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Le Grand Rire Partagé, levier de motivation en entreprise | Serge Grudzinski | TEDxIssylesMoulineaux

  • 0:11 - 0:15
    Je vais faire quelque chose qui est
    très délicat, c'est de parler de rire.
  • 0:15 - 0:17
    Parler de rire, c'est très ennuyeux.
  • 0:17 - 0:21
    Le rire, c'est bien quand on le partage ;
    en parler, ça ennuie tout le monde.
  • 0:21 - 0:24
    Je vais essayer de pas être
    trop ennuyeux quand même.
  • 0:24 - 0:26
    En général, les conventions
    et les séminaires,
  • 0:26 - 0:30
    qui sont des grands lieux
    de mobilisation de l'entreprise,
  • 0:30 - 0:32
    se terminent par
    cette phrase du président,
  • 0:32 - 0:36
    du directeur général ou du directeur
    d'une puissance invitante :
  • 0:37 - 0:39
    « Le succès de notre entreprise
  • 0:39 - 0:44
    repose sur la motivation des hommes
    et des femmes qui la composent. »
  • 0:45 - 0:46
    Après, on va bouffer.
  • 0:46 - 0:48
    (Rires)
  • 0:48 - 0:51
    Parce que c'est facile à dire,
    mais ce n'est pas facile à faire,
  • 0:51 - 0:54
    parce que pendant
    toute la réunion, on a expliqué
  • 0:54 - 0:58
    qu'on allait demander plus
    à tout le monde,
  • 0:58 - 1:00
    dans un environnement plus complexe,
  • 1:00 - 1:02
    en donnant plus ?
  • 1:03 - 1:05
    En donnant moins
  • 1:05 - 1:08
    à cause des contraintes économiques
    et concurrentielles, etc.
  • 1:08 - 1:14
    Et comment on a fait
    pour motiver sur la complexité ?
  • 1:15 - 1:18
    Eh bien... on a envoyé des slides.
  • 1:20 - 1:22
    On a envoyé cinquante slides.
  • 1:22 - 1:26
    Puis, on s'est rendu compte
    que les gens ne comprenaient pas,
  • 1:26 - 1:29
    alors, on a fait une autre
    réunion, paf ! cent slides.
  • 1:29 - 1:33
    Toujours pas. Bam, bam, bam !
    On arrivait avec des centaines de slides.
  • 1:33 - 1:35
    Je n'en pouvaient plus.
  • 1:35 - 1:38
    Je n'en pouvais plus
    de toutes ces slides.
  • 1:39 - 1:45
    Et parallèlement, les gens
    peuvent être démotivés.
  • 1:45 - 1:47
    Ce n'est plus leur truc.
  • 1:47 - 1:51
    Ils ont des sentiments négatifs envers
    l'entreprise, leurs équipes parfois.
  • 1:51 - 1:54
    Ils ont peur du changement ;
    ils ne sont pas bien.
  • 1:54 - 1:56
    Là, on fait une étude de motivation.
  • 1:57 - 2:00
    On demande à des cabinets très honorables
  • 2:00 - 2:03
    de passer des coups de fil
    ou d'envoyer des mails,
  • 2:03 - 2:07
    et de répondre à, généralement, des
    dizaines de questions par collaborateur
  • 2:07 - 2:11
    pour savoir si c'est un peu mieux,
    un peu moins bien sur des tas de sujets.
  • 2:11 - 2:13
    Après on globalise ça,
    et on se rend compte
  • 2:13 - 2:18
    que cette année par exemple,
    nous avons 66 % de personnes démotivées,
  • 2:18 - 2:21
    ce qui est tout de même un progrès,
    l'année dernière, il y en avait 67 !
  • 2:21 - 2:22
    (Rires)
  • 2:22 - 2:25
    On a gagné 1%, donc on peut se féliciter.
  • 2:25 - 2:26
    (Rires)
  • 2:26 - 2:30
    Et on se dit : « Tiens, on va
    le communiquer aux équipes. »
  • 2:30 - 2:33
    Alors, il y a le consultant
    qui vient et qui dit :
  • 2:33 - 2:38
    « Vous voyez, 66 %
    d'entre vous sont démotivés. »
  • 2:40 - 2:43
    Ce qui, comme on dit vulgairement,
    nous fait une belle jambe,
  • 2:43 - 2:46
    d'autant plus que
    c'est nous qui le lui avons dit,
  • 2:46 - 2:47
    alors, pourquoi il nous le dit ?
  • 2:47 - 2:52
    Souvent ça se passe ou se passait
    comme ça, il y a quelques d'années.
  • 2:52 - 2:55
    Et j'entendais les gens sortir
    de ces conventions, séminaires, etc.,
  • 2:55 - 2:58
    en disant : « Qu'est-ce
    qu'on s'est fait *** ! »
  • 2:59 - 3:00
    Je vous laisse compléter.
  • 3:00 - 3:02
    Heureusement,
    il y avait une bonne bouffe.
  • 3:02 - 3:05
    Et puis, c'est toujours sympa
    de voir les amis, collègues, etc.
  • 3:05 - 3:10
    Parallèlement, j'étais consultant,
    donc j'adorais les histoires d'entreprise.
  • 3:10 - 3:14
    Et j'étais passionné de rire
    depuis tout petit.
  • 3:14 - 3:18
    Les psys pourraient faire toutes sortes
    d'interprétations, je ne sais pas !
  • 3:18 - 3:22
    Et je faisais des spectacles
    comiques qui cartonnaient.
  • 3:22 - 3:26
    À grande échelle, ce n'était pas
    très bien produit, mais ça cartonnait.
  • 3:26 - 3:30
    J'avais adoré Coluche ;
    ça n'a rien de très original,
  • 3:30 - 3:32
    mais cette puissance !
  • 3:32 - 3:39
    Alors, je voyais les gens, soit dans
    les spectacles de Coluche, à l'époque,
  • 3:39 - 3:41
    soit dans les miens,
  • 3:41 - 3:43
    se marrer comme des fous,
  • 3:43 - 3:47
    sortir et pleurer parfois,
    avec un enthousiasme !
  • 3:47 - 3:49
    et sortir avec des étoiles dans les yeux.
  • 3:49 - 3:51
    Et c'étaient les mêmes,
  • 3:51 - 3:55
    les mêmes qui, le jour, avaient
    eu leur convention, par exemple.
  • 3:56 - 3:59
    Je me disais : « Il y a
    un os, là. Il y a un os ! »
  • 3:59 - 4:02
    Ils sont sortis en disant :
    « Qu'est-ce que je me suis *** ! »
  • 4:02 - 4:06
    On pourrait croire qu'ils sont sérieux,
    mais ils étaient déballonnés le soir.
  • 4:06 - 4:10
    Donc, j'ai fait ce qu'on appelait
    pompeusement du « benchmarking »,
  • 4:10 - 4:15
    c'est-à-dire, j'ai mis cette activité
    de motivation, boum ! dans l'entreprise,
  • 4:15 - 4:20
    en traitant par le rire tous ces sujets
    très sérieux, très intéressants -
  • 4:20 - 4:23
    la réorganisation, la restructuration
    dans tous les sens -
  • 4:23 - 4:27
    ou ces sujets aussi de fort impact
    comme la démotivation, le malaise -
  • 4:27 - 4:30
    je ne suis pas bien, je n'aime plus
    ma boîte, je n'ai plus envie, etc.
  • 4:30 - 4:35
    J'ai fait tout ça avec beaucoup
    de passion mais sans prétention,
  • 4:35 - 4:38
    et je me suis rendu compte
    que j'avais un impact énorme,
  • 4:38 - 4:40
    un impact qui me dépassait.
  • 4:40 - 4:42
    Les gens disaient :
    « Il est fantastique ! »
  • 4:43 - 4:47
    J'ai appelé ça le « Grand rire partagé »,
  • 4:47 - 4:50
    « Grand rire » parce que c'est puissant,
    et « partagé » car ça rassemblait.
  • 4:50 - 4:53
    C'est-à-dire qu'en aucun cas,
    c'est de la moquerie.
  • 4:53 - 4:56
    Tout le monde est à la même
    enseigne, ça rassemble.
  • 4:56 - 5:01
    La base était que ça soit vrai -
    donc bien préparé en amont -
  • 5:01 - 5:05
    bienveillant - ne pas se moquer,
    on est tous dans le même bateau -
  • 5:05 - 5:08
    et que ce soit puissant,
    un grand rire partagé.
  • 5:09 - 5:10
    Après, je me suis interrogé :
  • 5:10 - 5:14
    « Quand même, au fil des dizaines
    d'interventions, pourquoi ?
  • 5:14 - 5:18
    Ça fait quoi ce truc-là ?
    Pourquoi les gens aiment tant ça ? »
  • 5:18 - 5:21
    Je me suis rendu compte
    qu'il y avait deux choses importantes.
  • 5:21 - 5:23
    La première, c'est que ça dénoue.
  • 5:23 - 5:28
    C'est un moyen d'expliquer
    la complexité, et on peut l'expliquer.
  • 5:28 - 5:31
    Vous la montrez d'abord,
    vous montrez comment la personne vit -
  • 5:31 - 5:33
    on appelle ça le théâtre -
  • 5:33 - 5:37
    et en injectant en plus toute
    la drôlerie qui fait le bonheur,
  • 5:37 - 5:39
    cette émotion positive.
  • 5:39 - 5:43
    Et cette émotion positive, elle scotche
    le message et des tas de choses.
  • 5:43 - 5:49
    Je vous propose un petit extrait vidéo
    de ça, dénouer une complexité.
  • 5:49 - 5:51
    Vidéo 1.
  • 5:51 - 5:57
    (Vidéo) Le BPO, il a la grande chance
    de s'occuper de la relation client.
  • 5:59 - 6:02
    Qu'est-ce qu'il doit faire ?
    Qu'est-ce qu'il doit éviter ?
  • 6:06 - 6:10
    Avant quand le client avait un
    problème de « run », il appelait M. Run.
  • 6:10 - 6:13
    Quand il avait un problème
    de « build », il appelait M. Build.
  • 6:13 - 6:16
    Un problème de facture ?
    Il appelait M. ou Mme Facture.
  • 6:16 - 6:19
    Et au bout du compte,
    quand il avait un gros problème,
  • 6:19 - 6:23
    il demandait à quelqu'un
    qui lui disait : « Ce n'est pas moi ! »
  • 6:23 - 6:25
    (Rires)
  • 6:25 - 6:28
    « Va voir ailleurs, va voir Lui,
    ça doit être lui ! »
  • 6:28 - 6:30
    Le client, il allait voir Lui.
  • 6:30 - 6:32
    Et Lui disait : « Ah ! Qui t'envoie ?
  • 6:32 - 6:35
    Ah, c'est ce con-là ?
    Pourquoi il t'envoie à moi ?
  • 6:35 - 6:39
    Mais c'est pas moi, c'est l'autre.
    Tu vois le mec là-bas ? C'est lui. »
  • 6:39 - 6:43
    Alors le client y allait,
    et pendant ce temps-là, il se calmait.
  • 6:43 - 6:45
    Et l'autre disait : « Qui t'envoie ?
  • 6:45 - 6:48
    C'est lui ? Mais ça va pas, non ?
    Regarde, c'est lui. »
  • 6:48 - 6:51
    La meilleure manière de visiter
    l'ISP, c'était d'être un client.
  • 6:51 - 6:52
    (Rires)
  • 6:53 - 6:56
    Parce qu'on visitait tout,
    c'était très, très bien.
  • 6:56 - 6:58
    (Rires)
  • 6:59 - 7:03
    Donc en fait, plus personne
    ne savait où il en était.
  • 7:03 - 7:05
    Même en interne, on ne savait plus.
  • 7:05 - 7:08
    Par contre, pour certains clients,
    on avait perdu le client.
  • 7:08 - 7:10
    (Rires)
  • 7:11 - 7:13
    C'est parce qu'on avait plein
    d'interlocuteurs pour le client.
  • 7:13 - 7:17
    Maintenant non ! Avec le BPO,
    il y a un interlocuteur et un seul,
  • 7:17 - 7:21
    qui dispatche, qui répartit,
    qui coordonne, qui harmonise,
  • 7:21 - 7:25
    et qui dit : « On s'occupera
    de vous. » C'est le BPO !
  • 7:25 - 7:27
    (Applaudissements)
  • 7:28 - 7:34
    Et un deuxième effet,
    c'est sur les malaises.
  • 7:34 - 7:39
    Il y a une chose incroyable dans l'être
    humain : vous lui montrez son malaise,
  • 7:39 - 7:42
    qui peut mener à des démissions,
    des dépressions, etc.,
  • 7:42 - 7:44
    et d'une certaine manière, ça le soulage.
  • 7:45 - 7:46
    Vidéo 2.
  • 7:46 - 7:48
    (Rires)
  • 7:51 - 7:54
    (Video) Je ne pensais pas qu'on
    pouvait travailler autant. Aïe !
  • 7:54 - 7:59
    En plus quand je travaille énormément,
    j'ai peur de ne pas travailler assez !
  • 7:59 - 8:00
    Ah !
  • 8:00 - 8:03
    J'ai honte ! Ah, j'ai honte.
  • 8:03 - 8:06
    Le matin, je trouve des mails
    qu'on m'a envoyés la nuit !
  • 8:06 - 8:08
    Et moi, je dormais.
  • 8:08 - 8:10
    (Rires)
  • 8:11 - 8:14
    J'ai honte ! Oh, j'ai honte.
  • 8:14 - 8:16
    Je suis un gros nul.
  • 8:16 - 8:19
    J'ai pas travaillé la nuit !
    Oh, je les ai laissés faire. »
  • 8:21 - 8:23
    Ce qui fait que les gens disent parfois :
  • 8:23 - 8:26
    « C'est merveilleux de tant rire
    de ce qui nous fait tant souffrir,
  • 8:26 - 8:29
    quand on en a ri, c'est derrière nous. »
  • 8:29 - 8:33
    J'avais des dizaines de témoignages
    comme ça, c'était très impressionnant !
  • 8:33 - 8:36
    Bon, alors, cette émotion positive,
  • 8:36 - 8:39
    on pourrait dire
    qu'elle est franco-française.
  • 8:39 - 8:41
    Eh bien, non !
  • 8:41 - 8:45
    J'ai été amené à le faire dans des pays
    d'Europe, Amérique, Amérique latine,
  • 8:45 - 8:49
    en Afrique, en Arabie, ça marche partout.
  • 8:49 - 8:51
    Un truc assez dingue,
  • 8:51 - 8:54
    c'est que ce grand rire
    partagé est universel
  • 8:54 - 8:57
    et il a ces effets-là partout,
  • 8:57 - 9:00
    quand on montre l'effet miroir
    de ce que vivent les gens
  • 9:00 - 9:03
    avec bienveillance, vérité
    et puissance, voilà.
  • 9:04 - 9:05
    Vous allez me dire :
  • 9:05 - 9:09
    « Il est bien gentil, mais à quoi
    ça sert ce qu'il nous raconte ? »
  • 9:09 - 9:12
    Ce n'est pas très utile car,
    comme ce n'est pas une technique,
  • 9:12 - 9:13
    ce n'est pas tellement transmissible.
  • 9:13 - 9:15
    C'est vrai !
  • 9:15 - 9:17
    J'en dérive quand même
    trois messages de cette expérience.
  • 9:17 - 9:22
    Le premier, puisqu'il s'agit
    de rire humain, le propre de l'Homme :
  • 9:22 - 9:26
    veillons à ne pas
    déshumaniser l'entreprise.
  • 9:26 - 9:30
    Deuxièmement, l'émotion,
    le rire est une émotion très positive,
  • 9:30 - 9:33
    et quand les gens dans l'entreprise sont
    amenés à vivre des émotions négatives -
  • 9:34 - 9:37
    ces fameuses émotions négatives
    de l'incompréhension, des conflits etc. -
  • 9:37 - 9:42
    injectez massivement
    de l'émotion positive,
  • 9:42 - 9:44
    de l'émotion positive
    sous quelque forme que ce soit,
  • 9:44 - 9:47
    comme la joie ou l'enthousiasme.
  • 9:47 - 9:49
    Et troisièmement, enthousiasme.
  • 9:49 - 9:53
    Vous savez là-dedans
    il y a le mot « theos », dieu,
  • 9:53 - 9:55
    que l'on y croie ou pas,
  • 9:55 - 9:58
    mais c'est un appel divin,
    un appel vers le haut.
  • 9:58 - 10:03
    On demande aux collaborateurs
    des entreprises de se dépasser.
  • 10:03 - 10:06
    Eh bien, rien ne peut se faire
    sans enthousiasme,
  • 10:06 - 10:10
    car l'enthousiasme,
    c'est quelque chose qui nous dépasse,
  • 10:10 - 10:14
    et c'est cet enthousiasme
    qui nous permet de nous dépasser.
  • 10:14 - 10:16
    Merci.
  • 10:16 - 10:18
    (Applaudissements)
Title:
Le Grand Rire Partagé, levier de motivation en entreprise | Serge Grudzinski | TEDxIssylesMoulineaux
Description:

Comment rassembler les collaborateurs en perdition dans la complexité croissante de l'entreprise ? Comment les motiver dans la difficulté ? Comment leur donner de l'enthousiasme pour faire face à leurs défis ? Eh bien, c'est tout simple : en partageant le rire !

Serge Grudzinski est diplômé de l'Ecole Polytechnique et de Standford University. Il a d'abord été ingénieur dans l'industrie puis consultant en management (MARS & CO, BOOZ ALLEN HAMILTON et A.T.KEARNEY). En 1993, après être devenu parallèlement un artiste comique (Festival du Rire de Bobino avec Philippe Bouvard, plusieurs One Man Shows au Théâtre de Dix-heures), il décide d'introduire l'humour dans le conseil aux entreprises et fonde Humour Consulting Group. Ses interventions rencontrent immédiatement un grand succès ; il découvre le grand rire unanime et crée une avancée dans la mobilisation de l'entreprise. Petit à petit se profile le personnage de Manager Max. Avec son équipe, Manager Max a réalisé plus de mille missions de mobilisation dans toutes sortes de sociétés faisant face à toutes sortes de situations (transformations, révolutions culturelles, développements, fusions, restructurations, crises de croissance, baisses de moral). Manager Max a ainsi une expérience inégalée de la communication du changement, de la pédagogie du leadership, du Team building et de la motivation des équipes et de l'énergie.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. Pour en savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
French
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
10:22

French subtitles

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