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Étienne Chouard : le problème du vol monétaire et de la Constitution

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    - Autre chose qu'on s'est fait un peu voler, c'est la monnaie.
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    Donc, je vais te lire une phrase extrêmement connue :
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    « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation, et je me moque
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    de qui fait ses lois. » C'est Rothschild qui a dit ça.
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    - Alors, je l'ai lu beaucoup ça, je l'ai pas sourcé ;
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    je suis pas allé vérifier. Il faudrait que je trouve le bouquin de Rothschild.
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    Ce serait bien de trouver la source pour être sûrs qu'il l'a dit.
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    Faut vérifier ça parce que sur le Net y a quand même...
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    Y a quand même beaucoup de... de mensonges qui traînent.
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    Donc faut faire gaffe aux citations. Je... Je la reprends parce que...
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    Je la trouve plausible... mais... en même temps, je me méfie, je fais attention.
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    J'aimerais bien... J'aimerais bien la sourcer. Faudrait trouver vraiment...
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    - C'est dans « Les Secrets de la Réserve Fédérale ».
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    - 0K, mais ça c'est Mullins qui le dit...
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    Il faut savoir que Mullins était antisémite, en tout cas qu'il est devenu antisémite.
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    Je pense, je sais pas s'il l'était quand il a écrit son bouquin.
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    Mais le fait qu'il soit antisémite ou qu'il le soit devenu
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    doit nous conduire à la prudence par rapport aux citations qu'il fait de Rothschild.
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    Je... Je dis pas que c'est faux, je dis qu'il faut se méfier, faut recouper.
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    Faut chercher... Mais il suffit de trouver les bouquins de Rothschild
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    ou les comptes-rendus dans les journaux de ce qu'il a dit...
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    Faut trouver les sources, quoi, voilà.
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    - Donc ma question était : « Comment le tirage au sort
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    peut nous permettre de recouvrer notre indépendance monétaire ?
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    - Superbe question. Le... La création monétaire...
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    Le droit de création publique monétaire,
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    Le monopole de création monétaire par la force publique
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    est la voie de passage obligée pour récupérer
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    notre souveraineté politique. Il faut d'abord récupérer la souveraineté monétaire
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    pour qu'on ait un... une chance de récupérer une vraie souveraineté politique.
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    Celui qui tient la monnaie, tient le pouvoir politique, ça c'est sûr ;
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    que Rothschild l'ait dit ou pas, de toute façon, ça c'est certain.
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    Et à mon avis la... le suffrage universel, c'est-à-dire la...
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    Le renoncement, notre renoncement, le renoncement du peuple
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    à exercer lui-même le pouvoir politique
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    et l'abandon du pouvoir politique aux riches
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    via le financement des campagnes électorales.
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    Ce gouvernement représentatif
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    rend possible pour les banquiers l'abandon total par les États
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    de la création monétaire ; c'est ce qui s'est passé, partout,
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    et leur mainmise absolue sur 100 % du pouvoir politique.
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    Et donc c'est bien le gouvernement représentatif
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    qui rend toute cette merdouille possible.
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    C'est... Pour moi, la cause des causes c'est... cette Constitution inique.
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    Cette Constitution qu'on retrouve partout ; toutes les Constitutions du monde,
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    à part celle d'Athènes sont bâties comme ça, sur le gouvernement représentatif.
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    Et... dans toutes ces Constitutions, il y a toutes les procédures...
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    et les absences de contrôle des élus, la... les règles de droit
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    qui permettent de protéger les notables... Y a tout un réseau de règles iniques
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    qui sont dans les Constitutions... et on ne peut les comprendre, je crois...
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    parce que c'est dans tous les pays et à toutes les époques, donc y a quand même
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    un... un tronc commun, y a quand même une force commune.
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    Et c'est pas un complot. Ces gens-là se sont pas entendus,
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    ils se sont pas parlés, c'est pas du tout ça.
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    Qu'est-ce qui fait que toutes ces Constitutions sont aussi mauvaises
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    pour le peuple et toujours aussi bonnes pour les « représentants du peuple »,
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    entre guillemets, qui sont en fait les... les valets des riches, les valets politiques,
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    les marionnettes politiques des riches.
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    Comment ça se fait que toutes les Constitutions du monde
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    arrivent à des oligarchies ploutocratiques ?
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    C'est évidemment pas un complot. Ce serait stupide même d'y penser, c'est pas ça.
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    La cause commune et la cause des causes... La cause première,
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    ce qui rend tout ce merdier possible...
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    c'est... Qui écrit ces Constitutions ?
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    C'est la mauvaise qualité du processus constituant.
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    Et cette mauvaise qualité, elle vient de l'indifférence des peuples,
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    de l'inculture des peuples, de la paresse des peuples,
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    de la... négligence des peuples. C'est parce que nous nous foutons de la Constitution
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    et du processus constituant, c'est parce que au lieu...
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    Au lieu d'écrire nous-mêmes la Constitution, ou de faire attention à ce que les...
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    ceux qui écrivent la Constitution soient désintéressés,
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    n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes.
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    Au lieu de faire ça, nous laissons écrire les Constitutions par... les élus,
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    ou par les ministres, ou par des hommes de partis.
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    Si les gens écrivent des règles pour eux-mêmes,
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    ils n'écrivent pas des règles pour l'intérêt général.
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    Et c'est ça la règle, c'est ça l'explication, je crois.
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    Et formuler un problème, c'est l'avoir à moitié réglé.
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    Le fait d'avoir compris ça, je pense, à la base, entre nous, malgré les...
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    ... les menaces que vont sûrement porter contre nous les élus
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    et les riches qui les font élire. Ils vont nous détester,
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    ils vont dire du mal de nous, ils vont, ils vont essayer de nous discréditer,
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    ils vont essayer de nous salir, de dire qu'on est je ne sais quel...
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    ... sous-marin de je ne sais qui.
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    Malgré ces calomnies, il va falloir qu'entre nous...
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    ... nous fassions que l'essentiel...
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    ... nous comprenions et nous fassions comprendre aux autres que l'essentiel
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    se joue au moment du processus constituant.
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    Parce que notre meilleur protection contre les abus de pouvoir, c'est la Constitution,
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    à condition... à condition que ceux qui l'écrivent
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    n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes et qu'ils ne soient pas juges et parties.
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    Donc y faut pas que ce soient des hommes de partis.
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    Donc voilà, donc à mon avis, une assemblée désintéressée
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    ça peut pas se faire autrement que par tirage au sort.
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    Si on la fait par élection...
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    ... qui va désigner les candidats ?
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    Les partis ?
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    Donc, ils vont nous imposer leurs candidats ?
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    Bah, si nos parlementaires se retrouvent constituants,
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    vous imaginez bien que la Constitution qu'ils vont écrire,
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    ça va être la même qu'aujourd'hui, on en sortira pas.
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    Donc, une Assemblée constituante élue ne réglera aucun problème.
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    Je répète, ma conviction profonde, très argumentée...
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    Je demande qu'à être démenti, si je me trompe, qu'on me le montre.
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    Et personne n'y est arrivé pour l'instant. Pourtant, ils essaient, hein.
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    Ils argumentent beaucoup, hein. C'est très intéressant,
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    la controverse est passionnante ; des gens de gauche, des gens de droite,
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    beaucoup de gens essaient de montrer que mon idée du tirage au sort est pas...
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    ... est pas pertinente, mais ils se trompent, voilà, les arguments sont pas forts.
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    Je pense que tant que des gens...
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    ... juges et parties, à la fois juges et parties, écriront la Constitution,
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    on sortira pas de ce merdier.
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    C'est parce que les élus écrivent des règles pour eux-mêmes
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    qu'ils deviennent la proie des plus riches, donc des banquiers,
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    et qu'on en arrive après quelques dizaines, quelques centaines d'années,
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    après 200 ans, on en arrive au strict gouvernement des banques, on en est là, là.
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    Si vous le voyez pas, vous êtes aveugles quand même.
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    Et donc le tirage au sort paraît la seule solution. Alors, ça fait peur aux gens.
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    On se dit : « Tirage au sort d'une Assemblée constituante ? Vous allez...
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    ... vous allez tirer au sort des incompétents. »
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    On fait peur aux gens avec ça.
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    Et je pense que c'est de la foutaise.
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    Je pense qu'il n'y a pas besoin d'être compétents pour écrire une Constitution.
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    Je pense que n'importe qui en quinze jours de discussions, de réflexions, d'échanges,
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    va comprendre que...
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    ... une Constitution ça sert à protéger tout le monde contre les abus de pouvoir.
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    Ça, je pense que n'importe qui peut comprendre,
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    y a pas besoin d'être un génie pour comprendre ça :
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    que pour se protéger des abus de pouvoir, il faut contrôler les pouvoirs.
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    Et pas tous les cinq ans ; il faut contrôler les pouvoirs tous les jours.
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    Que l'initiative populaire doit être une vraie initiative populaire autonome.
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    Qu'il faut qu'il y ait des référendums d'initiatives populaires
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    qui puissent court-circuiter les institutions.
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    N'importe quel individu normalement intelligent ; c'est sûr que quelqu'un...
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    ... un simple d'esprit ou un malade, OK, non, mais je parle des gens normaux.
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    Donc la multitude. N'importe qui normalement constitué
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    est capable de comprendre que pour... pour affaiblir les pouvoirs...
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    ... que pour nous protéger des pouvoirs il faut les affaiblir,
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    que pour les affaiblir il faut les séparer.
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    N'importe qui comprend la séparation des pouvoirs.
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    Tous ceux qui réfléchissent au problème tombent sur la séparation des pouvoirs,
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    sur la reddition des comptes, sur le non-renouvellement des mandats,
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    le non-cumul des mandats. N'importe qui tombe là-dessus tout naturellement.
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    Pas besoin d'être compétent pour ça. Et l'Assemblée constituante tirée au sort
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    ayant mis en évidence ces... Je sais pas. Il faut peut-être dix... dix principes.
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    Peut-être même pas, cinq suffiraient.
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    Après ça, elle peut faire écrire les règles par des juristes
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    pour que ce soit bien écrit. Et puis vérifier que c'est bien ce qu'on voulait dire.
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    Et puis si on est une centaine à réfléchir là-dessus,
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    si les juristes essaient de nous enfumer, il y en a bien deux ou trois
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    qui vont s'apercevoir de l'enfumage, et puis qui vont nous appeler... nous alerter.
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    Donc, je pense que de toute façon ce ne sera pas parfait, mais ce sera bien mieux
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    qu'une Assemblée constituante constituée de gens qui trichent,
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    parce qu'ils écrivent pour eux-mêmes, parce qu'ils ont un intérêt personnel
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    contraire à l'intérêt général ; en cette occurrence-là.
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    Je dis pas que... Je dis pas que les élus ont toujours - c'est pas du tout ça que je dis -
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    Je dis pas que les élus ont toujours un intérêt contraire à l'intérêt général.
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    C'est pas du tout ça que je dis. Je dis que les élus et les hommes de partis
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    ont, au moment du processus constituant, c'est-à-dire au moment d'écrire les règles
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    qui vont les gêner eux quand ils vont exercer le pouvoir.
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    Ah bin, à ce moment-là, dans le processus constituant, ils ont un intérêt personnel
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    contraire à l'intérêt général. Et donc, comme dans n'importe quel procès
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    où on récuse un juge...
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    ... qui est de la famille de la victime ou de la famille de l'accusé,
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    ce juge-là on l'écarte. On dit : « Non, mais toi tu peux pas juger, t'es juge et partie,
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    tu... On t'écarte. On va en mettre un autre. Et ça veut pas dire que t'es malhonnête :
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    ça veut dire que juste pour cette occurrence-là, pour ce travail-là,
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    tu peux pas le faire. » Eh bien, les élus et les membres de partis, les gouvernements,
  • 10:54 - 10:57
    tous les professionnels de la politique devraient être mis à l'écart,
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    non pas parce qu'ils sont corrompus ou pervers, pas du tout,
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    mais juste parce que c'est pas à eux d'écrire la Constitution.
  • 11:03 - 11:07
    C'est pas à eux d'écrire le texte qu'ils devront craindre.
  • 11:07 - 11:14
    Et donc voilà pourquoi le tirage au sort est la... je crois, la seule procédure
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    qui nous permettra de retrouver la création monétaire.
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    C'est parce que... On récupèrera la création monétaire
  • 11:18 - 11:20
    que si on récupère le processus constituant, c'est-à-dire la...
  • 11:20 - 11:27
    ... la maîtrise du texte qui est le seul qui peut nous protéger... durablement.
  • 11:27 - 11:32
    Et que je vois pas d'autres moyens que de tirer au sort l'Assemblée constituante.
  • 11:32 - 11:37
    Alors, pour rassurer les gens, je peux, on peut imaginer d'amender le tirage au sort...
  • 11:37 - 11:42
    ... de le...
  • 11:42 - 11:47
    ... comment dire, de le...
  • 11:47 - 11:55
    ... de l'aménager ; d'aménager le tirage au sort pour qu'il nous fasse moins peur.
  • 11:55 - 11:59
    On pourrait, par exemple, organiser avant le tirage au sort une élection libre,
  • 11:59 - 12:03
    une élection sans candidat : chacun d'entre nous pourrait...
  • 12:03 - 12:08
    ... nommer, une, deux, trois, faut réfléchir au nombre,
  • 12:08 - 12:10
    une, deux, trois personnes qu'il considère comme des honnêtes gens,
  • 12:10 - 12:12
    des gens qui feraient bien pour la Constitution,
  • 12:12 - 12:15
    des gens qui feraient bien le boulot.
  • 12:15 - 12:18
    Des gens, moi je dirais, j'essaierais de choisir des gens...
  • 12:18 - 12:23
    ... qui sont capables d'écouter les autres sans se mettre en colère,
  • 12:23 - 12:25
    qui sont capables de changer d'avis,
  • 12:25 - 12:28
    des gens qui lisent un peu.
  • 12:28 - 12:31
    Il me semble que ça serait mieux si on prenait des gens
  • 12:31 - 12:36
    qui savent quand même lire ; pour lire les mémentos, les résumés,
  • 12:36 - 12:39
    les explications qu'on va leur donner sur la Constituante, mais bon,
  • 12:39 - 12:41
    d'autres considéreront que ce n'est pas utile.
  • 12:41 - 12:45
    Donc chacun va décider de ces critères. Moi je... Il me semble que ce serait bien
  • 12:45 - 12:47
    qu'il y ait dans la Constituante des gens qui sont capables
  • 12:47 - 12:50
    de rapprocher les points de vue, qui pacifient une assemblée,
  • 12:50 - 12:53
    qui jouent le rôle d'ambassadeurs, d'entremetteurs, des gens qui...
  • 12:53 - 12:57
    ... qui réconcilient ceux qui viennent de se disputer.
  • 12:57 - 13:03
    Donc ce serait bien d'avoir des gens comme ça dans l'Assemblée constituante.
  • 13:03 - 13:05
    Il pourrait y avoir des gens qui ont déjà réfléchi à la Constitution.
  • 13:05 - 13:12
    Pas forcément, à mon avis pas forcément, m'enfin bon chacun va désigner librement,
  • 13:12 - 13:18
    élire librement, sans les partis, des non-professionnels de la politique.
  • 13:18 - 13:22
    Il faudrait qu'il y ait une interdiction. On peut élire qui on veut mais...
  • 13:22 - 13:28
    On pourrait interdire, à mon avis faudrait interdire les professionnels de la politique.
  • 13:28 - 13:31
    Et puis... Bon, mais ça peut se discuter ça, peut-être qu'il peut y avoir
  • 13:31 - 13:31
    quelques professionnels de la politique qui traînent là-dedans, hein,
  • 13:31 - 13:37
    dans la Constituante.
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    À mon avis c'est dangereux parce que les professionnels de la politique ils parlent bien.
  • 13:39 - 13:42
    C'est des... C'est des orateurs, des bons orateurs
  • 13:42 - 13:46
    et un bon orateur ça peut circonvenir une assemblée, hein.
  • 13:46 - 13:50
    Bah, là c'est facile de dire « les professionnels de la politique
  • 13:50 - 13:52
    sont pas admis dans le... dans l'Assemblée constituante. »
  • 13:52 - 13:55
    Vous pouvez élire qui vous voulez, mais pas des pros, quoi.
  • 13:55 - 13:59
    Et puis peut-être on pourrait aussi mettre à l'écart les...
  • 13:59 - 14:03
    ... tous les présentateurs de télé, tous les gens très connus...
  • 14:03 - 14:10
    ... pour éviter le biais médiatique : des gens qui savent pas qui nommer,
  • 14:10 - 14:13
    et puis qui nomment quelqu'un qu'ils voient tous les jours à la télé.
  • 14:13 - 14:17
    Bon, on peut... On est pas obligés d'éliminer. Bon, faut réfléchir à ça.
  • 14:17 - 14:19
    Est-ce qu'on met un filtre ou pas sur ces élections libres ?
  • 14:19 - 14:23
    Faut réfléchir. J'ai pas de... J'ai pas d'idées arrêtées là-dessus.
  • 14:23 - 14:26
    Mais en tout cas nous désignerions, dans cette hypothèse, cette proposition,
  • 14:26 - 14:28
    nous désignerions...
  • 14:28 - 14:34
    ... des gens qui sont pas candidats et que nous trouvons valeureux ;
  • 14:34 - 14:37
    qu'on trouve bien... librement. On les désigne librement.
  • 14:37 - 14:40
    Et c'est parmi ces gens-là qu'on tirerait au sort.
  • 14:40 - 14:45
    Ça...
  • 14:45 - 14:48
    Et alors il y a des gens qui vont être nommés plusieurs fois et qui vont...
  • 14:48 - 14:50
    ... qui autour d'eux sont reconnus comme ayant ces qualités,
  • 14:50 - 14:53
    qui vont être nommés plusieurs fois, librement, sans être...
  • 14:53 - 14:55
    Ils sont même pas candidats, donc ils pourront refuser.
  • 14:55 - 14:57
    Peut-être qu'ils refuseront, tant pis.
  • 14:57 - 15:01
    Mais on a pas besoin que tous acceptent : on va en avoir tellement que...
  • 15:01 - 15:03
    Voilà, ils refusent, tant pis ; on en prendra d'autres.
  • 15:03 - 15:07
    Il y a plein de gens biens sur... Il y a plein de gens biens sur Terre ; plein, plein, plein.
  • 15:07 - 15:10
    Donc, si y en a qu'ont pas envie, eh bien on est pas obligé.
  • 15:10 - 15:12
    On fera sans eux.
  • 15:12 - 15:18
    On pourrait aussi, j'ai eu l'idée récemment en conférence en discutant avec les gens,
  • 15:18 - 15:24
    on pourrait aussi faire comme ils font dans les...
  • 15:24 - 15:29
    ... dans les compétitions d'arts martiaux : on fait plein de manches.
  • 15:29 - 15:32
    On gagne, on gagne, on perd, on perd, on gagne, on gagne, on perd,
  • 15:32 - 15:34
    on perd, on gagne, on perd, on perd. Et à chaque fois y a des points,
  • 15:34 - 15:35
    on gagne des points, pas des points, des points, pas des points.
  • 15:35 - 15:40
    Et ce que font les règles, y a des règles, je crois que c'est au judo, je sais pas,
  • 15:40 - 15:42
    ou au karaté, je sais plus, qui...
  • 15:42 - 15:48
    ... où on retire la meilleure performance et la plus mauvaise...
  • 15:48 - 15:52
    ... parce qu'on considère que c'est des accidents.
  • 15:52 - 15:55
    On retire la plus mauvaise, mais on retire aussi la meilleure.
  • 15:55 - 15:58
    Et on garde que les... les autres, les autres performances.
  • 15:58 - 16:01
    Et on pourrait faire ça, on pourrait... Ceux qui sont...
  • 16:01 - 16:05
    ... très souvent désignés librement, ceux qui sont très souvent élus :
  • 16:05 - 16:10
    on se dit y a un effet médiatique : eux, ça doit être des gens qui passent tout le temps à la télé,
  • 16:10 - 16:12
    ou qu'on a vus beaucoup sur Internet ou...
  • 16:12 - 16:15
    Ceux-là, on leur permet pas d'être à la Constituante.
  • 16:15 - 16:18
    Ça ressemble à des pros... On les met pas à la Constituante.
  • 16:18 - 16:20
    Et puis ceux qu'ont jamais été nommés, une ou deux fois...
  • 16:20 - 16:26
    Je sais pas, on peut prendre le cinquième qui a été nommé très souvent,
  • 16:26 - 16:29
    on les prend pas, et le cinquième qui a pas été nommé, ou très peu souvent,
  • 16:29 - 16:32
    on les prend pas non plus. Et on prendrait les trois cinquièmes du milieu,
  • 16:32 - 16:36
    qui ont été assez souvent, mais pas trop, qui ont été assez souvent...
  • 16:36 - 16:38
    ... désignés par les autres librement.
  • 16:38 - 16:41
    Et c'est là, au milieu de ces gens-là qu'on tirerait au sort.
  • 16:41 - 16:45
    Ça, ça vous ferait une assemblée désintéressée
  • 16:45 - 16:48
    comme vous n'avez jamais eue sur Terre... jamais.
  • 16:48 - 16:54
    Ce processus-là... Je suis formel, dans l'état actuel de ma réflexion en tout cas,
  • 16:54 - 16:58
    je suis sûr que ça donnerait une assemblée qui écrirait
  • 16:58 - 17:02
    la première vraie démocratie... Athènes était une vraie démocratie ;
  • 17:02 - 17:06
    mais en plus celle-là, celle que nous fabriquerions, nous, aujourd'hui,
  • 17:06 - 17:12
    elle serait... Contrairement à ce que faisait Athènes, elle intégrerait les femmes,
  • 17:12 - 17:16
    y aurait pas d'esclaves, elle donnerait sûrement des droits aux étrangers ;
  • 17:16 - 17:19
    pas forcément tous les droits, mais des droits politiques aux étrangers.
  • 17:19 - 17:20
    Et finalement y a des tas de...
  • 17:20 - 17:25
    ... de travers ou de mauvais côtés de la démocratie athénienne
  • 17:25 - 17:30
    qui tenaient à l'époque, et qu'il serait anachronique de mal juger aujourd'hui...
  • 17:30 - 17:34
    ... qui sont pas nécessaires, donc des côtés qu'on reproduirait pas.
  • 17:34 - 17:38
    Et on pourrait faire aujourd'hui une vraie démocratie moderne, mais une démocratie :
  • 17:38 - 17:42
    je vous parle pas du gouvernement représentatif qui est une trahison.
  • 17:42 - 17:43
    Je vous parle d'une vraie démocratie
  • 17:43 - 17:45
    avec des assemblées locales dans toutes les communes.
  • 17:45 - 17:47
    Donc 36 000 communes, 36 000 assemblées locales
  • 17:47 - 17:50
    dans lesquelles les gens décident eux-mêmes de leurs affaires.
  • 17:50 - 17:55
    Et ne montent au niveau national, dans l'Assemblée de fédération des communes...
  • 17:55 - 17:57
    Il peut y avoir peut-être deux ou trois échelons, hein ;
  • 17:57 - 17:59
    faut réfléchir au nombre d'échelons qui seraient nécessaires
  • 17:59 - 18:04
    pour arriver au niveau national. Mais qui ne délégueraient, les citoyens ne délégueraient
  • 18:04 - 18:06
    que le mini, mini, minimum. Uniquement.
  • 18:06 - 18:09
    On ne laisserait voter par d'autres que nous-mêmes
  • 18:09 - 18:12
    que ce qui peut pas être voté par nous.
  • 18:12 - 18:15
    Mais, l'école, on pourrait décider nous-mêmes, hein.
  • 18:15 - 18:18
    Peut-être qu'à une partie de l'école on pourrait considérer que ce serait bien
  • 18:18 - 18:21
    qu'il y ait un tronc commun qui soit décidé par une assemblée fédérale...
  • 18:21 - 18:26
    Faut discuter, faut discuter. Faut discuter de ce qu'on donne à l'Assemblée fédérale.
  • 18:26 - 18:29
    Mais c'est pas, c'est pas du tout impossible, hein ; c'est tout à fait...
  • 18:29 - 18:31
    C'est pas du tout utopique. Faut juste qu'on arrête de laisser écrire
  • 18:31 - 18:31
    la Constitution par quelqu'un d'autre.
  • 18:31 - 18:35
    - Alors, moi, j'ai deux questions après, après ça.
  • 18:35 - 18:37
    Déjà, c'est deux questions que je me pose personnellement, c'est :
  • 18:37 - 18:41
    est-ce que le peuple a envie de retrouver sa liberté ? C'est la première question.
  • 18:41 - 18:42
    - C'est pas sûr du tout, ça.
  • 18:42 - 18:46
    - Et la deuxième question c'est : est-ce que le fait que nous sommes dans une société
  • 18:46 - 18:49
    où y a... c'est matérialiste, y a beaucoup de télé,
  • 18:49 - 18:52
    on est quand même lobotomisés beaucoup.
  • 18:52 - 18:57
    Est-ce que nos envies ne seraient pas, finalement... d'avoir une plus grande télé,
  • 18:57 - 19:01
    d'avoir... plus de choses, plus grand, plus beau ?
  • 19:01 - 19:06
    Est-ce que c'est pas trop tard, en fait ? C'est la question.
  • 19:06 - 19:09
    - Bah moi, je me bagarre parce que je crois que c'est pas trop tard.
  • 19:09 - 19:11
    Mais je me trompe peut-être. C'est vrai que c'est peut-être trop tard, je sais ça.
  • 19:11 - 19:15
    Rousseau a une très belle phrase dont je me souviens pas par cœur, mais...
  • 19:15 - 19:17
    Une phrase où il dit que...
  • 19:17 - 19:21
    Une fois que quelqu'un a été esclave, il a plus envie d'en sortir,
  • 19:21 - 19:23
    il se met à aimer son esclavage et...
  • 19:23 - 19:26
    ... il a plus envie, il n'imagine même plus ce que c'est que la liberté.
  • 19:26 - 19:32
    Quand on a le bourdon. on pense que c'est vrai.
  • 19:32 - 19:34
    Et puis quand on a la pêche on se dit, non mais...
  • 19:34 - 19:39
    Regardez ce qui se passe, comme en 2005, vous leur ouvrez les fenêtres aux humains...
  • 19:39 - 19:41
    Elles sont toutes fermées pour l'instant.
  • 19:41 - 19:44
    Vous pouvez voter à gauche, à droite, vous pouvez protester, tempêter,
  • 19:44 - 19:50
    descendre dans la rue par millions, ça change rien, rien, de rien, de rien, de rien.
  • 19:50 - 19:55
    Donc c'est... c'est complètement démotivant ça. À mon avis, c'est ça qui éteint les gens.
  • 19:55 - 19:58
    C'est le fait que les institutions soient fermées.
  • 19:58 - 20:02
    Des institutions ouvertes, des institutions qui donneraient envie de faire de la politique,
  • 20:02 - 20:05
    parce que quand on fait de la politique ça permet de changer le monde. Ça permet...
  • 20:05 - 20:09
    Elles montreraient que tous ces gens qui paraissent éteints
  • 20:09 - 20:15
    sont en fait de la braise qui couve. Et, vous vous souvenez en 2005 on nous avait dit :
  • 20:15 - 20:18
    « Vous allez pas embêter les gens avec la Constitution européenne.
  • 20:18 - 20:21
    La Constitution, un texte poussiéreux, ennuyeux,
  • 20:21 - 20:24
    ça va faire chier tout le monde, ils vont pas... Ils vont pas s'en occuper. »
  • 20:24 - 20:28
    Regardez, on était des centaines de milliers à décortiquer article par article.
  • 20:28 - 20:31
    Parce qu'il allait y avoir un référendum ; ils avaient ouvert les fenêtres.
  • 20:31 - 20:34
    Et on savait qu'on pouvait changer : on pouvait dire « oui », on pouvait dire « non ».
  • 20:34 - 20:38
    Et on croyait que si on allait dire « non », ça allait changer.
  • 20:38 - 20:43
    Oui, on s'est fait violer quelques années plus tard
  • 20:43 - 20:47
    par nos propres « représentants » entre guillemets, des traîtres absolus, des traîtres.
  • 20:47 - 20:51
    Des traîtres qui nous ont imposé par voie parlementaire
  • 20:51 - 20:55
    tout ce qu'on avait refusé par référendum. C'est...
  • 20:55 - 20:58
    Il faudrait qu'un jour on règle ces comptes-là, hein. Ces gens-là devront être jugés.
  • 20:58 - 21:02
    Si on y arrive pas trop tard : ils seront peut-être morts. Ça sera si tard que...
  • 21:02 - 21:05
    Mais c'est vraiment de la trahison, quoi.
  • 21:05 - 21:09
    Nous avoir imposé par voie parlementaire ce qu'on avait refusé par référendum,
  • 21:09 - 21:12
    alors que c'était exactement le même texte, rigoureusement.
  • 21:12 - 21:14
    Ça se prouve article par article.
  • 21:14 - 21:19
    Article par article. Et des militants qui ont fait le travail. Un travail de Romains :
  • 21:19 - 21:24
    qui ont repris chaque article du traité de Lisbonne, tous, un par un.
  • 21:24 - 21:27
    Y en a des centaines et des centaines, hein.
  • 21:27 - 21:32
    Et ils les ont retrouvés dans le traité de 2005. C'est les mêmes, les mêmes,
  • 21:32 - 21:35
    les mêmes mots, en désordre, en vrac, mais tout y est.
  • 21:35 - 21:41
    C'est prouvé scientifiquement, irréfutablement.
  • 21:41 - 21:44
    Trahison, trahison ce qui s'est passé en 2008, hein.
  • 21:44 - 21:46
    Y compris les socialistes, hein. Les socialistes en s'abstenant...
  • 21:46 - 21:51
    C'est vraiment des chafouins, hein. C'est vraiment des hypocrites, hein.
  • 21:51 - 21:52
    Des salauds d'hypocrites, hein. Parce qu'ils...
  • 21:52 - 21:57
    Ils ont participé activement à la trahison quand ils ont fait ça.
  • 21:57 - 22:05
    Sans assumer leur trahison. C'est impardonnable. C'est impardonnable.
  • 22:05 - 22:07
    Et nous, on est gentil, on oublie.
  • 22:07 - 22:13
    Donc... Vous avez raison : c'est vrai qu'on oublie, qu'on est gentil
  • 22:13 - 22:17
    et que, finalement, on est très matérialiste ; on se contente de notre sort...
  • 22:17 - 22:20
    ... pourvu qu'on ait du pain et des jeux, hein ; c'est une vieille affaire, hein.
  • 22:20 - 22:28
    J'espère que non. Alors bon, ce qui est possible quand même, c'est que les...
  • 22:28 - 22:32
    ... les riches soient si goinfres...
  • 22:32 - 22:37
    Et ils sont insatiables, hein. Il faut lire Thorstein Veblen, là,
  • 22:37 - 22:40
    qui étudie la consommation ostentatoire,
  • 22:40 - 22:44
    les moeurs des riches qui sont des moeurs infantiles ; vraiment comme à la récré, quoi.
  • 22:44 - 22:48
    Celui qui aura la plus grosse, quoi, hein.
  • 22:48 - 22:51
    C'est sans fin, quoi, hein. Celui qui aura la plus grosse voiture,
  • 22:51 - 22:57
    le plus gros jouet, le plus... et puis c'est sans fin, c'est la rivalité ostentatoire.
  • 22:57 - 23:02
    Quand on est adulte, on se dit : « C'est un comportement d'enfant. »
  • 23:02 - 23:04
    Mais c'est exactement le comportement des riches, hein ;
  • 23:04 - 23:06
    Les riches ils marchent comme ça, comme des enfants.
  • 23:06 - 23:08
    Et Veblen le montre très bien, ça.
  • 23:08 - 23:15
    Donc... Ils sont insatiables : ils s'arrêteront jamais de nous piller, de nous voler.
  • 23:15 - 23:20
    Pourtant ils ont, ils ont des sacrés tas d'or, quoi, hein. C'est jamais assez.
  • 23:20 - 23:24
    Il y a un proverbe africain qui dit : « Plus le Diable en a, plus le Diable en veut. »
  • 23:24 - 23:29
    Faut pas attendre qu'il ait fini d'en vouloir : c'est sans fin.
  • 23:29 - 23:32
    Ce qu'il faut, c'est qu'on mette une limite.
  • 23:32 - 23:36
    On ne graisse que l'essieu qui grince.
  • 23:36 - 23:39
    Comme on dit rien, ils y vont. Ils y vont à fond, à fond, à fond.
  • 23:39 - 23:41
    Ils détruisent tout, là, ils cassent tout. Tout ce que nos parents avaient fabriqué.
  • 23:41 - 23:45
    Tout le programme du Conseil National de la Résistance : les retraites, la Sécu,
  • 23:45 - 23:50
    les services publics, tout ça... On va tout perdre : on se met pas en travers.
  • 23:50 - 23:52
    Tout ce qu'on fait pour se mettre en travers, c'est des...
  • 23:52 - 23:57
    C'est des mauvaises manifs où on... J'y suis, hein, dans les manifs, mais...
  • 23:57 - 24:00
    On rit, on est... on chante, on fait pas peur, hein.
  • 24:00 - 24:04
    On est trois pelés, un tondu ; on est tous les mêmes, c'est toujours les mêmes
  • 24:04 - 24:07
    qui descendent dans la rue. C'est toujours les mêmes banderoles.
  • 24:07 - 24:13
    On est, on est pathétique, hein, tellement on est gentil.
  • 24:13 - 24:15
    - Alors, justement, comment... - On peut pas leur faire peur, hein.
  • 24:15 - 24:18
    - Comment on fait concrètement pour arriver à... à ce que tu proposes ?
  • 24:18 - 24:22
    - Bah, moi, mon idée... Et je crois que c'est jouable, hein.
  • 24:22 - 24:25
    - Mais, par contre, tu as raison quand tu dis :
  • 24:25 - 24:29
    « Le peuple a peut-être pas envie d'être libre. »
  • 24:29 - 24:32
    Si t'as raison, là, mon idée marchera pas.
  • 24:32 - 24:38
    Mais si tu as tort, et si le peuple, en fait, commence à être tellement maltraité
  • 24:38 - 24:40
    qu'il aspire à être libre, qu'il cherche une solution...
  • 24:40 - 24:45
    Moi, ce que je vois dans mes conférences c'est que... les yeux des gens pétillent,
  • 24:45 - 24:47
    y a un truc nouveau, là.
  • 24:47 - 24:52
    Comprendre ce que c'est que la démocratie... Y a des...
  • 24:52 - 24:55
    ... des centaines de livres sur la démocratie. Vraiment, il y a beaucoup,
  • 24:55 - 24:59
    beaucoup de livres sur la démocratie, et c'est toujours sur la fausse, pratiquement.
  • 24:59 - 25:02
    À part les quelques livres sur Athènes, on parle de la démocratie
  • 25:02 - 25:06
    en parlant du gouvernement représentatif. Dans les médias c'est pareil.
  • 25:06 - 25:08
    Dans les médias, quand on parle de démocratie, c'est jamais...
  • 25:08 - 25:11
    ... on parle jamais de démocratie ; on parle du gouvernement représentatif.
  • 25:11 - 25:12
    Donc...
  • 25:12 - 25:15
    Là, quand je parle dans mes conférences de démocratie
  • 25:15 - 25:19
    et que je parle de quelque chose qui est complètement... nouveau.
  • 25:19 - 25:21
    Enfin, nouveau, très ancien mais...
  • 25:21 - 25:25
    ... original... jamais, jamais on décrit la démocratie comme ça.
  • 25:25 - 25:29
    Y a Rancière, y a quelques philosophes... Y a Castoriadis.
  • 25:29 - 25:33
    Des gens importants, hein, des pointures, mais qui ont pas de...
  • 25:33 - 25:37
    ... pas de surface médiatique : on les entend pas à la télé...
  • 25:37 - 25:41
    La plupart des gens qui parlent de démocratie...
  • 25:41 - 25:46
    ... n'ouvrent aucune fenêtre, nous laissent dans le piège
  • 25:46 - 25:48
    du gouvernement représentatif. Et moi, dans mes conférences,
  • 25:48 - 25:54
    je parle de la vraie démocratie... Je dis qu'il faut qu'on fasse la grève du mot démocratie,
  • 25:54 - 25:57
    qu'on arrête d'appeler « démocratie » le gouvernement représentatif,
  • 25:57 - 26:00
    qu'on l'appelle « gouvernement représentatif », point barre.
  • 26:00 - 26:03
    Et que nous...
  • 26:03 - 26:06
    Alors, c'est mon idée, c'est la suggestion, mais bon, je ferai rien tout seul, hein.
  • 26:06 - 26:10
    Il faut que j'aie les autres avec moi. Faut qu'à la base on ait compris le truc,
  • 26:10 - 26:13
    Il faut que l'idée soit assez simple et forte pour qu'on se passe tous l'idée.
  • 26:13 - 26:17
    Il faudrait qu'on soit viraux ; il faudrait qu'on ait une activité virale,
  • 26:17 - 26:20
    que chacun d'entre nous, nous nous contaminions les uns les autres à la base.
  • 26:20 - 26:24
    Malgré les calomnies des élus, malgré tout le mal que diront de nous les élus,
  • 26:24 - 26:27
    les riches et tous les fachos de tout poil.
  • 26:27 - 26:31
    Les fachos, même les fachos qui s'appellent « antifa », hein.
  • 26:31 - 26:38
    Bon, malgré ça, qu'on se passe le mot entre nous.
  • 26:38 - 26:41
    Pour établir la justice sociale.
  • 26:41 - 26:45
    Pour rétablir, établir une vraie prospérité parce qu'on aura repris le contrôle
  • 26:45 - 26:50
    de la création monétaire et le contrôle de la production du droit.
  • 26:50 - 26:53
    C'est-à-dire qu'on va reprendre le contrôle de la Constitution...
  • 26:53 - 26:57
    ... par cette idée simple que c'est pas aux hommes au pouvoir
  • 26:57 - 27:04
    d'écrire les règles du pouvoir et que donc tout ce qui compte, ce qui compte le plus...
  • 27:04 - 27:06
    Et on arrête de se diviser sur : « Moi, c'est l'écologie »,
  • 27:06 - 27:07
    « moi, c'est la justice dans l'entreprise », « moi, c'est le chômage », « moi, c'est... »
  • 27:07 - 27:13
    On arrête d'avoir chacun sa marotte. On se dit : « La cause des causes
  • 27:13 - 27:17
    de tout ce bordel, de toutes ces injustices sociales, c'est...
  • 27:17 - 27:20
    Il faut qu'ils arrêtent d'écrire eux-mêmes la Constitution.
  • 27:20 - 27:23
    Il faut que l'Assemblée constituante soit désintéressée. Donc, tirée au sort. »
  • 27:23 - 27:27
    Alors tirée au sort parmi des non-candidats ou tirée au sort tout simplement ;
  • 27:27 - 27:31
    mais tirée au sort. Si on arrive à se concentrer là-dessus...
  • 27:31 - 27:37
    ... et à devenir viraux. C'est-à-dire que... Bon, on a compris,
  • 27:37 - 27:41
    mais ça suffit pas d'avoir compris, faut qu'on l'explique à notre tour
  • 27:41 - 27:47
    à cinq, dix, vingt personnes... plus... On fait ce qu'on peut pour expliquer à d'autres.
  • 27:47 - 27:52
    Parce que c'est assez facile à comprendre. Elle est simple et forte cette idée, hein.
  • 27:52 - 27:56
    Tu cherches le mal à la racine, tu cherches la racine du mal.
  • 27:56 - 28:00
    Tu prends le mal à la racine, tu cherches la cause des causes et tu tombes sur...
  • 28:00 - 28:05
    « Mais qui a écrit ces règles iniques ? »
  • 28:05 - 28:08
    Et tu tombes sur la Constitution et donc sur le processus constituant,
  • 28:08 - 28:11
    donc qui a écrit, donc qui participe à l'Assemblée constituante.
  • 28:11 - 28:15
    Et là tu te dis : « Mais c'est là qu'à chaque fois ça merde ! »
  • 28:15 - 28:20
    Donc, problème identifié, problème formulé, problème réglé, à moitié.
  • 28:20 - 28:24
    Il reste plus qu'à mettre en oeuvre la solution à la cause des causes.
  • 28:24 - 28:29
    Et si on fait ça entre nous, qu'on se passe le mot entre nous...
  • 28:29 - 28:34
    Combien de temps il faut pour qu'on soit des millions ?
  • 28:34 - 28:40
    Si chacun d'entre nous en désigne, arrive à en convaincre deux.
  • 28:40 - 28:41
    Non seulement en convaincre que la cause des causes
  • 28:41 - 28:44
    c'est la mauvaise qualité du processus constituant
  • 28:44 - 28:47
    et le fait que ce soient les partis politiques qui écrivent la Constitution...
  • 28:47 - 28:52
    Donc, en fait, la solution c'est... Il faut que l'Assemblée constituante
  • 28:52 - 28:56
    ne soit pas composée de membres de partis : qu'elle soit désintéressée.
  • 28:56 - 29:00
    Il faut que ce soit n'importe qui qui fasse partie de la Constituante.
  • 29:00 - 29:03
    Non seulement il a compris, mais en plus on a réussi à lui passer le virus,
  • 29:03 - 29:08
    c'est-à-dire qu'en plus, il a compris qu'il fallait que lui-même se mette à expliquer.
  • 29:08 - 29:10
    Il faut qu'on explique deux choses, hein : 1) Où est la cause des causes
  • 29:10 - 29:16
    et donc la solution ; et 2) Que la solution c'est qu'on se passe le mot entre nous.
  • 29:16 - 29:21
    Il y a deux trucs, hein, et si tu te reproduis pas tu meurs, hein : le virus, l'idée meurt.
  • 29:21 - 29:27
    Si on arrive à se passer le message comme ça avec ces deux parties : 1) L'idée simple
  • 29:27 - 29:30
    et 2) C'est à nous de la reproduire entre nous sans rester passif.
  • 29:30 - 29:32
    C'est-à-dire qu'il faut que nous arrivions à convaincre.
  • 29:32 - 29:36
    Et puis au début il va y avoir des résistances, les gens vont pas...
  • 29:36 - 29:38
    Ils vont pas nous croire, ils vont avoir des objections.
  • 29:38 - 29:41
    Bah, je vais retourner voir les conférences, les discussions,
  • 29:41 - 29:44
    et puis à force de discussions je vais devenir meilleur pour convaincre.
  • 29:44 - 29:46
    Je vais devenir un bon virus.
  • 29:46 - 29:50
    Un virus bienfaisant, hein, un virus de justice sociale, hein.
  • 29:50 - 29:53
    Un virus c'est pas forcément mauvais, hein.
  • 29:53 - 29:55
    Moi, j'imagine un virus positif. Un virus...
  • 29:55 - 29:55
    ... de concorde...
  • 29:55 - 30:02
    ... de justice sociale.
  • 30:02 - 30:06
    Et ça me paraît ça... Alors, si chacun d'entre nous arrive à en convaincre deux.
  • 30:06 - 30:12
    Bah... ça dépend combien de temps il met. Si... deux, il met une semaine
  • 30:12 - 30:18
    pour en convaincre deux, puis s'il s'arrête... Ça va pas aller très vite.
  • 30:18 - 30:24
    Mais si chacun... en convainc trois ou quatre chaque semaine.
  • 30:24 - 30:27
    Donc, en fait, en un mois il en convainc une douzaine.
  • 30:27 - 30:32
    Une dizaine, quoi. Si chaque mois on arrive à en convaincre une dizaine, ouh la la !
  • 30:32 - 30:34
    Et une dizaine qui eux-mêmes deviennent des virus, ouh la la !
  • 30:34 - 30:37
    Là ça va aller très vite, hein. On sera très vite des millions. C'est une idée...
  • 30:37 - 30:43
    C'est... c'est... À mon avis, ça peut tout changer de façon pacifique.
  • 30:43 - 30:45
    Ils se laisseront pas faire en face, mais si on est des millions...
  • 30:45 - 30:50
    ... à vouloir une chose simple sans nous diviser...
  • 30:50 - 30:53
    ... sans nous traiter mutuellement, les uns les autres de fascistes, quoi, hein :
  • 30:53 - 30:57
    en nous concentrant sur l'essentiel, en oubliant les querelles sur les détails.
  • 30:57 - 31:00
    On verra après, quand on aura mis en place une vraie démocratie...
  • 31:00 - 31:03
    On verra les détails : qu'est-ce qu'on fait sur l'avortement ?
  • 31:03 - 31:05
    Qu'est-ce qu'on fait sur le nucléaire ? Qu'est-ce qu'on fait sur les OGM ?
  • 31:05 - 31:10
    Qu'est-ce qu'on fait... On verra point par point dans nos assemblées populaires.
  • 31:10 - 31:14
    Avec un vrai suffrage universel... avec des référendums si on veut.
  • 31:14 - 31:18
    Mais le temps de rétablir la démocratie, il faut qu'on se concentre sur l'essentiel :
  • 31:18 - 31:21
    processus constituant honnête, désintéressé.
  • 31:21 - 31:26
    Si on arrive à faire ça... Si on est des millions à le vouloir ça arrivera.
  • 31:26 - 31:29
    Il suffira qu'on sorte dans la rue, des millions, ça arrivera.
  • 31:29 - 31:30
    Ils vont pas tirer dans... Ils vont pas tirer...
  • 31:30 - 31:33
    Ils vont pas nous tirer dessus, sur des millions de personnes.
  • 31:33 -
    Il me semble que c'est jouable ce truc-là, et c'est original et ça peut marcher.
Title:
Étienne Chouard : le problème du vol monétaire et de la Constitution
Description:

Pour voir l'intégralité de l'entretien : http://www.sylvaindurain.fr/chouard/

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Video Language:
French

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