-
Il y a dix ans j'ai écrit “Prelude for Kannon”
un morceau d'un quart d'heure.
-
J'ai senti que ce morceau avait besoin de "compagnie",
-
que d'autres morceaux pouvaient l'accompagner,
-
que je pouvais le développer jusqu'à
un ensemble d'une heure.
-
Finalement ça a pris dix ans pour écrire
les autres morceaux.
-
Ce qui relie le tout c'est l'idée de Kannon,
-
la personnalisation de la compassion.
-
La compassion comme force universelle.
-
“Kannon's Pillow” est une référence à
-
une vieille image dans le zen où l'on explique
-
que l'on doit pratiquer la compassion
de façon spontanée
-
comme quelqu'un qui, la nuit, attrape son coussin.
-
L'idée de faire un film ne provient pas de moi,
-
mais je la fais mienne.
-
Je trouve très intéressant que quelque chose
de nouveau se passe avec cette musique
-
quelque chose d'imprévisible.
-
La première fois que je l'ai jouée,
-
je ne savais pas qu'en faire.
-
J'ai demandé à Luc: faut-il jouer tous ces silences ?
-
Est-ce aussi lent ?
-
J'étais un peu perdue. Mais Luc était sévère:
-
“Oui il faut que ce soit comme ça
-
et je veux tu comptes tous les silences
et que tu joues toutes les notes.”
-
Comme je suis une fille gentille je l'ai fais comme ça.
-
A un moment donné j'ai compris de quoi il s'agissait
-
et pourquoi les silences devaient être aussi long.
-
C'est alors que la musique m'a apporté plus
-
que ce que j'aurai pu imaginer.
-
Techniquement ce n'est pas difficile.
-
Il n'y a pas beaucoup de notes sur une feuille.
-
C'est difficile parce que ça demande
une grande concentration.
-
Je n'y avais jamais pensé,
-
justement, je trouve ça intéressant.
-
Sa propre idée est toujours limitée
-
celle des autres peuvent la développer.
-
D'ailleurs j'aime bien les aéroports et les avions.
-
C'est vraiment une belle image poétique.
-
Je n'avais pas pensé à un aéroport
et certainement pas à un avion
-
j'associe tout ça avec l'agitation,
le remue-ménage.
-
La musique de Luc n'est absolument pas comme ça.
-
Mais quand j'ai vu l'image de l'avion qui arrive,
-
avec la musique dessus, j'ai compris.
-
Je pense que c'est possible.
-
Quand on voit comment le style documentaire
-
est utilisé en film de fiction,
-
c'est un style en soi.
-
Je pense que aujourd'hui, dans le paysage visuel,
-
il n'y a pas de limites ou de restrictions.
-
Tout peut être mixé, tout est permis,
tout est possible.