Réaliser pleinement
vos rêves d'enfance
Attendez que je les mérite.
C'est merveilleux d'être ici.
Indira ne vous a pas dit
que ces conférences
étaient autrefois appelées
"Le Dernier Cours"
Avant de mourir
quel serait votre dernier cours ?
J'ai pensé : mince, j'avais tout
prévu, et ils l'ont renommé !
Au cas où certains débarqueraient,
mon père disait toujours :
"Quand il y a un éléphant
dans le salon, présente-le."
Sur mon scanner, vous pouvez voir
une dizaine de tumeurs hépatiques.
Les docteurs m'ont donné
3 à 6 mois en bonne santé.
C'était il y a un mois,
vous pouvez faire le calcul.
J'ai les meilleurs médecins.
C'est comme ça.
Nous ne pouvons rien y faire,
nous devons juste décider
comment répondre à cela.
Nous ne pouvons pas
changer les cartes en main,
seulement la façon
de les jouer.
Si je ne suis pas aussi dépressif
et morose que je devrais l'être,
désolé de vous décevoir !
Je vous assure que
je ne suis pas dans le déni.
Ce n'est pas comme si
j'ignorais ce qui se passe.
Ma famille et moi
venons juste de déménager.
Nous avons acheté une merveilleuse
maison en Virginie, nous l'avons fait
parce que c'est un meilleur
endroit pour vivre, pour la famille.
Et l'autre chose, c'est que
j'ai une pêche d'enfer.
La meilleure dissonance
cognitive qu'on ait jamais vue :
je suis un mourant
en parfaite santé physique.
Je suis en meilleure forme
que la plupart d'entre vous !
Ceux qui veulent s'apitoyer,
venez faire quelques pompes,
et après vous pourrez
avoir pitié de moi.
Aujourd'hui, nous n'allons pas
parler de cancer,
j'ai passé beaucoup de temps
à en parler, ça ne m'intéresse plus.
Si vous avez le remède miracle,
restez à l'écart !
Nous n'allons pas parler
de choses plus importantes
que réaliser ses rêves d'enfance.
Nous n'allons pas parler de ma femme,
ou de mes enfants.
Parce que je suis doué,
mais pas suffisamment
pour en parler sans pleurer.
Retirons ça de la table,
c'est beaucoup trop important.
Nous n'allons pas parler
spiritualité et religion,
même si j'avoue m'être
converti sur mon lit de mort :
Je viens d'acheter un Macintosh.
Je mets 9% de la salle
dans ma poche avec ça.
De quoi allons nous
parler aujourd'hui ?
De mes rêves d'enfance,
de comment je les ai accomplis.
J'ai été particulièrement
chanceux de ce côté.
Comment j'ai pu aider
les autres à réaliser leurs rêves,
et quelles leçons en tirer.
Je suis professeur,
il y a donc
des leçons à retenir.
Comment vous pouvez
utiliser ce dernier cours
pour réaliser vos rêves,
ou aider les autres à accomplir les leurs.
Et en vieillissant,
vous découvrirez
que dévoiler les rêves des autres
c'est encore plus satisfaisant.
Donc, quels étaient
mes rêves d'enfance ?
J'ai vraiment eu
une enfance heureuse.
Je ne plaisante pas,
j'ai fouillé les
archives familiales,
et j'ai été surpris
de ne pas trouver
une photo de moi
où je ne souriais pas.
Ça m'a fait vraiment plaisir.
Voilà notre chien.
J'ai même une photo
de moi en train de rêver.
J'étais souvent dans la lune,
on me disait "Réveille-toi !"
C'était une époque faite de
rêves. Je suis né en 1960,
quand vous avez 8 ou 9 ans,
vous regardez la télé,
et que des hommes marchent
sur la lune, tout est possible.
Nous ne devons
pas perdre de vue
que l'inspiration et le rêve
sont des choses énormes.
Alors, quels étaient
mes rêves d'enfance ?
Vous pouvez réfuter cette liste,
mais c'est la mienne.
Être en apesanteur,
jouer dans la National Football League,
écrire un article dans
l'Encyclopédie Universelle,
— on voit déjà
le geek que j'étais —
être Capitaine Kirk, quelqu'un
ici a eu ce rêve d'enfance ?
Pas à Carnegie Mellon, non.
Je voulais être un de ces types
qui gagne les peluches géantes
dans les parcs d'attraction.
Et je voulais être un
concepteur d'attractions Disney.
Ils ne sont pas dans
un ordre précis, mais je pense
qu'ils sont classés par difficulté,
sauf peut-être le premier.
Donc, être en apesanteur.
C'est important
d'avoir des rêves précis.
Je ne voulais pas être astronaute,
je portais des lunettes
on m'a dit "les astronautes
ne peuvent pas avoir de lunettes"
Moi je ne voulais pas
tout le boulot des astronautes
je voulais juste
flotter dans les airs !
Et comme
tous les enfants,
Prototype 0.0.
Mais ça ne
fonctionnait pas bien,
et j'ai découvert
que la NASA avait
un avion appelé
la Vomit Comet
qu'ils utilisaient pour
entraîner les astronautes.
Elle fait un vol parabolique,
et sur chaque arc
vous avez environ
25 secondes sans propulsion
qui provoque
un équivalent d'apesanteur.
Il y avait un programme
où des étudiants
pouvaient soumettre
des projets,
et s'ils gagnaient
la compétition
ils pouvaient
faire un tour de vol.
J'ai pensé
que ça serait cool,
j'ai monté une équipe,
ils ont gagné le droit de voler.
J'étais si excité
de partir avec eux
et là j'ai percuté
le premier mur de brique.
Il était bien spécifié
qu'en aucune circonstance
il ne serait permis aux profs
de voler avec les étudiants.
Ca m'a
brisé le cœur.
J'étais mais genre,
"J'ai travaillé si dur !"
J'ai relu avec attention,
et j'ai vu que la NASA,
— ça faisait partie de leur
campagne de communication —
permettait aux
étudiants d'emmener
un journaliste local
de leur ville d'origine.
Et voilà, Randy Pausch,
journaliste web !
C'est si facile d'obtenir
une carte de presse !
J'ai appelé les gars
de la NASA et j'ai dit
J'ai besoin de connaître
votre numéro de fax.
Ils m'ont répondu : quels
documents allez-vous nous faxer ?
Ma rétractation
comme encadrant universitaire,
et mon inscription
en tant que journaliste.
Il m'a dit : c'est
un peu transparent, non ?
Oui mais notre projet
porte sur la réalité virtuelle,
nous allons apporter
plein de kits
et tous les étudiants de toutes
les équipes vont en profiter.
Les journalistes des autres
équipes vont filmer tout ça !
Jim Foley se dit :
"Espèce d'enfoiré !"
Le gars m'a dit :
voici le numéro de fax.
Mais on a tenu
notre engagement,
et c'est un des thèmes
de la conférence,
Apportez toujours quelque chose,
vous serez mieux accueilli.
Si vous êtes curieux de voir
à quoi ressemble l'apesanteur
— j'espère que
le son fonctionne —
Ça c'est moi.
On déguste sérieusement
en bas de la courbe !
Et voilà, rêve n°1 :
C'est fait !
Maintenant on va
parler de football.
Mon rêve était de jouer
dans la National Football League.
La plupart d'entre vous
ignorent que j'ai vraiment...
Non, je n'ai pas réussi
à jouer dans la NFL.
Mais j'ai probablement
appris davantage
en ne réalisant
pas ce rêve
que de tous ceux
que j'ai accomplis.
Je me suis
inscrit à 9 ans,
j'étais de loin
le plus petit de la ligue.
J'avais comme entraîneur
Jim Graham, 1.95m,
il jouait défenseur en
Pennsylvanie. Un genre de Hulk
il était de la vieille école.
Vraiment old school.
Il pensait que la passe
offensive n'était qu'une ruse !
Il s'est pointé à
l'entraînement le 1er jour,
une armoire à glace,
on était mort de trouille,
et il n'avait pas
apporté de ballon.
Comment va-t-on
s'entraîner sans ballon ?
Un des enfants
a demandé :
Excusez-moi monsieur,
mais on n'a pas de ballon.
Graham a dit :
"C'est exact,
combien y a-t-il
de joueurs sur le terrain ?"
11 par équipe,
22 au total.
"Et combien touchent
la balle à chaque instant ?"
Un seul.
"Bien, on va voir
ce que font les 21 autres."
C'est vraiment une
histoire intéressante,
parce qu'elle
parle des fondamentaux.
Vous devez apprendre
les fondamentaux
sinon le reste ne fonctionne pas.
L'autre histoire avec Jim Graham
c'est un entraînement où
il m'en a fait baver,
"Tu le fais mal,
recommence,
tu vas faire des pompes après
l'entraînement." À la fin,
un des entraîneurs
est venu et m'a dit :
"Graham t'en fait
baver, non ?"
Ouais.
Il m'a dit :
"C'est une bonne chose."
Quand tu te plantes,
et que personne
n'élève plus la voix,
ça veut dire
qu'ils ont abandonné.
C'est une leçon
qui m'a servi toute ma vie.
"Quand tu vois que tu
fais de la merde, et que
personne ne te le dit,
tu es dans de sales draps."
Vous comptez toujours
pour ceux qui vous critiquent.
Après Graham, j'ai eu un autre
entraineur, Setliff, qui m'a appris
énormément sur la puissance
de l'enthousiasme. Pendant un match,
il a mis les joueurs à la place
la moins adéquate pour eux,
Tous les petits deviennent
des ailiers, vous voyez ?
C'était ridicule. Mais c'était
juste pour un match,
et l'autre équipe n'a pas compris
ce qui lui est tombé dessus
car quand tu joues juste une partie
à la place où tu n'es pas sensé être,
et que "liberté"
signifie "rien à perdre"
tu leur mets
une sacrée branlée.
Ce genre d'enthousiasme
c'était génial.
Depuis ce jour, je me sens
à l'aise sur un terrain de foot.
C'est comme
les moments où
je tente de résoudre
un problème difficile, les gens
me voient dans les couloirs
en train de faire ça
c'est juste parce que
quand tu fais quelque chose
jeune et que tu t'entraînes,
ça devient
une partie de toi.
Et je suis heureux que
le foot fasse partie de ma vie.
Je n'ai pas réalisé mon rêve
de jouer dans la NFL, mais ça fait rien.
J'en ai retiré des choses
bien plus importantes.
Regardez ce qu'il advient
de la NFL, ne suis pas sûr
que les gars s'en sortent
aussi bien que moi.
Une expression que je tiens
d'Electronic Arts et que j'adore,
qui convient à merveille :
"L'expérience est ce qu'on obtient
quand on n'obtient pas ce qu'on veut."
C'est vraiment adorable.
L'autre truc,
c'est que nous envoyons
nos enfants jouer au foot,
faire de la natation, ou autre,
et c'est le premier
exemple de ce que j'appelle
les "feintes pédagogiques" :
l'apprentissage indirect.
On ne veut pas faire
de nos enfants des footballeurs,
certes, c'est génial
d'apprendre les positions
de savoir bloquer,
et tout ça,
Mais on envoie nos enfants
apprendre des choses plus importantes :
Travail en équipe, esprit sportif,
persévérance, etc.
Ce genre de "feinte"
est indispensable.
Faites un peu attention,
vous verrez qu'il y en a partout.
Un facile : devenir un auteur
de l'Encyclopédie Universelle.
Quand j'étais enfant,
on avait l'Encyclopédie
Universelle sur l'étagère,
Pour les jeunes :
ceci est du papier.
On appelait ces choses "des livres".
Une fois devenu une tête
en matière de réalité virtuelle,
pas parmi les plus importantes,
mais du niveau de ceux
que demandent
les éditeurs de l'Encyclopédie.
Ils m'ont appelé,
j'ai écrit un article,
là c'est Caitlin Kelleher,
jetez un œil
dans une bibliothèque
qui conserve un exemplaire
de l'Encyclopédie
cherchez à V pour
Virtual Reality et le voilà.
La seule chose
que j'ai à dire :
Pour avoir été sélectionné comme
auteur dans l'Encyclopédie Universelle,
je peux dire que Wikipédia
est une source d'information
parfaitement sûre, parce que
je connais le contrôle qualité
des vraies Encyclopédies.
Ils m'ont laissé
écrire dedans !
Rêve suivant :
Rencontrer
Devenir Capitaine Kirk
Au bout d'un moment,
on réalise qu'on ne fera pas
certaines choses, et que le mieux
est de s'en rapprocher.
Quel modèle
pour la jeunesse !
Il est tout
ce qu'on a rêvé d'être.
Ce que j'ai appris qui m'a
servi en leadership plus tard
c'est qu'il n'est pas
le gars le plus intelligent.
Spock est très malin, McCoy
est médecin, Scotty est ingénieur,
mais quelles compétences
a Kirk pour piloter ce vaisseau ?
C'est clairement une
compétence appelée leadership.
Que vous aimiez
ou pas la série,
vous apprendrez beaucoup
sur comment on dirige des gens
en regardant
faire ce mec.
Et il avait
les gadgets les plus cool !
Je veux dire,
déjà enfant je
trouvais ça fascinant
de pouvoir parler à tout
le vaisseau avec ce bidule,
Je trouvais ça
spectaculaire,
mais maintenant le mien
est encore plus petit !
C'est vraiment génial.
Et j'ai accompli ce rêve.
James T. Kirk,
ou son alter ego
William Shatner,
a écrit un livre,
je crois même que
c'était un bon bouquin,
avec Chip Walter,
un bon écrivain
de Pittsburgh.
Ils ont écrit un livre sur
la science de Star Trek,
tout ce qui est devenu réalité,
Ils ont fait une tournée,
regardé différentes choses
et ils sont venus ici étudier
notre système de Réalité Virtuelle.
On a fait un monde pour lui,
qui ressemblait à ça :
On a déclenché l'Alerte Rouge.
Il a joué le jeu,
même si il avait
flairé l'entourloupe.
C'est vraiment chouette de
rencontrer son héros d'enfance.
Mais c'est encore plus chouette
quand il vient à vous
regarder les trucs chouettes
que vous faites dans votre labo.
Ça c'était un grand moment.
Gagner des peluches géantes.
Ca peut paraître banal, mais
quand vous voyez ces grands mec
qui se balladent dans
les parcs d'attraction
et qui trimballent
toutes ces peluches géantes
Voilà mon épouse adorée,
j'ai beaucoup de photos
des peluches que j'ai gagnées,
Voilà mon père, qui
pose avec l'une d'elles.
J'en ai vraiment
gagné beaucoup !
Mon père, qui a gagné
celle-là, il faut le dire.
Ce fut une bonne partie
de ma vie de famille.
Mais j'entends déjà
venir les cyniques :
À notre époque d'images
trafiquées numériquement,
peut-être que ces ours en peluche
ne sont pas vraiment avec moi...
peut-être ai-je
payé quelqu'un 5$
pour prendre une photo de moi
à côté de son ours en peluche.
Comment, dans cette époque
cynique, puis-je vous convaincre ?
Je sais : je peux
vous montrer les peluches !
Mettez-les là,
contre le mur.
On t'entend mal.
Merci chérie.
Voilà quelques
ours en peluche.
On n'avait pas beaucoup
de place dans le camion
si quelqu'un
veut en emporter
venez à la fin,
premiers arrivés premiers servis.
Rêve suivant :
fabriquer des attractions.
Ça a été
le plus difficile.
Être en apesanteur
c'est rien à côté.
À l'âge de 8 ans, notre
famille a traversé le pays
pour aller
à Disney Land.
Si vous avez vu le film
National Lampoon's Vacation
ça y ressemblait beaucoup.
C'était une quête !
Voilà des photos
de l'époque,
là c'est moi
devant le château.
Et là c'est moi,
pour ceux qui l'ont deviné,
c'est le train d'Alice.
Je me suis dit
que c'était l'environnement
le plus cool
où j'ai jamais été,
et au lieu d'en profiter,
j'ai dit "je veux en fabriquer".
J'ai attendu mon heure,
j'ai fait mon doctorat
à Carnegie Mellon,
me croyant qualifié pour tout.
J'ai envoyé une lettre de motivation
à Walt Disney Imagineering
et ils m'ont envoyé
la plus belle lettre de refus
que j'ai jamais eue.
"Nous avons étudié
attentivement votre candidature,
et nous n'avons
actuellement aucun poste
correspondant à
vos qualifications."
Vous recevez cette lettre
d'un endroit
connu pour embaucher
des armées de balayeurs.
Ça m'a bien refroidi.
Mais rappelez-vous, les murs
sont là pour quelque chose.
Ils ne sont pas là pour
nous empêcher d'entrer,
ils sont là pour
nous donner une chance
de montrer combien notre
motivation est grande.
Ils sont là pour arrêter les gens
pas suffisamment motivés.
Ils sont là pour
arrêter les autres.
On avance
jusqu'en 1991.
On a fabriqué un système
à l'Université de Virginie,
appelé "La Réalité Virtuelle
pour 5$ par jour".
Une expérience incroyable
et spectaculaire. J'étais si effrayé,
en tant que jeune prof.
Jim Foley est avec nous,
et j'adore raconter cette histoire.
Il connaissait mon directeur de thèse,
Andy Van Dam, j'étais à ma
première conférence, mort de trouille,
et cette icône dans le monde
des interfaces utilisateur vient à moi,
me prend dans ses bras
et me dit :
"De la part d'Andy."
Et là j'ai pensé :
Je peux y arriver.
Peut-être que
c'est ma place.
Une histoire similaire,
cette incroyable réussite,
car à l'époque, il fallait
500.000$ pour faire de la VR,
on se sentait frustrés,
et pour 5000$ de pièces détachées
on a bricolé un système
de Réalité Virtuelle fonctionnel.
Les gens se disaient
qu'on était comme ces gars
de Hewlett Packard dans leur garage.
J'ai présenté le système,
la salle était en effervescence,
et pendant les questions,
Tom Furness, un grand nom
de la Réalité Virtuelle, a
pris le micro et s'est présenté.
— je le connaissais
juste de nom —
Il a posé une question
et j'ai dit tout de suite :
"Excusez-moi, vous
êtes bien Tom Furness ?"
Il a répondu oui. J'ai dit :
"Je vais vous répondre
mais avant, voulez-vous
déjeuner avec moi demain ?"
Il s'est passé beaucoup
dans ce petit instant,
beaucoup d'humilité mais aussi :
Demander à quelqu'un
dans une situation
où il ne peut pas refuser.
Deux ans plus tard,
Disney travaillait
sur un projet de Réalité
Virtuelle top secret.
Ils niaient toute existence
d'un projet de Réalité Virtuelle
alors que la pub pour
l'attraction passait à la télé.
Disney avait vraiment
surveillé ce projet.
C'était l'attraction Aladdin où
vous volez sur le tapis volant.
Avec un écran sur la tête,
qu'on appelait la Croco Vision.
J'avais mes entrées.
Dès que le projet a démarré,
ils ont commencé
la campagne de pub.
On m'a demandé d'expliquer
au Secrétaire d'État à la Défense
où on en était
sur la Réalité Virtuelle.
Fred Brooks et moi-même
avons expliqué au Secrétaire d'État.
J'ai pris ça
comme prétexte.
J'ai appelé Disney :
"Bonjour,
je suis avec le Secrétaire
d'État à la Défense,
j'aimerais lui montrer
vos équipements,
car vous avez les meilleurs
systèmes VR au monde."
Ils m'ont envoyé chier,
alors j'ai demandé
si tous les trucs patriotiques
dans leurs parcs c'était pour rire.
Ils m'ont dit : "Soit, mais le
Département des Relations Publiques
n'a aucun équipement à vous montrer,
je vais devoir vous mettre en contact
directement avec
les concepteurs." Jackpot !
Je me suis retrouvé au téléphone
avec un certain Jon Snoddy,
un des gars les plus impressionnants
que j'ai jamais rencontré,
il dirigeait toute l'équipe,
et c'est pas étonnant qu'il
ait fait des choses incroyables.
Il m'a envoyé des trucs,
on a parlé un peu,
et j'ai dit : "Je fais une
conférence près de chez vous,
ça vous dirait de déjeuner ensemble ?"
Traduction : je vais vous mentir,
et vous dire que j'ai une excuse
pour être dans les parages
comme ça je n'aurai
pas l'air trop nerveux.
Mais j'irai sur Neptune
juste pour déjeuner avec vous !
Jon a accepté,
et j'ai passé
plus de 80 heures
à parler à tous les experts
de Réalité Virtuelle dans le monde,
leur demandant : "Si vous
aviez accès à ce projet,
que demanderiez-vous ?"
J'ai compilé toutes les réponses,
j'ai dû les apprendre par cœur
avec ma mémoire de poisson rouge,
je ne pouvais pas me pointer
comme un gros nerd :
"Alors, question 72..."
Sur un déjeuner
de 2 heures,
Jon a dû penser qu'il
parlait à un génie,
car je ne faisais que relayer
Fred Brooks, Ivan Sutherland
Andy Van Dam, Henry Fuchs,
des gens comme ça.
C'est facile de faire le malin
quand vous êtes un perroquet.
À la fin du déjeuner avec Jon,
j'ai comme qui dirait
"posé la question" :
"Je compte prendre
une année sabatique."
Il m'a répondu :
"C'est quoi ?"
Le choc
des cultures.
J'ai évoqué
la possibilité de venir
et de travailler
avec lui.
Il m'a dit "C'est bien,
mais vous savez,
votre métier est
de transmettre un savoir,
le notre est
de garder des secrets."
Mais ce qui change
avec Jon Snoddy,
c'est qu'il a dit :
"On va s'arranger."
L'autre chose
que j'ai apprise avec Jon
— je pourrais parler une heure
de ce que j'ai appris avec lui —
Une chose
qu'il m'a dite :
"Sois patient et tu verras les gens
te surprendre et t'impressionner."
Quand quelqu'un t'énerve
jusqu'à te mettre en colère
sois simplement
plus patient avec lui,
et presque toujours
il finira par t'impressionner.
Ça m'a toujours servi. Il a
totalement raison sur ce coup.
Pour faire court,
on a négocié un contrat.
Certains disent que
c'est le premier et dernier
document jamais publié
par Disney Imagineering.
Les termes étaient :
J'auto-finance un projet
sur lequel je travaille pendant
6 mois, et je publie un rapport.
C'est là que
le méchant apparut.
Trop gentil et conciliant,
je ne serais pas crédible.
Je dois bien mettre
quelqu'un au pilori.
C'était un doyen
de l'Université de Virginie.
Son nom n'est pas
important, appelons-le
le Doyen Wormer
(de Animal House)
Je lui ai dit que je voulais
prendre une année sabatique,
que les gars de Disney
acceptaient enfin un professeur,
— ce qui était dingue :
si Jon avait eu toute sa tête,
ça n'aurait pas été possible.
Ils ont le culte du secret. —
Wormer a regardé le contrat
et a remarqué qu'ils se réservaient
ma propriété intellectuelle.
J'ai répondu : "Oui,
mais je peux publier un rapport.
C'est toute ma propriété,
je ne vais pas faire de brevet.
- Cela reste une éventualité.
Je ne peux pas autoriser ça.
Dites-leur de changer cette clause,
et revenez
me voir ensuite.
J'étais genre :
"Excusez-moi ?
Je veux que vous compreniez
à quel point c'est important.
Si on ne règle pas ça,
je prends un congé sans solde
j'y vais et
je le fais."
Il m'a répondu :
"Vous savez,
je ne peux pas non plus
vous laisser faire ça.
Vous avez déjà
les idées en tête,
ils vont vous les voler, je
ne peux pas laisser faire ça.
Il est très important de savoir
quand on joue au plus bête,
et il est très important
d'arrêter le plus vite possible.
Je lui ai dit :
"Bon, oublions ça,
est-ce que ça vous paraît
être une bonne idée ?"
Il me répond :
"Aucune idée."
On a trouvé
un terrain d'entente.
Je lui demande : "Est-ce que
c'est vraiment de votre ressort ?
Ou bien celui du doyen
de recherche sponsorisée
vu que c'est un problème
de propriété ?" - Oui.
"Donc s'il est satisfait, vous
le serez ?" - Tout à fait.
Wosh ! Comme dans
Bip Bip & Coyote
J'ai couru au bureau
de Gene Block, un mec génial.
Commençons
par le commencement,
Je n'ai pas envie
qu'on s'embrouille de nouveau.
"Ca vous paraît
une bonne idée ?"
Je n'ai pas suffisament
d'infos pour en juger.
Tout ce que je sais,
c'est que mon meilleur prof
est dans mon bureau
et il est très excité,
j'attends qu'il m'en dise plus.
C'est une leçon pour ceux
qui travaillent dans l'administration.
Tous les deux ont
dit la même chose.
Mais il y a une bonne
manière de le dire.
"J'en sais rien !"
"Je n'ai pas toutes les infos,
mais mon meilleur professeur
est tout excité, j'attends
qu'il m'en dise davantage."
Une bonne et une mauvaise
manière de dire "Je ne sais pas".
On a fini par résoudre l'affaire.
J'ai pu aller chez Disney,
Que du bonheur,
tout est bien qui finit bien.
Certains murs de brique
sont faits de chair.
Je travaillais sur le projet Aladdin.
Absolument spectaculaire,
Tout simplement incroyable.
Mon neveu Christopher,
assis sur le prototype
comme sur une moto,
et qu'on pouvait
pencher pour contrôler
le tapis volant.
On avait un écran monté
sur la tête, un système
intéressant, fabriqué en deux
parties, une conception ingénieuse.
Pour avoir un meilleur débit,
la seule partie qui touchait la tête
était un petit casque,
et le matériel cher se fixait dessus.
Vous pouviez fabriquer les
casques en série, pour pas cher,
et j'ai été le nettoyeur de
casques pendant un an.
J'adorais Imagineering.
Un endroit merveilleux,
comme j'en avais toujours rêvé.
J'adorais les maquettes,
plein de gens accroupis dans un modèle
grand comme cette pièce
qui n'était que la réplique
d'une véritable attraction.
Un super endroit pour
se balader en quête d'inspiration.
Je me rappelle de mon arrivée,
les gens ont dit
"Tes attentes
ne vont-elles pas être déçues ?"
Vous avez vu le film
Charlie et la Chocolaterie de 1971 ?
Willy Wonka dit à Charlie
qu'il s'apprête à lui donner
toute l'usine : "Quelqu'un
t'a déjà raconté l'histoire
du petit garçon qui a soudain eu
tout ce qu'il désirait ?"
Charlie écarquille les
yeux et demande :
"Non, que lui
est-il arrivé ?"
"Il vécut heureux
jusqu'à la fin de ses jours."
Le projet Aladdin
était une opportunité comme
on n'en croise que toutes les 5 vies.
J'en suis persuadé.
Ça m'a changé
à tout jamais.
Pas juste pour
le boulot de rêve,
mais travailler sur site,
avec de vrais pros,
confronté à de vrais problèmes
d'interface homme-machine.
La plupart des gens du milieu
vivent dans leur monde
de laborantins et de doctorants,
et tant que personne
ne vous éclabousse de crème glacée, vous n'êtes pas en conditions réelles.
Plus que tout, Jon
m'a appris à réunir
artistes et ingénieurs.
Son véritable héritage.
On a publié le rapport. Un scandale
culturel dans le monde universitaire.
Quand on l'a écrit,
Imagineer a proposé
de mettre une grande photo
comme dans les magazines.
Le comité SIGGRAPH,
qui a accepté l'article,
en a fait tout un foin :
"Ils ont l'autorisation de faire ça ?"
Rien ne le précisait.
On a publié l'article
et curieusement depuis lors
SIGGRAPH prend l'habitude
de mettre des photos en 1ère page.
J'ai changé le monde,
à ma manière.
Au bout des 6 mois,
ils sont venus et m'ont dit :
Veux-tu devenir un concepteur ?
Tu peux rester avec nous.
Et j'ai dit "Non".
Une des rares fois où
j'ai surpris mon père.
Il a fait genre :
"Tu as quoi ?"
Depuis que tu étais tout petit...
c'était tout ce que tu voulais...
et maintenant que tu peux,
tu... ?
J'avais une bouteille de Maalox
dans mon tiroir. Faites attention
à vos désirs.
Un endroit stressant
— Imagineering n'est pas tant
consommatrice d'anti-acides —
sauf le labo où j'étais,
Jon mis à part.
Ça ressemblait à
l'Union Soviétique.
C'était vraiment chaud
depuis quelque temps.
Mais on s'en est sorti.
S'ils avaient dit :
"Reste ici ou ne reviens jamais."
je serais parti quand même.
J'aurais refusé le
poste de toute manière.
Mais ils m'ont donné le beurre
et l'argent du beurre.
Je suis devenu consultant
un jour par semaine pour eux,
et j'ai fait ça
pendant environ 10 ans.
C'est une des raisons pour
lesquelles il faut devenir professeur.
Vous pourrez avoir le
beurre et l'argent du beurre.
J'ai été consultant sur des
projets comme Disney Quest.
Il y avait la bataille navale
dans la jungle
la meilleure expérience interactive
jamais faite
on la doit à Jesse Schell,
Pirates des Caraïbes,
splendide à
Disney Quest.
Ce sont mes
rêves d'enfance.
C'est plutôt chouette.
J'étais dans mon élément.
Maintenant vient
la question :
Comment rendre possible
les rêves d'enfance d'autrui ?
Et là encore, je suis heureux
d'être devenu professeur.
Quel endroit plus approprié
pour révéler les rêves d'enfance ?
Travailler à
Electronic Arts, peut-être,
juste en
deuxième position.
J'ai réalisé de façon concrète
que je pouvais faire cela.
Un jeune homme, Tommy Burnett,
alors que j'étais prof en Virginie,
m'a demandé s'il pouvait
intégrer mon groupe de recherche.
On a bavardé, il m'a dit
avoir un rêve d'enfance.
C'est facile de les reconnaître
quand ils vous le disent en face.
J'ai dit : "Oui Tommy,
quel est ton rêve d'enfance ?"
Je veux travailler sur le
prochain film Star Wars.
Gardez à l'esprit l'époque
des faits. Où est Tommy ?
C'était quelle année ?
Tu étais en 2e année.
Vers 1993.
Qu'est-ce que tu fais
dans le fond, jeune homme ?
En 1993 donc.
Je lui ai dit : "Tommy,
tu sais qu'il ne vont jamais
tourner la seconde trilogie."
Il m'a répondu :
"Si. Ils vont la faire."
Tommy a travaillé quelques
années à mes côtés,
comme étudiant puis comme chercheur,
et quand j'ai été muté à Carnegie Mellon
tous les membres de mon
équipe ont quitté la Virginie,
pour Carnegie Mellon,
sauf Tommy...
... qui a eu une
meilleure offre.
Et il a en effet travaillé
sur chacun des trois films.
Je me suis dit c'est bien,
mais un élève à la fois,
ce n'est pas
très productif.
Mon entourage connait
mon obsession pour l'efficacité.
Puis-je faire un tir groupé ?
Tourner les gens de telle façon
qu'ils se concentrent sur
la réalisation de leurs rêves ?
J'ai créé un cours
à Carnegie Mellon
que j'ai appelé "Construction
de mondes virtuels".
Un cours très simple. Combien
d'entre vous ont assisté aux présentations ?
Vous êtes nombreux à connaître.
Pour ceux qui ne savent pas,
c'est très simple.
On prend 50 étudiants
de tous les différents
départements de l'Université,
on compose des
équipes au hasard,
quatre personnes par équipe,
qui changent à chaque projet.
Un projet dure 2 semaines,
vous fabriquez quelque chose,
vous le présentez,
puis je mélange les équipes,
vous obtenez trois nouveaux
compagnons et tout recommence.
Toutes les 2 semaines, ça
donne 5 projets par semestre.
Dès la première année,
je ne vous dis pas
à quel point tout
cela m'a échappé.
C'était un défi.
On venait d'apprendre
à placer des textures
sur des modèles 3D,
pour faire des choses
qui aient un peu de gueule.
Mais les ordinateurs étaient
des veaux comparé à aujourd'hui.
Je me suis dit :
"On va essayer."
J'ai passé quelques
coups de fil sur le campus,
"je veux faire un cours
inter-départements"
Et en 24 heures le cours était
était proposé dans 5 départements.
J'aime cette université.
C'est un endroit fantastique.
Les étudiants ont demandé quel
type de contenu ils devaient produire.
"Je sais pas, moi.
Faites ce qui vous plaît.
Deux règles : pas de
coups de feu, pas de porno."
Je n'ai rien contre ça,
mais vous savez,
on fait souvent ça avec
la Réalité Virtuelle, pas vrai ?
C'est étonnant de voir combien
de jeunes adultes sont à court d'idées
quand on élimine
ces deux options !
Voilà, j'ai commencé
à faire ce cours...
... ils sont revenus
15 jours plus tard
et m'ont littéralement
mis sur le cul.
Leur travail dépassait
tellement mes espérances,
j'avais copié le kit de Réalité
Virtuelle de Disney, mais j'ignorais
ce que des étudiants
pourraient bien en faire.
Sans parler des
ordinateurs d'un autre âge.
Ils sont revenus présenter
leur premier projet, quelque chose
de si impressionnant,
qu'après 10 ans d'enseignement
je ne savais pas quoi faire.
Alors j'ai appelé mon mentor,
Andy Van Dam
Et j'ai dit :
"Andy, je leur
ai donné un travail sur 15 jours,
ils sont revenus avec un résultat
qui aurait mérité 20/20
s'il avait été réalisé sur un semestre.
Sensei, qu'est-ce que je fais ?
Il a réfléchi une minute
et m'a répondu :
Retourne en classe demain,
regarde-les dans les yeux et dis-leur :
"Les gars, c'était pas mal, mais
je sais que vous pouvez faire mieux."
C'était le bon conseil.
Je ne savais manifestement pas
où placer la barre.
Et ce n'était pas leur rendre service
que de la fixer arbitrairement.
Ce fut vraiment
un bon conseil, car
ils n'ont pas
arrêté de progresser.
Pendant tout le semestre,
c'est devenu un vrai spectacle.
Je rentrais dans une salle
avec 50 étudiants,
mais il y avait
95 personnes dans la salle.
Parce que c'était
le jour de la démo.
Les camarades,
les amis, les parents
J'avais jamais vu
des parents venir en classe !
C'était à la fois flatteur
et plutôt flippant.
Il y a eu un effet
boule de neige,
on a eu l'envie étrange
de partager tout ça.
J'ai été élevé depuis
toujours dans le partage,
On doit présenter tout ça
à la fin du semestre.
Faire un vrai spectacle.
On a réservé cette salle, McConomy.
Beaucoup de bons souvenirs ici.
On ne l'a pas réservé
pour être sûr d'avoir de la place,
mais pour son vidéoprojecteur
en état de marche.
C'était un vrai zoo.
Des ordis partout,
mais on l'a remplie.
Et même plus que ça.
On avait une partie
du public dans les couloirs.
Je n'oublierai jamais
le doyen de l'époque Jim Morris
il s'est assis sur la scène,
à peu près là.
On a quasiment
dû le faire dégager.
L'énergie dans cette salle
était sans commune mesure
avec mes expériences passées.
Le Président Jerry Cohon
a ressenti la même chose.
Il a dit :
"C'est comme un
championnat de foot de l'Ohio
mais avec des universitaires."
Il m'a posé
une excellente question :
"D'où viennent tous ces gens ?"
Le public vient
de quel département ?
On a fait un sondage, et
ils venaient d'absolument partout.
Ça m'a rassuré car
j'étais nouveau, lui aussi, et
ce nouveau directeur a découvert
que cette université
était celle qui réunissait
tout le monde.
C'était un sentiment
vraiment grisant.
On a fait ce spectacle
avec tout le campus,
les étudiants se déguisaient
et le public
pouvait suivre l'action,
On pouvait voir
ce qui est affiché dans les casques.
Il y avait de gros supports,
voilà un gars en plein rafting.
Voilà Ben
dans E.T.
Je lui ai dit qu'on devait absolument
voir le vélo devant la lune
sinon il serait recalé.
Une histoire vraie.
J'ai pensé vous montrer...
... juste un monde, si
on pouvait éteindre les lumières ?
Apparement non.
C'est pas grave.
On va faire de notre mieux.
Oh !
Salut toi !
Je me sens seule !
Dessine-moi un monde !
Fais-moi des arbres !
Ils vont la débrancher.
Regardez.
Le monde ne veut pas
passer à l'étape suivante.
Elle est prête à continuer,
mais pas le monde.
Qu'est-ce que tu fais ?
Ne nous débranche pas !
Mais nous avons tant
d'autres mondes à visiter !
Notre monde est le meilleur !
Nous allons t'éteindre.
Control + Alt + Delete.
Pas Control + Alt + Delete !
Nous t'aimions !
Ce n'était pas
un cours comme les autres.
Les étudiants les plus brillants,
les plus créatifs du campus.
C'était une joie
que d'y participer.
Ils ont pris cette cérémonie
beaucoup trop au sérieux.
C'est devenu l'attraction annuelle de
la fac. Les gens faisaient la queue.
C'était très flatteur.
Les étudiants avaient
de quoi se réjouir
de présenter leur travail
devant un public si excité.
C'est un des meilleurs cadeaux
qu'on puisse faire à quelqu'un :
avoir la chance de lui montrer
ce que ça fait
de rendre les gens heureux.
C'est un cadeau somptueux.
On a toujours essayé de
faire participer le public :
certains avaient des bâtons lumineux,
des ballons de plage...
On pouvait les faire conduire.
Cette technologie a été utilisée
à Los Angeles pour l'avant-première
de Spiderman 3, le public
contrôlait quelque chose à l'écran.
Je n'ai pas une photo de
classe de chaque promotion,
mais j'ai réuni toutes celles que
j'avais, et je peux dire aujourd'hui
que ce fut un privilège et un
honneur d'enseigner dans ce cours
pendant quasiment dix ans.
Toutes les bonnes choses
ont une fin.
Je n'enseigne plus ce cours
depuis l'année dernière.
Les gens me demandent toujours
quel fut mon meilleur moment.
Je ne sais pas si on peut
avoir une préférence,
mais celui-ci,
je ne l'oublierai jamais.
C'était un monde virtuel avec
un ninja qui fait du skateboard.
La règle était de présenter
les créations en direct,
il fallait que ça fonctionne.
Si jamais ça plantait,
on passait une vidéo de secours,
une décision plutôt embarrassante.
On avait donc ce ninja sur scène,
en train de faire ses trucs de skater,
et le monde virtuel
a totalement planté. Pouf !
Je crois que c'était Steve
Audia, non ? Où est-il ?
Ah, voilà mon gars.
Steve Audia.
Il faut savoir retomber
sur ses pattes, pas vrai ?
Je lui ai dit : "Désolé Steve,
ton monde a planté,
on va passer
la vidéo de secours."
Il dégaine son katana et crie :
"Je suis déshonoré !"
Et il s'écroule !
C'est plutôt significatif
que mon moment favori soit
une improvisation si brillante
après 10 ans de high-tech.
Une fois la vidéo terminée
et les lumières rallumées,
il est resté planté là sans vie, et ses
collègues l'ont traîné vers la sortie.
Ce fut un moment inoubliable.
Tout ce cours n'était
qu'un prétexte pour créer des liens.
Les gens me demandent ce qu'il faut
pour réussir son monde virtuel.
Je ne connais pas la recette,
mais je peux vous dire si un monde
sera réussi juste en observant
le langage corporel.
Si les membres de l'équipe sont
proches, leur monde sera réussi.
Building Virtual Worlds
était un cours pionnier,
sans entrer dans les détails,
c'était compliqué à gérer.
On m'a offert ceci quand j'ai quitté
l'Entertainment Technology Center
Si vous faites
quelque chose de novateur
on vous tirera dans le dos,
et vous devrez faire avec.
On a essuyé tous les plâtres.
Mais au final, beaucoup
de gens se sont éclatés.
Dix ans à gérer
quelque chose d'aussi précieux,
c'est très difficile
de passer la main.
Je n'ai qu'un conseil :
passez le relai à quelqu'un
de plus doué que vous.
C'est ce que j'ai fait.
Il y avait ce gamin dans
le studio de Réalité Virtuelle...
Quelques minutes
aux côtés de Jesse Schell
et on devine que
La Force est puissante en lui.
Mes deux plus belles réussites
à Carnegie Mellon
sont d'avoir fait venir
Jessica Hodgins et Jesse Schell.
J'ai été ravi
de confier le cours à Jesse.
Il en a encore
repoussé les limites.
Le cours n'est pas entre de bonnes
mains, mais entre les meilleures.
Mais c'était juste un cours.
On est allé encore plus loin.
Nous avons créé
une Usine à Réaliser les Rêves
je me suis associé
à Don Marinelli
et avec les encouragements
de l'Université
on a monté ce truc
de toutes pièces.
Une idée complètement folle,
personne ne devrait essayer.
Aucune université digne
de ce nom n'aurait jamais osé
ouvrir ce boulevard d'opportunités.
L'ETC était formé
d'artistes et de techniciens
qui réalisent des projets
en équipes réduites.
Un Master Pro en deux ans.
Don et moi étions sur
la même longueur d'onde.
Mais les gens qui nous connaissent
savent combien nous sommes différents.
On aimait innover,
et à dire vrai
on ne se sentait
pas à l'aise à l'Université.
Je dis souvent qu'être
professeur me met mal à l'aise,
car dans ma famille
les gens travaillent pour vivre.
Je détecte
des rires nerveux.
J'aimerais souligner que Carnegie
Mellon est le seul endroit au monde
où l'on peut créer
des choses comme l'ETC.
Vraiment le
seul endroit.
Cette photo est
l'idée de Don.
On l'appelle :
"Don Marinelli à la guitare
et Randy Pausch au clavier".
Nous étions vraiment les
deux hémisphères cérébraux
et on se
complétait bien.
Don déborde
d'énergie.
On a partagé
un bureau,
on a commencé
dans un bureau minuscule
pendant 6 ans.
Tout le monde vous dira
que Don déborde d'énergie.
Vu mon état de santé,
quelqu'un m'a demandé
— une blague horrible, mais
je vais la faire quand même —
Don me pardonnera.
Quelqu'un m'a dit :
"Vu ton état de santé,
t'es-tu demandé si tu allais
en enfer ou au paradis ?"
J'ai répondu :
Aucune idée,
mais si l'enfer m'attend
ma peine sera
raccourcie de 6 ans.
C'était comme partager
son bureau avec une tornade :
Tant d'énergie, ne pas savoir
ce qui va nous tomber dessus.
Mais voir qu'un truc énorme
est en train de se produire.
Je sais qu'il faut rendre
à César ce qui lui appartient.
Toujours dans ma façon
de représenter les choses
si nous devions nous
partager les mérites du ETC
Don se taillerait la part du lion.
Il a fait pratiquement tout le boulot,
et a eu les meilleures idées.
Du grand travail d'équipe,
Comme le Yin et le Yang,
mais plutôt "YIN & yang".
Je lui donne sans
concession tout le mérite
parce que l'ETC est
un endroit fantastique,
Maintenant il le gère tout seul.
On en reparle après.
Dur de décrire l'ETC,
j'ai trouvé une métaphore.
Parler de l'ETC c'est comme
parler du Cirque du Soleil.
Si c'est nouveau pour eux,
vous allez faire l'erreur :
Vous allez dire :
"C'est comme un cirque."
Et la conversation va dévier
sur "Combien de tigres ?"
"Combien de lions,
combien de trapézistes ?"
Et ils vont passer
complètement à côté.
Quand on dit
que c'est un Master,
ça ne ressemble à aucun
Master que vous connaissiez.
Voici le cursus :
Juste pour vous
faire comprendre
que vous faites 5 projets
de Mondes Virtuels
puis 3 autres. Vous êtes
en permanence avec vos équipes.
Aucun cours magistral.
Don n'avait pas la patience
pour faire
des cours magistraux.
Ils sont en Master, ils ont
passé 4 ans dans les bouquins.
Arrivés là, ils sont
censés les avoir lus.
La clé du succès :
Carnegie Mellon
nous a laissé carte blanche.
Aucun rapport à faire aux doyens.
On dépendait directement
du recteur, idéal car
le recteur est beaucoup trop
occupé pour nous surveiller.
On avait comme consigne
de casser les habitudes
Tout reposait sur les projets.
On faisait des sorties scolaires !
Au début du deuxième
semestre, en janvier,
les 50 étudiants
de première année
visitaient Pixar,
Industrial Light and Magic,
et quand vous êtes accueilli
par des gens comme Tommy
tout devient facile d'accès.
C'est un cursus
très inhabituel.
Parmi les projets
qui revenaient souvent
on a fait beaucoup
de "jeux éducatifs".
On a travaillé en partenariat
avec les pompiers de New-York,
un simulateur d'entraînement
qui utilisait les techniques
du jeu vidéo pour
apprendre des choses concrètes.
C'est pas mal.
Les compagnies se
sont engagées par écrit
à embaucher
nos étudiants.
Vous voyez les contrats
d'Electronic Arts et Activision.
On a 5 entreprises maintenant ?
Je parie que Drew le sait.
On a donc 5 accords.
Je n'ai vent d'aucune autre école
qui a ce type d'accord écrit
avec des entreprises.
C'est une véritable avancée.
Ces accords sont valables
plusieurs années, donc ils s'engagent
à prendre en stage des étudiants
qui ne sont même pas encore admis.
Ca en dit long
sur la qualité du programme.
Et Don,
— ce type est dingue —
Je dis ça
comme un compliment.
Il fait des choses
qui me mettent sur le cul.
Il n'est pas là ce soir.
Il est à Singapour,
parce qu'ils vont
ouvrir un ETC là-bas.
Il en existe un en Australie,
un autre va ouvrir en Corée.
Tout cela prend
une échelle mondiale.
Ca en dit long
sur les autres universités.
Carnegie Mellon est la seule
à pouvoir faire ce genre de choses.
Il faut étendre notre modèle
au niveau mondial.
Une autre réussite de l'ETC
concerne l'investissement personnel
J'entends
les étudiants s'agiter.
J'avais oublié son effet
thérapie de choc.
Pendant le cursus de
Building Virtual Worlds
vous êtes évalué
par vos camarades.
On fait un graphique,
3 évaluations pour 5 projets
donne 15 valeurs,
une statistique fiable.
Vous obtenez un graphique
qui vous donne un indice
de votre faculté
à travailler en groupe.
Une façon
de se mesurer aux autres.
Un retour
difficile à ignorer.
Certains s'entêtent,
mais majoritairement,
ils réalisent
qu'ils peuvent s'améliorer.
Ils commencent à faire attention
à ce qu'ils disent aux réunions.
C'est une bonne
leçon de pédagogie.
Leur apprendre
à être auto-critique.
L'ETC cartonne, mais
même avec
les ambitions mondiales de Jon,
ça reste quand même
un boulot de dingue.
Ce n'est pas Tommy, ni un groupe
de recherche de 10 personnes.
C'est 50 à 100 personnes
sur chacun des 4 campus.
Mais nous voulions
une formation extensible
afin que des dizaines
de millions de gens
puissent avoir un outil
pour réaliser leurs rêves.
C'est le genre d'objectif
qui me fait passer
pour le Chapelier Fou.
Ainsi Alice
fut un projet
mûrement préparé.
Une toute nouvelle façon
d'enseigner la programmation.
Des jeux et des films créés
par les enfants. Encore une feinte.
La meilleure manière
d'apprendre quelque chose
à quelqu'un est de lui faire croire
qu'il apprend quelque chose d'autre.
J'ai fait ça toute ma vie.
La feinte ici est
qu'ils apprennent à programmer
en pensant faire simplement
des films et des jeux.
Alice a été téléchargé
plus d'un million de fois.
On a écrit 8 livres
sur ce programme.
10% des universités US
l'utilisent aujourd'hui.
Et le meilleur reste à venir
dans la prochaine
mise à jour.
Comme Moïse, j'apperçois
la Terre Promise sans l'atteindre.
Mais ça me suffit
de pouvoir la voir.
Ma vision est claire
comme de l'eau de roche.
Des millions d'enfants
qui s'éclatent
en apprenant
quelque chose de difficile.
Je peux considérer ça
comme mon héritage.
La prochaine version
sera lancée en 2008.
Elle intègrera
le langage Java
si vous voulez
qu'ils le sachent,
mais sinon ils penseront
faire des scripts de films.
Elle va inclure
les personnages
du jeu PC le plus vendu,
Les Sims.
Tout ça fonctionne
déjà en labo,
il n'y a pas vraiment
de risque technologique.
Je n'ai pas le temps
de remercier toute l'équipe d'Alice,
je voulais juste dire
que Dennis Cosgrove
en est le concepteur principal.
Alice est son bébé.
Si vous voulez savoir
à qui envoyer un email
sur Alice dans quelques mois ?"
Où est Wanda Dann?
Lève-toi,
que tout le monde te voit.
Dites bonjour à Wanda.
Envoyez-lui un email.
Je voudrais aussi parler
de Caitlin Kelleher,
mais elle a eu son doctorat
à l'Université de Washington.
Elle va aider
Alice à se propager
jusque dans les collèges.
Une vision à long terme,
au delà de notre simple vie.
Je perdurerai
à travers Alice.
Troisième partie de la conférence :
Leçons retenues.
On a parlé de mes rêves
de comment aider les autres
à accomplir les leurs.
Quelque part sur votre route,
vous trouverez un indice
de ce qui vous permet
d'atteindre vos rêves.
D'abord, le rôle respectif
parents - professeurs - élèves
J'ai eu la chance de naître
dans une famille incroyable,
voilà ma mère
à son 70e anniversaire.
Je suis derrière,
elle a un tour d'avance.
Voilà mon père sur
une montagne russe à 80 ans.
Non seulement il est courageux,
mais en plus il est très doué,
parce qu'il a gagné
l'ours en peluche juste après.
Mon père était plein de vie.
Chaque moment
était une aventure.
J'ignore ce qu'il tient dans ce sac,
mais je sais que c'est un truc chouette.
Il se déguisait
en Père Noël
mais il a fait beaucoup
pour aider plein de gens.
Voici un dortoir en Thaïlande
financé par mes parents.
30 étudiants vont à l'école
chaque année grâce à eux.
Et ma femme et moi
avons repris le flambeau.
Le genre de choses
que chacun devrait faire :
aider son prochain.
La meilleure histoire
à propos de mon père :
Quand il est mort
l'année dernière,
on a commencé
à ranger ses affaires...
— Il a fait la bataille des Ardennes
pendant la Seconde Guerre —
et quand on a
rangé ses affaires
on a découvert
sa Médaille de Bravoure.
Ma mère
n'en savait rien.
Il n'avait rien dit
en 50 ans de mariage.
Voilà ma mère.
Les mères vous aimeront toujours,
même si vous leur tirez les cheveux.
J'ai deux belles histoires
avec ma mère.
Quand j'étais
en Master recherche,
je passais un examen
pour être doctorant
Je peux vous affirmer
qu'il n'y a rien de pire
à part une chimiothérapie.
Je me plaignais à ma mère
de combien ce test était dur
de combien
il était affreux,
Elle s'est penchée sur moi,
m'a pris le bras et m'a dit :
"Je compatis mon chéri,
mais rappelle-toi
qu'à ton âge, ton père
combattait les allemands."
Quand j'ai eu mon doctorat,
ma mère a pris un malin plaisir
à me présenter comme docteur,
mais pas celui qui soigne les gens.
Les photos sont un peu sombres,
mais quand j'étais au lycée
j'ai repeint ma chambre.
J'ai toujours voulu
un sous-marin et un ascenseur.
Ce qui est génial...
- Que puis-je dire ?
Ce qui est génial,
c'est qu'ils m'ont laissé faire.
Ils ne m'ont pas grondé,
et la peinture est toujours là.
Dans la maison
de mes parents.
Si vous êtes parent,
faites moi une faveur,
si vos enfants veulent
peindre leur chambre : laissez-les faire.
Ne vous préoccupez pas
du prix de revente de la maison.
Après nos parents :
nos profs, nos mentors,
nos amis et nos collègues.
Que puis-je dire
sur Andy Van Dam ?
Quand je suis entré à Brown,
il était sur le départ.
Tout le monde parlait
de ce Andy Van Dam.
Une créature mythique,
tel un centaure.
Un centaure qui serait
vraiment sur les nerfs.
Tout le monde
regrettait son départ,
mais tout le monde
était aussi soulagé.
J'ai compris pourquoi
en travaillant avec lui.
J'ai été son assistant
en seconde année.
J'étais jeune et arrogant.
Je suis venu pour bosser,
il était 9h du soir,
Andy était toujours là,
de qui vous donne une idée
de quel type de professeur il était.
J'arrivais en fanfaronnant,
je voulais sauver le monde.
Tous ces élèves
ont besoin d'aide...
Andy m'a sermoné,
il est hollandais,
il m'a sermoné
comme un hollandais,
Il a passé son bras sur mon épaule,
et m'a emmené faire un tour,
Randy, comme c'est dommage
que les gens
voient tant d'arrogance en toi.
Parce que ça va limiter
ce que tu pourras accomplir dans ta vie.
Quelle belle manière de dire :
"T'es vraiment un connard."
Il n'a pas dit
que j'étais un connard.
Il a dit qu'on me
perçevait comme tel,
et que ça allait
me desservir.
En devenant proche d'Andy,
les coups sont devenus plus directs.
Je pourrais vous parler
d'Andy pendant des mois,
je vais vous raconter le moment
où il a fallu commencer à réfléchir
à quoi faire
une fois diplomé de Brown,
Je n'avais jamais imaginé
continuer mes études.
Jamais de la vie.
Ce n'était pas le genre de choses
qu'on faisait dans ma famille.
On trouvait, comment dit-on ?
Des emplois !
Andy m'a dit : ne fais pas ça.
Fais une thèse, deviens professeur.
J'ai demandé
"Mais pourquoi ?"
Il m'a dit :
Tu es si bon vendeur
que toutes les entreprises
t'emploieront comme vendeur.
Alors que tu pourrais vendre
des choses qui valent le coup,
comme l'éducation.
Merci.
Andy fut mon premier patron,
à proprement parler.
J'ai eu la chance
d'avoir beaucoup de patrons.
Le cercle rouge
n'est pas bien placé, Al est à côté.
Je ne sais pas
ce qui s'est passé.
Al nous regarde probablement
depuis le web en se disant :
"Il m'a encore loupé !"
Je n'ai pas grand chose
à dire sur mes patrons,
à part qu'ils ont
été géniaux.
Je connais beaucoup de gens
qui ont eu de mauvais patrons,
mais je n'ai pas eu
à en subir un moi-même.
Je suis redevable de chaque personne
à qui j'ai dû faire un rapport.
Ils ont été incroyables.
Mais nous apprenons
aussi de nos étudiants.
La meilleure feinte pédagogique
vient de Caitlin Kelleher.
Pardon,
Docteur Caitlin Kelleher,
qui venait de partir d'ici
pour aller à Washington,
elle a vu Alice comme un outil sympa
pour apprendre à programmer,
et elle a dit :
"Mais en quoi c'est sympa ?"
J'étais genre :
"Parce que je suis mâle compulsif,
j'adore commander
les soldats de plomb, ça m'amuse.
C'est elle qui a dit :
On va considérer Alice comme
un moyen de raconter des histoires.
Elle a fait
un merveilleux travail
en particulier
avec des collégiennes.
Si vous présentez Alice
comme un outil de narration
elles trouvent la motivation
pour apprendre à programmer.
Le prix de la meilleure feinte
revient à Caitlin Kelleher.
Quand j'ai dit au Président Cohon
que j'allais faire cette conférence,
il m'a demandé de vous dire
de vous éclater dans la vie,
car c'est le souvenir
qu'il a de moi.
J'ai répondu que c'était
comme un poisson
qui vous rappelle
l'importance de l'eau.
Je ne sais pas
comment ne pas m'amuser.
Je suis mourant
et pourtant je m'éclate.
Je continuerai à m'éclater
chaque jour qu'il me reste,
car il n'y a pas
d'autre façon de vivre.
Conseil suivant :
vous devez choisir
entre être
Tigrou ou Bourriquet.
Je me positionne plutôt
clairement sur cette échelle.
Ne perdez pas
votre émerveillement d'enfant.
C'est le plus important.
C'est ce qui nous guide.
Aidez votre prochain.
Denny Proffitt en connait
un rayon en matière d'altruisme.
Il en a oublié plus que je n'ai
jamais appris. Il m'a appris
à diriger une équipe,
à faire attention aux autres.
M.K. Haley : "Les enfants
de familles nombreuses sont meilleurs
car ils ont appris
à être sociables très tôt."
M. K. Haley vient
d'une famille de 20 enfants.
Je sais, c'est incroyable.
Elle disait toujours :
"C'est amusant de faire l'impossible."
Quand je suis arrivé
chez Disney Imagineering,
elle a été la première
à me tailler une veste :
"Vous bossez sur le Projet Aladdin.
Que savez-vous faire ?"
Je suis professeur titulaire
en informatique.
"C'est génial,
monsieur le professeur
mais ce n'est pas ce que j'ai demandé.
Que savez-vous faire ?
J'ai parlé de mes
racines prolétaires.
Nous gardons près de nous
ce qui nous semble important.
J'ai gardé ma veste
d'athlète universitaire.
J'aimais la porter
en étant doctorant,
mon amie
Jessica Hodgins dirait :
Pourquoi tu portes
cette veste ?
J'ai regardé
tous les gars pas sportifs
mais bien plus intelligents
et j'ai dit : "Parce que moi je peux."
Elle a apprécié
ma plaisanterie
et elle a fait fabriquer
cette poupée de chiffon Randy.
Elle a aussi
la veste d'athlète.
C'est ma préférée.
Le parfait cadeau
pour un égocentrique.
J'ai rencontré tant de gens
fabuleux dans ma vie.
La loyauté est à double sens.
Il y a eu Dennis Cosgrove
à l'Université de Virginie,
et dans sa jeunesse
il y a eu
certains événements.
Je me suis retrouvé
à le défendre contre un doyen.
Pas le doyen Wormer.
Il avait une dent contre Dennis,
je n'ai jamais compris pourquoi.
Dennis est
quelqu'un de bien.
Mais ce doyen avait vraiment
une dent contre lui.
Je me suis porté garant pour Dennis.
Il m'a répondu :
"Vous n'êtes même pas titularisé,
et vous vous portez garant
pour un étudiant de 3e année ?"
Oui, je me porte garant,
car j'ai confiance en lui.
Il m'a dit qu'il s'en souviendrait
au moment de ma titularisation.
J'ai dit :
"Pas de problème."
Je suis allé voir Dennis :
"J'apprécierais vraiment que tu...
... ça serait cool.
La loyauté est à double sens.
C'était il y a très longtemps,
mais ce même Dennis Cosgrove
porte maintenant le projet Alice.
Il a été à mes côtés
toutes ces années.
Si nous n'avions qu'une personne
à envoyer rencontrer une race alien,
je choisirais Dennis.
Vous ne pouvez pas faire
de conférence à Carnegie Mellon
sans remercier
une personne très spéciale.
C'est Sharon Burks.
Je plaisantais avec elle :
"Si vous partez à la retraite,
ça ne vaudra plus
la peine de vivre."
Il n'y a pas de mot pour décrire
combien elle est merveilleuse.
Et pour tous ceux qu'elle a aidés,
ça dépasse l'entendement.
J'aime cette photo d'elle avec Syl.
Syl est quelqu'un de super,
qui m'a donné
le meilleur conseil de ma vie.
Toutes les jeunes filles
devraient le connaître.
"Ca m'a pris du temps,
mais j'ai finalement compris.
Quand un homme
tente de vous séduire,
c'est très simple :
ignorez tout ce qu'ils disent,
et faites attention
à tout ce qu'ils font."
Aussi simple que ça.
Je repense à mes années
de célibat, et je me dis souvent :
"La vache..."
N'abandonnez pas.
J'ai raté le concours d'entrée à Brown.
J'étais sur liste d'attente.
Je les ai appelés,
ils en ont finalement eu marre
que j'appelle chaque jour
et m'ont laissé rentrer.
J'ai raté mon entrée en doctorat.
Andy m'avait guidé :
"Deviens doctorant,
tu vas entrer à Carnegie Mellon.
Tous mes bons étudiants
vont là-bas."
Vous connaissez la suite.
"Tu iras à Carnegie Mellon,
sans problème."
Il avait oublié de me dire
que c'était devenu très difficile
de faire financer son doctorat.
Il ignorait que j'allais
rater l'examen d'entrée,
parce qu'il avait
confiance en moi.
Une mauvaise idée
à en croire mes notes.
Je n'ai pas réussi
à entrer à Carnegie Mellon.
Personne n'est au courant,
mais voilà la vérité.
Mon admission
à Carnegie Mellon a été refusée.
J'étais alors
un gamin odieux.
Je suis allé voir Andy,
j'ai jeté la lettre de refus sur son bureau.
"Voilà ce que valent
vos lettres de recommandation
pour Carnegie Mellon."
Avant même que la lettre
touche son bureau,
sa main était sur le
téléphone, et il a dit :
"Je m'en occupe."
J'ai dit :
Non, je ne veux pas être pistonné.
On ne m'a pas élevé comme ça.
D'autres fac voudront
peut-être de moi...
Il m'a dit :
"Tu vas entrer à Carnegie Mellon,
mais on va passer un marché.
Va voir les fac
qui acceptent ton inscription
et si aucune
ne te convient vraiment
alors tu me laisses
appeler Nico."
Nico Habermann.
J'ai accepté.
J'ai été dans les autres fac,
que je ne nommerai pas
— Berkeley, Cornell —
qui m'ont si mal reçu
que j'ai dit à Andy :
Je vais trouver du travail.
Il m'a répondu : "Hors de question."
Il a décroché son téléphone,
il a parlé en néerlandais
Il a raccroché et a dit :
"Nico dit que si tu es sérieux,
tu dois être dans son bureau
demain matin à 08:00."
Pour ceux qui connaissent Nico,
il y a de quoi s'inquiéter.
Je suis allé au bureau de Nico
le lendemain à 08:00.
On a discuté...
Je crois qu'il ne tenait pas
à faire cet entretien.
Je crois que
je ne l'intéressais pas.
Il a dit : "Randy,
pourquoi sommes-nous ici ?"
Parce qu'Andy vous a téléphoné ?
Depuis que vous m'avez reçu,
j'ai obtenu une bourse.
Du Bureau de la Recherche Navale,
une bourse prestigieuse.
Ce n'était pas dans mon dossier
lorsque je me suis présenté.
Une bourse c'est de l'argent,
de l'argent on en a plein.
C'était vrai à l'époque.
On a plein d'argent.
Pourquoi pensez-vous
que cette bourse nous importe ?
Il y a des moments
qui changent votre vie.
Si vous savez reconnaitre
ces moments avec 10 ans de recul,
vous avez beaucoup de chance.
Mais reconnaître ce moment
en temps réel !
Quand Nico lit en vous
comme dans un livre...
J'ai dit :
"Je ne parlais pas d'argent.
Je parlais du prestige.
Seulement 15 personnes la reçoivent.
Je prends ça comme un honneur,
une reconnaissance au mérite.
Je m'excuse
si c'était présomptueux.
Il a souri.
Et c'était bon.
Comment obtenir de l'aide.
Vous ne pouvez pas tout faire seul.
Je crois au karma.
Il faut renvoyer l'ascenseur.
On vous aidera
si vous êtes honnête et sincère.
Je préfèrerai toujours quelqu'un
de sincère à quelqu'un de sympa,
car branché ça dure un temps,
mais sincère c'est pour toujours.
Présentez vos excuses
quand vous vous plantez,
et consacrez-vous aux autres,
pas à vous-même.
Comment puis-je illustrer ça
de manière concrète ?
Peut-on trouver un exemple concret
d'altruisme dans cette salle ?
Pourrait-on le montrer ?
Hier, c'était
l'anniversaire de ma femme.
Le moment idéal
pour ne penser qu'à moi
serait sûrement
mon Dernier Cours.
Mais je supporte mal que ma femme
n'ait pas eu un vrai anniversaire,
je trouvais sympa que
500 personnes le lui souhaitent.
Tu dois souffler.
Une raison de plus
de venir à la soirée.
Les murs de briques permettent
de montrer notre détermination.
Ils font la différence entre nous
et ceux pas suffisamment motivés
pour réaliser leurs rêves d'enfance.
Perséverez ! Pour chaque pépite
il faut remuer une tonne de merde.
Steve ne vous a pas raconté
l'année sabbatique chez EA,
J'y étais depuis 48h,
ils adoraient l'ETC,
ils nous adoraient.
Quelqu'un m'a dit :
"Au fait, on va donner
8.000.000 $ à l'Université de Californie
pour copier votre cursus.
On espère que vous pourrez
les aider à monter ça.
Steve est arrivé :
"Ils ont dit quoi ? Mon Dieu."
Pour citer quelqu'un de célèbre :
"Je m'en occupe."
Il a tout arrangé.
Steve a été un partenaire incroyable,
On a passé de grands moments,
personnels comme professionnels.
Il a joué un rôle clé
pour obtenir
des modèles 3D pour améliorer
l'éducation de millions d'enfants.
C'est juste incroyable.
Il aurait été raisonnable
que je m'en aille
48h après cet événement,
mais ce n'était pas
la meilleure chose à faire.
Quand vous faites le bon choix,
de bonnes choses peuvent arriver.
Obtenez des retours
et tenez-en compte.
Que ce soit
ce classement stupide,
ou bien une personne formidable
qui vous dit ce que vous devez entendre.
La difficulté reste d'en tenir compte.
On se fait tous réprimander.
Mais rares sont ceux
qui l'acceptent.
La plupart
essaient de se justifier.
On a tous vécu ça.
Quand on vous donne un retour,
tenez-en compte.
Montrez votre gratitude.
Quand j'ai été titularisé,
j'ai emmené toute mon équipe de recherche
pendant une semaine
à DisneyLand.
Un des professeurs de Virginia a dit :
"Comment pouvez-vous faire ça ?"
Ils m'offrent le meilleur job au monde.
Comment j'aurais pu ne pas le faire ?
Ne vous plaignez pas.
Travaillez plus dur.
Jackie Robinson : son contrat stipulait
de ne pas se plaindre, même sous les crachats.
Soyez bon dans un domaine.
Cela vous confère de la valeur.
Travaillez dur. J'ai été titularisé
une année plus tôt, comme disait Steve.
Les étudiants de 3ème année
me demandaient souvent
Vous avez eté titularisé plus vite.
Quel est votre secret ?
C'est très simple.
Appelez-moi un vendredi soir
à 22:00 au bureau,
et je vous expliquerai.
Trouvez le meilleur en chacun.
Une des choses
que Jon Snoddy m'a dites
est que l'on peut devoir
attendre longtemps, même des années
mais les gens finiront par
vous montrer leur bon côté.
Attendez. Peu importe
combien de temps.
Personne n'est complètement mauvais.
Tout le monde a un bon côté. Attendez, il apparaîtra.
Et soyez prêt. La chance c'est la rencontre
de la préparation et de l'opportunité.
Notre causerie ce soir était autour
de mes rêves d'enfance,
comment développer
les rêves des autres,
et de quelques leçons à retenir.
Vous avez repéré
la feinte pédagogique ?
Il ne s'agit pas
de comment réaliser vos rêves,
Mais de comment
mener votre vie.
Si vous menez votre vie correctement,
vous n'aurez pas à gérer votre karma.
Le rêve viendra à vous.
Vous avez repéré
la seconde feinte pédagogique ?
Cette conférence n'était pas pour vous,
mais pour mes enfants.
Merci à tous.
Bonne nuit.
Sous-titres :
© Bidule200