Comment les virus sont-ils dépistés ? - Cella Wright

Leçon complète : https://ed.ted.com/lessons/how-do-virus-tests-actually-work-cella-wright

Un nouveau virus émerge et se propage comme un feu de forêt. Afin de le contenir, les chercheurs doivent d’abord recueillir des données sur les personnes infectées. Deux techniques principales de dépistage sont essentielles : l'une vous dit si vous avez le virus et l'autre vous montre si vous l'avez déjà eu. Comment fonctionnent donc ces tests ? Cella Wright explore la science des tests PCR et des tests immunologiques.

Leçon de Cella Wright, réalisée par Hype CG.

Un nouveau virus émerge
et se propage comme un feu de forêt.

Afin de le contenir,

les chercheurs doivent d’abord recueillir
des données sur les personnes infectées.

Deux techniques principales de dépistage
sont essentielles :

l'une vous dit si vous avez le virus

et l'autre vous montre
si vous l'avez déjà eu.

Comment fonctionnent donc ces tests ?

La PCR, ou test de réaction de
polymérisation en chaîne,

cible le matériel génétique
du virus dans le corps

et est utilisée pour diagnostiquer
quelqu’un qui est infecté.

Pourtant, ce matériel génétique
peut être présent

dans des quantités si imperceptibles
qu’il est difficile de le détecter.

C’est là que la PCR intervient :

elle est largement utilisée pour
amplifier l'information génétique,

suffisamment pour qu’elle soit
facilement observée.

Pour développer un test PCR
pour un virus jamais vu auparavant,

les chercheurs séquencent d'abord
son matériel génétique, ou génome,

et identifient les régions qui
sont uniques à ce virus spécifique.

La PCR cible ensuite
ces segments particuliers.

Un test PCR commence
par le prélèvement d’un échantillon :

ça peut être du sang pour
les virus de l’hépatite,

des selles pour le poliovirus,

et des échantillons du nez ou
de la gorge pour les coronavirus.

L'échantillon est prélevé
dans un laboratoire central,

où le test PCR est effectué pour tester
la présence du génome du virus.

L'information génétique peut être encodée
par l’ADN ou l’ARN.

Par exemple, le papillomavirus
utilise l'ADN,

tandis que le SRAS-Cov-2,
la cause du COVID-19, utilise l'ARN.

Avant d’effectuer le test PCR,
l’ARN viral, s’il est présent,

doit être transcrit à l’envers pour former
un brin d’ADN complémentaire.

Les chercheurs exécutent ensuite la PCR.

Si le virus est présent
dans l'échantillon,

ses régions uniques de matériel génétique

seront identifiées par
des amorces complémentaires

et copiées par des enzymes.

Un brin d’ADN devient
des centaines de millions,

qui sont détectés en utilisant de sondes
marquées d'un pigment fluorescent.

Si la machine PCR détecte la fluorescence,

l’échantillon est positif pour le virus,

ce qui signifie que la personne
est infectée.

D'autre part, les tests immunologiques

puisent dans la mémoire du
système immunitaire du virus,

montrant si une personne
a déjà été infectée.

Ils agissent en ciblant les
anticorps spécifiques au virus

générés par le système immunitaire
pendant l'infection.

Ce sont des classes spécialisées
de protéines qui identifient

et combattent les substances étrangères,
comme les virus.

Les tests immunologiques peuvent détecter
les anticorps IgG,

la classe la plus abondante,

et les anticorps IgM,

le premier type produit
en réponse à une nouvelle infection.

La présence d’anticorps IgM
suggère une infection récente,

mais comme le corps peut mettre
plus d’une semaine

à produire une quantité détectable,

ils ne sont pas fiables pour diagnostiquer
les infections actuelles.

Entre-temps, les anticorps IgG circulent
pendant longtemps après l’infection ;

ils indiquent habituellement qu'une
personne a été infectée et est guérie.

Avant les tests immunologiques,

les professionnels de la santé
prélevaient du sang d’une personne.

Cet échantillon entre en contact
avec une partie du virus concerné.

Si le corps a en effet été exposé
au virus dans le passé,

les anticorps spécifiques au virus
vont se lier à celui-ci pendant le test.

Cette réaction produit
un changement de couleur

indiquant que l’échantillon est positif et
que cette personne a été exposée au virus.

Les tests immunologiques sont importants

en ce qui concerne
le diagnostic rétroactif

de personnes infectées mais non testées.

Et il y a un potentiel excitant pour ceux
qui ont développé l’immunité à un virus :

dans certains cas, leur plasma sanguin
pourrait être utilisé comme traitement

pour les gens qui le combattent
actuellement.

La PCR et les tests immunologiques
sont toujours développés

pour devenir plus précis
et plus efficaces.

Par exemple,

les innovations en PCR
ont conduit à l’utilisation

de dispositifs de tests autonomes
qui donnent des résultats dans l’heure.

La PCR numérique, qui quantifie
des morceaux individuels d’ADN cible,

promet une précision accrue.

Et bien que les tests immunologiques
soient difficiles à développer rapidement,

les chercheurs à Singapour ont réussi à
en créer un pour le SRAS-CoV-2

avant même que le COVID-19
ne soit qualifié de pandémie.

Ces tests, avec les scientifiques
qui les développent

et les professionnels
de la santé qui les administrent,

sont absolument essentiels.

Et lorsqu’ils sont déployés tôt,
ils peuvent sauver des millions de vies.