Étienne Chouard - Le pouvoir antisocial de l'argent
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0:00 - 0:03Il n'y a qu'eux qui ont besoin de millions d'euros pour se donner du mal.
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0:03 - 0:06Non, on n'a pas besoin d'incitation sans limites !
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0:06 - 0:08Personne ne fonctionne comme ça !
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0:08 - 0:11Personne ne fonctionne comme ça et il y a,
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0:11 - 0:12il y a une infime minorité de malades mentaux
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0:12 - 0:15qui ont besoin de millions d'euros pour se donner du mal
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0:15 - 0:17et qui ne servent à rien !
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0:17 - 0:19On peut les mettre dans des hôpitaux pour les soigner
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0:19 - 0:21parce qu'ils sont malades ! des malades mentaux...
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0:28 - 0:34(Avant-garde économique : Étienne Chouard, professeur à Marseille, Aix-en-Provence, octobre 2012.)
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0:34 - 0:39(Question :) Pouvez-vous résumer vos principales positions sur la démocratie et la monnaie ?
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0:39 - 0:43(Étienne Chouard :) Pour résumer en quelques mots là où j'en suis en ce moment,
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0:43 - 0:48je dirais que, pas de prospérité sans monnaie publique,
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0:48 - 0:51pas de monnaie publique sans démocratie,
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0:52 - 0:55digne de ce nom donc, un mot à définir.
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0:56 - 0:58Et pas de démocratie, donc, sans tirage au sort.
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0:59 - 1:01L'élection est anti-démocratique.
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1:01 - 1:03En tout cas l'élection généralisée.
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1:03 - 1:06Une démocratie digne de ce nom peut très bien pratiquer
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1:06 - 1:09sur tel ou tel point l'élection,
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1:09 - 1:14par exemple si on a besoin de militaires qui ont une compétence,
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1:15 - 1:17et donc dans ce cas-là, l'élection se défend très bien.
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1:18 - 1:19Mais en politique,
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1:20 - 1:23la démocratie c'est le tirage au sort, c'est à dire que
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1:23 - 1:26on part du principe, discutable hein,
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1:27 - 1:29tout le monde n'est pas forcément démocrate...
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1:29 - 1:32Mais l'idée démocrate, c'est que nous sommes...
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1:33 - 1:35Nos opinions se valent.
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1:35 - 1:38Et politiquement, nous sommes égaux, politiquement.
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1:38 - 1:43Pas en puissance, pas en intelligence, pas en richesse,
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1:43 - 1:45pas en condition sociale, là on est très inégaux.
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1:45 - 1:46On sait ça.
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1:47 - 1:50Mais si on est démocrate, on postule que politiquement
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1:50 - 1:52nos opinions se valent.
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1:52 - 1:54Politiquement nous sommes égaux.
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1:54 - 1:57Et donc, politiquement nous sommes tous potentiellement
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1:57 - 1:59gouvernés et gouvernants.
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2:00 - 2:04(Question :) On affirme parfois que le tirage au sort conduira à un nivellement vers le bas,
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2:04 - 2:07et qu'il vaut mieux avoir une élite compétente et éclairée...
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2:07 - 2:11(Étienne Chouard :) On peut défendre l'idée que nous avons besoin d'élites pour nous gouverner.
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2:11 - 2:14De bonne foi, en le croyant vraiment.
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2:14 - 2:16Moi je pourrais entendre ça
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2:16 - 2:20si ces élites étaient sous un contrôle sourcilleux et quotidien,
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2:21 - 2:23révocables en cas de faute,
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2:23 - 2:25révocables immédiatement en cas de faute.
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2:26 - 2:27Ayant des comptes à rendre,
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2:28 - 2:32des comptes stricts, sévères, avec des punitions
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2:32 - 2:34à l'issue de leur mandat.
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2:35 - 2:37Moi je serais tout à fait prêt à entendre ça.
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2:37 - 2:41Je ne suis pas fermé à l'idée d'une aristocratie, d'une véritable aristocratie.
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2:41 - 2:45Pas du tout l'escroquerie de l'aristocratie héréditaire
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2:45 - 2:48qui est du foutage de gueule intégral.
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2:50 - 2:52Prétendre que de père en fils, on est les meilleurs,
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2:52 - 2:54c'est vraiment se foutre du monde, évidemment.
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2:54 - 2:57Mais, une véritable aristocratie qui nous permettrait
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2:57 - 3:01qui permettrait au corps social de choisir en lui-même
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3:01 - 3:06librement, ceux qu'il considère les meilleurs, sans même qu'ils soient candidats,
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3:06 - 3:09parce que souvent les candidats au pouvoir ne sont pas les meilleurs.
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3:09 - 3:12Ce sont les meilleurs pour accéder au pouvoir,
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3:12 - 3:14mais pas les meilleurs pour l'exercer.
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3:14 - 3:17Si nous étions capables de désigner librement
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3:17 - 3:19par élection
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3:19 - 3:21sans candidats, les meilleurs,
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3:21 - 3:25si nous étions capables de les contrôler tous les jours
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3:25 - 3:27pour vérifier qu'ils sont bien toujours les meilleurs,
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3:27 - 3:29si nous étions capables de les révoquer
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3:29 - 3:31dès qu'ils défaillent, gravement,
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3:31 - 3:34et de les obliger à rendre des comptes
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3:34 - 3:38avec des mandats courts...
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3:39 - 3:40Remarque, s'ils étaient vraiment sous contrôle,
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3:40 - 3:44les mandats pourraient même être plus longs.
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3:44 - 3:46S'ils étaient révocables à tout moment en cas de faute grave
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3:46 - 3:49les mandats pourraient être plus longs sans que ça pose de problème.
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3:49 - 3:50Donc, une véritable aristocratie ça me paraît
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3:51 - 3:53plus désirable qu'une démocratie,
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3:53 - 3:56ça me paraît à mon avis plus prometteur.
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3:56 - 3:59Mais on est à mille lieues du régime actuel.
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3:59 - 4:01Le régime actuel ne donne pas le pouvoir aux meilleurs,
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4:01 - 4:03il donne le pouvoir aux plus riches.
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4:04 - 4:10La corrélation entre les passages à la télé des candidats
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4:10 - 4:12et leurs résultats aux élections est parfaite.
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4:12 - 4:13Pratiquement parfaite !
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4:13 - 4:15C'est-à-dire que plus vous passez à la télé,
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4:15 - 4:17meilleurs sont vos résultats à l'élection.
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4:17 - 4:21Absolument... arithmétiquement, quasiment.
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4:21 - 4:26Donc, l'élection, elle est quasiment... offerte...
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4:26 - 4:30La victoire à l'élection est offerte à celui
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4:30 - 4:33à qui on donne les passages média, les passages télé.
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4:33 - 4:35Les passages télé, les passages journaux, etc.
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4:35 - 4:38Et il se trouve que précisément les télés,
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4:38 - 4:41la plupart des télés, les journaux...
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4:41 - 4:44La quasi totalité des journaux,
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4:44 - 4:48les radios, la plus grande partie des radios
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4:48 - 4:53ont été achetés, pris en contrôle par les plus riches d'entre nous.
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4:53 - 4:55Les marchands de canons, les banques et les marchands de canons.
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4:55 - 4:58(Question :) On peut être taxé de « complotiste » lorsque l'on affirme
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4:58 - 5:01que le système politique actuel ne profite qu'aux riches...
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5:02 - 5:04(Étienne Chouard :) Il me semble que l'élection permet aux riches
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5:04 - 5:05d'acheter le pouvoir.
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5:08 - 5:10Vous dites « complotisme »...
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5:12 - 5:16Les mots en « -isme », en français, c'est péjoratif, souvent.
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5:18 - 5:22Ça voudrait dire que je verrais des complots partout.
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5:23 - 5:26Mais ça, il faudrait le démontrer que,
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5:27 - 5:30quand je dénonce un complot, c'est la énième fois, le énième complot,
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5:30 - 5:32il y a des complots partout...
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5:32 - 5:34Je ne prétends pas qu'il y a des complots partout !
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5:35 - 5:39Quand je vois un complot, quand j'ai l'impression de voir un complot,
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5:39 - 5:42c'est-à-dire, une intrigue secrète
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5:43 - 5:47menée au profit d'une petite poignée d'individus
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5:49 - 5:54dans un objectif contraire à l'intérêt général et en secret,
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5:55 - 5:58c'est quand même une définition assez basique,
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5:59 - 6:01qui je pense ne fait pas l'objet de débats ;
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6:02 - 6:06des situations qui relèvent de cette définition,
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6:07 - 6:10arrangements secrets au profit d'une petite bande
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6:11 - 6:13et contraires à l'intérêt général...
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6:13 - 6:16Ben il y en a beaucoup des complots ! Il y en a plein ! Oui il y en a plein !
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6:17 - 6:21Et se débarrasser de la critique en parlant de « complotisme »
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6:21 - 6:24qui serait quoi ? Une maladie mentale ? Une paranoïa ?
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6:25 - 6:30Ça médicalise l'adversaire mais il n'y a pas le début d'un argument.
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6:30 - 6:32(Un individu à Manuel Valls :) Est-ce que vous avez participé
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6:32 - 6:36au groupe Bilderberg en 2008 et en 2009 ? On aimerait savoir euh...
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6:36 - 6:38(Manuel Valls :) Non, une fois seulement.
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6:38 - 6:39(Individu :) En 2008, c'est tout ?
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6:39 - 6:42(Manuel Valls :) Oui... Attendez, je signe...
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6:42 - 6:44Ah non mais moi je vous réponds très franchement...
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6:44 - 6:47Mais faites attentions aux thèses complotistes.
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6:47 - 6:49(Individu :) Sur « le Siècle » par exemple, dont vous êtes membre aussi...
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6:49 - 6:51(Manuel Valls :) Donc ? Et alors ? Qu'est-ce que voulez dire ?
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6:51 - 6:54(Individu :) Que des hommes politiques de droite, de gauche...
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6:54 - 6:54(Manuel Valls :) Mais c'est bien !
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6:54 - 6:57(Individu :) qui sont essentiellement mondialistes pour la plupart...
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6:57 - 6:58(Manuel Valls :) Ah ! Le complot mondialiste oui !
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6:58 - 7:00On parle même du complot judéo-maçonnique.
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7:00 - 7:02Mais ça aussi c'est une thèse complotiste...
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7:02 - 7:03(Individu :) Mais vous êtes pour une gouvernance mondiale ?
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7:03 - 7:05(Manuel Valls :) Non et puis il y a même des gens qui expliquent
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7:05 - 7:07que par exemple les attentats du 11 septembre n'ont pas eu lieu.
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7:07 - 7:10(Individu :) Non ! Pas qu'ils n'ont pas eu lieu, non, ce n'est pas ça.
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7:10 - 7:11(Manuel Valls :) Ah bon ?
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7:11 - 7:12(Individu :) Qui se posent des questions
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7:12 - 7:13sur la version officielle.
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7:13 - 7:15(Manuel Valls :) Ah voilà ! Donc nous y sommes, donc notre entretien...
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7:16 - 7:19Oui mais voilà, les mêmes qui critiquent le Bilderberg,
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7:19 - 7:22qui mettent en cause le Siècle... Non mais attendez !
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7:22 - 7:29Les mêmes qui parlent du Bilderberg, c'est étrange,
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7:29 - 7:31les mêmes qui parlent du complot mondialiste, du Siècle, etc.
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7:31 - 7:34sont les mêmes comme vous, Messieurs,
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7:34 - 7:36qui posent des questions sur le 11 septembre.
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7:36 - 7:39Donc notre entretien est terminé parce que...
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7:39 - 7:42Non, vous êtes des gens qui se posent des questions
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7:42 - 7:44qui malheureusement sont assez inquiétantes
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7:44 - 7:46surtout quand on est aussi jeune que vous.
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7:46 - 7:47(Étienne Chouard :) C'est juste... c'est une insulte,
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7:47 - 7:49comme dans une cour de récré quoi :
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7:49 - 7:52« Sale con ! »... Ouais enfin, tu as dit « sale con » mais...
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7:53 - 7:56ça ne vaut rien ! Voilà, c'est juste une insulte : « complotiste ! »...
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7:56 - 7:58On traite quelqu'un de « complotiste »,
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7:58 - 8:01on n'a même pas besoin de le démontrer.
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8:01 - 8:03Simplement parce qu'il est en train de dénoncer un complot
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8:03 - 8:07en, soi-disant, en réponse, on renvoie le mot « complotiste »...
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8:07 - 8:09Et ça suffirait comme démonstration ?
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8:09 - 8:12Ça paraît incroyablement pauvre comme argumentation.
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8:12 - 8:15Il n'y a pas de fait, pas de raisonnement, pas de logique...
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8:16 - 8:18Il y a juste : on renvoie le mot « complotiste ».
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8:19 - 8:21Je suis désolé mais revenez avec des arguments mais...
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8:21 - 8:24pour l'instant, ça ne vaut rien, quoi.
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8:25 - 8:33La réfutation des opinions dissidentes qui mettent en cause et qui critiquent
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8:34 - 8:37les différents complots contre l'intérêt général,
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8:37 - 8:40les différentes intrigues contre le bien commun,
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8:40 - 8:44les différentes trahisons des gens qui nous « représentent »
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8:44 - 8:50mais qui en fait, abandonnent notre souveraineté qui ne leur appartient pas
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8:50 - 8:55à des institutions qui ne sont plus sous notre contrôle...
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8:56 - 9:00Renvoyer à ces gens qui critiquent de façon très argumentée,
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9:00 - 9:03très documentée, très sérieuse,
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9:03 - 9:04toutes ces intrigues et ces complots,
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9:04 - 9:08leur renvoyer simplement
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9:08 - 9:12la médicalisation, l'insulte de « complotisme »...
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9:12 - 9:17Si ça convainc quelqu'un, ce quelqu'un n'a pas de jugement,
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9:17 - 9:22pas de discernement.
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9:23 - 9:27Ou il n'a pas de courage parce qu'on l'intimide, on lui fait peur :
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9:27 - 9:31« Si tu crois ce qu'il dit, c'est que... Alors que c'est un complotiste...
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9:31 - 9:34Toi-même tu vas devenir, et attention si tu deviens complotiste... ».
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9:34 - 9:37Et alors le gars a peur et est convaincu de ça...
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9:38 - 9:41Quelle faiblesse quoi, faut être plus courageux que ça.
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9:41 - 9:44Il y a des arguments. Est-ce qu'il y a des complots ou pas de complots ?
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9:44 - 9:46Si vous trouvez qu'il n'y a pas de complot, c'est-à-dire
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9:46 - 9:48qu'on prétend qu'il y en a et il n'y en a pas.
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9:48 - 9:53Allons-y ! Étudions les faits.
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9:53 - 9:55Et voyons s'il y a complot ou pas complot.
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9:56 - 9:58(Christophe Deloire :) Par exemple, la régulation bancaire
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9:58 - 10:00que chacun nous vend,
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10:00 - 10:02ou nous a vendu dans les différents discours de Toulon,
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10:02 - 10:04ça ne dépend plus du pouvoir national.
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10:04 - 10:06Ça dépend du comité de Bâle.
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10:06 - 10:07Qu'est ce que le comité de Bâle :
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10:07 - 10:10c'est un comité de gouverneurs de banques centrales,
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10:10 - 10:13de différents pays du monde, indépendants de leur propre gouvernement,
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10:13 - 10:15indépendants, donc non élus,
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10:16 - 10:18qui statuent entre eux et généralement en consultant des banquiers
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10:19 - 10:20sur la régulation bancaire, les banquiers sont les plus grands spécialistes,
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10:20 - 10:24et comme il n'y a pas de spécialiste parmi les clients, c'est les banquiers.
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10:25 - 10:28On a trouvé des documents avec Christophe Dubois qui prouvent
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10:28 - 10:30que les referendums sont considérés comme tyranniques,
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10:30 - 10:33tueurs de traités !
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10:33 - 10:35C'est l'appel au peuple qui est considéré comme tyrannique.
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10:36 - 10:38Et Mario Monti était venu
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10:38 - 10:39il y a 4 ans, au Sénat, à Paris.
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10:39 - 10:42À l'époque il était relativement inconnu des Français,
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10:42 - 10:44mais il avait eu des phrases très claires :
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10:44 - 10:47ce qu'il « appréciait dans l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui »,
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10:47 - 10:48parce que ce n'est pas une remise en cause
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10:48 - 10:49de la construction européenne,
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10:49 - 10:50c'est de « l'Europe telle qu'elle fonctionne aujourd'hui »,
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10:50 - 10:54ce qu'il appréciait, c'était qu'elle soit « à l'abri des aléas de l'humeur
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10:54 - 10:57de l'électorat » et qu'elle soit « éloignée des contraintes électorales » !
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10:57 - 10:59(Franz-Olivier Giesbert :) Moi, je ne peux pas être d'accord,
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10:59 - 11:01en tout cas personnellement, avec mon ami...
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11:01 - 11:03Je ne peux pas être d'accord du tout parce que l'explication est trop simple,
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11:03 - 11:05on est vraiment dans la théorie du complot,
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11:05 - 11:07et finalement ce sont ces gens-là, qui manipulent, etc.
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11:07 - 11:09qui s'installent et qui font de la politique...
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11:09 - 11:10(Christophe Deloire :) Non mais la présentation laisse à penser
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11:10 - 11:11que c'est du complot...
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11:11 - 11:12(Franz-Olivier Giesbert :) Non non non,
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11:12 - 11:13tu es complètement dans la théorie du complot,
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11:13 - 11:14et c'est le problème de ta démonstration.
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11:14 - 11:15(Étienne Chouard :) « Complotiste ! » :
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11:15 - 11:17on est en train de traiter les gens de paranoïaques.
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11:18 - 11:21On est en train de les médicaliser... Ça ne vaut rien.
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11:23 - 11:27Je sais qu'il y a des gens qui font attention à tout ce qu'ils disent
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11:27 - 11:29pour ne pas être rangé parmi les « complotistes »...
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11:31 - 11:33Moi de toute façon, je ne suis candidat à rien donc...
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11:34 - 11:37Vous pouvez bien me traiter de complotiste, çe ne me fera perdre rien.
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11:37 - 11:42Je ne cherche pas à accéder à un poste ou à un autre.
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11:42 - 11:45Vous pouvez bien me traiter de complotiste, je m'en fous, c'est pas grave.
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11:45 - 11:49Par contre ce que j'observe, c'est que, de fait,
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11:50 - 11:54nos élus qui sont prétendument nos serviteurs
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11:54 - 11:57et qui prétendument servent l'intérêt général,
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11:57 - 12:01de fait, ces gens-là, qu'ils soient étiquetés de droite,
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12:03 - 12:04« mouvement populaire » (référence à l'UMP) soi-disant...
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12:04 - 12:06soi-disant « populaire »,
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12:06 - 12:10ou qu'ils soient étiquetés de gauche, soi-disant « socialistes »,
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12:10 - 12:14ces gens-là ont tous une politique que moi j'appelle « de droite dure »,
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12:14 - 12:16c'est-à-dire la politique qui sert les plus riches.
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12:16 - 12:20Tous ces gens là donnent tout aux banques !
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12:20 - 12:25Des centaines de milliards d'euros aux banques et rien à nous.
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12:25 - 12:27Et nous, ils nous retirent, ils nous pompent,
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12:27 - 12:29ils nous augmentent les taxes, les impôts...
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12:29 - 12:31nous diminuent les prestations sociales.
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12:32 - 12:35Ces gens-là sont des traîtres absolus.
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12:37 - 12:41Ils nous amusent avec une ligne de fracture
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12:41 - 12:44qui serait la position sur l'avortement,
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12:44 - 12:47la position sur le mariage des homosexuels, sur la peine de mort...
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12:47 - 12:49(Cécile Duflot, « écologiste ») : Je me suis fait une promesse
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12:49 - 12:51que je vous dirais, Madame Le Pen, les yeux dans les yeux
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12:51 - 12:55que c'est absolument, absolument, absolument gerbant
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12:55 - 12:56de reparler de la peine de mort
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12:56 - 12:59alors que c'est une véritable avancée de civilisation ;
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12:59 - 13:02que c'est démago, et politicard et que c'est votre truc, mais quand même,
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13:02 - 13:06quand justement on doit être un peu au-dessus
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13:06 - 13:08de la manière dont on conçoit les choses,
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13:08 - 13:10je pense que vous ne devriez pas faire ça, voilà.
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13:10 - 13:12(Marine Le Pen, Front National) : Madame, excusez-moi mais,
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13:12 - 13:13si ce sont mes opinions, vous considérez
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13:13 - 13:15que je n'ai pas le droit de les exprimer ?
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13:15 - 13:17La démocratie s'arrête si on n'est (pas) d'accord avec vous ?
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13:17 - 13:21(Cécile Duflot :) Non, ce n'est pas ça ! Pas du tout ça, je dis que
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13:21 - 13:22c'est une avancée de civilisation,
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13:22 - 13:23je dis que tous les pays qui ont aboli la peine de mort...
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13:23 - 13:25(Marine Le Pen :) Mais vous avez le droit de le penser, Madame...
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13:25 - 13:27(Cécile Duflot :) et la France a été un des pays les plus tardifs à le faire...
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13:27 - 13:29(Marine Le Pen :) Compte tenu de l'explosion de la criminalité...
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13:29 - 13:30(Cécile Duflot :) n'ont jamais reculé.
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13:30 - 13:32(Marine Le Pen :) je ne suis pas sûre qu'on soit dans
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13:32 - 13:33« l'avancée de civilisation » en France en ce moment...
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13:33 - 13:35(Cécile Duflot :) Et qu'est ce que ça change ?
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13:36 - 13:39(Étienne Chouard :) Voilà, alors ça devrait être ça nos lignes de clivage.
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13:39 - 13:42Et la ligne de clivage riche / pauvre ne compte plus pour rien !
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13:43 - 13:46On peut être aussi bien à gauche qu'à droite, on peut servir
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13:47 - 13:49impunément les intérêts des riches,
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13:49 - 13:52et finalement le clivage gauche / droite est ailleurs ?
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13:52 - 13:54Ben non ! Je suis désolé,
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13:54 - 13:57je trouve qu'on n'a que des gouvernements de droite :
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13:58 - 14:02les riches ont pris le contrôle de tous ceux qui sont à droite et à gauche,
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14:03 - 14:06qui font la pluie et le beau temps pour leurs intérêts.
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14:06 - 14:09On n'est pas du tout, évidemment, en démocratie ;
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14:09 - 14:10on n'est même pas en gouvernement représentatif.
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14:10 - 14:12On est dans une ploutocratie,
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14:12 - 14:14c'est à dire le régime des riches, par les riches, pour les riches !
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14:16 - 14:18Et depuis le départ.
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14:18 - 14:22Depuis 1789, depuis Sièyes (Emmanuel-Joseph Sieyès).
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14:22 - 14:26Depuis 1789, ceux qui ont fait la Révolution française,
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14:26 - 14:33ceux qui ont affamé le peuple pour qu'il se révolte et renverse ses maîtres,
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14:33 - 14:40et qui ont mis à la place, qui ont pensé, voulu, voté
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14:40 - 14:42les institutions de remplacement
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14:42 - 14:44savaient qu'ils ne mettaient pas en place la démocratie
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14:44 - 14:48et ils ont mis en place une ploutocratie, c'est-à-dire le régime des riches.
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14:48 - 14:51(Question :) On parle souvent en économie
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14:51 - 14:53de la « théorie du ruissellement » : l'argent donné aux riches
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14:53 - 14:55leur permet d'investir, et profite finalement à tous...
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14:56 - 15:00(Étienne Chouard :) Bon là Galbraith, maintenant Stiglitz montrent
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15:00 - 15:03que le ruissellement, ça ne marche pas du tout,
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15:03 - 15:06d'ailleurs ça n'a jamais marché, c'est une vue de l'esprit...
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15:08 - 15:12Les riches, par la façon dont ils créent l'argent,
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15:12 - 15:17la façon dont ils accumulent l'argent, la façon dont l'argent leur permet
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15:17 - 15:19(quand on l'a en grande quantité),
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15:19 - 15:22par le simple fait qu'on a de l'argent, d'en gagner encore plus
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15:22 - 15:24(donc produit lui-même de l'argent) ;
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15:24 - 15:28les riches se sont mis en situation d'être indispensables
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15:28 - 15:31pour déclencher les processus de production.
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15:31 - 15:36Et donc après ça, ils se présentent comme étant la condition sine qua non
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15:36 - 15:37de la production de richesses.
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15:37 - 15:39(Reportage « Envoyé spécial » :) Patrick se consacre à ses passions :
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15:39 - 15:45l'écriture, les animaux sauvages et le voyage.
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15:45 - 15:49Grâce au miracle de la bulle Internet et à son instinct d'entrepreneur,
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15:50 - 15:54Patrick a gagné ses millions très vite, en quelques années.
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15:54 - 15:58Trop d'argent, trop vite, il accepte d'en débattre avec nous.
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15:58 - 16:03(Patrick Jacquemin :) L'argent que j'ai , je ne l'ai pas pris, je l'ai gagné.
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16:03 - 16:06J'ai créé de la valeur, j'ai créé de la richesse pour la France.
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16:06 - 16:09Je crée de la richesse, je crée plus de 1000 emplois.
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16:09 - 16:13La société paye des impôts, je paye plusieurs millions d'impôts.
-
16:13 - 16:13On me dit :
-
16:13 - 16:17« M. Jacquemin, est ce que vous êtes bien à l'aise d'avoir de l'argent ? ».
-
16:17 - 16:19Où est le problème ?
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16:20 - 16:23(Étienne Chouard :) La principale cause de la création de richesses,
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16:23 - 16:25ce serait les riches, mais c'est une blague !
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16:25 - 16:28Ça n'a jamais été l'argent qui crée les richesses,
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16:28 - 16:29c'est le travail des hommes qui crée la richesse.
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16:29 - 16:32Ce sont les travailleurs et ce n'est pas le capital.
-
16:32 - 16:36Les machines, donc le capital, une partie du capital...
-
16:36 - 16:38une façon d'utiliser le capital que sont les machines...
-
16:38 - 16:44permettent de booster, d'améliorer, de rendre plus efficace le travail.
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16:44 - 16:48Mais in fine, le plus important c'est bien le travail
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16:48 - 16:51et les machines, leur puissance, c'est du travail accumulé,
-
16:51 - 16:54c'est le travail des gens, ce n'est pas du tout l'argent !
-
16:54 - 16:57(Question :) En quoi le système monétaire actuel est-il responsable
-
16:57 - 17:00des déséquilibres économiques que nous connaissons ?
-
17:00 - 17:03(Étienne Chouard :) Le système monétaire qui est le nôtre,
-
17:03 - 17:05la nature de la monnaie qui est la nôtre,
-
17:05 - 17:09nous met tous (la multitude, le plus grand nombre, les 99 %)
-
17:09 - 17:10dans les pattes des riches,
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17:11 - 17:15qui créent de toutes pièces une situation de rareté
-
17:15 - 17:19et donc de peur de manquer, et donc de cupidité générale.
-
17:20 - 17:24Compétition, cupidité, peur de manquer générale...
-
17:24 - 17:26mais qui n'est pas nécessaire, qui est liée à la monnaie.
-
17:26 - 17:31Ce qu'il y a de terrifiant dans cette monnaie qui ne fond pas et qui donc
-
17:33 - 17:35peut servir de réserve de valeurs,
-
17:35 - 17:38et donc fait l'objet de convoitise,
-
17:38 - 17:41et donc est accumulée par certains qui peuvent le faire,
-
17:41 - 17:43et donc manque aux autres
-
17:43 - 17:44parce que ceux-là sont en train de faire des tas
-
17:44 - 17:48donc les autres en manquent, et là ça crée le chômage,
-
17:48 - 17:49ça crée le chômage mécaniquement.
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17:49 - 17:50Vous manquez de signes monétaires,
-
17:50 - 17:53l'activité s'étiole puis s'arrête.
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17:54 - 17:56Et quand vous recréez des signes monétaires
-
17:56 - 18:00dans les expériences de monnaies parallèles, c'est fabuleux :
-
18:00 - 18:03dès que vous recréez les signes monétaires, l'activité reprend.
-
18:03 - 18:07Tout ce qui les bloquait, ces gens, tout ce qui les empêchait de faire,
-
18:07 - 18:09c'est de ne pas avoir de monnaie.
-
18:10 - 18:13C'est absolument central de comprendre
-
18:13 - 18:16l'importance cruciale de la monnaie dans l'activité économique.
-
18:16 - 18:18(Voix off :) « Lorsque l'on fait un emprunt dans une banque,
-
18:18 - 18:21la plupart des gens s'imaginent que la banque donne
-
18:21 - 18:23une partie de l'argent qui est dans ses coffres...
-
18:24 - 18:26Eh bien, pas du tout !
-
18:26 - 18:29La banque va en réalité créer l'argent qu'elle prêtera
-
18:29 - 18:33par une simple écriture comptable.
-
18:33 - 18:38Cet argent sera détruit au fur et à mesure que le prêt sera remboursé.
-
18:39 - 18:45Ce procédé se nomme tout simplement : la création monétaire par le crédit.
-
18:46 - 18:50L'essentiel de la monnaie est de la monnaie dite scripturale,
-
18:51 - 18:54c'est-à-dire de la monnaie issue du crédit.
-
18:54 - 18:58Or, il y a un problème avec cette eau : elle s'évapore !
-
18:59 - 19:02Eh oui, puisque la monnaie provient du crédit, elle disparaît
-
19:02 - 19:04quand ces mêmes crédits sont remboursés.
-
19:06 - 19:09Il faut donc sans arrêt refaire couler le second robinet
-
19:09 - 19:11pour garder la baignoire pleine.
-
19:11 - 19:14C'est-à-dire que les États, les ménages et les entreprises
-
19:14 - 19:16doivent sans cesse emprunter auprès des banques
-
19:16 - 19:19pour que l'économie fonctionne.
-
19:21 - 19:24Deuxième problème : cette eau coûte très cher !
-
19:25 - 19:27En effet, les crédits accordés par les banques
-
19:27 - 19:34s'accompagnent d'un taux d'intérêt servant à rémunérer la banque.
-
19:34 - 19:36Il faut par conséquent payer perpétuellement
-
19:36 - 19:40des intérêts sur cette monnaie scripturale qui remplit l'économie !
-
19:40 - 19:42Et je peux vous le dire,
-
19:42 - 19:46cela représente un sacré pactole pour les banques et leurs créanciers !
-
19:48 - 19:51Respectant les règles qui ont été décrites,
-
19:51 - 19:53l'État français ne fait plus appel à sa banque centrale
-
19:53 - 19:57et paye donc des intérêts depuis 1973.
-
19:58 - 20:01Lorsque l'on somme ce qui a été payé en intérêts seuls depuis cette date,
-
20:02 - 20:06on obtient le nombre remarquable de 1400 milliards d'euros.
-
20:07 - 20:09Pourquoi remarquable ?
-
20:09 - 20:11Parce qu'il est très proche d'une autre somme :
-
20:11 - 20:13la dette publique française actuelle !
-
20:13 - 20:19Qui a augmenté sur cette même période de 1350 milliards d'euros.
-
20:21 - 20:24En clair, ce qui fait grossir la dette,
-
20:24 - 20:27ce sont tout simplement les intérêts de cette même dette.
-
20:28 - 20:31Une grande partie des pays de la planète baignent dans le même bain,
-
20:31 - 20:33à devoir faire des emprunts
-
20:33 - 20:36et payer des intérêts pour faire fonctionner leur économie.
-
20:37 - 20:39Pour rembourser ces emprunts et ces intérêts,
-
20:39 - 20:42il faut faire d'autres emprunts plus importants
-
20:42 - 20:45qui amèneront d'autres intérêts plus importants aussi.
-
20:45 - 20:50On aboutit donc de cette manière à une dette qui se nourrit d'elle-même
-
20:50 - 20:53et grossit, grossit, grossit !
-
20:53 - 20:55Inévitablement ! ».
-
20:56 - 20:57(Étienne Chouard :) C'est-à-dire que notre système est condamné
-
20:57 - 20:58à toujours manquer de monnaie
-
20:58 - 21:02tant qu'il nous oblige à nous conduire à emprunter
-
21:02 - 21:05à ceux qui sont les créateurs de monnaie.
-
21:05 - 21:07Et quand on cherche à comprendre qui sont les créateurs de monnaie,
-
21:07 - 21:09on s'aperçoit que ce sont les acteurs privés,
-
21:09 - 21:11qui ont un intérêt à ce que cette monnaie soit rare
-
21:13 - 21:16parce que le prix c'est leur salaire, c'est leur revenu.
-
21:17 - 21:20Tout cela est fait en dépit du bon sens.
-
21:20 - 21:22Mais c'est de notre faute, c'est nous qui sommes incultes,
-
21:22 - 21:24qui ne savons pas comment ça marche,
-
21:24 - 21:25et qui donc n'arrivons pas :
-
21:25 - 21:29un, à voir la centralité de la monnaie dans nos problèmes économiques,
-
21:29 - 21:34et deux, donc du même coup, on n'arrive pas à penser les solutions.
-
21:34 - 21:39Donc moi je connecte ça, je connecte cette centralité de la monnaie
-
21:39 - 21:42dans nos problèmes économiques
-
21:42 - 21:45et cette urgence de reprendre le contrôle de la monnaie
-
21:45 - 21:46aux banquiers privés en disant :
-
21:46 - 21:48« Ça c'est pas votre affaire, c'est notre affaire à nous public,
-
21:49 - 21:52notre collectivité veut gérer elle-même sa monnaie,
-
21:52 - 21:55on ne veut plus que ce soit des privés qui s'en occupent.
-
21:55 - 21:58On ne confond pas l'intérêt des banques privées avec l'intérêt général.
-
21:58 - 22:00On veut reprendre le contrôle de ça. »
-
22:00 - 22:04Parce que quand vous voyez comment ça marche, la création monétaire,
-
22:04 - 22:06mais il y a de quoi descendre dans la rue
-
22:06 - 22:10et foutre le bordel, un bordel noir ! Enfin c'est incroyable !
-
22:10 - 22:12Le cas caricatural, ce sont les Américains.
-
22:13 - 22:15Les Américains, avant 1913,
-
22:17 - 22:19ils avaient une banque centrale,
-
22:19 - 22:23mais qui était encore sous contrôle des citoyens, plus ou moins.
-
22:25 - 22:27Et puis ils n'avaient pas d'impôt sur le revenu.
-
22:27 - 22:32La même année, les banquiers privés, cinq banquiers,
-
22:35 - 22:37ont réussi avec des manœuvres qui sont...
-
22:38 - 22:41Vraiment ils faut lire ça, c'est passionnant, il faut lire ça !
-
22:41 - 22:44Cinq banquiers ont réussi
-
22:47 - 22:51à obtenir que quand l'État américain a besoin d'argent,
-
22:52 - 22:53il n'y a pas de problème,
-
22:53 - 22:57ce sont nous les banquiers privés qui allons le lui donner...
-
22:57 - 22:59qui allons... lui prêter !
-
23:00 - 23:02Avec un intérêt de 6 %.
-
23:05 - 23:08(Rires.) C'est incroyable !
-
23:08 - 23:10C'est génial !
-
23:11 - 23:13Alors, ils n'étaient pas du tout endettés à l'époque, du tout.
-
23:13 - 23:15Les États-Unis n'étaient pas endettés.
-
23:16 - 23:17Aujourd'hui...
-
23:19 - 23:22Aujourd'hui, la Federal Reserve...
-
23:22 - 23:24Alors, ils ont décidé de s'appeler la « Federal Reserve »
-
23:24 - 23:28pour que ça ne sente pas la banque centrale privée.
-
23:28 - 23:30Les Américains ne voulaient pas de banque centrale,
-
23:30 - 23:32ils ne voulaient pas de la domination de Wall Street.
-
23:32 - 23:33Ils n'en voulaient pas, ils savaient que c'était dangereux.
-
23:33 - 23:34Ils n'en voulaient pas.
-
23:35 - 23:37Et ils ont fait un truc malin.
-
23:37 - 23:40Ils ont dit : « On va l'appeler la Federal Reserve ».
-
23:41 - 23:45Mais ils ont gobé ça, ils ont voté ça à Noël, à l'arrache...
-
23:45 - 23:47Ils se sont fait enfumer...
-
23:47 - 23:49Et alors depuis, la dette ne fait que grimper,
-
23:49 - 23:51mais grimper, grimper, grimper...
-
23:51 - 23:54et la même année, ils ont inventé l'impôt sur le revenu.
-
23:54 - 23:56C'est le même président, Wilson, qui a mis en place les deux.
-
23:56 - 24:03Je raccroche ça absolument, de façon indissociable à ma découverte,
-
24:03 - 24:08mon travail, ma réflexion sur la Constitution.
-
24:08 - 24:11Une véritable aristocratie serait peut-être meilleure qu'une démocratie...
-
24:13 - 24:15mais en tout état de cause,
-
24:15 - 24:20une véritable démocratie ou véritable aristocratie...
-
24:20 - 24:22Nous ne sortirons de la ploutocratie épouvantable
-
24:22 - 24:24dans laquelle nous vivons aujourd'hui
-
24:24 - 24:26que si nous écrivons nous-mêmes la Constitution.
-
24:26 - 24:30Tant que nous élirons l'assemblée constituante
-
24:31 - 24:34parmi les professionnels de la politique qui, par construction,
-
24:34 - 24:36parce qu'ils sont des professionnels de la politique,
-
24:36 - 24:38ont un intérêt contraire à l'intérêt général ;
-
24:38 - 24:41ils ont un intérêt à instituer, au moment d'écrire la Constitution,
-
24:41 - 24:44ces gens là ont intérêt à instituer leur propre puissance, à eux,
-
24:44 - 24:46professionnels de la politique.
-
24:47 - 24:49Ce n'est pas du complotisme ça, c'est juste de la logique simple :
-
24:49 - 24:50un enfant comprend ça.
-
24:50 - 24:52(Question :) Quand vous parlez des « riches »,
-
24:52 - 24:54vous dites que vous ne les essentialisez pas,
-
24:54 - 24:56ils ne sont pas forcément mauvais par nature...
-
24:57 - 24:58(Étienne Chouard :) Exactement !
-
24:58 - 25:01Je pense que les riches ne sont pas mauvais en profondeur.
-
25:02 - 25:04Ce n'est pas parce qu'ils sont mauvais qu'ils deviennent riches,
-
25:04 - 25:07c'est parce qu'ils deviennent riches qu'ils deviennent dangereux.
-
25:08 - 25:10Vous et moi, si nous devenions riches,
-
25:10 - 25:15nous deviendrions très dangereux pour la société. Comme un drogué.
-
25:15 - 25:20Comme un drogué, et prêt à maltraiter ses propres parents
-
25:20 - 25:24pour leur voler l'argent, pour se payer la drogue dont il a besoin.
-
25:24 - 25:27Il est pas mauvais. Ce n'est pas quelqu'un de mauvais, ce drogué.
-
25:27 - 25:30C'est quelqu'un qui est tombé dans le piège de la drogue,
-
25:30 - 25:37et qui en a tellement besoin après, qu'il est prêt à maltraiter
-
25:37 - 25:40les gens qui sont autour de lui... pour garder sa drogue.
-
25:40 - 25:43Et bien, les riches et les gens qui sont au pouvoir...
-
25:43 - 25:46Le pouvoir et la richesse (en argent) sont deux drogues,
-
25:46 - 25:50c'est comme des drogues dont le corps social devrait faire très attention,
-
25:50 - 25:55et devrait éviter les accumulations, accumulations de pouvoir,
-
25:55 - 25:57accumulations de richesse.
-
25:57 - 26:02C'est notre boulot, à nous les cellules, la multitude de cellules,
-
26:02 - 26:06à penser, et donc vouloir, et ensuite s'organiser
-
26:06 - 26:09pour faire disparaître les riches en pouvoir
-
26:09 - 26:10et les riches en argent.
-
26:11 - 26:14Non pas pour se débarrasser d'untel et untel.
-
26:14 - 26:16Je n'essentialise pas les gens.
-
26:16 - 26:17Je ne dis pas que « lui, il est mauvais ! ».
-
26:17 - 26:21Je dis que notre corps social devrait éviter
-
26:21 - 26:24les accumulations de pouvoirs et de richesses.
-
26:24 - 26:27Pour se protéger lui-même. C'est comme se protéger du cancer,
-
26:27 - 26:29se protéger des exagérations.
-
26:29 - 26:32De ce que les Athéniens appelaient « l'Hybris ».
-
26:32 - 26:34(Question :) Vous rejoignez ce que disait Keynes à la fin de sa vie :
-
26:34 - 26:37« L'avarice est un vice, l'usure est un délit,
-
26:37 - 26:39et l'amour de l'argent est détestable. ».
-
26:39 - 26:41Peut-il y avoir une limite à la volonté d'accumuler de l'argent ?
-
26:41 - 26:45(Étienne Chouard :) Il y a un proverbe, africain, je crois, qui dit :
-
26:45 - 26:47« Plus le diable en a, plus le diable en veut. ».
-
26:47 - 26:51C'est sans fin. Et il y a un très bon bouquin de Thorstein Veblen,
-
26:51 - 26:54du début du XXe siècle : « Théorie de la classe de loisir ».
-
26:54 - 26:59Ce gars-là démontre en riant, parce qu'il se moque des riches,
-
26:59 - 27:03démontre que le moteur de l'accumulation des richesses
-
27:03 - 27:10n'est que le mimétisme, la rivalité ostentatoire,
-
27:10 - 27:12la consommation ostentatoire :
-
27:12 - 27:14« Ah ! T'as un yacht ! »
-
27:14 - 27:16« Tu as fait un yacht de 2 mètres plus grand que le mien.
-
27:17 - 27:20Et bien, je vais en faire un autre, à mon tour de 4 mètres plus grand. »
-
27:21 - 27:22C'est totalement du gaspillage.
-
27:22 - 27:24Ça ne correspond plus du tout à des besoins.
-
27:24 - 27:28Ces gens-là sont en train de se faire la course entre eux,
-
27:28 - 27:31et c'est le sommet d'une pyramide sociale où, entre eux,
-
27:31 - 27:35ils se tirent la bourre pour donner de plus en plus de signes de richesse,
-
27:35 - 27:39et donc de gaspillage et en fait nous sommes tous sur ce modèle-là,
-
27:39 - 27:42ce que dit Veblen c'est que nous sommes tous,
-
27:42 - 27:46jusqu'en bas de la pyramide sociale, nous sommes tous mus par
-
27:47 - 27:51(et on le sent bien qu'on a une partie de nous qui marche comme ça)
-
27:52 - 27:55on est mus en partie au moins par la rivalité ostentatoire.
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27:55 - 27:58(René Girard, philosophe et anthropologue :) Le désir est attrayant
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27:58 - 28:03parce que le désir subjectif ou objectif, c'est toujours une ligne droite.
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28:03 - 28:07On part de l'objet pour aller au sujet, ou on part du sujet pour aller à l'objet.
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28:07 - 28:11On aime, on désire un objet parce que cet objet est meilleur que les autres,
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28:11 - 28:12ou c'est le sujet qui dit :
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28:12 - 28:18« moi je désire ce que je veux, et j'ai élu cet objet là.
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28:18 - 28:20Pas parce qu'il est meilleur, c'est au delà ; c'est moi.
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28:20 - 28:23Ça vient de mon moi profond. »
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28:24 - 28:28Alors je pense le roman montre toujours que derrière il y a la...
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28:28 - 28:34Il y a les affiches, il y a l'odeur du monde, il y a Monsieur Norpoi.
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28:34 - 28:39Entre le sujet et l'objet, il y a un médiateur, un médiateur qui est capital,
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28:39 - 28:46qui est à la fois modèle, et alors, s'il est trop proche, il devient obstacle.
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28:46 - 28:48Et au fond ce que dit Stendhal, c'est la même chose.
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28:48 - 28:51Le monde moderne est un monde de rivaux malheureux
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28:51 - 28:55parce que ce sont des rivaux dans le monde du business et tout ça,
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28:55 - 28:59pas dans la chevalerie, des trucs lointains, métaphysiques,
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29:00 - 29:03mais dans les affaires, donc on est toujours malheureux
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29:03 - 29:07parce qu'on a toujours un rival plus heureux qu'on est obligé d'imiter.
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29:07 - 29:12Si on possède l'objet il n'y a plus de désir, déception totale,
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29:12 - 29:17et si on ne possède pas l'objet, on reste éternellement la langue pendante,
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29:18 - 29:21n'est-ce pas, regardé par le rival.
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29:22 - 29:26Le rival cherche autant à vous humilier qu'à posséder l'objet.
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29:27 - 29:30(Étienne Chouard :) Cette étude, cette analyse sert de fondement,
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29:30 - 29:39je trouve, de fondement crédible, sérieux, justification à écrêter, à dire :
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29:39 - 29:42il y a un moment où il faut que le corps social décide que non,
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29:42 - 29:47il y a un niveau de richesse et de revenu où il faudra, nous corps social,
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29:47 - 29:50nous interdisons que ça monte, voilà, parce qu'on sait que c'est sans fin
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29:50 - 29:52et que ça nous entraîne dans un gaspillage qui n'est pas tenable.
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29:53 - 29:55(Question :) Les riches vont rétorquer que la limitation des revenus
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29:55 - 29:59va tuer toute incitation à travailler dur, investir, innover, créer...
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29:59 - 30:02(Étienne Chouard :) Il n'y a qu'eux qui ont besoin de millions d'euros
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30:02 - 30:03pour se donner du mal.
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30:03 - 30:07Non, on n'a pas besoin d'incitations sans limite.
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30:07 - 30:09Personne ne fonctionne comme ça !
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30:09 - 30:10Personne ne fonctionne comme ça.
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30:10 - 30:13Il y a une infime minorité de malades mentaux
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30:13 - 30:16qui ont besoin de millions d'euros pour se donner du mal
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30:16 - 30:17et qui ne servent à rien !
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30:17 - 30:20On peut les mettre dans des hôpitaux pour les soigner,
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30:20 - 30:21parce qu'ils sont malades, des malades mentaux,
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30:21 - 30:24mais ils sont très peu nombreux !
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30:24 - 30:27La plupart des gens, prenez n'importe quel médecin,
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30:27 - 30:30une perle pour la société, quelqu'un qui sauve les gens,
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30:31 - 30:36quelqu'un qui a passé 15 ans de sa vie pour devenir un orfèvre
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30:36 - 30:42capable d'opérer un coeur, à coeur ouvert, capable de faire ça,
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30:42 - 30:45il va se contenter de quelques fois le SMIG !
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30:45 - 30:48Il n'a pas besoin de millions d'euros. Il n'a pas besoin.
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30:48 - 30:53Son bonheur à lui... bon, il faut qu'il vive confortablement,
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30:53 - 30:56mais il n'a pas besoin d'incitation par millions !
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30:56 - 30:59(Nicolas Dupont-Aignan :) Moi je sais pourquoi les Français ne lisent plus les journaux.
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30:59 - 31:00Ben oui. Pourquoi ?
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31:00 - 31:02Et bien ils vont sur Internet.
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31:02 - 31:04Et heureusement qu'il y a Internet.
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31:04 - 31:07Parce que tous ces éditorialistes de bazar,
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31:08 - 31:11tous ces éditorialistes de bazar qui vivent ensemble,
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31:11 - 31:14qui font toujours les mêmes articles, qui sont totalement coupés des réalités,
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31:14 - 31:18qui gagnent un argent fou, et qui croient connaître
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31:18 - 31:20les Français, ils ne connaissent plus rien des Français.
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31:20 - 31:21(Michel Denisot :) Mais on ne vit pas dans la lune !
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31:21 - 31:22(Nicolas Dupont-Aignan :) On ne vit pas dans le même monde !
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31:22 - 31:24(Michel Denisot :) Mais si Monsieur, vous ne savez pas où je vis !
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31:24 - 31:26(Nicolas Dupont-Aignan :) Et bien donnez votre salaire,
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31:26 - 31:27combien vous gagnez ?
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31:27 - 31:27(Michel Denisot :) Mais c'est moi qui me paye.
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31:27 - 31:28(Nicolas Dupont-Aignan :) Combien vous gagnez ?
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31:28 - 31:29(Michel Denisot :) Ça ne vous regarde pas. Ça ne vous regarde pas.
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31:29 - 31:31(Nicolas Dupont-Aignan :) Hein ? Dites-le aux Français, combien vous gagnez ?
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31:31 - 31:33Vous n'oserez pas le dire.
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31:33 - 31:35(Michel Denisot :) Et vous vous êtes payé... C'est moi qui me paye et c'est... (inaudible)
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31:35 - 31:37(Nicolas Dupont-Aignan :) Ah, et les Français, ils ne contribuent pas à votre richesse ?
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31:37 - 31:38(Michel Denisot :) Je ne vais pas polémiquer avec vous.
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31:38 - 31:41(Nicolas Dupont-Aignan :) Vous ne pouvez pas dire droit dans les yeux combien vous gagnez aux Français,
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31:41 - 31:45parce que c'est une somme tellement extravagante, qu'à force de jouer les bons samaritains ici...
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31:45 - 31:45(Michel Denisot :) Je ne joue pas « les bons samaritains » !
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31:45 - 31:48(Nicolas Dupont-Aignan :) Non, dites combien vous gagnez !
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31:48 - 31:49(Michel Denisot :) Non.
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31:49 - 31:51(Nicolas Dupont-Aignan :) Et bien voyez : ça veut dire que tous ces gens qui s'en mettent plein les poches,
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31:51 - 31:52(Michel Denisot :) Mais je ne m'en mets pas plein les poches ! Je n'ai pas de leçon à recevoir de vous !
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31:52 - 31:54(Nicolas Dupont-Aignan :) qui donnent des leçons à la terre entière,
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31:54 - 31:56et qui ne veulent pas voir la souffrance des Français...
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31:56 - 32:00(Étienne Chouard :) Quand vous gagnez déjà 10 fois le salaire minimum,
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32:01 - 32:03mais vous êtes un nabab, déjà.
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32:03 - 32:06Et l'immense majorité de la population ne gagne pas ça.
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32:06 - 32:08La presque totalité de la population
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32:08 - 32:11qui se donne un mal de chien, qui s'évertue,
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32:11 - 32:15qui donne déjà le meilleur d'elle-même pour des sommes
-
32:15 - 32:18bien plus dérisoires, le monde entier fonctionne
-
32:18 - 32:22avec peu d'argent, les pauvres n'ont pas besoin de beaucoup d'argent.
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32:22 - 32:26Ils ont besoin de quoi vivre, mieux que le minimum pour être...
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32:29 - 32:33mais des incitations par millions, il faut être...
-
32:33 - 32:35J'allais dire taré, faut pas dire taré...
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32:35 - 32:42Il faut être malade, voilà, il faut être complètement déformé par la cupidité
-
32:42 - 32:46pour n'être plus capable de se donner du mal sans gagner des millions.
-
32:47 - 32:51Il faut être complètement décérébré, peut-être par la télé,
-
32:51 - 32:57les films, le cinéma, qui donnent l'image de ces richesses incroyables,
-
32:57 - 33:00et il y a des gens qui peut-être ne sont plus capables
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33:00 - 33:04de se donner du mal que s'ils accèdent à ces démesures.
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33:04 - 33:06Mais ce n'est pas du tout le cas général,
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33:06 - 33:11la plupart des gens n'ont pas du tout besoin de ces « incitations »,
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33:11 - 33:13comme disent les économistes.
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33:13 - 33:17Non, je ne suis pas d'accord du tout sur le contre-argument qui dirait :
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33:17 - 33:21« si vous limitez les revenus à disons 10 fois le SMIG... [les gens ne travailleront plus] »...
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33:21 - 33:23Mais 20 fois c'est déjà beaucoup trop !
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33:23 - 33:25Ça pourrait être quatre fois,
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33:26 - 33:30quatre ou cinq fois, cinq mille euros par mois ?
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33:31 - 33:34mais qui gagne cinq mille euros par mois ?
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33:34 - 33:38Très peu de gens. Très très très peu de gens.
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33:39 - 33:44Si on avait une échelle de salaire entre 1 et 5,
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33:44 - 33:47admettons entre 1 et 10, mais c'est déjà trop,
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33:47 - 33:51on aurait tout ce qu'il faut pour motiver les gens pour travailler.
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33:51 - 33:52Tout ce qu'il faut.
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33:53 - 33:55Après ça, comme on disait tout à l'heure :
-
33:55 - 33:56« plus le diable en a plus le diable en veut ».
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33:56 - 33:59Si les gens savent qu'il y a moyen de gagner des milliards,
-
33:59 - 34:02ils vont rire avec votre « dix fois le SMIG »,
-
34:02 - 34:05ils vont dire « non non », ils vont tordre le nez en disant :
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34:05 - 34:07« non, moi je voudrais plus ».
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34:07 - 34:08Ok, mais ça c'est des caprices d'enfant.
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34:08 - 34:10(Question :) Au début du XXe siècle, on admettait un rapport de 1 à 30 seulement
-
34:10 - 34:12entre le salaire minimum et les plus hauts salaires,
-
34:12 - 34:14contre plus de 1 à 300 actuellement...
-
34:14 - 34:17(Étienne Chouard :) Et 1 à 30 c'était considéré comme une maladie mentale.
-
34:17 - 34:20Qui était ce banquier (Morgan, je crois ?)
-
34:20 - 34:24qui disait : « moi si je vois un industriel qui se paye lui-même
-
34:24 - 34:27plus de vingt fois plus que ses salariés,
-
34:27 - 34:30je ne lui prête pas d'argent, il est trop malhonnête ce gars-là »,
-
34:30 - 34:33et vingt fois c'était déjà énorme, ils se rendaient compte du truc,
-
34:33 - 34:36300 fois je pense que les gens ne savent plus compter.
-
34:36 - 34:38Les gens ne font pas le lien entre
-
34:38 - 34:42cette maladie mentale qui consiste à en vouloir toujours plus
-
34:42 - 34:48jusqu'à même affamer des populations entières
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34:48 - 34:50pour être capable d'avoir cette fortune,
-
34:52 - 34:54les gens ne se rendent pas compte
-
34:54 - 34:58comment le manque de limites, le fait que nous, la multitude,
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34:58 - 35:00nous ne soyons plus capables d'imposer des limites,
-
35:00 - 35:02en disant « non, non on ne gagne plus,
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35:02 - 35:04à partir de tant on ne gagne plus », voilà,
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35:04 - 35:08chez nous en tous cas ce n'est pas possible de gagner plus
-
35:08 - 35:10et ce n'est pas possible d'accumuler plus.
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35:10 - 35:12Le patrimoine aussi doit être limité :
-
35:12 - 35:14« Vous avez déjà 3 maisons pour vous tout seul
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35:14 - 35:16mais vous ne pouvez pas les habiter ?
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35:16 - 35:19Et bien ça suffit là, voilà ça suffit vous ne pouvez pas en avoir 4. »
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35:19 - 35:22(Question :) Mais les principaux médias vont rétorquer
-
35:22 - 35:25que ce sont les riches qui investissent dans l'économie...
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35:25 - 35:27(Étienne Chouard :) C'est ce qu'ils vont dire,
-
35:27 - 35:29ils vont nous parler de l'investissement, c'est-à-dire que, paraît-il,
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35:29 - 35:32les riches investissent, mais ce n'est juste pas vrai !
-
35:32 - 35:34Plus ils sont riches, plus ils vont jouer au casino
-
35:34 - 35:36pour être encore plus riches (parce qu'ils sont malades),
-
35:36 - 35:39mais ils ne vont pas investir ; on est en période, là,
-
35:39 - 35:40mais ça fait des dizaines d'années
-
35:40 - 35:43qu'on est en sous-investissement chronique...
-
35:43 - 35:49Non, non, l'idée de Bernard Friot de mutualiser l'investissement,
-
35:49 - 35:52c'est-à-dire : on arrête de distribuer l'argent sous forme de profit
-
35:52 - 35:53parce que ça ne nous revient pas comme ils le disent
-
35:53 - 35:56sous forme d'investissements, c'est pas vrai, ça ne nous revient pas :
-
35:56 - 36:00les riches ne nous renvoient plus l'argent qu'ils confisquent,
-
36:00 - 36:03ils ne nous le renvoient plus sous forme d'investissements
-
36:03 - 36:07et donc d'emplois ; ils le gardent pour eux, à jouer sur leur casino...
-
36:07 - 36:10On pourrait très bien dire maintenant ça suffit,
-
36:10 - 36:13on arrête de distribuer les dividendes, c'est fini les dividendes,
-
36:13 - 36:16ça n'existe plus, on ne peut plus voler aux salariés
-
36:16 - 36:20toute cette richesse pour la distribuer à des rentiers qui ne travaillent pas,
-
36:20 - 36:23qui vivent simplement du fait d'être propriétaire, ça c'est fini...
-
36:23 - 36:26Par contre, cet argent qu'a créé l'entreprise, au lieu de le distribuer,
-
36:26 - 36:30on l'investit. Comment ? Et bien on cotise, les entreprises cotisent,
-
36:30 - 36:33cette argent-là n'est plus distribué aux actionnaires,
-
36:33 - 36:38il est prélevé, distribué à des caisses,
-
36:38 - 36:41comme les caisses de retraites et celles-ci
-
36:41 - 36:44distribuent aux entreprises (donc elles leur renvoient l'investissement)
-
36:44 - 36:46en fonction des projets d'investissements qu'elles font
-
36:46 - 36:49et elles auront beaucoup plus d'argent à investir,
-
36:49 - 36:53mais deux, trois fois plus d'argent à investir qu'avec le système actuel
-
36:53 - 36:55dans lequel les entreprises n'arrivent pas à investir,
-
36:55 - 36:57les entreprises qui ont besoin d'argent ne le trouvent pas.
-
36:57 - 36:59(Bernard Maris, économiste :) Il y a un nouveau modèle à créer,
-
36:59 - 37:00un nouveau modèle de coopération
-
37:00 - 37:04qui va se substituer au modèle de l'égoïsme, du chacun pour soi,
-
37:04 - 37:06cette richesse qui va se créer (qui est à créer !)...
-
37:06 - 37:09Voyez le modèle de Linux ! C'est pour ça que j'adore Linux, moi :
-
37:09 - 37:10parce que c'est un modèle de coopération.
-
37:10 - 37:13De coopération intelligente et productive !
-
37:13 - 37:17Ça prouve que la coopération, parfois, est plus productive
-
37:17 - 37:20que le selfishness, que l'égoïsme et le marché.
-
37:20 - 37:25C'est ça qui est à inventer, et alors ça peut venir,
-
37:25 - 37:29plus une bonne symbiose économie-écologie, bon, on s'en tire.
-
37:29 - 37:36Sinon, bon, on va vers la catastrophe, vers une catastrophe assez rapide.
-
37:37 - 37:42Une bonne implosion démographique, une catastrophe écologique forte...
-
37:42 - 37:45Une génération, quoi. Ça va vite hein, vingt ans ça va vite.
-
37:45 - 37:49(Question :) Peut-on comparer la crise actuelle à celle de 1929 ?
-
37:49 - 37:52Pensez-vous que nous vivons la fin du système capitaliste ?
-
37:52 - 37:56(Étienne Chouard :) Je ne sais pas si on est capable de sentir l'inflexion,
-
37:56 - 38:01le passage d'un cycle à l'autre, quand on est plongé dedans.
-
38:01 - 38:04À mon avis on n'a pas assez de recul pour répondre à cette question-là.
-
38:04 - 38:08La fin du capitalisme... moi, je ne vois pas ça du tout.
-
38:08 - 38:11Je me trompe peut-être, mais je ne vois pas le capitalisme finissant,
-
38:11 - 38:14je le vois triomphant.
-
38:14 - 38:17Je vois plutôt des guerres qui arrivent et des camps de travail,
-
38:18 - 38:23avec une domination des plus riches, avec un contrôle social,
-
38:23 - 38:25donc ça va être plus dur de résister.
-
38:25 - 38:31Donc je vois plutôt un risque d'abus de pouvoir, avec des camps de travail,
-
38:31 - 38:34une exploitation de l'Homme par l'Homme,
-
38:34 - 38:37l'exploitation des 99 % par les 1 %,
-
38:38 - 38:43les 99,99 % par les 1 pour mille qui auront la maîtrise de l'argent,
-
38:43 - 38:48du politique et des techniques de surveillance.
-
38:48 - 38:54Je vois plus ce risque-là que l'effondrement du capitalisme, car ça...
-
38:55 - 38:57Et alors les comparaisons avec la crise de 1929.
-
38:57 - 39:01D'abord, il me semble que les conditions sont bien plus graves,
-
39:01 - 39:04car à l'époque de la crise de 1929 il n'y avait pas de chômage,
-
39:04 - 39:08et la crise de 1929 n'a concerné que quelques pays
-
39:08 - 39:10alors que l'ensemble du monde ne l'était pas.
-
39:10 - 39:16En 1929, sur le plan du crédit et de la création monétaire, on a...
-
39:16 - 39:19les banques centrales et les banques ont fait le contraire de ce qu'il fallait faire,
-
39:19 - 39:23ils ont fait vraiment des couillonnades, ils ont aggravé le truc
-
39:23 - 39:26en restreignant la quantité de monnaie en circulation,
-
39:26 - 39:28ce qui a été une catastrophe.
-
39:29 - 39:32On pourrait dire, mais à mon avis il ne faut pas aller si vite,
-
39:32 - 39:36mais on pourrait dire aujourd'hui qu'ayant tiré la leçon de 1929,
-
39:36 - 39:39nous créons tout l'argent nécessaire pour nous sortir du pétrin,
-
39:40 - 39:43et que ça c'est plutôt un côté...
-
39:43 - 39:45Ça va mieux, par rapport à 1929, aujourd'hui...
-
39:45 - 39:51Mais je crois que ce n'est pas vrai, parce que l'argent que nous créons à...
-
39:51 - 39:55ce n'est pas à tombereaux, c'est par wagons,
-
39:55 - 40:00ce sont des trains de milliers de milliards...
-
40:00 - 40:02Ce n'est pas pour nous.
-
40:02 - 40:06C'est pour des gens, c'est pour les banquiers, qui sont en faillite,
-
40:06 - 40:11mais en faillite de milliers de milliards,
-
40:11 - 40:14donc ces gens-là sont en faillite frauduleuse,
-
40:15 - 40:19ils ont triché, ils ont menti, ils ont volé, ils devraient être en prison...
-
40:19 - 40:24et au lieu de ça, ils sont au gouvernement américain,
-
40:24 - 40:28ils se font créer des milliers de milliards pour renflouer leurs comptes,
-
40:28 - 40:32pour que leurs comptes qui sont de façon désastreuse en déséquilibre
-
40:32 - 40:34reviennent à l'équilibre, par magie,
-
40:34 - 40:37la magie de l'endettement des contribuables,
-
40:37 - 40:40qui vont passer des années à payer des impôts pour les renflouer
-
40:40 - 40:42alors qu'ils devraient être en prison...
-
40:42 - 40:44Et alors finalement, l'argent qu'on leur donne,
-
40:44 - 40:46ils ne nous le reprêtent même pas,
-
40:46 - 40:49c'est-à-dire qu'on n'arrive même pas à le récupérer
-
40:49 - 40:51pour faire redémarrer la machine,
-
40:51 - 40:54cet argent disparaît dans un trou sans fond...
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40:54 - 40:56donc ça ressemble à 1929,
-
40:56 - 40:59c'est-à-dire que je distingue deux masses monétaires :
-
40:59 - 41:03la masse monétaire des truands entre eux dans leur casino, c'est une chose ;
-
41:03 - 41:07et puis notre masse monétaire à nous, les gens normaux, c'en est une autre.
-
41:07 - 41:10Et nous, notre masse monétaire est en train de diminuer.
-
41:10 - 41:13Parce que nous n'empruntons plus, nous avons peur de l'avenir,
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41:13 - 41:15et nous continuons à rembourser nos crédits,
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41:15 - 41:18donc la monnaie disparaît à l'occasion des remboursements,
-
41:18 - 41:20et elle n'apparaît plus à l'occasion des crédits
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41:20 - 41:22donc notre masse monétaire à nous, elle disparaît
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41:22 - 41:25et le chômage croît, en même temps.
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41:26 - 41:28Et ça ressemble à 1929, ça.
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41:28 - 41:30(Question :) La concentration des richesses entre peu de mains
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41:30 - 41:33est-elle inévitable dans le système capitaliste ?
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41:33 - 41:37(Étienne Chouard :) On a trop accumulé, on a trop privé les autres.
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41:37 - 41:39Ils n'ont plus les moyens d'acheter notre camelotte.
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41:39 - 41:43C'est ce que Marx appelle les contradictions du capitalisme,
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41:43 - 41:47c'est-à-dire que le capitaliste est tellement cupide
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41:47 - 41:49qu'il vole tellement les travailleurs
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41:49 - 41:52qu'il ne leur laisse même pas de quoi acheter sa camelotte.
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41:52 - 41:55Et donc le système se casse la gueule, en surproduction à chaque fois,
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41:55 - 41:58parce que ce n'est pas « sur-production », c'est « sous-salaire » !
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41:59 - 42:00C'est ça qu'on appelle « les contradictions du capitalisme ».
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42:00 - 42:05C'est que le capitaliste, s'il n'y a pas un socialiste pour lui...
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42:07 - 42:12piquer les flancs pour l'inciter à distribuer plus de salaires,
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42:12 - 42:15le capitaliste n'est pas capable de sa propre initiative,
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42:15 - 42:17(et on y est là, en ce moment)
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42:17 - 42:19n'est pas capable de distribuer assez de salaire
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42:19 - 42:20pour que la machine marche.
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42:21 - 42:27Et qu'on arrive à ce que les travailleurs arrivent à acheter les produits.
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42:27 - 42:28(Bernard Maris :) C'est ça, hein, le capitaliste,
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42:28 - 42:31c'est toujours une course perpétuelle sur le temps,
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42:31 - 42:34il s'oblige à avoir des besoins qu'il n'arrive jamais à satisfaire,
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42:34 - 42:37c'est-à-dire qu'au fur et à mesure qu'il satisfait ses besoins,
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42:37 - 42:40il y a toujours des besoins nouveaux qui apparaissent,
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42:40 - 42:42donc il est dans la frustration perpétuelle,
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42:42 - 42:46et au bout du compte il sait qu'il sera l'homme le plus riche du cimetière,
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42:46 - 42:48c'est-à-dire qu'il accumule pour accumuler quoi.
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42:48 - 42:54Et là, il y a eu une dernière période de folie, c'est-à-dire que depuis 20 ans,
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42:54 - 42:59il est allé dans une Hybris, une démesure de l'argent,
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42:59 - 43:03de la cupidité, extraordinaire.
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43:03 - 43:07Et à partir de là, peut-être que lui-même cherche à se détruire,
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43:07 - 43:10c'est possible, mais il va détruire ceux qui vont avec lui,
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43:10 - 43:13c'est-à-dire le monde qui l'entoure et les Hommes qui le portent.
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43:13 - 43:15Il y a une crise intellectuelle énorme,
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43:15 - 43:18c'est-à-dire qu'on ne sait plus expliquer, on explique mal.
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43:18 - 43:21C'est vrai qu'on fait des références à la crise de 1929,
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43:21 - 43:23on fait des références à différents krachs,
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43:23 - 43:27de 1987, de la bulle high-tech ou des choses comme ça,
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43:27 - 43:30mais on n'a pas, on sent qu'il y a quelque chose de plus profond.
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43:31 - 43:36Et que sans doute, il y a un problème de partage,
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43:36 - 43:40un problème de rapport à l'argent, un problème d'inégalités terrible,
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43:40 - 43:43et qu'il y a sans doute un au-delà du capitalisme.
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43:43 - 43:46C'est-à-dire que ce n'est pas la fin de l'histoire, le capitalisme,
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43:46 - 43:47contrairement à ce que l'on a cru,
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43:47 - 43:51ce n'est certainement pas le socialisme, l'avenir du capitalisme non plus,
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43:51 - 43:54je ne crois pas, mais il y a peut-être quelque chose à inventer.
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43:55 - 43:57(Question :) Êtes-vous pour le principe de la propriété privée ?
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43:57 - 44:01Comment faire pour que chaque citoyen soit émancipé politiquement ?
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44:02 - 44:05(Étienne Chouard :) Il me semble qu'on a vraiment besoin de la propriété.
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44:06 - 44:11Les humains ont besoin de se mettre à l'abri du besoin.
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44:11 - 44:14Ils ont un besoin viscéral...
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44:14 - 44:16C'est une folie d'aller contre ça.
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44:16 - 44:18On va se les mettre à dos,
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44:18 - 44:21on va fabriquer des guerres civiles si l'on va contre ça.
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44:21 - 44:22Et ça se comprend, d'ailleurs !
-
44:22 - 44:26Et donc il est important (et Bernard Friot fait ça parfaitement)
-
44:26 - 44:27de distinguer deux propriétés :
-
44:27 - 44:341) la propriété d'usage, non seulement est défendable mais elle est à généraliser :
-
44:34 - 44:39tout le monde devrait être propriétaire d'une propriété d'usage,
-
44:39 - 44:42c'est-à-dire que l'on devrait être propriétaire de ce que l'on utilise,
-
44:42 - 44:47de ce dont on a besoin : la maison dans laquelle on vit,
-
44:47 - 44:48il faut qu'elle soit notre propriété.
-
44:48 - 44:52Et il faut que nous soyons tous propriétaires de notre logement.
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44:52 - 44:56La propriété d'usage est à défendre et à généraliser,
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44:56 - 44:58donc ce n'est pas du tout l'idée que l'on se fait du communisme
-
44:58 - 45:00où l'on partage tout, non, non non !
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45:00 - 45:05Donc Friot défend (Friot, je crois, est communiste) cette idée
-
45:05 - 45:12de la propriété d'usage, en par ailleurs conchiant la propriété lucrative.
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45:13 - 45:162) La propriété lucrative, c'est une catastrophe.
-
45:16 - 45:22La propriété qui consiste à gagner de l'argent grâce à la propriété,
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45:22 - 45:27la propriété qui permet d'imposer aux autres de travailler
-
45:27 - 45:32pour qu'ils nous rendent une partie de la valeur qu'ils ont créée,
-
45:32 - 45:38juste en contrepartie de cette propriété qui devient un levier d'exploitation,
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45:38 - 45:40et ça crée des rentes,
-
45:40 - 45:46cette propriété lucrative, il faudrait (pour Friot, et je suis d'accord)
-
45:46 - 45:48la supprimer complètement.
-
45:48 - 45:51Notre corps social devrait réorganiser la propriété
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45:51 - 45:55en généralisant la propriété d'usage,
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45:55 - 45:58et en interdisant la propriété lucrative.
-
45:58 - 46:04Les gens normaux, je dis les pauvres mais je parle des 99 %,
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46:05 - 46:09se contenteraient tout à fait de la ou des deux maisons
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46:09 - 46:10qu'ils utilisent tout le temps.
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46:11 - 46:13Ils s'en contenteraient tout à fait.
-
46:13 - 46:15Ça va, il n'y a pas besoin de 3, 4, 5 ou 10 maisons. Mais pour quoi faire ?
-
46:15 - 46:17Personne n'a besoin de ça !
-
46:17 - 46:18Et on trouve autre chose pour gagner de l'argent !
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46:18 - 46:21On trouve autre chose que la propriété lucrative.
-
46:21 - 46:26Donc la transition se ferait en obligeant simplement, tranquillement,
-
46:26 - 46:30les gens qui ont de la propriété lucrative à la vendre.
-
46:30 - 46:31Il faut qu'ils la vendent,
-
46:31 - 46:35pour que les autres puissent l'acheter pour leur usage.
-
46:35 - 46:37Et progressivement, il n'y aurait plus que des propriétaires d'usage.
-
46:37 - 46:39Il n'y a pas besoin de la leur prendre, hein :
-
46:39 - 46:41il suffit de les obliger à la vendre.
-
46:41 - 46:42Personne n'est lesé, hein.
-
46:42 - 46:47Simplement, il faut qu'ils arrêtent de gagner de l'argent à ne rien faire.
-
46:47 - 46:50Juste en étant à la tête d'un tas d'or
-
46:50 - 46:53qui leur permet de faire travailler les autres !
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46:54 - 46:57(Question :) Que diriez-vous aux jeunes générations
-
46:57 - 47:00qui se tournent vers la finance et vers ce système médiatique ?
-
47:01 - 47:04(Étienne Chouard :) Quand vous parlez d'étudiants qui vont vers la finance,
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47:04 - 47:07c'est terrible, hein, c'est vrai que la finance...
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47:07 - 47:10La finance, ce sont des gangsters en costard, hein.
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47:10 - 47:15Ce sont des voleurs, des brigands, des gredins en costard.
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47:15 - 47:19Ils sont très bien habillés, très bien coiffés,
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47:19 - 47:23une très bonne tête, ce sont des gens qui sont bien nourris, élégants,
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47:23 - 47:27ils consomment de l'art, ils sont distingués, cultivés...
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47:27 - 47:31Des gredins, des crapules, des voleurs... en costard.
-
47:32 - 47:35Et ces gens-là ont des fortunes qui vont croissant :
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47:35 - 47:40le fait d'être ultra-riches leur permet d'être encore plus riches chaque jour
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47:40 - 47:43par le simple fait de leur richesse en jouant sur leur casino.
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47:44 - 47:47Et ces gens-là ont les moyens de faire des ponts d'or
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47:48 - 47:50à nos meilleurs enfants.
-
47:50 - 47:52Nos enfants les plus valeureux, les plus...
-
47:53 - 47:58Les plus imaginatifs, les plus rigoureux, les plus travailleurs...
-
47:58 - 48:01Nos meilleurs enfants, les gredins nous les volent
-
48:01 - 48:04en leur offrant des salaires mirobolants.
-
48:04 - 48:09D'un côté, il y a la richesse à vie, la richesse absolue, énorme, à vie
-
48:09 - 48:12parce qu'on a dit « OK, je vais bosser pour la finance »...
-
48:12 - 48:15On ne dit pas « les crapules », on dit « la finance » !
-
48:15 - 48:17Alors on peut y aller, si c'est la finance.
-
48:17 - 48:18C'est plus joli, la finance.
-
48:18 - 48:20Alors que si on dit « je vais travailler pour les crapules,
-
48:20 - 48:22les voleurs, les tueurs » euh...
-
48:23 - 48:25Là, leur conscience va les tirailler.
-
48:25 - 48:26Mais quand on dit « la finance »,
-
48:26 - 48:30quand on met des jolis mots pour cacher toutes ces saloperies...
-
48:30 - 48:32Les gars qui ont fait Polytechnique,
-
48:32 - 48:34ils ont coûté les yeux de la tête à la nation, en formation,
-
48:34 - 48:37depuis leur plus tendre enfance, ils se sont donnés du mal aussi,
-
48:37 - 48:39mais ils ont coûté les yeux de la tête,
-
48:39 - 48:47et ils sont, eux, enfants valeureux, une vraie richesse pour le pays.
-
48:47 - 48:51Et quand ils vont se mettre au service de canailles,
-
48:51 - 48:53c'est une trahison, quand même.
-
48:54 - 48:57Je ne vois pas d'autre moyen que de prendre le truc à la racine.
-
48:57 - 49:00Le tirage au sort et une monnaie publique.
-
49:00 - 49:05Écrire nous-mêmes la Constitution, et se débarrasser des riches ;
-
49:05 - 49:09pas « se débarrasser » physiquement des personnes riches,
-
49:09 - 49:11mais empêcher quiconque de devenir trop riche.
-
49:12 - 49:14Et là, on assèchera le truc.
-
49:14 - 49:15Ils ne pourront plus...
-
49:15 - 49:17Puisqu'il n'y a plus de riches, on ne pourra plus se payer les enfants.
-
49:17 - 49:22Et les enfants iront vers ce que leur créativité aurait naturellement...
-
49:23 - 49:28ils auraient été utiles à quelque chose dans la société, chacun a son utilité,
-
49:28 - 49:32mais pas ce puits à compétences qu'est
-
49:33 - 49:35ce repaire de malfrats qu'est la finance.
-
49:35 - 49:41(Question :) Peut-on imaginer nos économies modernes fonctionnant sans la finance ?
-
49:41 - 49:45(Étienne Chouard :) Bernard Friot nous montre cet exemple merveilleux,
-
49:45 - 49:51vraiment merveilleux parce qu'il est pédagogique, bien dans l'axe,
-
49:51 - 49:54il sert à montrer ce qui nous manque.
-
49:54 - 49:56L'exemple réussi des retraites.
-
49:56 - 49:58L'expérience réussie des retraites.
-
49:58 - 50:05Où un corps social, notre pays, la France, a réussi à financer des services,
-
50:05 - 50:09un service public - la retraite - de très grande envergure,
-
50:09 - 50:1513 % du PIB, le PIB c'est 2000 milliards, ça fait 260 milliards par an.
-
50:15 - 50:16C'est beaucoup d'argent.
-
50:16 - 50:20Nous sommes capables de financer un service de 260 milliards par an
-
50:21 - 50:25sans emprunter quoi que ce soit à personne :
-
50:25 - 50:26on n'a pas besoin de l'argent des riches,
-
50:26 - 50:29on n'a pas besoin de leur emprunter,
-
50:29 - 50:32on n'a pas besoin de payer d'intérêts, on ne doit rien à personne.
-
50:32 - 50:37Simplement en ayant compris que l'année prochaine,
-
50:37 - 50:40on sait combien il faut qu'on verse en retraites,
-
50:40 - 50:42(dans vingt ans, on ne sait pas, mais l'année prochaine
-
50:42 - 50:44on sait très bien combien il faut qu'on verse en retraites)
-
50:44 - 50:47on sait très bien combien on va avoir de salaires distribués,
-
50:47 - 50:55il suffit de faire la division de ce qui va rentrer dans les caisses
-
50:55 - 50:57et de ce dont on a besoin,
-
50:58 - 51:00et on a le taux de cotisation nécessaire
-
51:00 - 51:02pour équilibrer le truc sans gaspillage.
-
51:03 - 51:05Sans excédent, sans manque.
-
51:05 - 51:11Jamais de trou, l'équilibre absolu, garanti à vie, parce que chaque année,
-
51:11 - 51:15on calcule le taux des cotisations sur les salaires de l'année,
-
51:15 - 51:17pour financer les retraites de l'année.
-
51:18 - 51:20Pas besoin de l'argent accumulé par les riches avant,
-
51:20 - 51:23pas besoin de l'argent futur des riches plus tard, non non non.
-
51:23 - 51:25Pas besoin d'emprunter de l'argent.
-
51:26 - 51:28Ce n'est pas anticapitaliste.
-
51:28 - 51:32Le système des cotisations, qui est le système des retraites,
-
51:32 - 51:34est un système acapitaliste.
-
51:35 - 51:40C'est un système par lequel un corps social finance son économie
-
51:40 - 51:42sans avoir besoin de l'argent des riches.
-
51:44 - 51:45Ce n'est pas une trouvaille, ça ?
-
51:46 - 51:49(Question :) La plupart des partis politiques affirment pourtant que
-
51:49 - 51:51le système des retraites par répartition est déséquilibré...
-
51:52 - 51:55(Étienne Chouard :) Il est bancal parce qu'on le met en faillite !
-
51:55 - 52:00Ce qu'explique Friot, c'est que le système est équilibré par construction.
-
52:00 - 52:03Il ne peut pas être en faillite.
-
52:03 - 52:07Tous les ans, on a une croissance de 2 ou 3 %,
-
52:07 - 52:08et là-dessus il s'agit de prendre chaque année,
-
52:08 - 52:10comme on a une population qui vieillit,
-
52:10 - 52:13il faut augmenter légèrement le taux de cotisation des retraites.
-
52:13 - 52:15Il faut l'augmenter mais c'est très léger si vous faites ça chaque année,
-
52:15 - 52:17c'est un pouième, 2 %.
-
52:17 - 52:19Donc vous augmentez un petit peu, vous le prenez sur la croissance,
-
52:19 - 52:21il vous reste encore beaucoup de croissance :
-
52:21 - 52:22c'est indolore !
-
52:22 - 52:24Pour le corps social, c'est indolore.
-
52:24 - 52:26Prélever sur la croissance le petit peu qu'il faut
-
52:26 - 52:29pour que le système de retraites (et les autres !) soit équilibré,
-
52:29 - 52:31ce n'est rien.
-
52:31 - 52:33Mais « plus le diable en a, plus le diable en veut » :
-
52:33 - 52:35ces salauds du MEDEF ont réussi à obtenir
-
52:35 - 52:37de ces salauds du gouvernement
-
52:37 - 52:43de geler les cotisations retraite, les « cotisations patronales »,
-
52:43 - 52:45dans les années 1990.
-
52:45 - 52:47Alors si tu fais ça, tu mets le système en faillite !
-
52:47 - 52:49Oui, OK alors là, si tu fais ça...
-
52:49 - 52:53Oui, si tu ne respectes pas le système qui fait
-
52:53 - 52:55que le système est toujours équilibré,
-
52:55 - 52:59si tu bloques l'augmentation, l'ajustement permanent des cotisations,
-
52:59 - 53:02effectivement le système va se mettre à dépenser plus qu'il ne gagne.
-
53:02 - 53:06Il va être mis en faillite. Mais c'est crapuleux !
-
53:06 - 53:10C'est une faillite volontaire, c'est du sabordage !
-
53:10 - 53:11Nos élus,
-
53:11 - 53:13des gens qui nous représentent,
-
53:13 - 53:16ont mis en faillite crapuleuse
-
53:17 - 53:18ce système des retraites.
-
53:19 - 53:21Ce n'est pas du tout une faillite nécessaire,
-
53:21 - 53:22ce n'est pas du tout le système qui est mal pensé,
-
53:22 - 53:25c'est que nous sommes trahis par nos maîtres.
-
53:25 - 53:29(Question :) Le système représentatif actuel entraîne-t-il nécessairement
-
53:29 - 53:33des élus au service des puissances d'argent et non du peuple ?
-
53:34 - 53:38(Étienne Chouard :) Alain, le philosophe (formidable),
-
53:38 - 53:46dit en trois phrases très courtes, il résume la difficulté majeure
-
53:46 - 53:51du gouvernement représentatif (prétendument représentatif).
-
53:51 - 53:56Il dit : « le trait le plus visible de l'Homme juste
-
53:56 - 53:59est de ne point vouloir du tout gouverner les autres,
-
53:59 - 54:01et de seulement se gouverner lui-même.
-
54:03 - 54:05Cela décide tout.
-
54:07 - 54:10Autant dire que les pires gouverneront. »
-
54:10 - 54:13Puisque les gens bons ne veulent pas gouverner
-
54:13 - 54:17et que le gouvernement représentatif donne le pouvoir à ceux qui le veulent
-
54:17 - 54:20en organisant une compétition à tous ceux qui veulent le pouvoir,
-
54:20 - 54:22et nous avons juste le droit de désigner
-
54:22 - 54:24celui que nous considérons le meilleur
-
54:24 - 54:27parmi tous ces voleurs de pouvoir en puissance qui le veulent,
-
54:27 - 54:31et finalement notre régime actuel (soi-disant démocratie) donne le pouvoir
-
54:31 - 54:33à ceux qui le veulent.
-
54:33 - 54:35Alors que depuis Platon, Platon déjà disait
-
54:35 - 54:38qu'il ne fallait pas donner le pouvoir à ceux qui le veulent.
-
54:38 - 54:40C'est une vieille affaire, on sait bien que ceux qui veulent le pouvoir
-
54:40 - 54:42ne sont pas les meilleurs.
-
54:42 - 54:46Alain dit : les gens bons ne veulent pas gouverner les autres.
-
54:46 - 54:48C'est ce qui fait que le tirage au sort,
-
54:48 - 54:50en donnant le pouvoir à n'importe qui
-
54:50 - 54:52donc à des gens qui ne le veulent pas,
-
54:53 - 54:56a plus de chances de tomber sur des gens normaux, des gens biens,
-
54:56 - 55:00que l'élection qui, on dirait, nous sélectionne les pires !
-
55:01 - 55:05Les pires gouverneront, dit Alain : il a raison ! Les pires gouvernent.
-
55:05 - 55:09Les plus menteurs, les plus malhonnêtes, les plus traîtreux,
-
55:09 - 55:12les plus insensibles à la souffrance même de leurs amis...
-
55:13 - 55:14Tous ces gens-là qui sont coriaces quoi,
-
55:14 - 55:17qui sont menteurs, qui sont les plus beaux parleurs,
-
55:17 - 55:19ceux à qui on donnerait le bon Dieu sans confession...
-
55:19 - 55:22Tous ces gens-là, alors que ce sont des crapules,
-
55:23 - 55:26tous ces gens-là sont armés pour accéder au pouvoir par l'élection,
-
55:26 - 55:31ils sont armés alors que ces « qualités »
-
55:31 - 55:33ne font pas du tout la démonstration qu'ils sont les meilleurs
-
55:33 - 55:35pour exercer le pouvoir !
-
55:35 - 55:37Pour exercer le pouvoir, il faudrait comprendre les gens,
-
55:37 - 55:42être capable de voir tous les intérêts et de les servir tous au mieux,
-
55:43 - 55:47la qualité de s'oublier soi-même en se mettant à la place des autres...
-
55:47 - 55:50L'empathie devrait être une qualité fondamentale
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55:50 - 55:51de quelqu'un qui est au pouvoir !
-
55:51 - 55:53L'empathie, la capacité de se mettre à la place des autres.
-
55:53 - 55:57La seule empathie qui est requise des candidats actuellement,
-
55:57 - 55:59dans le cadre de l'élection,
-
55:59 - 56:02c'est d'être capable de comprendre l'électeur pour lui mentir,
-
56:02 - 56:05pour obtenir ses voix, mais après ça le trahir !
-
56:05 - 56:08Le problème, c'est que quand nous défendons ce régime,
-
56:08 - 56:11nous défendons la compétence.
-
56:11 - 56:13Nous disons :
-
56:13 - 56:15si on les désigne, on va pouvoir désigner les plus compétents,
-
56:15 - 56:20en oubliant que l'honnêteté est bien plus importante que la compétence.
-
56:20 - 56:23Il vaudrait mieux qu'ils soient moins compétents,
-
56:23 - 56:25même beaucoup moins compétents,
-
56:25 - 56:27mais très honnêtes.
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56:27 - 56:30(Question :) Comment faire en sorte que les tirés au sort
-
56:30 - 56:33ne fassent pas ensuite n'importe quoi avec ce pouvoir confié ?
-
56:33 - 56:35(Étienne Chouard :) Alors il faut comprendre que quand je dis « tirage au sort »,
-
56:35 - 56:37je pense au tirage au sort
-
56:37 - 56:38plus
-
56:38 - 56:42toutes les institutions de contrôle des tirés au sort qui vont avec !
-
56:42 - 56:43Le tirage au sort, ce n'est pas sec,
-
56:43 - 56:46c'est-à-dire que vous ne remplacez pas l'élection par le tirage au sort !
-
56:46 - 56:49Le tirage au sort est au cœur de la démocratie,
-
56:49 - 56:54accompagné d'une multitude de contrôles :
-
56:54 - 56:56des contrôles avant le tirage au sort,
-
56:56 - 56:57des contrôles pendant le tirage au sort,
-
56:57 - 57:01des contrôles pendant l'exercice du mandat (révocabilité à tout moment),
-
57:01 - 57:05des contrôles à la fin du mandat (reddition des comptes)...
-
57:05 - 57:08Des contrôles même après le mandat, plus tard,
-
57:09 - 57:11quand on s'aperçoit qu'il y a dix ans,
-
57:12 - 57:14c'est lui qui nous avait entraînés dans cette galère :
-
57:14 - 57:16hop, la graphê para nomon est une procédure
-
57:16 - 57:20qui permet de revenir en arrière et d'incriminer cette personne
-
57:20 - 57:27qui avait induit l'assemblée en erreur.
-
57:27 - 57:30Nous qui n'exerçons pas le pouvoir, qui avons besoin de représentants,
-
57:30 - 57:34l'élection consiste à contrôler nos représentants
-
57:34 - 57:36au moment de leur désignation.
-
57:36 - 57:39Au moment de désigner les représentants, l'élection nous dit :
-
57:39 - 57:43« vous allez contrôler à ce moment-là le pouvoir ».
-
57:43 - 57:47Et ensuite, entre deux élections, vous renoncez aux contrôles.
-
57:47 - 57:50Et vous recontrôlerez à nouveau au moment de la désignation.
-
57:50 - 57:54Et le tirage au sort, lui, il décale ce contrôle !
-
57:54 - 57:57On ne contrôle plus au moment de la désignation :
-
57:57 - 58:00on désigne n'importe qui parmi nous,
-
58:00 - 58:02avec des petits contrôles comme la docimasie,
-
58:02 - 58:05c'est-à-dire l'examen du minimum,
-
58:05 - 58:08il faut quand même qu'il ne soit pas fou, qu'il ne soit pas
-
58:08 - 58:09un repris de justice ou un affreux jojo,
-
58:09 - 58:12donc il y a un minimum de contrôles, il reste un minimum de contrôles
-
58:12 - 58:13au moment du tirage au sort,
-
58:13 - 58:14mais pas grand chose.
-
58:14 - 58:17Et par contre, le contrôle on le déplace,
-
58:17 - 58:20si on choisit le tirage au sort, si on choisit la démocratie,
-
58:20 - 58:23on déplace le contrôle sur l'exercice du pouvoir.
-
58:24 - 58:27C'est-à-dire que c'est pendant qu'il exerce le pouvoir qu'on va le contrôler...
-
58:31 - 58:33C'est intéressant, ça !
-
58:33 - 58:35Enfin, pour les élus, ce n'est pas intéressant.
-
58:35 - 58:37Les élus élus, eux, ça les met au chômage, le tirage au sort.
-
58:37 - 58:38Donc ils n'aiment pas cette idée.
-
58:38 - 58:43Ils trouvent ça « populiste », « démagogue », « fasciste », « antisémite »...
-
58:43 - 58:47Ils trouvent tous les reproches les plus graves
-
58:47 - 58:48que l'on puisse faire à quelqu'un,
-
58:48 - 58:50ils les accumulent sur l'idée du tirage au sort,
-
58:50 - 58:57car les élus sont vraiment très mis en danger par cette idée.
-
58:57 - 59:02Donc ils n'ont pas de mots assez sévères pour conchier cette idée.
-
59:02 - 59:05Mais... ils sont malhonnêtes, enfin, ils sont juges et parties.
-
59:05 - 59:08Ils ont quelque chose à perdre personnellement, et grave.
-
59:08 - 59:11Donc je peux comprendre qu'ils n'aiment pas l'idée.
-
59:11 - 59:13Je sais bien que ce ne sont pas les élus
-
59:13 - 59:15qui défendront l'idée du tirage au sort.
-
59:15 - 59:18Je ne m'attends pas à ça. Je ne leur en veux même pas.
-
59:18 - 59:21Il n'y a que nous, la multitude, le peuple,
-
59:21 - 59:24ce serait bien qu'on s'organise de multitude en peuple,
-
59:24 - 59:26justement, avec une conscience...
-
59:26 - 59:31il n'y a que nous qui serons capables d'imposer le tirage au sort.
-
59:31 - 59:34Mais avant de l'imposer, il faut qu'on se passe le mot entre nous,
-
59:34 - 59:36et pour se passer le mot entre nous,
-
59:36 - 59:39il faut que cette présentation qui consiste à dire :
-
59:39 - 59:42en choisissant le tirage au sort, on ne renonce pas au contrôle,
-
59:42 - 59:44on le déplace !
-
59:44 - 59:46C'est-à-dire que lorsqu'on tire au sort, on contrôle moins,
-
59:46 - 59:50voire presque pas, la désignation des représentants,
-
59:50 - 59:51mais par contre,
-
59:52 - 59:55on déplace ce contrôle pendant toute la période du mandat
-
59:56 - 59:58avec une révocabilité à tout moment,
-
59:59 - 60:01une reddition des comptes à la fin,
-
60:01 - 60:06avec une capacité de punir les gens quand on considère
-
60:06 - 60:08qu'ils n'ont pas servi l'intérêt général...
-
60:09 - 60:12C'est tout à fait ce qui nous manque.
-
60:12 - 60:14Dans toutes les conversations des familles,
-
60:14 - 60:17vous voyez bien que les gens disent :
-
60:17 - 60:19« Il y en a marre de ces gens qui sont irresponsables,
-
60:19 - 60:22qui nous mentent sans arrêt, et qu'on n'arrive pas à punir. »
-
60:22 - 60:28Vous voyez quelqu'un comme Harlem Désir, qui devient le patron du PS,
-
60:28 - 60:32alors que c'est un... Je dis peut être des bêtises,
-
60:32 - 60:36mais si j'ai bien compris, c'est un repris de justice.
-
60:36 - 60:40C'est quelqu'un qui a été condamné par la justice,
-
60:40 - 60:44et qui se retrouve patron du principal parti du pays ?!
-
60:44 - 60:48Les gens voient bien qu'il y a une impunité chez les acteurs politiques,
-
60:48 - 60:53et les gens, même s'ils ne sont pas politisés,
-
60:53 - 60:55souhaitent une augmentation de cette responsabilité.
-
60:55 - 61:01Et bien le tirage au sort, si on le comprend comme un déplacement
-
61:01 - 61:06du contrôle du politique en le déplaçant de la simple désignation
-
61:06 - 61:09vers l'exercice du pouvoir pendant le mandat...
-
61:10 - 61:12C'est vraiment intéressant ce truc-là.
-
61:12 - 61:14En plus, le tirage au sort va permettre une rotation des charges :
-
61:14 - 61:17des mandats courts, non renouvelables, et donc
-
61:17 - 61:20un temps d'exercice du pouvoir
-
61:20 - 61:25(sachant que le pouvoir corrompt, et que nous avons beaucoup à craindre
-
61:25 - 61:26de gens qui sont trop longtemps au pouvoir)...
-
61:26 - 61:28Les mandats courts et non renouvelables vont permettre
-
61:28 - 61:31un exercice du pouvoir, un temps d'exercice du pouvoir plus court,
-
61:31 - 61:34et donc un risque de corruption moindre.
-
61:34 - 61:36Alors, il y a des objections à tout ça.
-
61:36 - 61:38Je sais bien qu'on me dit :
-
61:38 - 61:41« Mais si vous avez des amateurs, au lieu d'avoir des vieux
-
61:41 - 61:47briscards rôdés à la politique, vous allez avoir des pieds tendres,
-
61:47 - 61:49des bleus-bites, des débutants qui vont se faire
-
61:49 - 61:52berner beaucoup plus facilement... »
-
61:53 - 61:55C'est possible !
-
61:55 - 61:58À mon avis, les élus se font rouler bien comme il faut, aussi,
-
61:58 - 62:04par les lobbies, ou autres pressions...
-
62:04 - 62:09mais il me semble qu'il est plus facile de corrompre...
-
62:09 - 62:12Il est facile de corrompre quelqu'un qui vous
-
62:12 - 62:13doit quelque chose.
-
62:13 - 62:16Celui qui vous doit son élection,
-
62:17 - 62:19eh bien vous le corromprez très facilement.
-
62:19 - 62:22Ça va être très facile d'obtenir de lui ce que vous voulez.
-
62:22 - 62:26Si il vous doit son élection, et sa future ré-élection,
-
62:26 - 62:28quelle facilité pour le corrompre !
-
62:28 - 62:32Alors qu'au contraire, les tirés au sort ne doivent leur élection à personne.
-
62:32 - 62:35Oui, il y en a quelques-uns que vous allez arriver à corrompre,
-
62:35 - 62:36mais vous ne les corromprez pas tous.
-
62:36 - 62:39Vous allez tomber sur des gens incorruptibles là-dedans,
-
62:39 - 62:42des gens qui seraient très vexés d'être [corrompus]...
-
62:42 - 62:44Ils n'exercent pas longtemps le pouvoir !
-
62:44 - 62:46Ils ont l'intention de l'exercer bien.
-
62:46 - 62:48Et quand on va commencer à essayer de les corrompre,
-
62:48 - 62:52ils vont pousser des hauts cris, et alerter tous les gens alentours.
-
62:52 - 62:54Quelques-uns se feront peut-être corrompre,
-
62:54 - 62:56mais ils ne se feront pas tous corrompre.
-
62:56 - 62:59Donc à mon avis le risque de corruption
-
62:59 - 63:02est beaucoup moins important avec des amateurs, bien sûr !
-
63:02 - 63:07(Question :) Voyez-vous un lien entre notre système politique, basé sur l'élection,
-
63:07 - 63:11et la doctrine de la prédestination, avec des hommes élus de Dieu ?
-
63:11 - 63:14(Marion Sigaut, historienne :) La guerre que les Lumières ont mené contre l'Église
-
63:14 - 63:20a consisté à continuer ce travail qui avait été commencé,
-
63:20 - 63:23d'une part par le protestantisme, et ensuite par le jansénisme.
-
63:23 - 63:27Ça a été en fait de considérer que tout le monde n'était pas égaux,
-
63:27 - 63:29et qu'il y avait des gens qui étaient faits pour diriger les autres.
-
63:29 - 63:32Et c'est contre quoi je m'insurge.
-
63:32 - 63:36Pour reparler d'Étienne Chouard, puisqu'on en parlait tout à l'heure,
-
63:36 - 63:39il essaye de voir comment le peuple peut essayer de
-
63:39 - 63:43récupérer le contrôle sur lui-même. C'est ça que je veux dire.
-
63:43 - 63:45Et les Lumières, c'est « comment dominer le peuple ».
-
63:45 - 63:46C'est comme ça que ça s'est théorisé,
-
63:46 - 63:48c'est comme ça que ça s'est appliqué,
-
63:48 - 63:49et c'est comme ça que ça marche encore.
-
63:49 - 63:54(Étienne Chouard :) Élus de Dieu, élus du peuple... J'en ai marre des élus !
-
63:54 - 63:57C'est une crise d'adolescence, quoi !
-
63:57 - 64:01Je n'ai plus envie d'avoir des parents politiques
-
64:01 - 64:03qui décident de tout à ma place,
-
64:04 - 64:08je n'ai plus envie d'avoir des maîtres qui décident de tout à ma place.
-
64:08 - 64:14Et on n'a jamais eu de débat public, éclairé, convenablement étayé,
-
64:14 - 64:17pour décider : « voyons, entre l'élection et le tirage au sort,
-
64:17 - 64:24entre l'aristocratie (la fausse, la ploutocratie en fait) et la démocratie,
-
64:24 - 64:27qu'est ce que nous préférons ? ». On n'a jamais eu ce débat-là.
-
64:27 - 64:28Jamais, jamais, jamais, jamais !
-
64:28 - 64:31Moi, je n'ai même jamais appris à l'école que le tirage au sort existait.
-
64:31 - 64:34On m'a appris à l'école la sottise :
-
64:34 - 64:38« élection = démocratie, démocratie = élections. Répète mon petit ! »,
-
64:38 - 64:42« démocratie = élections, élections = démocratie. Répète mon petit ! ».
-
64:42 - 64:44À la télé on me dit « élection démocratique »,
-
64:44 - 64:47dans les bouquins, dans les journaux :
-
64:47 - 64:50« Ah ! Ils ont enfin la possibilité d'élire les gens,
-
64:50 - 64:52donc ils accèdent à la démocratie. ». On me le répète...
-
64:52 - 64:54on me le répète depuis 50 ans.
-
64:54 - 64:57Il faut un vrai travail sur soi-même pour s'émanciper de
-
64:57 - 64:59ce « catéchisme »...
-
65:00 - 65:02Je dis « républicain », mais ce n'est même pas républicain,
-
65:02 - 65:04ce n'est même pas la chose publique,
-
65:04 - 65:06ce n'est même pas la « res publica »,
-
65:06 - 65:09c'est la chose des riches, la plouto...
-
65:12 - 65:14Comment pourrait-on dire ? La « res ploutis » ?
-
65:14 - 65:16La chose des riches !
-
65:16 - 65:20(Question :) Vous dites qu'ils parlent de Constitution, de démocratie
-
65:20 - 65:24ou de socialisme, alors qu'ils font le contraire et usurpent ces termes...
-
65:25 - 65:28(Étienne Chouard :) Ils prennent tous les mots qui nous servent,
-
65:28 - 65:30qui nous serviraient à nous défendre,
-
65:30 - 65:31qui nous serviraient à résister,
-
65:31 - 65:34qui nous serviraient à désigner le problème...
-
65:34 - 65:38Ils les prennent, ils en changent le sens, ils imposent ce sens nouveau,
-
65:39 - 65:41et ce faisant, ils nous désarment.
-
65:41 - 65:44Quand ils appellent « démocratie » le régime actuel
-
65:44 - 65:46qui est son strict contraire,
-
65:46 - 65:49c'est génial, c'est malin comme tout !
-
65:49 - 65:51Nous aurions besoin de démocratie, mais quand on dit :
-
65:51 - 65:52« Ben moi, je voudrais la démocratie ! »,
-
65:52 - 65:55on me dit : « Ben mon vieux ! Vous l'avez ! Circulez ! »...
-
65:55 - 65:57C'est malin !
-
65:57 - 65:59On dit « J'ai besoin d'une constitution. » :
-
65:59 - 66:01« Ben regardez, des constitutions, il y en a partout,
-
66:01 - 66:04ça ne sert à rien, ça ne change rien ! »...
-
66:05 - 66:08Sur Terre, il n'y a pas de constitution !
-
66:08 - 66:10Il n'y a que des textes prétendument « constitutions »,
-
66:10 - 66:12mais qui n'en sont pas.
-
66:12 - 66:15Une constitution devrait nous protéger contre les abus de pouvoirs.
-
66:15 - 66:19Une constitution devrait instituer la puissance populaire
-
66:20 - 66:21contre ses représentants,
-
66:21 - 66:24pour se protéger des abus de pouvoirs de ses représentants...
-
66:24 - 66:26C'est l'inverse de toutes les « constitutions » du monde !
-
66:26 - 66:30Les constitutions du monde, au lieu d'être des protections
-
66:30 - 66:34(constitution = protection), au lieu d'être ça, ce sont des prisons.
-
66:34 - 66:36Donc ce sont des non-constitutions,
-
66:36 - 66:38ce sont des « anti-constitutions ».
-
66:38 - 66:42Ce que nos élus appellent « constitutions »,
-
66:42 - 66:44ce sont des « anti-constitutions ».
-
66:45 - 66:47Dans la Déclaration des droits de l'Homme,
-
66:47 - 66:50ils avaient déjà vu le truc, ils disaient :
-
66:51 - 66:56« Une nation qui n'a pas de garantie des droits,
-
66:56 - 67:01ni de séparation des pouvoirs, n'a pas de constitution. ».
-
67:01 - 67:02Donc ils arrivaient très bien à imaginer
-
67:02 - 67:04qu'il y ait un texte constitutionnel
-
67:04 - 67:06qui fasse mal la séparation des pouvoirs,
-
67:06 - 67:08et disaient : « mais ça, ce n'est pas une constitution. ».
-
67:08 - 67:11Et donc, les libertés sont en danger.
-
67:12 - 67:16Et on a intérêt à maintenir cette idée vivante.
-
67:17 - 67:20Une constitution sert à nous protéger,
-
67:20 - 67:21une constitution, c'est une protection.
-
67:21 - 67:24Et si la constitution, c'est une prison,
-
67:24 - 67:26il faut refuser de l'appeler « constitution ».
-
67:26 - 67:31Robespierre tenait absolument à ce que la constitution soit une garantie,
-
67:31 - 67:36une garantie en cas de coup dur. Il disait :
-
67:36 - 67:41« Ce n'est pas important qu'un peuple soit aujourd'hui bien traité.
-
67:41 - 67:44Ce qui est important, c'est qu'il ait la garantie
-
67:44 - 67:45de ne jamais être maltraité. »
-
67:45 - 67:49C'est ce à quoi sert une bonne constitution.
-
67:49 - 67:56Un bon contrat, ça protège dans les cas de coups durs.
-
67:57 - 67:59Un contrat ne sert à rien quand les choses vont bien.
-
67:59 - 68:01Ça sert quand les choses vont mal.
-
68:01 - 68:05Donc il faut prévoir qui aura le pouvoir,
-
68:05 - 68:06comment on tranchera les problèmes
-
68:06 - 68:08quand les choses iront mal.
-
68:08 - 68:11(Question :) Quel est selon vous le cadre géographique idéal
-
68:11 - 68:13pour un système politique ?
-
68:13 - 68:18(Étienne Chouard :) Il faut un niveau de base politique, une cellule
-
68:18 - 68:22de base politique qui soit de petite taille.
-
68:22 - 68:25Et puis une organisation à grande échelle, par le mécanisme
-
68:25 - 68:29de remontée des pouvoirs, par le mécanisme de la fédération.
-
68:29 - 68:33La fédération de communes me paraît être le... à la Proudhon...
-
68:33 - 68:37C'est magnifiquement pensé par Proudhon, et puis testé.
-
68:37 - 68:39Il y a des tas de pays dans lesquels la fédération existe,
-
68:39 - 68:41et ça marche très bien.
-
68:41 - 68:44Sauf que dans ces pays, le pouvoir vient d'en haut
-
68:44 - 68:46et est mal contrôlé par les peuples, en bas.
-
68:46 - 68:49Mais le mécanisme de fédération et de la remontée des pouvoirs
-
68:49 - 68:53marche pas mal en Suisse, pourrait mieux marcher encore,
-
68:54 - 68:56et à mon avis c'est comme ça que nous devrions nous organiser.
-
68:56 - 68:59Après ça, la fédération peut monter.
-
68:59 - 69:02De l'État, on peut passer au groupement d'États, et aux continents,
-
69:02 - 69:06et au monde éventuellement, mais après l'avoir rôdé à petite échelle.
-
69:06 - 69:08Et avec une volonté qui vient d'en bas, et pas d'en haut,
-
69:08 - 69:10comme en Union Européenne, où en fait,
-
69:10 - 69:13l'on se fait imposer le fascisme financier.
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69:13 - 69:15L'Union Européenne, c'est le fascisme financier
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69:15 - 69:17voulu par les industriels et les banquiers,
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69:17 - 69:19donc par la finance !
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69:19 - 69:21Les fascistes financiers qui avaient financé Hitler et Mussolini
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69:21 - 69:24ont financé et voulu l'Union Européenne.
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69:24 - 69:25C'est la même chose qui continue
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69:25 - 69:29avec d'autres moyens, plus malins.
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69:29 - 69:30L'Union Européenne, c'est plus malin que Hitler,
-
69:30 - 69:32mais ça revient au même résultat.
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69:32 - 69:36Les syndicats ne servent plus à rien,
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69:36 - 69:40les salariés n'ont plus de moyens de défendre leur salaire,
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69:40 - 69:42le chômage généralisé est institutionnalisé
-
69:42 - 69:47par les institutions européennes (on pourrait développer),
-
69:47 - 69:48tout ça conduit au même résultat que ce que voulaient
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69:48 - 69:50ceux qui ont financé Hitler.
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69:50 - 69:52Ils étaient plutôt pour Hitler que pour le Front Populaire.
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69:52 - 69:55Les industriels et les banquiers voulaient Hitler,
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69:55 - 69:58pour se débarrasser, pour faire la peau aux républiques.
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69:58 - 70:00Et l'Union Européenne sert à ça.
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70:00 - 70:03(Question :) Quel est selon vous l'avenir probable de l'Union Européenne ?
-
70:03 - 70:06Faut-il un retour au protectionnisme ?
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70:06 - 70:09(Étienne Chouard :) Il faudrait que les peuples se révoltent,
-
70:09 - 70:12mais ils ne se révoltent pas, ils ont du pain et des jeux,
-
70:12 - 70:17ils ont du foot, ils ne crèvent pas la dalle donc ils laissent faire.
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70:17 - 70:18C'est inquiétant...
-
70:18 - 70:22Et donc sur le protectionnisme, bien sûr qu'il faut du protectionnisme.
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70:22 - 70:25Je vous recommande un remarquable bouquin,
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70:25 - 70:28l'un des meilleurs bouquins d'économie,
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70:28 - 70:29c'est passionnant à lire.
-
70:29 - 70:33Ça s'appelle : « Comment les pays riches sont devenus riches
-
70:33 - 70:35et pourquoi les pays pauvres restent pauvres ».
-
70:35 - 70:39C'est un gars, Erik Reinert, dont la bibliothèque est incroyable :
-
70:39 - 70:42il a 40 000 bouquins, juste sur l'économie,
-
70:42 - 70:46et il les connaît, les articule pour essayer de comprendre
-
70:46 - 70:50dans l'histoire de la pensée économique
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70:50 - 70:52quelque chose qu'on a compris depuis longtemps,
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70:52 - 70:54on sait qui devient riche et pourquoi il devient riche
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70:54 - 70:57et on sait qui devient pauvre et pourquoi il reste pauvre.
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70:57 - 71:00On le sait depuis longtemps !
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71:00 - 71:04Et il explique que ces explications connues depuis longtemps
-
71:04 - 71:06ont disparu des écrans radars de l'économie
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71:06 - 71:08depuis des décennies.
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71:08 - 71:09Depuis 50 ans, c'est incroyable !
-
71:09 - 71:15On ne voit plus, on devient inculte, même les bouquins disparaissent.
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71:15 - 71:17C'est étonnant ce qu'il explique.
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71:17 - 71:21Et le protectionnisme qui n'est pas l'autarcie,
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71:21 - 71:23qui est la protection de tout ce qui est vivant.
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71:23 - 71:25Tout ce qui est vivant se protège.
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71:25 - 71:30Tout ce qui est vivant, pour rester vivant, a besoin d'une membrane.
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71:30 - 71:32Une peau, une écorce.
-
71:33 - 71:34Tout.
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71:34 - 71:38Il n'y a pas d'exception, tout ce qui est vivant a besoin
-
71:38 - 71:44(un besoin vital, sinon, c'est la mort) de son enveloppe.
-
71:44 - 71:48Cette enveloppe n'est absolument pas un mur ! Pas du tout !
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71:48 - 71:54C'est une frontière, ça permet l'échange, mais ça régule l'échange.
-
71:54 - 71:56Ce n'est pas n'importe quoi.
-
71:56 - 72:02Ce n'est pas le libre-échange qui est une folie mortifère !
-
72:02 - 72:06Le libre-échange n'a jamais fonctionné, sauf pour les multinationales.
-
72:06 - 72:08Les plus grands marchands s'engraissent,
-
72:08 - 72:10se goinfrent grâce au libre-échange.
-
72:10 - 72:16Mais les États, les nations, les pays qui ont appliqué le libre-échange
-
72:16 - 72:17se sont tous
-
72:18 - 72:21(que je sache, peut-être que je me trompe mais donnez-moi un exemple),
-
72:21 - 72:23se sont tous ruinés !
-
72:23 - 72:24Tous !
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72:24 - 72:28Il n'y a pas un exemple de pays qui applique les règles du libre-échange
-
72:28 - 72:30et qui ne se soit pas ruiné.
-
72:30 - 72:35Tous les pays riches étaient protectionnistes et interventionnistes.
-
72:35 - 72:40Ils se défendaient avec une membrane qui protège le vivant à l'intérieur
-
72:40 - 72:42et qui ne procède aux échanges avec l'extérieur
-
72:42 - 72:45que si c'est bon pour la cellule.
-
72:45 - 72:48Pour l'être vivant, pour le pays.
-
72:48 - 72:50Pour moi le protectionnisme c'est ça,
-
72:50 - 72:55c'est nous protéger contre les concurrences déloyales,
-
72:55 - 73:00les agressions, les malhonnêtetés, les tricheries de toutes sortes.
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73:00 - 73:05Et le libre-échange est une folie, mais pas pour tout le monde.
-
73:05 - 73:08Pas pour les multinationales qui veulent l'Union Européenne,
-
73:08 - 73:09qui veulent le libre-échange,
-
73:09 - 73:11pour elles, c'est du pain béni !
-
73:11 - 73:13Imaginez le libre-échange pour les multinationales :
-
73:13 - 73:15elles n'ont plus qu'à choisir
-
73:15 - 73:18dans cet immense supermarché des travailleurs,
-
73:18 - 73:20le moins cher, où elles veulent...
-
73:21 - 73:23(Question :) Les médias font souvent du libre-échange intégral
-
73:23 - 73:26une question morale et philosophique...
-
73:26 - 73:28(Étienne Chouard :) « Éloge des frontières » de Régis Debray, remarquable,
-
73:28 - 73:31tout petit, est un livre très fin,
-
73:31 - 73:33où il y a une formule qui m'a marqué
-
73:33 - 73:36(et il y a plein de formules remarquables dans ce bouquin) :
-
73:36 - 73:44« Le riche voudrait se sentir chez lui partout,
-
73:44 - 73:50partout sur Terre. Le riche voudrait être chez lui partout sur Terre. »
-
73:50 - 73:54Or Régis Debray dit qu'il est important
-
73:54 - 73:58que le riche ne puisse pas se sentir partout chez lui.
-
73:58 - 74:02Le pauvre, dans l'extrême dénuement de sa pauvreté,
-
74:02 - 74:05sa frontière, c'est sa dernière protection.
-
74:05 - 74:07Les pauvres ont besoin de frontières.
-
74:07 - 74:09Ce sont les riches qui ont besoin de l'abolition des frontières
-
74:09 - 74:13pour se sentir partout chez eux et « passer d'un hôtel à l'autre »,
-
74:13 - 74:14comme dit Jacques Attali...
-
74:14 - 74:16(Jacques Attali :) Un pays, c'est un hôtel.
-
74:17 - 74:20C'est un endroit qui doit être capable d'accueillir les investissements,
-
74:20 - 74:22les chercheurs, les innovateurs,
-
74:22 - 74:23et ceux qui ont envie de travailler,
-
74:23 - 74:25et ce n'est pas forcément les Bac +5,
-
74:25 - 74:28ça peut être des Bac -3 qui ont une énergie, une volonté.
-
74:28 - 74:29Il y a eu des conversations qui étaient absolument identiques
-
74:29 - 74:32à la fin du XIXe siècle, au début du XXe siècle,
-
74:32 - 74:35quand il y avait le problème de l'arrivée des immigrés italiens,
-
74:35 - 74:37puis portugais puis polonais, etc.
-
74:37 - 74:39On avait exactement les mêmes questionnements :
-
74:39 - 74:40« On ne peut pas, on ne peut pas les intégrer,
-
74:40 - 74:42ils n'ont pas les mêmes langues, les mêmes cultures »...
-
74:42 - 74:46C'était encore plus difficile, à l'époque on disait la même chose.
-
74:46 - 74:48Moi je renvoie simplement à quelque chose auquel il faut bien penser,
-
74:48 - 74:51c'est que ces conversations qui peuvent paraître locales,
-
74:51 - 74:54provinciales, anecdotiques, particulières à la France...
-
74:54 - 74:57sont extrêmement sérieuses, parce que nous sommes à la veille
-
74:57 - 75:01d'une période où soit on va accepter l'unité du monde, sa grandeur,
-
75:01 - 75:05sa formidable capacité de croître avec chacun sa diversité, son identité,
-
75:05 - 75:06ce qu'il apporte au monde.
-
75:06 - 75:09Ou alors, on va faire comme à la fin du XIXe siècle,
-
75:09 - 75:10au début du XXe siècle,
-
75:10 - 75:13on va se refermer dans l'identité nationale
-
75:13 - 75:16et ce qu'on croit être des petits problèmes sans importance.
-
75:16 - 75:21En 1910, personne ne voyait arriver Mussolini, Hitler et le communisme,
-
75:21 - 75:23pourtant ils étaient là, derrière la porte,
-
75:23 - 75:25tapis derrière les petits débats sur l'intégration des...
-
75:25 - 75:27(Étienne Chouard :) En plus c'est une pensée imposée
-
75:27 - 75:28avec une pensée interdite,
-
75:28 - 75:32la pensée imposée, c'est : « il faudrait qu'il n'y ait pas de frontières »,
-
75:32 - 75:43et la pensée interdite c'est : « Il y a un degré d'immigration,
-
75:43 - 75:49une quantité d'étrangers qui fait que le corps social disparaît,
-
75:49 - 75:52devient en danger », et ça c'est une pensée qui devient interdite.
-
75:52 - 75:57On est sommé de vouloir ou d'accepter n'importe quelle immigration...
-
75:58 - 76:00Je trouve ça très colonialiste.
-
76:00 - 76:04Les pays colonialistes se débrouillaient pour que leurs proies,
-
76:04 - 76:07les États colonisés, soient...
-
76:07 - 76:10— L'équivalent d'un pays dans lequel il y aurait
-
76:10 - 76:12une immense immigration multiforme —
-
76:12 - 76:15soient ethniquement divisés
-
76:15 - 76:18pour fabriquer cette espèce de guerre civile permanente qui permet,
-
76:18 - 76:22pendant qu'ils sont en train de se taper sur la gueule, de les piller.
-
76:23 - 76:26(Question) : Même si les peuples veulent reprendre en main leur souveraineté,
-
76:26 - 76:29que faire face aux puissances d'argent et aux marchands de canons ?
-
76:29 - 76:31(Étienne Chouard :) Le problème des riches,
-
76:31 - 76:35quand on essaye de se déprendre de leur emprise,
-
76:35 - 76:38quand on essaye de s'émanciper d'eux,
-
76:38 - 76:44c'est qu'ils ont compris, et ils se servent abondamment (c'est terrible...),
-
76:44 - 76:49ils ont compris la logique du terrorisme, qui est celle de la mafia.
-
76:49 - 76:53Ça consiste à terroriser les gens que vous voulez dominer.
-
76:54 - 76:58On les terrorise absolument par le fer et le feu,
-
76:58 - 77:01et ensuite on se présente comme le protecteur,
-
77:02 - 77:03en échange de la docilité.
-
77:03 - 77:06(Laurent Fabius :) Les armes chimiques, c'est un très très grand danger.
-
77:06 - 77:10Et Bachar a avoué qu'il avait des armes chimiques et bactériologiques.
-
77:10 - 77:14Et j'ai dit, comme d'ailleurs le Président de la République,
-
77:14 - 77:19que notre réponse serait massive et foudroyante.
-
77:19 - 77:23Donc les armes bactériologiques et chimiques, j'allais dire,
-
77:23 - 77:26c'est encore plus épouvantable que tout le reste, et donc,
-
77:26 - 77:28la rapidité de la réponse doit être foudroyante.
-
77:28 - 77:30(Jean-Jacques Bourdin :) Mais Alain Juppé dit :
-
77:30 - 77:34« nous pouvons attaquer, nous passer de l'ONU s'il y a un risque
-
77:34 - 77:37de prolifération d'armes chimiques », vous allez jusque-là ?
-
77:37 - 77:39(Laurent Fabius :) Il y a des armes chimiques,
-
77:39 - 77:40simplement elles sont surveillées,
-
77:40 - 77:42et les mouvements sont surveillés.
-
77:42 - 77:44(Jean-Jacques Bourdin :) Il n'y a pas de risque de prolifération ?
-
77:44 - 77:46(Laurent Fabius :) Mais il faut surveiller, il y a toujours un risque possible.
-
77:46 - 77:48(Étienne Chouard :) Tant qu'ils peuvent avoir le pouvoir avec les élections,
-
77:48 - 77:49ils sont républicains.
-
77:49 - 77:51Ils sont pour le suffrage universel.
-
77:51 - 77:55Tant que le suffrage universel leur donne le moyen d'acheter les élus,
-
77:55 - 77:57et donc de mettre au pouvoir des gens
-
77:57 - 78:00qui sont leurs serviteurs à eux, riches,
-
78:00 - 78:02ils sont républicains.
-
78:02 - 78:04Et puis quand les vrais socialismes montent,
-
78:04 - 78:07et font mine de gagner les élections
-
78:07 - 78:09comme à la fin du XIXe, début XXe, les riches deviennent fascistes.
-
78:09 - 78:14C'est-à-dire que, de toute façon ils veulent le pouvoir, de gré ou de force.
-
78:15 - 78:22Et quand Chávez gagne les élections, ils sèment la terreur dans le pays.
-
78:22 - 78:27Il y a une insécurité au Venezuela qui est juste pas normale...
-
78:27 - 78:31Je pense qu'elle est simplement alimentée par les plus riches
-
78:31 - 78:33qui sèment la terreur
-
78:33 - 78:35pour que les gens réclament de la stabilité.
-
78:35 - 78:42Les riches savent inquiéter les populations, quitte à semer le chaos
-
78:43 - 78:46pour que les populations elles-mêmes réclament l'ordre.
-
78:46 - 78:53(Hugo Chávez :) J'espère qu'un jour le peuple des USA
-
78:53 - 78:58aura un gouvernement avec lequel nous pourrons discuter,
-
78:59 - 79:03j'espère que dans un jour prochain,
-
79:03 - 79:05un jour prochain qui se fait attendre,
-
79:05 - 79:08ce pays aura un gouvernement
-
79:08 - 79:10qui respectera les peuples et leurs gouvernements
-
79:10 - 79:12d'Amérique latine,
-
79:12 - 79:15nous ne leur demandons rien de plus : qu'ils nous respectent,
-
79:15 - 79:18car nous tous, nous méritons le respect !
-
79:22 - 79:26(La foule :) Ainsi ! Ainsi ! C'est ainsi qu'on gouverne !
-
79:26 - 79:29Ainsi ! Ainsi ! C'est ainsi qu'on gouverne !
-
79:30 - 79:33(Étienne Chouard :) Dans l'état actuel de ce que j'ai trouvé,
-
79:35 - 79:37je trouve que le tirage au sort
-
79:38 - 79:42(là encore, ce n'est pas un fétiche,
-
79:42 - 79:45c'est parce que par construction c'est vachement malin),
-
79:45 - 79:48le tirage au sort me paraît être un antidote
-
79:50 - 79:53non seulement contre les riches passés, présents,
-
79:53 - 79:55mais aussi contre les prochains riches.
-
79:55 - 80:01En fait ça paraît être l'outil parfait pour désynchroniser
-
80:01 - 80:04le pouvoir économique et le pouvoir politique
-
80:05 - 80:11et donc empêcher cette accumulation de la puissance économique
-
80:11 - 80:13et de la puissance politique en plus
-
80:13 - 80:15(qu'il y a depuis plus de 200 ans et qui a donné
-
80:15 - 80:16ce qu'on a appelé gentiment le « capitalisme »,
-
80:16 - 80:20mais qu'on devrait appeler le « crapulisme » — le capitalisme,
-
80:20 - 80:25c'est beaucoup trop gentil, ça ne montre pas que ce sont des bandits,
-
80:25 - 80:28des voleurs qui dirigent et qui font la loi).
-
80:29 - 80:31(Question :) Pensez-vous que nous allons vers des guerres
-
80:31 - 80:33pour les prochaines années ?
-
80:33 - 80:36(Étienne Chouard :) Je ne suis pas sûr que ça serve à quelque chose
-
80:36 - 80:38de faire des prédictions parce qu'on se trompe tout le temps :
-
80:38 - 80:41on se trompe déjà dans l'analyse du réel,
-
80:41 - 80:43encore plus dans la prédiction...
-
80:43 - 80:45Bien sûr moi je crains la guerre,
-
80:45 - 80:47parce que je vois bien que toutes les conditions,
-
80:47 - 80:49ça ressemble quoi, aujourd'hui,
-
80:49 - 80:52les conditions d'aujourd'hui ressemblent à l'avant-guerre, ça ressemble...
-
80:52 - 80:56Avec les médias, c'est-à-dire ceux qui préparent l'opinion,
-
80:56 - 81:01qui sont achetés comme des savonnettes par les marchands de canons...
-
81:01 - 81:04Ça ressemble. C'est terrible :
-
81:04 - 81:07vous voyez les médias qui nous préparent à la guerre avec la Syrie,
-
81:07 - 81:09à la guerre avec l'Iran...
-
81:09 - 81:11Ces médias qui nous préparent à la guerre,
-
81:11 - 81:16c'est un danger terrible
-
81:16 - 81:20qui avait été très bien vu par les résistants à la fin de la guerre
-
81:20 - 81:23quand ils ont pensé le programme du CNR
-
81:23 - 81:25(Conseil National de la Résistance),
-
81:25 - 81:27Ils ont dit : il faut absolument que les médias, les journaux
-
81:27 - 81:31(parce qu'il n'y avait pas encore la télé) soient à l'abri
-
81:31 - 81:35des forces d'argent, à l'abri des entreprises. Il ne faut pas laisser acheter
-
81:35 - 81:39les médias par les... et encore plus par les marchands de canons...
-
81:39 - 81:43On est fous, on est fous d'accepter que Serge Dassault,
-
81:43 - 81:46marchand d'armes, achète le Figaro (grand quotidien de droite).
-
81:46 - 81:49C'est ultra dangereux, ça, ça va nous amener à la guerre,
-
81:49 - 81:51ça va nous amener à la guerre et en étant contents de la faire,
-
81:51 - 81:53parce que tous les jours, tous les jours
-
81:53 - 81:56nous répéter qu'il faut la faire, il faut la faire, il faut la faire...
-
81:56 - 82:00Là-bas ils mangent des enfants, là-bas il torturent des gens...
-
82:00 - 82:03Là-bas c'est terrible, il faut qu'on aille les aider...
-
82:03 - 82:05(Reportage France 2, voix off :) « Homs, au centre de la Syrie,
-
82:05 - 82:07800 000 habitants.
-
82:07 - 82:10Une ville martyre, bombardée, tous les jours.
-
82:12 - 82:13Soudain, des tirs.
-
82:15 - 82:16Un char de l'armée s'approche.
-
82:18 - 82:23Des snipers, postés sur les toits, tirent dans tous les sens.
-
82:23 - 82:26(Une femme :) Il y a des enfants, des femmes, des vieux
-
82:26 - 82:28sur lesquels on tire à l'intérieur même de leurs maisons,
-
82:28 - 82:31je me bats pour une cause juste.
-
82:32 - 82:36(Voix off :) La nuit, des échanges de tirs en continu.
-
82:37 - 82:39De petites groupes de soldats de l'armée libre harcèlent
-
82:39 - 82:43les positions de celles de Bachar el-Assad, un combat inégal,
-
82:43 - 82:45pour le moment.
-
82:45 - 82:49(Étienne Chouard :) Il faut écouter quelqu'un qui est lucide et est traité,
-
82:49 - 82:51en ce moment, de fasciste,
-
82:51 - 82:54d'antisémite, d'extrême-droite alors que c'est un gars
-
82:54 - 82:57d'ultra-gauche, c'est un gars formidable : Michel Collon,
-
82:57 - 83:01un résistant belge qui travaille contre la guerre.
-
83:01 - 83:03(Michel Collon, journaliste :) Je pense qu'une première chose qui est prudente,
-
83:03 - 83:06c'est de se remémorer que
-
83:06 - 83:09chaque guerre est précédée d'un grand « média-mensonge ».
-
83:09 - 83:11Quand les États-Unis ont attaqué le Vietnam,
-
83:11 - 83:12ils ont dit que c'était parce que
-
83:12 - 83:14deux navires vietnamiens avaient attaqués leur flotte,
-
83:14 - 83:16après ils ont reconnu que c'était faux.
-
83:16 - 83:19Quand on a attaqué l'Iraq, on a dit que
-
83:19 - 83:21c'est parce qu'ils avaient des armes de destruction massive,
-
83:21 - 83:24qu'ils étaient complices d'Al-Qaïda ou toutes sortes de choses
-
83:24 - 83:25qui se sont avérées fausses.
-
83:25 - 83:27Quand on a attaqué la Yougoslavie,
-
83:27 - 83:29on a dit que c'était parce qu'il y avait un génocide au Kosovo,
-
83:29 - 83:33un an après j'ai eu un débat avec le porte-parole de l'OTAN qui a dit :
-
83:33 - 83:36« ah non non, on n'a pas dit ça » : c’était faux.
-
83:36 - 83:37L'Afghanistan, on nous a dit que
-
83:37 - 83:40c'était parce qu'ils étaient responsables du 11 septembre...
-
83:40 - 83:43À chaque guerre y a un « média-mensonge »,
-
83:43 - 83:45après on sait que c'est faux, mais le mal est fait.
-
83:45 - 83:46Et on sait aussi que ce sont des guerres
-
83:46 - 83:49qui poursuivent en fait d'autres objectifs
-
83:49 - 83:52et qui vont tuer beaucoup plus de gens que ce qu'on nous a dit.
-
83:52 - 83:55Moi je suis tout à fait d'accord avec ce que Rony Browman a dit
-
83:55 - 83:56au point de départ :
-
83:56 - 84:00un peuple qui veut se libérer et changer ses dirigeants, il en a le droit ;
-
84:00 - 84:02vous, vous n'avez pas le droit à sa place.
-
84:02 - 84:05(Étienne Chouard :) Déjà avant la Première guerre mondiale,
-
84:05 - 84:10il y avait des gens qui s'opposaient à la guerre, qui disaient :
-
84:10 - 84:14« il ne faut pas la faire, il n'y a pas de raison de faire cette guerre ».
-
84:14 - 84:17On les traitait de fascistes, on leur disait...
-
84:17 - 84:19On ne les traitait pas de fascistes, mais on leur disait :
-
84:19 - 84:24« vous défendez le tyran, vous défendez les tyrans en étant pacifistes ! ».
-
84:25 - 84:30C'est fallacieux, c'est fautif comme raisonnement.
-
84:31 - 84:34Eh bien Michel Collon est lui aussi aujourd'hui [traité de fasciste],
-
84:34 - 84:38Jean Bricmont aussi, tous ceux qui resistent à la guerre.
-
84:39 - 84:41Thierry Meyssan, qui résiste à la guerre,
-
84:41 - 84:46qui nous explique les mensonges qui sont fabriqués de toutes pièces
-
84:46 - 84:49pour nous faire croire qu'il faut faire la guerre...
-
84:49 - 84:50(Thierry Meyssan, journaliste :) Depuis un an et demi,
-
84:50 - 84:52la presse occidentale et du Golfe
-
84:52 - 84:55se répand en mensonges sur ce qui se passe ici,
-
84:55 - 84:58faisant croire qu'il s'agit d'une révolution contre une dictature,
-
84:58 - 85:01alors qu'il s'agit d'un système de déstabilisation du pays
-
85:01 - 85:05pour amener la chute de l'armée syrienne,
-
85:05 - 85:08et où triomphent des intérêts sionistes dans cette région.
-
85:09 - 85:11Nous sommes ici au cœur de Damas même :
-
85:12 - 85:16la circulation est filtrée par des barrages de police
-
85:16 - 85:20mais on peut se promener dans la rue, le calme est revenu.
-
85:21 - 85:26Ceux qui pensent que, en diffusant de fausses informations,
-
85:26 - 85:29qui pourraient donner l'impression que l'État s'effondre,
-
85:30 - 85:34les Syriens vont baisser les bras, se trompent.
-
85:34 - 85:36Car leur histoire est autrement écrite.
-
85:37 - 85:41(Étienne Chouard :) Ces gens-là sont diabolisés, vraiment diabolisés,
-
85:41 - 85:42avec les pires mots :
-
85:43 - 85:47on dit des « fascistes », « antisémites », « extrême-droite »,
-
85:49 - 85:51« Ça nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire »...
-
85:52 - 85:56Cet espèce d'attirail d'intimidation
-
85:56 - 86:00se retrouve sur le dos de toute une série de personnes,
-
86:00 - 86:04qui sont objectivement de gauche, qui s'occupent de la justice sociale
-
86:04 - 86:07et qui résistent à des plans de domination ou projets de domination,
-
86:07 - 86:11et qui se mettent en travers de la guerre.
-
86:11 - 86:13Alors je ne sais pas si ça va marcher,
-
86:13 - 86:16j'espère que les gens qui ne sont pas encore politisés
-
86:16 - 86:17ne vont pas se laisser intimider et dire :
-
86:17 - 86:20« Oh là là ! Si on a dit que c'était un fasciste, c'est sûrement que c'est un fasciste ;
-
86:20 - 86:24oh là là, si on a dit que c'était un antisémite, c'est sûrement qu'il est antisémite ;
-
86:24 - 86:28oh là là, si on a dit qu'il défendait les tyrans, c'est sûrement qu'il défend les tyrans ! »...
-
86:28 - 86:30J'espère qu'ils ne vont pas être aussi crédules,
-
86:30 - 86:31qu'ils vont aller vérifier.
-
86:32 - 86:37Quand on dit : « Chouard est fasciste », est-ce que Chouard défend les tyrans ?
-
86:37 - 86:40Est-ce que Chouard défend des tyrans : eh bien, il faut écouter ce qu'il dit vraiment !
-
86:40 - 86:43(Question :) Croyez-vous en un effondrement prochain des monnaies papier
-
86:43 - 86:45et à un retour au standard or ?
-
86:46 - 86:49(Étienne Chouard :) Moi, il me semble que le standard or, il est...
-
86:49 - 86:54moins performant que la monnaie scripturale que l'on a inventée,
-
86:54 - 86:59qui est astucieuse, qui permet d'anticiper sur la richesse des gens,
-
86:59 - 87:04qui permet aux gens d'avoir leur activité avant d'accumuler de l'argent,
-
87:04 - 87:07et donc ça leur permet de donner le meilleur d'eux-mêmes
-
87:08 - 87:11sans être limités par la quantité d'or
-
87:11 - 87:15qu'on aurait inventée, trouvée, découvert ; et si on ne découvre pas l'or,
-
87:15 - 87:17on ne peut pas avoir notre activité économique ?
-
87:17 - 87:22C'est idiot. À mon avis, le standard or, ou la référence à l'or,
-
87:24 - 87:30je comprends qu'on la souhaite dans cette ambiance de mafia généralisée,
-
87:30 - 87:33où les gens créent de la monnaie en dépit du bon sens
-
87:33 - 87:37pour financer des crapules qui devraient être en prison
-
87:37 - 87:39au lieu de financer [l'économie réelle]...
-
87:39 - 87:41Ça paraît être fait en dépit du bon sens,
-
87:41 - 87:44mais je ne vois pas en quoi la référence à l'or...
-
87:44 - 87:46Alors peut-être que je n'ai pas assez bossé sur ça,
-
87:46 - 87:49j'ai reçu récemment quelques bouquins là-dessus,
-
87:49 - 87:53il faudrait que je planche sur les arguments de la thèse
-
87:53 - 87:55sur le retour à l'étalon-or...
-
87:55 - 87:57Mais je ne suis pas du tout sur cette idée-là.
-
87:57 - 88:00Je préfère reprendre le contrôle de la monnaie scripturale
-
88:00 - 88:04aux acteurs privés et la mettre sous contrôle public,
-
88:04 - 88:07pas sous contrôle des élus mais sous contrôle des citoyens,
-
88:07 - 88:11donc avec des jurés citoyens tirés au sort
-
88:11 - 88:14et formés à la question monétaire,
-
88:14 - 88:17et il y aurait non pas une assemblée citoyenne
-
88:17 - 88:19qui déciderait de la quantité de monnaie dont nous avons besoin :
-
88:19 - 88:22il pourrait y en avoir quatre, dans quatre coin du pays,
-
88:22 - 88:26quatre tirées au sort, formées, et à l'issue de leur formation,
-
88:26 - 88:29ce sont eux qui décideraient de la quantité qui est nécessaire
-
88:29 - 88:32pour nous en ce moment (il nous en faut plus, à qui on va la donner ;
-
88:32 - 88:35il nous en faut moins, comment on va la détruire).
-
88:35 - 88:37C'est elle qui déciderait et quand les quatre assemblées,
-
88:37 - 88:39en discutant chacune de son côté,
-
88:39 - 88:43donne chacune une évaluation de ce qui lui semble nécessaire,
-
88:43 - 88:47si les quatre donnent une approximation comparable... [c'est bon signe].
-
88:47 - 88:52C'est Jacques Testart qui réfléchit sur le tirage au sort
-
88:52 - 88:54et l'utilisation en sciences.
-
88:54 - 88:56Et donc il y a des techniques,
-
88:56 - 88:58on fait des essais d'assemblées tirées au sort,
-
88:58 - 89:01qui sont tout à fait remarquables, intéressantes,
-
89:01 - 89:04et il est en train de s'apercevoir que ça pourrait être étendu des sciences
-
89:04 - 89:07à la politique en général. Et je ne le lui fais pas dire.
-
89:07 - 89:09Je trouve que c'est vraiment tout à fait intéressant,
-
89:09 - 89:12et ce qu'il dit, c'est que si vous avez peur d'une assemblée tirée au sort,
-
89:12 - 89:15et bien n'en tirez pas une, mais tirez-en trois ou quatre ou cinq,
-
89:15 - 89:19et faites-les délibérer chacune de leur côté,
-
89:19 - 89:24et si elles produisent toutes le même conseil, la même recommandation,
-
89:24 - 89:27ça a quasiment une valeur scientifique.
-
89:27 - 89:35Aucun élu ou expert ne vous donnera une meilleure approximation
-
89:35 - 89:36de la bonne décision publique.
-
89:36 - 89:38Et donc on pourrait faire ça en matière monétaire.
-
89:38 - 89:43(Question :) Que pensez-vous de l'idée d'une monnaie « fondante » ?
-
89:43 - 89:45(Étienne Chouard :) Il y a un très bon bouquin de Bernard Lietaer,
-
89:45 - 89:47« Au cœur de la monnaie »,
-
89:47 - 89:50qui explique l'importance de la monnaie fondante,
-
89:50 - 89:52une monnaie qui perd de la valeur,
-
89:52 - 89:58et qui justifie cette idée avec cette idée majeure que,
-
89:58 - 90:03en dissuadant les hommes d'accumuler la monnaie
-
90:03 - 90:05(puisque cette monnaie fond, elle perd de la valeur),
-
90:05 - 90:13en rendant cette aspiration inutile : inutile d'essayer de garder la monnaie,
-
90:13 - 90:15elle va fondre entre vos mains...
-
90:16 - 90:17On viendrait à bout
-
90:21 - 90:22de la cupidité.
-
90:22 - 90:29Des tas de fléaux de l'humanité, de cette espèce de religion de l'argent,
-
90:29 - 90:32de pouvoir corrupteur terrible de l'argent...
-
90:33 - 90:35Alors il faut que ce soit dans des communautés qui l'aient voulu.
-
90:36 - 90:38Il faut qu'il y ait une conscience populaire
-
90:38 - 90:41qu'on a un vrai problème avec la monnaie,
-
90:41 - 90:43et que c'est notre intérêt que d'avoir une monnaie fondante.
-
90:43 - 90:47(Question :) Vous défendez également le principe du « revenu de base »,
-
90:47 - 90:51un revenu universel qui serait versé inconditionnellement et à vie à tous...
-
90:51 - 90:54(Étienne Chouard :) Il faudrait que le revenu de base,
-
90:54 - 90:56qui est le revenu minimum distribué à tout le monde
-
90:56 - 90:58sans conditions et à vie,
-
90:58 - 91:04permette de ne pas travailler, permette de dire « non » :
-
91:04 - 91:09votre travail dégradant, douloureux, inutile, pénible, chiant, ennuyeux...
-
91:10 - 91:13Il faudrait que ce travail-là, on puisse le refuser.
-
91:14 - 91:16L'objection qui vient tout de suite à l'esprit, c'est :
-
91:16 - 91:18« Mais comment allez-vous faire travailler les gens ?
-
91:18 - 91:20Les gens ne vont plus travailler. ».
-
91:20 - 91:21C'est une illusion.
-
91:22 - 91:24(Documentaire sur le revenu de base, voix off :) Si vous aviez un revenu de base,
-
91:24 - 91:26est-ce que vous iriez encore travailler ?
-
91:26 - 91:31Spontanément, environ 60 % répondent : « oui, comme avant ».
-
91:31 - 91:36Environ 30 % répondent : « oui, mais plus à plein temps » ou encore :
-
91:36 - 91:38« je ferais autre chose ».
-
91:38 - 91:43Et environ 10 % répondent ouvertement : « D'abord dormir, et ensuite on verra :
-
91:43 - 91:48voyager, s'occuper des autres, reprendre des études. ».
-
91:48 - 91:49Si on instaurait un revenu de base,
-
91:49 - 91:52pensez-vous que les autres continueraient à travailler ?
-
91:52 - 91:54Environ 80 % répondent :
-
91:54 - 91:57« non, probablement que la majorité
-
91:57 - 92:00ne serait plus motivée pour aller travailler ».
-
92:00 - 92:03C'est quoi un travail pour lequel il faut se faire motiver ?
-
92:03 - 92:05Sans doute pas le travail que l'on fait pour soi-même.
-
92:06 - 92:09Pour celui-là, on se motive tout seul.
-
92:09 - 92:11Quelle est la motivation pour le travail ?
-
92:12 - 92:14Là, ce sont des enfants qui travaillent.
-
92:14 - 92:16Tout à fait normal, à une certaine époque.
-
92:16 - 92:19Et nous, on continuait à acheter.
-
92:19 - 92:22On ne sait pas très bien : la marchandise vient d'Extrême-Orient.
-
92:22 - 92:24C'est là-bas qu'est exécutée aujourd'hui une grande partie
-
92:24 - 92:26de ce qu'on appelle « les sales boulots ».
-
92:26 - 92:28Ou alors, si c'est chez nous,
-
92:28 - 92:32on aime bien avoir des gens qui viennent d'ailleurs.
-
92:32 - 92:34De temps à autres, il peut se faire qu'il manque des papiers,
-
92:34 - 92:37des contrats et la sécurité minimale.
-
92:37 - 92:39Et les congés maladie ?
-
92:39 - 92:44Les « sales boulots », comme on dit, ne sont pas forcément sales en soi.
-
92:44 - 92:47Mais plutôt à cause de la sale idée que l'on s'en fait :
-
92:47 - 92:50de leur faible rémunération et des mauvaises conditions de travail.
-
92:51 - 92:53(Étienne Chouard :) Les humains ne sont pas oisifs par nature.
-
92:53 - 92:56Les humains sont actifs par nature.
-
92:56 - 93:03Libérez-les de la malédiction d'avoir à gagner de l'argent à tout prix
-
93:04 - 93:08en se soumettant à la domination du maître qui a de l'argent
-
93:08 - 93:12et qui est distributeur et qui va vous faire travailler à son profit ;
-
93:12 - 93:19libérez-vous de ça, vous allez rendre possible ce qui vous grandit,
-
93:19 - 93:21ce qui à votre avis vous grandit.
-
93:21 - 93:26Vous allez pouvoir enfin faire ce qui vous semble beau et bon,
-
93:26 - 93:29bon pour les autres, bon pour vous-même.
-
93:30 - 93:32Et alors on nous répond :
-
93:32 - 93:37« Mais comment ferez-vous faire les travaux difficiles ou pénibles,
-
93:37 - 93:40que personne ne veut faire ? ».
-
93:40 - 93:42De deux choses l'une :
-
93:43 - 93:46ou on les automatise, on ne le faisait pas pour l'instant
-
93:46 - 93:49car ce n'était tellement pas cher de faire travailler des esclaves
-
93:49 - 93:51que ça ne valait pas le coup d'automatiser,
-
93:51 - 93:55mais maintenant qu'il n'y a plus d'esclaves qui acceptent,
-
93:55 - 93:56il faut automatiser...
-
93:56 - 93:59Ça coûte plus cher ? Et bien tant pis, si on tient vraiment à cette tâche,
-
93:59 - 94:00eh bien on l'automatise.
-
94:01 - 94:04Ou bien on l'interdit, on la supprime, cette tâche.
-
94:04 - 94:07Elle était dangereuse ? Et bien on ne la fait plus.
-
94:08 - 94:10C'était immoral de la faire faire à des esclaves
-
94:10 - 94:12parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement,
-
94:12 - 94:14et alors on leur faisait faire des tâches dangereuses...
-
94:14 - 94:16C'est complètement indéfendable !
-
94:16 - 94:18Donc nous, on l'interdit, cette tâche.
-
94:18 - 94:19Elle était dangereuse, on arrête.
-
94:20 - 94:23Ou bien il y a vraiment des tâches qui sont ingrates,
-
94:23 - 94:27dont on a absolument besoin, eh bien on fait un tour.
-
94:27 - 94:30On fait un tour : chacun, un jour par an, le fait.
-
94:32 - 94:35Il y a d'autres manières que de condamner à l'esclavage
-
94:35 - 94:36des pauvres êtres,
-
94:37 - 94:41en les forçant, parce que c'est du chantage à la misère...
-
94:41 - 94:43Et les réponses de Bernard Friot sont remarquables.
-
94:43 - 94:46Il faut travailler sur le revenu...
-
94:46 - 94:49Alors Friot n'appelle pas ça le revenu de base,
-
94:49 - 94:52lui, il tient au « salaire à vie ».
-
94:52 - 94:56Le salaire à vie avec une qualification personnelle.
-
94:56 - 94:58C'est-à-dire que quand vous perdez votre boulot,
-
94:58 - 95:01vous ne perdez pas votre qualification, comme les fonctionnaires.
-
95:01 - 95:03Vous ne perdez pas votre qualification, vous ne perdez pas votre salaire,
-
95:03 - 95:06vous ne travaillez plus mais on va vous trouver un autre boulot.
-
95:06 - 95:08Le temps qu'on vous trouve un autre boulot,
-
95:08 - 95:09vous continuez à gagner votre salaire
-
95:09 - 95:10qui ne dépend pas de votre poste,
-
95:10 - 95:14qui dépend de votre qualification qui ne vous quittera pas,
-
95:14 - 95:16que vous ne perdrez jamais.
-
95:16 - 95:19Tous ceux qui exploitent le travail des autres seraient bien embêtés.
-
95:19 - 95:22Et les gens ne s'arrêteraient pas de travailler.
-
95:22 - 95:24Les gens continueraient à faire des tas de choses.
-
95:25 - 95:29Mais utiles, uniquement utiles ; agréables, uniquement agréables.
-
95:29 - 95:32(Documentaire sur le revenu de base, voix :) Le grand défi du revenu de base,
-
95:32 - 95:34c'est que chacun doit réapprendre à vivre.
-
95:34 - 95:38C'est ça l'essentiel. Et là nous en sommes tout au début.
-
95:38 - 95:41Pas pour le financement : le financement est acquis.
-
95:41 - 95:43La difficulté, c'est la liberté.
-
95:45 - 95:50(Générique :) Remerciements à Étienne Chouard pour sa disponibilité.
-
95:53 - 95:56Retrouvez les autres interviews : www.avantgardeeconomique.fr, www.youtube.com/Avantgardeeconomique
-
95:57 - 96:01Avant-garde économique, Aix-en-Provence, octobre 2012.
-
96:02 - 96:07Sous-titrage : collaboratif.
- Title:
- Étienne Chouard - Le pouvoir antisocial de l'argent
- Description:
-
Étienne Chouard nous montre comment le mécanisme de l'élection politique est intimement lié au pouvoir de l'argent.
Une explication qui met en lien la création monétaire et la concentration des richesses avec la nécessité d'écrire nous-même notre constitution pour se protéger des abus de pouvoir des plus riches.Site officiel : http://www.avantgardeeconomique.fr
Page Facebook : http://www.facebook.com/Avantgardeeconomique
Faire un don / proposition d'interview : http://avantgardeeconomique.blogspot.frI/ Introduction
Le tirage au sort / L'accusation de "complotisme".II/ Le pouvoir économique
Comment fonctionne la création monétaire / Les plus riches auto-proclamés indispensables aux processus de création de richesse / La nécessité de limiter les plus hauts revenus / Le Les jeunes générations qui se tournent vers la finance / Les retraites / La question de la propriété privée / La fin du capitalisme ? / Comparaisons avec la crise de 1929.III/ Rendre le pouvoir politique au peuple
Le principe du tirage au sort : contrôler les personnes exerçant le pouvoir pendant toute la durée des mandats / Ecrire nous-même la constitution / Quel cadre géographique idéal ? / La question du protectionnisme.IV/ Propos sur les temps à venir
Comment tenir le rapport de force face aux puissances d'argent / Les guerres à venir / La question de l'étalon-or / Proposer le revenu de base.Interventions : Christophe Deloire / René Girard / Nicolas Dupont-Aignan / Bernard Maris / Marion Sigaut / Michel Collon / Thierry Meyssan
———————————————————————————————
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Pour un argumentaire plus complet: http://www.lavraiedemocratie.fr/
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- French
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Hydronium edited French subtitles for Étienne Chouard - Le pouvoir antisocial de l'argent | ||
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