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Sir Tim and Gordon Brown: How Can the Web Accelerate Social and Economic Change? (Geneva University recording)

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    Stéphane Berthet: Mesdames et Messieurs, je vous souhaite la bienvenue à l'université de Genève, et sans plus attendre, je passe la parole
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    au recteur de l'université, le professeur Jean-Dominique Vassalli, pour ouvrir cette soirée.
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    Jean-Dominique Vassalli: Merci, Monsieur le secrétaire général. Mesdames et Messieurs, c'est avec un très très grand plaisir
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    que l'Université de Genève vous accueille ici ce soir pour un événement tout à fait exceptionnel.
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    Nous avons en effet l'occasion de recevoir ici, en ces lieux, des presonnalités qui représentent pour le monde d'aujourd'hui
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    un degré d'implication et de réflexion dans tout ce qui concerne la communication et le rôle politique de la communication,
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    qui sont véritablement à la pointe de toute cette - de toutes les questions qui peuvent se poser.
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    Je mentionne simplement que de manière exceptionnelle, et peut-être parce que les circonstances s'y prêtent,
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    nous avons "libéré" l'accès au web depuis cette salle aujourd'hui, ce qui fait que si vous avez un équipement audio -
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    enfin vous voyez ce que je veux dire - qui vous permet de vous connecter, vous éteignez l'aspect téléphone, mais vous pouvez aller sur le Web.
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    D'autre part, je précise également que ceci est une discussion entre ces messieurs, mais que des questions, une session de questions,
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    sera également organisée, et que vous pouvez préparer des questions, les rédiger sur des papiers qui seront collectés et qui seront apportés à l'animateur.
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    Mesdames, Messieurs, Monsieur Tim Berners-Lee, the "Honourable" - je ne sais pas si c'est la taçon correcte: "the honourable Gordon Brown"? (rires)
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    "Doctor Gordon Brown", bienvenue à notre université. C'est un vrai plaisir.
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    Je dirais que ce que le Web représente pour nous aujourd'hui est évident: une chose qui a complètement envahi nos vies.
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    Et je voudrais juste évoquer le souvenir d'il y a quelques décennies, quand le Web a été lancé - et nous en entendrons parler - par Tim Berners-Lee au CERN.
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    Et Genève, j'en suis fier, n'a pas tardé à saisir ce qui pouvait être fait avec le Web.
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    Le site dit ExPASy a été créé à l'université de Genève en 1993. C'était le premier site dédié aux sciences de la vie et, je crois, le 50ème site en général.
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    Encore en sciences de la vie, l'Université et l'Hôpital universitaire de Genève ont créé "Health on the Net" qui, dans le domaine des sciences de la vie et de la médecine
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    est le 3ème site le plus fréquenté du monde, avec la National Library of Medicine et le Center for Disease Control d'Atlanta.
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    Je dirais donc que nous avons suivi votre inspiration assez rapidement, ce qui n'est pas forcément caractéristique dans ce pays, mais dans ce cas, nous l'avons fait.
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    Mesdames et Messieurs, permettez-moi de vous présenter le représentant de l'Etat de Genève, qui vient parler en excusant,
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    et il le dira certainement, le Président du Conseil d'Etat, M. Marc Muller, qui n'a pas pu se joindre à nous au dernier moment.
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    C'est M. Marc Monin, secrétaire général du Département des constructions et des technologies de l'information, qui va nous adresser quelques mots au nom du Gouvernement de Genève. (applaudissements)
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    Marc Monin: Merci, Monsieur le recteur. Monsieur le Premier Ministre, Monsieur Tim Berners-Lee, Excellence, Mesdames et Messieurs.
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    Comme M. le Recteur vient de le mentionner, c'est vrai que je dois excuser M. Muller, qui n'a malheureusement pas pu se déplacer aujourd'hui, parce qu'il y a eu quelques petites urgences opérationnelles
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    par rapport à certains logements qui doivent être construits très rapidement dans certaines logiques (audience laughs) donc vous comprendrez bien que cet aspect-là - voilà. (rires et applaudissements)
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    Donc, j'ai le privilège aujourd'hui d'ouvrir cette importante, mais aussi, je crois, une discussion qui aura lieu et, pour moi, je pense que le message que M. Muller aimerait vous faire parvenir, j'ai la chance de vous le transmettre aujourd'hui.
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    (il lit le message de Muller?) Le monde change. Nous en sommes à la fois les acteurs et les spectateurs. Les évolutions apportées par les technologies ont profondément transformé les sociétés à travers les âges.
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    Aujourd'hui, les révolutions sociales que nous observons, notamment celles en cours sur le pourtour de la Méditerrannée, sont aussi soutenues par des technologies.
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    Bien entendu, le soulèvement est celui des peuples avant tout. Mais les populations trouvent un moyen de s'exprimer et de renverser des pouvoirs dictatoriaux qui les oppressent.
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    Mais le monde d'organisation change et il est aujourd'hui catalysé par les apports technologiques contemporains: les téléphones portables, qui permettent des communications et la diffusion de photos,
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    les réseaux sociaux, qui facilitent l'organisation de rassemblements autour des causes défendues, ou encore les vidéos partagées, montrant au monde entier les réalités souvent cachées.
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    Voilà trois usages,pour ne citer que ceux-là, qui n'existaient pas il y a dix ans seulement.
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    Une autre révolution sous-jacente qui s'est produite est celle de l'information digitale. Déjà identifiée depuis longtemps par les chercheurs académiques, elle bascule aujourd'hui et confirme son entrée dans la société.
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    La société de l'information et de la connaissance prend un sens beaucoup plus concret, en même temps que le passage à l'ère post-industrielle se confirme.
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    Comme l'affirme le professeur Clay Shirky de l'Université de New York, "Une révolution ne surgit pas lorsqu'une société adopte de nouveaux outils, mais elle apparaît lorsque la société adopte de nouveaux usages."
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    En très peu de temps, finalement, nous avons complètement changé nos habitudes en termes de communication, de médias, d'accès à l'information et à la connaissance.
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    Il n'y a ne serait-ce qu'une décennie, encore une fois, YouTube, Facebook, Twitter et même Wikipédia, n'existaient tout simplement pas.
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    Tous ces services sont apparus par strates successives. Des ordinateurs tout d'abord, bien sûr, qui forment une partie de l'infrastructure, mais des réseaux numériques, ensuite, qui ont aujourd'hui quasiment tous convergé sur le réseau des réseaux qu'est internet.
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    La naissance du World Wide Web, enfin, qui, inventé ici à Genève, au CERN, a permis la création d'une plateforme facilement accessible et hypertextuelle.
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    Je suis extrêmement fier et heureux d'avoir le privilège d'accueillir ce soir l'un de ses inventeurs, M. Tim Berners-Lee, que je salue.
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    Aujourd'hui, le Web prend un rôle encore plus important et permettant une liaison sémantique des données, en ouvrant leur potentiel sur le monde entier.
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    Mais ces moyens techniques ne constituent pas une fin en soi. C'est uniquement en confrontant ceux-ci à des problématiques concrètes qu'ils développent toute leur puissance et leur ampleur. C'est en permettant d'autonomiser les personnes qu'ils deviennent pertinents.
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    A cette architecture technologique vient s'ajouter une architecture sociale et politique: celle mise en évidence par la construction collective, à savoir, la résolution de problèmes de façon distribuée et l'autonomisation plus grande que celle revendiquée par les populations.
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    J'aimerais à ce propos rendre hommage à M. Gordon Brown, qui a pleinement saisi ces enjeux dans ses mandats politiques.
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    Mesdames et Messieurs, j'aimerais revenir ici sur une initaitive importante qui nous vient du Royaume-Uni. Le data.gov.uk, c'est son nom, est né de la volonté de MM. Gordon Brown et Berners-Lee, et est emblématique dans sa démarche d'ouverture des données publiques.
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    En effet, ce site met gratuitement à disposition de tous les données publiques collectées par l'Etat. Il s'agit, bien entendu, de données qui sont non personnelles, dans le respect des règles de la protection de la personnalité et de la sécurité de l'Etat.
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    Il reste néanmoins un très grand nombre de données, comme par exemple les cartes de références (?) géographiquement, qui présentent un intérêt majeur pour un grand nombre d'acteurs.
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    Le gouvernement britannique permet ainsi à ses citoyens et à ses entreprises de mieux appréhender son action publique, et de générer ainsi des services.
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    Nous n'en sommes pas encore là à Genève, mais nous en prenons la direction, notamment via le Système d'information du territoire genevois, le SITG. Genève joue également un rôle à son modeste niveau.
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    e pense par exemple au projet de vote en ligne, qui connaît un réel succès, ou encore au programme d'impulsion de l'administration en ligne, permettant aux citoyens d'accéder plus facilement aux services de l'administration.
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    Et nous ne sommes qu'au début de la transformation du service public vers l'administration de demain.
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    Mesdames et Messieurs, je crois que le rôle du Web et des technologies de l'information a franchi une étape, celle de la prise de conscience que cet outil transforme la société dans son ensemble.
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    Je me réjouis d'entendre les débats riches, aujourd'hui, et les échanges stimulants des illustres personnalités ici présentes. Les idées qu'elles défendent doivent être étendues et analysées par le plus grand nombre, et sont cruciales pour la construction du bien commun.
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    Merci de votre attention. (applaudissements)
  • 10:15 - 10:27
    Vassalli: Cet événement, ce soir, Mesdames et Messieurs, nous le devons en fait à la World Wide Web Foundation, qui se réunit dans notre ville et dont Sir Tim Berners-Lee est, je crois, le membre fondateur.
  • 10:27 - 10:41
    Le président de la fondation, M. Alberto Ibargüen, qui est connu pour être un défenseur de la liberté de la presse, de la liberté d'expression dans le monde, président de la World Wide Web Foudation, va animer la discussion, et je l'en remercie.
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    Donc je remercie la World Wide Web Foundation de nous donner cette occasion tout à fait exceptionnelle ce soir, et je vous passe la parole, Monsieur le Président.
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    Ibargüen: Merci beaucoup: C'est un grand plaisir et un énorme privilège pour d'ête ici avec vous tous et en une compagnie si distinguée.
  • 11:02 - 11:12
    Je crois que vous connaissez déjà les deux personnes que je suis censé présenter: l'inventeur du World Wide Web et l'ex Premier ministre du Royaume Uni.
  • 11:12 - 11:27
    Peut-être ne savez-vous pas que Gordon Brown a débuté comme reporter à la télévision écossaise. Nous pourrons donc peut-être parler de certaines des expériences dans les médias (Gordon Brown rit) qui ont précédé votre expérience politique.
  • 11:27 - 11:42
    Et lorsque nous discutions plus tôt, j'ai dit à Tim que nous devrions probablement commencer par discuter quelque chose que vous ne savez peut-être pas, vu que vous savez certainement beaucoup de choses sur tous les deux.
  • 11:42 - 11:53
    Et je me suis dit que nous pourrions peut-être parler du jour où Tim aurait envoyé le premier message hypertextuel: selon des sources Web (et ceci nous mènera à une discussion sur l'authenticité des sources Web)
  • 11:53 - 12:10
    et spécifiquement selon Wikipedia, le jour de Noël 1990.
  • 12:10 - 12:20
    Je pensais que ce serait un bon point de départ, mais il m'a dit que non, c'est bidon, ce n'est pas vrai du tout (rires). Alors Tim, racontez-nous les origines.
  • 12:20 - 12:29
    Berners-Lee: OK, leçon 1: rien que parce que vous avez lu une chose sur le Web, elle n'est pas forcément vraie (rires). Alors il faut parfois vérifier vos sources.
  • 12:29 - 12:37
    Quant au jour de Noël: je crois que le CERN, en général, est fermé pour Noël et tout le monde est envoyé à la maison.
  • 12:37 - 12:51
    Cette veille de Noël-là, le 24, mon premier enfant devait naître, et c'était bien plus important que le logiciel que j'écrivais.
  • 12:51 - 13:05
    Donc, ce que j'avais prévu de faire, c'était d'y travailler: j'ai commencé en septembre, j'y ai travaillé en octobre et novembre, et le plan était de tout finir bien avant noël.
  • 13:05 - 13:10
    Alors j'ai publié une version du logiciel, qui fonctionnait déjà depuis un certain temps.
  • 13:10 - 13:17
    Et quand on publie une version, on lui donne un numéro. Souvent, j'utilise une date, et je me suis demandé quelle date j'allais mettre sur ce logiciel.
  • 13:17 - 13:29
    Je me suis dit, bon, je vais le faire à temps pour les vacances de Noël, et comme j'essaie toujours de choisir des dates intéressantes pour les numéros de version, celle-ci était Version 1990 12 25
  • 13:29 - 13:38
    Et cette publication a été marquée comme "de Noël". Mais le jour de Noël, je peux l'affirmer, je ne faisais rien de weboïde. Je n'étais pas en ligne.
  • 13:39 - 13:40
    Ibargüen(?): Vous ouvriez vos cadeaux.
  • 13:40 - 13:50
    Berners-Lee: Oui, bon, mais en fait, probablement pas au CERN non plus, parce qu'il me semble que le CERN fermait pour une ou deux semaines.
  • 13:50 - 13:55
    Ibargüen: Vous rappelez-vous la première fois que vous avez envoyé quelque chose sur le Web, Gordon?
  • 13:55 - 14:06
    Brown: La première fois que j'ai consulté le Web, c'était pour avoir le score d'un match de foot. Je dois être honnête. J'étais en Amérique et j'essayais de savoir comment mon équipe préférée s'en sortait.
  • 14:06 - 14:06
    Ibargüen: Ah, Ah.
  • 14:07 - 14:25
    Brown: Je dois corriger votre première affirmation: en fait, j'ai commencé comme enseignant universitaire. Et comme vous le savez, les universités représentent l'objectivité, la rationalité et la recherche de la vérité - toutes qualités que j'ai dû laisser derrière moi quand je suis entré en politique.
  • 14:25 - 14:27
    (rires et applaudissements)
  • 14:27 - 14:32
    Ibargüen: Les avez-vous récupérées?
  • 14:32 - 14:48
    Brown: J'espère. Je pense que c'est un grand privilège d'être ce soir avec Rim Berners-Lee, à qui il faut reconnaître le mérite d'avoir inventé quelque chose que maintenant, nous utilisons tous.
  • 14:48 - 14:52
    Et je pense que c'est un privilège d'appartenir avec lui à la World Wide Web Foundation.
  • 14:52 - 15:05
    Je me sens assez comme - on raconte que Gore Vidal. l'auteur américain, a fait un tour de conférences avec JK Galbraith, un grand économiste américain. Et leur titre était: "The Condition of Amedica" (L'état de l'Amérique)
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    Et Gore Vidal commençait en disant: "Ceci est sur l'état de l'Amérique. 99% du problème, la partie économique, je la laisse à mon cher ami, John Kenneth Galbraith."
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    Et ce soir, j'ai envie de dire: "L'avenir de l'internte: 99% des réponses viendront de moncher ami, Tim Berners-Lee."
  • 15:27 - 15:33
    Ibargüen: Mais commençons par les excellentes remarques du président du gouvernement genevois, M. Muller: merci.
  • 15:34 - 15:51
    Il parlait de ce que vous avez fait par volonté et conviction, décidant que les données du gouvernement devaient être libres et accessibles au peuple de Grande-Bretagne. Comment cela s'est-il passé?
  • 15:51 - 16:03
    Brown: Voici la vraie histoire, que Tim peut confirmer. Un dimanche, nous acons déjeuné ensemble à Checkers', une des résidences du Premier ministre.
  • 16:03 - 16:13
    Et je lui ai simplement demandé "Quelle est la prochaine chose que nous devons faire pour le divulguer et le faire fonctionner? Que pouvons-nous faire, concrètement?"
  • 16:13 - 16:18
    Et il a immédiatement dit qu'il nous fallait ouvrir les données du gouvernement.
  • 16:18 - 16:27
    Ainsi, cette conversation m'a convaincu et j'ai dit: "Réalisons ce projet. Mais nous pouvons seulement le faire si vous venez nous aider."
  • 16:27 - 16:41
    Et Tim, avec toutes les autres choses qu'il devait faire, tous ses projets, a accepté de venir travailler avec nous. Et nous avons donc décidé une date - laquelle? Le premier janvier? (rires)
  • 16:41 - 16:43
    Berners-Lee (?) 21 décembre?
  • 16:43 - 16:49
    Brown: Nous avons fixé une date - je crois que c'était le 1er janvier - à laquelle nous ouvririons des milliers de fichiers de données.
  • 16:50 - 17:07
    Et Tim a collaboré avec les fonctionnaires et avec Nigel Shadbolt, qui est peut-être ici ce soir, et ils ont fait un travail magnifique. Et ils ont convaincu une administration, probablement plus mariée au secret qu'à la révélation, que ceci devait avoir lieu.
  • 17:07 - 17:10
    Et il ne s'agissait pas seulement de fichiers sur la politique du gouvernement, C'était -
  • 17:10 - 17:23
    par example, maintenant, parce que des compagnies et des organisations ont repris les données disponibles, vous pouvez trouver tous les points chauds pour les accidents de la route et de vélo.
  • 17:23 - 17:37
    L'ouverture des données contribue donc à éviter les accidents. Les dentistes - c'est un énorme problème en Grande-Bretagne, croyez-moi, d'accéder à un dentiste: maintenant, grâce à un fichier disponible, des gens ont pu faire une carte où trouver le dentiste le plus proche.
  • 17:37 - 17:51
    Informations ferroviaires: vous ne le croiriez pas mais en Grande-Bretagne, les informations sur les trains et sur les passagers étaient un bien privé détenu par les compagnies de chemin de fer, qui ne les rendaient publiques que si elles le voulaient bien.
  • 17:51 - 17:52
    Ibargüen (?): Les horaires...
  • 17:52 - 17:55
    Brown: Oui, les horaires: il a aussi fallu les rendre disponibles au public.
  • 17:55 - 18:10
    De même pour beaucoup de données auxquelles les gens ne pouvaient pas accéder auparavant: maintenant, les organisations et groupes bénévoles peuvent réellement examiner ces données, composer des cartes ou toutes sortes de formulations de ces données.
  • 18:10 - 18:16
    Par conséquent, les informations qui devraient être ouvertes au public sont ouvertes au public.
  • 18:16 - 18:22
    Et puis, les informations météo: en Grande-Bretagne, nous avions un célèbre service de cartographie,le "Royal ordinance survey".
  • 18:23 - 18:30
    A un certain moment, ils prévoyaient de le vendre à une compagnie privée, ce qui auraient rendu ces informations privées.
  • 18:30 - 18:42
    Tim nous a persuadés, avec raison, d'ouvrir tout cela au public, comme service général libre, pour que les gens puissent traiter cette information et faire toutes sortes de choses à partir des cartes mises à disposition publiquement.
  • 18:42 - 18:50
    Ainsi, toutes ces choses diverses se sont produites grâce à l'Open Data Project et maintenant Tim, il faut lui en reconnaître le mérite, et Nigel essaient de convaincre d'autres pays,
  • 18:50 - 18:58
    et je crois que vous êtes en train de convaincre les pays africains, vous avez parlé au gouvernement américain: vous pourriez peut-être expliquer ce que vous avez entrepris depuis: c'est la réussite de TIm.
  • 18:58 - 19:06
    Berners-Lee: La chose formidable - mais je dois juste expliquer: comme Gordon l'a dit, nous avons eu cette conversation.
  • 19:06 - 19:15
    J'ai passé environ 20 ans de ma vie à essayer de convaincre des gens de faire des chose: les convaincre de mettre des choses sur le Web, d'installer un navigateur,
  • 19:15 - 19:23
    d'utiliser des standards, de se joindre à ceux qui élaborent les standards.
  • 19:23 - 19:29
    Et en généra, quand on essaie de convaincre les gens, on pousse fort, comme sur une pente raide.
  • 19:29 - 19:38
    Si on a l'habitude de pousser sur pente raide et soudain, on pousse contre une porte ouverte (rires), on risque de tomber sur le nez.
  • 19:38 - 19:43
    Alors c'était stupéfiant de....
  • 19:43 - 19:49
    "Alors d'accord, nous allons le faire: venez avec nous", vous savez.
  • 19:49 - 19:55
    Cette leadership du sommet n'a pas d'équivalent ailleurs. Mais en fait
  • 19:55 - 19:57
    Ibargüen: En quelle année, quand cela s'est-il passé?
  • 19:57 - 20:01
    Berners-Lee: vers avril 2009
  • 20:01 - 20:03
    Ibargüen(?): Avez-vous tenu le délai de janvier?
  • 20:03 - 20:06
    Berners-Lee: Mais en fait, bon, selon....
  • 20:06 - 20:07
    Brown: Quelle date?
  • 20:07 - 20:08
    (Du public): Le 10 janvier.
  • 20:08 - 20:12
    Brown: Le 10 janvier: on ne perdra pas la date, donc (?) (Brown rit)
  • 20:12 - 20:18
    Berners-Lee: Je n'arrive pas à me rappeler les dates ni les noms ni les visages ni la plupart des données. Mais ce n'est pas si grave, puisque on les trouve sur le Web.
  • 20:18 - 20:28
    Alors oui, nous avons tenu le délai, et c'est toujours une affaire de ce qui entre et qui sort. Et le long du parcours, nous avons eu des surprises merveilleuses.
  • 20:28 - 20:34
    Par exemple, des gens qui se pointaient en disant: "Dites-donc, vous parlez de données, ça fait une éternité que je veux vous donner ce DVD." Ce genre de choses.
  • 20:35 - 20:45
    Et puis d'autres choses, quand les gens, psychologiquement, éprouvent le besoin de garder les données pour eux - pour beaucoup de raisons.
  • 20:45 - 20:52
    En fait, nous nous sommes demandés si faire une liste 1 à 100 raisons pour lesquelles les gens veulent garder leurs données.
  • 20:52 - 20:56
    Ibargüen: Quels sont les gouvernements qui ont accebté, à part...
  • 20:56 - 21:04
    Berners-Lee: La chose sympathique à propos du Royaume Uni, c'est que ça s'est passé en même temps que certaines personnes aux USA essayaient de pousser le gouvernement des USA à - il y avait eu -
  • 21:04 - 21:21
    en fait, le premier mémo de l'administration Obama parlait de transparence, et il y avait beaucoup de pression, spécifiquement pour révéler où l'argent des fonds d'encouragement (stimulus money) était passé. Alors les Américains sont devenus très compétitifs.
  • 21:21 - 21:28
    En effet, ils ont fait remarquer qu'ils avaient - la façon dont les Britanniques travaillaient était - et cela faisait partie de la façon de travailler en Grande-Bretagne,
  • 21:28 - 21:39
    c'étaient des gens de l'administration qui faisaient cela - de développer une grande équipe de quelques milliers de développeurs qui allaient utiliser les données, et les données étaient couvertes.
  • 21:39 - 21:50
    Si vous vouliez accéder aux données, vous deviez vous inscrire à une liste de correspondance, et devenir membre de la communauté. Alors cette liste de correspondance croissait. Tandis qu'en même temps, les Américains avaient simplement ouvert data.gov
  • 21:50 - 21:56
    Alors Vivek Kundra, le CIO ou CTO, l'un ou l'autre, américain -
  • 21:57 - 21:59
    Brown: "Technology officer" (responsable de la technologie)
  • 21:59 - 22:12
    Berners-Lee: a blogué pour revendiquer d'être arrivé le premier. Et il disait: "Bon, ils nous ont donné les Beatles, mais nous leur avons donné data.gov". Et c'était le titre de son blog.
  • 22:13 - 22:20
    A partir de là, plus de gants. Et ce qui était formidable, c'était cette concurrence vraiment forte entre les deux parties.
  • 22:20 - 22:28
    Et plus tard, j'ai donné une conférence où j'ai pu montrer un graphique et dire: oui, les USA sont arrivés les premiers, mais vous offrez bien plus de données.
  • 22:28 - 22:36
    Puis les USA ont offert plus de données, et quand j'ai donné une conférence à TED, le Royaume Uni était en tête.
  • 22:36 - 22:47
    Mais le Royaume Uni et les USA semblaient - et j'ai découvert plus tard (mais ne le dites pas à Gordon) que très souvent, la première question est:
  • 22:47 - 22:56
    "Comment est-ce que nous progressons avec ces données ouvertes?" Et la seconde question est: "Bon, comment est-ce que nous progressons, par rapport à eux?" (rires)
  • 22:56 - 23:04
    Et j'ai découvert que chaque fois que vous êtes dans cette position, chaque fois que quelqu'un pose cette question, vous les regardez et vous dites:
  • 23:04 - 23:21
    "Bon, en fait, nous somme un peu en retard par rapport eux, mais pas si en retard que nous ne puissions pas les devancer largement par un effort concerté." Alors, en répétant ce messages aux deux parties et, en quelque sorte -
  • 23:21 - 23:28
    Ibargüen: Je pense que si ce truc internet ne marche pas pour vous, vous pourriez vendre des chaussures ou des voitures... (rires)
  • 23:28 - 23:40
    Berners-Le: La chose intéressante, dans plusieurs autres pays, et aussi dans certaines villes - le Canada est un des pays qui s'est mis le plus récemment à publier des données ouvertes.
  • 23:40 - 23:49
    Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont une licence pour ces données - et ils en ont d'excellentes -
  • 23:49 - 24:01
    et si j'ai bien compris, la chose intéressante dans la licence du gouvernement canadien pour les données, c'est qu'on peut les utiliser comme on veut, tant que l'utilisation ne nuit pas à la réputation du gouvernement canadien. (rires)
  • 24:01 - 24:07
    Brown: Nous n'avons jamais insisté sur cette condition. Personne ne l'aurait respectée.
  • 24:07 - 24:15
    Berners-Lee: Mais le gouvernement britannique s'est en fait exposé à publier toutes sortes de choses, qui pourraient -
  • 24:15 - 24:27
    par exemple, en publiant les premières données sur les lieux d'accidents à bicyclette, les gens auraient pu dire que c'était une chose négative, une faute du gouvernement britannique.
  • 24:27 - 24:40
    Mais je crois que l'idée est qu'en se montrant ouvert, en mettant la chose à disposition des gens, il y a eu tout à coup un mouvement psychologique, qui a tourné l'opinion publique en faveur du gouvernement. C'est là la question.
  • 24:40 - 24:41
    Brown: Oui.
  • 24:41 - 24:43
    Berners-Lee: et c'est la question que nous devons résoudre.
  • 24:43 - 25:01
    Ibargüen: Alors ce changement fondamental pour les économies de tous les pas et pour les relations sociales, etc, s'avère être l'ouverture. C'est juste? L'ouverture en est-elle la cause?
  • 25:01 - 25:12
    Qu'y a-t-il dans le Web qui, selon vous, en a fait un facteur tellement crucial dans le développement des économies, des relations sociales?
  • 25:12 - 25:16
    Et puis, parlons un peu de politique au Moyen Orient.
  • 25:16 - 25:21
    Berners-Lee: Alors ... (rires). Alors c'est à Gordon ........(?)
  • 25:21 - 25:23
    Brown: Bonne façon de bloquer la conversation. (rires)
  • 25:23 - 25:25
    Ibargüen: Je vous avertis juste que je n'ai pas toute la journée pour votre réponse.
  • 25:26 - 25:40
    Berners-Lee: Alors - mais d'où est-ce qu'il les tire (?) - comme vous avez dit, vous avez beaucoup d'amis journalistes. Et ne m'étant jamais occupé de journalisme moi-même, je peux voir que clairement, vous n'avez pas ozblié.
  • 25:40 - 25:45
    Alors, quel est cet aspect du Web? Il ne s'agit pas seulement du Web, mais quel est cet aspect du Web?
  • 25:45 - 25:50
    C'est qu'il est décentralisé, c'est que le Web en soi est neutre, que le Web en soit est une plate-forme comme -
  • 25:50 - 25:54
    de même que j'ai construit la technologie Web sur la base de la technologie internet, qui est une plateforme ouverte, de même, vous pouvez inventer tout ce que vous pouvez imaginer qui fonctionnera sur la base du Web.
  • 25:54 - 26:08
  • 77:09 - 77:12
    Q3: Est-ce que je peux poser ma question en français?
  • 77:12 - 77:13
    Panel: oui - D'accord.
  • 77:13 - 77:20
    Q3: Je crois qu'il faut distinguer très clairement les aspects techniques des aspects psychologiques et sociologiques.
  • 77:20 - 77:35
    On sait que dans le domaine des relations humaines, dans le domaine de la sociologie que, plus il y a d'échanges, plus les gens s'enrichissent et inventent des manières de se comprendre et de faire société.
  • 77:36 - 77:53
    Donc, c'est simplement pour ajouter cette information: en Inde, il y a un chercheur en sciences de l'éducation qui a posé une borne internet dans un village très reculé où on ne parle pas l'anglais, et simplement un dialecte hindou.
  • 77:53 - 78:02
    Les enfants qui se sont amusés avec cette borne internet, au bout de 6 mois, parlaient anglais et ont appris beaucoup de choses.
  • 78:02 - 78:14
    Donc, simplement une information, pour dire qu'il n'est pas nécessaire d'attendre que les gens parlent anglais, ou qu'ils soient riches, ou je ne sais quoi.
  • 78:14 - 78:19
    On peut mettre à disposition des accès, et d'eux-mêmes, ils sauront apprendre.
  • 85:18 - 85:32
    Maintenant, ce sont des personnes handicapées. Et vous savez très bien qu'il y a de plus en plus de personnes qui ont des ennuis de vue en raison, justement, de cet outil qui a tout envahi.
  • 85:33 - 85:43
    Et il y a énormément de personnes qui n'ont accès à quoi que ce soit parce que tout est branché sur le Web.
  • 85:43 - 85:49
    Voilà. Alors quelle sorte d'autonomie - peut-on parler de ça?
  • 85:49 - 85:58
    Est-ce qu'on ne pourrait pas envisager quelque chose dans les merveilleuses idées que vous avez à travers le Web, parce que c'est un instrument merveilleux. Merci.
Title:
Sir Tim and Gordon Brown: How Can the Web Accelerate Social and Economic Change? (Geneva University recording)
Description:

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Video Language:
English

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