LES BASES DE L'IA POUR ENSEIGNANT·ES
Bonjour, et bienvenue
à la troisième séance
de la série de formation professionnelle,
Les Bases de l'IA pour Enseignant·es.
Dans cette séance, on part
pour la Wharton School,
à l'Université de Pennsylvanie,
pour discuter avec le Dr Ethan Mollick,
professeur enseignant
l'innovation et l'entrepreneuriat,
et Dr Lilac Mollick,
qui travaille sur la pédagogie
interactive et la recherche IA.
Il nous aideront à découvrir comment l'IA
peut se conjuguer avec la pédagogie
pour améliorer l'apprentissage des élèves.
Allons retrouver les Mollick.
LES BASES DE L'IA POUR ENSEIGNANT·ES :
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE AVEC L'IA
Bonjour, je suis Ethan Mollick,
professor à Wharton,
qui travaille actuellement sur comment
on peut démocratiser
l'accès à l'éducation
à travers des outils comme les jeux,
les outils interactifs et l'IA.
Et moi, c'est Lilac Mollick,
directrice de la pédagogie
chez Wharton Interactive,
et je travaille au carrefour
de l'IA et de l'éducation,
pour aider à démocratiser l'éducation
pour tout le monde
à travers une utilisation efficace
et pédagogiquement sensée de l'IA.
On travaille ensemble sur l'avenir
de l'éducation depuis un certain temps.
On réfléchit à comment rendre l'éducation
plus interactive et travailler à échelle.
Et avec l'arrivée de l'IA générative,
on est face à un nouvel outil puissant
qui peut être très utile en classe,
mais qui comporte aussi certains risques.
Aujourd'hui, on voudrait parler
des utilisations de l'IA en classe,
des bons et mauvais côtés,
et vous donner des examples pratiques.
Mais d'abord on aimerait commencer
avec nos trois principes directeurs :
le premier est que l'IA est indétectable.
Il existe des outils pour détecter l'IA,
mais ils sont inefficaces.
Le deuxième principe,
c'est que l'IA est partout,
elle est omniprésente.
169 pays ont accès à Bing Chat.
Vous et vos élèves avez accès
à l'IA la plus puissante
qui soit disponible.
Le troisième principe,
c'est que l'IA est transformative :
elle va transformer comment on vit,
comment on travaille
et comment on enseigne et on apprend.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
UTILISER L'IA DANS LA SALLE DE CLASSE
Non seulement l'IA n'est-elle
pas prêt de disaparaître,
mais on a là probablement
la pire IA qu'on pourra jamais utiliser.
Donc, si ça perturbe maintenant,
j'ai une mauvaise nouvelle :
il n'y a aucune raison de penser que
le développement de l'IA
ne se poursuivra pas.
On s'inquiète beaucoup
au sujet d'un avenir éloigné,
même si qui sait s'il l'est,
où l'IA surpassera l'intelligence humaine.
Mais même dans les années à venir,
même au cours de cette année scolaire,
j'imagine que l'IA
continuera à s'améliorer.
Fois cinq, fois dix, qui sait ?
Si vous ne réfléchissez pas
à ces systèmes, à ce qu'ils impliquent
pour l'éducation, pour vous,
pour les carrières de vos élèves,
je crois qu'il faut le faire.
Parce qu'ils ne vont pas s'en aller.
Permettez-moi d'expliquer
de manière très pragmatique pourquoi
vous devriez le faire.
Déjà, vos élèves
vont s'en servir de toute façon.
Il faut se mettre au diapason.
Tout le monde ne veut pas
être traîné là-dedans,
personne n'a demandé à ce que
l'éducation soit bouleversée,
mais c'est le cas.
Il faut trouver un moyen de contourner ça.
L'IA peut faire
tous vos devoirs maintenant.
Il faut prendre ça en compte.
Et le deuxième argument pragmatique
concerne comment l'IA
peut faciliter la vie des enseignants.
Si on fait un effort là,
on pourra en profiter plus tard.
Tu as travaillé sur plusieurs invites
pour faciliter la vie aux enseignants.
Oui, donc on peut faire
des invites comme :
donne-moi un accroche-cours ;
crée un plan de cours
ou fais-moi une interro.
Donc, commencer à travailler
avec vos ressources pédagogiques
et les différents modèles
peut vous donner une bonne idée
de comment marche l'IA,
ce qu'elle fait de bien, de moins bien.
Et donc, vous faire gagner du temps,
en fin de compte.
Donc, ce que je dis aux enseignants,
c'est : d'une, vous êtes obligés,
et de deux, vous allez vouloir le faire.
L'autre chose qui est importante,
c'est simplement de l'essayer.
Ils sont très simples à utiliser,
très intuitifs,
comme il s'agit d'outils de conversation,
on peut simplement prolonger
une discussion avec eux,
le ressenti est assez naturel.
Et je crois que la clé,
c'est l'expérimentation.
Voir comment ça marche pour vous,
dans votre contexte,
avec le sujet que vous enseignez.
En règle générale, il faut tester
l'IA pendant une dizaine d'heures
pour avoir un sens de ses
points forts et de ses limites.
Je proposerais donc d'abord
aux enseignants de commencer
par mettre leurs propres
devoirs dans l'IA,
pour voir quels résultats il en ressort.
Je leur suggérerais
de demander à leurs élèves
de créer un devoir avec l'IA,
puis d'en faire la critique,
peut-être même en classe,
pour que les élèves
puissent se faire une idée
des lacunes
et des compétences de l'IA.
Je suis plutôt libre,
en tant qu'enseignant,
comme j'enseigne l'entrepreneuriat
à la fac et en école de commerce.
Il y a pas mal d'arguments
que je veux les voir avancer,
mais ils construisent
et font des choses, aussi.
L'IA a complètement changé
comment ça marche.
Mes devoirs demandent désormais
à ce que les élèves fassent
au moins un truc impossible en cours.
S'ils ne peuvent pas coder,
ils doivent écrire un programme.
S'ils n'ont pas fait de design graphique,
il faut faire un graphisme.
Des prototypes qui fonctionnent.
Ça fait partie du cours, désormais.
Là où avant c'était
écrire une dissertation,
faire un prototype brouillon,
maintenant,
il faut créer un produit finalisé.
Tous les devoirs qu'ils rendent
doivent faire l'object d'une critique
par 5 entrepreneurs historiques,
qu'ils invoquent par l'IA.
Il y a une raison pédagogique, aussi :
les entrepreneurs
sont souvent trop confiants,
donc il leur faut différents retours.
Pour moi, ça m'a permis d'enseigner
dix fois plus de choses.
Avant, j'enseignais un cours
d'entrepreneuriat intermédiaire/avancé,
maintenant, dans le cours
de base, je peux aller
jusqu'au contenu avancé
et plus loin encore.
Je crois qu'on verra ça se
passer plus à l'avenir,
mais il s'agit aussi de dépasser
ce qu'on pouvait faire avant.
Et je trouve ça passionnant.
Au-delà de l'IA en tant
que prof particulier pour devoirs,
les enseignants
peuvent certainement utiliser
des assistants et coachs IA
pour aider les élèves
à préparer des discussions,
à faire des compte-rendus,
à faire des recherches,
à recevoir des remarques
sur leurs devoirs,
et à développer des explications.
Je crois qu'il y a toute une panoplie
d'approches pédagogiquement sensées
que les enseignants peuvent
donner aux élèves
et les regarder travailler
et demander qu'ils leurs rendent
leurs échanges avec l'IA pour voir
si les élèves sont concentrés
et font attention au contenu.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
RÈGLES EN CLASSE
Parlons un peu de l'IA
du point de vue de l'enseignant.
Comme l'IA est répandue,
vous avez des choix à faire
concernant les règles autour
de l'IA dans votre classe.
Est-ce que vous voulez
permettre l'IA, l'interdire ?
Comment faire appliquer ces règles ?
En supposant que vous voulez
utiliser l'IA dans une certaine mesure,
on va plonger un peu dans les détails.
En tant qu'enseignant,
il faut savoir plusieurs choses.
D'abord, il y a bien sûr des débats
éthiques en cours sur l'IA,
et ces débats sont compliqués.
Ils concernent si l'IA est formée
sur le bon type de données,
si l'IA a des biais
et l'utilisation de l'IA et les résultats
pour l'apprentissage des élèves.
Il faut reconnaître ces choses,
mais cela n'empêche pas
que l'outil existe,
il faut réfléchir à comment
vous voulez l'utiliser,
si vous décidez
que c'est acceptable,
et à comment vous voulez
communiquer ces informations.
Au delà des seules inquiétudes éthiques,
il y en a aussi sur comment
l'IA fonctionne vraiment.
Les grands modèles de langage
sur lesquels repose l'IA d'aujourd'hui
n'ont pas connaissance du monde.
Ils prédisent le prochain mot,
le bon type de phrase
ou d'information à donner,
et par conséquent,
ils inventent des choses,
on dit qu'ils « hallucinent ».
Il y a donc souvent des erreurs.
Il n'est pas toujours clair
si ces erreurs sont pires
que celles que feraient un humain,
mais il faut avoir conscience
qu'il va y avoir ce genre d'erreurs.
Enfin, en tant qu'enseignant,
il faut réfléchir
à comment vous allez utiliser l'IA
pour faciliter l'apprentissage.
Ce qui signifie qu'il faut être très clair
sur ce qu'on veut accomplir
avec un outil d'IA.
Ils peuvent booster
l'apprentissage des élèves,
mais on peut les utiliser
différemment en classe.
Sont-ils là pour aider
les élèves à trouver des idées,
chose que je fais dans mes cours,
ce qui améliore les idées de projet.
Sont-ils là pour faire
les profs particuliers,
pour expliquer des notions
difficiles à comprendre ?
Voulez-vous que l'IA fasse
des remarques aux élèves
en lui posant des questions
au sujet du travail qu'ils font ?
Qu'elle accompagne
leur travail de rédaction ?
Explique pourquoi les réponses
à une interro sont bonnes ou mauvaises ?
Une fois que vous avez décidé
quoi faire en tant qu'enseignant,
il faut décider ce que
vous allez dire à vos élèves.
TRANSFORMER L'ÉDUCATION
LES DÉTECTEURS D'IA
Les détecteurs d'IA ne fonctionnent pas.
C'est très simple.
Il ne faut pas s'en servir.
Pire encore,
ils ont un taux élevé de faux positifs,
ce qui signifie qu'elles signalent
comme écrites par l'IA
des choses qui ne le sont pas.
Et cela affecte disproportionnellement
des gens qui n'écrivent pas
dans leur langue maternelle.
On ne peut pas faire ça.
Essayer de refermer la boîte de Pandore
maintenant qu'elle a été ouverte
en essayant de détecter l'IA,
ce n'est pas l'avenir
de la responsabilisation en classe.
L'autre chose à noter,
c'est que les élèves
utilisaient déjà des raccourcis avant.
Ce n'est pas
comme s'ils n'utilisaient pas Google,
ou les devoirs des autres.
Cela se passait déjà.
Mais il s'agit d'un bouleversement massif.
Et je crois que cela exige
que l'on réexamine
notre approche aux devoirs de rédaction.
Que l'on réfléchisse un peu plus
à l'objectif d'apprentissage
pour toute rédaction,
dissertation ou devoir.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
PARLER DE L'IA À SES ÉLÈVES
L'une des choses qu'on a remarqué
en regardant les enseignants faire ça,
c'est qu'ils ressentent tous
l'obligation de parler de l'IA,
et de se plonger dans
les implications éthiques de l'IA, etc.
Je crois que c'est important,
mais je ne crois pas qu'il faille
que ce soit le sujet de chaque classe,
une discussion sur l'IA.
Tout comme tout cours
qui se sert d'ordinateurs
ne doit pas en faire l'objet d'un débat.
Je crois qu'il faut
avoir cette discussion,
et en ce moment, on réagit tous,
donc il n'est pas clair
qui doit l'avoir.
Je comprends les enseignants qui veulent
avoir des discussions sur l'IA,
mais il est encore plus
difficile d'être à jour
non seulement sur l'utilisation de l'IA,
mais comment elle fonctionne,
ses normes, ses implications éthiques...
Donc je crois que les enseignants
devraient se sentir un peu à l'aise
en expérimentant avec l'IA
sans avoir à en faire le sujet du cours.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
PRINCIPES POUR COMPRENDRE L'IA
Le premier, c'est que l'IA peut
inventer des choses.
Cela signifie que tout résultat
donné par l'IA à un élève
pourrait être inventé,
incorrect,
très subtilement incorrect.
Les élèves doivent être
responsables de leur propre travail.
Il faut, à minima,
qu'ils vérifient leurs sources,
vérifier tout chiffre ou fait
que leur donne l'IA
auprès de sources fiables.
Le deuxième principe,
c'est que l'IA n'est pas une personne.
Il est facile d'attribuer
un caractère à l'IA
ou d'avoir l'impression
qu'on parle à quelqu'un.
Mais il ne s'agit pas d'une personne,
et elle ne vous connaît pas.
Le troisième principe,
c'est de lui donner beaucoup de contexte.
L'IA ne vous connaît pas,
elle n'a pas idée de votre contexte,
votre expérience, ou votre expertise.
Le plus de contexte qu'on lui donne,
le plus utile elle peut se rendre.
Et le quatrième principe, c'est que
c'est vous qui êtes responsable.
Non seulement faut-il évaluer
et remettre en question ses résultats,
si elle vous entraîne
dans une conversation
qui ne vous est plus utile,
ou si elle est coincée en boucle,
ou si vous souhaitez changer
le sens de la conversation,
il faut se sentir libre
de prendre les choses en main.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
UTILISER LES GRANDS MODÈLES DE LANGAGE
AVEC SES ÉLÈVES
Quand on parle de l'IA,
et de ces solutions d'IA génératives,
on a tendance à parler des
grands modèles de langage (LLM).
Il n'y a en fait que quelques
grand modèles de langage
multi-usages à grande échelle.
Il y a les modèles créés par OpenAI,
c'est à dire GPT 3.5 et GPT 4.
GPT 3.5, c'est la version gratuite
qu'on connaît sous forme de ChatGPT.
Et GPT 4, on utilise soit
à travers la forme payante de ChatGPT,
ou à travers
Microsoft Bing en mode Créatif.
Et quand on parle d'applis spécialisées,
elles utilisent presque toutes
l'un de ces modèles
en ajoutant des invites
et autres informations par-dessus.
En général, je crois que les enseignants
devraient se familiariser
avec les modèles eux-mêmes.
Parce que ce sont ces modèles-là
qui produisent les réponses.
Comme ça, on peut
les manipuler directement
et comprendre comment ils marchent.
Si on achète
une version générique,
elle utilise certainement
l'un de ces modèles,
qu'elle a emballé
ou auquel elle a rajouté
des informations en plus.
Il est souvent moins cher,
plus efficace,
et cela vous redonne le contrôle
d'utiliser les modèles de base.
Mais c'est à vous de décider.
Quand on développe une invite,
et pour toutes nos invites,
on regarde vraiment
la science de l'apprentissage,
et on essaie de conjuguer cela
avec le pouvoir de l'IA.
Donc, par example,
un bon prof particulier
vous pousse à trouver de l'information,
il ne vous la donne pas tout simplement.
Un bon prof particulier trouve
ce que vous savez,
et construit
sur ces connaissances préalables.
Un bon prof particulier en apprendra
aussi un peu sur vous.
Un bon prof particulier sait aussi
qu'il faut beaucoup d'exemples
variés et d'analogies.
Et un bon prof particulier sait
qu'on fait preuve de maîtrise
en pouvant expliquer une chose
avec ses propres mots
à quelqu'un d'autre
en en donnant un exemple.
Il s'agit exactement des mêmes étapes
et des genres de questions
que l'on utilise
dans l'invite tuteur.
Vous remarquerez,
en regardant nos invites,
qu'elles donnent un contexte à l'IA,
comme Lilac en a parlé.
C'est cette idée qu'elle nous
demande qui on est,
et qu'on dit à l'IA qui elle est.
C'est un enseignant avec des paramètres.
Vous remarquerez aussi qu'elle lui indique
quel cadre scientifique utiliser.
Cette idée de contexte est importante.
On fournit des contrôles,
on lui demande de procéder
étape par étape
à travers des groupes
de questions à poser.
Parfois on donne des exemples
de bons résultats,
et puis on teste beaucoup tout ça.
On ne peut pas faire des invites
sans les tester.
Et un truc super, quand on teste
dans son domaine d'expertise,
c'est que ce n'est pas cher.
Donc, on peut beaucoup tester,
ce qui donne de bonnes invites.
Il faut aussi dire qu'on a testé ça
non pas sur un seul modèle,
mais sur plusieurs.
Pour ces deux invites aujourd'hui,
on va travailler avec GPT 4,
mais elles fonctionnent aussi sur Bing.
Bing réagira un peu différemment.
Et parce qu'il est connecté à internet,
il cherchera aussi des citations.
Il s'agit parfois des bonnes citations,
parfois pas.
Mais c'est disponible.
Cela fonctionnera peut-être,
ou pas, avec d'autres modèles.
Donc il faut vraiment tester ça
en tant qu'enseignant
avant de les donner à vos élèves,
dans le cadre du sujet
que vous enseignez,
pour voir comment ça marche.
Tout cela reste très théorique,
désolé.
Passons à la pratique.
Parlons d'exemples
de ce que l'IA peut faire.
Là encore,
il n'y a rien de monolithique, ici.
L'IA a beaucoup d'utilisations possibles.
Elle est transformative.
Donc, on va vous montrer
quelques invites qu'on a créées,
et elles vous seront disponibles
pour que vous puissiez travailler avec.
Il ne s'agit que d'exemples
de comment l'IA peut être utilisée
dans la salle de classe.
La première qu'on veut vous montrer,
c'est une invite que tu as créée,
au sujet des remarques,
comment recevoir de bonnes remarques.
L'une des choses de très
intéressantes concernant l'IA,
c'est qu'une invite plus sophistiquée,
qui prend en compte
les principes dont on parlait,
donnera de meilleurs résultats.
Les élèves demandent
souvent des conseils de rédaction
à l'IA, même si on leur dit
de ne pas le faire.
Mais ils le feront de manière
peu sophistiquée
ce qui donne un travail assez lambda
et peut-être plus d'erreurs.
En donnant une invite plus complexe,
on invite des réponses plus complexes.
Donc, peux-tu expliquer
ce que fait cette invite pour remarques ?
Oui, donc, on a conjugué les principes
de bonnes remarques,
c'est à dire des remarques qui prennent
en compte les connaissances préalables,
ce qu'on sait déjà,
du point de vue de l'élève,
qui prend en compte qui l'on est.
Le niveau scolaire, d'apprentissage,
si on est à la fac,
si on est professionnel.
Cela prend aussi en compte
l'idée qu'on ait envie de répondre
à ces remarques.
Du coup, elles vont être concrètes,
équilibrées,
elles vont vous dire là où il y a
des problèmes,
et ce qu'on peut améliorer,
ainsi que ce que l'on fait bien.
Elle va continuer
à travailler avec vous,
mais en bon tuteur,
elle ne vous donnera pas
simplement la réponse,
elle vous poussera vers celle-ci,
vous demandera d'expliquer,
vous demandera d'élaborer
vos propres connaissances.
Donc on voit l'invite sur l'écran.
Il s'agit d'un point de départ.
Aucun besoin de prendre cela
comme une réponse absolue.
On peut jouer avec.
Voyons cela en action.
Utilisons cette invite. Elle nous dit
qu'elle est aide-enseignante,
puisque c'est ce qu'on lui a dit de faire,
et nous demande notre niveau scolaire
et quel sujet on étudie.
Qu'est-ce qu'on met ?
Disons qu'on étudie Macbeth
et qu'on est en Terminale.
En Terminale, d'accord, super.
D'accord, donc on a donné
ces informations à l'IA,
elle les insère dans la logique
dont elle se sert là.
Et elle nous demande
de quoi s'agit le devoir,
et s'il y a une grille d'évaluation
ou d'autres informations à savoir,
et quel objectif on souhaite atteindre,
en lui donnant autant
d'informations que possible.
Je n'en ai pas des tas, là.
Donc, je vais mettre :
« Je dois rédiger une analyse de Macbeth,
« c'est noté sur le style d'écriture
et la profondeur du contenu. »
Comme vous le voyez,
elle nous pose des questions,
sollicite des informations.
Ce qui en fait une bonne invite
à donner à un élève,
au lieu d'en avoir une
qu'ils développent d'eux-mêmes.
Elle nous demande s'il y a
des instructions spécifiques,
et de lui donner le devoir.
« Voici ce que j'ai écrit jusqu'ici. »
J'ai demandé à l'IA de me générer
une dissertation sur Macbeth,
donc je vais juste la copier/coller ici.
Voyons ce qu'elle nous dit.
Donc, on remarque qu'elle
travaille sur l'information,
elle dit qu'elle prend le temps
de lire attentivement,
c'est une illusion,
elle ne prend pas plus de temps,
mais elle répond de cette manière.
On voit qu'elle donne une liste
de points forts et points faibles.
Ce qui est super, quand on utilise
un mentor qu'on a construit,
c'est qu'il peut vous faire des remarques
précieuses sur le plan éducatif,
qui sont pédagogues,
au lieu d'avoir des élèves lui demandant
juste d'améliorer leur travail.
C'est un bon exemple
d'une IA qui travaille en votre faveur,
en tant qu'enseignant,
au lieu d'à votre encontre,
en sapant ce que vous voulez transmettre.
Vous remarquerez, à la fin,
qu'elle pose une question
à laquelle les élèves doivent répondre.
« Comment penses-tu revoir ton analyse ? »
« Donne-moi un plan
et des modifications précises. »
C'est le genre de chose
qu'on ferait en tant qu'enseignant,
solliciter des modifications
ou des différences.
Donc, je crois qu'on peut commencer
à voir pourquoi un outil comme celui-ci
peut être très utile
quand on s'en sert correctement.
Parlons aussi d'une autre
utilisation potentielle pour l'IA
en tant que tuteur.
Quels sont les avantages
et inconvénients de cette approche ?
Un avantage de cette approche,
c'est qu'on pousse les élèves
à faire attention au contenu,
à lire la grille d'évaluation,
à lire quel est
l'objectif du travail de rédaction,
et qui il vise,
et à vraiment y réfléchir.
Un inconvénient,
c'est qu'on peut certainement
demander à l'IA de faire
les choses pour vous.
Mais si on travaille avec, et qu'on a
des directives pour ce faire,
c'est une façon d'obtenir des remarques,
que vous auriez ensuite à évaluer.
Une autre chose
qu'un enseignant pourrait demander,
c'est qu'on lui rende les échanges,
ainsi que des observations sur ceux-ci.
Qu'y avait-il de bien
et de moins bien dans ces remarques ?
Là encore, cela demande une réflexion
à un niveau plus élevé
sur son travail de rédaction
et sa manière de procéder.
Excellent.
Je veux vous montrer un autre exemple
où l'IA agit directement
en tant que professeur.
On a une invite pour cela aussi.
Il y a des risques liés au fait
de demander à l'IA d'agir en tant
que professeur directement :
le risque d'hallucinations,
elle ne connaît pas votre
méthode pédagogique ou point de vue.
Mais je trouve dans mes cours
que les élèves se servent
de plus en plus de l'IA
comme méthode d'apprentissage.
Ils lèvent moins la main.
Quand je demande pourquoi,
ils disent
préférer ne pas montrer
leur ignorance en cours,
et demander à l'IA de leur expliquer.
Donc, ils ont déjà adopté
ces comportements.
Une sorte de tuteur,
donc,
est utile en ce qu'il vous montre
ce à quoi
l'avenir de l'IA dans l'éducation
pourrait ressembler,
comme ceux que Khan Academy
élabore actuellement.
Et ça peut aussi être un outil
que vos élèves peuvent utiliser
pour accomplir d'avantage en classe.
Mais il faut garder à l'esprit
que les tuteurs IA
ne sont pas encore tout à fait au point.
Prenons un exemple.
Ce tuteur tente aussi
d'adopter le bon format, il met :
« Bonjour ! Je suis votre tuteur IA.
« J'ai hâte de travailler avec vous. »
Que veut-on étudier aujourd'hui ?
Étudions les coûts d'opportunité.
Les coûts d'opportunité,
la notion d'économie.
Voyons ce qui se passe.
Donc, on lui a dit
ce qu'on voulait apprendre.
Elle nous dit qu'il s'agit
d'une notion clé en économie.
Elle a même mit un petit emoji,
ce qui est mignon.
Elle nous demande notre niveau scolaire.
On est en quelle classe, là ?
- Première ?
- Première, d'accord.
Je ne me focaliserais pas trop
sur le niveau scolaire exact,
elle ne distingue pas très bien un élève
de Seconde d'un élève de Première.
Cela lui donne un cadre
au sein duquel travailler,
mais elle ne se sert pas
de normes universelles.
Elle nous demande ce qu'on sait
au sujet des coûts d'opportunité.
On sait que ça concerne
les choix alternatifs.
« On sait que ça concerne
les choix alternatifs, et c'est tout. »
L'un des avantages de l'IA,
c'est que ce genre
d'échange libre par texte
a un réel pouvoir éducatif,
et l'IA peut simuler ça assez bien.
Quand même pas aussi bien
qu'un véritable professeur humain, encore.
Vous remarquerez
qu'elle nous donne des exemples.
Et explique les choses
de différentes manières.
C'est l'une des forces de l'IA,
elle peut facilement décortiquer
les choses de différentes manières.
Vous remarquerez qu'elle se met
à poser des questions.
Elle nous demande de faire des choix.
De nos recherches
sur les cours particuliers, on sait
qu'on ne peut pas simplement
déclamer les choses.
Un tuteur efficace
sollicite de l'information,
aide à faire des liens,
et on voit que l'IA se met à faire ça,
en nous demandant de faire le lien
avec notre vie.
L'autre chose à mentionner
sur l'invite de tuteur,
c'est qu'elle ne présume pas
que l'élève puisse évaluer
leur propre apprentissage.
Souvent, ce qu'on voit
dans une invite de tuteur
très simple, comme : « explique-moi ça
comme si j'avais 10 ans »,
c'est qu'elle vous demande
si vous avez compris.
Mais ici, elle ne vous demande pas
d'émettre un jugement
sur votre propre apprentissage,
ce qui présente des défauts.
Au lieu de ça, elle sollicite
de l'information de votre part
pour voir ce que vous savez
et vous aider à construire
sur ce socle de connaissances.
Ce genre de différences subtiles
sont ce qui sépare l'utilisation de l'IA
de manière experte
dans la salle de classe,
où l'on sait ce qu'on veut qu'il se passe,
de la simple utilisation naïve
qu'en font les gens.
TRANSFORMER L'APPRENTISSAGE :
DERNIÈRES REMARQUES
Je crois qu'il y a un avantage
à prendre en main
l'utilisation que font vos élèves de l'IA.
Parce qu'ils vont s'en servir
de toute façon.
À lui donner un sens
en leur donnant des invites
et en ayant ces discussions.
C'est un outil très puissant,
qui à l'avenir
va beaucoup stimuler
l'apprentissage en classe.
Et qui ne menace pas,
ne va pas remplacer, les enseignants.
C'est une chose dont on peut se servir
pour améliorer
les résultats de notre travail
et l'apprentissage des élèves,
se faciliter la vie,
tout en améliorant celle des élèves.
Je crois que c'est une vision
très forte de l'avenir.
Et j'espère que vous adopterez
et essayerez l'IA
avant de décider si vous voulez
vous en servir ou l'interdire en classe.
Eh bien, c'est fou toutes les manières
qu'il y a de favoriser
l'apprentissage des élèves avec l'IA.
Avec le développement fulgurant
de la technologie IA,
il y aura de plus en plus
d'outils disponibles.
Comme pour tout nouvel outil,
il incombe aux enseignants
de s'assurer qu'ils utilisent
des outils adaptés
à l'âge de leurs élèves,
qui protègent leurs données privées,
et qu'ils créent des espaces
qui permettent aux élèves
de porter un œil critique sur
les pièges potentiels
de la technologie dont ils se servent.
Rejoignez-nous pour la quatrième séance,
« Garantir une approche
responsable à l'IA »,
pour examiner ces sujets.
Merci de vous être joints à nous,
et à très vite pour la quatrième séance.
Rendez-vous sur le site web
des bases de l'IA pour enseignants
en vous rendant sur code.org/ai101
pour vous inscrire
à l'accès en avant-première
et pour découvrir
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de Code.org, ETS,
ISTE, et Khan Academy.
Merci de vous être joints à nous.