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Les enjeux de la création monétaire.
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Marseille 23 avril 2011.
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Bonjour à tous, merci d'être là nombreux.
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Je travaille depuis 6 ans sur 2 sujets assez
originaux, des sujets qu'on n'entend pas...
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qu'on n'entend pas développer ou débattre dans
les médias, alors que je les trouve centraux.
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J'y suis venu progressivement,
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j'ai commencé, en fait, à me réveiller
politiquement alors que j'étais complètement
éteint, comme la plupart d'entre nous, avant
2005.
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Je me suis réveillé à l'occasion du débat sur
la constitution européenne et...
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en lisant ce texte, j'ai eu peur parce que je me
suis aperçu qu'il y avait dans ce texte, dans le
traité anticonstitutionnel ([ANTIconstitutionnel]
puisque
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c'était une très mauvaise constitution, et qui
était FAITE POUR DÉTRUIRE NOS CONSTITUTIONS
NATIONALES).
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Dans ce traité anticonstitutionnel, [donc,] j'ai
vu que LES CITOYENS N'AVAIENT PLUS RIEN POUR SE
DÉFENDRE EN CAS D'ABUS DE POUVOIR.
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Je l'ai vu et puis ensuite, je l'ai dit, je l'ai
écrit.
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J'ai eu la chance d'avoir de l'écho,
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(ça, c'est un coup de pot qui change un homme,
parce que le texte que j'ai écrit a circulé sur
le net comme une traînée de poudre...
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les gens se sont mis à en parler, à passer le
mot, à critiquer ; j'ai passé des nuits à
répondre aux critiques pour étayer mon point de
vue et, en fait, ça m'a fait énormément
progresser, évidemment, puisqu'on ne progresse
jamais tant que dans la contradiction)
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et...
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finalement...
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(je fais vite sur le rappel de ce qui s'est passé
en 2005 qui fait que je m'occupe de tout ça.)
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Finalement, en 2 mois, j'ai eu quelque chose comme
7 ou 800 000 visites sur le site ; il y en avait
30 ou 40 000 par jour le dernier mois...
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et je peux vous dire pour un humain normal, qui
n'a jamais fait de politique, qui ne s'est jamais
mis en public ailleurs que dans sa classe, savoir
que dans les 24 heures, ce que vous êtes en train
d'écrire [va être lu et contrôlé par 40 000
personnes...]...
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(parce que, en fait, quand les gens m'envoyaient
des mails, je recevais 3-400 mails par jour, des
mails importants, des mails enthousiasmants, des
mails très émouvants,
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mais il y avait des mails incisifs qui
m'interpellaient, qui m'accusaient, qui me
traitaient d'imposteur, de bon à rien, donc des
mails vraiment pas gentils,
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et, pour répondre à ces gens-là, je passait des
nuits, mais je ne pouvais pas : à un moment, il y
en avait trop...
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et donc, j'ai commencé à écrire un JOURNAL sur
le site, en répondant aux gens [collectivement].
Ce n'était pas un blog, ce n'était pas un site
interactif,
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mais donc, je répondais aux gens avec une seule
lettre pour tout le monde (parce qu'ils me
disaient un peu tous la même chose,
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les gens qui étaient favorables au traité me
disaient un peu tous la même chose),
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donc, grâce à mon site qui devenait une vitrine,
j'arrivais à leur répondre avec des messages
communs :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Journal.pdf
)
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Mais [donc], quand vous savez que, dans les 24
heures, il y a 30 ou 40 000 personnes qui vont
vous lire, et en vous cherchant, en vous attendant
au coin de la première faute, de la première
erreur, du premier contre sens, ça vous pousse à
particulièrement vous relire [avant de publier].
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Ça vous pousse à lire et à lire et à lire et
à relire, à étayer vos points de vues, à
chercher du soutien à gauche à droit au centre,
partout où de l'intelligence s'est manifestée
pour étayer votre point de vue.
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Et finalement, moi, j'avais fait un premier texte
où j'invitais les gens à m'aider à progresser :
je me disais "c'est incroyable d'avoir un avis qui
est aussi contraire à ce qu'on nous disait à la
radio",
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et dans mon texte, je disais : "mais aidez-moi, je
dois me tromper parce que, moi qui ne suis rien du
tout, me mettre en face de Giscard d'Estaing,
[Jacques] Delors, toutes ces pointures qui avaient
construit l'union Européenne"...
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je me disais "il est possible que je me trompe
quelque part donc, dites-moi si je me trompe et
puis je corrigerai là où j'ai commis des erreurs
; mais enfin, dans l'état actuel de ma
réflexion, voila ce que j'en pense"...
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Et...
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ça a bien marché, les gens ont marché : ils
m'ont aidé à progresser et finalement, le texte
est devenu... (le texte est encore aujourd'hui,
bien sûr, sur le net : il s'appelle "Une mauvaise
constitution..."
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
Constitutionrevelateurducancerdelademocratie.pdf
)
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et il est d'une actualité brûlante, puisque
c'est toujours la même constitution qui nous
régit puisque vous savez que cette constitution
à laquelle on a dit non, (elle n'était pas à
proprement parler nouvelle : elle était la
compilation des traités déjà existants,
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et finalement, c'était dit autrement, c'était
une autre façon de dire ce qui était déjà dans
les traités,
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avec des changements, [certes,] mais en gros, les
règles s'appliquaient [déjà]).
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Et puis vous savez qu'EN 2008, LES PARLEMENTAIRES
RÉUNIS EN CONGRÈS NOUS ONT IMPOSÉ CE QU'ON
AVAIT EXPRESSÉMENT REFUSÉ PAR RÉFÉRENDUM, CE
QUI POUR MOI S'APPARENTE À UN COUP D'ÉTAT... un
coup d'état, une félonie, une trahison absolue.
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Mais bon, le fait est que, puisque ce sont les
parlementaires, ils ont la LÉGALITÉ pour eux,
même si ce qu'ils font est PROFONDÉMENT
ILLÉGITIME :
on est exactement dans ce que j'appelle UN ABUS DE
POUVOIR, un [gravissime] abus de pouvoir.
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Alors, précisément, c'est ça... et ça va faire
la transition avec tout ce dont je vais vous
parler aujourd'hui : c'est que le coeur de ma
pensée, LE CŒUR DE MON TRAVAIL, CE POURQUOI JE
ME DONNE DU MAL...
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c'est la recherche : JE CHERCHE DES SOLUTIONS
EFFICACES, DES TRUCS QUI MARCHENT, CONTRE LES ABUS
DE POUVOIR.
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Et [sans en exclure aucun :] les abus de pouvoir
de la gauche, les abus de pouvoir de la droite,
les abus de pouvoir du centre, les abus de pouvoir
du peuple lui même, les abus de pouvoir en
général.
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Je cherche à organiser la cité, organiser le
monde commun de façon à ce que les abus de
pouvoir ne soient plus possibles.
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Et en général, pas toujours mais en général,
LES ABUS DE POUVOIR VIENNENT DES RICHES.
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Pas seulement, [je le sais bien] : le peuple en
furie, une assemblée populaire dans laquelle
l'ambiance monte et devient frénétique peut,
elle aussi, commettre les pires injustices et
commettre des abus de pouvoir.
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Mais enfin en gros, en général quand même, les
abus de pouvoir viennent des riches. On va en
parler, on va voir à quelle occasion et par quels
mécanismes.
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Et en cherchant, donc, à identifier les abus de
pouvoir et à y résister, j'ai une méthode qui
consiste, en tous points, à CHERCHER LA CAUSE DES
CAUSES [(comme Hippocrate le conseillait déjà il
y a 2 500 ans)].
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C'est-à-dire que tous les phénomènes sont
multifactoriels, tous les phénomènes n'ont pas
une cause mais plusieurs...
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et...
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j'observe que les gens [aux côtés desquels] je
me bagarre politiquement, les gens de gauche, de
droite, du centre, les gens avec qui je...
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je me bagarre, prennent CHACUN UN ASPECT des abus
de pouvoir (parce que c'est souvent ça qui nous
révolte), mais chacun dans son coin :
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un va se préoccuper de l'aspect écologique et
va... beaucoup, beaucoup... va concentrer son
attention et son énergie sur tout ce qui concerne
l'écologie,
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et il va complètement laisser tomber le reste.
Ça va lui prendre toute son énergie.
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Mais il ne va pas remonter à la cause qui fait
que, politiquement, l'écologie va à vau-l'eau et
que finalement, les acteurs qui seraient capables
de respecter la terre, les acteurs qui
effectivement détruisent la planète sur le plan
écologique, le fait que ces gens-là aient le
pouvoir politique...
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(le pouvoir économique ET le pouvoir politique)
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[cette cause première] lui paraît indifférente,
alors que pour moi, c'est central. C'est-à-dire
que, quand je remonte à L'ORIGINE de
"qu'est-ce-qui-rend-possible-la-destruction,-la-dévastation-de-la-planète-sur-le-plan-écologique
?",
-
je retombe sur une cause POLITIQUE...
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et une cause ÉCONOMIQUE :
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j'observe que ceux qui détruisent la planète à
grande échelle sont les plus riches et j'observe
qu'ils ont [TOUJOURS] le pouvoir politique par le
biais de L'ÉLECTION.
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Alors, c'est un exemple, je prends l'écologie
mais j'aurais pu prendre un autre sujet :
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Les féministes qui... ou les gens de gauche qui
ont fait de l'antiracisme leur axe principal,
toutes sortes de sujets avec lesquels évidemment
je peux être d'accord, mais
-
ça ne me paraît pas être le problème
principal. C'est-à-dire que... Il me semble
que...
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LES DIFFÉRENTES LUTTES SOCIALES (qui sont le
point commun de tous les résistants)...
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NOUS DIVISENT PARCE QUE CHACUN S'EN PREND AUX
CONSÉQUENCES AU LIEU DE S'EN PRENDRE AUX CAUSES.
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Un petit peu comme si...
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Alors, j'ai deux images :
1) un petit peu comme si on avait une inondation,
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il y a un robinet qui coule à fond et il y a une
inondation, il y a de l'eau partout, et on est
tous là avec des serpillières à éponger et
PERSONNE NE FERME LE ROBINET.
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Ça c'est une image. Il y en a une autre : 2)
c'est celle du "fleuve de notre activité sociale
avec de la pollution partout sur les bords", mais
c'est incroyable, cette pollution : il y a du
chômage partout sur les bords, plein de mousse,
de l'eau rose, du chômage, alors il y a des gens
qui se battent contre le chômage qui
réfléchissent au chômage...
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et qui ne remontent pas à la source pour voir
d'où vient le chômage. En tous cas, qui ne
remontent pas bien jusqu'à la source, je trouve.
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Et puis d'autres, sur l'autre rive, qui voient
donc par exemple les dévastations écologiques et
qui se préoccupent d'essayer de réparer du mieux
qu'ils peuvent les dégradations écologiques,
rendre les gens responsables...
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Mais, là encore, sans revenir à la cause
[première].
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Et il me semble moi... j'essaye de remonter à la
cause des causes à chaque fois, et je retombe
toujours (sur chacun des sujets qui...
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tous, m'intéressent [bien sûr]), mais à chaque
fois, quand je remonte à la cause des causes, je
tombe sur...
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des gens très RICHES [(économiquement)]
-
et qui ont le POUVOIR [(politiquement)]
-
parce qu'ils ont réussi à ACHETER L'ÉLECTION,
-
ils ont [toujours] acheté les élus GRÂCE À LA
CAMPAGNE ÉLECTORALE.
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Pratiquement à tous les coups, vous avez des
industriels et des banquiers, donc LES PLUS
RICHES,
-
(on va voir, quand on va parler de la monnaie, on
va voir que, historiquement, les banques
c'étaient... [d'abord] des commerçants...
-
et que finalement, c'est la même chose [pour les
gros commerçants et pour les banques] : C'EST
L'ACCUMULATION DES RICHESSES QUI REND POSSIBLE LA
PERVERSION, LA CORRUPTION POLITIQUE).
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Donc...
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pratiquement tous mes travaux me ramènent à deux
grands axes qui sont :
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1. - LA CRÉATION MONÉTAIRE : qui crée la
monnaie ? et je vous propose d'en faire le premier
sujet de conversation où... je vais essayer de...
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de pas dire tout ce que j'ai envie de dire
là-dessus parce que j'y passerais une journée
entière ; donc, je vais essayer d'y aller un peu
à la hache.
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Et puis, à l'occasion d'un débat ensuite, d'une
discussion peut-être, on approfondira des points
que je n'aurais pas dû raccourcir autant et qui
méritent d'être approfondis, selon ce que vous
souhaiterez faire.
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Et puis dans un deuxième temps on parlera de
l'aspect POLITIQUE qui est à mon avis
complètement indissociable : c'est-à-dire qu'ON
NE RÉCUPÉRERA PAS LA CRÉATION MONÉTAIRE, ON NE
LA REPRENDRA PAS AUX BANQUIERS SANS LE TIRAGE AU
SORT ;
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tant qu'on sera dans le régime de l'élection,
c'est-à-dire tant qu'on fera de l'élection une
vache sacrée, le [prétendu] "suffrage universel"
une vache sacrée, [on restera politiquement
impuissants]...
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Je comprends que les MEDEFs du monde et les
multinationales du monde défendent l'élection.
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Et ils le font.
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Ce qui me paraît extravagant, c'est que les gens
de gauche ou les gens humanistes, les gens qui
cherchent la concorde, une société pacifiée
dans lesquelles les marchands de canons ne
seraient pas ceux qui décident [politiquement],
-
que ces gens là défendent l'élection, alors
que, manifestement, l'élection permet aux riches
d'acheter le pouvoir [toujours et partout], ça,
ça me paraît vraiment étonnant.
-
2. - Et ça pourrait être le deuxième aspect de
notre échange, où je vous parlerai, là encore
peut-être pendant [un peu plus d'une heure],
-
si vous voulez, dans la deuxième partie, je
pourrai vous parler de L'EXEMPLE ATHÉNIEN
-
qui est absolument formidable (mais il ne faut pas
que j'en parle trop maintenant) et qui suscite des
objections, et...
-
ces objections, en tout cas toutes celles que je
connais (ça fait un moment que je réfléchis là
dessus, donc normalement, toutes celles que je
connais, j'arrive à les réfuter
[rationnellement]).
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Mais peut-être que vous allez trouver d'autres
réponses [d'autres objections ou d'autres
réfutations], et ça, ça m'intéresse beaucoup :
c'est ça que j'attends de notre échange, de mon
coté, c'est ça que j'attends : c'est,
peut-être, de nouvelles objections que je
n'aurais pas encore
-
réussi [à formuler] ou que je n'aurais pas
[encore] envisagées.
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Alors, sur la monnaie, commençons sur la monnaie
:
-
Bon, on a parlé de nos problèmes sociaux. Notre
société est particulièrement agitée,
troublée, parcourue de haines et de difficultés,
de difficultés qui sont souvent liées à une
cause qui paraît première qui est LE CHÔMAGE.
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C'est-à-dire que, dans une économie dans
laquelle chacun n'a PAS son petit lopin de terre
et n'est PAS AUTONOME pour se nourrir,
-
on a besoin les uns des autres, et donc, on a
besoin de monnaie, on a besoin d'argent,
-
et, DANS UN MONDE OÙ L'ARGENT EST RARE ET OÙ
CEUX QUI SONT CAPABLES DE CRÉER LA MONNAIE N'EN
CRÉENT PAS AUTANT QU'IL LE FAUT, il faut qu'on
travaille pour gagner cet argent et donc, on est
très très dépendant de l'emploi,
-
ça veut dire du travail qu'on va nous donner, si
celui qui est "l'employeur" veut bien.
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Et...
-
Quand on regarde le chômage avec un peu de recul,
on est surpris quand même, dans nos sociétés,
parce que, voyons, le travail, c'est des gens qui
font des choses contre de l'argent.
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On ne manque pas de gens pour travailler, il y a
des gens... notre problème ce n'est pas qu'on
manque de gens : les gens, on en a.
-
Et on ne manque pas [non plus] de choses à faire
: des choses à faire, il y en a énormément, des
choses à faire, des choses très utiles...
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Il faudrait... il faudrait isoler tous les
bâtiments en triple vitrage pour qu'on n'ait plus
besoin par exemple de les chauffer. Il faudrait...
-
construire des logements en grand nombre pour que
tout le monde ait un logement [à un prix
modique].
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Enfin, il y a des tas de choses à faire... je ne
développe pas, vous imaginez [facilement tout
seul] le nombre de choses qu'il y a à faire pour
que nous vivions tous dignement.
-
Donc, il y a des gens qui ne demandent qu'à
travailler, il y a des tas de choses à faire...
CE DONT ON MANQUE, C'EST DE L'ARGENT... c'est de
l'argent !
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Et...
-
Et...
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c'est compliqué de créer de l'argent ?
-
Non.
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Ce n'est pas compliqué de créer de l'argent.
Mais alors, pourquoi est-ce qu'on manque d'argent
?
-
Eh bien, c'est l'intérêt de cette réflexion,
c'est celui là :
-
C'est qu'on comprenne par quel mécanisme,
aujourd'hui, on manque d'argent. Et [tâcher
d']essayer de remonter à L'ORIGINE. Mais...
-
QUI CRÉE L'ARGENT ? Qu'est-ce que c'est que
l'argent ? Est-ce que c'est compliqué d'en créer
?
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On va voir quelles sont les théories en présence
:
-
alors, je vais faire vite sur les théories, mais
il faut quand même connaître la théorie
générale qui est celle que défendent les
économistes aujourd'hui...
-
Et puis les théories alternatives, ceux qui ont
proposé autre chose dans l'histoire des hommes,
et c'est quand même drôlement intéressant, je
vais faire vite là dessus.
-
Et puis les expériences, il y a des tas
d'expériences... des expériences monétaires qui
sont passionnantes.
-
Alors, je ne les connais pas toutes, évidemment.
Ce que je me propose [de faire] avec vous, c'est
de...
-
de partager avec vous ce que j'ai découvert pour
l'instant, et il est tout à fait possible que
j'en découvre encore avec vous, grâce à vous,
-
parce que le foisonnement des expériences sur
Terre en matière de monnaies est tout à fait
étonnant et passionnant.
-
Alors,
-
sur la création monétaire, comment ça marche
aujourd'hui, la monnaie ?
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J'ai amené plein de bouquins pour vous inciter...
pour matérialiser... les gens dont je vais parler
et sur la pensée desquels je m'appuie.
-
Pour l'histoire de la création... pour l'histoire
de la monnaie...
-
en fait, quand on essaye de comprendre ce que
c'est que la monnaie, depuis quand ça existe,
sous quelle forme ça existait, je vous promets
que c'est une histoire absolument passionnante.
-
C'est-à-dire que... Je vais vous en parler d'un
ou deux, mais avec UN livre sur l'histoire de la
monnaie, vous allez traverser l'histoire des
hommes et vraiment mieux comprendre le monde
d'aujourd'hui. Parce que...
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LA FAÇON DONT ON A PERDU LA MONNAIE, DONT LA
MONNAIE EST DEVENUE L'OBJET [PRIVÉ] DE QUELQUES
PRIVILÉGIÉS,
-
EST ABSOLUMENT DÉCISIVE DANS NOTRE FAÇON DE
VIVRE, DANS LA CONCORDE, DANS LA PROSPÉRITÉ.
-
La façon dont on s'est fait avoir [par les
banquiers privés] est décisive pour la paix.
-
C'est-à-dire que vous allez voir que CE SONT
ESSENTIELLEMENT LES BANQUIERS QUI CRÉENT LES
GUERRES.
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C'est quand même... Il y a un enjeu considérable
sur la compréhension.
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Alors, pour comprendre la monnaie, j'ai un mur
entier de livres qui touchent de près ou de loin
la création monétaire, donc j'en ai choisi
quelques uns seulement, mais qui sont vraiment
remarquables.
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Il y a d'abord un grand bonhomme qui s'appelle
GALBRAITH [John Kenneth]
-
(le père de celui qui est encore vivant
aujourd'hui [James Kenneth] ; celui-là est mort :
[John K] Galbraith),
-
[livre important] qui s'appelle "L'argent" tout
simplement.
-
Et Galbraith, (avec un humour britannique, c'est
très discret, et c'est absolument délicieux à
lire),
-
il fait le tour des cupidités, des entourloupes,
des arnaques, des intrigues, c'est quelqu'un qui
a...
-
qui a une forte légitimité, Galbraith, il a
discuté, il a réfléchi avec tous les grands de
ce monde,
-
c'est un immense économiste et en même temps un
journaliste, qui est un véritable humaniste,
quelqu'un qui aime l'humanité et qui dit pis que
pendre des oligarchies, des bureaucraties, des
sources d'injustices...
-
Et son histoire de l'argent...
-
(salle: Quelle période l'auteur ?)
-
Alors, c'est le 20ème siècle, il est mort il y a
quelques années.
-
C'est plein milieu et fin du 20ème siècle.
-
Et son fils a l'air d'être de la même trempe,
c'est un gars qui a l'air vraiment bien, qui est
un résistant aussi.
-
Donc, dans ce livre là, la définition de
l'argent est formidable.
-
(Alors, est-ce que j'ai bien marqué mon machin
pour pouvoir...
-
Parce que je me propose de vous la lire, c'est
très court ça fait un paragraphe...)
-
Il nous prévient que...
-
Alors il y a un truc qui est quand même très
marrant, la plupart...
-
il explique que, EN FAIT, LES GENS COMPLIQUENT LA
MONNAIE POUR NOUS PERDRE, POUR RESTER LES MAÎTRES
DU SUJET, comme les médecins le faisaient, comme
les avocats le font, comme toutes les
corporations,
-
cultivent un jargon de façon à ce que... pour
tenir à l'écart la piétaille.
-
Mais, en gros : "le lecteur devrait s'attaquer aux
pages qui vont suivre en sachant bien que l'argent
n'est rien de plus ou de moins que ce qu'il a
toujours cru :
-
CE QU'ON OFFRE OU REÇOIT POUR L'ACHAT ET LA VENTE
de biens, de services, et autres",
-
ce qu'on accepte, ce qu'on donne et ce qu'on
reçoit pour l'achat et la vente.
-
Le reste, c'est des complications pour pas grand
chose.
-
Et effectivement, quand on va voir l'histoire, les
phases essentielles de la création de la monnaie,
les moments où on se l'est fait voler, vous allez
voir, ce n'est pas compliqué.
-
Il y a une deuxième référence que j'aime
beaucoup, qui est un vrai plaisir à lire, qui
s'appelle "La pensée monétaire de l'âge
classique à nos jours" d'un gars qui s'appelle
[Christian] Tutin,
-
"Tutin", T.U.T.I.N,
-
qui, en fait, retrace... et ça va très vite en
fait parce que c'est vraiment des courts extraits
très biens choisis qui vont de Locke à Hayek,
donc qui est vraiment un très récent, en passant
par Law, Cantillon, Hume, Thornton, Ricardo, Marx,
Fisher... (ce sont des grands noms qui ont
réfléchi sur la monnaie) et évidement Keynes et
Friedman.
-
Mais ce n'est pas fastidieux parce que ce sont des
petits passages, c'est le meilleur de ce qu'ils
ont écrit, le meilleur de ce que les meilleurs
ont écrit sur la monnaie.
-
Donc, c'est une façon, là aussi... et une façon
polémique parce que ce sont des gens qui
n'étaient pas d'accord entre eux, et qui
s'empaillaient pour savoir ce que c'était que la
monnaie.
-
Donc, ça, c'est, je crois, aussi un bon livre
pour comprendre les enjeux.
-
Alors...
-
Je ne vais pas reprendre toute l'histoire de la
monnaie, je vais dire où on en est aujourd'hui :
-
Aujourd'hui, on a DEUX MONNAIES.
-
On a deux monnaies : il y a celle que nous
utilisons, nous, qui est, on va dire, la monnaie
(en gros pour l'essentiel) qui est créée par les
banques privées.
-
Et puis, il y a la monnaie qui est créée par
l'État, qui est la monnaie centrale dont on voit,
nous, une petite partie : c'est la monnaie
fiduciaire : les billets, les pièces,
-
et puis dont l'autre partie s'échange entre les
banques [et n'apparaît jamais dans nos poches].
-
Donc en fait, il y a deux créateurs, il y a deux
monnaies différentes.
-
la monnaie qu'utilisent les banques entre elles,
ne nous concerne pas, vous ne la verrez jamais, ce
n'est pas la même, [elle ne sert qu']entre les
banques.
-
ET PUIS, IL Y A LA MONNAIE QU'ON ÉCHANGE NOUS, ET
CELLE LÀ, ELLE N'EST PAS CRÉÉE PAR L'ÉTAT (OU
TRÈS PEU CRÉÉE PAR L'ÉTAT) : ELLE EST, EN
GROS, CRÉÉE PAR LES BANQUES PRIVÉES !
-
À l'occasion de quelle opération ? Comment ça
se passe ? Le mieux, c'est de prendre un exemple
pour voir l'apparition de la monnaie, puis ensuite
sa disparition.
-
Quand vous allez voir un banquier, vous avez
besoin de 100 000 euros pour votre maison, par
exemple. Vous allez voir un banquier et vous lui
dites : "je voudrais 100 000 euros".
-
LE BANQUIER NE LES A PAS.
IL VOUS DIT POURTANT : "IL N'Y A PAS DE PROBLÈME
; il n'y a pas de problème, vous voulez 100 000
euros"... Il vérifie que vous êtes fiable —
parce qu'il a besoin que vous soyez fiable :
-
si vous n'êtes pas fiable, et si vous lui claquez
dans les mains, [le prêt] va devenir pour lui une
CHARGE [(ce qu'il n'est pas, normalement, pour la
banque)] et c'est (alors) lui qui va devoir
assumer la responsabilité de cette création
monétaire à votre place... Donc, il va faire
attention à ce que vous soyez fiable,
-
mais si vous êtes fiable, (je vais me lever pour
que vous voyiez mes mains), si vous êtes fiable,
il a un BILAN :
-
(j'avais fait un petit dessin, mais c'est
peut-être plus visible [comme ça]... il a un
bilan,
-
avec un actif est un passif :
-
À L'ACTIF [à gauche], C'EST CE QU'ON ME DOIT.
LE PASSIF [à droite], C'EST CE QUE JE DOIS
[moi-même].
(Je suis, moi, une banque et j'ai [donc] un
bilan.)
-
Le passif, c'est ce que je dois ; pour l'instant,
il n'y a rien.
Vous voulez 100 000 euros ? Il n'y a pas de
problème : je vous les donne, les 100 000 euros,
les voilà.
-
[Désormais,] JE VOUS DOIS (moi, banquier, c'est
dans MES comptes), je vous dois 100 000 euros.
[on voit qu'un chiffre est apparu du côté du
passif, à droite du bilan de la banque.)]
-
Alors là, pour l'instant, il y a quelque chose
qui va pas en comptabilité, parce que la
comptabilité, ça doit être équilibré.
-
C'est-à-dire que, à chaque fois que j'écris
quelque chose, je dois écrire quelque chose à
droite d'un compte et la même somme à gauche
d'un autre compte. [(Ça s'appelle la
comptabilité "en partie double")]
-
Et pour l'instant, ce n'est pas équilibré. Mais
ce que j'ai créé là [ce CHIFFRE que je viens
d'ajouter à droite de mon bilan,] c'est de la
monnaie !
C'est-à-dire que ce qu'il y a à mon passif, moi
banque, MA DETTE DE BANQUE, C'EST DE LA MONNAIE.
-
Je vais vous expliquer ensuite comment ça
circule, vous allez voir.
-
Mais l'opération de prêt, l'opération de
crédit [la création de monnaie] n'est pas
terminée : en même temps que le banquier dit "je
te dois 100 000 euros", en même temps qu'il fait
ça, il dit : "et toi, TU ME DOIS 100 000 euros".
-
Il dit de l'autre côté "et toi, toi à qui je
prête 100 000 euros, eh bien tu me les dois " :
"ça [ce chiffre, à droite du bilan,] c'est moi
qui te les dois ; et ça [le même chiffre, à
gauche du bilan] c'est toi qui me les dois".
-
En fait, quand vous faites un crédit, vous créez
DEUX DETTES, ou [plutôt] la banque crée deux
[dettes]... (de toute façon, vous le faites à
tous les deux [il faut une demande et une offre
pour que le crédit ait lieu]) :
-
la banque et son emprunteur, à eux deux, créent
deux dettes :
-
1) la dette de LA BANQUE, TOUT DE SUITE, elle le
doit tout de suite ; et 2) la dette de CELUI QUI
EMPRUNTE, PLUS TARD.
-
La différence c'est juste LE TERME.
-
(salle: Il crée trois dettes !)
-
Et la troisième, c'est quoi?
-
(salle: Les intérêts.)
-
Les intérêts, alors... effectivement... on verra
après, parce que les intérêts seront pris sur
une monnaie préexistante :
-
pour la création monétaire, pour l'instant, il
ne crée que ça. [le banquier] crée la monnaie
que vous lui demandez, en contrepartie de la
dette, de la somme que l'autre [lui] doit.
-
C'est vrai que, quand il faudra rembourser, il
faudra rembourser EN PLUS les intérêts. Je les
laisse tomber pour l'instant.
-
[Donc, moi banque,] je crée 100 000 des deux
côtés de mon bilan.
-
Ensuite, à chaque fois que la personne va me
rembourser, quand il me rembourse 10 000...
rembourse 10 000... rembourse 10 000... rembourse
10 000, je détruit des deux côtés [(à chaque
remboursement, on voit que les chiffres diminuent
des deux côtés du bilan de la banque, jusqu'à
revenir à zéro tous les deux)]...
-
et À LA FIN DU REMBOURSEMENT, LA MONNAIE A
DISPARU.
-
La monnaie a disparu : SI TOUT LE MONDE
REMBOURSAIT SES DETTES AUJOURD'HUI, IL N'Y AURAIT
PRESQUE PLUS DE MONNAIE.
-
Presque plus : il n'y aurait plus que les billets
et les pièces, qui sont un autre type de monnaie.
-
(salle: C'est l'argent-dette.)
-
C'est l'argent-dette. C'est-à-dire que...
-
tout ce qui passe par les comptes des banques, qui
s'appelle la monnaie SCRIPTURALE (parce que ce ne
sont que des écritures), toute cette monnaie
apparaît à l'occasion de cette manip que je
viens de décrire :
-
QUAND LES GENS EMPRUNTENT, ON LEUR CRÉE DE LA
MONNAIE ET ILS S'ENDETTENT EN MÊME TEMPS,
-
ET QUAND ILS REMBOURSENT, ON DÉTRUIT LA MONNAIE
ET ILS SONT DE MOINS EN MOINS ENDETTÉS EN MÊME
TEMPS.
-
La monnaie aujourd'hui, pour l'essentiel, pour
plus de 90 %, c'est ça.
-
Mais...
-
Alors qu'est-ce qui fait qu'il y en a... [peu ou
beaucoup] ?...
-
Alors, il faudrait que je vous montre aussi
comment ça CIRCULE après, c'est-à-dire que,
quand la personne...
-
donc ça, [à droite du bilan de la banque qui
vient de prêter,] c'est son compte en banque,
c'est l'argent que, moi banque, je lui ai mis sur
son compte en banque.
-
Donc, quand lui, il paie ses fournisseurs (il paie
ses maçons, il paie ses peintres...), et bien il
y a une partie de cet argent qui va partir... qui
va partir et qui va aller sur le compte d'une
autre banque, donc la banque B.
-
Mais ça fonctionne de la même manière, avec
l'actif et le passif, et vous allez vous retrouver
ici, avec peut-être 90 000 (s'il y a 10 000 qui
sont partis), et puis vous allez avoir 10 000 qui
vont se retrouver ici [toujours à droite du
bilan, mais d'une AUTRE banque].
-
Et... parce que hop vous avez de l'argent qui
part...
-
Et ce sont juste des écritures, qui passent du
passif à passif. C'est-à-dire que, quand vous
créez de l'argent, c'est sur le passif d'une
banque, et puis ensuite, par le biais des
chèques, des cartes bleues, des virements et
toutes sortes d'instruments de paiement, vous avez
ce CHIFFRE QUI CIRCULE D'UN PASSIF À L'AUTRE
[ENTRE BANQUES].
-
Donc, en fait, après ça, pour comprendre comment
ça marche, il faut prendre du recul par rapport
à l'ensemble des banques, et vous apercevez qu'en
fait, et bien, [LA MONNAIE,] C'EST UN PASSIF DE
BANQUES -- DE "BANQUES" AU PLURIEL -- C'EST UN
PASSIF QUI CIRCULE, GRÂCE AUX CHÈQUES, AUX
CARTES BLEUES, etc.
-
Oui
-
(salle: C'est comme si c'était une seule banque.)
-
Voila, c'est parce qu'elles créent toutes [la
monnaie de la même façon] : chacune prête à
différents acteurs, et quand je suis BNP, j'ai...
si je représente 10 % du marché,
-
([ce qui] veut dire qu'il y a 10 % des gens qui me
font plutôt confiance pour mettre leurs dépôts
chez moi),
-
quand [moi BNP], je prête 100, il y en a 90 qui
vont partir, puisque je n'ai que 10 % de parts de
marché, il y en a 90 qui vont partir sur les
autres banques.
-
Mais en même temps, les 90 autres banques... les
banques qui représentent les 90 autres % du
marché, elles aussi, elles font des prêts, et
elles aussi il y en a 10 % de ce qu'elles prêtent
qui vont venir dans mes comptes.
-
Donc en gros, si nous, toutes les banques, on a
créé 1 000 dans la journée, il y en a 100 [10%
de 1 000] qui vont [toujours] revenir sur mes
comptes, [100] qui sont pas forcément de l'argent
que j'ai prêté [moi-même] mais je vais avoir
[dans mon bilan BNP]...
-
IL FAUT, en fait, QUE CHAQUE BANQUE PRÊTE À PEU
PRÈS EN PROPORTION DE SA PART DE MARCHÉ DES
DÉPÔTS.
-
Si elle prête plus, si elle se met à prêter,
prêter... plus que les autres, il y a de l'argent
qui va partir vers les autres banques (parce
qu'elle n'a pas les parts de marché qui
correspondent à ce qu'elle a prêté), et
l'argent qui va partir [sans revenir] vers les
autres banques, et... il va falloir qu'elle se
REFINANCE [en monnaie banque centrale, monnaie
qu'elle ne peut pas créer, celle-là].
-
C'est-à-dire qu'il va falloir qu'elle paye... [un
intérêt, ce qui rend l'opération coûteuse]...
-
Ce n'est pas la peine d'entrer trop dans le
détail là dedans, enfin un petit peu peut-être
quand même pour...
-
(salle: Si, un peu c'est important)
-
On verra un petit peu quand on [examinera] les
réfutations aux objections parce que, à mon
avis,
-
les banquiers prétendent que c'est une forte
limitation à la création monétaire, que les
banques soient, comme ça, en concurrence...
-
A mon avis, il y a une telle PRESSION ENTRE ELLES
POUR QU'ELLES PROGRESSENT AU MÊME PAS... Si elles
prêtent au même pas, [alors,] à la
compensation, il n'y a presque plus rien à
compenser [et il n'y a alors plus de limite
réelle à la création monétaire du fait de la
concurrence].
-
[Résumé : ] La masse monétaire finalement c'est
l'ensemble des sommes qui ont été ainsi créées
à l'occasion des crédits, et qui n'ont pas
encore été remboursées.
-
Un petit peu COMME UNE BAIGNOIRE, qui serait
remplie tous les jours avec un robinet qui est
constitué des nouveaux prêts :
-
Donc, tous les nouveaux prêts qui sont signés
consistent à remplir la baignoire de la masse
monétaire.
-
Et tous les remboursements sont un peu comme la
bonde au fond de la baignoire par laquelle l'eau
s'en va régulièrement, à [la] vitesse
régulière programmée suivant le planning des
échéanciers de remboursement des crédits.
-
Donc, vous avez la masse monétaire qui est cette
grande baignoire qui se remplit et se vide [en
même temps, mais pas toujours également]...
-
SE VIDE SELON UN CRITÈRE QUI N'A PAS GRAND CHOSE
À VOIR AVEC NOTRE BESOIN EN MONNAIE. En fait...
-
on a besoin de monnaie pour pratiquer nos
échanges.
-
C'est un petit peu... (alors l'image est ancienne,
elle a souvent été utilisée, mais elle n'est
pas mal) [la masse monétaire est] un peu comme LE
SANG dans un organisme QUI PERMET D'ÉCHANGER
[entre les organes].
-
Le sang, en circulant dans notre organisme, prend
des particules, des éléments, dans un coin, il
les amène à un autre : le sang nous sert, à
nous aussi, à échanger.
-
Quand on en a trop, ça ne va pas ; quand on n'en
a pas assez, ça ne va pas non plus.
-
C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE BONNE QUANTITÉ DE
SANG.
DE LA MÊME FAÇON, C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE
BONNE QUANTITÉ DE MONNAIE.
-
Dans les PÉRIODES D'OPTIMISME, dans les périodes
où tout va bien et où on a confiance dans
l'avenir, nous avons, nous autres humains,
tendance à emprunter beaucoup.
-
Et les banquiers, dans cette période d'optimisme,
ont, eux aussi, tendance à nous prêter beaucoup,
et ça a comme effet
-
de créer beaucoup de monnaie et d'avoir une
augmentation de la masse monétaire, qui conduit
en fait, la plupart du temps, les gens à prendre
plus de risques, trop de risques, plus de risques
que ce qu'ils devraient faire.
-
(Je simplifie.) Et, à l'inverse, ET C'EST
L'INVERSE QUI ME PRÉOCCUPE, il y a des
phénomènes de renversement de la psychologie des
gens où, en fait, [pour mille raisons diverses]
on bascule de l'optimisme au pessimisme (alors,
ça peut être une crise immobilière, par exemple
[mais peu importe]),
-
et alors, vous avez un effet d'AGENTS qui sont
TOUS PROCYCLIQUES sur un marché, qui sont tous
PROCYCLIQUES : QUI VONT TOUS DANS LA MÊME
DIRECTION.
-
Autant les marchés allaient tous dans la
direction de l'optimisme quand [l'ambiance
générale] était optimiste, et puis quand ça
commence à basculer, là aussi les acteurs sont
toujours procycliques, ils vont tous dans le même
sens, et ils se mettent à tous déprimer, donc
ils se mettent tous à arrêter d'emprunter et les
banques à arrêter de prêter...
-
ALORS QU'ON CONTINUE À REMBOURSER
[RÉGULIÈREMENT] ! Donc, la baignoire, elle
continue à se vider [au même rythme important,
en respectant] des échéanciers qui sont à dates
fixes, [alors que,] par contre, la baignoire
arrête de se remplir, et vous vous retrouvez avec
DE MOINS EN MOINS DE MONNAIE !
-
et comme par hasard...
-
DU CHÔMAGE !
-
Alors le lien entre le chômage et la monnaie, il
est difficile à établir de façon mécanique et
rigoureuse, mais il est défendu par des tas de
théoriciens depuis longtemps.
-
Le plus récent, le plus connu, étant Keynes.
-
Ce n'est pas idiot du tout, je trouve, que de
CORRÉLER LA QUANTITÉ DE MONNAIE [EFFECTIVEMENT
DISPONIBLE POUR TOUS, attention] AVEC LE CHÔMAGE.
-
Ce qui me permet... ce qui me conduit à corréler
ces deux phénomènes, [EN PLUS de la simple
LOGIQUE THÉORIQUE,] ce sont les EXPÉRIENCES de
monnaies parallèles, de monnaies alternatives :
-
Dans de très nombreux cas d'histoire de monnaie
alternative, J'OBSERVE QUE...
-
1) d'abord, pour créer une monnaie il faut
arriver à être souvent en SITUATION DE CRISE
PROFONDE, avec un chômage considérable, des gens
qui n'arrivent plus à travailler, des gens qui
n'arrivent plus à [vivre]... les commerçants ne
travaillent plus...
-
2) Et puis ce sont DES COMMUNES (c'est [donc]
souvent à l'échelon local) qui reprennent le
contrôle de la monnaie, qui se mettent à payer
leurs fonctionnaires municipaux avec une monnaie
qu'ils inventent,
-
parce que, en fait, ÇA S'INVENTE, UNE MONNAIE ;
c'est très conventionnel, une monnaie : IL SUFFIT
D'AVOIR CONFIANCE POUR QUE ÇA MARCHE,
-
et, DANS TOUTES LES EXPÉRIENCE QUE JE LIS, À
CHAQUE FOIS, CE N'EST PAS DES MOIS QU'IL FAUT,
C'EST [SEULEMENT] QUELQUES SEMAINES, POUR QUE LE
CHÔMAGE DISPARAISSE ! [À CHAQUE FOIS !]
C'est-à-dire que...
-
tout le monde, toute l'activité reprend, quand on
réinsuffle de la monnaie !
-
Je veux dire, [en étudiant] le lien entre le fait
qu'il n'y ait PAS ASSEZ DE MONNAIE qui met tout le
monde au CHÔMAGE, et [la disparition effective du
chômage chaque fois qu'on REPREND LA LIBERTÉ de]
recréer de la monnaie...
-
(EN FAISANT ATTENTION À NE PAS EN CRÉER TROP,
[certes,] parce que tout le monde sait que si on
en crée beaucoup trop, la valeur de la monnaie
dégringole, et ça redevient une autre
catastrophe, [OK,] mais si on fait attention), si
on arrive à faire attention à ne pas en créer
trop...
-
ON A UNE SOLUTION AU CHÔMAGE À CRÉER DAVANTAGE
DE MONNAIE.
-
Mais attention ! Vous créez la monnaie, [OK]...
[Mais] si la monnaie que vous créez (comme on
fait en ce moment là), SI VOUS LA METTEZ, CETTE
MONNAIE, DANS LA POCHE DES RICHES, [SI VOUS LA
DONNEZ À] DES GENS QUI NE LA DÉPENSENT PAS, DES
GENS QUI L'ACCUMULENT ET QUI FONT DES TAS, DE PLUS
EN PLUS GROS, QUASIMENT COMME UNE MALADIE, ÇA NE
RÈGLE PAS DU TOUT NOTRE PROBLÈME DE CHÔMAGE !
-
IL FAUT METTRE L'ARGENT DANS LA POCHE DE CEUX QUI
LE DÉPENSENT !
[ceci est absolument essentiel.]
-
[C'est] ce que propose Jean-Marcel Jeanneney, qui
était un ministre de [Charles] de Gaulle, dans un
livre qui s'appelle "Écoute la France qui gronde"
(que vous aurez du mal à trouver parce qu'il ne
se trouve plus dans le commerce, il est épuisé,
il faudra le trouver d'occasion, mais dont j'ai
publié les meilleurs passages sur mon site :
http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=5875#p5875
).
-
Ce gars-là [JM Jeanneney] commence par expliquer
dans son bouquin qu'IL SAIT que, quand on crée
trop de monnaie, ça crée une hyperinflation qui
détruit la valeur de la monnaie et qui est une
catastrophe pour tout le monde.
-
Il le sait, il rappelle l'épisode des assignats
pendant la révolution, il rappelle le système de
[John] Law, il rappelle l'hyperinflation allemande
des années 20...
-
IL SAIT TOUT ÇA ET MALGRÉ TOUT, il suggère que
l'État crée de la monnaie PERMANENTE, donc pas
la monnaie-dette des banques privées ! de la
monnaie permanente, de la monnaie qu'il n'y aura
pas besoin de rembourser, des billets de banque,
[il suggère que l'État crée] des billets de
banque...
-
Et que, SANS MÊME PASSER PAR LES BANQUES, ON EN
DONNE -- c'était avant l'euro, qu'il proposait
ça -- on donne, proposait-il, 3 000 FRANCS PAR
PERSONNE PHYSIQUE, enfants, vieillards, adultes,
hommes, femmes, toutes personnes... qu'on
distribue 3 000 Francs à chacun, et qu'on
regarde... qu'ON OBSERVE CE QUE ÇA DONNE, DE
FAÇON EMPIRIQUE.
-
Est-ce que ça fait de l'inflation, ou pas ?
-
SI ÇA NE FAIT PAS D'INFLATION, DANS SIX MOIS ON
RECOMMENCE !
-
Et si ça fait de l'inflation, on arrête pendant
un temps.
-
DONC, [JEANNENEY] PROPOSAIT QUE, DE FAÇON
EMPIRIQUE, ON DISTRIBUE [DU VRAI ARGENT]... MAIS
CE QUI EST TRÈS ORIGINAL DANS CETTE PROPOSITION,
C'EST D'ALLER DISTRIBUER DE L'ARGENT [DIRECTEMENT]
DANS LES POCHES DE GENS QUI VONT LE DÉPENSER !!!
ET BIEN [à mon avis] ÇA CHANGE TOUT !
-
Là, pour l'instant, on crée des milliers et des
milliers... des milliards, et on les donne à des
gens qui ne dépensent pas, qui éventuellement
nous le prêtent, mais moyennant intérêt, un
intérêt ruineux...
-
Alors, sur la création monétaire il faut quand
même... j'ai passé sur un point qui est
important et dont il faut parler.
-
JUSQU'À UNE PÉRIODE RÉCENTE, JUSQU'À 1973 EN
FRANCE, JUSQU'À 1913 AUX ÉTATS-UNIS,
-
l'État avait encore le droit de créer la
monnaie, en concurrence avec les banques privées.
-
Donc, les banques privées pouvaient créer
l'argent (comme je vous l'ai dit), mais l'État
pouvait [aussi], pour ses besoins [propres],
financer ses investissements en créant lui même
la monnaie dont il avait besoin.
-
Pour ce faire, [POUR CRÉER LA MONNAIE DONT IL
AVAIT BESOIN,] L'ÉTAT EMPRUNTAIT, COMME VOUS
EMPRUNTEZ AUPRÈS DE VOTRE BANQUE : [MAIS] LUI, IL
EMPRUNTAIT AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE.
-
Et quand il empruntait auprès de sa banque
centrale, comme la banque centrale c'était
lui-même (et il faut comprendre que l'État,
c'est nous), quand il empruntait auprès de sa
banque centrale, IL REMBOURSAIT SANS INTÉRÊTS !
-
Il remboursait ou il ne remboursait pas, mais
quand il remboursait, en tout cas, il remboursait
sans intérêts.
-
Or, il s'est passé en France et aux Etats-Unis,
en Europe aussi, un coup d'État, UN COUP D'ÉTAT
MONÉTAIRE,
-
QUI A CONSISTÉ À VERROUILLER LE SYSTÈME ET À
GÉNÉRALISER LA CRÉATION MONÉTAIRE PAR LES
BANQUES PRIVÉES POUR QUE L'ÉTAT NE PUISSE PLUS
EMPRUNTER AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE,
-
POUR QU'IL SOIT OBLIGÉ D'EMPRUNTER AUPRÈS DES
BANQUES PRIVÉES, AUPRÈS DE CEUX QUI ONT DE
L'ARGENT, [LES "MARCHÉS FINANCIERS",] EN GROS LES
BANQUES PRIVÉES,
-
QUAND IL A BESOIN DE FINANCER SES INVESTISSEMENTS,
CE QUI L'OBLIGE [ET NOUS AVEC,] À PAYER DES
INTÉRÊTS !
-
Or, dans tous les pays où l'État se fait ainsi
flouer, LA DETTE PUBLIQUE APPARAÎT.
[la dette qui est LA DEUXIÈME PINCE (associée à
l'interdiction faite à l'État de créer la
monnaie qui est la première pince) de la tenaille
qui permet ensuite aux riches de voler les pavres
par milliards.)]
-
Cette même dette publique [souvent appelée
"dette odieuse"] qui est utilisée dans les pays
du tiers monde pour les asservir, pour leur voler
leurs matières premières, leurs ressources à
bon compte,
-
et les pays développés sont en train de passer
dans la même moulinette.
-
C'est-à-dire que, progressivement, en obligeant
l'État...
-
1) en lui interdisant de créer sa propre monnaie
-
et en l'obligeant à emprunter...
-
donc, sur les marchés financiers, ça veut dire
auprès de ceux qui ont de l'argent, donc auprès
des plus riches,
-
[et 2) en laissant, en plus, enfler la dette
publique,]
-
NOS ÉLUS, LES ÉLUS DE CES PAYS ONT, EN QUELQUE
SORTE, ASSERVI LES ÉTATS EN QUESTION, LES ONT
RENDUS DÉPENDANTS !
-
Et ce qui se passe aujourd'hui en Europe est
criant, quoi : vous voyez bien que la Grèce, le
Portugal, l'Irlande sont...
-
tenus à la gorge par le système de la dette et
qu'il n'y a aucune raison pour que les autres pays
n'y passent pas, exactement de la même manière.
-
(salle: C'est intéressant de dire aussi qu'en
1973 c'était [Georges] Pompidou et notre ami
Valéry Giscard d'Estaing qui étaient... donc peu
avant... qui était Pompidou ?)
-
Et Pompidou était le président de [la banque
transnationale] Rothschild... le directeur,
directeur de [la banque] Rothschild.
-
(salle: Pour donner un exemple un petit peu de ce
que c'est que la politique au niveau mondial,
aujourd'hui, Kadhafi, quand il venait à Paris, il
montait sa tente dans le jardin de la famille
Rothschild... C'est juste pour vous donner un
lien. Voilà, c'est intéressant.)
-
Je ne savais pas ça, je ne savais pas que
c'était dans le jardin de Rothschild.
-
En tout cas, c'est vrai que, souvent, on appelle
cette loi de 1973 "la loi Rothschild" parce
qu'elle a incroyablement servi les intérêts des
banques [privées] puisque elle a fait des
États...
-
Il faut comprendre que les États, leurs
ressources, c'est nous, c'est le travail de
millions de personnes...
-
[travail] qui va être mobilisé pour une part,
pour une grande part, qui va être mobilisé pour
le service
-
des créanciers, des nouveaux créanciers de
l'État que sont les banques, à l'occasion des
dépenses publiques : puisque l'État ne peut plus
emprunter auprès de sa banque centrale, il faut
qu'il emprunte auprès de ceux qui ont de l'argent
et principalement, ceux qui ont de l'argent, ce
sont les banques.
-
DONC, C'EST PROFONDÉMENT, C'EST RADICALEMENT
CONTRE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL.
CE QUI S'EST PASSÉ EN 1973, C'EST... ENCORE UNE
FOIS : UN COUP D'ÉTAT.
-
Et...
-
Et c'est ce qui s'est passé en 1913 aux
États-Unis, avec le même mode opératoire ET LES
MÊMES BANQUES, d'ailleurs !!!
-
C'était... [la plupart ds banques en question
semblent être, depuis longtemps, sous le
contrôle de Rothschild :]
-
je pense que le livre le plus important de la
période, c'est ce livre-là : "LES SECRETS DE LA
RÉSERVE FÉDÉRALE" [PAR EUSTACE MULLINS].
-
Je pense que, s'il y a un livre à lire pour
comprendre l'escroquerie monétaire du moment,
-
c'est ce livre-là. Il existe depuis longtemps,
mais il n'a été traduit en France que depuis peu
de temps : depuis septembre dernier [2010].
-
C'est une bombe, voilà, c'est juste une bombe.
C'est-à-dire que, quand vous lisez ça, vous
êtes révoltés. Ça se lit comme un roman
policier, je trouve que c'est très facile à
lire. Et ça explique comment...
-
(salle: Eustace Mullins.)
-
Eustace Mullins: M.U.L.L.I.N.S. Ça explique
comment
-
une poignée de banquiers,
-
détestés de la population américaine...
-
(les américains sortaient d'une crise
épouvantable où ils s'étaient fait ruiner, ils
avaient perdu toutes leurs économies... toutes
leurs économies, les économies d'une vie, des
gens ruinés qui détestaient la banque et Wall
Street...)
-
(salle: Qui avait été initiée par J.P. Morgan.)
-
Oui mais je ne peux pas... on ne peut pas tout
dire, sinon c'est trop compliqué.
-
... comment une poignée de banquiers ont
comploté, au sens strict du terme, se sont
cachés dans une île qui leur appartenait, se
sont cachés avec un ami à eux, parlementaire,
pour mettre au point un projet de banque centrale,
-
mais de banque centrale privée qui ressemble à
une banque publique, qui RESSEMBLE mais SANS ÊTRE
une banque publique, qui s'appelle "Réserve
Fédérale" mais qui est ni réserve ni fédérale
précisément, QUI S'APPELLE "RÉSERVE FÉDÉRALE
AMÉRICAINE" ET QUI N'EST NI RÉSERVE NI
FÉDÉRALE NI AMÉRICAINE...
-
Et pour ensuite le proposer au Congrès.
-
Alors, ils l'ont proposé au Congrès, ça n'a pas
marché la première fois, puis ils sont revenus
à la charge et, lors des élections de 1913...
Donc, ça, c'était en 1910, le complot de l'île
Jekyll...
-
cette espèce d['aventure]...
-
c'est comme un roman policier, le fait de se
cacher, ils ont...
-
Pour que les domestiques ne les reconnaissent pas,
ils ont mis leurs domestiques en vacances et ils
ont engagé des domestiques étrangers pour
l'occasion, pour les quelque semaines qu'ils ont
passées ensemble...
-
C'est marrant comme tout, le travail de Mullins
pour reconstituer ce puzzle à travers des
milliers d'articles du Times, des journaux
d'époque, des articles... des bouquins qu'ont
écrits les comploteurs :
-
en vieillissant, ils se sont lâchés, le système
était complètement installé, ils ont commencé
à raconter...
-
Alors, c'est tout un travail de reconstitution
d'un puzzle... c'est compliqué, c'est vraiment un
gros travail de recherche et c'est absolument
passionnant.
-
ET ON RETROUVE LE MODE OPÉRATOIRE, ON RETROUVE
LES MÊMES RÈGLES, LES MÊMES DROITS EXORBITANTS
QUI SONT DONNÉS À LA BANQUE CENTRALE PAR RAPPORT
AUX ÉTATS, ON RETROUVE ÇA DANS NOTRE SYSTÈME
ACTUEL DANS L'UNION EUROPÉENNE !
-
Dans ce livre-là, il n'y a pas que le complot [de
l'île Jekyll], donc, il y a ensuite la façon
dont s'est passé, la façon dont les banquiers
ont...
-
les banquiers en question ont financé les trois
candidats aux élections présidentielles [de
1913] de façon à... avec les deux principaux,
les deux qui étaient capables de gagner les
élections, qui avaient tous les deux un projet de
banque fédérale, [projets] qui paraissaient...
-
qui étaient présentés comme antagoniques,
présenté comme contradictoires alors que les
deux étaient les mêmes, ils aboutissaient au
même résultat.
-
Et finalement, quand Woodrow Wilson a été élu
en 1913, la première chose qu'il a faite, c'est
de mettre en place et de FAIRE VOTER EN DÉCEMBRE,
DANS DES CONDITIONS ROCAMBOLESQUES, VRAIMENT À
L'ARRACHE QUOI, À FAIRE VOTER LA LOI DE RÉSERVE
FÉDÉRALE,
-
VRAIMENT CONTRE L'OPINION PUBLIQUE ET CONTRE
L'INTÉRÊT GÉNÉRAL. Contre l'intérêt
général.
Et depuis...
-
il n'est pas exagéré, je trouve, de parler DES
AMÉRICAINS COMME D'UNE COLONIE, COMME D'UN
TERRITOIRE OCCUPÉ.
-
Ces gens là ont été [floués, trahis] :
s'étant fait voler leur monnaie, [ils] se sont
fait asservir par une bande de privilégiés qui
ont [depuis] un pouvoir au-delà de ce qu'on peut
imaginer.
-
Il faut se rendre compte qu'en prenant le
contrôle du dollar, ils ont pris le contrôle du
monde.
-
Et ce que fait Eustace Mullins, c'est qu'il fait
aussi UN GROS TRAVAIL DE RECONSTITUTION DES PARTS
DE PROPRIÉTAIRES [DES BANQUES], parce qu'en fait,
les banques... il y a des actions, mais il y a des
actions plus importantes [que les autres] qui sont
LES ACTIONS DE CONTRÔLE et qui sont...
-
dont le secret, aujourd'hui, est aussi important,
on pourrait dire, que le code de la bombe
atomique. C'est très très dur, aujourd'hui, de
savoir qui contrôle les banques et, à l'époque
où il l'a fait, c'était encore accessible : on
remontait POUR LA PROPRIÉTÉ DE LA RÉSERVE
FÉDÉRALE AMÉRICAINE, ON REMONTAIT À LA CITY DE
LONDRES !
-
Ce qui est quand même, ce qui est quand même un
peu fort de café, si on se met à la place des
Américains, on se dit quand même... c'est quand
même un peu dur. (Et Rothschild, principalement.)
-
TOUT ÇA MÉRITERAIT DE FAIRE L'OBJET DE DÉBATS,
DE DÉBATS PUBLICS. PEUT-ÊTRE QUE MULLINS S'EST
TROMPÉ SUR TEL ET TEL POINTS, POURQUOI PAS ? IL
FAUT RECOUPER.
-
LE PROBLÈME, C'EST QU'ON N'ARRIVE PAS À EN
PARLER SANS ÊTRE TRAITÉ DE FASCISTE,
D'ANTISÉMITE ET JE NE SAIS QUELLE AUTRE SOTTISE.
-
On dirait que l'antisémitisme... L'EXISTENCE DE
L'ANTISÉMITISME PROTÈGE ROTHSCHILD,
c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à parler de
Rothschild sans aussitôt être amalgamé à... à
un antisémite, à un fasciste, à bientôt
Hitler.
-
Alors que bon... je me sens quand même assez peu
de points communs avec Hitler et les fascistes.
-
-------------
-
Alors, dans les SOLUTIONS...
1) LES MONNAIES FONDANTES :
-
La monnaie fondante, c'est une suggestion de
Silvio Gesell, qui était un économiste
apprécié, reconnu, et c'est intéressant, ce
qu'il propose.
-
Keynes en parlait avec respect et évaluait ce que
proposait Gesell.
-
Gesell proposait, pour éviter que les gens
n'accumulent la monnaie... (le problème, quand
les gens accumulent la monnaie, [c'est que] CETTE
MONNAIE QU'ILS ACCUMULENT MANQUE AUX AUTRES.
-
Et POUR DISSUADER LES GENS DE GARDER LA MONNAIE
PAR DEVERS EUX, IL PROPOSAIT QUE LA MONNAIE PERDE
DE SA VALEUR ["FONDE"] CHAQUE MOIS, et que, pour
que les billets de banque continuent à valoir
quelque chose, il faille mettre un timbre, qu'il
faille acheter un timbre et mettre ce timbre sur
le billet pour que le billet garde sa valeur
[initiale].
-
Et ça, effectivement, ça pousse les gens à s'en
débarrasser, à ne pas le garder puisqu'il perd
sa valeur.
-
Mais si vous réfléchissez bien, la solution de
Keynes qui consiste à laisser filer un peu
L'INFLATION, ÇA REVIENT AU MÊME.
-
Avec l'inflation, vos billets de banque,
progressivement, ils valent de moins en moins.
-
Bien, ça revient au même : la monnaie fondante
et l'inflation, c'est très proche.
-
Ce n'est pas tout à fait pareil [les timbres à
acheter réellement et à coller soi-même sur les
billets tous les jours, c'est plus
PÉDAGOGIQUE...], mais c'est la même idée.
-
En tout cas, C'EST CE QUE KEYNES RECOMMANDAIT POUR
"EUTHANASIER LE RENTIER", comme il disait.
-
C'est-à-dire que le rentier...
-
face à l'inflation, voit son tas d'or diminuer,
alors que les travailleurs...
-
Alors...
-
dans la protection des gens par rapport [à
l'inflation]... (Alors bon, j'ai mis le désordre
dans mes bouquins, donc je m'y perds un peu,
mais... voilà...)
-
Dans les propositions qui vont avec... qui
permettent de supporter de l'inflation...
-
Alors, Maurice Allais n'était pas un partisan du
tout de l'inflation ; mais un tout petit peu
d'inflation, selon lui, (2%) étaient
[mécaniquement] nécessaires du fait de la
propriété foncière, je ne vais pas développer
là-dessus. [Maurice proposait d'ailleurs, comme
Gesell, pour cette raison, la collectivisation des
terres et leur location.]
-
Et donc, ces 2% d'inflation qu'Allais suggérait
de devoir respecter, il les compensait dans un
système d'INDEXATION GÉNÉRALE comme celui qu'on
a connu pendant "les Trente glorieuses".
-
PENDANT 30 ANS, EN FRANCE, [DE 1945 À 1975,] LES
SALAIRES ÉTAIENT INDEXÉS SUR L'INFLATION AVEC
"L'ÉCHELLE MOBILE DES SALAIRES" : les salaires
étaient indexés, les emprunts étaient indexés,
les loyers étaient indexés ET FINALEMENT, POUR
LES TRAVAILLEURS ET POUR LES PETITES GENS,
L'INFLATION ÉTAIT IN-DO-LO-RE !
-
Il n'y a que ceux qui avaient un gros tas de
billets qui voyaient leurs billets [perdre
rapidement leur valeur]...
-
Encore que les spéculateurs, souvent, arrivaient
à gagner plus que l'inflation et finalement, n'y
perdaient pas [non plus]. Non, c'est surtout ceux
qui avaient des tas de billets [ou des gros
comptes de dépôt (DAV)] qui voyaient leurs
billets [fondre]...
-
et il y a beaucoup de gens qui gardent [avec eux
beaucoup de] billets, plus que ce qu'on croit.
-
Et ceux-là voyaient leur...
-
leur argent fondre.
-
Donc, la monnaie fondante, c'était une des
solution... une des solutions imaginables pour
éviter que des accapareurs, que des gens
accumulent trop de monnaie [et diminuent ainsi la
monnaie DISPONIBLE pour tout le monde].
-
Il me semble que, SUR LA MALFAISANCE DE CE QUI
S'EST PASSÉ EN 1973, LA MALFAISANCE D'AVOIR
ABANDONNÉ LA CRÉATION MONÉTAIRE, moi je vois...
-
je vois un État ruiné...
-
Ruiné... Donc, l'État, il faut comprendre que...
les riches ont beaucoup à craindre d'un État,
d'un État fort, qu'ils ne contrôleraient pas.
-
Et donc, dans leur stratégie, et on le voit
partout dans le monde, ceux qui s'appellent
"libéraux" s'attachent à détruire les États.
-
Et pour les détruire, une des bonnes façons,
c'est de le ruiner.
-
Alors, LE RUINER 1) EN LE PRIVANT DE SES
RESSOURCES, et Galbraith souligne très bien que
toutes les grandes crises sont précédées de la
diminution de l'impôt des plus riches.
-
Ça c'est un marqueur pour savoir quand ça va
péter :
-
regardez : quand les riches commencent à voir
leurs impôts qui descendent fortement, c'est
qu'on est en train d'arriver au bout... au moment
où il va y avoir une crise. Et effectivement...
-
il a raison, Galbraith, je trouve que ça colle.
-
Là, vous voyez qu'en ce moment, les riches ne...
très souvent les riches ne payent pratiquement
plus d'impôts du tout.
-
Et donc, quand les riches ne payent plus d'impôts
du tout, il faut se rendre compte de ce que ça
représente comme gouffre, comme ressources qui
manquent à l'État.
-
Donc, sur le plan des ressources, on ruine l'État
en le privant de ses ressources.
Mais aussi...
-
2) EN L'ENDETTANT ET EN LUI FAISANT PAYER UN
INTÉRÊT [non nécesssaire] SUR SA DETTE, ON LUI
COLLE DES CHARGES SUPPLÉMENTAIRES.
-
On lui colle des dépenses supplémentaires.
-
Il faut se rendre compte aujourd'hui que
l'intérêt de la dette, juste [l'intérêt]...
pas le remboursement de la dette, JUSTE
L'INTÉRÊT, NOUS COÛTE, À LA FRANCE, donc un...
-
un des pays parmi les autres, ÇA NOUS COÛTE 45,
50 MILLIARDS PAR AN !
-
Mais oui, d'euros, c'est considérable ! 50
milliards juste pour une dette, j'insiste, pour
une dette (et c'est juste l'intérêt) NON
NÉCESSAIRE !
-
Une dette qui n'est pas nécessaire : si l'État
avait gardé la...
-
(salle: maîtrise de sa monnaie)
-
surtout le droit de créer la monnaie dont il a
besoin,
-
le droit d'emprunter auprès de sa banque
centrale, ce qui veut dire le droit de créer la
monnaie dont il a besoin...
-
il n'aurait pas besoin de payer ces intérêts.
-
Or, le montant des déficits, André-Jacques
Holbecq [le montre, lui] qui a écrit un petit
livre important pour comprendre ([il] est simple,
il est court, il est...
-
[C'est] ce petit livre-là : ["La dette publique,
une affaire rentable. (À qui profite le système
?)" ]
Il en a écrit un autre, qui est bien aussi :
"Argent, dettes et banques"
-
Ce sont deux bons petits livres... André-Jacques
Holbecq !
-
Deux bons petits bouquins qui vulgarisent bien,
qui permettent de bien comprendre, qui expliquent
bien.
-
Alors lui, il a fait un travail qui n'est pas
facile, parce que les chiffres ne sont plus tous
disponibles... Donc, il faut partir à la pêche
aux chiffres...
-
DEPUIS 1973, EN GROS, LES DÉPENSES PUBLIQUES
N'ONT PAS AUGMENTÉ. Les dépenses publiques n'ont
pas augmenté. [Ceci est essentiel.]
-
En pourcentage, c'est à peu près les mêmes,
toujours. Et donc, mais alors, qu'est-ce qui fait
qu'on est de plus en plus endettés ? Eh bien,
vous regardez : c'est le service de la dette.
-
C'est-à-dire que, au début, en 1973, la dette
n'était pas importante, et le service de la dette
n'était pas important, et le déficit n'était
pas important.
-
Et puis, année après année, le déficit, il
correspond en gros à... mais c'est quand même
étonnamment proche, C'EST L'ORDRE DE GRANDEUR :
LE DÉFICIT DE LA FRANCE, DE L'ÉTAT FRANCE,
CORRESPOND EN GROS, CHAQUE ANNÉE, AU SERVICE DE
LA DETTE !
-
En diminuant les ressources de l'État, en
augmentant ses charges et en prenant la décision
chaque année [de ne pas les financer] : IL FAUT
SE RENDRE COMPTE QUE LES PARLEMENTAIRES, CHAQUE
ANNÉE DEPUIS 1973, ONT PRIS LA DÉCISION DE NE
PAS ÉQUILIBRER CE DÉFICIT CROISSANT, DE NE PAS
LE [COMBLER]...
-
Ils auraient pu l'équilibrer en diminuant les
dépenses ou en augmentant les impôts.
-
Ils ne l'ont PAS fait : ILS ONT LAISSÉ FILER LA
DETTE.
-
Et on nous dit aujourd'hui : "les parlementaires
ont été laxistes".
-
On nous dit : "ils n'ont pas été courageux".
-
On nous dit : "ils ont fait ça pour... pour être
réélus, pour ne pas être impopulaires"...
-
C'EST POSSIBLE.
[MAIS] JE N'Y CROIS PAS.
-
Je n'y crois pas.
-
C'est possible...
-
Je trouve que ça... ça correspond, ça
correspond tellement, cette...
-
cette décision, année après année, de laisser
filer une dette qui va enfermer l'État dans les
pattes de ceux qui lui prêteront de l'argent plus
tard...
-
ET QUAND [LA DETTE] VA ÊTRE TELLEMENT IMPORTANTE
QUE L'ÉTAT VA DÉPENDRE DE CES GENS-LÀ...
ÇA CORRESPOND TELLEMENT AUX INTÉRÊTS DE CEUX
QUI FINANCENT L'ÉLECTION DES ÉLUS !
-
QUE J'AI DU MAL À CROIRE QUE CE SOIT UNE
COÏNCIDENCE, QUOI.
-
Je sais bien que c'est "complotiste", que c'est
"paranoïaque"...
-
N'empêche que CES PARLEMENTAIRES QUI, DEPUIS
1973, À GAUCHE COMME À DROITE D'AILLEURS, "À
GAUCHE" ENTRE GUILLEMETS, COMME "À DROITE" ENTRE
GUILLEMETS, ONT LAISSÉ FILER LA DETTE,
-
JE TROUVE QUE C'EST QUAND MÊME UN PEU FACILE DE
LES ABSOUDRE EN DISANT : "ILS N'ONT PAS ÉTÉ
COURAGEUX, ILS L'ONT FAIT POUR ÊTRE RÉÉLUS".
-
ÇA RESSEMBLE PLUS À UNE MISE EN COUPE RÉGLÉE
DE L'ÉTAT
[VOULUE DÈS LE DÉPART PAR DES FORCES MAFIEUSES].
-
Ça ressemble plus à une mise en coupe réglée
de l'État.
-
ET QUI EST COMPATIBLE AVEC LA DESTRUCTION DES
NATIONS QUI VIENT AVEC L'UNION EUROPÉENNE.
-
Qui va dans le même sens...
-
La fabrication de l'Union Européenne va dans le
même sens de la destruction de cette nation, de
[l'assassinat de] cet État que nos grands-parents
révolutionnaires en 1789 ont construit pour
s'émanciper, pour s'arracher du joug de l'Ancien
Régime.
-
Et on est en train de se faire piquer la nation et
l'État...
-
par ceux qui étaient les privilégiés de
l'Ancien Régime, quoi. Je veux dire, c'est une
contre révolution qui est en [train de se
passer]...
-
et il y a des tas de gens qui écrivent des livres
importants en les intitulant
-
"contre-révolution".
-
Ce qu'on est en train de vivre, c'est une
contre-révolution.
-
Les privilégiés d'il y a 200 ans sont en train
de gommer...
-
ce qu'on a gagné en 1789 et à l'époque.
-
Alors...
-
je suis en train d'arriver sur...
-
la fin de ce que j'ai à vous dire sur la monnaie,
et j'ai gardé, je trouve, le meilleur pour la fin
:
-
À créer la monnaie, on cherche à FINANCER
L'ÉCONOMIE.
-
Savoir si l'État peut créer ou pas la monnaie,
savoir combien de monnaie on a... notre problème
c'est FINANCER L'ÉCONOMIE.
[Gardez ça en tête, c'est l'enjeu central.]
-
Or, pendant des années, pendant des siècles, le
financement de l'économie a été confié à LA
BOURSE.
-
LES SOCIÉTÉS PAR ACTIONS ET LA BOURSE, avec UN
MARCHÉ où ceux qui ont trop d'argent...
-
viennent sur le marché pour l'offrir, et ceux qui
ont besoin d'argent pour créer leur entreprise
viennent sur le marché pour l'emprunter.
-
J'ai l'impression, moi, que LES BOURSES, ELLES SE
JUSTIFIENT DANS UNE AMBIANCE D'ARGENT RARE,
CRÉÉE PAR DES PRIVILÉGIÉS QUI FONT BIEN
ATTENTION À CE QUE L'ARGENT SOIT RARE.
-
Mais, si l'on considère qu'IL N'Y A PAS DE RAISON
QUE CET ARGENT SOIT RARE,
-
si l'on considère que, en tant que société,
entre nous, on pourrait imaginer un système dans
lequel l'argent, c'est nous qui en reprendrions le
contrôle,
-
et on en créerait...
-
NON PAS TROP (parce qu'on ne tient pas à ce
que... on ne tient pas à revivre les expériences
où, en en créant tellement, on a tout mis par
terre, on a tué la poule aux oeufs d'or et
finalement on s'est trouvés complètement
ruinés... Alors la situation était pire
qu'avant.)
-
Non, mais, sans en créer trop, on...
-
on imagine qu'on pourrait en créer D'AVANTAGE
QU'AUJOURD'HUI, ET PUIS SURTOUT, L'ORIENTER VERS
D'AUTRES POCHES que ce que font les banquiers
privés aujourd'hui.
-
Mais si on arrive à... SI ON REPREND LE CONTRÔLE
DE LA CRÉATION MONÉTAIRE, EN EN REPRENANT LE
CONTRÔLE PUBLIC, ON N'A PLUS BESOIN DE LA BOURSE
!
-
On n'a plus besoin de la bourse. [MAINTENANT QU'ON
A COMPRIS COMMENT CRÉER LA MONNAIE,] ON N'A MÊME
PLUS BESOIN DE L'ÉPARGNE : ON N'A PLUS BESOIN DE
L'ARGENT DES RICHES !
-
Alors, donc... la récupération de la création
monétaire par...
-
PAS par les politiciens,
-
(ce sera lié avec ce que je vous dirai tout à
l'heure [sur une nécessaire Constitution
D'ORIGINE CITOYENNE]), mais par la puissance
publique, par les citoyens : ça pourrait être
des Assemblées peut-être tirées au sort, qui
décideraient de combien on fait de monnaie...
-
On en rediscutera, parce que c'est peut-être un
peu trop technique pour des assemblées tirées au
sort... On en parlera peut-être tout à l'heure
[si ça vous intéresse].
-
Mais en tout cas, la puissance publique, ça
pourrait être nous, une incarnation de ce que
nous sommes, qui déciderait de la monnaie dont on
a besoin...
-
Ça me paraît [être] une piste (à la place des
banques privées), ça me paraît une piste de
FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE.
-
Mais il y en a une autre (piste), dont je voulais
vous parler, qui est un travail formidable,
vraiment un travail enthousiasmant :
-
Moi, c'est Franck Lepage qui me l'a révélé.
Franck Lepage, c'est un militant enthousiasmant,
je vous conseille de découvrir ce gars-là si
vous ne le connaissez pas, c'est...
-
(vous pouvez taper son nom sur Google, je pense
que vous arriverez directement sur ses
"conférences gesticulées" ; c'est quelque chose
d'important ; il dit des choses très très
importantes, Franck)
-
Je ne peux pas développer (à l'occasion de la
monnaie, [c'est hors sujet])... [En deux mots,]
l'idée forte qu'il développe, ça concerne
L'ÉDUCATION POPULAIRE ; ça concerne LA CULTURE
COMME ÉDUCATION POLITIQUE DES JEUNES ADULTES POUR
ÉVITER LES GUERRES.
-
[Ayant observé pendant la guerre que les hommes
pouvaient très bien être À LA FOIS TRÈS
CULTIVÉS... ET NAZIS, nos grands-parents ont
jugé à la Libération que] la culture devrait,
plutôt qu'être [stupidement] réduite à l'art,
ce qui [serait] une [véritable] catastrophe, LA
CULTURE DEVRAIT ÊTRE L'ÉDUCATION DES JEUNES
ADULTES À DES VALEURS.
-
(par exemple, les valeurs d'Orwell, vous savez LA
"COMMON DECENCY", c'est-à-dire une espèce de
générosité,
-
d'altruisme, qui peut être travaillé, qu'on peut
enseigner, qu'on peut développer avec une
éducation adaptée),
-
et donc, le travail de Franck sur l'éducation
populaire et sur le sabordage de la culture pour
la réduire à de l'art, c'est-à-dire à PERDRE
L'ASPECT POLITIQUE [QUE DEVRAIT AVOIR] LA CULTURE,
c'est un travail essentiel, mais...
-
on en reparlera peut-être tout à l'heure, quand
on parlera du tirage au sort, parce que le tirage
au sort est, lui aussi, un outil d'éducation
populaire. On en reparlera. Mais...
-
ce que Franck m'a fait découvrir [en matière de
financement de l'économie], c'est le travail de
BERNARD FRIOT :
-
Alors, je ne pourrai pas ici... reprendre le
détail du travail de Friot,
-
je vous invite à aller voir les conférences de
Friot : chaque conférence fait deux heures ; moi,
j'en ai déjà vu 4 ou 5 ; je l'ai rencontré un
petit peu ; il faut que je le rencontre plus, ce
que fait cet homme est essentiel et...
-
essentiel et proprement révolutionnaire !
-
Avant de lire le livre [de Friot], je vous
conseille d'aller voir les vidéos et vous pouvez
voir plusieurs vidéos parce qu'il...
-
il improvise quand il parle dans ses vidéos, et
donc ce ne sont pas les mêmes, il y a des choses
nouvelles dans chaque vidéo et c'est...
-
en plus, c'est riche, c'est...
-
Il y a un vocabulaire à maîtriser qui est sur
l'emploi, les salaires, les cotisations, donc il
donne un sens au mot "travail", un sens au mot
"emploi" qui ... [qui gagne à être écouté
plusieurs fois pour bien apprivoiser ces
significations précises et inhabituelles, mais
très utiles.]
-
vraiment, vraiment très utile. Je vais quand
même... je vais vous résumer pour que vous
compreniez comment ça s'articule avec ce que je
vous ai dit jusque là :
-
JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE,
JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE SANS AVOIR
BESOIN DE L'ÉPARGNE DES RICHES.
-
Je voudrais que nous, la multitude qui sommes pas
riches, je voudrais que nous puissions avoir une
activité économique normale, vivre une vie
décente, vivre une vie digne, sans avoir besoin
de l'argent des riches.
-
Sans avoir besoin du capital, du capital
accumulé, sans avoir besoin du capitalisme. Sans
avoir besoin de l'argent accumulé, du capital
accumulé par...
-
ceux qui ont de l'argent, les porteurs d'argent.
-
Donc, l'idée de reprendre la création monétaire
aux plus riches, c'est une première piste.
-
Et l'idée de Friot...
-
Encore un bombe, ça, une sacrée bombe !
-
Il nous dit, Friot:
-
nous avons dans notre RÉEL, dans quelque chose
que nous vivons déjà, DONC ÇA N'EST PAS UNE
UTOPIE, ce n'est pas...
-
ce n'est pas un rêve inaccessible...
-
dans le réel aujourd'hui...
-
nous vivons...
-
UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE QUI MARCHE TRÈS
BIEN : ce sont NOS RETRAITES.
-
Alors, en quoi est-ce que LES RETRAITES SONT UNE
SOLUTION MAJEURE, UNE DÉMONSTRATION MAJEURE QUE
NOUS SOMMES CAPABLES, ENTRE NOUS, DE FINANCER
QUELQUE CHOSE SANS ÉPARGNE PRÉALABLE ?
-
Eh bien regardez :
-
Comment est conçu... comment nos grands-parents,
au sortir de la guerre, ont conçu le système des
retraites ?
-
C'est facile,
-
c'est facile :
-
CHAQUE ANNÉE, ON NE SAIT PAS CE QUI VA SE PASSER
DANS 20 ANS, MAIS ON SAIT [PRÉCISÉMENT] QUE
L'ANNÉE PROCHAINE, ON AURA TANT DE GENS QUI
TRAVAILLENT, ET ON AURA TANT DE RETRAITÉS QUI NE
TRAVAILLERONT PAS.
-
ON FAIT UNE RÈGLE DE TROIS, ET ON SAIT EXACTEMENT
COMBIEN IL VA FALLOIR PRENDRE SUR LES SALAIRES EN
COTISATIONS DE L'ANNÉE PROCHAINE POUR PAYER LES
RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE.
-
CHAQUE ANNÉE, [DONC,] ON DÉCIDE DU POURCENTAGE
QU'IL FAUT PRENDRE SUR LES SALAIRES POUR FINANCER
LES RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE.
-
C'EST INDESTRUCTIBLE !
[Ce système ne peut pas faire faillite ! (sauf
s'il est sabordé par des traîtres !)]
-
CERTES, en période de baby boom... et puis même
de papy boom en ce moment, IL VA FALLOIR AUGMENTER
LES TAUX : d'ailleurs, ça n'a pas arrêté depuis
la 2ème guerre mondiale, les taux de cotisation
retraite ont augmenté pendant toute la période.
-
[Les taux] augmentent un petit peu chaque année,
alors que c'est dans une période de croissance
où ça croit de beaucoup plus, on crée de plus
en plus de richesses chaque année, on crée
beaucoup de richesses et, sur cette nouvelle
richesse, on en prend un petit peu plus, un petit
peu à chaque fois, on en prend, pour les
retraites, c'est juste INDOLORE et c'est un
système INSUBMERSIBLE.
-
Sauf si on le coule [volotairement] en faisant des
trous dans la coque !!!
-
Quand de MEDEF a réussi à obtenir [de la part
d'élus corrompus et traîtres à la patrie] qu'on
gèle l'augmentation des cotisations patronales...
-
qu'on arrête d'augmenter... enfin d'ajuster [les
taux] nécessaires aux montants [à prendre] sur
les salaires, aux montants à financer, quand ils
ont décidé ça, ils ont fait un trou dans la
coque en disant [hypocritement : "mais ce système
n'est pas viable, regardez ce déficit qui gonfle,
c'est bien la preuve qu'il est mauvais !..."]
-
ils l'ont volontairement déséquilibré.
-
Mais c'est du sabordage !
-
C'est juste du sabordage : le système, il était
fait pour n'être jamais en déséquilibre, jamais
en découvert, jamais un euro de découvert...
[par contruction.]
-
Et ça marchait très bien, sur des sommes
considérables.
-
On en est à 230...
-
230 milliards par an de retraites [versées].
-
Sans État, il n'y a pas besoin d'État : c'est
entre nous, [la gestion des caisses].
-
CE SONT DES CAISSES SOCIALES : C'EST ENTRE NOUS.
-
IL N'Y A PAS BESOIN D'ÉTAT ! IL N'Y A PAS BESOIN
DE L'ÉPARGNE DES RICHES ! ON N'A PAS BESOIN
D'EMPRUNTER À QUI QUE CE SOIT ! ON N'A PAS BESOIN
DE PAYER D'INTÉRÊTS !
[C'EST UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE... ET QUI
MARCHE TRÈS BIEN !
-
Et c'est des engagements [importants], 230
milliards ! sur des dizaines d'années... sur 30,
40, 50 ans...
-
et ça marche très bien !
-
[Ce que Friot nous invite à comprendre pour en
déduire des alternatives nouvelles, c'est qu']IL
Y A DÉJÀ 45 % DU SALAIRE GLOBAL QUE REÇOIT
QUELQU'UN QUI EST VERSÉ PAR DES CAISSES.
-
Alors pas seulement sur la retraite, mais sur la
maladie, le chômage... toutes les assurances
sociales...
-
Déjà presque la moitié de ce qu'on gagne, nos
revenus, est versé... non pas versé directement
par l'entreprise : c'est versé par l'entreprise
à des caisses, des caisses qui nous le versent
[à leur tour, en mutualisant].
-
C'est déjà le cas.
-
C'est déjà le cas. Et il n'y a pas besoin
d'emprunter.
-
Il n'y a pas besoin de payer des intérêts. Il
n'y a pas besoin de capital préalable. Il n'y a
pas besoin d'épargne !
-
Ce que dit Friot, c'est :
-
ce système a été mis en place à la 2ème
guerre mondiale,
-
il fonctionne depuis, il donne parfaitement
satisfaction, il devrait [donc] être, 1) d'abord
GÉNÉRALISÉ à toutes les catégories, les
libéraux, à tout le monde évidemment,
-
Et puis surtout, puisque ça marche pour les
retraites,
-
et bien, 2) il n'y a qu'à L'ÉTENDRE, l'étendre
POUR LES SALAIRES :
-
Et quand une entreprise paierait son salarié, au
lieu de le payer lui, elle le paierait à une
caisse qui le paierait, ce serait mutualisé.
-
A priori, on se dit : "mais c'est sûr que ça va
marcher".
Mais ÇA MARCHE DÉJÀ TRÈS BIEN POUR LES
RETRAITES, POURQUOI ÇA NE MARCHERAIT PAS POUR LES
SALAIRES ?
-
Et puis [ON PEUT AUSSI ÉTENDRE LE SYSTÈME DES
COTISATIONS SOCIALES À] L'INVESTISSEMENT :
-
au lieu d'aller chercher sur un marché, sur une
bourse qui ne finance plus l'économie...
-
(vous savez que, tout confondu, la bourse, elle
DÉTRUIT du capital [net]...
-
Chaque année, si vous faites le solde de ce que
la bourse prend à l'économie et ce que la bourse
donne aux entreprises, elle détruit du capital !
-
Elle ne sert à rien, elle ne finance... il y a
longtemps que la bourse ne finance plus
l'économie.)
-
L'idée de Friot (et moi, je la découvre depuis
quelques mois... il faut... ça demande à être
approfondi, mais c'est quand même drôlement
séduisant),
-
l'idée de Friot, c'est :
-
"PROLONGEONS L'EXPÉRIENCE...
-
L'EXPÉRIENCE RÉUSSIE DE LA RETRAITE depuis
trente, soixante ans,
-
prolongeons cette expérience sur d'autres sujets
qui nous posent problème", par exemple
l'investissement.
-
On n'investit [pas assez]... la proportion du PIB
de l'investissement dans notre pays est absolument
catastrophique.
-
Il faudrait qu'on investisse 25% de notre PIB, on
en est très très très loin.
-
Mais si on finançait [l'investissement] par
cotisations, c'est-à-dire si on demandait aux
entreprises de cotiser à des caisses au titre de
l'investissement, et quand des entreprises ont
besoin d'investir, elles vont voir ces caisses
pour obtenir l'argent en question,
-
on aurait [alors] nos 25% d'investissement, on les
aurait bien plus qu'en comptant sur le marché qui
ne fonctionne pas.
-
[MAIS attention :] AUCUNE DE CES RÉFORMES NE
SERA, À MON AVIS, POSSIBLE DANS LE CADRE DE
L'ÉLECTION :
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Parce que les élus, pour l'essentiel...
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(l'essentiel qui n'est pas forcément dit...)
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rendent des comptes à leurs sponsors, à ceux qui
les font élire.
-
et si ceux qui les font élire sont les plus
riches...
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les plus riches, ce ne sont même plus les gros
commerçants : ce sont les banques !
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Donc, je pense qu'il est illusoire d'attendre que
les élus changent quoi que ce soit au niveau des
banques.
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Ça détruirait...
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ça correspondrait pour eux à un hara-kiri.
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Donc, ce qu'on dira [tout à l'heure] sur le
tirage au sort à la place de l'élection [suite
de la conférence] est complètement le
complément politique de cette recherche sur le
plan du financement...
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si vous avez des idées sur le plan du
financement, je suis preneur parce que moi je suis
complètement en état de RECHERCHE...
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il y a peut-être des choses que je n'ai pas
comprises, ou d'autres que j'ai mal comprises, ou
qui me manquent : moi, je suis preneur de...
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de nouveautés en la matière.
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http://etienne.chouard.free.fr/Europe