiture.
Beaucoup d'Italiens,
de Français et d'Allemands
n'ont pas de voiture
et en veulent une.
Et si tous les Indiens
voulaient une voiture?
Et si tous les Africains
voulaient une voiture?
Si tous les Chinois
voulaient avoir une voiture
et voulaient conduire
les plus puissantes,
les plus grosses et les plus rapides,
alors le ciel deviendrait tout noir.
Pas assez de routes,
beaucoup d'accidents,
pas assez de places de parking,
trop de pollution.
Et si tous les Chinois
voulaient une voiture?
Alors tous les Allemands
devraient travailler
dans l'industrie automobile,
produire des voitures pour les Chinois
jusqu'à ce qu'ils soient exténués.
C'est impossible.
La voiture, aujourd'hui,
dans les pays riches,
utilise 2-3% de l'énergie
dans son réservoir
pour mettre le chauffeur en mouvement.
Le reste se perd dans le déplacement
du poids du châssis et du moteur,
dans la friction et la chaleur.
Nous avons créé
un tas de véhicules sophistiqués
et très mal conçus
juste pour déplacer
une personne d'un endroit à un autre.
Le prix du pétrole continuera
sa courbe ascendante.
Et le chaos économique en Occident
ou, pour le moins, la triste et
inévitable prise de conscience du fait
qu'il faut faire quelque chose
contre la surconsommation
de carburants fossiles
aux États-Unis et
dans les autres pays occidentaux,
aura un impact
sur la conscience des gens.
La Chine, pendant longtemps,
était une nation de bicyclettes.
C'est encourageant que
les fabricants automobiles chinois
considèrent l'impact écologique
et s'efforcent de développer
des voitures électriques.
La Chine a une énorme opportunité
et une énorme responsabilité.
Elle doit s'industrialiser
d'une manière favorable à son peuple,
à son environnement
et au monde.
Il est clair que cette question
concerne moins le peuple chinois
qu'une métaphore pour une situation
qui n'est pas durable.
On ne peut pas exiger d'eux ce qu'on
n'est pas prêt à faire soi-même.
Nous devons arrêter
de répéter les mêmes erreurs,
de continuer à vivre ainsi,
de vivre nos vies de manière
aussi irrationnelle et irresponsable.
Le problème n'est pas: "Combien
de gens veulent une voiture?"
C'est que la porte
ouvrant sur les désirs humains
est ouverte en permanence.
Comment pouvons-nous
refermer cette porte
après l'avoir ouverte à nos désirs
possessifs et insatiables?
-Tout va bien?
-Bien. Bien.
-Comment ça va?
-Ça va bien. Un petit peu fatigué.
-Hé! Oh la la!
-C'est un peu trop?
Oui!
C'est tellement cool d'être ici
et de faire ça.
Vraiment?
C'est ici que les Nazis
ont brûlé les livres.
Oh, je comprends.
Cette pile de livres est là pour cela.
Mon Dieu, je n'avais pas réalisé ça.
Willem. Salut. Combien de questions
reste-t-il maintenant?
-Il y en a eu tant déjà.
-Tu veux savoir?
Je parle...
Je parle tellement
à propos de tous les problèmes.
Je mets le feu partout!
Je me débrouille bien?
Question 33, de l'auteur new-yorkaise
Siri Hustvedt,
qui demande...
Je suis très curieuse de savoir,
de comprendre
comment
la culture de consommation influence
les personnalités,
les manières de vivre,
la manière de penser des gens,
intérieurement,
dans une culture donnée...
comment cela devient
une partie de nous-mêmes,
et ce que cela signifie
d'être capable de résister
à cette culture verbale et visuelle...
"...qui me semble toujours réduire
"et simplifier la réalité
en quelque chose
"qui peut facilement
être acheté et vendu."
Je pense...
La culture de consommation...
Elle sert à maintenir
un désir dans la société,
dans la communauté,
pour qu'il y ait toujours
quelque chose de nouveau, de mieux...
L'Homme n'a besoin de rien.
Il n'a besoin que de lui-même.
Il a besoin d'amour.
Il y a assez de cafetières au monde.
Assez de gadgets qui nous entourent.
Assez de chaises!
Utilisons-en une
parmi les centaines qu'il y a
et employons notre énergie
supplémentaire à développer
des choses vraiment importantes.
Tout cela contribue
à une culture de la prostitution.
Nos valeurs ont été prostituées
et l'humanité elle-même est juste
une grosse machine à prostitution.
Nous avons créé des monstres.
Des monstres du développement agraire.
Les vaches de McDonald's sont tuées
sans cérémonie à l'abattage.
Personne n'honore ni ne remercie
l'animal de nous nourrir.
Sans cérémonie, la nourriture
que nous mangeons devient mauvaise.
Et vous savez quoi?
Les gens qui mangent chez McDonald's
tombent malade.
Qu'attendiez-vous?
Il n'y a pas de cérémonie!
Les gens les plus puissants
de la planète
sont ceux qui savent le mieux
toucher nos esprits.
Ceux qui savent influencer
le comportement humain
et les mouvements sociaux,
et la manière dont les sociétés
se perçoivent elles-mêmes,
la manière de marcher, de parler,
ce qu'on mange, boit etc.
C'est une question économique.
C'est un modèle qui nous détruit.
C'est un modèle qui nous consume.
Ce qu'il faudrait vraiment considérer,
c'est le libre marché lui même,
Il faut voir comment nous pouvons
vraiment introduire
les aspects éthiques.
La richesse pour partager,
pour prendre soin,
et pour vivre heureux
avec soi-même et les autres.
Et la plus profonde, la meilleure
richesse est d'aider les autres.
Question 37,
de Tom Henze, 30 ans,
Berlin, Allemagne.
"Notre richesse dépend-elle
de la pauvreté du tiers monde?"
L'expression "tiers monde"
est réellement arrogante.
Ce n'est pas un tiers monde,
c'est aussi un monde
qui s'est développé différemment
ou qui s'est
un peu moins développé.
Mais ce n'est pas le tiers monde.
Qui serait alors le premier monde?
Quelle est la définition
du tiers monde?
Y a-t-il un premier,
deuxième et troisième monde?
Pas vraiment.
Il y a un seul monde...
...qui ne va pas très bien.
Les humains le déglinguent.
Si notre richesse dépend
de la pauvreté du tiers monde,
alors nous faisons face
à un problème.
Ils ont commencé par prendre l'or.
L'or n'avait pas la même valeur
pour les indigènes
et pour les capitalistes.
L'Afrique a été
le berceau de l'humanité.
Je veux être très claire
et dire que l'Afrique
sera aussi le tombeau du capitalisme.
L'Afrique a été pillée...
Afrique, pauvre Afrique!
Il est impossible
de parler de l'Afrique sans sentir...
sans sentir son cœur vibrer.
Ceux qui sont bien nourris
ne comprennent jamais
ce que c'est que la faim.
Un chef nigérian a dit: "Si vous ne
partagez pas vos richesses avec nous,
nous partagerons
notre pauvreté avec vous."
Pour une paix globale,
il faut une distribution équitable.
Nous devons aussi comprendre
que toutes les ressources
sont partagées par tous
et qu'elles sont d'abord destinées
aux gens dans le besoin.
La propriété devrait être régie
par le besoin.
Elle existe par le besoin. Si j'ai
besoin d'un verre d'eau, il est à moi
de par la loi de la nécessité.
"Équitable" n'est pas un mot qu'on a
l'habitude d'entendre en économie.
Nous devons établir le rapprochement
entre la pauvreté des gens,
et la richesse de la terre,
et observer
où va cette richesse.
Je crois que le propos
de la mondialisation est en fait
de former une famille mondiale,
de quitter le mode de compétition
puérile et hostile
et d'aller vers un mode de coopération
plus mature.
C'est arrivé à beaucoup d'espèces
au cours de l'évolution
et c'est maintenant à nous,
aux humains, de le faire.
C'est très simple. Il y a l'option
de rejoindre la générosité du divin,
qui est le pouvoir de donner.
Toute vie nous est donnée.
Ceux qui donnent sont pardonnés.
Si votre vie est centrée
autour de l'idée de recevoir,
vous ferez partie
de la culture de l'oubli.
Nous avons le choix: faire partie
du "recevoir" et être oubliés,
ou être "pour donner"
et obtenir le pardon.
J'adore!
C'est génial.
-Il l'a dit pour moi. Mon voisin.
-Répète. Répète.
Peux-tu venir t'asseoir
à ma place et le dire pour moi?
J'aimerais bien que nous ayons
plus d'interaction dans ce processus.
Partager me donne de l'énergie.
Mon cerveau ne peut pas...
Te parler, à toi...
Te parler!
-Bonjour! Comment vas-tu?
-Bonjour!
Tu t'amuses, chéri?
-Tu t'amuses?
-Oui.
Parce que tu es si intelligent!
Tu es un vrai génie.
Les réponses te viennent
si naturellement.
Je ne sais pas, je ne sais pas!
Nous faisons partie d'une expérience.
Il s'agit de nous, pas des questions.
Vas-y.
Merci.
Pendant que vous donniez
vos réponses à la dernière question,
je marchais à travers le cercle
et je pouvais voir vos visages,
et entendre vos voix,
voir vos expressions.
C'était profondément émouvant
pour moi de voir
tout ce que j'ai vu
pendant que je traversais le cercle.
C'est un groupe si varié
que nous avons ici.
Nous sommes nos propres Nations unies!
J'ai vu des gens d'Afrique,
d'Asie, d'Australie,
d'Europe et des Amériques.
C'est beau que nous soyons tous
réunis ici, à investir dans le futur.
Question 41
d'Adrienn Meszaros, 30 ans,
Budapest, Hongrie.
"Y a-t-il une version moderne
du colonialisme?"
Oui.
Oui, il y a une version moderne
du colonialisme, et elle a un nom.
Elle s'appelle la dette.
Elle est suivie par les mesures
d'ajustement et de restructuration
imposées par la Banque mondiale
et le Fonds monétaire international.
Une grande part de l'argent qui va
aux pays en voie de développement
est en fait utilisée pour contrôler
la souveraineté de nos gouvernements,
de nos peuples...
La BCE et le FMI arrivent et disent:
"Si vous voulez rembourser vos dettes,
et vous le devez,
alors il faudra largement augmenter
vos taux d'intérêts."
Ce qui rend plus difficile
aux entreprises
d'emprunter et d'employer des gens.
Il faut tout privatiser,
ce qui permet aux compagnies
étrangères et à l’élite locale
d'acheter toutes les entreprises
autrefois publiques.
Les États-Unis
se sont construits seuls,
sur l'extermination
d'un peuple entier.
L'Europe s'est construite
en extirpant les ressources du Congo,
en extirpant l'or
et les diamants sud-africains.
Les esclaves servaient
à exploiter les matières premières.
Aujourd'hui, il s'agit du pétrole,
des diamants,
de tous les minéraux
et matières premières.
Les pays...
Les pays d'Amérique latine
continuent de souffrir d'exploitation,
l'exploitation de leurs ressources.
Toutes ces politiques
ont été très bénéfiques
à une minuscule minorité des gens
de ces pays.
Comme des vampires.
Ce sont des vampires!
Ils utilisent l'énergie,
la force et la vie des autres
pour leur propre
prospérité économique.
C'est du colonialisme économique
basé sur la globalisation,
mais sa structure est presque la même
que ce qu'elle était
il y a quatre ou cinq siècles.
C'est mieux que le colonialisme
parce qu'il n'y a pas besoin d'armée.
Il n'y a pas besoin d'administration.
Cela ne vous coûte rien
en tant qu'intervenant,
l'État, les autorités...
Nous sommes les enfants d'un monde
qui a suffisamment pour tous.
Mais tant sont affamés
pendant que peu sont rassasiés.
L'un mangera, l'autre souffrira.
Ça a toujours été comme cela.
Les pauvres doivent le rester pour
que les riches puissent être riches.
C'est un système vraiment idéal
parce qu'il n'est pas visible.
Le colonialisme, lui, est visible.
Les gens pensent que c'est pourri.
On en a une représentation.
Mais la dette est invisible.
Cela marche aussi bien.
C'est même plus efficace.
En temps qu'Américaine, je n'aime pas
être assise ici et en parler,
mais il s'agit des bas-fonds
du vrai monde dans lequel nous vivons.
C'est très réel.
Cela a créé tant de misère.
Nous devons savoir
ce qui se passe dans notre monde
pour pouvoir le changer.
Il nous faut des formes de vie
démocratiques
et des organisations
qui peuvent passer outre
toutes ces formes
d'asservissement impérial et colonial.
Voilà la grande question
du 21e siècle.
Question 45,
de Katharina, 24 ans, Allemagne.
"Pourquoi croyons-nous plus
en la nationalité qu'en l'humanité?"
C'est par le conditionnement
des esprits
que nous sommes formés, formés,
tout le temps formés,
que nous faisons partie
d'une identité nationale.
C'est à cela qu'on le reconnaît.
Et dans une nation, cela se divise
en identités de plus en plus petites.
Et nous avons tous peur.
On nous a mis dans un cadre
pour nous protéger.
Nous nous sentons tellement peu
en sécurité
que nous ignorons qui est avec nous
et qui est contre nous
et cela a détruit l'humanité.
Laissez-moi vous donner un exemple.
Aujourd'hui, en Irak,
mon pays,
la plupart des gens s'accrochent
et font confiance
seulement à leur famille
ou à leurs voisins
ou d'autres venant de la même ville.
Avant, nous ne demandions pas
qui une personne était,
d'où elle venait,
de quelle ville,
de quelle tribu ou famille.
Nous étions aimables, c'est tout.
C'est la sécurité,
la sécurité psychologique,
qui rend les gens capables
de sentir une extension de leur ego
et de respecter la différence.
C'est quand les gens se sentent
effrayés, apeurés, isolés,
que l'intolérance grandit.
De nos jours, dans les États-nations,
les gens sont manipulés
par les médias de masse
pour apprendre à haïr l'autre
qu'ils n'ont jamais rencontré.
Nous habitons un monde qui
nous a conditionnés à être tribaux,
nativistes,
et nationalistes.
Bien sûr,
il est important de comprendre
que le nationalisme,
c'est du fanatisme.
Je crois qu'en chacun de nous,
il y a un dictateur raciste.
J'en suis persuadé.
Parce que pour nous, la famille
est plus proche que le clan,
le clan est plus proche que la tribu,
la tribu est plus proche
que la nation,
la nation est plus proche
que l'humanité.
Je ne crois pas
au concept de nationalité
et de plus en plus d'entre nous,
au 21e siècle,
enfants d'un monde d'opportunités,
d'une génération future peut-être,
vivent dans les couloirs
entre les nations,
entre les cultures et les catégories,
loin des définitions traditionnelles.
Nous ne sommes pas
affiliés aux nations
ou aux ordres traditionnels,
cela va au-delà.
Je crois que,
jusqu'à un certain point,
le concept de nationalité
commence a s'éroder
et que nous devenons une sorte
de peuple vraiment transnational.
Parfois, le pire ennemi
est notre propre perception.
Merci.
Question 48, de Glen,
Le Cap, Afrique du Sud.
"Comment empêcher nos gouvernements
de faire la guerre?"
Je suis originaire d'un pays
où il n'y a jamais eu la guerre,
donc je ne m'y connais pas en guerre,
mais je connais la souffrance
que vous avez endurée.
Je viens d'un pays pacifique
qui n'a connu que la paix,
où personne n'a peur
qu'on lui tire dessus,
où personne ne vous prend pour cible,
où personne ne se bat pour les terres.
C'est nous qui partons en guerre:
vous, moi, nous,
pas les gouvernements.
Les gouvernements
nous envoient en guerre.
C'est nous qui payons le prix,
et le prix que nous payons
n'est pas seulement physique.
Le prix que nous payons
est psychologique.
Nous perdons nos principes moraux.
Nous nous perdons.
C'est vraiment une honte.
Les grandes puissances
devraient avoir honte
de tuer ainsi la civilisation.
Je suis une survivante
de la guerre en Bosnie,
et pendant trois ans et demi
de mon enfance,
des millions de bombes
ont explosé dans ma ville.
Entendre une bombe exploser
est une expérience
qui ne peut être expliquée ou décrite,
parce que vous le sentez
dans votre corps.
Je me souviens de
la réaction de mon corps
à un tel vacarme
et à une telle destruction.
Mon cœur faisait un bond
à chaque fois, des millions de fois,
et parfois, je sentais
que mon cœur ne pouvait plus tenir,
qu'il allait exploser
en mille morceaux.
Les humains ne sont que
des dommages collatéraux.
On ne parle ni de chiffres,
ni de vies détruites,
ni de familles détruites.
Juste de dommages collatéraux.
C'est étourdissant.
On est trop loin
pour voir les visages.
La politique a perdu contact
avec la réalité.
La guerre n'est plus
qu'une question d'argent.
Je ne comprends pas
pourquoi les puissances mondiales
continuent à dépenser autant
pour la mort.
Nous avons perdu
notre sens des responsabilités
envers les actes
de notre gouvernement.
Nous nous perdons
dans notre impuissance,
On croit pouvoir tout changer,
on sort défiler dans les rues,
et quand ça ne marche pas,
on rentre chez soi,
on reprend une vie normale.
Mais le cauchemar
qui nous a fait sortir dans les rues
est toujours là,
toujours aussi impensable.
Il n'est pas devenu moins terrible
parce qu'il n'y a personne
dans la rue.
Comment arrêter le gouvernement?
Une question difficile.
À mon avis, le seul moyen
serait de le renverser
par une révolution.
Bien sûr, de nos jours,
la notion de révolution
est un archaïsme.
On ne pense plus en ces termes.
Mais c'est la seule façon.
Le plus bel acte de protestation,
ce que devraient faire
toutes les femmes du monde,
c'est interdire à leurs enfants
de devenir soldats,
de devenir des tueurs.
Je viens d'une région
où les gens se haïssent
et s'entretuent,
comme si nous n'étions plus
que des bêtes
et pas des êtres humains.
Il y a eu de terribles catastrophes,
des forces de destruction massive
déployées en un instant.
Les gouvernements responsables
doivent êtres destitués.
Les chefs d'État
qui en ont donné l'ordre
doivent être poursuivis en justice.
C'était la mode
ces vingt dernières années.
Il y a eu le Général Pinochet,
et une kyrielle d'autres
dont les actes ont causé
des génocides,
des disparitions, des morts.
Il faut les traîner devant
la Cour internationale de justice.
Le monde que nous bâtissons
doit être un monde
où chaque chef d'État
a des comptes à rendre
et sait qu'il sera jugé
pour ses actes.
C'est ce que je ressens
en tant qu'être humain.
Qu'est-ce que la guerre aujourd'hui?
Nous nous entretuons.
Il y a un nombre incroyable
de gens
qui voient leur paix disparaître
à cause de ça.
Question 56, de Moise Marabout,
23 ans,
Agadez, Niger.
"Pourquoi la paix ne règne-t-elle
toujours pas au Moyen Orient?"
Cette question,
c'est une question qui me tient
à cœur en tant qu'Israélienne.
Elle me tient beaucoup à cœur.
Tout ce que je peux dire,
c'est ce que je constate.
Il n'y a pas de paix au Moyen Orient
à cause de l'orgueil d'Israël.
Tant que justice ne sera pas faite,
il n'y aura pas de paix.
La paix n'est pas
une trêve entre les conflits.
C'est un état durable
qu'on recherche sa vie durant.
La seule paix
qui existe de nos jours
est une fausse paix,
une paix basée
sur une absence de confiance.
C'est le pétrole.
À mon avis, la raison principale
c'est qu'il y a des fanatiques
dans les deux camps.
Il faut bien le reconnaître:
notre peuple porte en lui
une profonde angoisse.
Nous devrions essayer
de nous aider mutuellement,
faire preuve de compassion,
d'amour et de pardon.
Nous devrions pouvoir parler
franchement, les yeux dans les yeux.
Au lieu de ça, nous nous retranchons
derrière un prétendu bon droit.
Mais c'est un leurre.
Nous croyons que notre histoire
nous donne tous les droits.
Je crois que les Palestiniens
et les Israéliens
aimeraient pouvoir coexister.
Toute la dispute autour du
"J'étais là en premier",
tout ça ne rime à rien.
Nous sommes tous des visiteurs
sur cette terre,
des étrangers de passage
sur un sol qui n'est pas le nôtre.
Un jour, les Palestiniens
et les Israéliens vivront égaux,
dans le respect et la solidarité.
Le monde entier
sentira l'onde de choc.
Ce sera la fin
de cette opposition idiote
mise en place par l'État
entre la culture occidentale
et la culture musulmane.
Ce sont des foutaises!
Israël et la Palestine
peuvent prouver
que la plus belle culture
est celle qu'on crée ensemble.
Je sais que ça semble idéaliste.
Dans mon pays, dans ma communauté,
il y a un proverbe.
Cela signifie:
"Quand deux taureaux s'affrontent,
c'est généralement
l'herbe qui souffre."
Question 61, de Wolfgang Jost,
23 ans,
Berlin, Allemagne.
"Pourquoi une bombe atomique iranienne
serait-elle plus dangereuse
qu'une bombe américaine,
israélienne ou française?"
Ne posons pas cette question
en Amérique, en France ou en Israël.
Il faudrait plutôt la poser
en Algérie ou en Irak,
au Liban ou en Palestine...
Ou même au Japon!
7 août 1945:
Les USA larguent une bombe
sur Hiroshima.
Il y a eu des centaines de milliers
de victimes, de jeunes enfants.
Des civils.
L'hécatombe s'est poursuivie pendant
des années
à cause des retombées nucléaires.
Qui a employé la bombe, au juste?
Jusque-là, les USA sont les seuls.
L'Iran a fait la promesse
de détruire Israël.
Si l'Iran avait la bombe atomique,
ils tiendraient sans aucun doute
leur promesse.
Israël?
Les bombes d'Israël?
D'où viennent-elles?
C'est nous qui les fabriquons.
Nous les "vendons" à Israël.
Il faut détruire les bombes
américaines, israéliennes, françaises.
La France et les USA
sont dans l'obligation de le faire
à cause du traité de non-prolifération
de l'arme nucléaire.
Israël a un intérêt sécuritaire
à ce que ses conflits soient résolus
pacifiquement.
Parce que si certains pays ont
la bombe, d'autres pays la voudront
et ils finiront par l'avoir.
Tant qu'il y aura des armes
nucléaires, on les utilisera.
Par choix ou par accident.
Dans tous les cas,
ce sera un désastre.
Il faut les abolir universellement.
Pourquoi nous faut-il
une bombe atomique?
Si on pouvait tout reprendre du début,
personne ne dirait que la bombe
atomique était une bonne idée.
C'est fou.
Qui serions-nous
si nous ne vivions pas
dans l'ombre de la bombe atomique?
Je pense que nous serions
des gens très différents.
Vivrions-nous
avec cette peur constante,
une peur
qu'il est très facile de manipuler?
Tolérerions-nous
le niveau de violence actuel?
Je ne crois pas.
Je crois que nous aurions trouvé
des solutions formidables
pour résoudre pacifiquement
les conflits.
Je pense que notre identité elle-même,
au 21e siècle,
a été profondément influencée
par les progrès technologiques,
en particulier ceux de l'armement.
Je ne crois pas
qu'on appréhende pleinement
le mal que ça a causé à l'humanité,
ce que lancer la première bombe
a fait aux Américains.
À mon avis, cela a déterminé
beaucoup de choses,
comme le niveau de violence
de notre nature,
le nombre des dépressions,
le nombre d'addictions,
l'indifférence et le déni.
Oui, je pense que le monde
serait très diffèrent.
Sûrement plus attentionné et généreux,
plus sage et compatissant.
Question 62,
de l'écrivaine et activiste
Arundhati Roy.
"Entre résistance non violente et
lutte armée, quelle voie choisir?
"Qu'est ce qui est efficace?
"Quel est le bon choix?
"Ou bien faut-il privilégier
la biodiversité des résistances?"
Arundhati, si tu pouvais être ici,
entendre cette rumeur,
voir tous ces visages...
J'aime l'expression
"biodiversité des résistances".
C'est une excellente question
et je ne suis pas sûr
que nous puissions y répondre.
J'aimerais pouvoir dire que je suis
pour une résistance non violente.
J'aimerais que ça soit suffisant.
Mais ce n'est pas à nous de dire
aux opprimés comment résister.
Nous avons besoin de formes
de résistance variées.
La lutte armée doit rester
un ultime recours.
Il faut rester très prudent avec ça.
C'est une chose
dont on doit toujours se méfier.
Il y a cependant des cas
où la lutte armée
est une nécessité.
Il nous faut déployer tous
les types de résistance non violente,
comprendre la non-violence
comme quelque chose d'actif,
quelque chose
de vivant et de mobile,
une chose qui exige de nous
un sacrifice et une souffrance,
qui nous permet
de toucher au meilleur de nous-mêmes
et au meilleur des autres.
Partout où la lutte pour le changement
a été couronnée de succès,
on a utilisé ce que vous appelez
une "biodiversité" de tactiques
allant de la résistance non violente
au lobbying politique,
aux discours,
et à la lutte armée.
Une lutte armée légitime,
obéissant aux principes
fixés par l'ANC et Che Guevara
pour distinguer d'une part
la violence terroriste,
une violence gratuite
avec des morts inutiles,
et d'autre part la lutte armée,
qui a pour vocation de mobiliser
et de protéger une majorité oppressée.
Quand je prends une décision
en tant qu'organisatrice,
quel que soit le domaine,
je me demande
si je pourrais vivre
avec les conséquences.
Quand le changement est en marche,
il affecte tout le monde,
sans exception.
Il y a toujours des victimes
du changement.
Posez-vous la question:
combien suis-je prêt à donner?
À quel point êtes-vous convaincu
de votre objectif?
Ensuite, il ne reste
qu'à choisir son arme.
Ça peut être un stylo,
ça peut être un fusil,
ça peut être un appareil photo,
du papier, un couteau...
Ça peut être votre vie.
Je pense qu'on peut faire beaucoup
avec la résistance non violente.
Mais y a-t-il des cas
où la lutte armée est juste?
Les révolutions sont-elles justes?
Je crois que c'est une erreur
de se concentrer sur la résistance.
Il n'y a pas que la résistance.
Ce qu'il faut, c'est créer
quelque chose d'attrayant,
un nouveau paradigme
qui donne envie aux gens.
Si la beauté de chacun
pouvait fleurir...
Imaginez!
Si la beauté de chacun de nous ici
fleurissait!
Oui, Arundhati, nous avons besoin
de cette biodiversité sur la terre.
C'est la langue universelle,
la culture universelle,
la spiritualité universelle.
Ce que vous voyez ici autour de moi,
c'est un cercle représentant
la communauté mondiale.
Vous voyez qu'elle regorge
de diversité.
Une diversité de pensées,
d'idées, de concepts.
Est-ce que quelqu'un nous écoute?
Une autre fois, alors?
Ça va sûrement être envoyé
dans le monde entier,
comme on lance un disque.
Super.
C'est bon, ça va? Génial!
Il faudrait pouvoir
débrancher son cerveau
pour pouvoir
mieux ressentir les choses.
Vous sentez
ce qui ce passe autour de vous?
Ou continuez-vous à penser?
Regarde la caméra!
Hé, les gars,
si vous me filmez
en train de dire un truc bien,
vous le gardez
et vous effacez le reste.
Vous êtes allé au centre.
Comment était-ce?
C'était très bien.
C'est fantastique:
il n'y a qu'à cliquer
et on peut suivre toutes les caméras.
Question 75,
de Sara Francis,
35 ans, Dublin, Irlande.
"Qu'est-ce que le courage
aujourd'hui?"
Le courage est une qualité
que j'apprécie énormément.
Je m'incline devant les gens
qui ont du courage.
Le courage vous donne la force
de vivre votre vie au quotidien.
Le courage, c'est quelque chose
qui vous élève pas à pas.
Il faut du courage pour être humain,
pour "être" tout court.
Être seul, c'est courageux.
Hermétique, totalement neutre.
Douter de soi-même, c'est du courage.
Le courage a tellement de visages.
Il y a le courage de Aung San Suu Kyi,
qui est forcée au silence
dans sa propre maison.
Il y a le courage des étudiants
de la place Tian'anmen.
Nous risquons nos vies
de manières différentes.
Je suis mal placée pour en parler.
Je n'ai jamais été
véritablement en danger
comme l'ont été
tant de gens présents ici.
Pour parler simplement,
je suis prêt à mourir.
J'en ai le courage
et j'en prendrai le risque
s'il s'agit de défendre
mes convictions.
Nous nous trouvons aujourd'hui
au milieu de la place
où l'épisode du nazisme
s'est emparé de ce beau pays
qu'est l'Allemagne
pour dénaturer les lois et la justice
de la façon la plus horrible qui soit.
Pensez au courage de ces gens
qui ont violé les lois de l'État
pour obéir à la loi universelle,
celle du respect de la vie humaine.
Les camps de travail chinois
ressemblent beaucoup
aux goulags soviétiques et
aux camps de concentration allemands.
Près de 40 ou 50 millions de personnes
y ont perdu la vie.
J'y suis resté pendant 19 ans
avant d'arriver en Amérique.
Je ne voulais pas en parler,
mais j'ai fini par le faire
parce que nous n'avons qu'une vie.
Que serait devenue l'Argentine
sans le courage
des mères de la Plaza de Mayo
qui s'élevèrent
contre la dictature et le terrorisme
des généraux Videla,
Massera et Agosti,
responsables de la "disparition"
de milliers de gens jetés à la mer?
Que serions-nous devenus
sans la leçon de courage
de ces mères
qui se regroupaient chaque jour
devant la Casa de Gobierno
avec les photos
de leurs enfants disparus?
Le courage, c'est avoir conscience
que les autorités
ne sont pas invincibles,
comme l'ont montré
les peuples du monde
qui, mus par le courage
et l'indignation,
ont pu expulser des investisseurs
étrangers de leur pays,
ou sont parvenus
à renverser des gouvernements.
Le courage, c'est avant toute chose
regarder le futur en face,
ne pas se détourner
quand on est confronté à l'inconnu,
et croire que
si on fait des sacrifices,
si on souffre,
si on prend des risques
et qu'on accepte d'être vulnérable,
alors on peut encore
changer les choses.
Ce qu'on devrait garder à l'esprit
pour se motiver et se radicaliser,
c'est que nous ne risquons pas
nos vies,
juste parfois quelques ennuis,
un peu d'ostracisme,
un peu de notre bien-être.
Le courage, ça n'est pas seulement
changer le monde.
C'est aussi s'assurer que le monde
d'aujourd'hui ne me change pas.
Question 74, de Nancy Clemons,
57 ans,
Cameron, Missouri, USA.
"Que faire pour lutter
contre le réchauffement climatique?"
Vous pouvez formuler vos réponses.
C'est une vaste question!
Les générations futures
ne pourront pas comprendre
notre délire destructeur.
Vous et moi ne pouvons rien faire
pour l'arrêter.
On n'empêchera pas la glace
de continuer à fondre.
La seule question
est de savoir qui survivra.
Et la vie qu'ils auront vaudra-t-elle
la peine d'être vécue?
Nous savons déjà
que beaucoup périront.
Un grand nombre d'autres
survivront de justesse.
Ils seront peu à avoir
une vie digne de ce nom.
Je prie sans cesse
le Tout-Puissant
pour que nous ayons une vie
qui vaille la peine d'être vécue.
Car quoi que nous fassions
aujourd'hui,
il n'y a pas de retour en arrière
possible.
La glace continuera de fondre
jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus.
En fait, on ne peut plus arrêter
le réchauffement climatique.
En tant que biologiste évolutionniste,
je sais qu'on ne peut rien faire.
Ceci dit,
on peut ralentir le processus.
Le réchauffement climatique,
ce n'est pas une question de science,
mais d'expérience.
La science nous donne les faits,
les données.
Elle peut nous pousser à agir.
Mais notre décision viendra du cœur
et non de la tête.
Nous faisons tous partie du problème,
nous devrions donc tous
contribuer à la solution.
Je pourrais aider
en arrêtant de conduire.
Passer aux biocarburants
ou utiliser massivement
les énergies solaire et éolienne
ne suffirait probablement pas
à soutenir un système industriel
dans sa dimension actuelle.
La solution est d'utiliser
moins d'énergie.
De nombreuses communautés
commencent à adopter ces mesures.
C'est ce qu'on appelle
le "power down".
Ces communautés sont en train
d'examiner divers projets
visant à recentrer leur économie.
Elles savent que si le prix du pétrole
s'envole ou s'il y a pénurie,
les étagères des supermarchés
resteront vides.
Elles ne pourront plus se chauffer
ni voyager.
Il nous faut apprendre à contrôler
notre recherche perpétuelle
du bas prix.
Ce que nous pouvons faire
au niveau mondial,
c'est faire honte aux pollueurs,
les ridiculiser.
Il n'y aura pas d'état d'urgence.
Cela fait des milliers d'années
que nous sommes en état d'urgence.
Nous nous mentons à nous-mêmes
quand nous déclarons
que les responsables de ces problèmes
sont les nations, les gouvernements,
les religions ou les races.
Le problème se trouve
dans la conscience de chacun.
Je ne crois pas
dans le genre humain, non.
Je suis gêné
d'appartenir à cette race.
En même temps, elle me fascine.
La belle et la bête.
Question 83,
du photographe Sebastião Salgado,
originaire d'Aimorés,
Minas Gerais, Brésil.
"Avons-nous assez de sensibilité
pour voir la planète
de façon à ressentir
notre appartenance à la nature?"
Nous commençons tous à percevoir
plus clairement les dégâts.
Ils sont à nos portes.
Nous sentons le climat changer:
sécheresse, inondations,
orages, canicules...
L'air que nous respirons est vicié.
Nous souffrons d'allergies.
Notre nourriture n'a plus de goût.
Nous voyons la forêt mourir,
les animaux et les plantes
sont menacés et disparaissent.
De plus en plus d'entre nous
comprennent
que la planète ne nous appartient pas.
C'est nous qui appartenons
à la Terre.
Depuis le 20e siècle,
depuis la victoire de l'Homme
sur la gravité
et ses premiers pas
dans l'espace,
nous avons des photos,
de superbes images de notre planète,
ce petit globe bleu
flottant dans l'univers.
Devant ces photos,
on deviendrait presque sentimental.
On se dit: je vis sur cette planète,
j'en fais partie.
Sortez une nuit vous allonger
au milieu d'un champ
pour regarder les étoiles,
là en bas.
Imaginez que la pesanteur
vous tient collé en dessous.
C'est peut-être le cas, non?
Si les enfants aiment autant
les animaux,
c'est parce que nous avons tous
évolué ensemble.
Nous avons vécu près de la nature
pendant presque toute notre évolution.
La vie moderne
n'est qu'une parenthèse.
Nous nous sommes coupés
de la terre, des autres animaux,
coupés les uns des autres.
C'est arrivé parce que nous nous
sommes coupés de nous-mêmes,
de nos cœurs et de nos corps.
La nature fabrique les matériaux
les plus sophistiqués de la planète
à partir d'hydrates de carbone.
Nous aussi pouvons apprendre
à le faire.
Mais nous nous croyons
supérieurs à la nature,
donc nous ne la regardons pas.
Cela fait 4,5 billions d’années
d’expérience et de technologies.
Prenez un nid de guêpes:
c'est un bâtiment entier
suspendu à un fil,
fait de matériaux si légers
qu'il peut supporter
300 fois son propre poids
en habitants.
Pouvons-nous apprendre
à construire de tels bâtiments?
Saurons-nous un jour
bâtir des gratte-ciels
en construisant à la base
pour pousser vers le haut,
à l'exemple du roseau?
Il y a tant à apprendre
de la nature.
C'est de notre propre initiative,
et par nos efforts personnels
que nous atteindrons
l'équilibre avec la nature
et que nous ferons
partie intégrante avec elle.
C'est alors que nous ressentirons
l'éternité,
la perfection et l'harmonie
qui sont partout dans la nature.
Partout, excepté dans la nôtre.
Ce que nous mangeons,
ce que nous portons,
nos maisons, nos possessions:
tout provient de la terre.
Apprendre à exploiter cette terre
de façon durable
n'est ni un rêve ni une utopie.
Le seul obstacle qui se dresse
entre nous et cette possibilité,
c'est l'idée que c'est impossible,
l'idée qu'ils sont trop puissants,
que les corporations
ne peuvent pas changer,
que les gens ne veulent pas changer,
que l'avidité innée de l'âme humaine
est responsable de tout,
que tout vient de la surpopulation,
que la terre est trop peuplée
et qu'il est impossible
de nourrir tout le monde.
Ce sont des mythes
qu'il faut absolument réexaminer,
des préjugés sur lesquels
nous devons revenir.
Question 96,
de Miraj Khaled, 30 ans,
de Dhaka, Bangladesh.
"Quelle est la religion de Dieu?"
"Quelle est la religion de Dieu?"
Cette question m'a plu tout de suite
parce qu'elle est très perspicace.
Quel dieu?
Quelle religion?
Quel dieu? Le dieu de qui?
Quelle que soit la manière
dont nous considérons "Dieu",
nous devons respecter la façon
dont les autres le perçoivent.
Dieu est une manière de définir
certains archétypes
certaines attentes,
certains objectifs.
Dieu "est".
Dieu est esprit,
il n'a pas de religion.
Dieu n'existe pas.
La religion de ma Déesse
résonne partout dans le monde.
Dans chaque feuille,
chaque grain de poussière,
dans chaque fleur.
Non, je ne crois pas
que Dieu ait une religion.
Je pense que la religion est
un phénomène profondément humain.
Soyez assurés qu'en voulant donner
une religion à Dieu,
vous imaginez un concept
purement humain...
...que nous projetons sur Lui.
Je suis amour.
Je suis l'univers.
Je suis Dieu en action.
Il n'y a pas de Dieu.
Dieu est un symbole.
Le symbole d'une chose
que les mots ne peuvent pas exprimer.
C'est pour ça que Dieu
n'a pas de religion.
Il faut se figurer Dieu
comme quelque chose
qui ne nous est pas seulement inconnu
mais qui est au-delà
de notre compréhension,
qui ne peut pas nous être connu.
C'est comme poser la question:
Quelle est la couleur d'un cercle?
Est-il rouge, vert ou bleu?
Il n'est ni bleu, ni rouge, ni vert.
Il n'est pas non plus incolore.
La question de la couleur du cercle
est absurde
parce qu'un cercle n'a pas de couleur.
Beaucoup de gens ne l'admettent pas.
Il prennent un stylo, dessinent
un cercle sur un bout de papier
et disent:
"Regarde, ce cercle est bleu."
Oui, le cercle qu'il ont dessiné
est bleu
mais la couleur vient du stylo
et pas du cercle.
La couleur du stylo,
c'est la religion
à travers laquelle
nous exprimons la divinité,
mais on ne peut pas
dessiner le cercle.
Le cercle n'a rien à voir
avec les couleurs.
Il y a autant de religions
que de couleurs avec lesquelles
je peux dessiner un cercle.
Elle me plaît, cette question-là!
Je suis croyant,
mais tout ce que je sais,
c'est qu'il y a un Dieu,
et que ce n'est pas moi.
Dieu n'est pas en vous?
Si, bien sûr.
Sur le plan de la spiritualité,
je suis un ancien héroïnomane...
Je n'ai pas encore rencontré Dieu.
Si je le rencontre un jour,
je lui poserai la question.
-Merci.
-Merci à vous.
-Dernière!
-Question...
Question 100!
Je ne pensais pas qu'on y arriverait!
De Keith Dierkx, 48 ans,
Piedmont, Californie, USA.
"Quels mythes devons-nous créer
pour un monde meilleur?"
On trouve des mythes de la Création
dans toutes les cultures.
Ils étaient en général
racontés par un prêtre.
De nos jours, c'est la science
qui nous explique la Création.
Elle a acquis ce statut de prêtre
qui l'autorise à nous raconter
la première grande histoire.
Et que nous dit-elle?
Que nous vivons dans un univers
sans vie et sans but
gouverné par l'entropie.
Quel récit de la Création!
Puis ils ajoutent que l'évolution
obéit au principe
de la loi du plus fort,
une compétition sans fin
motivée par la pénurie.
Prendre tout ce qu'on peut
tant qu'on le peut,
et le faire avant les autres.
Voilà un mythe de la Création
bien déprimant,
celui d'un univers absurde
qui court à sa ruine.
Vous êtes coincé dedans, prisonnier
de la lutte contre le manque.
C'est une histoire affreuse à raconter
aux gens.
Et scientifiquement fausse: dans la
nature, toute force a un opposé.
Pour l'entropie, il y a la syntropie.
On sait qu'il y a eu de nombreux cas
de coopération dans l'évolution.
Je dirais même
qu'il y a de grandes leçons à tirer
du cycle de maturation des espèces.
Tout d'abord jeunes et maladroites,
elles se multiplient, se propagent,
éliminent la compétition
en véritables capitalistes.
Puis elles découvrent
les avantages de la coopération.
Leurs entreprises de coopération
se font de plus en plus importantes,
elles réalisent que leur économie
est meilleure, plus efficace,
plus pratique, plus universelle.
Vous obtenez alors
l'écosystème de la forêt tropicale,
ou le corps humain
avec ses trillions de cellules
qui coopèrent en parfaite harmonie
malgré leurs différences.
Voilà l'histoire qu'il faut
raconter au monde:
l'espèce humaine grandit
et devient une grande famille,
l'économie de chacun gagne au change,
et on fabrique un monde meilleur.
Les êtres humains sont les juges,
pas seulement les observateurs,
ils sont les participants, les
co-créateurs du processus cosmique.
Le monde entier est un réseau.
Chaque organisme vivant,
chaque partie de l'univers,
l'univers lui-même est vivant.
Comme les électrons, les protons:
ce sont tous des organismes.
Ils ont tous une histoire
et ils sont imbriqués,
si profondément interconnectés
qu'on ne peut pas les séparer.
Et d'une seconde à l'autre,
cet univers de liens
peut de lui-même
se défaire et se réinventer.
Je crois que c'est ça,
l'évolution du cosmos.
Du cosmos et de tout ce qu'il
contient: atomes, humains, galaxies.
C'est là l'objectif, l'ambition.
C'est là le but ultime
de la Création divine.
Et la limite de notre compréhension
en tant qu'êtres humains.
Ce en quoi je crois,
c'est une mesure d'humilité
et une mesure d'humanité.
Je crois en la beauté
comme antidote à la brutalité
et à la cruauté du monde.
Je crois que le Sacré
repose dans la nature.
Pas seulement dans le surnaturel, mais
aussi dans la beauté de la nature.
Je crois que les humains
sont des animaux métaphysiques
et le seront toujours
par leur mortalité.
L'être humain est le seul animal
qui sait qu'il va mourir.
Voilà la source du mystère,
le mystère éternel
de l'existence humaine.
À mon avis,
c'est l'alliance de l'esprit,
de l'âme,
et de cette frêle enveloppe physique
qu'on appelle le corps.
L'alliance de toutes ces choses,
si elle existe,
ne peut être alimentée
que par des sentiments positifs.
Si les sentiments positifs
réussissent à forger cette alliance,
alors tous les problèmes du monde
seront résolus.
L'esprit humain a besoin d'espace
pour respirer, vivre,
se ressourcer et avancer.
Qui voudra écouter tout ça?
Nous sommes 112 participants,
il y a 100 questions.
Ça fait déjà 11 200.
Si on donne 2 minutes à chacun,
ça fait 22 000 minutes.
Savez-vous ce que ça représente?
Cela fait 300 jours.
Copyright © 2011 TITELBILD, Berlin
Sous-titres: Julie Delmarès et al.