Rien ne nous arrive par hasard
-
0:14 - 0:16Comme beaucoup, beaucoup d’entre vous,
-
0:16 - 0:20je suis Superwoman, Madame Parfaite.
-
0:21 - 0:22Oui, c’est moi là.
-
0:22 - 0:23(Rires)
-
0:23 - 0:26Madame Parfaite, en fait,
vous savez, c’est la déesse Shiva : -
0:26 - 0:30celle qui a un biberon dans une main,
un pack de lait dans l’autre, -
0:30 - 0:35un ordinateur, un téléphone portable,
le discours de son boss, -
0:35 - 0:38les places pour le spectacle,
- n’oublie pas, chéri -, -
0:38 - 0:41et puis elle a également
des biscuits un peu mouillés -
0:41 - 0:45que ses enfants lui ont laissés
aimablement dans la poche de sa parka. -
0:46 - 0:49Madame Parfaite, bien entendu,
elle a un pied dans un avion, -
0:49 - 0:53et puis l’autre sur ses Louboutin.
-
0:54 - 0:58Elle vit à 500 à l’heure
et elle réussit tout, -
0:59 - 1:01et puis elle n’a pas de collant filé !
-
1:02 - 1:03(Rires)
-
1:03 - 1:03Oui !
-
1:05 - 1:05En 2010 -
-
1:05 - 1:08j’avais envie de vous
raconter cette histoire - -
1:08 - 1:10je travaillais pour
une entreprise internationale, -
1:10 - 1:14j’avais un patron à Madrid
qui piquait des colères homériques. -
1:14 - 1:16Quand je vous dis homérique,
-
1:16 - 1:17il y avait du sang sur les murs !
-
1:18 - 1:21On avait tous
notre point mensuel avec lui. -
1:21 - 1:24Moi comme les autres,
j’y allais et je lui disais : -
1:24 - 1:27« Bonjour » d’abord,
-
1:27 - 1:30et puis ensuite : « J’ai à te dire ça. »
-
1:30 - 1:31Il disait : « Non. »
-
1:31 - 1:32« Je voudrais insister,
-
1:32 - 1:35je voudrais quand même
te faire comprendre ça. » -
1:35 - 1:36Il me disait : « Non. »
-
1:36 - 1:38Je lui disais enfin :
« Quand même je vais te dire ça. » -
1:38 - 1:42Il me disait oui ou non,
mais de toutes façons, -
1:42 - 1:44il n’y avait pas de drame,
on était tranquille. -
1:45 - 1:48Puis, cet homme est reparti dans son pays,
-
1:48 - 1:51il me dit au revoir et :
« Il faut que je te pose une question. -
1:53 - 1:55Pourquoi tu n’as pas peur ? »
-
1:56 - 1:59Ça m’a interpellée parce qu'honnêtement,
je n’avais pas la réponse -
1:59 - 2:02et j’ai dû répondre
par une bêtise du genre : -
2:02 - 2:03« On n’est pas dans Narcos,
-
2:03 - 2:05tu ne vas pas
me dézinguer tout de suite. » -
2:05 - 2:06(Rires)
-
2:06 - 2:09Bon. Et puis, quand même
ça a fait son chemin, -
2:09 - 2:12et là, l’autre jour,
en pensant à vous, justement, -
2:12 - 2:13à Wonderwoman,
-
2:13 - 2:17je me suis demandé pourquoi
Wonderwoman est Wonderwoman ? -
2:17 - 2:19C’est parce qu’elle n’écoute pas sa peur.
-
2:20 - 2:21Très bien !
-
2:21 - 2:23Vous savez quoi ?
Elle ne s’écoute pas non plus ! -
2:24 - 2:26Et vous, vous écoutez là ?
-
2:26 - 2:28Enfin, bon...
-
2:28 - 2:31On commence tous un jour la vie,
c’est comme ça. -
2:31 - 2:34Moi, je suis née dans les sixties,
-
2:34 - 2:36s’il vous plaît,
on ne fait pas de calcul. -
2:37 - 2:39Je suis une femme,
jusqu’à preuve du contraire, -
2:39 - 2:42et je suis née à Paris,
dans une famille pas idéale. -
2:43 - 2:46Si vous connaissez la famille idéale,
il faut me prévenir. -
2:46 - 2:48De toutes façons,
c’était dans une famille. -
2:48 - 2:53La famille était si peu idéale que j’ai
tiré une carte de plus à la naissance : -
2:55 - 2:58la carte 50% de chance
de finir à la poubelle. -
2:58 - 3:01C’est ce qui s’est passé
pour mon frère jumeau. -
3:01 - 3:06Je vais vous dire, quand on tire ce genre
de carte au début de sa vie, -
3:06 - 3:11ça donne une certaine optique
et un sens aigu de la survie. -
3:12 - 3:15Les croyances sur lesquelles,
moi, je me suis structurée, -
3:15 - 3:18je me suis construite, ce sont :
-
3:18 - 3:23« Je n’ai pas mal, rien ne peut
m’atteindre, je suis toute puissante. » -
3:24 - 3:28Les croyances, vous voyez,
c’est un peu comme des béquilles. -
3:28 - 3:30Au début de sa vie,
ça permet de trouver son équilibre, -
3:30 - 3:33puis un jour
on n’a plus besoin de béquilles. -
3:33 - 3:34Moi je n’ai plus de béquilles.
-
3:35 - 3:38Enfin un peu celle-là, enfin,
on en reparlera de toutes façons. -
3:39 - 3:44Avec ces croyances, j’ai structuré
mon rôle de Wonderwoman -
3:44 - 3:46et vous savez, j’étais raccord !
-
3:46 - 3:49Parce que ma vie professionnelle
a commencé dans les années 80, -
3:49 - 3:51les années star, les années fric,
-
3:51 - 3:54et alors là, Wonderwoman,
c’était totalement la mode. -
3:54 - 3:59Du coup, j’ai démarré tout de suite
dans la vie professionnelle -
3:59 - 4:00à fond les manettes.
-
4:00 - 4:03En démarrant dans la vie professionnelle,
-
4:03 - 4:05j’ai enquillé les jobs
les plus prestigieux, -
4:05 - 4:09les patrons les plus charismatiques,
les budgets les plus faramineux, -
4:09 - 4:12les produits ou les marques
les plus chouettes, etc. -
4:13 - 4:15Ouais tout ça, tout ça, tout ça.
-
4:16 - 4:18Bien entendu, j’avais quand même
compris un peu le film, -
4:18 - 4:21je savais qu’il y avait
deux clefs au bonheur, -
4:21 - 4:22à ce que j’appelais le bonheur.
-
4:22 - 4:27Il y avait l’indépendance financière,
et ça, croyez-moi, ça a marché. -
4:27 - 4:30Et puis cela m’a permis
de quitter ma famille. -
4:30 - 4:34Il y avait la conformité au modèle social,
au modèle professionnel, -
4:34 - 4:36parce que pour réussir,
il faut plaire, -
4:36 - 4:38et pour plaire, qu’est ce qu’il faut ?
-
4:38 - 4:40Eh bien, il faut abandonner ses rêves !
-
4:40 - 4:44Parce que les rêves d’adolescence,
les rêves les plus audacieux, -
4:44 - 4:48les rêves les plus aventureux :
par exemple, entre autres, -
4:48 - 4:51j’avais le rêve de devenir écrivain.
-
4:51 - 4:53Franchement ça ne va pas
faire bouffer sa femme ! -
4:53 - 4:56Donc au placard, au placard.
-
4:56 - 4:59Et puis il y a l’autre chose qu’on a tous,
vous la connaissez, vous, -
4:59 - 5:01votre petite voix intérieure,
-
5:01 - 5:03celle-là, qu’on a là et qui te dit :
-
5:04 - 5:09« Tu es contente de ce que tu fais ?
Tu t’aimes vraiment ? -
5:10 - 5:12Tu es vraiment satisfaite ?
-
5:12 - 5:16A propos, ton rêve de devenir
écrivain, tu en as fait quoi ? » -
5:16 - 5:19Celle-là, franchement,
je me suis énervée, -
5:19 - 5:24je lui ai dit : « Tu te tais, tu te tais,
je ne veux pas t’entendre, je te musèle. » -
5:24 - 5:28D’ailleurs, je ne l’ai plus entendue
pendant un certain nombre d’années. -
5:30 - 5:34Me voilà donc dans les années 80
et puis dans les années 80... -
5:34 - 5:36Ah mais j’avais oublié,
-
5:36 - 5:40j’avais oublié juste un petit détail :
vous savez dans mon adolescence, -
5:40 - 5:43dans cette famille qui, que, quoi,
dont, où, on ne va pas s’éterniser. -
5:43 - 5:46J’avais une scoliose
qui n’avait pas été traitée, -
5:46 - 5:49et franchement, entre vous et moi,
une scoliose, ce n’est rien du tout. -
5:49 - 5:51Si je vous faisais lever le doigt,
-
5:51 - 5:56il ya 25% de la salle
qui a une petite scoliose de rien du tout, -
5:56 - 5:58c’est une déformation
de la colonne vertébrale. -
5:58 - 6:01Les autres 25%, ils ont un rhume !
-
6:01 - 6:06La scoliose est à la vertèbre,
ce que le rhume est au nez, -
6:06 - 6:08c’est-à-dire rien du tout.
-
6:08 - 6:13Pas de temps pour ça,
donc pas de temps pour moi, -
6:13 - 6:14pas de temps pour m’écouter,
-
6:14 - 6:18pas de temps pour Madame Parfaite,
Madame Exigeante, -
6:18 - 6:24avec elle-même et avec les autres,
mais quand même marrante : -
6:24 - 6:27j’ai fait la fête à toute berzingue,
je vous le dis. -
6:28 - 6:33Bon, mais le corps ?
Le corps, il n’avait qu’à suivre, hein ! -
6:35 - 6:41Et puis la quarantaine est venue,
le grand amour, la maternité, -
6:43 - 6:48trois filles sublimes,
et puis j’ai continué le boulot. -
6:49 - 6:52Oui, elles sont sublimes, merci !
-
6:52 - 6:54Franchement,
c’est ce qu’il y a de plus réussi ! -
6:55 - 6:59Et puis, j’ai continué le boulot,
les voyages, les copains, les amis, -
7:00 - 7:02tout, tout, tout comme ça.
-
7:02 - 7:03Éternellement.
-
7:03 - 7:09D’ailleurs c’était parfait,
j’étais dans ma bulle de confort, -
7:09 - 7:12dans ma zone, dans mon cocon.
-
7:12 - 7:15Rien ne pouvait m’arriver.
Tout était acquis. -
7:15 - 7:16Rien ne pouvait m’atteindre.
-
7:18 - 7:22Sauf que le destin,
vous savez le « fatum » en latin, -
7:22 - 7:25il se dit dans un coin :
-
7:25 - 7:27« Il est temps que cette fille comprenne
-
7:27 - 7:29qu’il va falloir faire
quelque chose de sa vie. » -
7:29 - 7:33Alors il frappe une première fois,
je n’entends rien. -
7:33 - 7:36Il frappe une deuxième fois,
je n'entends rien, -
7:36 - 7:37et là, il s’énerve.
-
7:37 - 7:40Il s’énerve parce que ce
à quoi on résiste persiste. -
7:40 - 7:44Donc il cogne, il cogne et
il cogne jusqu’à me mettre KO. -
7:47 - 7:48Il m’a mise KO.
-
7:48 - 7:51Mon corps s’est rappelé à moi en 2013.
-
7:51 - 7:53Mon corps, je l’avais nié,
dénié et renié. -
7:53 - 7:57Là, il s’est rappelé à moi,
et pas dans la douceur. -
7:58 - 8:04Ma scoliose d’adolescente était passée
à une double courbure de 73 degrés. -
8:06 - 8:08C’est énorme !
-
8:08 - 8:11Ce sont les vieilles que vous voyez
passer à l’horizontale, -
8:11 - 8:16le nez sur leur trottoir, éternellement.
-
8:17 - 8:21J’étais si bonne en déni, que tous
mes proches, toutes mes amies, -
8:21 - 8:23personne ne se rendait compte de mon état.
-
8:24 - 8:26En fait, je me suis écroulée physiquement.
-
8:26 - 8:29Franchement,
c’était ma seule responsabilité. -
8:30 - 8:32Là, je me suis dit :
« Il va falloir faire quelque chose. » -
8:32 - 8:34Je n’avais pas le choix.
-
8:34 - 8:37J’ai essayé, très créative,
toutes les mauvaises solutions, -
8:37 - 8:39il n’en restait plus qu’une !
-
8:40 - 8:43La solution que j’ai dû accepter,
-
8:44 - 8:46elle ne va pas vous faire rêver,
je vous préviens. -
8:47 - 8:49Ça s’appelle une arthrodèse.
-
8:50 - 8:53Là, voilà, c’est joli, c’est mon dos.
-
8:53 - 8:56c’est une arthrodèse
de la colonne vertébrale. -
8:56 - 9:01C’est une opération de dix heures,
où l'on ouvre votre colonne, -
9:01 - 9:03des cervicales aux lombaires.
-
9:03 - 9:06On introduit deux tiges de titane.
-
9:07 - 9:09On rassemble ce qui peut être rassemblé.
-
9:09 - 9:12Ne me demandez pas comment !
Je ne sais pas et ne veux pas savoir. -
9:12 - 9:14Ensuite ils revissent.
-
9:14 - 9:17Et hop,
me voilà droite comme un I. -
9:18 - 9:20(Applaudissements)
-
9:20 - 9:21Mais...
-
9:23 - 9:25Mauvaise pioche les copains...
-
9:26 - 9:28Mes copines disaient :
« Tu vas être Madonna. » -
9:28 - 9:29Moi je disais Frida Kahlo,
-
9:30 - 9:32mais le chirurgien disait :
-
9:32 - 9:34« Vous serez un peu raide du torse.
-
9:34 - 9:37Vous ne danserez pas la zumba
mais vous aurez de bonnes jambes. -
9:37 - 9:39Ne vous inquiétez pas
j’en fais toutes les semaines. -
9:39 - 9:42Dans deux mois, vous reprendrez
votre vie normale. » -
9:42 - 9:44Ma vie normale, j’avais déjà un doute,
-
9:45 - 9:46Je n'avais pas le choix.
-
9:46 - 9:48Donc le 14 octobre 2014,
-
9:48 - 9:51je suis rentrée à l’hôpital
sur mes deux jambes. -
9:51 - 9:57Ils m’ont réveillée
en réanimation le 15 octobre 2014. -
9:57 - 9:59Il y a des dates qui marquent !
-
9:59 - 10:01Au pied de mon lit, ils étaient tous là,
-
10:01 - 10:04en blanc et en bleu, la mine grave,
-
10:04 - 10:07un jury ou un verdict, je ne sais pas.
-
10:07 - 10:08Le corps médical tout entier !
-
10:08 - 10:10Ils m’ont dit : « Voilà Madame,
-
10:10 - 10:12votre moelle épinière est lésée.
-
10:13 - 10:15Vous ne remarcherez jamais plus.
-
10:16 - 10:18Vous êtes paraplégique. »
-
10:20 - 10:22J’ai été sidérée.
-
10:22 - 10:24Sidérée, ça ne veut pas dire surprise,
-
10:24 - 10:26ça veut dire abasourdie !
-
10:27 - 10:31Parce que ma vie, elle a été broyée.
-
10:32 - 10:35D’actrice de ma vie,
j’étais devenue spectatrice ; -
10:36 - 10:39d’indépendante, dépendante,
-
10:40 - 10:43d’hyperactive, Wonderwoman,
-
10:43 - 10:45même pas capable de lire ou d’écrire.
-
10:47 - 10:49Mon corps et moi-même
étions traités comme des objets, -
10:49 - 10:52qu’on piquait, qu’on lavait,
-
10:52 - 10:55qu’on sondait,
-
10:55 - 10:57qu’on auscultait, qu’on pinçait.
-
10:58 - 11:00Je n’avais accès, de mon lit d’hôpital,
-
11:00 - 11:03qu’à ce que mes mains pouvaient atteindre.
-
11:04 - 11:05Ce n’est pas énorme.
-
11:05 - 11:10Et puis pendant neuf mois,
je n'ai été plus personne, plus rien : -
11:11 - 11:16plus mère, plus femme,
plus amante, plus manager, plus rien. -
11:21 - 11:24Un jour, mon corps est devenu mon maître.
-
11:24 - 11:29C’est lui qui a décidé
de ce que je pourrais faire, -
11:29 - 11:30et quand je pourrais le faire.
-
11:32 - 11:35Un jour, je suis rentrée dans ma famille,
j’ai découvert, -
11:37 - 11:40enfin plutôt ils ont découvert d’ailleurs,
-
11:40 - 11:42que Wonderwoman
était devenue une charge. -
11:42 - 11:46Et moi, j’ai découvert que mes aimants,
mes aimés étaient devenus mes aidants. -
11:47 - 11:49Ce n’était pas terrible comme découverte.
-
11:49 - 11:52Et puis il y avait la vie,
la vie pour moi. -
11:52 - 11:54J’ai découvert tout ce
qui m’était devenu impossible : -
11:54 - 11:58sortir seule dans la rue,
sortir à l’improviste, -
11:58 - 12:01aller faire une course, vivre comme eux,
-
12:02 - 12:03vivre comme vous.
-
12:05 - 12:07Ma famille était explosée.
-
12:07 - 12:10Je vous en parle parce que
la famille, c’est un système, -
12:10 - 12:12et nous avons dû tous faire le deuil,
-
12:13 - 12:15eux et moi,
-
12:15 - 12:17moi de moi-même,
mais eux de la mère, -
12:17 - 12:19de la femme qu’ils avaient connue.
-
12:19 - 12:22Le deuil est quelque chose
de très important dans l’épreuve. -
12:22 - 12:24Le deuil, c’est de la colère,
-
12:24 - 12:26c’est de la tristesse,
-
12:26 - 12:27c’est du déni,
-
12:28 - 12:30c’est de la négociation.
-
12:30 - 12:33Ce sont des étapes qu’on passe
et qu’on repasse plusieurs fois -
12:34 - 12:36jusqu’à l’acceptation.
-
12:36 - 12:39L’acceptation, ce n’est ni de l’abandon,
ni de la fuite, -
12:39 - 12:41c’est de l’acceptation, de l’acceptation,
-
12:41 - 12:43de l’acceptation pour la transformation.
-
12:44 - 12:48La transformation, vous n’avez pas besoin
d’une paraplégie pour vous transformer ! -
12:48 - 12:51Allez, respirez un peu !
-
12:52 - 12:57Mais quelle que soit l’épreuve à laquelle
vous pourriez être confronté, -
12:57 - 13:00que ce soit un divorce,
-
13:00 - 13:03un chômage, une frustration,
un deuil, une maladie, -
13:04 - 13:06en fait, il s’agit de la respecter.
-
13:06 - 13:08C’est important de vous respecter
et de la respecter, -
13:08 - 13:13Ce qui est essentiel dans l’épreuve,
c’est que le seul mètre étalon, -
13:13 - 13:15c’est l’individu,
-
13:15 - 13:16ce qu’il en fait et ce qu’il ressent.
-
13:16 - 13:18Et surtout ce qu’il en fait !
-
13:18 - 13:20Vous comme moi.
-
13:23 - 13:25Je vais quand même vous parler
de l’épreuve avec tendresse. -
13:27 - 13:29Cette épreuve a été initiatique.
-
13:29 - 13:33Ça a été ma troisième naissance,
-
13:33 - 13:35ma renaissance.
-
13:35 - 13:37Pour d’abord, deux raisons.
-
13:37 - 13:40La première, c’est mon foutu caractère.
-
13:41 - 13:46C’est que « ne plus jamais marcher »,
je n’y ai jamais cru, jamais cru. -
13:47 - 13:51Du coup, dès le lendemain
ou le surlendemain de l’opération, -
13:51 - 13:56j’ai fait alliance avec mon corps
et on a mis en place, à son rythme, -
13:56 - 13:58cette verticalisation.
-
13:58 - 14:00A un moment où j'ai été verticalisée,
-
14:00 - 14:04après de nombreuses semaines
sur une table de verticalisation. -
14:04 - 14:07sans vomir et sans tomber
dans les pommes, c’était chouette ! -
14:07 - 14:11Ensuite, on m’a accrochée
à des barres parallèles, -
14:11 - 14:13puis on m’a appris à passer l’obstacle,
-
14:13 - 14:18et puis j’ai tangué avec un déambulateur,
et puis avec des cannes. -
14:20 - 14:22Ça a été ma renaissance pour ça,
-
14:22 - 14:24mais ça a été aussi
ma renaissance parce que, -
14:24 - 14:26à un moment, je me suis dit :
-
14:26 - 14:30« Mais non, non, non, non, non,
non, ce n’est pas possible ! -
14:30 - 14:33On ne va pas me revoler ma vie à nouveau.
-
14:33 - 14:38Ma voix, cette fois-ci,
je l’entendais, je l’écoutais. -
14:38 - 14:39Ma voix qui me disait :
-
14:39 - 14:43« On t’a volé la vie à la naissance,
on t’a volé la vie à l’adolescence, -
14:43 - 14:46tu te l’es volée toute seule ensuite,
c’est fini ! » -
14:47 - 14:48Et là,
-
14:48 - 14:51avec cette voix, que j’entendais,
que j’écoutais, que je respectais, -
14:51 - 14:53là, mes croyances limitantes,
-
14:54 - 14:57elles ont cessé d’être limitantes.
-
14:57 - 14:58Parce que,
-
15:00 - 15:03les croyances, c’est vraiment simple.
-
15:03 - 15:07C’est vraiment simple, les croyances,
votre identité, ce que vous voulez, -
15:07 - 15:08appelez-le comme vous le voulez.
-
15:08 - 15:10C’est une médaille.
-
15:10 - 15:13Cette médaille a deux faces,
le yin et le yang, le truc, etc. -
15:14 - 15:20La face pile, vous donnez à vos croyances
le pouvoir sur votre vie. -
15:20 - 15:22Ne vous en voulez pas,
c’est comme ça au début, -
15:22 - 15:24on ne peut pas faire autrement.
-
15:24 - 15:25Mais là, elles se régalent !
-
15:25 - 15:27Elles deviennent limitantes.
-
15:27 - 15:28Elles deviennent bloquantes,
-
15:28 - 15:33elles deviennent asservissantes,
elles deviennent odieuses. -
15:33 - 15:37Et c’était ma toute-puissance,
c’était mon entêtement, -
15:37 - 15:40c’était ma peur de vivre,
c’était ma peur de mourir aussi ! -
15:41 - 15:43Et puis le jour,
-
15:44 - 15:48le jour où je me suis donné de l’amour,
-
15:48 - 15:49du respect,
-
15:50 - 15:51de la tendresse,
-
15:51 - 15:54du temps, de l’écoute, de la lumière...
-
15:55 - 15:58Ce jour-là, l’autre face de la médaille,
-
15:58 - 16:03ces mêmes croyances,
elles ont explosé toute leur splendeur ! -
16:03 - 16:07C’est devenu de la force,
du désir de vivre, de la créativité, -
16:07 - 16:10de la plénitude, de la féminité, tout ça !
-
16:13 - 16:16Tout est devenu possible.
Tout est devenu possible. -
16:16 - 16:19Elles ont ouvert
tout le champ des possibles, -
16:19 - 16:21tout le champ de mes possibles,
-
16:21 - 16:23d’une manière incarnée,
-
16:23 - 16:27alignée cœur, corps et esprit,
-
16:27 - 16:32vertical, physiquement,
émotionnellement et intellectuellement. -
16:34 - 16:37Rien ne nous arrive par hasard.
-
16:37 - 16:40Mon cœur a dû lâcher
pour que je me rencontre, -
16:41 - 16:44mon corps a dû lâcher
pour que je me rencontre. -
16:45 - 16:48Puisque le rêve ne m’était pas interdit,
-
16:52 - 16:56je me suis autorisée
au rêve de mes 18 ans. -
16:57 - 17:01Aujourd’hui, je suis écrivain
-
17:02 - 17:04comme je le voulais.
-
17:04 - 17:07(Applaudissements)
-
17:14 - 17:15J’ai écrit mon premier livre.
-
17:15 - 17:19Il s’appelle, « Le roseau penchant,
l’histoire d’une merveilleuse opération. » -
17:20 - 17:21Le roseau penchant,
-
17:21 - 17:25vous savez celui qui plie,
mais ne rompt pas. -
17:26 - 17:30Voilà, il est sorti trois ans
-
17:30 - 17:34jour pour jour après mon opération.
-
17:35 - 17:38Alors le destin,
vous n’y croyez pas, moi si. -
17:39 - 17:42Il ne faudra pas une arthrodèse
pour mon deuxième livre. -
17:42 - 17:45Quelle que soit l’épreuve,
qui que vous soyez, -
17:45 - 17:48nous avons tous
la capacité de la transmuter. -
17:48 - 17:50Je garde aujourd’hui en moi
-
17:52 - 17:55mes 59 premières années,
difficiles, riches, -
17:55 - 17:58mes amours, mes amis,
-
17:58 - 18:00mes malheurs, mes bonheurs, mes erreurs,
-
18:01 - 18:04mon réveil, embastillée à l’hôpital.
-
18:05 - 18:09Je ne suis victime de rien ni de personne.
-
18:09 - 18:10J’ai un handicap,
-
18:10 - 18:14aujourd’hui quasiment invisible
mais important, -
18:14 - 18:17mais je ne suis pas mon handicap,
absolument pas. -
18:22 - 18:25La vie est plus lente, différente,
-
18:26 - 18:27moins guerrière
-
18:28 - 18:30mais plus aguerrie.
-
18:31 - 18:34Je transmets, je partage, comme ce soir.
-
18:35 - 18:36A vous de voir.
-
18:36 - 18:39Et la face solaire de vos croyances,
-
18:39 - 18:42vous n’auriez pas
un peu envie d’aller la voir ? -
18:42 - 18:43Voilà.
-
18:43 - 18:47(Applaudissements)
- Title:
- Rien ne nous arrive par hasard
- Description:
-
Après une carrière internationale en entreprise, avec un fort engagement dans les réseaux féminins, à la suite d’un accident opératoire, Nadalette La Fonta a changé de vie, pour réaliser son rêve : être écrivaine avec son livre « Le roseau penchant : histoire d'une merveilleuse opération », et surtout renaitre à une vie plus riche de sens.
Nadalette partage son histoire sans fard et avec authenticité.
- Video Language:
- French
- Team:
- closed TED
- Project:
- TEDxTalks
- Duration:
- 18:55
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