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Des solutions naturelles pour lutter contre le changement climatique | Thomas Crowther | TEDxLausanne

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    La vie...
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    c'est avant tout relever le défi.
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    Chaque jour, notre labo rassemble
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    certains des plus brillants
    scientifiques de l'environnement,
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    mettant en commun leur génie
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    pour tenter enfin de résoudre
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    comment faire passer une balle
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    sans utiliser nos mains.
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    C'est super; tu as une balle
    et un frisbee,
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    tu lances la balle en l'air,
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    lances le frisbee à la personne suivante
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    qui attrape le frisbee et puis la balle
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    sans jamais se toucher les mains.
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    Ce défi, frisball,
    c'est terriblement addictif
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    pour une simple raison :
    c'est très, très difficile.
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    Les échecs sont catastrophiques.
  • 0:51 - 0:54
    Mais quand tu es absorbé par ce jeu
    et que tu es dedans,
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    c'est incroyable comment
    l'échec devient insignifiant
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    face à la gloire véritable
    en cas de réussite.
  • 1:01 - 1:03
    (Rires)
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    J'ai longtemps pensé que
    mon amour des jeux
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    m'a causé des problèmes à l'université.
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    Lorsqu'on m'a mis à la porte
    à la fin de ma première année,
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    j'ai cru que c'était la fin.
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    C'est arrivé devant 300 personnes.
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    Ça m'a anéanti,
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    mais le professeur m'a demandé en aparté :
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    « Pourquoi tu t'embêtes avec l'écologie
    sans y mettre du tien ? »
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    Ce à quoi j'ai répondu :
    « Je suis passionné par la biodiversité.
  • 1:25 - 1:29
    L'apparition de la vie sur Terre
    reste un des plus grands mystères,
  • 1:29 - 1:31
    ou encore sa diversification
    sur la planète.
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    Mais je n'arrive pas à suivre.
  • 1:33 - 1:36
    C'est très difficile de rester motivé
    quand on décroche,
  • 1:36 - 1:38
    et pour couronner ça, je suis dyslexique,
  • 1:38 - 1:41
    et donc, j'ai mis de côté
    les lectures ennuyeuses
  • 1:41 - 1:44
    et, à la place, j'ai préféré
    faire des jeux avec mes amis. »
  • 1:44 - 1:47
    Et là, il m'a donné
    le plus simple des conseils.
  • 1:47 - 1:53
    Il m'a juste dit : « Si ça te plaît tant,
    transforme l'écologie en un jeu ! »
  • 1:54 - 1:57
    Et je sais que ça a l'air simple,
    mais ça m'a fait un effet incroyable.
  • 1:57 - 2:01
    Il m'a dit : «Tu n'as pas besoin de
    forcer, sûrement pas d'être plus futé,
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    mais si tu acceptes le défi,
  • 2:03 - 2:05
    non seulement tu pourras mieux réussir,
  • 2:05 - 2:06
    et même si tu échoues,
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    qu'est-ce que ça fera ? -
    Tu auras passé un bon moment
  • 2:09 - 2:11
    et au fond c'est ça,
    le véritable intérêt. »
  • 2:11 - 2:14
    Et ce conseil si simple
    m'a marqué profondément,
  • 2:14 - 2:17
    et huit ans plus tard,
    j'étudie toujours la biodiversité,
  • 2:17 - 2:20
    mais maintenant, à l'échelle globale.
  • 2:20 - 2:23
    En fait, j'étudie
    l'une des plus grandes menaces
  • 2:23 - 2:26
    qui ait jamais pesé sur la biodiversité :
    le changement climatique,
  • 2:26 - 2:28
    ce sujet déprimant
  • 2:28 - 2:32
    que tout le monde dans cette salle
    connaît sur le bout des doigts,
  • 2:32 - 2:35
    donc pas d'inquiétude, je ne vais pas
    vous noyer dans les détails déprimants.
  • 2:35 - 2:40
    Nous savons tous à quel point nous et
    les générations futures sommes menacés,
  • 2:40 - 2:45
    mais le vrai défi, c'est de trouver
    comment on peut s'impliquer,
  • 2:45 - 2:47
    comment on peut avoir un impact réel
  • 2:47 - 2:50
    pour ralentir l'avancée
    de cette menace dévastatrice.
  • 2:51 - 2:53
    Parce que l'atmosphère
    qu'on essaye de protéger
  • 2:53 - 2:55
    est incroyablement fine et vulnérable -
  • 2:56 - 2:59
    c'est équivalent à l'épaisseur
    du caoutchouc sur un ballon.
  • 2:59 - 3:04
    Et chaque année, on émet 10 gigatonnes
    de carbone dans cet espace.
  • 3:04 - 3:06
    Je sais qu'une gigatonne, c'est bizarre,
  • 3:06 - 3:09
    mais essentiellement, c'est un milliard
    de tonnes de carbone.
  • 3:09 - 3:15
    Donc 10 gigatonnes, ça fait
    27 000 Empire State Building.
  • 3:15 - 3:19
    Et une partie par dans la terre,
    et une autre va dans les océans,
  • 3:19 - 3:21
    mais la plus grosse partie
    reste dans l'atmosphère,
  • 3:21 - 3:24
    et ça s'accumule d'année en année,
  • 3:24 - 3:29
    au point où on a entassé
    à peu près 300 gigatonnes
  • 3:29 - 3:31
    depuis le début
    de la Révolution Industrielle.
  • 3:32 - 3:34
    J'aime les sciences et donc les chiffres,
  • 3:34 - 3:36
    et je vais vous inonder
    de plein de chiffres insensés,
  • 3:36 - 3:39
    mais si je vous en fais retenir
    au moins un,
  • 3:39 - 3:42
    ce sera 300 gigatonnes parce que ça -
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    c'est la taille du problème
    qu'on doit résoudre.
  • 3:45 - 3:49
    Et bien sûr, on a un besoin urgent
    de solutions technologiques
  • 3:49 - 3:51
    pour arrêter ces 10 gigatonnes par an.
  • 3:51 - 3:53
    On doit arrêter les émissions,
  • 3:53 - 3:57
    mais si on veut capturer
    les 300 gigatonnes qui sont déjà là,
  • 3:57 - 4:00
    on va avoir besoin
    d'un système très puissant,
  • 4:00 - 4:03
    et le système le plus puissant
    qu'on a trouvé jusqu'ici, c'est ça :
  • 4:04 - 4:05
    le système naturel.
  • 4:06 - 4:09
    C'est une superbe simulation
    du cycle du carbone par la NASA
  • 4:09 - 4:11
    notant de fortes concentrations
    de dioxyde de carbone
  • 4:11 - 4:14
    indiquées en rouge, en début d'année,
  • 4:14 - 4:17
    mais dès qu'on arrive au printemps,
    et puis à l'été,
  • 4:17 - 4:19
    on voit que ces concentrations diminuent
  • 4:19 - 4:21
    et ça, c'est à cause
    d'une chose toute simple :
  • 4:22 - 4:25
    ce sont les feuilles
    qui poussent sur les arbres.
  • 4:26 - 4:30
    Ce processus écologique simple transforme
    le cycle du carbone chaque année,
  • 4:31 - 4:33
    et c'est un des nombreux
    flux écologiques colossaux
  • 4:33 - 4:35
    qui s'équilibrent les uns les autres.
  • 4:36 - 4:38
    Étant donné l'échelle immense du système,
  • 4:38 - 4:39
    le gérer efficacement
  • 4:39 - 4:43
    doit être une de nos meilleures options
    contre le changement climatique.
  • 4:44 - 4:46
    Même si c'est aussi la plus simpliste,
  • 4:46 - 4:47
    qui est rebattue,
  • 4:47 - 4:50
    la solution bateau,
    « Plante un arbre, sauve la Terre »,
  • 4:50 - 4:51
    on l'a tous déjà entendu,
  • 4:51 - 4:54
    mais clairement, ça ne marche pas,
    sinon tout irait bien.
  • 4:55 - 4:56
    Mais la vraie raison,
  • 4:56 - 4:58
    c'est qu'on ne s'est pas
    suffisamment impliqué.
  • 4:59 - 5:01
    Car ce n'est pas une solution
    admise et scientifique,
  • 5:01 - 5:03
    du simple fait que
  • 5:03 - 5:06
    nous ne savons pas comment
    ça marche dans la réalité.
  • 5:06 - 5:08
    Et sans résultats concrets,
  • 5:08 - 5:12
    qui va perdre son temps
    et son énergie à restaurer des écosystèmes
  • 5:12 - 5:14
    si on ne sait pas
    quel impact on va avoir ?
  • 5:14 - 5:16
    En tête des solutions
    au changement climatique -
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    Project Drawdown est un super organisme
    qui les recense -
  • 5:19 - 5:20
    en tête de la liste,
  • 5:20 - 5:23
    avec un potentiel d'économiser
    24 gigatonnes,
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    il y a la gestion efficace
    des réfrigérants.
  • 5:25 - 5:28
    Cherchez la gestion globale d'écosystèmes
    en tête du classement,
  • 5:28 - 5:29
    elle ne s'y trouve pas.
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    Parce que les écosystèmes, on n'a
    aucune idée de leur potentiel global.
  • 5:33 - 5:37
    Ils sont divisés en petites unités
    et classés loin des meilleures solutions.
  • 5:37 - 5:41
    Encore une fois, qui parmi nous va mettre
    son temps et son énergie là-dedans,
  • 5:41 - 5:44
    à moins de savoir
    ce que l'on peut accomplir ?
  • 5:45 - 5:47
    Bon, le vrai défi,
    c'est que la Terre est énorme.
  • 5:47 - 5:50
    C'est très difficile de gérer
    des informations aussi globales.
  • 5:50 - 5:54
    Donc on a fait bon usage des satellites
    dans les dernières décennies,
  • 5:54 - 5:56
    qui ont une bonne couverture globale
  • 5:56 - 5:58
    mais ne peuvent pas voir sous la canopée.
  • 5:59 - 6:03
    Jusque récemment, on pensait qu'il y avait
    environ 400 milliards d'arbres sur Terre.
  • 6:03 - 6:06
    C'est la base de la campagne
    un milliard d'arbres de l'ONU :
  • 6:06 - 6:08
    sauver le monde avec un milliard d'arbres.
  • 6:09 - 6:12
    Mais il nous fallait
    une nouvelle génération de modèle,
  • 6:12 - 6:15
    un modèle construit à partir
    de millions de localisations
  • 6:15 - 6:18
    où des gens sont sur place
    à compter les arbres
  • 6:18 - 6:21
    et estimer leur taille
  • 6:21 - 6:23
    et aussi leur espèce.
  • 6:23 - 6:25
    Et quand qu'on a toutes ces informations,
  • 6:25 - 6:27
    on a une idée de la structure de la forêt
  • 6:27 - 6:30
    et en comparant ces millions
    de points de données,
  • 6:30 - 6:33
    en utilisant l'apprentissage
    automatique et l'IA,
  • 6:33 - 6:38
    on peut éclaircir les zones d'ombres,
    voir les tendances de la densité d'arbres,
  • 6:38 - 6:40
    et leur variation selon la température,
  • 6:40 - 6:43
    l'humidité et les caractéristiques du sol
  • 6:43 - 6:48
    pour créer la première mesure quantitative
    de la densité totale d'arbres,
  • 6:48 - 6:53
    révélant, tout simplement, qu'il y a plus
    de 3 billions d'arbres sur la planète.
  • 6:53 - 6:55
    Je sais que c'est difficile
    de visualiser un billion,
  • 6:55 - 6:58
    mais grosso modo, c'est plus
    que ce que l'on pensait,
  • 6:58 - 7:00
    et cette simple information
  • 7:00 - 7:03
    a fait de la campagne un milliard d'arbres
  • 7:03 - 7:05
    la campagne un billion d'arbres.
  • 7:05 - 7:08
    Donc maintenant on restaure
    un billion d'arbres et ça marche bien.
  • 7:09 - 7:11
    Comme on connaît la taille des arbres,
  • 7:11 - 7:14
    on sait aussi qu'ils stockent
    environ 450 gigatonnes de carbone.
  • 7:14 - 7:16
    C'est la base avec laquelle on travaille.
  • 7:16 - 7:19
    Mais ces modèles ne disent pas
    juste où sont les arbres.
  • 7:19 - 7:22
    En définissant les environnements
    qui conviennent aux arbres,
  • 7:22 - 7:25
    ils indiquent aussi où il peut
    pousser des arbres sur la planète,
  • 7:25 - 7:29
    montrant qu'il y a de la place
    pour bien plus d'arbres qu'il y en a.
  • 7:30 - 7:33
    Évidemment, une grande partie du terrain
    est déjà couvert de forêt,
  • 7:33 - 7:37
    et on a besoin d'une grande partie
    pour les villes et l'agriculture
  • 7:37 - 7:39
    qu'il faut pour soutenir
    une population croissante.
  • 7:40 - 7:42
    Mais si on met ces terrains de côté,
  • 7:42 - 7:44
    il nous reste quelque chose d'incroyable.
  • 7:45 - 7:49
    Ce sont les 0,9 milliard d'hectares
    de terrains détériorés,
  • 7:50 - 7:52
    des endroits où des arbres
    peuvent pousser,
  • 7:52 - 7:55
    mais il n'y en a pas, même si
    ces endroits ne sont pas exploités.
  • 7:56 - 7:59
    Si on restaurait les écosystèmes
    sur ces territoires,
  • 7:59 - 8:02
    il pourrait y avoir un billion
    d'arbres de plus dans cette zone,
  • 8:02 - 8:09
    et ils pourraient stocker une masse
    faramineuse de 205 gigatonnes de carbone.
  • 8:09 - 8:12
    Bien sûr, il y a une marge d'erreur
    pour ce chiffre -
  • 8:12 - 8:14
    ça pourrait être plus ou moins que ça -
  • 8:14 - 8:15
    mais à cette échelle,
  • 8:15 - 8:19
    quand on compare avec les 300 gigatonnes
    que j'ai mentionnées tout à l'heure,
  • 8:19 - 8:20
    on peut tous voir
  • 8:20 - 8:25
    qu'il y a une solution d'une puissance
    remarquable pour siphonner le carbone
  • 8:25 - 8:26
    avec les forêts de la planète.
  • 8:26 - 8:29
    Bien sûr, ça peut prendre plus de cent ans
  • 8:29 - 8:30
    pour récolter tout ce carbone,
  • 8:30 - 8:32
    mais dès que ces arbres sont plantés,
  • 8:32 - 8:35
    ils absorbent le carbone,
    mais ils créent aussi des nuages,
  • 8:35 - 8:38
    et ces nuages renvoient
    beaucoup de la chaleur du soleil,
  • 8:38 - 8:40
    refroidissant la planète immédiatement.
  • 8:42 - 8:45
    Donc lorsqu'on a annoncé cette nouvelle
    il y a moins de deux mois,
  • 8:45 - 8:49
    ça a fait un déclic,
    et c'est devenu viral.
  • 8:49 - 8:51
    Il n'y avait pas un média international
  • 8:51 - 8:53
    qui n'ait pas traité
    ce sujet en profondeur.
  • 8:53 - 8:58
    C'était comme si le public avait enfin
    vu un moyen de s'impliquer,
  • 8:58 - 9:00
    et ça a généré un essor inouï
  • 9:00 - 9:03
    dans les dons pour
    les projets de restauration.
  • 9:03 - 9:06
    Et on a vu des projets
    commencer partout dans le monde,
  • 9:06 - 9:10
    et ceux-là ne sont que ceux
    auxquels notre labo est connecté.
  • 9:10 - 9:12
    On sait qu'il y en a des milliers
  • 9:12 - 9:16
    qui se mettent en place pour restaurer
    des écosystèmes pour capturer du carbone.
  • 9:16 - 9:20
    Mais ça nous a aussi initiés
    à certaines merveilles des médias sociaux,
  • 9:20 - 9:23
    ça nous a fait un choc.
  • 9:23 - 9:25
    On a reçu une quantité folle de messages,
  • 9:25 - 9:28
    mais quand on fait le tri,
  • 9:28 - 9:31
    on trouve des thématiques
    importantes et valables.
  • 9:31 - 9:34
    La première critique,
  • 9:34 - 9:34
    « C'est stupide.
  • 9:34 - 9:38
    Il n'y a pas qu'à planter des arbres,
    on doit cesser les émissions. »
  • 9:38 - 9:40
    Bien que je ne sois pas fan
    de l'introduction,
  • 9:40 - 9:43
    c'est tout à fait juste.
  • 9:43 - 9:44
    Je n'ai rien à redire.
  • 9:44 - 9:46
    Bien sûr, tout le monde sait
  • 9:46 - 9:50
    qu'il faut des changements
    technologiques et systémiques
  • 9:50 - 9:52
    pour arrêter les émissions.
  • 9:52 - 9:57
    Mais il faut que ce soit fait en relation
    avec un puissant siphon de carbone.
  • 9:57 - 10:01
    Le changement climatique est trop grave
    pour débattre sur les solutions -
  • 10:01 - 10:04
    on a besoin de toutes en même temps.
  • 10:04 - 10:05
    La deuxième critique,
  • 10:05 - 10:07
    « Il faut préserver les forêts
    qui sont déjà là. »
  • 10:07 - 10:12
    Et une fois de plus, difficile à contrer
    puisque c'est absolument vrai !
  • 10:12 - 10:16
    Bien sûr, augmenter la couverture
    forestière mondiale n'a aucun sens
  • 10:16 - 10:20
    si on gagne des nouvelles forêts
    aux dépens des plus anciennes.
  • 10:20 - 10:24
    Préserver les forêts existantes
    est au cœur de notre objectif.
  • 10:24 - 10:27
    Bien sûr, c'est absolument vital,
  • 10:27 - 10:29
    donc on doit tout combiner.
  • 10:29 - 10:32
    Et la troisième critique -
    vous allez voir la thématique -
  • 10:33 - 10:36
    c'est qu'il faut préserver et restaurer
    les prairies et les savanes,
  • 10:36 - 10:38
    et encore, au risque de me répéter,
  • 10:38 - 10:40
    c'est tout à fait juste.
  • 10:40 - 10:42
    Ces écosystèmes sont
    d'une importance capitale
  • 10:42 - 10:46
    et c'est une des raisons pour laquelle
    nous avons commencé cette recherche,
  • 10:46 - 10:49
    pour pouvoir identifier où planter
    et où ne pas planter des arbres.
  • 10:49 - 10:51
    Parce que ces écosystèmes
    sont tout aussi vitaux.
  • 10:51 - 10:56
    Ils hébergent une immense biodiversité,
    et leur carbone est aussi épatant,
  • 10:56 - 10:58
    mais il ne va pas dans la végétation.
  • 10:58 - 11:01
    En fait, il est stocké
    dans le sol sous nos pieds.
  • 11:02 - 11:05
    Donc on a construit
    une nouvelle génération de modèles.
  • 11:05 - 11:08
    Au lieu de les baser
    sur l'observation des arbres,
  • 11:08 - 11:13
    ils sont basés sur des millions
    d'échantillons de sol du monde entier.
  • 11:13 - 11:17
    Et à nouveau, en utilisant
    les technologies d'IA,
  • 11:17 - 11:19
    on peut voir des tendances,
  • 11:19 - 11:23
    qui révèlent qu'il y a
    plus de 1 500 gigatonnes de carbone
  • 11:23 - 11:25
    dans le sol sous nos pieds,
  • 11:25 - 11:28
    et la majorité se situe
    dans les hautes latitudes,
  • 11:28 - 11:31
    où les conditions de froid
    emprisonne le carbone dans le sol.
  • 11:31 - 11:32
    Et ce qui est épatant,
  • 11:32 - 11:35
    c'est que si on restaure
    ces sols à travers le globe,
  • 11:35 - 11:40
    on pourrait capturer
    116 de gigatonnes de carbone de plus.
  • 11:41 - 11:45
    Et c'est la deuxième extrêmement puissante
    solution pour siphonner du carbone
  • 11:45 - 11:47
    que je vous présente,
  • 11:47 - 11:49
    et c'est simplement le sol sous nos pieds.
  • 11:49 - 11:51
    Et ça s'applique à tous les écosystèmes.
  • 11:51 - 11:52
    Les forêts actuelles,
  • 11:52 - 11:56
    juste en les conservant telles quelles
    peuvent capturer 30% de tout ça.
  • 11:56 - 11:59
    Mais les prairies et le maquis
    couvrent une surface bien plus grande,
  • 12:00 - 12:03
    et pourraient capturer
    un incroyable 41% de ce potentiel
  • 12:03 - 12:05
    si on les restaure efficacement.
  • 12:05 - 12:07
    Et ce qui est super avec ceux-là,
  • 12:07 - 12:10
    c'est qu'ils n'empiètent pas
    sur d'autres usages du territoire.
  • 12:11 - 12:13
    Donc on peut avoir de l'agriculture
  • 12:13 - 12:17
    et en même temps, préserver
    et capturer de plus en plus de carbone.
  • 12:18 - 12:21
    Et donc, le plus efficace
    de tous les écosystèmes
  • 12:22 - 12:24
    ce sont les marécages et les tourbières
  • 12:24 - 12:27
    qui couvrent moins de 5%
    de la surface de la Terre
  • 12:27 - 12:29
    et qui capturent à peu près 30% du total.
  • 12:30 - 12:34
    Donc quand on combine le tout,
    on voit que ces écosystèmes
  • 12:34 - 12:38
    ont un potentiel effarant
    pour capturer ces 300 gigatonnes.
  • 12:39 - 12:43
    Cette solution pour siphonner le carbone
    n'est pas que remarquable,
  • 12:43 - 12:46
    mais c'est aussi celle qui peut impliquer
    chacun d'entre nous
  • 12:47 - 12:49
    et qui doit être mise
    en place en complément
  • 12:49 - 12:51
    de la réduction des émissions
    de gaz à effet de serre.
  • 12:52 - 12:55
    Bien sûr, il faut le faire
    de manière responsable.
  • 12:55 - 12:58
    Souvent, les projets
    de restauration échouent
  • 12:58 - 13:00
    car les arbres ne sont pas dans le bon sol
  • 13:00 - 13:01
    ou dans des écosystèmes
  • 13:01 - 13:04
    sans communauté microbienne
    qui puisse les soutenir.
  • 13:04 - 13:07
    Donc on dévoue notre temps
    et énergie à créer des cartes,
  • 13:07 - 13:11
    des cartes qui montrent aux gestionnaires
    comment bien gérer ces écosystèmes,
  • 13:11 - 13:14
    donc ils peuvent zoomer
    sur la zone de leur choix
  • 13:14 - 13:18
    et dire non seulement combien d'arbres
    ou quelle espèce il faut planter,
  • 13:18 - 13:22
    ils peuvent aussi voir
    comment est la communauté microbienne,
  • 13:22 - 13:23
    si elle peut soutenir les arbres.
  • 13:24 - 13:25
    Et on peut même calculer
  • 13:25 - 13:28
    où la forêt créera
    du réchauffement ou du refroidissement
  • 13:28 - 13:29
    à différents endroits du globe
  • 13:29 - 13:33
    pour vraiment comprendre les conséquences
    écologiques de ces actions.
  • 13:34 - 13:36
    Et ce qui est encore plus important,
  • 13:36 - 13:39
    c'est que ces projets doivent
    être socialement responsables.
  • 13:40 - 13:44
    Trop souvent, les projets de restauration
    rachètent une portion de terrain,
  • 13:44 - 13:46
    et évincent les populations locales.
  • 13:46 - 13:47
    Mais ce terrain,
  • 13:47 - 13:49
    c'est leur source de revenus.
  • 13:49 - 13:53
    C'est socialement irresponsable,
    et ce n'est pas durable
  • 13:53 - 13:56
    parce que ces gens vont revenir
    et couper la forêt
  • 13:56 - 13:58
    et l'utiliser par la suite
    pour gagner leur vie.
  • 13:59 - 14:03
    Il faut faire de la restauration
    en accord avec les communautés locales,
  • 14:04 - 14:07
    et faire que les financements
    pour les projets de restauration
  • 14:07 - 14:08
    soient transmis à la communauté,
  • 14:08 - 14:11
    pour qu'ils prennent part au projet.
  • 14:12 - 14:16
    En plus, ils peuvent bénéficier
    des milliers de services de l'écosystème
  • 14:16 - 14:19
    comme la nourriture, les remèdes,
    de l'air et de l'eau purs
  • 14:19 - 14:24
    qui sont des bénéfices socio-économiques
    énormes quand tout marche bien.
  • 14:24 - 14:28
    Et tous ces projets, ces petits points
    que je vous ai montrés plus tôt, font ça,
  • 14:28 - 14:31
    travaillent en accord
    avec les communautés locales
  • 14:31 - 14:33
    pour restaurer des écosystèmes
    dans le monde,
  • 14:33 - 14:37
    et ils ont des conséquences
    économiques et sociales incroyables.
  • 14:37 - 14:42
    Et les meilleurs d'entre eux le font
    pour seulement trente cents par arbre.
  • 14:42 - 14:47
    Et donc ça veut dire que
    si on restaurait notre billion d'arbres,
  • 14:47 - 14:49
    si on optimisait l'efficacité,
  • 14:49 - 14:53
    on pourrait le faire pour seulement
    300 milliards de dollars.
  • 14:53 - 14:55
    Ce n'est rien du tout
  • 14:55 - 14:58
    comparé aux billions de dollars
    que l'on dépense chaque année
  • 14:58 - 15:00
    à cause du changement climatique.
  • 15:00 - 15:03
    Maintenant, on a réellement
    une solution pour le climat
  • 15:03 - 15:08
    qui peut impliquer chacun d'entre nous
    par des actions simples et concrètes
  • 15:08 - 15:09
    pour avoir un effet positif,
  • 15:09 - 15:11
    en restaurant soi-même des écosystèmes,
  • 15:11 - 15:15
    et vous pouvez regarder sur la carte
    pour voir où et comment,
  • 15:15 - 15:16
    ou simplement en faisant un don.
  • 15:17 - 15:19
    Cliquez sur un des points pour donner
  • 15:19 - 15:21
    à un de ces fabuleux projets
    de restauration
  • 15:21 - 15:23
    qui font un superbe travail en notre nom,
  • 15:23 - 15:26
    ou enfin, investissez simplement
    votre argent intelligemment.
  • 15:26 - 15:29
    Que vous le dépensiez ou l'investissiez,
  • 15:29 - 15:33
    choisissez des organismes
    qui ont un impact environnemental positif,
  • 15:33 - 15:36
    comme ça, on peut avoir un impact concret
    sur le changement climatique.
  • 15:38 - 15:40
    Nous sommes 8 milliards sur la planète.
  • 15:40 - 15:45
    Nous avons un pouvoir jamais vu
    pour une action globale,
  • 15:46 - 15:47
    mais jusque maintenant,
  • 15:47 - 15:50
    agir pour le climat,
    c'était renoncer aux choses qu'on aime,
  • 15:50 - 15:53
    et bien que ces engagements
    soient très importants
  • 15:53 - 15:56
    pour cesser les émissions de gaz de serre,
  • 15:56 - 16:00
    on peut aussi agir
    de manière positive maintenant,
  • 16:00 - 16:03
    ce qui nous fait du bien
    et nous implique dans le combat.
  • 16:03 - 16:05
    Ce qui m'amène à la dernière critique :
  • 16:05 - 16:08
    « C'est bien beau, mais c'est un peu naïf.
  • 16:08 - 16:10
    On ne restaurera pas toute la planète. »
  • 16:10 - 16:16
    Cette critique est peut-être juste,
    mais c'est aussi complètement hors-sujet.
  • 16:17 - 16:21
    Parce que ce mode de pensée
    n'amène à rien.
  • 16:21 - 16:22
    Au final,
  • 16:22 - 16:25
    c'est juste une excuse pour ne rien faire.
  • 16:25 - 16:28
    « Si on ne peut pas obtenir 100%,
    ce n'est pas la peine. »
  • 16:28 - 16:31
    C'est cette façon de penser
    qui nous a mis dedans.
  • 16:31 - 16:34
    Si on atteint juste 5% de nos objectifs,
  • 16:34 - 16:38
    les effets sur la biodiversité et
    le changement climatique seraient super,
  • 16:38 - 16:41
    et je peux vous promettre,
    qu'on va dépasser ce chiffre
  • 16:41 - 16:44
    avec les milliers de gens qui restaurent
    des écosystèmes à travers le monde.
  • 16:45 - 16:48
    J'espère juste que les gens qui pensent,
    « On ne peut pas »
  • 16:48 - 16:51
    ne bloqueront pas les gens merveilleux
    qui sont déjà en action.
  • 16:53 - 16:57
    Dépasser cette pensée négative,
    cette dépression du changement climatique,
  • 16:57 - 17:02
    je pense que c'est un des plus grands
    défis restant pour qu'on s'implique tous.
  • 17:02 - 17:04
    Et pour ce faire, j'emprunte les mots
  • 17:04 - 17:07
    de ce brillant mentor, le Dr Hefin Jones,
  • 17:07 - 17:09
    qui a simplement dit : « Acceptez le défi.
  • 17:09 - 17:11
    Non seulement on risque de réussir,
  • 17:11 - 17:14
    mais on pourra tous littéralement
    apprécier ce qu'on fait. »
  • 17:14 - 17:18
    Nous sommes peut-être la première société
    à faire face au changement climatique,
  • 17:18 - 17:21
    mais ça veut aussi dire
    que nous somme la première société
  • 17:21 - 17:24
    à avoir une chance
    de sauver le monde de cette menace.
  • 17:25 - 17:26
    Merci beaucoup.
  • 17:26 - 17:29
    (Applaudissements)
Title:
Des solutions naturelles pour lutter contre le changement climatique | Thomas Crowther | TEDxLausanne
Description:

Thomas Crowther et son équipe de 25 chercheurs étudient des façons d'explorer virtuellement la biosphère et de révéler le véritable potentiel de solutions basées sur la nature dans la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Les avancées dans la collecte de données et l'intelligence artificielle révèlent de nouveaux faits sur notre environnement et la gravité du changement climatique.

Même si la plupart des laboratoires se concentrent sur un champ de recherche, Thomas Crowther pense qu'il faut avoir une approche holistique pour comprendre les processus écologiques qui influencent le changement climatique, prédire sa progression avec précision, et développer des solutions basées sur la nature pour y répondre. La recherche de Crowther Lab aide les organismes à comprendre la véritable valeur de la nature, prendre des décisions informées, et commencer à instaurer des solutions basées sur la nature contre le changement climatique et la perte de biodiversité.

Thomas Crowther est professeur d'Écologie de l’Écosystème Planétaire à l'EPFZ et le fondateur de Crowther Lab. Spécialiste de l'écologie des écosystèmes, il est aussi le conseiller scientifique en chef de la « campagne pour un milliard d'arbres » de l'ONU.

Cette présentation a été donnée lors d'un événement TEDx local utilisant le format des conférences TED mais organisé indépendamment. En savoir plus : http://ted.com/tedx

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Video Language:
English
Team:
closed TED
Project:
TEDxTalks
Duration:
17:33

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