Return to Video

Transgenre : L’histoire d'une mère | Susie Green | TEDxTruro

  • 0:16 - 0:22
    Il y a 20 ans, ma vie a pris
    un tournant complètement inattendu.
  • 0:22 - 0:27
    J'étais en train de regarder la télé
    avec mon fils de quatre ans à l'époque.
  • 0:27 - 0:30
    Il m'a dit qu'il avait besoin
    de me dire quelque chose.
  • 0:31 - 0:33
    Je lui ai répondu : « Oui, quoi donc ? »
  • 0:34 - 0:36
    Il s'est tourné et a dit :
  • 0:36 - 0:41
    « Maman, Dieu a fait une erreur,
    j'aurais dû être une fille. »
  • 0:43 - 0:45
    J'étais terrifiée.
  • 0:46 - 0:52
    Mais aussi, ça expliquait
    tellement de choses,
  • 0:52 - 0:54
    tellement de choses.
  • 0:54 - 0:58
    Mais un peu comme au Monopoly,
    je suis passée de la peur au déni
  • 0:59 - 1:06
    et j'ai dit à Jack qu'il pouvait
    être un garçon et aimer les trucs de fille
  • 1:06 - 1:09
    mais que ça ne faisait pas
    de lui une fille.
  • 1:09 - 1:13
    Il m'a regardé, a baissé les yeux,
  • 1:13 - 1:17
    et n'a pas dit un autre mot de la journée.
  • 1:18 - 1:22
    Ce que je voudrais faire,
    c'est vous parler de la démarche
  • 1:22 - 1:26
    qui a occupé les 24 dernières années
    de ma vie et de celle de mon enfant,
  • 1:26 - 1:28
    en espérant pouvoir
    expliquer notre parcours.
  • 1:30 - 1:33
    Donc de Jack à Jackie.
  • 1:33 - 1:36
    Comment ce « garçon » de 3,6 kilos -
  • 1:36 - 1:38
    au fait, elle déteste cette photo :
  • 1:38 - 1:41
    elle dit qu'elle ressemble à
    un membre des Village People -
  • 1:41 - 1:42
    (Rires)
  • 1:42 - 1:46
    s'est transformé
    en cette jeune femme de 24 ans.
  • 1:46 - 1:49
    Elle aime cette photo,
    elle dit qu'elle a l'air canon.
  • 1:51 - 1:54
    Eh bien, Jack était mon premier enfant.
  • 1:54 - 1:58
    Je pensais savoir à quoi m'attendre,
    mais en fait, j'ai commencé à voir
  • 1:58 - 2:03
    que dès qu'il est devenu mobile
    et a pu s'exprimer,
  • 2:03 - 2:04
    qu'il était attiré par des choses
  • 2:04 - 2:07
    qu'on peut considérer
    comme typiquement féminines.
  • 2:07 - 2:09
    Ça ne me dérangeait pas.
  • 2:09 - 2:11
    Vous voyez, ça ne me gênait pas
    en fin de compte.
  • 2:11 - 2:12
    À mon avis,
  • 2:12 - 2:15
    les enfants devraient pouvoir jouer
    avec ce qu'ils veulent
  • 2:15 - 2:17
    même si ça ne rentre pas dans la norme.
  • 2:19 - 2:22
    Chez la nourrice,
    lorsque j'ai repris le travail,
  • 2:23 - 2:26
    les tenues préférées de Jack étaient
    le tutu et Blanche Neige.
  • 2:27 - 2:28
    Encore une fois, ce n'était pas grave.
  • 2:31 - 2:32
    Mais pas pour son père.
  • 2:33 - 2:37
    Alors, le père de Jackie avait du mal
    et il me blâmait.
  • 2:38 - 2:43
    Il pensait que comme j'avais autorisé
    les Polly Pocket et les Petit Poney,
  • 2:43 - 2:47
    j'avais facilité et encouragé.
  • 2:47 - 2:50
    Je n'étais pas d'accord
    et il y a eu des tensions.
  • 2:52 - 2:54
    Ma conclusion était que,
  • 2:54 - 2:57
    jusqu'à ce qu'elle atteigne
    l'âge de 2 ans,
  • 2:57 - 3:01
    j'avais un petit garçon très sensible
    et plutôt efféminé
  • 3:01 - 3:03
    qui était probablement gay.
  • 3:03 - 3:08
    Mais le père de Jack n'approuvait pas
    l'attitude efféminée de notre enfant
  • 3:08 - 3:11
    et ça a créé de telles tensions
    qu'on a fini en thérapie de couple.
  • 3:12 - 3:14
    On est donc allés en thérapie
  • 3:14 - 3:17
    et ils nous ont dit que les parents
    doivent se mettre d'accord.
  • 3:17 - 3:21
    Peu importe le sujet,
    il fallait que nous soyons d'accord.
  • 3:22 - 3:26
    C'est à ce moment que Tim a décidé
    que je devais être d'accord avec lui
  • 3:27 - 3:31
    et tous les jouets de fille ou féminins
  • 3:31 - 3:33
    ont été retirés de la maison.
  • 3:33 - 3:36
    Et il a dit à Jack que
    ce n'était pas convenable.
  • 3:36 - 3:41
    Soudainement, un petit garçon
    heureux qui avait confiance en lui
  • 3:41 - 3:44
    est devenu silencieux, renfermé,
    très collant et éploré.
  • 3:46 - 3:48
    Je n'aimais pas ça,
    je n'étais pas d'accord.
  • 3:48 - 3:52
    Le moment où j'ai vraiment dû m'opposer
  • 3:52 - 3:55
    fut quelques semaines plus tard,
    quand ma mère m'a appelée et a dit :
  • 3:55 - 3:57
    « Qu'est-ce qu'il a, Jack ? »
  • 3:57 - 3:58
    J'ai répondu : « Comment ? »
  • 3:58 - 4:01
    Elle a dit : « J'ai appelé
    il y a quelques jours
  • 4:01 - 4:03
    pour demander ce que Jack
    voulait pour Noël
  • 4:03 - 4:06
    et il a pris le téléphone
    hors de la pièce et m'a dit :
  • 4:06 - 4:10
    ' Tu peux m'acheter une Barbie Rapunzel ?
    Mais il faut la cacher s'il te plaît
  • 4:10 - 4:14
    car si papa et maman la trouvent,
    ils vont la reprendre. ' »
  • 4:14 - 4:19
    Et j'ai réalisé que je rendais mon enfant
    honteux de lui-même et de ses jouets.
  • 4:19 - 4:22
    J'ai alors stoppé l'embargo des jouets.
  • 4:24 - 4:26
    Je suis allée chez mon médecin
  • 4:26 - 4:29
    parce que j'étais perdue,
    je ne savais pas quoi faire.
  • 4:29 - 4:31
    Elle a haussé les sourcils et a dit :
  • 4:31 - 4:33
    « Oh, c'est intéressant. »
  • 4:33 - 4:37
    Ce qui ne m'aidait pas,
    car j'espérais quelques conseils.
  • 4:37 - 4:39
    Et elle ne fut pas la première,
  • 4:39 - 4:41
    et certainement pas la dernière,
  • 4:41 - 4:44
    à me dire que c'était une phase.
  • 4:44 - 4:47
    C'est plutôt une longue phase, non ?
  • 4:48 - 4:50
    Et qu'elle arrêterait en grandissant.
  • 4:51 - 4:52
    Mais ça n'est pas arrivé.
  • 4:52 - 4:54
    Et elle a continué à répéter :
  • 4:54 - 4:57
    « Je suis une fille, je suis une fille,
    vraiment une fille. »
  • 4:57 - 5:00
    À 6 ans, elle me demandait
    quand elle pouvait se faire opérer
  • 5:00 - 5:02
    pour être une fille.
  • 5:03 - 5:07
    C'était très dur en tant que parent
    de voir la désolation quand je lui disais
  • 5:07 - 5:10
    qu'elle devait attendre d'être adulte
  • 5:10 - 5:12
    avant que ça puisse se faire.
  • 5:12 - 5:16
    Ce qui est devenu clair pour moi
    est que je devais faire quelque chose
  • 5:16 - 5:19
    et que je devais arrêter d'ignorer
    et de faire comme si de rien n'était.
  • 5:20 - 5:22
    Donc j'ai fait des recherches sur le net.
  • 5:22 - 5:26
    J'ai marqué :
    « Mon fils veut être une fille. »
  • 5:27 - 5:29
    Plusieurs sites sont sortis,
  • 5:29 - 5:33
    je crois que le dixième de la liste était
    un site appelé « Mermaids » [Sirènes].
  • 5:34 - 5:37
    Alors j'ai cliqué,
    et il y avait un numéro.
  • 5:37 - 5:41
    Et j'ai passé un appel qui a été
    vraiment déterminant pour moi.
  • 5:41 - 5:42
    J'ai parlé à Lynn,
  • 5:42 - 5:45
    qui était membre fondateur
    de l'association.
  • 5:45 - 5:48
    Je crois que j'ai pleuré
    pendant toute la conversation.
  • 5:48 - 5:51
    C'était un tel soulagement
    de pouvoir enfin parler à quelqu'un
  • 5:51 - 5:53
    qui comprenait ce qu'il m'arrivait,
  • 5:54 - 5:58
    et de trouver des similarités
    entre leurs enfants et le mien.
  • 5:58 - 6:00
    Ça m'a donné de l'espoir.
  • 6:01 - 6:03
    À sept ans, Jackie a été
    référé chez Tavistock,
  • 6:03 - 6:05
    une clinique publique
  • 6:05 - 6:08
    qui soutient les enfants et les jeunes
    avec une dysphorie de genre.
  • 6:08 - 6:10
    Et a été diagnostiquée avec
    une dysphorie de genre.
  • 6:11 - 6:14
    Oh vraiment ? Pas vraiment une surprise.
  • 6:14 - 6:19
    Puis à huit ans, malheureusement,
    son père et moi nous sommes séparés.
  • 6:22 - 6:25
    Mais ça m'a donné tellement
    plus de liberté
  • 6:25 - 6:28
    pour pouvoir permettre à Jackie
    de s'exprimer.
  • 6:29 - 6:34
    La clinique a dit que la laisser
    s'habiller en fille à la maison aidait,
  • 6:34 - 6:39
    mais qu'elle devait conserver son statut
    masculin à l'extérieur.
  • 6:39 - 6:40
    Et c'était bien.
  • 6:40 - 6:44
    Je me souviens de notre première
    virée shopping de filles.
  • 6:44 - 6:47
    Nous sommes allées au magasin
    et j'ai dit :
  • 6:47 - 6:49
    « OK, là-bas,
    c'est les vêtements de fille.
  • 6:49 - 6:52
    Tu peux y aller et en choisir,
    tout ce que tu veux. »
  • 6:52 - 6:54
    Et son expression était indescriptible.
  • 6:54 - 6:56
    Elle était tellement heureuse.
  • 6:56 - 6:58
    Elle est partie en courant,
  • 6:58 - 7:01
    et est revenue deux minutes plus tard,
  • 7:01 - 7:03
    avec deux robes,
    elle n'arrivait pas à choisir.
  • 7:03 - 7:07
    Elle les tenait dans ses mains
    et elle resplendissait.
  • 7:07 - 7:09
    Elle disait juste :
  • 7:09 - 7:11
    « Laquelle ? Tu préfères celle-là
    ou celle-là ? »
  • 7:11 - 7:13
    tout en tournoyant.
  • 7:14 - 7:15
    Et je me suis dit :
  • 7:15 - 7:18
    « Oh mon Dieu,
    est-ce que quelqu'un me regarde
  • 7:18 - 7:23
    en se disant ' Que fait cette mère avec
    son fils et des robes ? ' ? »
  • 7:23 - 7:26
    Puis je me suis retournée
    et j'ai regardé mon enfant,
  • 7:26 - 7:29
    j'ai regardé son visage
    et je me suis dit :
  • 7:29 - 7:32
    « Tu sais quoi ? Je me fiche de
    ce que les inconnus pensent.
  • 7:33 - 7:37
    La personne la plus importante pour moi
    est en face de moi maintenant. »
  • 7:38 - 7:40
    À ses 10 ans, nous sommes allées
    en vacances.
  • 7:41 - 7:45
    Elle a donc eu trois semaines
    où Jackie a pu être Jackie :
  • 7:45 - 7:48
    des pronoms féminins, un nom féminin,
    des habits de fille tout le temps.
  • 7:48 - 7:51
    Et ce que j'ai vraiment remarqué,
  • 7:51 - 7:55
    c'est à quel point elle était plus
    légère, plus heureuse et enjouée.
  • 7:55 - 7:58
    Vraiment, du matin jusqu'au soir.
  • 7:58 - 7:59
    C'est à ce moment-là
  • 7:59 - 8:02
    que j'ai décidé que forcer mon enfant
    à vivre en tant que garçon à l'école
  • 8:02 - 8:06
    n'était pas juste car
    je lui renvoyais ce message
  • 8:06 - 8:11
    que vouloir et avoir besoin
    de s'exprimer en tant que fille
  • 8:11 - 8:16
    était honteux, que ça devait être caché,
    rester secret.
  • 8:17 - 8:21
    La dernière année d'école primaire
    a été sa meilleure année.
  • 8:22 - 8:25
    Elle avait les cheveux longs
    et portait l'uniforme de fille.
  • 8:25 - 8:28
    À l'école, on a dit que c'était
    un tout autre enfant
  • 8:28 - 8:30
    comparé à l'année précédente.
  • 8:30 - 8:32
    Les enfants étaient géniaux !
  • 8:32 - 8:33
    Je me souviens de son principal
  • 8:33 - 8:37
    qui me disait qu'elle avait entendu
    deux petites filles parler.
  • 8:37 - 8:38
    L'une disait à l'autre :
  • 8:38 - 8:42
    « Pourquoi Jack a les cheveux longs
    et porte des vêtements de fille ? »
  • 8:43 - 8:44
    Et l'autre fille a dit :
  • 8:44 - 8:49
    « Oh tu ne savais pas ? Il a un cerveau
    de fille dans un corps de garçon. »
  • 8:49 - 8:50
    (Rires)
  • 8:51 - 8:54
    Et l'autre fille a dit : « Oh, d'accord. »
  • 8:54 - 8:55
    (Rires)
  • 8:56 - 8:58
    Et c'était fini.
  • 8:59 - 9:02
    Malheureusement, quelques parents
    n'étaient pas si ouverts d'esprit.
  • 9:02 - 9:05
    On a dû faire appel à la police
    lorsqu'une mère qui,
  • 9:05 - 9:09
    en venant chercher son enfant
    du même âge que Jackie,
  • 9:09 - 9:12
    criait des insultes de
    la fenêtre de sa voiture
  • 9:12 - 9:14
    à ma fille de dix ans
    qui rentrait de l'école.
  • 9:16 - 9:19
    À ce moment-là, Tim avait changé d'avis.
  • 9:19 - 9:22
    Il avait vu de plus en plus
    que ce n'était pas un choix.
  • 9:22 - 9:25
    Ça faisait juste partie
    de qui était notre fille.
  • 9:26 - 9:31
    Il nous soutenait, et franchement
    elle le mène par le bout du nez.
  • 9:33 - 9:35
    Mais on se préparait maintenant
    pour le collège.
  • 9:36 - 9:38
    La clinique était prête à nous aider.
  • 9:38 - 9:40
    Mais dès qu'elle a passé la porte,
  • 9:40 - 9:42
    elle a été anéantie.
  • 9:42 - 9:45
    Complètement anéantie.
  • 9:45 - 9:49
    Et deux semaines plus tard,
    elle faisait sa première overdose.
  • 9:52 - 9:56
    J'ai passé trois années à la surveiller
    pour éviter qu'elle ne se suicide.
  • 9:56 - 9:57
    Quand j'y repense,
  • 9:57 - 10:02
    je me demande comment j'ai pu y arriver
    et je ne sais pas comment elle non plus.
  • 10:03 - 10:06
    Ajoutons à cela la puberté.
  • 10:07 - 10:12
    À douze ans,
    elle a commencé sa puberté masculine.
  • 10:13 - 10:14
    C'était horrible.
  • 10:14 - 10:16
    Elle a commencé à s'auto-mutiler.
  • 10:17 - 10:20
    Nous étions complètement désespérés
  • 10:20 - 10:22
    et face à une clinique publique
    qui à cette époque -
  • 10:22 - 10:24
    c'est différent maintenant -
  • 10:24 - 10:27
    ne nous prescrivait pas de médicaments
    pour arrêter la puberté,
  • 10:27 - 10:30
    peu importe la gravité
    de la condition d'un enfant.
  • 10:31 - 10:35
    J'ai recommencé mes recherches
    et j'ai trouvé un docteur aux États-Unis
  • 10:36 - 10:39
    qui travaillait avec des enfants
    avec une dysphorie de genre
  • 10:39 - 10:42
    et prescrivait des médicaments
    bloquants totalement réversibles,
  • 10:42 - 10:44
    qui arrêtent la puberté.
  • 10:44 - 10:46
    Si on arrête, la puberté revient.
  • 10:46 - 10:51
    Mais ça donne à un enfant comme ma fille
    le temps et l'espace de vivre,
  • 10:51 - 10:53
    sans que son corps ne change.
  • 10:53 - 10:57
    Je sais qu'il ressemble à Indiana Jones,
    mais c'est un vrai docteur.
  • 10:58 - 11:02
    C'est le Dr Norman Spack et il travaille
    à l’hôpital pour enfants de Boston.
  • 11:02 - 11:06
    C'est un expert renommé dans le monde
    et il a sauvé la vie de ma fille.
  • 11:06 - 11:08
    Je n'en ai aucun doute.
  • 11:10 - 11:13
    Au milieu de tout ça,
    l'école avait ses hauts et ses bas.
  • 11:13 - 11:17
    On lui a finalement trouvé une école
    à douze kilomètres.
  • 11:17 - 11:19
    Personne ne la connaissait
    autrement que Jackie
  • 11:19 - 11:21
    et ça s'est quelque peu calmé.
  • 11:21 - 11:25
    Mais l'effet sur son éducation,
    sur sa vie, était profond.
  • 11:26 - 11:31
    Elle avait fait sept overdoses
    en trois ans,
  • 11:31 - 11:34
    toutes reliées au harcèlement
    et aux agressions transphobes.
  • 11:35 - 11:37
    L'une de ses meilleures amies
  • 11:37 - 11:40
    était la coordinatrice des
    crime de haine à Leeds Est.
  • 11:40 - 11:44
    Alors je vous laisse imaginer
    ce qu'elle a pu traverser.
  • 11:44 - 11:50
    Mais à 16 ans, ma fille a subi
    une opération de changement de sexe.
  • 11:51 - 11:54
    Pour la suite, je vais la laisser
    vous parler.
  • 11:54 - 11:56
    (Vidéo) (Musique)
  • 11:56 - 12:02
    Je suis née dans le corps d'un garçon
    mais j'avais le cerveau d'une fille.
  • 12:03 - 12:06
    Je crois que j'avais 5 ans
    lorsque j'ai dit à ma mère :
  • 12:06 - 12:09
    « Dieu a fait une erreur,
    ce n'est pas moi, ça ne va pas. »
  • 12:09 - 12:13
    Je crois que j'avais 7 ans quand
    j'ai commencé à avoir les cheveux longs,
  • 12:13 - 12:16
    et que j'ai commencé à porter
    l'uniforme de fille.
  • 12:16 - 12:20
    Ils étaient très bien à mon école,
    très compréhensifs.
  • 12:21 - 12:23
    Tout comme beaucoup d'élèves.
  • 12:23 - 12:28
    En fin de compte, c'était les parents
    qui n'acceptaient pas.
  • 12:28 - 12:30
    Je sortais de l'école
    pour rentrer chez moi,
  • 12:31 - 12:34
    et pendant au moins deux
    ou trois semaines sans interruption,
  • 12:34 - 12:39
    une mère me criait des insultes
    depuis sa voiture.
  • 12:39 - 12:43
    Je ressentais la haine.
  • 12:44 - 12:48
    Puis, je suis rentrée au lycée
    et c'était un cauchemar.
  • 12:48 - 12:53
    Mon histoire s'est propagée
    comme une traînée de poudre.
  • 12:53 - 12:58
    Mon premier jour,
    mon tout premier jour au lycée,
  • 13:00 - 13:03
    j'étais avec ma classe,
  • 13:03 - 13:09
    et un jeune que je n'avais jamais vu
    a ouvert la porte de la classe
  • 13:09 - 13:13
    et a dit : « Est-ce que le monstre
    est là ? Le monstre. »
  • 13:13 - 13:17
    On m'a craché dessus, on m'a tabassée.
  • 13:18 - 13:24
    Ça fait vraiment du mal de repenser
    à la cruauté des gens.
  • 13:24 - 13:27
    Je me trouve très forte
    pour avoir survécu à ça.
  • 13:27 - 13:29
    Puis on m'a proposé Miss Angleterre
  • 13:29 - 13:34
    et je me disais « Oh je dois être...
    Je suis jolie en fait ? Oh mon Dieu ! »
  • 13:34 - 13:37
    Ça m'a donné le coup de fouet
    dont j'avais besoin.
  • 13:38 - 13:41
    Ça fait partie de mon histoire
    mais ce n'est pas toute mon histoire.
  • 13:41 - 13:47
    Car, je l'ai dit, je suis une sœur,
    une chanteuse, une actrice, une mannequin,
  • 13:47 - 13:50
    tant de choses avant d'être
    une « personne transgenre ».
  • 13:51 - 13:54
    Je déteste ça, ai-je besoin d'une
    étiquette ? Ne puis-je pas être femme ?
  • 13:55 - 13:58
    Tout le monde a le droit
    de vivre comme il l'entend
  • 13:58 - 14:01
    et d'être qui il veut être,
    pourquoi ce serait différent pour moi ?
  • 14:02 - 14:04
    Je suis fière de tout ce que j'ai traversé
  • 14:04 - 14:06
    et je n'y changerais rien.
  • 14:06 - 14:12
    Ça fait partie de qui je suis,
    de mon ADN, je suis une fille.
  • 14:12 - 14:14
    (Fin de la musique) (Fin de la vidéo)
  • 14:14 - 14:18
    Je ne peux pas regarder
    car ça m'affecte encore.
  • 14:19 - 14:21
    Je dirige maintenant Mermaids,
  • 14:21 - 14:24
    l'association que
    j'ai contactée il y a longtemps.
  • 14:24 - 14:27
    Ça me donne un peu une idée
    de la demande et elle augmente.
  • 14:28 - 14:31
    De ce à quoi nous faisons face,
    en termes de jeunes qui s'y présentent.
  • 14:31 - 14:34
    Une bonne chose est que les parents
    écoutent maintenant.
  • 14:35 - 14:36
    Mais vous pouvez voir la différence.
  • 14:37 - 14:39
    La société accepte peut-être plus
  • 14:39 - 14:42
    mais en même temps des enfants
    et jeunes de tout le pays
  • 14:42 - 14:45
    sont encore traités comme Jackie l'a été.
  • 14:47 - 14:50
    C'est un sondage de Stonewall en 2017 :
  • 14:51 - 14:54
    51% des enfants trans sont harcelés.
  • 14:54 - 14:56
    Un sur dix reçoit des menaces de mort.
  • 14:56 - 15:00
    84% d’auto-mutilation comparé
    à 10% de la population.
  • 15:01 - 15:04
    Et 45% ont fait au moins
    une tentative de suicide.
  • 15:05 - 15:07
    Être transgenre n'est pas
    une maladie mentale.
  • 15:08 - 15:12
    Mais les préjugés de la société,
    la discrimination et la haine
  • 15:12 - 15:14
    engendrent de l'anxiété et la dépression.
  • 15:17 - 15:20
    La voilà maintenant.
  • 15:23 - 15:26
    Vous voyez, elle est peut-être
    un peu une diva.
  • 15:26 - 15:28
    Je ne sais pas d'où elle le tient.
  • 15:29 - 15:32
    En conclusion, elle est heureuse.
  • 15:32 - 15:35
    N'est-ce pas tout ce qui compte ?
  • 15:35 - 15:37
    Merci beaucoup.
  • 15:37 - 15:40
    (Applaudissements)
Title:
Transgenre : L’histoire d'une mère | Susie Green | TEDxTruro
Description:

Susie Green partage la touchante histoire de sa fille transgenre, qui lui a dit à l'âge de quatre ans qu'elle aurait dû être née fille.

Susie est le PDG de Mermaids, un organisme caritatif qui soutient les enfants et jeunes adultes avec une variance de genre ainsi que leurs familles. Susie est entrée en contact avec Mermaids lorsqu'elle avait besoin de soutien pour sa fille Jackie. Susie a étendu la capacité et les fonds de l'organisme et développé les services offerts. Elle fait campagne pour la mise en disposition de plus de services et pour une représentation faite avec respect des transgenres dans les médias.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

more » « less
Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
16:03

French subtitles

Revisions