Bonjour à tous! Aujourd'hui je vais vous parler d'un organisme vivant sur lequel je travaille dans mon laboratoire de recherche au CNRS, que l'on appelle plus tendrement, le blob. Alors le blob, voici ce que c'est. Vous en avez sûrement déjà vu. Vous ne saviez pas que ça s'appelait un blob dans la nature et ça vit souvent dans les sous-bois. Donc c'est ces grosses masses jaunes dans les arbres. Un blob, ça peut prendre toutes les couleurs. Ca peut être rose, ça peut être rouge, ça peut être bleu, souvent être jaune, et aussi, blanc. Mais surtout ce qui caractérise le blob, c'est que c'est immense. Grand comment? Eh bien, un blob, c'est grand, ça fait dix mètres carrés au maximum, parce qu'on n'a pas réussi vraiment à le faire grandir plus, mais ça pourrait faire plus. Donc moi, imaginons, que je fais deux mètres carrés. Dans mon corps, il y a approximativement cent milliards de cellules. Elles font toutes dix micromètres. Un blob, ici, vous voyez, vous savez combien de cellules? C'est une seule cellule. Donc vous voyez que c'est une cellule de dix mètres carrés. Donc en fait, si on compare une de mes petites cellules à la cellule du blob, c'est comme si je compare le poing de ma main avec la Terre. Donc vous voyez déjà l'ordre de grandeur. Et ce qui encore plus effrayant chez le blob, c'est qu'il bouge. Donc bien sûr, quand je vous ai dit que vous l'aviez déjà observé, il faut sortir de Toulouse, il faut aller dans la forêt, mais bien sûr ici, c'est une vidéo en accéléré. Vous ne l'avez jamais vu traverser un chemin. En fait un blob ça avance à peu près un centimètre à l'heure. Quatre centimètres à l'heure, si c'est très affamé. Gardez bien à l'idée que ce que vous voyez ici, c'est une seule cellule. Donc une seule cellule, ça veut dire que cette cellule a toutes les fonctions : la fonction de l’œil, la fonction du nez, la fonction de l'oreille, de l'estomac, du poumon, etc. Donc, toujours, je vous ai toujours pas dit, mais qu'est-ce que c'est que le blob? Figurez-vous qu'au Texas, il y a quelqu'un qui s'est posé exactement la même question quand elle l'a trouvé dans son jardin. Donc au Texas, il y a une dame qui a trouvé une masse jaune immense dans son jardin, et elle s'est dit : « mais qu'est-ce que c'est ? » Elle a pensé tout de suite à un alien. Donc elle a appelé les pompiers qui ont mis feu au blob, aux policiers qui ont tiré sur le blob et le lendemain, quelle n'a pas été sa surprise quand elle a vu qu'il faisait deux fois la taille. Donc, c'est là qu'est venu, vous savez qu'il y a objet volant non-identifié, OVNI et c'est là qu'est venu ORNI, objet rampant non-identifié. Donc bien sûr ce genre d'histoires, ça nourrit l'imaginaire des cinéastes, et je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de ce film qui s'appelle "Le Blob" avec Steve McQueen. Je vous en présente un extrait. Dave, Doc Allen a été tué ! Doc Allen ? Qu'est-ce qui est arrivé ? Je ne sais pas ce que c'est, mais vous devez venir tout de suite ! Une minute Steve, dis-nous ce qui est arrivé ! J'essaie de vous dire! Cette chose a tué le Doc ! Qu'est-ce que c'était ? Qu'est-ce que c'était ? Une sorte de... masse qui devient de plus en plus grande ! Prenez garde au BLOB ! Vous tous qui regardez cet écran, prenez garde, car bientôt, très bientôt, la plus horrible menace monstrueuse jamais conçue envahira ce cinéma ! Courez, ne marchez pas ! Fuyez le BLOB ! Il rampe ! Il dégouline ! Il vous dévore vivant ! Avec Steve Mc Queen et d'autres jeunes acteurs ! Préparez-vous, il arrive bientôt ! Le BLOB ! Alors, je vous rassure tout de suite, le blob ne va pas vous manger aujourd'hui. En fait le blob, on l'appelle d'un nom scientifique, un beaucoup moins joli nom, un myxomycète. Ce qui veut dire, selon le grec, un champignon gluant. Je vous arrête tout de suite. Le blob n'est pas un champignon. Le blob n'est pas une plante, le blob n'est pas un animal. En fait il a les caractéristiques des trois à la fois. Un petit peu animal, un petit peu plante, un petit peu champignon. On ne pouvait pas vraiment le classer. Du coup, on l'a mis dans une famille, là où on met le fourre-tout en biologie, quand on ne sait pas ce que c'est, on met dans une famille qui s'appelle les protistes. Donc le blob, on l'a mis dans les protistes, et des blobs, il en existe mille espèces différentes. Si on regarde nous, notre espèce, homo sapiens sapiens, il n'en existe qu'une. Il n'y a qu'une espèce d'hommes. Toutes les autres ont disparu. Chez les blobs, il existe encore mille espèces de blobs différents. C'est pour ça, vous voyez, qu'ils varient en couleur, en forme, etc. Donc en fait chez le blob il y a comme chez le papillon, l'effet Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Vous avez une chenille, souvent pas très jolie, qui donne souvent un papillon extrêmement beau. Mais chez le blob, c'est un peu pareil. Vous avez une masse peu ragoûtante, c'est pas très joli à voir, un blob, et il donne par contre, pendant la période de reproduction, ces magnifiques spores iridescentes. que les gens collectionnent. Donc la reproduction, tout le monde a entendu parler de la reproduction, on est tous adultes, donc ça se fait entre un mâle et une femelle. Ca c'est, dans les cas les plus simples, Chez les plantes, les animaux, les champignons, il y a toujours un mâle et une femelle. Bien sûr, il y a des animaux hermaphrodites, on ne rentrera pas dans ce genre de détails, mais ça reste, mâle et femelle. Chez le blob, on a 221 sexes différents. Vous avez pas un mâle et une femelle, donc vous, quand vous rentrez dans une salle, vous pouvez vous dire que vous ayez 50% de chances de vous reproduire. Le blob, lui, quand il rentre dans une pièce, il a 99.5% de chances de trouver quelqu'un du sexe opposé. Donc c'est plutôt pas mal! En fait ce qu'on peut dire, c'est que le blob c'est un petit peu l'adolescent du myxomycète. C'est-à-dire qu'avant d'accéder à la reproduction, de faire des spores, qu'est-ce qu'il doit faire, comme un adolescent? Il doit manger, grossir pour pouvoir produire le maximum de spores possibles. Vous allez me dire, vu qu'il ne mange pas des humains, qu'est-ce qu'il mange, le blob? En fait, il mange des champignons. Donc là aussi je vous rassure, c'est en accéléré, il ne mange pas des champignons en une minute. Il faut à peu près une heure pour manger un champignon, pour le blob. Vous le voyez couvrir les champignons et carrément les engouffrer. Il ne reste rien du champignon après le passage du blob. En fait il absorbe les champignons à l’intérieur de son corps et c'est là qu'il le digère. Et vous voyez ici le petit bolet qui disparaît. Très très vite, un petit peu effrayant. Bien sûr laboratoire, nous n'avons pas le luxe de pouvoir avoir beaucoup de champignons. Et d'élever des champignons. Donc, ce que nous donnons à notre blob, c'est un Japonais qui a découvert ça dans les années soixante, le blob raffole des flocons d'avoine. Il faut savoir qu'un blob de cette taille-là mange à peu près un kilo de flocons d'avoine par semaine. C'est quand même pas mal, ça nous coûte cher en flocons d'avoine mais ça coûte toujours moins cher que de faire un élevage de champignons. Donc, deuxième question: vu que c'est un organisme vivant, on s'attend à ce que le blob, comme n'importe quel animal, ou plante, ou champignon, meure à un point donné. Le blob est immortel! En fait, le blob, il y a deux choses qu'il n'aime pas : il n'aime pas la lumière, et il n'aime pas être affamé. Donc quand il se retrouve dans ces situations qui sont dangereuses pour lui, qu'est-ce qu'il fait? Il sèche. Il forme ce qu'on appelle une structure qui est toute sèche, qui s'appelle un sclérote. Et ce sclérote peut rester comme ça pendant des années. Donc si un jour, vous avez marre de nourrir votre blob au laboratoire, que vous voulez partir en vacances, vous avez juste à le faire sécher. Vous le mettez dans un placard, vous revenez deux semaines plus tard, vous mettez un petit peu d'eau dessus et il repart. Ce qui est fascinant aussi chez le blob, c'est qu'on peut le couper en morceaux, en tout petit morceaux. Et donc en fait il détient un record, c'est-à-dire que si vous coupez n'importe quel organe en deux, vous allez saigner, ça va mettre pas mal de temps à cicatriser. Le blob a un temps de cicatrisation de deux minutes! C'est-à-dire que si vous coupez un morceau de blob, vous le mettez à côté, en deux minutes, il repart comme en l'an 40. Et si, une fois que vous coupez le blob en morceaux, vous remettez ces morceaux côte à côte, qu'est-ce qu'ils vont faire? Ils vont reformer un nouveau blob. Donc il faut savoir, quand vous élevez du blob dans un laboratoire, qu'il prend à peu près, quand vous le voyez, par exemple, le soir et vous le revoyez le lendemain matin, il grossit de deux fois. Il a une croissance exponentielle. Tous les jours, vous avez deux fois plus de blob dans votre laboratoire. Donc bien sûr la question maintenant, on sait qu'il est immortel, 221 sexes, etc, c'est bien, mais est-ce qu'il est intelligent, ce blob ? Est-ce qu'il y a un interêt de vraiment de l'étudier ? Donc d'abord, qu'est-ce que l'intelligence ? L'intelligence, c'est la capacité à résoudre des problèmes. Donc, on va poser des problèmes au blob et on va regarder s'il a des solutions à ces problèmes. Le premier problème qu'on a posé au blob, c'était avec une équipe japonaise, c'est le problème du labyrinthe. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a déposé plein de petits bouts de blob dans un labyrinthe, et là le blob devait sortir du labyrinthe. Donc vous pouvez voir ici que tous les petits blobs ont fusionné les uns avec les autres, ont couvert le labyrinthe, et on voit très vite, en fait, dans l’expérience, qu'il réussit à retrouver le chemin pour sortir du labyrinthe. Ensuite, on lui a posé un problème plus humain, en fait. Et donc ce qu'on a fait, on a créé des petites cartes du Japon miniatures, donc ici, c'est une carte du Japon. Et ce que vous pouvez voir ici, c'est un petit blob qu'on a déposé à Tokyo. Et tous les petits points, ici, c'est en fait des petits flocons d'avoine, qui représentent l'emplacement des villes autour de Tokyo. Donc on a demandé au blob de rejoindre toutes ces petites sources de nourriture, pour qu'il puisse manger, de la manière la plus efficace possible. On a regardé le réseau qu'il formait à la fin. Là j'ai un petit film, vous allez voir. Le blob croît, comme il fait toujours quand on le pose dans un endroit, c'est la première chose qu'il fait, il cherche à s'échapper, Donc vous voyez ici qu'il connecte les flocons d'avoine, et dès qu'il a un contact avec un flocon d'avoine, il émet une veine, pour pouvoir faire circuler les nutriments dans l'organisme. Et donc il va connecter touts ces petits flocons. Et ensuite on analyse ce réseau de veines formé par le blob, et on le compare au réseau ferroviaire, qu'ont fait les Japonais. Ils ont mis cinquante ans à faire ce réseau ferroviaire. Et on compare si le réseau produit par le blob est plus efficace que le réseau ferroviaire produit par les hommes. Et bien, figurez-vous qu'il est bien plus efficace le réseau produit par le blob en 24 heures! En fait, comment mesurer l'efficacité dans le réseau? Mais tout simplement, par exemple, pour cette ville, qu'elle est le chemin le plus court? Ou bien, quand je coupe un lien, est-ce que je peux faire un détour? C'est comme ça qu'on mesure un reste. On a regardé l'efficacité du réseau produit par le blob. Il était bien plus efficace que le réseau ferroviaire construit par les Japonais. Dans nos laboratoires, on s'est posé une autre question. On travaille sur la nutrition, donc on se dit « ok, le blob est intelligent, il sait faire des réseaux, etc, mais est-ce qu'il sait bien manger? » On sait très bien que l'homme, quand on est face... quand on va au supermarché, on prend un peu de la nourriture, un peu de protéines, un peu de sucre, et normalement on doit prendre un régime qui est optimal pour notre survie et notre santé. Or, on ne réussit pas très bien souvent. On s'aperçoit que chez beaucoup d'animaux ces tendances, par exemple, à l'obésité, on les retrouve beaucoup. Donc on s'est demandé si le blob était capable, si on lui proposait des tas de régimes alimentaires qui lui plaisent au niveau du goût, est-ce qu'il serait capable de choisir le meilleur pour sa survie et pour sa santé ? Donc ici vous voyez des pastilles de nourriture qui sont caractérisées par une certaine proportion de sucre et de protéines. Et une seule de ces pastille est bonne pour la santé et la survie du blob. Et quand on dépose un blob au milieu de ce dispositif, on voit que dans 100% des cas, il choisit le régime adapté. Il ne se trompe jamais. Ensuite, souvent quand on parle d'intelligence, on veut aller un petit peu plus loin. On parle souvent de mémoire, parce que l'intelligence est aussi la capacité à apprendre. Bon le blob, lui, il a un petit souci. Il n'a pas de cerveau. Souvent la mémoire, il faut un cerveau. Ce que lui a trouvé comme solution, c'est d'avoir une mémoire pas interne mais externe. Chaque fois que le blob se déplace, il laisse derrière lui, vous voyez, cette traînée de mucus. En fait, c'est comme le fantôme du blob une heure avant. Le blob a été ici, il n'a rien trouvé, il a rapatrié tout son matériel, et puis, il a été explorer de l'autre côté de la boîte. Ce mucus qu'il laisse derrière lui, c'est comme une mémoire. Ça veut dire que le blob sait qu'il a déjà été ici et qu'il n'y a rien là. Il ne va pas repasser sur le mucus. Ça c'est une technique assez extraordinaire, parce qu'imaginez-vous, vous n'avez pas d'yeux, comme le blob, et pas d'oreilles, vous n'avez rien du tout, et vous êtes plongé dans une salle noire, et vous devez trouver, par exemple, une boule rouge. Imaginez combien de fois vous allez repasser au même endroit, si vous êtes plongé dans le noir. Le blob, il n'a pas ce problème. Il a ce mucus derrière lui, il ne repassera jamais deux fois au même endroit, il retrouvera la balle sûrement beaucoup plus vite que vous. Et donc on lui a fait... euh... on l'a confronté à un problème qui est souvent rencontré en robotique, qui est le piège en U. Donc, imaginez-vous dans une situation : vous êtes dans une pièce noire et il y a une lumière blanche en face de vous, et vous devez rejoindre la lumière. Mais vous êtes plongé dans le noir, et en face de vous, il y a un obstacle, un mur que vous ne pouvez pas voir. Donc, la première chose que vous allez faire, c'est aller tout droit, et tomber en fait, dans le piège, ici, et vous allez devoir contourner le mur pour sortir et aller vers la lumière. C'est pas quelque chose de très très facile, par exemple, à implémenter. Donc on a demandé au blob de faire la même tâche. Donc ici, vous avez son mur et ici il n'y a pas de lumière, comme il n'y a pas d'yeux. Il fallait trouver autre chose. Donc on a essayé de l'attirer par une gouttelette de sucre parce qu'il aime beaucoup le sucre. Donc voici ce que ça a donné. Vous voyez ici que forcément il se déplace assez vite, il explore son environnement, il tombe dans le piège. Mais, vous allez voir qu'il va très vite sortir du piège et pouvoir rejoindre en fait la gouttelette d'eau sucrée. Donc on s'est dit que c'était vraiment cette mémoire qu'il utilisait, de l'environnement. Pour tester ça, on a refait la même expérience, mais cette fois, vous voyez ici, on a couvert en fait, entièrement le sol, sur lequel il se déplace, de mucus, pour lui faire croire qu'il avait exploré déjà tout l'environnement. Donc en fait il était confus au niveau de sa mémoire, parce que pour lui, il avait exploré partout. Donc voici ce qui se passe. Vous voyez que déjà il croît beaucoup plus doucement. Il ne comprend pas, puis va un peu dans toutes les directions. Il ne va pas vraiment vers le sucre, il tombe dans le piège, et vous allez voir ici qu'il va rester en fait coincé dans ce piège. Donc c'est bien l'utilisation de ce mucus qui fait que le blob peut sortir du piège, et a une mémoire de son environnement. La dernière chose à savoir sur les blobs, qui est assez extraordinaire, c'est que vous avez toujours cette cellule unique, sans cervelle ; et bien cette cellule unique sans cervelle a aussi une personnalité. J'ai été chercher des blobs en Australie, aux États-Unis, et au Japon, et je les ai comparés. Ils sont de la même espèce, c'est le même animal, mais il n'est pas un animal, même protiste. Et on a comparé en fait, comment ils évoluaient dans un environnement, vous voyez, c'est une boîte, on regarde comment ils explorent leur environnement. Donc ici, vous avez l'Australien, l'Américain, et le Japonais. Voyez que le Japonais est déjà parti à explorer son environnement, l'Australien ne fait pas grand chose, et l'Américain, lui, il fait des petits doigts comme ça. Il explore son environnement. Lui, il est très, très rapide pour explorer son environnement alors que l'Australien est très, très lent, prend son temps, et l'Américain a une nouvelle stratégie, qui est d'envoyer des bras un peu partout. Et donc, on s'est dit, c'est marrant parce que bon, finalement, le Japonais est beaucoup plus efficace, parce qu'il explore son environnement très rapidement. Mais du coup, on leur a donné des tâches. Ils avaient, par exemple, deux options à choisir. L'option 1 est une bonne option, l'option 2 est une mauvaise option. Par exemple ça peut être une source de nourriture qui est bonne et une source de nourriture qui est mauvaise. Le Japonais était vraiment pas doué dans ce genre de tâches parce que lui, il allait à fond, donc une fois sur deux, il se trompait. L'Australien, qui prenait son temps pour explorer son environnement, se trompait jamais et allait toujours vers la meilleure option. Donc bien sûr l’expérience que vous avez envie de faire, c'est de mélanger les blobs, de les mettre les uns avec les autres. Qu'est-ce que ferait un Américain avec un Australien, ou un Japonais? Bien sûr, on l'a fait. Mais d'abord on les a laissés les uns avec les autres. On a mis deux Américains ensemble, deux Australiens ensemble, deux Japonais ensemble, et on leur a donné une source de nourriture. Et donc on a regardé ce qu'ils faisaient. Donc en fait le blob, il a deux options. Soit il va voir son petit copain, soit il va à la nourriture. Ce qu'on a vu chez l'Américain, c'est qu'il y a un qui allait très vite à la nourriture et l'autre qui l'évitait complètement du coup, qui ne voulait surtout pas toucher l'autre blob. L'Australien a un côté très bisounours, c'est : « ah, moi, je vais voir mon copain d'abord, et ensuite ensemble on ira à la nourriture. » Donc la première chose que font deux Australiens quand ils sont ensemble, c'est de fusionner, de former un seul blob. Les Japonais, c'est « on va à la nourriture d'abord, mais on partage. » Donc, il est assez partageur. L'Américain, pas du tout partageur. Donc bien sûr on a fait l'expérience où on a mélangé. Il faut savoir que l'Australien, si on le met avec un Japonais ou un Américain, il est toujours aussi bisounours. Il leur court après pour essayer de former un blob. Les autres l'évitent. Si vous mettez un Américain avec un Japonais, l'Américain tue le Japonais. En fait, l'Américain, fusionne avec le Japonais et le tue et il prend tout ce qu'il y a dans sa cellule, tous les nutriments, etc, et il laisse derrière lui un blob tout mou. Comme quoi il n'est pas complètement immortel. Donc, dernière chose, au niveau de leur personnalité, petite anecdote de laboratoire. Le laboratoire achète les flocons d'avoine et souvent on les achète au supermarché. Et une fois, je me suis dit, tiens, il y a des flocons d'avoine bio, ça serait peut-être plus sympa pour la croissance du blob donc j''achète des gros seaux de flocons d'avoine bio. Et je nourris mes trois blobs avec les flocons d'avoine bio. L'Australien se régale, le Japonais se régale, l'Américain, il n'a pas mangé du bio ! Il ne mangera que les flocons d'avoines achetés au supermarché. Donc, vous allez me dire mais est-ce qu'il va finir par envahir le monde, ce blob qui est si intelligent ? Et bien, je vous répondrai qu'il l'a déjà fait. Et ceci depuis 500 millions d'années. Merci beaucoup de votre attention. (Applaudissements)