Village des Pruniers, France, Mai 2014
Le Maître Zen Thich Nhat Hanh répond aux questions
Je me sens libre mais je me demande
parfois si je manque de discipline, pourquoi ?
J'aimerais savoir la différence
entre m'écouter vraiment
et me respecter
et me laisser aller.
J'ai beaucoup de liberté mais je trouve
que je manque d'autodiscipline.
Comment puis-je faire la différence entre
m'écouter, et me laisser faire
tout ce que je veux
sans aucune limite ?
Comment trouver un équilibre entre liberté
et respect de soi
et agir de façon appropriée ?
Beaucoup d'entre nous ont
le même genre d'expériences.
Parfois on va très bien,
on pratique parfaitement les 5
entraînements à la pleine conscience
et parfois, un peu moins parfaitement.
Je pense qu'on ne devrait pas trop
envisager la pratique
en terme de discipline.
Car la pratique peut être agréable,
joyeuse et on n'a pas besoin de se forcer
à pratiquer
C'est comme la méditation marchée.
On n'a pas besoin de se forcer
pour marcher lentement,
de faire des efforts.
Car la pratique de la méditation marchée
peut être très agréable.
Chaque pas peut apporter de la joie,
du plaisir,
de la paix
en touchant profondément la vie.
Et si on pratique ainsi
si on continue à pratiquer ainsi
ça devient une habitude
et on veut pratiquer
on ne veut pas nous imposer la pratique.
Que Thây soit seul ou
avec un groupe de personnes
il marche de la même façon.
Parce que ça lui fait plaisir
Et il...
profite...
des heures, minutes, jours
de vie qui lui sont offerts.
Il ne veut gaspiller aucun moment
Il veut vivre profondément
chaque moment de sa vie
Et ces moments peuvent être
nourrissants et guérissants
pas seulement pour lui, mais aussi pour ses
disciples, amis et pour la société
Donc vous ne devez pas
vous imposer la pratique
Ca devient une habitude,
plutôt qu'une discipline.
Et la seconde chose, c'est que
vous avez besoin d'une Sangha.
Car avec une Sangha,
avec une Sangha de pratique
on est rappelé à notre pratique
au cas où on oublie... de profiter.
Car la pratique est aussi un plaisir.
Souvent les conditions du bonheur
sont là
mais nous ne sommes pas là.
On ne sait pas comment les reconnaitre
ni les utiliser
pour être heureux ici et maintenant.
On cherche le plaisir et le bonheur
dans le futur.
C'est du gâchis.
Donc dans ce cas, s'il y a quelqu'un
autour de vous qui pratique bien
tu es rappelé à toi
et à rechercher plaisir,
bonheur et liberté
juste dans l'instant présent.
Et c'est la pratique de prise de refuge
dans la Sangha.
Chacun d'entre nous, pour
maintenir notre pratique,
la soutenir,
devrait essayer de créer un groupe
de pratiquants, près de chez nous.
Pour qu'on puisse prendre refuge,
qu'on puisse profiter
de l'énergie du groupe
pour avancer
sur le chemin de notre pratique
Connexion, inspiration, nourriture.