La santé mentale n'est plus le mystère
qu'elle a été.
Même si beaucoup de choses nous échappent
encore sur comment marche le cerveau
ou pourquoi on ressent des choses,
ou ce qui peut les améliorer,
notre compréhension s'est bien accrue
depuis les temps de Freud et de Jung
et de ces premiers pionniers
de la psychologie.
Nous pouvons affirmer bien des choses:
"Si vous faites ceci, vous constaterez
une certaine amélioration."
Le problème est que beaucoup
de ces stratégies éprouvées
pour améliorer la santé mentale
sont difficiles,
inconfortables ou désagréables
à mettre en pratique;
et un piège où les gens tombent toujours
est de continuer à chercher
de nouvelles solutions, réponses et idées
non parce qu'ils n'ont aucune solution
mais parce qu'ils n'aiment pas
les solutions qu'ils ont.
Ils ne veulent pas appliquer
ce qu'ils connaissent déjà
et passent donc des heures
à lire des livres, écouter des podcasts
regarder des vidéos YouTube à la recherche
d'une façon plus rapide ou plus commode
de changer les choses qu'ils savent déjà
devoir changer.
Ceci est au mieux de la procrastination,
au pire, de l'évitement.
Parfois, il faut cesser d'acquérir
de nouvelles informations et se concentrer
sur l'application de l'information
qu'on a déjà,
et plutôt que chercher
une recette miracle
travailler à créer une base qui combine
toutes les choses dont nous savons déjà
qu'elles nous aideront si nous pouvons
les mettre en train.
Quand une personne me dit en thérapie:
"J'ai tout essayé",
en général, elle veut dire: "J'ai essayé
tout ce que je veux essayer".
C'est pourquoi, aujourd'hui, au lieu de
présenter un nouveau concept,
j'examinerai certaines choses
que vous savez probablement déjà,
mais j'espère les présenter peut-être
d'une façon nouvelle ou innovante
pour qu'elles semblent
plus accessibles, plus atteignables
ou plus applicables qu'auparavant.
Passons maintenant à sept choses
que, probablement, vous savez déjà
que vous devriez faire
mais qu'il vous est peut-être difficile
d'appliquer à votre vie.
La première est de faire les choses
qui vous effraient,
autrement dit: la thérapie d'exposition,
affronter vos peurs.
Votre zone de confort grandit seulement
si vous en sortez.
Il est fondamental que vous le compreniez.
Entreprendre des activités
qui vous rendent anxieux ou mal à l'aise
est comme étirer l'étendue
de vos émotions
de même que les choses comme
le yoga ou la gymnastique
étirent l'étendue de vos mouvements.
Ce n'est pas forcément agréable
pendant que vous le faites.
En fait, cette expérience peut souvent
être désagréable sur le moment.
Mais si vous le faites régulièrement
naviguer le monde
devient plus plaisant et moins douloureux.
Et vous risquez moins de vous blesser:
Si vous vous étirez régulièrement,
vous risquez moins de blesser votre corps
quand vous vous promener
et vous déplacez,
et il y a moins de situations que vous
ne pouvez pas affronter physiquement.
Quand vous pratiquez régulièrement
la thérapie d'exposition
et que vous travaillez de façon
stratégique planifiée
affrontant et, espérons-le, finalement
surmontant les choses qui vous font peur,
le monde commence à s'ouvrir à vous.
Il devient plus accessible et moins
effrayant parce que vous pouvez imaginer
moins de situations où vous trouver
qui submergent votre anxiété.
Ceci est en grande partie pourquoi
j'étais si isolé quand j'étais jeune,
parce que j'avais la terreur de faire
littéralement quoi que ce soit, sauf
jouer à des jeux vidéo dans ma chambre,
pour être honnête.
Ainsi, j'évitais les gens, j'évitais
les opportunités, j'évitais l'école,
j'évitais le travail parce que je pensais
avoir si peu de compétences
et si peu de capacité d'adaptation
qu'en peu de temps
je me trouverais dans une situation
qui m'écraserait complètement,
Et je n'affrontais aucune situation,
littéralement.
Plus vous serez confiants
en votre capacité de naviguer
dans ces situations stressantes,
moins la vie devient effrayante
et plus vous avez d'opportunités.
La deuxième chose que, probablement,
vous savez déjà que vous devriez faire
mais qui vous est peut-être difficile
est de prendre soin de votre espace vital.
Sauf si vous êtes absurdement riche,
vous passerez
la plus grande part de votre vie
dans deux environnements:
le lieu où vous travaillez
et le lieu où vous vivez.
Le lieu où vous vivez: vous possédez
peut-être toute votre maison,
ou vous la louez, ou vous avez
une chambre ou un appartement.
Quoi que vous ayez, pour vous,
un environnement est chez vous.
Ainsi ces deux environnements
votre travail et chez vous
ont un énorme impact
sur votre santé mentale
ne serait-ce qu'en raison, en seule raison
devrais-je dire, du volume.
Ce sont les lieux où vous passez
la plupart de votre temps
et ainsi leur apparence, la façon dont
vous les ressentez, leur fonctionnement
sont fondamentaux
pour votre bien-être émotionnel.
Nous savons que les environnements
où vous passez votre temps
ont un énorme impact
sur votre santé mentale.
Fondamentalement, cela revient à dire que
si votre lieu de vie n'est pas
confortable pour vous,
vous ne vous sentez jamais chez vous,
vous n'avez pas de chez vous,
vous n'avez pas un espace vôtre:
vous avez une habitation
mais vous n'avez pas d'espace au monde
où vous vous sentez bien:
c'est ce qui vous manquent
et nous en avons tous besoin
et je crois que nous le méritons tous.
Mais vous n'en aurez pas un
à moins d'en faire un
c'est vous qui devez le créer
et l'entretenir.
Je n'aime pas non plus toujours ça
mais je ne fais pas les règles,
je les rappelle seulement
et c'est ainsi que nous travaillons.
Bien s'occuper de son environnement
peut prendre beaucoup de temps,
surtout si vous a
vez négligé de le faire
pendant longtemps,
mais souvenez-vous que vous n'avez pas
à faire tout en une fois.
Commencez petit, faites un peu chaque jour
et en moins de temps que vous pensiez
votre cœur aura peut-être de nouveau
un chez soi
et ceci peut être inestimable
pour notre voyage vers la santé mentale.
La troisième chose que, probablement,
vous savez déjà que vous devriez faire
mais qu'il vous est peut-être difficile
d'appliquer à votre vie,
est en fait d'appliquer
des techniques d'hygiène du sommeil.
Il y a deux types d'insomnie:
il y a l'insomnie clinique et
il y a l'insomnie comportementale.
L'insomnie clinique, c'est quand
principalement,
vous faites les choses comme il faut:
votre journée est structurée de façon
que vous devriez pouvoir vous endormir
et continuer à dormir raisonnablement bien
mais vous n'y arrivez pas
et il vous faut des heures
pour vous endormir.
L'insomnie comportementale, c'est quand
vous buvez un double whisky à 15 h.,
vous vous couchez à 23 h., vous consultez
votre téléphone jusqu'à minuit,
puis vous vous tournez et retournez
jusqu'à 3 h. du matin.
Autrement dit, vous faites une insomnie
mais à cause de vos propres choix.
Ce n'est pas parce que votre cerveau
ne sait pas comment s'endormir,
c'est parce que vous ne lui permettez pas
de s'endormir
et vous menez votre vie d'une façon
qui ne soutient simplement pas le sommeil.
La plupart des gens
qui ont de la peine à dormir
font de l'insomnie comportementale,
pas de l'insomnie clinique.
L'insomnie clinique est en fait
relativement rare, et d'habitude
ce sont le style de vie et les habitudes
qui provoquent principalement
l'expérience de l'insomnie.
Par conséquent, je vous demanderais:
"Pratiquez-vous réellement
l'hygiène du sommeil
et souffrez-vous par conséquent d'insomnie
ou vous sabotez-vous
et vous en plaignez-vous ensuite?"
Parce que -- pour ne pas être
trop subtil --
c'est fondamentalement
ce qu'est l'insomnie comportementale:
vous -- sans le vouloir, je sais,
je simplifie un peu trop --
vous faites tout pour que votre cerveau
peine à s'endormir
et ensuite, vous dites:
"Cerveau, pourquoi ne t'endors-tu pas?"
C'est-à-dire que vous manipulez
votre cycle de sommeil, en quelque sorte.
C'est une façon curieuse de le concevoir,
mais c'est à peu près ce que vous faites.
Si vous souffrez d'insomnie,
faites un inventaire vraiment honnête
de votre routine nocturne
et demandez-vous:
"Est-ce que, raisonnablement,
je devrais pouvoir m'endormir assez vite
ou est-ce que je prends fondamentalement
tout ce que je sais sur le sommeil,
le jette par la fenêtre
et pense que ça marchera quand même?"
Parce que ça ne marchera pas.
Vous avez un cerveau
et vous avez un système nerveux
et nous savons bien comment ces facteurs
affectent notre capacité de nous endormir
et de continuer de dormir.
Ainsi, le sommeil n'est pas vraiment
un mystère,
c'est juste que la plupart des gens
s'y prennent mal
et c'est vraiment ce que je veux
que vous considériez
si vous avez des problèmes d'insomnie:
"Est-ce que je m'y prends bien ou est-ce
que je manipule mon cycle de sommeil?"
La quatrième chose que, probablement,
vous savez déjà que vous devriez faire
mais qui vous est peut-être difficile
est de minimiser ou éliminer l'utilisation
de drogue ou d'alcool.
C'est un peu différent, je sais,
parce que c'est plus difficile
de contrôler ceci directement
que d'autres thèmes
que nous discuterons ici, et
croyez moi, j'en suis conscient.
Quand on utilise des drogues ou l'alcool
on le fait en général parce qu'on veut
ressentir n'importe quoi plutôt que
d'être soi-même
et il semble que rien ne pourrait être
pire que juste se réveiller aujourd'hui
et se sentir comme moi -- honnêtement,
je connais ce sentiment.
Mais ces substances vous lancent dans
des montagnes russes physiques et mentales
où, au lieu de changer le ressenti
d'être soi,
ce qui, tout compte fait, est la réalité
avec laquelle vous luttez,
vous vous évadez momentanément
du ressenti d'être vous
et quand l'évasion s'estompe, souvent,
vous vous sentez encore plus mal qu'avant
et vous éprouvez donc un désir encore
plus fort de vous évader de vous-même
qui se manifeste comme une utilisation
accrue de substances
et crée une spirale vers le bas dont,
le plus elle dure,
il devient de plus en plus difficile
de s'extraire.
Alors s'il s'agit de vous, j'ai une idée
un peu différente pour vous, ici,
parce que tout le reste de cette vidéo
disait "voici ce que vous pouvez faire".