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Étienne Chouard - conférence sur la création monétaire - Marseille

  • 0:08 - 0:12
    Les enjeux de la création monétaire.
  • 0:12 - 0:15
    Marseille 23 avril 2011.
  • 0:15 - 0:18
    Bonjour à tous, merci d'être là nombreux.
  • 0:18 - 0:29
    Je travaille depuis 6 ans sur 2 sujets assez
    originaux, des sujets qu'on n'entend pas...
  • 0:29 - 0:34
    qu'on n'entend pas développer ou débattre dans
    les médias, alors que je les trouve centraux.
  • 0:34 - 0:36
    J'y suis venu progressivement,
  • 0:37 - 0:47
    j'ai commencé, en fait, à me réveiller
    politiquement alors que j'étais complètement
    éteint, comme la plupart d'entre nous, avant
    2005.
  • 0:47 - 0:52
    Je me suis réveillé à l'occasion du débat sur
    la constitution européenne et...
  • 0:52 - 1:03
    en lisant ce texte, j'ai eu peur parce que je me
    suis aperçu qu'il y avait dans ce texte, dans le
    traité anticonstitutionnel ([ANTIconstitutionnel]
    puisque
  • 1:03 - 1:08
    c'était une très mauvaise constitution, et qui
    était FAITE POUR DÉTRUIRE NOS CONSTITUTIONS
    NATIONALES).
  • 1:08 - 1:16
    Dans ce traité anticonstitutionnel, [donc,] j'ai
    vu que LES CITOYENS N'AVAIENT PLUS RIEN POUR SE
    DÉFENDRE EN CAS D'ABUS DE POUVOIR.
  • 1:16 - 1:22
    Je l'ai vu et puis ensuite, je l'ai dit, je l'ai
    écrit.
  • 1:22 - 1:25
    J'ai eu la chance d'avoir de l'écho,
  • 1:25 - 1:37
    (ça, c'est un coup de pot qui change un homme,
    parce que le texte que j'ai écrit a circulé sur
    le net comme une traînée de poudre...
  • 1:37 - 1:54
    les gens se sont mis à en parler, à passer le
    mot, à critiquer ; j'ai passé des nuits à
    répondre aux critiques pour étayer mon point de
    vue et, en fait, ça m'a fait énormément
    progresser, évidemment, puisqu'on ne progresse
    jamais tant que dans la contradiction)
  • 1:54 - 1:55
    et...
  • 1:58 - 2:00
    finalement...
  • 2:00 - 2:05
    (je fais vite sur le rappel de ce qui s'est passé
    en 2005 qui fait que je m'occupe de tout ça.)
  • 2:05 - 2:16
    Finalement, en 2 mois, j'ai eu quelque chose comme
    7 ou 800 000 visites sur le site ; il y en avait
    30 ou 40 000 par jour le dernier mois...
  • 2:16 - 2:28
    et je peux vous dire pour un humain normal, qui
    n'a jamais fait de politique, qui ne s'est jamais
    mis en public ailleurs que dans sa classe, savoir
    que dans les 24 heures, ce que vous êtes en train
    d'écrire [va être lu et contrôlé par 40 000
    personnes...]...
  • 2:30 - 2:37
    (parce que, en fait, quand les gens m'envoyaient
    des mails, je recevais 3-400 mails par jour, des
    mails importants, des mails enthousiasmants, des
    mails très émouvants,
  • 2:37 - 2:45
    mais il y avait des mails incisifs qui
    m'interpellaient, qui m'accusaient, qui me
    traitaient d'imposteur, de bon à rien, donc des
    mails vraiment pas gentils,
  • 2:45 - 2:49
    et, pour répondre à ces gens-là, je passait des
    nuits, mais je ne pouvais pas : à un moment, il y
    en avait trop...
  • 2:49 - 2:54
    et donc, j'ai commencé à écrire un JOURNAL sur
    le site, en répondant aux gens [collectivement].
    Ce n'était pas un blog, ce n'était pas un site
    interactif,
  • 2:54 - 2:59
    mais donc, je répondais aux gens avec une seule
    lettre pour tout le monde (parce qu'ils me
    disaient un peu tous la même chose,
  • 2:59 - 3:04
    les gens qui étaient favorables au traité me
    disaient un peu tous la même chose),
  • 3:04 - 3:10
    donc, grâce à mon site qui devenait une vitrine,
    j'arrivais à leur répondre avec des messages
    communs :
    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Journal.pdf
    )
  • 3:10 - 3:25
    Mais [donc], quand vous savez que, dans les 24
    heures, il y a 30 ou 40 000 personnes qui vont
    vous lire, et en vous cherchant, en vous attendant
    au coin de la première faute, de la première
    erreur, du premier contre sens, ça vous pousse à
    particulièrement vous relire [avant de publier].
  • 3:25 - 3:38
    Ça vous pousse à lire et à lire et à lire et
    à relire, à étayer vos points de vues, à
    chercher du soutien à gauche à droit au centre,
    partout où de l'intelligence s'est manifestée
    pour étayer votre point de vue.
  • 3:38 - 3:51
    Et finalement, moi, j'avais fait un premier texte
    où j'invitais les gens à m'aider à progresser :
    je me disais "c'est incroyable d'avoir un avis qui
    est aussi contraire à ce qu'on nous disait à la
    radio",
  • 3:51 - 4:06
    et dans mon texte, je disais : "mais aidez-moi, je
    dois me tromper parce que, moi qui ne suis rien du
    tout, me mettre en face de Giscard d'Estaing,
    [Jacques] Delors, toutes ces pointures qui avaient
    construit l'union Européenne"...
  • 4:06 - 4:14
    je me disais "il est possible que je me trompe
    quelque part donc, dites-moi si je me trompe et
    puis je corrigerai là où j'ai commis des erreurs
    ; mais enfin, dans l'état actuel de ma
    réflexion, voila ce que j'en pense"...
  • 4:14 - 4:16
    Et...
  • 4:16 - 4:25
    ça a bien marché, les gens ont marché : ils
    m'ont aidé à progresser et finalement, le texte
    est devenu... (le texte est encore aujourd'hui,
    bien sûr, sur le net : il s'appelle "Une mauvaise
    constitution..."
    http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
    Constitutionrevelateurducancerdelademocratie.pdf
    )
  • 4:25 - 4:38
    et il est d'une actualité brûlante, puisque
    c'est toujours la même constitution qui nous
    régit puisque vous savez que cette constitution
    à laquelle on a dit non, (elle n'était pas à
    proprement parler nouvelle : elle était la
    compilation des traités déjà existants,
  • 4:38 - 4:46
    et finalement, c'était dit autrement, c'était
    une autre façon de dire ce qui était déjà dans
    les traités,
  • 4:46 - 4:50
    avec des changements, [certes,] mais en gros, les
    règles s'appliquaient [déjà]).
  • 4:50 - 5:05
    Et puis vous savez qu'EN 2008, LES PARLEMENTAIRES
    RÉUNIS EN CONGRÈS NOUS ONT IMPOSÉ CE QU'ON
    AVAIT EXPRESSÉMENT REFUSÉ PAR RÉFÉRENDUM, CE
    QUI POUR MOI S'APPARENTE À UN COUP D'ÉTAT... un
    coup d'état, une félonie, une trahison absolue.
  • 5:05 - 5:17
    Mais bon, le fait est que, puisque ce sont les
    parlementaires, ils ont la LÉGALITÉ pour eux,
    même si ce qu'ils font est PROFONDÉMENT
    ILLÉGITIME :
    on est exactement dans ce que j'appelle UN ABUS DE
    POUVOIR, un [gravissime] abus de pouvoir.
  • 5:17 - 5:27
    Alors, précisément, c'est ça... et ça va faire
    la transition avec tout ce dont je vais vous
    parler aujourd'hui : c'est que le coeur de ma
    pensée, LE CŒUR DE MON TRAVAIL, CE POURQUOI JE
    ME DONNE DU MAL...
  • 5:30 - 5:36
    c'est la recherche : JE CHERCHE DES SOLUTIONS
    EFFICACES, DES TRUCS QUI MARCHENT, CONTRE LES ABUS
    DE POUVOIR.
  • 5:36 - 5:42
    Et [sans en exclure aucun :] les abus de pouvoir
    de la gauche, les abus de pouvoir de la droite,
    les abus de pouvoir du centre, les abus de pouvoir
    du peuple lui même, les abus de pouvoir en
    général.
  • 5:42 - 5:52
    Je cherche à organiser la cité, organiser le
    monde commun de façon à ce que les abus de
    pouvoir ne soient plus possibles.
  • 5:52 - 5:57
    Et en général, pas toujours mais en général,
    LES ABUS DE POUVOIR VIENNENT DES RICHES.
  • 5:57 - 6:12
    Pas seulement, [je le sais bien] : le peuple en
    furie, une assemblée populaire dans laquelle
    l'ambiance monte et devient frénétique peut,
    elle aussi, commettre les pires injustices et
    commettre des abus de pouvoir.
  • 6:12 - 6:18
    Mais enfin en gros, en général quand même, les
    abus de pouvoir viennent des riches. On va en
    parler, on va voir à quelle occasion et par quels
    mécanismes.
  • 6:18 - 6:32
    Et en cherchant, donc, à identifier les abus de
    pouvoir et à y résister, j'ai une méthode qui
    consiste, en tous points, à CHERCHER LA CAUSE DES
    CAUSES [(comme Hippocrate le conseillait déjà il
    y a 2 500 ans)].
  • 6:32 - 6:37
    C'est-à-dire que tous les phénomènes sont
    multifactoriels, tous les phénomènes n'ont pas
    une cause mais plusieurs...
  • 6:37 - 6:39
    et...
  • 6:39 - 6:47
    j'observe que les gens [aux côtés desquels] je
    me bagarre politiquement, les gens de gauche, de
    droite, du centre, les gens avec qui je...
  • 6:49 - 6:58
    je me bagarre, prennent CHACUN UN ASPECT des abus
    de pouvoir (parce que c'est souvent ça qui nous
    révolte), mais chacun dans son coin :
  • 6:58 - 7:07
    un va se préoccuper de l'aspect écologique et
    va... beaucoup, beaucoup... va concentrer son
    attention et son énergie sur tout ce qui concerne
    l'écologie,
  • 7:07 - 7:11
    et il va complètement laisser tomber le reste.
    Ça va lui prendre toute son énergie.
  • 7:11 - 7:31
    Mais il ne va pas remonter à la cause qui fait
    que, politiquement, l'écologie va à vau-l'eau et
    que finalement, les acteurs qui seraient capables
    de respecter la terre, les acteurs qui
    effectivement détruisent la planète sur le plan
    écologique, le fait que ces gens-là aient le
    pouvoir politique...
  • 7:32 - 7:35
    (le pouvoir économique ET le pouvoir politique)
  • 7:35 - 7:44
    [cette cause première] lui paraît indifférente,
    alors que pour moi, c'est central. C'est-à-dire
    que, quand je remonte à L'ORIGINE de
    "qu'est-ce-qui-rend-possible-la-destruction,-la-dévastation-de-la-planète-sur-le-plan-écologique
    ?",
  • 7:44 - 7:46
    je retombe sur une cause POLITIQUE...
  • 7:48 - 7:49
    et une cause ÉCONOMIQUE :
  • 7:50 - 7:58
    j'observe que ceux qui détruisent la planète à
    grande échelle sont les plus riches et j'observe
    qu'ils ont [TOUJOURS] le pouvoir politique par le
    biais de L'ÉLECTION.
  • 7:58 - 8:01
    Alors, c'est un exemple, je prends l'écologie
    mais j'aurais pu prendre un autre sujet :
  • 8:01 - 8:20
    Les féministes qui... ou les gens de gauche qui
    ont fait de l'antiracisme leur axe principal,
    toutes sortes de sujets avec lesquels évidemment
    je peux être d'accord, mais
  • 8:20 - 8:24
    ça ne me paraît pas être le problème
    principal. C'est-à-dire que... Il me semble
    que...
  • 8:24 - 8:29
    LES DIFFÉRENTES LUTTES SOCIALES (qui sont le
    point commun de tous les résistants)...
  • 8:31 - 8:37
    NOUS DIVISENT PARCE QUE CHACUN S'EN PREND AUX
    CONSÉQUENCES AU LIEU DE S'EN PRENDRE AUX CAUSES.
  • 8:37 - 8:39
    Un petit peu comme si...
  • 8:39 - 8:42
    Alors, j'ai deux images :
    1) un petit peu comme si on avait une inondation,
  • 8:42 - 8:48
    il y a un robinet qui coule à fond et il y a une
    inondation, il y a de l'eau partout, et on est
    tous là avec des serpillières à éponger et
    PERSONNE NE FERME LE ROBINET.
  • 8:49 - 9:07
    Ça c'est une image. Il y en a une autre : 2)
    c'est celle du "fleuve de notre activité sociale
    avec de la pollution partout sur les bords", mais
    c'est incroyable, cette pollution : il y a du
    chômage partout sur les bords, plein de mousse,
    de l'eau rose, du chômage, alors il y a des gens
    qui se battent contre le chômage qui
    réfléchissent au chômage...
  • 9:07 - 9:14
    et qui ne remontent pas à la source pour voir
    d'où vient le chômage. En tous cas, qui ne
    remontent pas bien jusqu'à la source, je trouve.
  • 9:14 - 9:26
    Et puis d'autres, sur l'autre rive, qui voient
    donc par exemple les dévastations écologiques et
    qui se préoccupent d'essayer de réparer du mieux
    qu'ils peuvent les dégradations écologiques,
    rendre les gens responsables...
  • 9:26 - 9:29
    Mais, là encore, sans revenir à la cause
    [première].
  • 9:29 - 9:37
    Et il me semble moi... j'essaye de remonter à la
    cause des causes à chaque fois, et je retombe
    toujours (sur chacun des sujets qui...
  • 9:37 - 9:42
    tous, m'intéressent [bien sûr]), mais à chaque
    fois, quand je remonte à la cause des causes, je
    tombe sur...
  • 9:44 - 9:46
    des gens très RICHES [(économiquement)]
  • 9:46 - 9:48
    et qui ont le POUVOIR [(politiquement)]
  • 9:48 - 9:51
    parce qu'ils ont réussi à ACHETER L'ÉLECTION,
  • 9:51 - 9:54
    ils ont [toujours] acheté les élus GRÂCE À LA
    CAMPAGNE ÉLECTORALE.
  • 9:54 - 10:00
    Pratiquement à tous les coups, vous avez des
    industriels et des banquiers, donc LES PLUS
    RICHES,
  • 10:00 - 10:05
    (on va voir, quand on va parler de la monnaie, on
    va voir que, historiquement, les banques
    c'étaient... [d'abord] des commerçants...
  • 10:05 - 10:12
    et que finalement, c'est la même chose [pour les
    gros commerçants et pour les banques] : C'EST
    L'ACCUMULATION DES RICHESSES QUI REND POSSIBLE LA
    PERVERSION, LA CORRUPTION POLITIQUE).
  • 10:16 - 10:21
    Donc...
  • 10:21 - 10:26
    pratiquement tous mes travaux me ramènent à deux
    grands axes qui sont :
  • 10:27 - 10:37
    1. - LA CRÉATION MONÉTAIRE : qui crée la
    monnaie ? et je vous propose d'en faire le premier
    sujet de conversation où... je vais essayer de...
  • 10:37 - 10:46
    de pas dire tout ce que j'ai envie de dire
    là-dessus parce que j'y passerais une journée
    entière ; donc, je vais essayer d'y aller un peu
    à la hache.
  • 10:46 - 10:58
    Et puis, à l'occasion d'un débat ensuite, d'une
    discussion peut-être, on approfondira des points
    que je n'aurais pas dû raccourcir autant et qui
    méritent d'être approfondis, selon ce que vous
    souhaiterez faire.
  • 10:58 - 11:11
    Et puis dans un deuxième temps on parlera de
    l'aspect POLITIQUE qui est à mon avis
    complètement indissociable : c'est-à-dire qu'ON
    NE RÉCUPÉRERA PAS LA CRÉATION MONÉTAIRE, ON NE
    LA REPRENDRA PAS AUX BANQUIERS SANS LE TIRAGE AU
    SORT ;
  • 11:11 - 11:19
    tant qu'on sera dans le régime de l'élection,
    c'est-à-dire tant qu'on fera de l'élection une
    vache sacrée, le [prétendu] "suffrage universel"
    une vache sacrée, [on restera politiquement
    impuissants]...
  • 11:19 - 11:23
    Je comprends que les MEDEFs du monde et les
    multinationales du monde défendent l'élection.
  • 11:23 - 11:24
    Et ils le font.
  • 11:24 - 11:35
    Ce qui me paraît extravagant, c'est que les gens
    de gauche ou les gens humanistes, les gens qui
    cherchent la concorde, une société pacifiée
    dans lesquelles les marchands de canons ne
    seraient pas ceux qui décident [politiquement],
  • 11:35 - 11:41
    que ces gens là défendent l'élection, alors
    que, manifestement, l'élection permet aux riches
    d'acheter le pouvoir [toujours et partout], ça,
    ça me paraît vraiment étonnant.
  • 11:41 - 11:47
    2. - Et ça pourrait être le deuxième aspect de
    notre échange, où je vous parlerai, là encore
    peut-être pendant [un peu plus d'une heure],
  • 11:47 - 11:52
    si vous voulez, dans la deuxième partie, je
    pourrai vous parler de L'EXEMPLE ATHÉNIEN
  • 11:52 - 11:59
    qui est absolument formidable (mais il ne faut pas
    que j'en parle trop maintenant) et qui suscite des
    objections, et...
  • 11:59 - 12:07
    ces objections, en tout cas toutes celles que je
    connais (ça fait un moment que je réfléchis là
    dessus, donc normalement, toutes celles que je
    connais, j'arrive à les réfuter
    [rationnellement]).
  • 12:07 - 12:17
    Mais peut-être que vous allez trouver d'autres
    réponses [d'autres objections ou d'autres
    réfutations], et ça, ça m'intéresse beaucoup :
    c'est ça que j'attends de notre échange, de mon
    coté, c'est ça que j'attends : c'est,
    peut-être, de nouvelles objections que je
    n'aurais pas encore
  • 12:17 - 12:20
    réussi [à formuler] ou que je n'aurais pas
    [encore] envisagées.
  • 12:20 - 12:22
    Alors, sur la monnaie, commençons sur la monnaie
    :
  • 12:27 - 12:46
    Bon, on a parlé de nos problèmes sociaux. Notre
    société est particulièrement agitée,
    troublée, parcourue de haines et de difficultés,
    de difficultés qui sont souvent liées à une
    cause qui paraît première qui est LE CHÔMAGE.
  • 12:46 - 12:52
    C'est-à-dire que, dans une économie dans
    laquelle chacun n'a PAS son petit lopin de terre
    et n'est PAS AUTONOME pour se nourrir,
  • 12:54 - 12:59
    on a besoin les uns des autres, et donc, on a
    besoin de monnaie, on a besoin d'argent,
  • 13:01 - 13:18
    et, DANS UN MONDE OÙ L'ARGENT EST RARE ET OÙ
    CEUX QUI SONT CAPABLES DE CRÉER LA MONNAIE N'EN
    CRÉENT PAS AUTANT QU'IL LE FAUT, il faut qu'on
    travaille pour gagner cet argent et donc, on est
    très très dépendant de l'emploi,
  • 13:18 - 13:24
    ça veut dire du travail qu'on va nous donner, si
    celui qui est "l'employeur" veut bien.
  • 13:25 - 13:27
    Et...
  • 13:27 - 13:38
    Quand on regarde le chômage avec un peu de recul,
    on est surpris quand même, dans nos sociétés,
    parce que, voyons, le travail, c'est des gens qui
    font des choses contre de l'argent.
  • 13:40 - 13:48
    On ne manque pas de gens pour travailler, il y a
    des gens... notre problème ce n'est pas qu'on
    manque de gens : les gens, on en a.
  • 13:48 - 13:54
    Et on ne manque pas [non plus] de choses à faire
    : des choses à faire, il y en a énormément, des
    choses à faire, des choses très utiles...
  • 13:54 - 14:04
    Il faudrait... il faudrait isoler tous les
    bâtiments en triple vitrage pour qu'on n'ait plus
    besoin par exemple de les chauffer. Il faudrait...
  • 14:04 - 14:08
    construire des logements en grand nombre pour que
    tout le monde ait un logement [à un prix
    modique].
  • 14:08 - 14:17
    Enfin, il y a des tas de choses à faire... je ne
    développe pas, vous imaginez [facilement tout
    seul] le nombre de choses qu'il y a à faire pour
    que nous vivions tous dignement.
  • 14:17 - 14:27
    Donc, il y a des gens qui ne demandent qu'à
    travailler, il y a des tas de choses à faire...
    CE DONT ON MANQUE, C'EST DE L'ARGENT... c'est de
    l'argent !
  • 14:27 - 14:29
    Et...
  • 14:31 - 14:32
    Et...
  • 14:32 - 14:34
    c'est compliqué de créer de l'argent ?
  • 14:34 - 14:35
    Non.
  • 14:35 - 14:38
    Ce n'est pas compliqué de créer de l'argent.
    Mais alors, pourquoi est-ce qu'on manque d'argent
    ?
  • 14:38 - 14:41
    Eh bien, c'est l'intérêt de cette réflexion,
    c'est celui là :
  • 14:41 - 14:50
    C'est qu'on comprenne par quel mécanisme,
    aujourd'hui, on manque d'argent. Et [tâcher
    d']essayer de remonter à L'ORIGINE. Mais...
  • 14:50 - 14:53
    QUI CRÉE L'ARGENT ? Qu'est-ce que c'est que
    l'argent ? Est-ce que c'est compliqué d'en créer
    ?
  • 14:53 - 14:57
    On va voir quelles sont les théories en présence
    :
  • 14:57 - 15:03
    alors, je vais faire vite sur les théories, mais
    il faut quand même connaître la théorie
    générale qui est celle que défendent les
    économistes aujourd'hui...
  • 15:03 - 15:10
    Et puis les théories alternatives, ceux qui ont
    proposé autre chose dans l'histoire des hommes,
    et c'est quand même drôlement intéressant, je
    vais faire vite là dessus.
  • 15:10 - 15:16
    Et puis les expériences, il y a des tas
    d'expériences... des expériences monétaires qui
    sont passionnantes.
  • 15:16 - 15:22
    Alors, je ne les connais pas toutes, évidemment.
    Ce que je me propose [de faire] avec vous, c'est
    de...
  • 15:22 - 15:30
    de partager avec vous ce que j'ai découvert pour
    l'instant, et il est tout à fait possible que
    j'en découvre encore avec vous, grâce à vous,
  • 15:30 - 15:36
    parce que le foisonnement des expériences sur
    Terre en matière de monnaies est tout à fait
    étonnant et passionnant.
  • 15:39 - 15:43
    Alors,
  • 15:43 - 15:46
    sur la création monétaire, comment ça marche
    aujourd'hui, la monnaie ?
  • 15:49 - 16:01
    J'ai amené plein de bouquins pour vous inciter...
    pour matérialiser... les gens dont je vais parler
    et sur la pensée desquels je m'appuie.
  • 16:03 - 16:07
    Pour l'histoire de la création... pour l'histoire
    de la monnaie...
  • 16:07 - 16:16
    en fait, quand on essaye de comprendre ce que
    c'est que la monnaie, depuis quand ça existe,
    sous quelle forme ça existait, je vous promets
    que c'est une histoire absolument passionnante.
  • 16:16 - 16:27
    C'est-à-dire que... Je vais vous en parler d'un
    ou deux, mais avec UN livre sur l'histoire de la
    monnaie, vous allez traverser l'histoire des
    hommes et vraiment mieux comprendre le monde
    d'aujourd'hui. Parce que...
  • 16:27 - 16:33
    LA FAÇON DONT ON A PERDU LA MONNAIE, DONT LA
    MONNAIE EST DEVENUE L'OBJET [PRIVÉ] DE QUELQUES
    PRIVILÉGIÉS,
  • 16:33 - 16:39
    EST ABSOLUMENT DÉCISIVE DANS NOTRE FAÇON DE
    VIVRE, DANS LA CONCORDE, DANS LA PROSPÉRITÉ.
  • 16:39 - 16:44
    La façon dont on s'est fait avoir [par les
    banquiers privés] est décisive pour la paix.
  • 16:44 - 16:47
    C'est-à-dire que vous allez voir que CE SONT
    ESSENTIELLEMENT LES BANQUIERS QUI CRÉENT LES
    GUERRES.
  • 16:47 - 16:52
    C'est quand même... Il y a un enjeu considérable
    sur la compréhension.
  • 16:52 - 17:04
    Alors, pour comprendre la monnaie, j'ai un mur
    entier de livres qui touchent de près ou de loin
    la création monétaire, donc j'en ai choisi
    quelques uns seulement, mais qui sont vraiment
    remarquables.
  • 17:04 - 17:09
    Il y a d'abord un grand bonhomme qui s'appelle
    GALBRAITH [John Kenneth]
  • 17:10 - 17:14
    (le père de celui qui est encore vivant
    aujourd'hui [James Kenneth] ; celui-là est mort :
    [John K] Galbraith),
  • 17:14 - 17:16
    [livre important] qui s'appelle "L'argent" tout
    simplement.
  • 17:16 - 17:27
    Et Galbraith, (avec un humour britannique, c'est
    très discret, et c'est absolument délicieux à
    lire),
  • 17:27 - 17:34
    il fait le tour des cupidités, des entourloupes,
    des arnaques, des intrigues, c'est quelqu'un qui
    a...
  • 17:34 - 17:41
    qui a une forte légitimité, Galbraith, il a
    discuté, il a réfléchi avec tous les grands de
    ce monde,
  • 17:41 - 18:00
    c'est un immense économiste et en même temps un
    journaliste, qui est un véritable humaniste,
    quelqu'un qui aime l'humanité et qui dit pis que
    pendre des oligarchies, des bureaucraties, des
    sources d'injustices...
  • 18:00 - 18:02
    Et son histoire de l'argent...
  • 18:02 - 18:04
    (salle: Quelle période l'auteur ?)
  • 18:04 - 18:07
    Alors, c'est le 20ème siècle, il est mort il y a
    quelques années.
  • 18:07 - 18:10
    C'est plein milieu et fin du 20ème siècle.
  • 18:11 - 18:22
    Et son fils a l'air d'être de la même trempe,
    c'est un gars qui a l'air vraiment bien, qui est
    un résistant aussi.
  • 18:22 - 18:29
    Donc, dans ce livre là, la définition de
    l'argent est formidable.
  • 18:29 - 18:32
    (Alors, est-ce que j'ai bien marqué mon machin
    pour pouvoir...
  • 18:32 - 18:35
    Parce que je me propose de vous la lire, c'est
    très court ça fait un paragraphe...)
  • 18:37 - 18:40
    Il nous prévient que...
  • 18:40 - 18:44
    Alors il y a un truc qui est quand même très
    marrant, la plupart...
  • 18:46 - 19:00
    il explique que, EN FAIT, LES GENS COMPLIQUENT LA
    MONNAIE POUR NOUS PERDRE, POUR RESTER LES MAÎTRES
    DU SUJET, comme les médecins le faisaient, comme
    les avocats le font, comme toutes les
    corporations,
  • 19:00 - 19:05
    cultivent un jargon de façon à ce que... pour
    tenir à l'écart la piétaille.
  • 19:05 - 19:14
    Mais, en gros : "le lecteur devrait s'attaquer aux
    pages qui vont suivre en sachant bien que l'argent
    n'est rien de plus ou de moins que ce qu'il a
    toujours cru :
  • 19:14 - 19:19
    CE QU'ON OFFRE OU REÇOIT POUR L'ACHAT ET LA VENTE
    de biens, de services, et autres",
  • 19:19 - 19:23
    ce qu'on accepte, ce qu'on donne et ce qu'on
    reçoit pour l'achat et la vente.
  • 19:23 - 19:27
    Le reste, c'est des complications pour pas grand
    chose.
  • 19:27 - 19:38
    Et effectivement, quand on va voir l'histoire, les
    phases essentielles de la création de la monnaie,
    les moments où on se l'est fait voler, vous allez
    voir, ce n'est pas compliqué.
  • 19:42 - 19:53
    Il y a une deuxième référence que j'aime
    beaucoup, qui est un vrai plaisir à lire, qui
    s'appelle "La pensée monétaire de l'âge
    classique à nos jours" d'un gars qui s'appelle
    [Christian] Tutin,
  • 19:53 - 19:55
    "Tutin", T.U.T.I.N,
  • 19:55 - 20:21
    qui, en fait, retrace... et ça va très vite en
    fait parce que c'est vraiment des courts extraits
    très biens choisis qui vont de Locke à Hayek,
    donc qui est vraiment un très récent, en passant
    par Law, Cantillon, Hume, Thornton, Ricardo, Marx,
    Fisher... (ce sont des grands noms qui ont
    réfléchi sur la monnaie) et évidement Keynes et
    Friedman.
  • 20:21 - 20:28
    Mais ce n'est pas fastidieux parce que ce sont des
    petits passages, c'est le meilleur de ce qu'ils
    ont écrit, le meilleur de ce que les meilleurs
    ont écrit sur la monnaie.
  • 20:28 - 20:35
    Donc, c'est une façon, là aussi... et une façon
    polémique parce que ce sont des gens qui
    n'étaient pas d'accord entre eux, et qui
    s'empaillaient pour savoir ce que c'était que la
    monnaie.
  • 20:35 - 20:40
    Donc, ça, c'est, je crois, aussi un bon livre
    pour comprendre les enjeux.
  • 20:45 - 20:46
    Alors...
  • 20:46 - 20:50
    Je ne vais pas reprendre toute l'histoire de la
    monnaie, je vais dire où on en est aujourd'hui :
  • 20:50 - 20:54
    Aujourd'hui, on a DEUX MONNAIES.
  • 20:54 - 21:03
    On a deux monnaies : il y a celle que nous
    utilisons, nous, qui est, on va dire, la monnaie
    (en gros pour l'essentiel) qui est créée par les
    banques privées.
  • 21:03 - 21:11
    Et puis, il y a la monnaie qui est créée par
    l'État, qui est la monnaie centrale dont on voit,
    nous, une petite partie : c'est la monnaie
    fiduciaire : les billets, les pièces,
  • 21:11 - 21:13
    et puis dont l'autre partie s'échange entre les
    banques [et n'apparaît jamais dans nos poches].
  • 21:13 - 21:16
    Donc en fait, il y a deux créateurs, il y a deux
    monnaies différentes.
  • 21:16 - 21:24
    la monnaie qu'utilisent les banques entre elles,
    ne nous concerne pas, vous ne la verrez jamais, ce
    n'est pas la même, [elle ne sert qu']entre les
    banques.
  • 21:24 - 21:34
    ET PUIS, IL Y A LA MONNAIE QU'ON ÉCHANGE NOUS, ET
    CELLE LÀ, ELLE N'EST PAS CRÉÉE PAR L'ÉTAT (OU
    TRÈS PEU CRÉÉE PAR L'ÉTAT) : ELLE EST, EN
    GROS, CRÉÉE PAR LES BANQUES PRIVÉES !
  • 21:34 - 21:43
    À l'occasion de quelle opération ? Comment ça
    se passe ? Le mieux, c'est de prendre un exemple
    pour voir l'apparition de la monnaie, puis ensuite
    sa disparition.
  • 21:43 - 21:55
    Quand vous allez voir un banquier, vous avez
    besoin de 100 000 euros pour votre maison, par
    exemple. Vous allez voir un banquier et vous lui
    dites : "je voudrais 100 000 euros".
  • 21:55 - 22:03
    LE BANQUIER NE LES A PAS.
    IL VOUS DIT POURTANT : "IL N'Y A PAS DE PROBLÈME
    ; il n'y a pas de problème, vous voulez 100 000
    euros"... Il vérifie que vous êtes fiable —
    parce qu'il a besoin que vous soyez fiable :
  • 22:03 - 22:18
    si vous n'êtes pas fiable, et si vous lui claquez
    dans les mains, [le prêt] va devenir pour lui une
    CHARGE [(ce qu'il n'est pas, normalement, pour la
    banque)] et c'est (alors) lui qui va devoir
    assumer la responsabilité de cette création
    monétaire à votre place... Donc, il va faire
    attention à ce que vous soyez fiable,
  • 22:18 - 22:26
    mais si vous êtes fiable, (je vais me lever pour
    que vous voyiez mes mains), si vous êtes fiable,
    il a un BILAN :
  • 22:26 - 22:30
    (j'avais fait un petit dessin, mais c'est
    peut-être plus visible [comme ça]... il a un
    bilan,
  • 22:30 - 22:33
    avec un actif est un passif :
  • 22:33 - 22:40
    À L'ACTIF [à gauche], C'EST CE QU'ON ME DOIT.
    LE PASSIF [à droite], C'EST CE QUE JE DOIS
    [moi-même].
    (Je suis, moi, une banque et j'ai [donc] un
    bilan.)
  • 22:40 - 22:48
    Le passif, c'est ce que je dois ; pour l'instant,
    il n'y a rien.
    Vous voulez 100 000 euros ? Il n'y a pas de
    problème : je vous les donne, les 100 000 euros,
    les voilà.
  • 22:48 - 22:52
    [Désormais,] JE VOUS DOIS (moi, banquier, c'est
    dans MES comptes), je vous dois 100 000 euros.
    [on voit qu'un chiffre est apparu du côté du
    passif, à droite du bilan de la banque.)]
  • 22:52 - 22:56
    Alors là, pour l'instant, il y a quelque chose
    qui va pas en comptabilité, parce que la
    comptabilité, ça doit être équilibré.
  • 22:56 - 23:02
    C'est-à-dire que, à chaque fois que j'écris
    quelque chose, je dois écrire quelque chose à
    droite d'un compte et la même somme à gauche
    d'un autre compte. [(Ça s'appelle la
    comptabilité "en partie double")]
  • 23:02 - 23:10
    Et pour l'instant, ce n'est pas équilibré. Mais
    ce que j'ai créé là [ce CHIFFRE que je viens
    d'ajouter à droite de mon bilan,] c'est de la
    monnaie !
    C'est-à-dire que ce qu'il y a à mon passif, moi
    banque, MA DETTE DE BANQUE, C'EST DE LA MONNAIE.
  • 23:10 - 23:12
    Je vais vous expliquer ensuite comment ça
    circule, vous allez voir.
  • 23:12 - 23:22
    Mais l'opération de prêt, l'opération de
    crédit [la création de monnaie] n'est pas
    terminée : en même temps que le banquier dit "je
    te dois 100 000 euros", en même temps qu'il fait
    ça, il dit : "et toi, TU ME DOIS 100 000 euros".
  • 23:22 - 23:30
    Il dit de l'autre côté "et toi, toi à qui je
    prête 100 000 euros, eh bien tu me les dois " :
    "ça [ce chiffre, à droite du bilan,] c'est moi
    qui te les dois ; et ça [le même chiffre, à
    gauche du bilan] c'est toi qui me les dois".
  • 23:30 - 23:37
    En fait, quand vous faites un crédit, vous créez
    DEUX DETTES, ou [plutôt] la banque crée deux
    [dettes]... (de toute façon, vous le faites à
    tous les deux [il faut une demande et une offre
    pour que le crédit ait lieu]) :
  • 23:37 - 23:41
    la banque et son emprunteur, à eux deux, créent
    deux dettes :
  • 23:41 - 23:47
    1) la dette de LA BANQUE, TOUT DE SUITE, elle le
    doit tout de suite ; et 2) la dette de CELUI QUI
    EMPRUNTE, PLUS TARD.
  • 23:47 - 23:51
    La différence c'est juste LE TERME.
  • 23:51 - 23:52
    (salle: Il crée trois dettes !)
  • 23:52 - 23:53
    Et la troisième, c'est quoi?
  • 23:53 - 23:54
    (salle: Les intérêts.)
  • 23:54 - 24:03
    Les intérêts, alors... effectivement... on verra
    après, parce que les intérêts seront pris sur
    une monnaie préexistante :
  • 24:03 - 24:13
    pour la création monétaire, pour l'instant, il
    ne crée que ça. [le banquier] crée la monnaie
    que vous lui demandez, en contrepartie de la
    dette, de la somme que l'autre [lui] doit.
  • 24:13 - 24:18
    C'est vrai que, quand il faudra rembourser, il
    faudra rembourser EN PLUS les intérêts. Je les
    laisse tomber pour l'instant.
  • 24:20 - 24:22
    [Donc, moi banque,] je crée 100 000 des deux
    côtés de mon bilan.
  • 24:22 - 24:29
    Ensuite, à chaque fois que la personne va me
    rembourser, quand il me rembourse 10 000...
    rembourse 10 000... rembourse 10 000... rembourse
    10 000, je détruit des deux côtés [(à chaque
    remboursement, on voit que les chiffres diminuent
    des deux côtés du bilan de la banque, jusqu'à
    revenir à zéro tous les deux)]...
  • 24:29 - 24:33
    et À LA FIN DU REMBOURSEMENT, LA MONNAIE A
    DISPARU.
  • 24:37 - 24:43
    La monnaie a disparu : SI TOUT LE MONDE
    REMBOURSAIT SES DETTES AUJOURD'HUI, IL N'Y AURAIT
    PRESQUE PLUS DE MONNAIE.
  • 24:43 - 24:47
    Presque plus : il n'y aurait plus que les billets
    et les pièces, qui sont un autre type de monnaie.
  • 24:47 - 24:48
    (salle: C'est l'argent-dette.)
  • 24:48 - 24:52
    C'est l'argent-dette. C'est-à-dire que...
  • 24:52 - 25:04
    tout ce qui passe par les comptes des banques, qui
    s'appelle la monnaie SCRIPTURALE (parce que ce ne
    sont que des écritures), toute cette monnaie
    apparaît à l'occasion de cette manip que je
    viens de décrire :
  • 25:04 - 25:10
    QUAND LES GENS EMPRUNTENT, ON LEUR CRÉE DE LA
    MONNAIE ET ILS S'ENDETTENT EN MÊME TEMPS,
  • 25:10 - 25:16
    ET QUAND ILS REMBOURSENT, ON DÉTRUIT LA MONNAIE
    ET ILS SONT DE MOINS EN MOINS ENDETTÉS EN MÊME
    TEMPS.
  • 25:16 - 25:21
    La monnaie aujourd'hui, pour l'essentiel, pour
    plus de 90 %, c'est ça.
  • 25:26 - 25:26
    Mais...
  • 25:26 - 25:29
    Alors qu'est-ce qui fait qu'il y en a... [peu ou
    beaucoup] ?...
  • 25:29 - 25:33
    Alors, il faudrait que je vous montre aussi
    comment ça CIRCULE après, c'est-à-dire que,
    quand la personne...
  • 25:33 - 25:38
    donc ça, [à droite du bilan de la banque qui
    vient de prêter,] c'est son compte en banque,
    c'est l'argent que, moi banque, je lui ai mis sur
    son compte en banque.
  • 25:38 - 25:52
    Donc, quand lui, il paie ses fournisseurs (il paie
    ses maçons, il paie ses peintres...), et bien il
    y a une partie de cet argent qui va partir... qui
    va partir et qui va aller sur le compte d'une
    autre banque, donc la banque B.
  • 25:52 - 26:02
    Mais ça fonctionne de la même manière, avec
    l'actif et le passif, et vous allez vous retrouver
    ici, avec peut-être 90 000 (s'il y a 10 000 qui
    sont partis), et puis vous allez avoir 10 000 qui
    vont se retrouver ici [toujours à droite du
    bilan, mais d'une AUTRE banque].
  • 26:02 - 26:05
    Et... parce que hop vous avez de l'argent qui
    part...
  • 26:05 - 26:22
    Et ce sont juste des écritures, qui passent du
    passif à passif. C'est-à-dire que, quand vous
    créez de l'argent, c'est sur le passif d'une
    banque, et puis ensuite, par le biais des
    chèques, des cartes bleues, des virements et
    toutes sortes d'instruments de paiement, vous avez
    ce CHIFFRE QUI CIRCULE D'UN PASSIF À L'AUTRE
    [ENTRE BANQUES].
  • 26:22 - 26:34
    Donc, en fait, après ça, pour comprendre comment
    ça marche, il faut prendre du recul par rapport
    à l'ensemble des banques, et vous apercevez qu'en
    fait, et bien, [LA MONNAIE,] C'EST UN PASSIF DE
    BANQUES -- DE "BANQUES" AU PLURIEL -- C'EST UN
    PASSIF QUI CIRCULE, GRÂCE AUX CHÈQUES, AUX
    CARTES BLEUES, etc.
  • 26:35 - 26:35
    Oui
  • 26:35 - 26:36
    (salle: C'est comme si c'était une seule banque.)
  • 26:36 - 26:49
    Voila, c'est parce qu'elles créent toutes [la
    monnaie de la même façon] : chacune prête à
    différents acteurs, et quand je suis BNP, j'ai...
    si je représente 10 % du marché,
  • 26:49 - 26:55
    ([ce qui] veut dire qu'il y a 10 % des gens qui me
    font plutôt confiance pour mettre leurs dépôts
    chez moi),
  • 26:55 - 27:02
    quand [moi BNP], je prête 100, il y en a 90 qui
    vont partir, puisque je n'ai que 10 % de parts de
    marché, il y en a 90 qui vont partir sur les
    autres banques.
  • 27:02 - 27:12
    Mais en même temps, les 90 autres banques... les
    banques qui représentent les 90 autres % du
    marché, elles aussi, elles font des prêts, et
    elles aussi il y en a 10 % de ce qu'elles prêtent
    qui vont venir dans mes comptes.
  • 27:12 - 27:23
    Donc en gros, si nous, toutes les banques, on a
    créé 1 000 dans la journée, il y en a 100 [10%
    de 1 000] qui vont [toujours] revenir sur mes
    comptes, [100] qui sont pas forcément de l'argent
    que j'ai prêté [moi-même] mais je vais avoir
    [dans mon bilan BNP]...
  • 27:23 - 27:30
    IL FAUT, en fait, QUE CHAQUE BANQUE PRÊTE À PEU
    PRÈS EN PROPORTION DE SA PART DE MARCHÉ DES
    DÉPÔTS.
  • 27:30 - 27:44
    Si elle prête plus, si elle se met à prêter,
    prêter... plus que les autres, il y a de l'argent
    qui va partir vers les autres banques (parce
    qu'elle n'a pas les parts de marché qui
    correspondent à ce qu'elle a prêté), et
    l'argent qui va partir [sans revenir] vers les
    autres banques, et... il va falloir qu'elle se
    REFINANCE [en monnaie banque centrale, monnaie
    qu'elle ne peut pas créer, celle-là].
  • 27:44 - 27:46
    C'est-à-dire qu'il va falloir qu'elle paye... [un
    intérêt, ce qui rend l'opération coûteuse]...
  • 27:46 - 27:49
    Ce n'est pas la peine d'entrer trop dans le
    détail là dedans, enfin un petit peu peut-être
    quand même pour...
  • 27:49 - 27:50
    (salle: Si, un peu c'est important)
  • 27:50 - 27:56
    On verra un petit peu quand on [examinera] les
    réfutations aux objections parce que, à mon
    avis,
  • 27:56 - 28:03
    les banquiers prétendent que c'est une forte
    limitation à la création monétaire, que les
    banques soient, comme ça, en concurrence...
  • 28:03 - 28:14
    A mon avis, il y a une telle PRESSION ENTRE ELLES
    POUR QU'ELLES PROGRESSENT AU MÊME PAS... Si elles
    prêtent au même pas, [alors,] à la
    compensation, il n'y a presque plus rien à
    compenser [et il n'y a alors plus de limite
    réelle à la création monétaire du fait de la
    concurrence].
  • 28:14 - 28:24
    [Résumé : ] La masse monétaire finalement c'est
    l'ensemble des sommes qui ont été ainsi créées
    à l'occasion des crédits, et qui n'ont pas
    encore été remboursées.
  • 28:24 - 28:31
    Un petit peu COMME UNE BAIGNOIRE, qui serait
    remplie tous les jours avec un robinet qui est
    constitué des nouveaux prêts :
  • 28:31 - 28:37
    Donc, tous les nouveaux prêts qui sont signés
    consistent à remplir la baignoire de la masse
    monétaire.
  • 28:37 - 28:47
    Et tous les remboursements sont un peu comme la
    bonde au fond de la baignoire par laquelle l'eau
    s'en va régulièrement, à [la] vitesse
    régulière programmée suivant le planning des
    échéanciers de remboursement des crédits.
  • 28:47 - 28:53
    Donc, vous avez la masse monétaire qui est cette
    grande baignoire qui se remplit et se vide [en
    même temps, mais pas toujours également]...
  • 28:55 - 29:03
    SE VIDE SELON UN CRITÈRE QUI N'A PAS GRAND CHOSE
    À VOIR AVEC NOTRE BESOIN EN MONNAIE. En fait...
  • 29:03 - 29:06
    on a besoin de monnaie pour pratiquer nos
    échanges.
  • 29:08 - 29:17
    C'est un petit peu... (alors l'image est ancienne,
    elle a souvent été utilisée, mais elle n'est
    pas mal) [la masse monétaire est] un peu comme LE
    SANG dans un organisme QUI PERMET D'ÉCHANGER
    [entre les organes].
  • 29:17 - 29:27
    Le sang, en circulant dans notre organisme, prend
    des particules, des éléments, dans un coin, il
    les amène à un autre : le sang nous sert, à
    nous aussi, à échanger.
  • 29:27 - 29:30
    Quand on en a trop, ça ne va pas ; quand on n'en
    a pas assez, ça ne va pas non plus.
  • 29:30 - 29:36
    C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE BONNE QUANTITÉ DE
    SANG.
    DE LA MÊME FAÇON, C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE
    BONNE QUANTITÉ DE MONNAIE.
  • 29:36 - 29:47
    Dans les PÉRIODES D'OPTIMISME, dans les périodes
    où tout va bien et où on a confiance dans
    l'avenir, nous avons, nous autres humains,
    tendance à emprunter beaucoup.
  • 29:47 - 29:56
    Et les banquiers, dans cette période d'optimisme,
    ont, eux aussi, tendance à nous prêter beaucoup,
    et ça a comme effet
  • 29:56 - 30:08
    de créer beaucoup de monnaie et d'avoir une
    augmentation de la masse monétaire, qui conduit
    en fait, la plupart du temps, les gens à prendre
    plus de risques, trop de risques, plus de risques
    que ce qu'ils devraient faire.
  • 30:08 - 30:26
    (Je simplifie.) Et, à l'inverse, ET C'EST
    L'INVERSE QUI ME PRÉOCCUPE, il y a des
    phénomènes de renversement de la psychologie des
    gens où, en fait, [pour mille raisons diverses]
    on bascule de l'optimisme au pessimisme (alors,
    ça peut être une crise immobilière, par exemple
    [mais peu importe]),
  • 30:26 - 30:33
    et alors, vous avez un effet d'AGENTS qui sont
    TOUS PROCYCLIQUES sur un marché, qui sont tous
    PROCYCLIQUES : QUI VONT TOUS DANS LA MÊME
    DIRECTION.
  • 30:33 - 30:48
    Autant les marchés allaient tous dans la
    direction de l'optimisme quand [l'ambiance
    générale] était optimiste, et puis quand ça
    commence à basculer, là aussi les acteurs sont
    toujours procycliques, ils vont tous dans le même
    sens, et ils se mettent à tous déprimer, donc
    ils se mettent tous à arrêter d'emprunter et les
    banques à arrêter de prêter...
  • 30:48 - 30:58
    ALORS QU'ON CONTINUE À REMBOURSER
    [RÉGULIÈREMENT] ! Donc, la baignoire, elle
    continue à se vider [au même rythme important,
    en respectant] des échéanciers qui sont à dates
    fixes, [alors que,] par contre, la baignoire
    arrête de se remplir, et vous vous retrouvez avec
    DE MOINS EN MOINS DE MONNAIE !
  • 30:58 - 31:00
    et comme par hasard...
  • 31:00 - 31:01
    DU CHÔMAGE !
  • 31:01 - 31:15
    Alors le lien entre le chômage et la monnaie, il
    est difficile à établir de façon mécanique et
    rigoureuse, mais il est défendu par des tas de
    théoriciens depuis longtemps.
  • 31:18 - 31:21
    Le plus récent, le plus connu, étant Keynes.
  • 31:23 - 31:30
    Ce n'est pas idiot du tout, je trouve, que de
    CORRÉLER LA QUANTITÉ DE MONNAIE [EFFECTIVEMENT
    DISPONIBLE POUR TOUS, attention] AVEC LE CHÔMAGE.
  • 31:30 - 31:42
    Ce qui me permet... ce qui me conduit à corréler
    ces deux phénomènes, [EN PLUS de la simple
    LOGIQUE THÉORIQUE,] ce sont les EXPÉRIENCES de
    monnaies parallèles, de monnaies alternatives :
  • 31:43 - 31:50
    Dans de très nombreux cas d'histoire de monnaie
    alternative, J'OBSERVE QUE...
  • 31:50 - 32:03
    1) d'abord, pour créer une monnaie il faut
    arriver à être souvent en SITUATION DE CRISE
    PROFONDE, avec un chômage considérable, des gens
    qui n'arrivent plus à travailler, des gens qui
    n'arrivent plus à [vivre]... les commerçants ne
    travaillent plus...
  • 32:03 - 32:14
    2) Et puis ce sont DES COMMUNES (c'est [donc]
    souvent à l'échelon local) qui reprennent le
    contrôle de la monnaie, qui se mettent à payer
    leurs fonctionnaires municipaux avec une monnaie
    qu'ils inventent,
  • 32:14 - 32:21
    parce que, en fait, ÇA S'INVENTE, UNE MONNAIE ;
    c'est très conventionnel, une monnaie : IL SUFFIT
    D'AVOIR CONFIANCE POUR QUE ÇA MARCHE,
  • 32:21 - 32:28
    et, DANS TOUTES LES EXPÉRIENCE QUE JE LIS, À
    CHAQUE FOIS, CE N'EST PAS DES MOIS QU'IL FAUT,
    C'EST [SEULEMENT] QUELQUES SEMAINES, POUR QUE LE
    CHÔMAGE DISPARAISSE ! [À CHAQUE FOIS !]
    C'est-à-dire que...
  • 32:28 - 32:32
    tout le monde, toute l'activité reprend, quand on
    réinsuffle de la monnaie !
  • 32:33 - 32:43
    Je veux dire, [en étudiant] le lien entre le fait
    qu'il n'y ait PAS ASSEZ DE MONNAIE qui met tout le
    monde au CHÔMAGE, et [la disparition effective du
    chômage chaque fois qu'on REPREND LA LIBERTÉ de]
    recréer de la monnaie...
  • 32:43 - 32:54
    (EN FAISANT ATTENTION À NE PAS EN CRÉER TROP,
    [certes,] parce que tout le monde sait que si on
    en crée beaucoup trop, la valeur de la monnaie
    dégringole, et ça redevient une autre
    catastrophe, [OK,] mais si on fait attention), si
    on arrive à faire attention à ne pas en créer
    trop...
  • 32:54 - 32:58
    ON A UNE SOLUTION AU CHÔMAGE À CRÉER DAVANTAGE
    DE MONNAIE.
  • 32:58 - 33:13
    Mais attention ! Vous créez la monnaie, [OK]...
    [Mais] si la monnaie que vous créez (comme on
    fait en ce moment là), SI VOUS LA METTEZ, CETTE
    MONNAIE, DANS LA POCHE DES RICHES, [SI VOUS LA
    DONNEZ À] DES GENS QUI NE LA DÉPENSENT PAS, DES
    GENS QUI L'ACCUMULENT ET QUI FONT DES TAS, DE PLUS
    EN PLUS GROS, QUASIMENT COMME UNE MALADIE, ÇA NE
    RÈGLE PAS DU TOUT NOTRE PROBLÈME DE CHÔMAGE !
  • 33:13 - 33:17
    IL FAUT METTRE L'ARGENT DANS LA POCHE DE CEUX QUI
    LE DÉPENSENT !
    [ceci est absolument essentiel.]
  • 33:17 - 33:36
    [C'est] ce que propose Jean-Marcel Jeanneney, qui
    était un ministre de [Charles] de Gaulle, dans un
    livre qui s'appelle "Écoute la France qui gronde"
    (que vous aurez du mal à trouver parce qu'il ne
    se trouve plus dans le commerce, il est épuisé,
    il faudra le trouver d'occasion, mais dont j'ai
    publié les meilleurs passages sur mon site :
    http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=5875#p5875
    ).
  • 33:36 - 33:46
    Ce gars-là [JM Jeanneney] commence par expliquer
    dans son bouquin qu'IL SAIT que, quand on crée
    trop de monnaie, ça crée une hyperinflation qui
    détruit la valeur de la monnaie et qui est une
    catastrophe pour tout le monde.
  • 33:46 - 33:59
    Il le sait, il rappelle l'épisode des assignats
    pendant la révolution, il rappelle le système de
    [John] Law, il rappelle l'hyperinflation allemande
    des années 20...
  • 33:59 - 34:13
    IL SAIT TOUT ÇA ET MALGRÉ TOUT, il suggère que
    l'État crée de la monnaie PERMANENTE, donc pas
    la monnaie-dette des banques privées ! de la
    monnaie permanente, de la monnaie qu'il n'y aura
    pas besoin de rembourser, des billets de banque,
    [il suggère que l'État crée] des billets de
    banque...
  • 34:13 - 34:32
    Et que, SANS MÊME PASSER PAR LES BANQUES, ON EN
    DONNE -- c'était avant l'euro, qu'il proposait
    ça -- on donne, proposait-il, 3 000 FRANCS PAR
    PERSONNE PHYSIQUE, enfants, vieillards, adultes,
    hommes, femmes, toutes personnes... qu'on
    distribue 3 000 Francs à chacun, et qu'on
    regarde... qu'ON OBSERVE CE QUE ÇA DONNE, DE
    FAÇON EMPIRIQUE.
  • 34:32 - 34:34
    Est-ce que ça fait de l'inflation, ou pas ?
  • 34:34 - 34:36
    SI ÇA NE FAIT PAS D'INFLATION, DANS SIX MOIS ON
    RECOMMENCE !
  • 34:36 - 34:38
    Et si ça fait de l'inflation, on arrête pendant
    un temps.
  • 34:38 - 34:50
    DONC, [JEANNENEY] PROPOSAIT QUE, DE FAÇON
    EMPIRIQUE, ON DISTRIBUE [DU VRAI ARGENT]... MAIS
    CE QUI EST TRÈS ORIGINAL DANS CETTE PROPOSITION,
    C'EST D'ALLER DISTRIBUER DE L'ARGENT [DIRECTEMENT]
    DANS LES POCHES DE GENS QUI VONT LE DÉPENSER !!!
    ET BIEN [à mon avis] ÇA CHANGE TOUT !
  • 34:50 - 35:01
    Là, pour l'instant, on crée des milliers et des
    milliers... des milliards, et on les donne à des
    gens qui ne dépensent pas, qui éventuellement
    nous le prêtent, mais moyennant intérêt, un
    intérêt ruineux...
  • 35:08 - 35:17
    Alors, sur la création monétaire il faut quand
    même... j'ai passé sur un point qui est
    important et dont il faut parler.
  • 35:20 - 35:25
    JUSQU'À UNE PÉRIODE RÉCENTE, JUSQU'À 1973 EN
    FRANCE, JUSQU'À 1913 AUX ÉTATS-UNIS,
  • 35:27 - 35:30
    l'État avait encore le droit de créer la
    monnaie, en concurrence avec les banques privées.
  • 35:30 - 35:39
    Donc, les banques privées pouvaient créer
    l'argent (comme je vous l'ai dit), mais l'État
    pouvait [aussi], pour ses besoins [propres],
    financer ses investissements en créant lui même
    la monnaie dont il avait besoin.
  • 35:39 - 35:45
    Pour ce faire, [POUR CRÉER LA MONNAIE DONT IL
    AVAIT BESOIN,] L'ÉTAT EMPRUNTAIT, COMME VOUS
    EMPRUNTEZ AUPRÈS DE VOTRE BANQUE : [MAIS] LUI, IL
    EMPRUNTAIT AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE.
  • 35:45 - 35:54
    Et quand il empruntait auprès de sa banque
    centrale, comme la banque centrale c'était
    lui-même (et il faut comprendre que l'État,
    c'est nous), quand il empruntait auprès de sa
    banque centrale, IL REMBOURSAIT SANS INTÉRÊTS !
  • 35:55 - 36:01
    Il remboursait ou il ne remboursait pas, mais
    quand il remboursait, en tout cas, il remboursait
    sans intérêts.
  • 36:04 - 36:12
    Or, il s'est passé en France et aux Etats-Unis,
    en Europe aussi, un coup d'État, UN COUP D'ÉTAT
    MONÉTAIRE,
  • 36:12 - 36:23
    QUI A CONSISTÉ À VERROUILLER LE SYSTÈME ET À
    GÉNÉRALISER LA CRÉATION MONÉTAIRE PAR LES
    BANQUES PRIVÉES POUR QUE L'ÉTAT NE PUISSE PLUS
    EMPRUNTER AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE,
  • 36:23 - 36:30
    POUR QU'IL SOIT OBLIGÉ D'EMPRUNTER AUPRÈS DES
    BANQUES PRIVÉES, AUPRÈS DE CEUX QUI ONT DE
    L'ARGENT, [LES "MARCHÉS FINANCIERS",] EN GROS LES
    BANQUES PRIVÉES,
  • 36:30 - 36:34
    QUAND IL A BESOIN DE FINANCER SES INVESTISSEMENTS,
    CE QUI L'OBLIGE [ET NOUS AVEC,] À PAYER DES
    INTÉRÊTS !
  • 36:34 - 36:41
    Or, dans tous les pays où l'État se fait ainsi
    flouer, LA DETTE PUBLIQUE APPARAÎT.
    [la dette qui est LA DEUXIÈME PINCE (associée à
    l'interdiction faite à l'État de créer la
    monnaie qui est la première pince) de la tenaille
    qui permet ensuite aux riches de voler les pavres
    par milliards.)]
  • 36:42 - 36:53
    Cette même dette publique [souvent appelée
    "dette odieuse"] qui est utilisée dans les pays
    du tiers monde pour les asservir, pour leur voler
    leurs matières premières, leurs ressources à
    bon compte,
  • 36:53 - 36:57
    et les pays développés sont en train de passer
    dans la même moulinette.
  • 36:57 - 37:02
    C'est-à-dire que, progressivement, en obligeant
    l'État...
  • 37:02 - 37:06
    1) en lui interdisant de créer sa propre monnaie
  • 37:06 - 37:08
    et en l'obligeant à emprunter...
  • 37:09 - 37:13
    donc, sur les marchés financiers, ça veut dire
    auprès de ceux qui ont de l'argent, donc auprès
    des plus riches,
  • 37:13 - 37:15
    [et 2) en laissant, en plus, enfler la dette
    publique,]
  • 37:15 - 37:23
    NOS ÉLUS, LES ÉLUS DE CES PAYS ONT, EN QUELQUE
    SORTE, ASSERVI LES ÉTATS EN QUESTION, LES ONT
    RENDUS DÉPENDANTS !
  • 37:23 - 37:31
    Et ce qui se passe aujourd'hui en Europe est
    criant, quoi : vous voyez bien que la Grèce, le
    Portugal, l'Irlande sont...
  • 37:31 - 37:38
    tenus à la gorge par le système de la dette et
    qu'il n'y a aucune raison pour que les autres pays
    n'y passent pas, exactement de la même manière.
  • 37:38 - 37:47
    (salle: C'est intéressant de dire aussi qu'en
    1973 c'était [Georges] Pompidou et notre ami
    Valéry Giscard d'Estaing qui étaient... donc peu
    avant... qui était Pompidou ?)
  • 37:47 - 37:52
    Et Pompidou était le président de [la banque
    transnationale] Rothschild... le directeur,
    directeur de [la banque] Rothschild.
  • 37:52 - 38:05
    (salle: Pour donner un exemple un petit peu de ce
    que c'est que la politique au niveau mondial,
    aujourd'hui, Kadhafi, quand il venait à Paris, il
    montait sa tente dans le jardin de la famille
    Rothschild... C'est juste pour vous donner un
    lien. Voilà, c'est intéressant.)
  • 38:05 - 38:07
    Je ne savais pas ça, je ne savais pas que
    c'était dans le jardin de Rothschild.
  • 38:07 - 38:18
    En tout cas, c'est vrai que, souvent, on appelle
    cette loi de 1973 "la loi Rothschild" parce
    qu'elle a incroyablement servi les intérêts des
    banques [privées] puisque elle a fait des
    États...
  • 38:19 - 38:25
    Il faut comprendre que les États, leurs
    ressources, c'est nous, c'est le travail de
    millions de personnes...
  • 38:25 - 38:31
    [travail] qui va être mobilisé pour une part,
    pour une grande part, qui va être mobilisé pour
    le service
  • 38:31 - 38:42
    des créanciers, des nouveaux créanciers de
    l'État que sont les banques, à l'occasion des
    dépenses publiques : puisque l'État ne peut plus
    emprunter auprès de sa banque centrale, il faut
    qu'il emprunte auprès de ceux qui ont de l'argent
    et principalement, ceux qui ont de l'argent, ce
    sont les banques.
  • 38:42 - 38:50
    DONC, C'EST PROFONDÉMENT, C'EST RADICALEMENT
    CONTRE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL.
    CE QUI S'EST PASSÉ EN 1973, C'EST... ENCORE UNE
    FOIS : UN COUP D'ÉTAT.
  • 38:50 - 38:52
    Et...
  • 38:52 - 38:58
    Et c'est ce qui s'est passé en 1913 aux
    États-Unis, avec le même mode opératoire ET LES
    MÊMES BANQUES, d'ailleurs !!!
  • 38:58 - 39:01
    C'était... [la plupart ds banques en question
    semblent être, depuis longtemps, sous le
    contrôle de Rothschild :]
  • 39:05 - 39:11
    je pense que le livre le plus important de la
    période, c'est ce livre-là : "LES SECRETS DE LA
    RÉSERVE FÉDÉRALE" [PAR EUSTACE MULLINS].
  • 39:11 - 39:16
    Je pense que, s'il y a un livre à lire pour
    comprendre l'escroquerie monétaire du moment,
  • 39:17 - 39:25
    c'est ce livre-là. Il existe depuis longtemps,
    mais il n'a été traduit en France que depuis peu
    de temps : depuis septembre dernier [2010].
  • 39:27 - 39:39
    C'est une bombe, voilà, c'est juste une bombe.
    C'est-à-dire que, quand vous lisez ça, vous
    êtes révoltés. Ça se lit comme un roman
    policier, je trouve que c'est très facile à
    lire. Et ça explique comment...
  • 39:39 - 39:40
    (salle: Eustace Mullins.)
  • 39:40 - 39:44
    Eustace Mullins: M.U.L.L.I.N.S. Ça explique
    comment
  • 39:47 - 39:49
    une poignée de banquiers,
  • 39:49 - 39:53
    détestés de la population américaine...
  • 39:53 - 40:02
    (les américains sortaient d'une crise
    épouvantable où ils s'étaient fait ruiner, ils
    avaient perdu toutes leurs économies... toutes
    leurs économies, les économies d'une vie, des
    gens ruinés qui détestaient la banque et Wall
    Street...)
  • 40:02 - 40:05
    (salle: Qui avait été initiée par J.P. Morgan.)
  • 40:05 - 40:08
    Oui mais je ne peux pas... on ne peut pas tout
    dire, sinon c'est trop compliqué.
  • 40:10 - 40:25
    ... comment une poignée de banquiers ont
    comploté, au sens strict du terme, se sont
    cachés dans une île qui leur appartenait, se
    sont cachés avec un ami à eux, parlementaire,
    pour mettre au point un projet de banque centrale,
  • 40:25 - 40:40
    mais de banque centrale privée qui ressemble à
    une banque publique, qui RESSEMBLE mais SANS ÊTRE
    une banque publique, qui s'appelle "Réserve
    Fédérale" mais qui est ni réserve ni fédérale
    précisément, QUI S'APPELLE "RÉSERVE FÉDÉRALE
    AMÉRICAINE" ET QUI N'EST NI RÉSERVE NI
    FÉDÉRALE NI AMÉRICAINE...
  • 40:43 - 40:45
    Et pour ensuite le proposer au Congrès.
  • 40:45 - 40:55
    Alors, ils l'ont proposé au Congrès, ça n'a pas
    marché la première fois, puis ils sont revenus
    à la charge et, lors des élections de 1913...
    Donc, ça, c'était en 1910, le complot de l'île
    Jekyll...
  • 40:55 - 40:56
    cette espèce d['aventure]...
  • 40:56 - 41:01
    c'est comme un roman policier, le fait de se
    cacher, ils ont...
  • 41:01 - 41:15
    Pour que les domestiques ne les reconnaissent pas,
    ils ont mis leurs domestiques en vacances et ils
    ont engagé des domestiques étrangers pour
    l'occasion, pour les quelque semaines qu'ils ont
    passées ensemble...
  • 41:17 - 41:28
    C'est marrant comme tout, le travail de Mullins
    pour reconstituer ce puzzle à travers des
    milliers d'articles du Times, des journaux
    d'époque, des articles... des bouquins qu'ont
    écrits les comploteurs :
  • 41:28 - 41:32
    en vieillissant, ils se sont lâchés, le système
    était complètement installé, ils ont commencé
    à raconter...
  • 41:32 - 41:39
    Alors, c'est tout un travail de reconstitution
    d'un puzzle... c'est compliqué, c'est vraiment un
    gros travail de recherche et c'est absolument
    passionnant.
  • 41:39 - 41:51
    ET ON RETROUVE LE MODE OPÉRATOIRE, ON RETROUVE
    LES MÊMES RÈGLES, LES MÊMES DROITS EXORBITANTS
    QUI SONT DONNÉS À LA BANQUE CENTRALE PAR RAPPORT
    AUX ÉTATS, ON RETROUVE ÇA DANS NOTRE SYSTÈME
    ACTUEL DANS L'UNION EUROPÉENNE !
  • 41:56 - 42:02
    Dans ce livre-là, il n'y a pas que le complot [de
    l'île Jekyll], donc, il y a ensuite la façon
    dont s'est passé, la façon dont les banquiers
    ont...
  • 42:02 - 42:17
    les banquiers en question ont financé les trois
    candidats aux élections présidentielles [de
    1913] de façon à... avec les deux principaux,
    les deux qui étaient capables de gagner les
    élections, qui avaient tous les deux un projet de
    banque fédérale, [projets] qui paraissaient...
  • 42:17 - 42:25
    qui étaient présentés comme antagoniques,
    présenté comme contradictoires alors que les
    deux étaient les mêmes, ils aboutissaient au
    même résultat.
  • 42:25 - 42:39
    Et finalement, quand Woodrow Wilson a été élu
    en 1913, la première chose qu'il a faite, c'est
    de mettre en place et de FAIRE VOTER EN DÉCEMBRE,
    DANS DES CONDITIONS ROCAMBOLESQUES, VRAIMENT À
    L'ARRACHE QUOI, À FAIRE VOTER LA LOI DE RÉSERVE
    FÉDÉRALE,
  • 42:42 - 42:47
    VRAIMENT CONTRE L'OPINION PUBLIQUE ET CONTRE
    L'INTÉRÊT GÉNÉRAL. Contre l'intérêt
    général.
    Et depuis...
  • 42:48 - 42:54
    il n'est pas exagéré, je trouve, de parler DES
    AMÉRICAINS COMME D'UNE COLONIE, COMME D'UN
    TERRITOIRE OCCUPÉ.
  • 42:54 - 43:03
    Ces gens là ont été [floués, trahis] :
    s'étant fait voler leur monnaie, [ils] se sont
    fait asservir par une bande de privilégiés qui
    ont [depuis] un pouvoir au-delà de ce qu'on peut
    imaginer.
  • 43:03 - 43:08
    Il faut se rendre compte qu'en prenant le
    contrôle du dollar, ils ont pris le contrôle du
    monde.
  • 43:08 - 43:18
    Et ce que fait Eustace Mullins, c'est qu'il fait
    aussi UN GROS TRAVAIL DE RECONSTITUTION DES PARTS
    DE PROPRIÉTAIRES [DES BANQUES], parce qu'en fait,
    les banques... il y a des actions, mais il y a des
    actions plus importantes [que les autres] qui sont
    LES ACTIONS DE CONTRÔLE et qui sont...
  • 43:20 - 43:41
    dont le secret, aujourd'hui, est aussi important,
    on pourrait dire, que le code de la bombe
    atomique. C'est très très dur, aujourd'hui, de
    savoir qui contrôle les banques et, à l'époque
    où il l'a fait, c'était encore accessible : on
    remontait POUR LA PROPRIÉTÉ DE LA RÉSERVE
    FÉDÉRALE AMÉRICAINE, ON REMONTAIT À LA CITY DE
    LONDRES !
  • 43:41 - 43:49
    Ce qui est quand même, ce qui est quand même un
    peu fort de café, si on se met à la place des
    Américains, on se dit quand même... c'est quand
    même un peu dur. (Et Rothschild, principalement.)
  • 43:53 - 44:02
    TOUT ÇA MÉRITERAIT DE FAIRE L'OBJET DE DÉBATS,
    DE DÉBATS PUBLICS. PEUT-ÊTRE QUE MULLINS S'EST
    TROMPÉ SUR TEL ET TEL POINTS, POURQUOI PAS ? IL
    FAUT RECOUPER.
  • 44:02 - 44:08
    LE PROBLÈME, C'EST QU'ON N'ARRIVE PAS À EN
    PARLER SANS ÊTRE TRAITÉ DE FASCISTE,
    D'ANTISÉMITE ET JE NE SAIS QUELLE AUTRE SOTTISE.
  • 44:08 - 44:21
    On dirait que l'antisémitisme... L'EXISTENCE DE
    L'ANTISÉMITISME PROTÈGE ROTHSCHILD,
    c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à parler de
    Rothschild sans aussitôt être amalgamé à... à
    un antisémite, à un fasciste, à bientôt
    Hitler.
  • 44:21 - 44:27
    Alors que bon... je me sens quand même assez peu
    de points communs avec Hitler et les fascistes.
  • 44:27 - 44:31
    -------------
  • 44:31 - 44:38
    Alors, dans les SOLUTIONS...
    1) LES MONNAIES FONDANTES :
  • 44:38 - 44:51
    La monnaie fondante, c'est une suggestion de
    Silvio Gesell, qui était un économiste
    apprécié, reconnu, et c'est intéressant, ce
    qu'il propose.
  • 44:51 - 44:58
    Keynes en parlait avec respect et évaluait ce que
    proposait Gesell.
  • 44:58 - 45:05
    Gesell proposait, pour éviter que les gens
    n'accumulent la monnaie... (le problème, quand
    les gens accumulent la monnaie, [c'est que] CETTE
    MONNAIE QU'ILS ACCUMULENT MANQUE AUX AUTRES.
  • 45:05 - 45:23
    Et POUR DISSUADER LES GENS DE GARDER LA MONNAIE
    PAR DEVERS EUX, IL PROPOSAIT QUE LA MONNAIE PERDE
    DE SA VALEUR ["FONDE"] CHAQUE MOIS, et que, pour
    que les billets de banque continuent à valoir
    quelque chose, il faille mettre un timbre, qu'il
    faille acheter un timbre et mettre ce timbre sur
    le billet pour que le billet garde sa valeur
    [initiale].
  • 45:23 - 45:29
    Et ça, effectivement, ça pousse les gens à s'en
    débarrasser, à ne pas le garder puisqu'il perd
    sa valeur.
  • 45:29 - 45:37
    Mais si vous réfléchissez bien, la solution de
    Keynes qui consiste à laisser filer un peu
    L'INFLATION, ÇA REVIENT AU MÊME.
  • 45:37 - 45:42
    Avec l'inflation, vos billets de banque,
    progressivement, ils valent de moins en moins.
  • 45:42 - 45:47
    Bien, ça revient au même : la monnaie fondante
    et l'inflation, c'est très proche.
  • 45:47 - 45:48
    Ce n'est pas tout à fait pareil [les timbres à
    acheter réellement et à coller soi-même sur les
    billets tous les jours, c'est plus
    PÉDAGOGIQUE...], mais c'est la même idée.
  • 45:48 - 45:55
    En tout cas, C'EST CE QUE KEYNES RECOMMANDAIT POUR
    "EUTHANASIER LE RENTIER", comme il disait.
  • 45:55 - 45:56
    C'est-à-dire que le rentier...
  • 45:59 - 46:06
    face à l'inflation, voit son tas d'or diminuer,
    alors que les travailleurs...
  • 46:06 - 46:07
    Alors...
  • 46:09 - 46:15
    dans la protection des gens par rapport [à
    l'inflation]... (Alors bon, j'ai mis le désordre
    dans mes bouquins, donc je m'y perds un peu,
    mais... voilà...)
  • 46:15 - 46:21
    Dans les propositions qui vont avec... qui
    permettent de supporter de l'inflation...
  • 46:21 - 46:31
    Alors, Maurice Allais n'était pas un partisan du
    tout de l'inflation ; mais un tout petit peu
    d'inflation, selon lui, (2%) étaient
    [mécaniquement] nécessaires du fait de la
    propriété foncière, je ne vais pas développer
    là-dessus. [Maurice proposait d'ailleurs, comme
    Gesell, pour cette raison, la collectivisation des
    terres et leur location.]
  • 46:31 - 46:45
    Et donc, ces 2% d'inflation qu'Allais suggérait
    de devoir respecter, il les compensait dans un
    système d'INDEXATION GÉNÉRALE comme celui qu'on
    a connu pendant "les Trente glorieuses".
  • 46:45 - 47:01
    PENDANT 30 ANS, EN FRANCE, [DE 1945 À 1975,] LES
    SALAIRES ÉTAIENT INDEXÉS SUR L'INFLATION AVEC
    "L'ÉCHELLE MOBILE DES SALAIRES" : les salaires
    étaient indexés, les emprunts étaient indexés,
    les loyers étaient indexés ET FINALEMENT, POUR
    LES TRAVAILLEURS ET POUR LES PETITES GENS,
    L'INFLATION ÉTAIT IN-DO-LO-RE !
  • 47:01 - 47:05
    Il n'y a que ceux qui avaient un gros tas de
    billets qui voyaient leurs billets [perdre
    rapidement leur valeur]...
  • 47:07 - 47:15
    Encore que les spéculateurs, souvent, arrivaient
    à gagner plus que l'inflation et finalement, n'y
    perdaient pas [non plus]. Non, c'est surtout ceux
    qui avaient des tas de billets [ou des gros
    comptes de dépôt (DAV)] qui voyaient leurs
    billets [fondre]...
  • 47:15 - 47:18
    et il y a beaucoup de gens qui gardent [avec eux
    beaucoup de] billets, plus que ce qu'on croit.
  • 47:18 - 47:20
    Et ceux-là voyaient leur...
  • 47:22 - 47:25
    leur argent fondre.
  • 47:25 - 47:34
    Donc, la monnaie fondante, c'était une des
    solution... une des solutions imaginables pour
    éviter que des accapareurs, que des gens
    accumulent trop de monnaie [et diminuent ainsi la
    monnaie DISPONIBLE pour tout le monde].
  • 47:34 - 47:44
    Il me semble que, SUR LA MALFAISANCE DE CE QUI
    S'EST PASSÉ EN 1973, LA MALFAISANCE D'AVOIR
    ABANDONNÉ LA CRÉATION MONÉTAIRE, moi je vois...
  • 47:46 - 47:48
    je vois un État ruiné...
  • 47:50 - 48:00
    Ruiné... Donc, l'État, il faut comprendre que...
    les riches ont beaucoup à craindre d'un État,
    d'un État fort, qu'ils ne contrôleraient pas.
  • 48:00 - 48:10
    Et donc, dans leur stratégie, et on le voit
    partout dans le monde, ceux qui s'appellent
    "libéraux" s'attachent à détruire les États.
  • 48:10 - 48:15
    Et pour les détruire, une des bonnes façons,
    c'est de le ruiner.
  • 48:15 - 48:24
    Alors, LE RUINER 1) EN LE PRIVANT DE SES
    RESSOURCES, et Galbraith souligne très bien que
    toutes les grandes crises sont précédées de la
    diminution de l'impôt des plus riches.
  • 48:24 - 48:26
    Ça c'est un marqueur pour savoir quand ça va
    péter :
  • 48:26 - 48:34
    regardez : quand les riches commencent à voir
    leurs impôts qui descendent fortement, c'est
    qu'on est en train d'arriver au bout... au moment
    où il va y avoir une crise. Et effectivement...
  • 48:34 - 48:36
    il a raison, Galbraith, je trouve que ça colle.
  • 48:36 - 48:41
    Là, vous voyez qu'en ce moment, les riches ne...
    très souvent les riches ne payent pratiquement
    plus d'impôts du tout.
  • 48:41 - 48:48
    Et donc, quand les riches ne payent plus d'impôts
    du tout, il faut se rendre compte de ce que ça
    représente comme gouffre, comme ressources qui
    manquent à l'État.
  • 48:48 - 48:53
    Donc, sur le plan des ressources, on ruine l'État
    en le privant de ses ressources.
    Mais aussi...
  • 48:55 - 49:02
    2) EN L'ENDETTANT ET EN LUI FAISANT PAYER UN
    INTÉRÊT [non nécesssaire] SUR SA DETTE, ON LUI
    COLLE DES CHARGES SUPPLÉMENTAIRES.
  • 49:02 - 49:04
    On lui colle des dépenses supplémentaires.
  • 49:06 - 49:13
    Il faut se rendre compte aujourd'hui que
    l'intérêt de la dette, juste [l'intérêt]...
    pas le remboursement de la dette, JUSTE
    L'INTÉRÊT, NOUS COÛTE, À LA FRANCE, donc un...
  • 49:14 - 49:21
    un des pays parmi les autres, ÇA NOUS COÛTE 45,
    50 MILLIARDS PAR AN !
  • 49:21 - 49:32
    Mais oui, d'euros, c'est considérable ! 50
    milliards juste pour une dette, j'insiste, pour
    une dette (et c'est juste l'intérêt) NON
    NÉCESSAIRE !
  • 49:32 - 49:37
    Une dette qui n'est pas nécessaire : si l'État
    avait gardé la...
  • 49:37 - 49:39
    (salle: maîtrise de sa monnaie)
  • 49:39 - 49:44
    surtout le droit de créer la monnaie dont il a
    besoin,
  • 49:44 - 49:50
    le droit d'emprunter auprès de sa banque
    centrale, ce qui veut dire le droit de créer la
    monnaie dont il a besoin...
  • 49:50 - 49:52
    il n'aurait pas besoin de payer ces intérêts.
  • 49:52 - 50:01
    Or, le montant des déficits, André-Jacques
    Holbecq [le montre, lui] qui a écrit un petit
    livre important pour comprendre ([il] est simple,
    il est court, il est...
  • 50:03 - 50:12
    [C'est] ce petit livre-là : ["La dette publique,
    une affaire rentable. (À qui profite le système
    ?)" ]
    Il en a écrit un autre, qui est bien aussi :
    "Argent, dettes et banques"
  • 50:12 - 50:14
    Ce sont deux bons petits livres... André-Jacques
    Holbecq !
  • 50:14 - 50:19
    Deux bons petits bouquins qui vulgarisent bien,
    qui permettent de bien comprendre, qui expliquent
    bien.
  • 50:21 - 50:28
    Alors lui, il a fait un travail qui n'est pas
    facile, parce que les chiffres ne sont plus tous
    disponibles... Donc, il faut partir à la pêche
    aux chiffres...
  • 50:29 - 50:37
    DEPUIS 1973, EN GROS, LES DÉPENSES PUBLIQUES
    N'ONT PAS AUGMENTÉ. Les dépenses publiques n'ont
    pas augmenté. [Ceci est essentiel.]
  • 50:37 - 50:44
    En pourcentage, c'est à peu près les mêmes,
    toujours. Et donc, mais alors, qu'est-ce qui fait
    qu'on est de plus en plus endettés ? Eh bien,
    vous regardez : c'est le service de la dette.
  • 50:44 - 50:51
    C'est-à-dire que, au début, en 1973, la dette
    n'était pas importante, et le service de la dette
    n'était pas important, et le déficit n'était
    pas important.
  • 50:51 - 51:06
    Et puis, année après année, le déficit, il
    correspond en gros à... mais c'est quand même
    étonnamment proche, C'EST L'ORDRE DE GRANDEUR :
    LE DÉFICIT DE LA FRANCE, DE L'ÉTAT FRANCE,
    CORRESPOND EN GROS, CHAQUE ANNÉE, AU SERVICE DE
    LA DETTE !
  • 51:06 - 51:18
    En diminuant les ressources de l'État, en
    augmentant ses charges et en prenant la décision
    chaque année [de ne pas les financer] : IL FAUT
    SE RENDRE COMPTE QUE LES PARLEMENTAIRES, CHAQUE
    ANNÉE DEPUIS 1973, ONT PRIS LA DÉCISION DE NE
    PAS ÉQUILIBRER CE DÉFICIT CROISSANT, DE NE PAS
    LE [COMBLER]...
  • 51:18 - 51:23
    Ils auraient pu l'équilibrer en diminuant les
    dépenses ou en augmentant les impôts.
  • 51:23 - 51:25
    Ils ne l'ont PAS fait : ILS ONT LAISSÉ FILER LA
    DETTE.
  • 51:25 - 51:29
    Et on nous dit aujourd'hui : "les parlementaires
    ont été laxistes".
  • 51:29 - 51:31
    On nous dit : "ils n'ont pas été courageux".
  • 51:31 - 51:38
    On nous dit : "ils ont fait ça pour... pour être
    réélus, pour ne pas être impopulaires"...
  • 51:38 - 51:40
    C'EST POSSIBLE.
    [MAIS] JE N'Y CROIS PAS.
  • 51:40 - 51:42
    Je n'y crois pas.
  • 51:42 - 51:45
    C'est possible...
  • 51:45 - 51:52
    Je trouve que ça... ça correspond, ça
    correspond tellement, cette...
  • 51:52 - 52:01
    cette décision, année après année, de laisser
    filer une dette qui va enfermer l'État dans les
    pattes de ceux qui lui prêteront de l'argent plus
    tard...
  • 52:01 - 52:10
    ET QUAND [LA DETTE] VA ÊTRE TELLEMENT IMPORTANTE
    QUE L'ÉTAT VA DÉPENDRE DE CES GENS-LÀ...
    ÇA CORRESPOND TELLEMENT AUX INTÉRÊTS DE CEUX
    QUI FINANCENT L'ÉLECTION DES ÉLUS !
  • 52:11 - 52:14
    QUE J'AI DU MAL À CROIRE QUE CE SOIT UNE
    COÏNCIDENCE, QUOI.
  • 52:14 - 52:19
    Je sais bien que c'est "complotiste", que c'est
    "paranoïaque"...
  • 52:20 - 52:30
    N'empêche que CES PARLEMENTAIRES QUI, DEPUIS
    1973, À GAUCHE COMME À DROITE D'AILLEURS, "À
    GAUCHE" ENTRE GUILLEMETS, COMME "À DROITE" ENTRE
    GUILLEMETS, ONT LAISSÉ FILER LA DETTE,
  • 52:31 - 52:40
    JE TROUVE QUE C'EST QUAND MÊME UN PEU FACILE DE
    LES ABSOUDRE EN DISANT : "ILS N'ONT PAS ÉTÉ
    COURAGEUX, ILS L'ONT FAIT POUR ÊTRE RÉÉLUS".
  • 52:40 - 52:43
    ÇA RESSEMBLE PLUS À UNE MISE EN COUPE RÉGLÉE
    DE L'ÉTAT
    [VOULUE DÈS LE DÉPART PAR DES FORCES MAFIEUSES].
  • 52:43 - 52:47
    Ça ressemble plus à une mise en coupe réglée
    de l'État.
  • 52:47 - 52:55
    ET QUI EST COMPATIBLE AVEC LA DESTRUCTION DES
    NATIONS QUI VIENT AVEC L'UNION EUROPÉENNE.
  • 52:55 - 52:57
    Qui va dans le même sens...
  • 52:57 - 53:13
    La fabrication de l'Union Européenne va dans le
    même sens de la destruction de cette nation, de
    [l'assassinat de] cet État que nos grands-parents
    révolutionnaires en 1789 ont construit pour
    s'émanciper, pour s'arracher du joug de l'Ancien
    Régime.
  • 53:13 - 53:16
    Et on est en train de se faire piquer la nation et
    l'État...
  • 53:18 - 53:22
    par ceux qui étaient les privilégiés de
    l'Ancien Régime, quoi. Je veux dire, c'est une
    contre révolution qui est en [train de se
    passer]...
  • 53:22 - 53:28
    et il y a des tas de gens qui écrivent des livres
    importants en les intitulant
  • 53:28 - 53:28
    "contre-révolution".
  • 53:28 - 53:31
    Ce qu'on est en train de vivre, c'est une
    contre-révolution.
  • 53:31 - 53:36
    Les privilégiés d'il y a 200 ans sont en train
    de gommer...
  • 53:38 - 53:41
    ce qu'on a gagné en 1789 et à l'époque.
  • 53:45 - 53:45
    Alors...
  • 53:48 - 53:50
    je suis en train d'arriver sur...
  • 53:50 - 53:55
    la fin de ce que j'ai à vous dire sur la monnaie,
    et j'ai gardé, je trouve, le meilleur pour la fin
    :
  • 54:02 - 54:05
    À créer la monnaie, on cherche à FINANCER
    L'ÉCONOMIE.
  • 54:06 - 54:12
    Savoir si l'État peut créer ou pas la monnaie,
    savoir combien de monnaie on a... notre problème
    c'est FINANCER L'ÉCONOMIE.
    [Gardez ça en tête, c'est l'enjeu central.]
  • 54:13 - 54:19
    Or, pendant des années, pendant des siècles, le
    financement de l'économie a été confié à LA
    BOURSE.
  • 54:20 - 54:25
    LES SOCIÉTÉS PAR ACTIONS ET LA BOURSE, avec UN
    MARCHÉ où ceux qui ont trop d'argent...
  • 54:27 - 54:35
    viennent sur le marché pour l'offrir, et ceux qui
    ont besoin d'argent pour créer leur entreprise
    viennent sur le marché pour l'emprunter.
  • 54:39 - 54:49
    J'ai l'impression, moi, que LES BOURSES, ELLES SE
    JUSTIFIENT DANS UNE AMBIANCE D'ARGENT RARE,
    CRÉÉE PAR DES PRIVILÉGIÉS QUI FONT BIEN
    ATTENTION À CE QUE L'ARGENT SOIT RARE.
  • 54:50 - 54:54
    Mais, si l'on considère qu'IL N'Y A PAS DE RAISON
    QUE CET ARGENT SOIT RARE,
  • 54:54 - 55:01
    si l'on considère que, en tant que société,
    entre nous, on pourrait imaginer un système dans
    lequel l'argent, c'est nous qui en reprendrions le
    contrôle,
  • 55:01 - 55:03
    et on en créerait...
  • 55:03 - 55:16
    NON PAS TROP (parce qu'on ne tient pas à ce
    que... on ne tient pas à revivre les expériences
    où, en en créant tellement, on a tout mis par
    terre, on a tué la poule aux oeufs d'or et
    finalement on s'est trouvés complètement
    ruinés... Alors la situation était pire
    qu'avant.)
  • 55:16 - 55:18
    Non, mais, sans en créer trop, on...
  • 55:18 - 55:26
    on imagine qu'on pourrait en créer D'AVANTAGE
    QU'AUJOURD'HUI, ET PUIS SURTOUT, L'ORIENTER VERS
    D'AUTRES POCHES que ce que font les banquiers
    privés aujourd'hui.
  • 55:26 - 55:33
    Mais si on arrive à... SI ON REPREND LE CONTRÔLE
    DE LA CRÉATION MONÉTAIRE, EN EN REPRENANT LE
    CONTRÔLE PUBLIC, ON N'A PLUS BESOIN DE LA BOURSE
    !
  • 55:35 - 55:40
    On n'a plus besoin de la bourse. [MAINTENANT QU'ON
    A COMPRIS COMMENT CRÉER LA MONNAIE,] ON N'A MÊME
    PLUS BESOIN DE L'ÉPARGNE : ON N'A PLUS BESOIN DE
    L'ARGENT DES RICHES !
  • 55:41 - 55:45
    Alors, donc... la récupération de la création
    monétaire par...
  • 55:47 - 55:48
    PAS par les politiciens,
  • 55:48 - 55:58
    (ce sera lié avec ce que je vous dirai tout à
    l'heure [sur une nécessaire Constitution
    D'ORIGINE CITOYENNE]), mais par la puissance
    publique, par les citoyens : ça pourrait être
    des Assemblées peut-être tirées au sort, qui
    décideraient de combien on fait de monnaie...
  • 55:58 - 56:02
    On en rediscutera, parce que c'est peut-être un
    peu trop technique pour des assemblées tirées au
    sort... On en parlera peut-être tout à l'heure
    [si ça vous intéresse].
  • 56:02 - 56:10
    Mais en tout cas, la puissance publique, ça
    pourrait être nous, une incarnation de ce que
    nous sommes, qui déciderait de la monnaie dont on
    a besoin...
  • 56:11 - 56:15
    Ça me paraît [être] une piste (à la place des
    banques privées), ça me paraît une piste de
    FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE.
  • 56:15 - 56:20
    Mais il y en a une autre (piste), dont je voulais
    vous parler, qui est un travail formidable,
    vraiment un travail enthousiasmant :
  • 56:23 - 56:32
    Moi, c'est Franck Lepage qui me l'a révélé.
    Franck Lepage, c'est un militant enthousiasmant,
    je vous conseille de découvrir ce gars-là si
    vous ne le connaissez pas, c'est...
  • 56:33 - 56:40
    (vous pouvez taper son nom sur Google, je pense
    que vous arriverez directement sur ses
    "conférences gesticulées" ; c'est quelque chose
    d'important ; il dit des choses très très
    importantes, Franck)
  • 56:40 - 56:52
    Je ne peux pas développer (à l'occasion de la
    monnaie, [c'est hors sujet])... [En deux mots,]
    l'idée forte qu'il développe, ça concerne
    L'ÉDUCATION POPULAIRE ; ça concerne LA CULTURE
    COMME ÉDUCATION POLITIQUE DES JEUNES ADULTES POUR
    ÉVITER LES GUERRES.
  • 56:53 - 57:02
    [Ayant observé pendant la guerre que les hommes
    pouvaient très bien être À LA FOIS TRÈS
    CULTIVÉS... ET NAZIS, nos grands-parents ont
    jugé à la Libération que] la culture devrait,
    plutôt qu'être [stupidement] réduite à l'art,
    ce qui [serait] une [véritable] catastrophe, LA
    CULTURE DEVRAIT ÊTRE L'ÉDUCATION DES JEUNES
    ADULTES À DES VALEURS.
  • 57:02 - 57:07
    (par exemple, les valeurs d'Orwell, vous savez LA
    "COMMON DECENCY", c'est-à-dire une espèce de
    générosité,
  • 57:09 - 57:19
    d'altruisme, qui peut être travaillé, qu'on peut
    enseigner, qu'on peut développer avec une
    éducation adaptée),
  • 57:19 - 57:31
    et donc, le travail de Franck sur l'éducation
    populaire et sur le sabordage de la culture pour
    la réduire à de l'art, c'est-à-dire à PERDRE
    L'ASPECT POLITIQUE [QUE DEVRAIT AVOIR] LA CULTURE,
    c'est un travail essentiel, mais...
  • 57:31 - 57:37
    on en reparlera peut-être tout à l'heure, quand
    on parlera du tirage au sort, parce que le tirage
    au sort est, lui aussi, un outil d'éducation
    populaire. On en reparlera. Mais...
  • 57:39 - 57:43
    ce que Franck m'a fait découvrir [en matière de
    financement de l'économie], c'est le travail de
    BERNARD FRIOT :
  • 57:44 - 57:51
    Alors, je ne pourrai pas ici... reprendre le
    détail du travail de Friot,
  • 57:52 - 58:04
    je vous invite à aller voir les conférences de
    Friot : chaque conférence fait deux heures ; moi,
    j'en ai déjà vu 4 ou 5 ; je l'ai rencontré un
    petit peu ; il faut que je le rencontre plus, ce
    que fait cet homme est essentiel et...
  • 58:04 - 58:07
    essentiel et proprement révolutionnaire !
  • 58:07 - 58:13
    Avant de lire le livre [de Friot], je vous
    conseille d'aller voir les vidéos et vous pouvez
    voir plusieurs vidéos parce qu'il...
  • 58:14 - 58:21
    il improvise quand il parle dans ses vidéos, et
    donc ce ne sont pas les mêmes, il y a des choses
    nouvelles dans chaque vidéo et c'est...
  • 58:21 - 58:23
    en plus, c'est riche, c'est...
  • 58:24 - 58:36
    Il y a un vocabulaire à maîtriser qui est sur
    l'emploi, les salaires, les cotisations, donc il
    donne un sens au mot "travail", un sens au mot
    "emploi" qui ... [qui gagne à être écouté
    plusieurs fois pour bien apprivoiser ces
    significations précises et inhabituelles, mais
    très utiles.]
  • 58:36 - 58:42
    vraiment, vraiment très utile. Je vais quand
    même... je vais vous résumer pour que vous
    compreniez comment ça s'articule avec ce que je
    vous ai dit jusque là :
  • 58:43 - 58:48
    JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE,
    JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE SANS AVOIR
    BESOIN DE L'ÉPARGNE DES RICHES.
  • 58:48 - 58:59
    Je voudrais que nous, la multitude qui sommes pas
    riches, je voudrais que nous puissions avoir une
    activité économique normale, vivre une vie
    décente, vivre une vie digne, sans avoir besoin
    de l'argent des riches.
  • 58:59 - 59:07
    Sans avoir besoin du capital, du capital
    accumulé, sans avoir besoin du capitalisme. Sans
    avoir besoin de l'argent accumulé, du capital
    accumulé par...
  • 59:08 - 59:10
    ceux qui ont de l'argent, les porteurs d'argent.
  • 59:10 - 59:13
    Donc, l'idée de reprendre la création monétaire
    aux plus riches, c'est une première piste.
  • 59:13 - 59:14
    Et l'idée de Friot...
  • 59:16 - 59:19
    Encore un bombe, ça, une sacrée bombe !
  • 59:19 - 59:20
    Il nous dit, Friot:
  • 59:22 - 59:30
    nous avons dans notre RÉEL, dans quelque chose
    que nous vivons déjà, DONC ÇA N'EST PAS UNE
    UTOPIE, ce n'est pas...
  • 59:30 - 59:31
    ce n'est pas un rêve inaccessible...
  • 59:31 - 59:34
    dans le réel aujourd'hui...
  • 59:34 - 59:36
    nous vivons...
  • 59:36 - 59:43
    UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE QUI MARCHE TRÈS
    BIEN : ce sont NOS RETRAITES.
  • 59:43 - 59:54
    Alors, en quoi est-ce que LES RETRAITES SONT UNE
    SOLUTION MAJEURE, UNE DÉMONSTRATION MAJEURE QUE
    NOUS SOMMES CAPABLES, ENTRE NOUS, DE FINANCER
    QUELQUE CHOSE SANS ÉPARGNE PRÉALABLE ?
  • 59:54 - 59:56
    Eh bien regardez :
  • 59:56 - 60:03
    Comment est conçu... comment nos grands-parents,
    au sortir de la guerre, ont conçu le système des
    retraites ?
  • 60:04 - 60:05
    C'est facile,
  • 60:05 - 60:07
    c'est facile :
  • 60:07 - 60:18
    CHAQUE ANNÉE, ON NE SAIT PAS CE QUI VA SE PASSER
    DANS 20 ANS, MAIS ON SAIT [PRÉCISÉMENT] QUE
    L'ANNÉE PROCHAINE, ON AURA TANT DE GENS QUI
    TRAVAILLENT, ET ON AURA TANT DE RETRAITÉS QUI NE
    TRAVAILLERONT PAS.
  • 60:18 - 60:27
    ON FAIT UNE RÈGLE DE TROIS, ET ON SAIT EXACTEMENT
    COMBIEN IL VA FALLOIR PRENDRE SUR LES SALAIRES EN
    COTISATIONS DE L'ANNÉE PROCHAINE POUR PAYER LES
    RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE.
  • 60:28 - 60:36
    CHAQUE ANNÉE, [DONC,] ON DÉCIDE DU POURCENTAGE
    QU'IL FAUT PRENDRE SUR LES SALAIRES POUR FINANCER
    LES RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE.
  • 60:36 - 60:38
    C'EST INDESTRUCTIBLE !
    [Ce système ne peut pas faire faillite ! (sauf
    s'il est sabordé par des traîtres !)]
  • 60:38 - 60:53
    CERTES, en période de baby boom... et puis même
    de papy boom en ce moment, IL VA FALLOIR AUGMENTER
    LES TAUX : d'ailleurs, ça n'a pas arrêté depuis
    la 2ème guerre mondiale, les taux de cotisation
    retraite ont augmenté pendant toute la période.
  • 60:53 - 61:13
    [Les taux] augmentent un petit peu chaque année,
    alors que c'est dans une période de croissance
    où ça croit de beaucoup plus, on crée de plus
    en plus de richesses chaque année, on crée
    beaucoup de richesses et, sur cette nouvelle
    richesse, on en prend un petit peu plus, un petit
    peu à chaque fois, on en prend, pour les
    retraites, c'est juste INDOLORE et c'est un
    système INSUBMERSIBLE.
  • 61:13 - 61:17
    Sauf si on le coule [volotairement] en faisant des
    trous dans la coque !!!
  • 61:17 - 61:23
    Quand de MEDEF a réussi à obtenir [de la part
    d'élus corrompus et traîtres à la patrie] qu'on
    gèle l'augmentation des cotisations patronales...
  • 61:23 - 61:35
    qu'on arrête d'augmenter... enfin d'ajuster [les
    taux] nécessaires aux montants [à prendre] sur
    les salaires, aux montants à financer, quand ils
    ont décidé ça, ils ont fait un trou dans la
    coque en disant [hypocritement : "mais ce système
    n'est pas viable, regardez ce déficit qui gonfle,
    c'est bien la preuve qu'il est mauvais !..."]
  • 61:35 - 61:37
    ils l'ont volontairement déséquilibré.
  • 61:37 - 61:39
    Mais c'est du sabordage !
  • 61:39 - 61:47
    C'est juste du sabordage : le système, il était
    fait pour n'être jamais en déséquilibre, jamais
    en découvert, jamais un euro de découvert...
    [par contruction.]
  • 61:48 - 61:51
    Et ça marchait très bien, sur des sommes
    considérables.
  • 61:51 - 61:52
    On en est à 230...
  • 61:53 - 61:58
    230 milliards par an de retraites [versées].
  • 62:00 - 62:02
    Sans État, il n'y a pas besoin d'État : c'est
    entre nous, [la gestion des caisses].
  • 62:02 - 62:04
    CE SONT DES CAISSES SOCIALES : C'EST ENTRE NOUS.
  • 62:04 - 62:09
    IL N'Y A PAS BESOIN D'ÉTAT ! IL N'Y A PAS BESOIN
    DE L'ÉPARGNE DES RICHES ! ON N'A PAS BESOIN
    D'EMPRUNTER À QUI QUE CE SOIT ! ON N'A PAS BESOIN
    DE PAYER D'INTÉRÊTS !
    [C'EST UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE... ET QUI
    MARCHE TRÈS BIEN !
  • 62:12 - 62:20
    Et c'est des engagements [importants], 230
    milliards ! sur des dizaines d'années... sur 30,
    40, 50 ans...
  • 62:20 - 62:21
    et ça marche très bien !
  • 62:22 - 62:27
    [Ce que Friot nous invite à comprendre pour en
    déduire des alternatives nouvelles, c'est qu']IL
    Y A DÉJÀ 45 % DU SALAIRE GLOBAL QUE REÇOIT
    QUELQU'UN QUI EST VERSÉ PAR DES CAISSES.
  • 62:27 - 62:31
    Alors pas seulement sur la retraite, mais sur la
    maladie, le chômage... toutes les assurances
    sociales...
  • 62:31 - 62:41
    Déjà presque la moitié de ce qu'on gagne, nos
    revenus, est versé... non pas versé directement
    par l'entreprise : c'est versé par l'entreprise
    à des caisses, des caisses qui nous le versent
    [à leur tour, en mutualisant].
  • 62:41 - 62:42
    C'est déjà le cas.
  • 62:42 - 62:45
    C'est déjà le cas. Et il n'y a pas besoin
    d'emprunter.
  • 62:45 - 62:49
    Il n'y a pas besoin de payer des intérêts. Il
    n'y a pas besoin de capital préalable. Il n'y a
    pas besoin d'épargne !
  • 62:49 - 62:52
    Ce que dit Friot, c'est :
  • 62:52 - 62:57
    ce système a été mis en place à la 2ème
    guerre mondiale,
  • 62:57 - 63:06
    il fonctionne depuis, il donne parfaitement
    satisfaction, il devrait [donc] être, 1) d'abord
    GÉNÉRALISÉ à toutes les catégories, les
    libéraux, à tout le monde évidemment,
  • 63:06 - 63:09
    Et puis surtout, puisque ça marche pour les
    retraites,
  • 63:11 - 63:14
    et bien, 2) il n'y a qu'à L'ÉTENDRE, l'étendre
    POUR LES SALAIRES :
  • 63:16 - 63:23
    Et quand une entreprise paierait son salarié, au
    lieu de le payer lui, elle le paierait à une
    caisse qui le paierait, ce serait mutualisé.
  • 63:24 - 63:30
    A priori, on se dit : "mais c'est sûr que ça va
    marcher".
    Mais ÇA MARCHE DÉJÀ TRÈS BIEN POUR LES
    RETRAITES, POURQUOI ÇA NE MARCHERAIT PAS POUR LES
    SALAIRES ?
  • 63:30 - 63:31
    Et puis [ON PEUT AUSSI ÉTENDRE LE SYSTÈME DES
    COTISATIONS SOCIALES À] L'INVESTISSEMENT :
  • 63:32 - 63:35
    au lieu d'aller chercher sur un marché, sur une
    bourse qui ne finance plus l'économie...
  • 63:35 - 63:40
    (vous savez que, tout confondu, la bourse, elle
    DÉTRUIT du capital [net]...
  • 63:40 - 63:51
    Chaque année, si vous faites le solde de ce que
    la bourse prend à l'économie et ce que la bourse
    donne aux entreprises, elle détruit du capital !
  • 63:51 - 63:54
    Elle ne sert à rien, elle ne finance... il y a
    longtemps que la bourse ne finance plus
    l'économie.)
  • 63:54 - 64:02
    L'idée de Friot (et moi, je la découvre depuis
    quelques mois... il faut... ça demande à être
    approfondi, mais c'est quand même drôlement
    séduisant),
  • 64:02 - 64:04
    l'idée de Friot, c'est :
  • 64:06 - 64:10
    "PROLONGEONS L'EXPÉRIENCE...
  • 64:12 - 64:17
    L'EXPÉRIENCE RÉUSSIE DE LA RETRAITE depuis
    trente, soixante ans,
  • 64:17 - 64:22
    prolongeons cette expérience sur d'autres sujets
    qui nous posent problème", par exemple
    l'investissement.
  • 64:22 - 64:29
    On n'investit [pas assez]... la proportion du PIB
    de l'investissement dans notre pays est absolument
    catastrophique.
  • 64:29 - 64:33
    Il faudrait qu'on investisse 25% de notre PIB, on
    en est très très très loin.
  • 64:33 - 64:45
    Mais si on finançait [l'investissement] par
    cotisations, c'est-à-dire si on demandait aux
    entreprises de cotiser à des caisses au titre de
    l'investissement, et quand des entreprises ont
    besoin d'investir, elles vont voir ces caisses
    pour obtenir l'argent en question,
  • 64:45 - 64:51
    on aurait [alors] nos 25% d'investissement, on les
    aurait bien plus qu'en comptant sur le marché qui
    ne fonctionne pas.
  • 64:51 - 64:56
    [MAIS attention :] AUCUNE DE CES RÉFORMES NE
    SERA, À MON AVIS, POSSIBLE DANS LE CADRE DE
    L'ÉLECTION :
  • 64:56 - 64:59
    Parce que les élus, pour l'essentiel...
  • 65:00 - 65:02
    (l'essentiel qui n'est pas forcément dit...)
  • 65:03 - 65:08
    rendent des comptes à leurs sponsors, à ceux qui
    les font élire.
  • 65:08 - 65:11
    et si ceux qui les font élire sont les plus
    riches...
  • 65:13 - 65:16
    les plus riches, ce ne sont même plus les gros
    commerçants : ce sont les banques !
  • 65:19 - 65:24
    Donc, je pense qu'il est illusoire d'attendre que
    les élus changent quoi que ce soit au niveau des
    banques.
  • 65:25 - 65:27
    Ça détruirait...
  • 65:27 - 65:30
    ça correspondrait pour eux à un hara-kiri.
  • 65:30 - 65:41
    Donc, ce qu'on dira [tout à l'heure] sur le
    tirage au sort à la place de l'élection [suite
    de la conférence] est complètement le
    complément politique de cette recherche sur le
    plan du financement...
  • 65:43 - 65:48
    si vous avez des idées sur le plan du
    financement, je suis preneur parce que moi je suis
    complètement en état de RECHERCHE...
  • 65:48 - 65:57
    il y a peut-être des choses que je n'ai pas
    comprises, ou d'autres que j'ai mal comprises, ou
    qui me manquent : moi, je suis preneur de...
  • 65:58 - 66:00
    de nouveautés en la matière.
  • 66:00 - 66:07
    http://etienne.chouard.free.fr/Europe
Title:
Étienne Chouard - conférence sur la création monétaire - Marseille
Description:

http://www.culture-libre.info

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Video Language:
French

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