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[EN] La société civile s'en va t'en guerre à l' e-G8

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    Merci à tous d'être présents
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    désolé pour l'improvisation et
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    les conditions impromptues
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    de cette conférence de presse
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    Comme vous le savez tous,
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    il n'y a que très peu (s'il y en a)
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    de représentants de la société civile dans cet eG8
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    Jeudi, à la dernière minute,
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    ils ont placé quelques chaises pliantes pour nous,
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    ils ont improvisé des tables rondes sur la liberté d'expression,
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    juste pour pouvoir dire que
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    nos questions étaient débattues.
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    Mais ce que nous avons vu hier,
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    c'est Nicolas Sarkozy s'adressant uniquement
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    aux chefs d'entreprises et aux acteurs économiques,
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    leur disant : « Vous êtes l'internet,
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    vous êtes la révolution et
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    vous faites tout,
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    et vous avez à présent la responsabilité
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    de combattre les pédonazis,
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    les terroristes et la guerre des copyrights. »
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    Et ça, c'est quelque chose qui nous dérange tous,
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    je pense, nous tous ici.
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    Nous allons essayer de faire chacun
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    un petit discours de 4-5 minutes.
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    Disons 4 minutes si on y arrive.
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    Nous avons des personnes fantastiques ici :
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    de Yochaï Benkler du Berkman Center
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    jusqu'à Jean-François Julliard de Reporters Sans Frontières
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    et jusqu'à Susan, comment tu décrirais ta fonction ?
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    Susan Crawford, ancien membre du conseil d'administration de l'ICANN.
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    Professeur Lawrence Lessig, qui n'a pas du tout besoin
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    d'être présenté, et Jeff Jarvis.
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    Susan, tu peux peut-être commencer.
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    Le communiqué a déjà été rédigé
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    pour ce sommet du G8,
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    euh, cette réunion, cette réunion de l'eG8.
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    Il a fuité dans le New York Times,
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    qui a publié l'histoire ce matin,
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    en expliquant exactement ce que le communiqué dirait.
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    La raison pour laquelle cette conférence de presse a été convoquée,
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    c'est que des groupes représentant la société civile se sont réunis,
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    venant d'un peu partout dans le monde,
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    pour produire une très courte et simple déclaration
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    appelant l'eG8, et donc le G8,
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    à protéger l'internet ouvert,
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    à maintenir sa neutralité
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    et à établir des principes assurant
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    la libre circulation de l'information.
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    Toutes les personnes réunies
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    autour de cette table ont compris
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    que l'ouverture d'internet est, en fait, la base
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    d'une démocratie florissante un peu partout dans le monde
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    et que toutes les décisions gouvernementales
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    qui ont espéré encourager les citoyens
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    à développer l'éducation,
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    la santé, les politiques énergétiques
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    et toutes les autres politiques
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    qui influent sur le monde d’aujourd’hui
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    sont toutes encouragées par la présence d’un internet libre.
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    Et cet accès à internet est fondamental
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    pour tout être humain dans le monde.
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    Voici les mesures les plus importantes
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    que les gouvernements devraient adopter :
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    un internet ouvert, rapide, équitable et libre,
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    c’est cette cause très simple que défend cette conférence.
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    Nous voulons être sûrs que
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    d’autres voix sont entendues,
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    même si le communiqué
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    a peut-être déjà été rédigé.
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    J’invite ici mes collègues,
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    M. Jarvis, M. Lessig, M. Benkler et
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    les reporters de Reporters Sans Frontières
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    à amplifier ces propos.
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    C'est en fait très simple :
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    nous avons la sensation que ces voix n'ont pas été entendues.
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    Nous voulons nous assurer que ceux que l'on n'entend jamais,
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    ceux qui n'ont pas été invités à cette conférence,
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    puissent également être entendus.
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    Merci Susan.
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    Nous avons ici quelques copies
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    de la déclaration de la société civile pour l'eG8 et le G8.
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    La liste des signataires n'est pas mince.
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    Vous y trouverez des groupes comme Access Now,
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    qui n'ont pas eu de badge pour venir ici,
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    l'Association pour le Progrès des Communications.
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    Je ne les citerai pas tous, mais
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    il y a la Digitale Gesellschaft,
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    l'Electronic Frontier Foundation,
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    l'EDRI, etc.
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    Il y a également une pétition
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    organisée par Access Now
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    qui a été signée par des personnes
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    de plus de dix-neuf pays
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    pour réclamer exactement ce qui a été dit avant :
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    tout ce qui n'est pas à l'eG8.
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    À présent, nous pouvons peut-être écouter Jean-François
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    qui doit nous quitter sous peu pour un atelier.
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    Merci. Je vais parler en Français.
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    Je suis désolé pour ceux qui ne comprennent pas le Français
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    mais je répéterai la même chose
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    à la présentation qui débute dans quelques minutes.
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    J'aimerais dire quelques mots
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    en français parce qu'il y a beaucoup de reporters français ici.
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    Merci Jean-François.
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    C'est très difficile de choisir qui,
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    parmi ces analystes épatants,
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    va prendre la parole.
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    Nous devrions peut-être voter ?
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    Professeur Lessig, peut-être ?
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    Oui. Je serai bref.
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    Je suis surpris de venir en France
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    et d'y trouver quelque chose de si américain.
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    Aux États-Unis, ces 30 dernières années,
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    nous avons été prisonniers d'une idéologie
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    disant que nous devions réguler
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    en réunissant les entreprises pour leur demander
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    ce que devrait être une bonne politique publique.
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    Nous avons fait ça aux États-Unis,
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    à notre détriment.
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    La crise financière, provoquée par la dérégulation
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    imposée au gouvernement américain par
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    les intérêts financiers qui en ont bénéficié,
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    et ont ensuite conduit à la chute de l'économie.
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    Et dans tous les autres domaines de la politique d'internet,
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    nous voyons la même chose :
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    nous n'avons pas de haut débit
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    comme le rapport de Bankler du Berkman Center le démontre,
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    nous n'avons pas de couverture suffisante,
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    pas de réel effet du haut débit aux États-Unis
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    à cause d'une politique très forte de dérégulation
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    que le gouvernement américain a acceptée.
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    Et il l'a acceptée parce que les seules personnes
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    qu'il prenait la peine d'écouter étaient les entreprises.
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    Alors, pour en venir à la France,
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    et à un événement tel que celui-ci,
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    pour lequel la présomption du Président est :
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    « Rassemblons les plus grosses entreprises,
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    et demandons-leur à quoi l'avenir
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    d'internet doit ressembler » c'est hallucinant,
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    c'est juste...
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    Vous savez, j'ai un peu étudié la philosophie française,
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    mais je ne me rappelle pas qu'un philosophe français
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    ait dit : « La politique publique est mieux conduite
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    si l'on demande aux entreprises
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    de l'élaborer ».
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    Ça ne me semble pas très français.
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    Alors, j'aimerais pouvoir revenir au Paris
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    que j'ai aimé,
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    et qui n'est pas cette version américaine de Paris,
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    mais la version française de Paris,
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    en rappelant qu'il y a d'autres intérêts
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    que celui du monde des affaires.
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    Pour le monde des affaires, le business est important,
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    et dans le business, il y a une division entre
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    les ayants-droit et les innovateurs,
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    et nous devons maintenir vivante cette séparation.
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    Mais il y a aussi ceux
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    qui ont construit internet.
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    À l'origine, ce n'était pas des entreprises,
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    c'était la société civile, c'était l'ISOC,
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    l'ICANN, euh non pas l'ICANN, c'était l'IETF,
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    mais c'était surtout beaucoup de personnes qui ne sont tout simplement pas là.
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    Donc, je suis d'accord avec Susan,
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    nous avons besoin de trouver un moyen de rappeler aux personnes ici,
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    que ceux qui ne sont pas là
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    sont tout aussi importants dans cette histoire.
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    Pour éviter les répétitions :
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    les changements cruciaux apportés par
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    le réseau numérique
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    sont la décentralisation radicale
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    de la capacité de s'exprimer, de créer,
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    d'innover, de nous voir entre nous, de socialiser,
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    et la distribution radicale des moyens pauvres
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    de production, de calcul, de communication,
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    de stockage, de diffusion, de captation de la sociabilité humaine,
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    celle qui nous rassemble
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    dans l'expérience,
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    sur le terrain.
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    C'est vrai ; pour la première fois
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    depuis la révolution industrielle,
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    les gens peuvent,
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    avec ce qu'ils ont à disposition,
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    s'approprier le monde et faire quelque chose
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    qui est vraiment au cœur
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    de la plus avancée des économies.
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    Préserver ce cadre,
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    préserver un cadre qui soit ouvert,
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    fluide, souple, qui s'adapte au changement,
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    de sorte que le sacrifice d'une personne
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    à Sidi Bouzid puisse se traduire,
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    au travers du monde arabe,
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    par une séquence de mobilisation.
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    C'est nouveau, et c'est ce qui est crucial.
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    Depuis plus de quinze ans maintenant,
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    nous avons vu deux camps opposés
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    autour de la question de la politique de l'internet.
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    Un des camps est celui des ayants-droit du 20ème siècle,
  • 11:03 - 11:06
    qui ont peur que quelque chose change,
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    qui ont peur que le peuple se lève pour participer,
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    peur des innovations venant d'étrangers à leur monde,
  • 11:13 - 11:14
    issus des marges,
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    qui n'ont pas reçu l'autorisation d'innover de la part des ayants-droit,
  • 11:18 - 11:20
    et qui ne se sentent pas obligés de venir et de dire :
  • 11:20 - 11:21
    « S'il vous plaît, pouvez-vous réaliser ceci
  • 11:21 - 11:24
    pour moi sur votre réseau ? ».
  • 11:24 - 11:26
    Toutes ces firmes,
  • 11:26 - 11:28
    que nous voyons aujourd'hui si grandes,
  • 11:28 - 11:30
    venaient, il y a 15 ans, de l'extérieur.
  • 11:30 - 11:32
    C'est là que se trouve la source de l'innovation.
  • 11:32 - 11:35
    Et l'autre modèle disait
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    « Gardons les choses ouvertes,
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    gardons les choses flexibles, laissons les choses se faire ».
  • 11:39 - 11:42
    Et cette opposition entre ceux qui disaient :
  • 11:42 - 11:46
    « Ça va trop vite, ralentissons tout cela,
  • 11:46 - 11:49
    rendons-le gérable, rendons-le sûr »,
  • 11:49 - 11:52
    et ceux qui disaient :
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    « C'est extraordinaire, c'est créatif, ouvrons tout ça,
  • 11:55 - 11:56
    parce que nous sommes dans un processus
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    d'expérimentation continu,
  • 11:58 - 12:00
    et d'adaptation, et d'apprentissage... »
  • 12:00 - 12:02
    C'est un très grand moment d'apprentissage.
  • 12:02 - 12:04
    Cette opposition est restée là pendant 15 ans,
  • 12:04 - 12:06
    et occasionnellement, nous avons vu des périodes
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    comme il y a 12 ans aux États-Unis,
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    pendant lesquelles la démarche a été de fermer les choses,
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    faisant en sorte que les fournisseurs d'accès à internet
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    aient à surveiller le contenu
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    de leurs producteurs, en régulant sur le logiciel,
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    en régulant sur les nouveaux services,
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    pour être sûr et certain qu'ils ne créent pas trop
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    de menaces pour les industries en place.
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    Ensuite, il y a eu une longue période de calme
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    entre la période pendant laquelle nous avons compris
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    l'importance centrale des biens communs,
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    la période à laquelle nous avons compris l'importance de ce qui est ouvert,
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    et maintenant, ce qui est déconcertant dans ces deux jours,
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    c'est la réapparition de ce que nous avions vu
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    il y a dix, douze, quinze ans,
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    comme si nous n'avions rien appris.
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    Quand hier les gens, à la plate-forme sur la propriété intellectuelle,
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    disaient que, sans une
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    propriété intellectuelle forte,
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    internet serait juste
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    un ensemble de tubes et de boîtes.
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    J'ai entendu ça il y a quinze ans de ça, et peut-être,
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    peut-être que, à l'époque, c'était une hypothèse plausible.
  • 13:00 - 13:02
    Aujourd'hui, c'est risible,
  • 13:02 - 13:04
    sauf qu'il semble que cette hypothèse ait les oreilles du pouvoir.
  • 13:04 - 13:08
    Alors, je pense que ce qui est crucial ici,
  • 13:08 - 13:10
    c'est de comprendre qu'il y a des voies possibles,
  • 13:10 - 13:12
    comme celle du Hargreaves Report de la semaine dernière
  • 13:12 - 13:13
    lorsqu'il disait : « Non !
  • 13:13 - 13:16
    Je ne suis pas obligé de verrouiller des choses,
  • 13:16 - 13:17
    je dois faire très attention avant de
  • 13:17 - 13:19
    verrouiller des choses au nom de la propriété intellectuelle.
  • 13:19 - 13:22
    Au lieu de ça, je dois chercher des manières
  • 13:22 - 13:24
    d'ouvrir, et de permettre que les choses circulent.
  • 13:24 - 13:26
    C'est l'opposition cruciale :
  • 13:26 - 13:28
    parvenir à réaliser des objectifs socialement désirables,
  • 13:28 - 13:30
    acceptables, et légitimes tout en
  • 13:30 - 13:34
    préservant un internet ouvert, fluide, circulant, libre,
  • 13:34 - 13:39
    ou au contraire, avoir à ce point peur de la nouveauté,
  • 13:39 - 13:41
    que vous voudriez la verrouiller,
  • 13:41 - 13:44
    ou essayer de la verrouiller et de la fausser.
  • 13:44 - 13:46
    C'est l'opposition à laquelle nous devons tous nous tenir,
  • 13:46 - 13:48
    que ce soit dans le cadre des affaires et de l'innovation,
  • 13:48 - 13:52
    dans le cadre de l'égalité sociale et de l'accès,
  • 13:52 - 13:54
    ou à propos de la démocratie et de la participation,
  • 13:54 - 13:58
    que ce soit à propos de la liberté, de l'égalité ou de la fraternité.
  • 13:58 - 14:01
    Nous devons tous être du même côté, sur cette voie
  • 14:01 - 14:02
    de maintien d'un internet ouvert.
  • 14:04 - 14:06
    Oui, Merci.
  • 14:07 - 14:10
    J'ai été profondément effrayé
  • 14:10 - 14:11
    pendant ces deux jours,
  • 14:11 - 14:12
    effrayé par ceux qui sont si
  • 14:12 - 14:16
    effrayés par le changement qu'ils essayent de le stopper.
  • 14:16 - 14:18
    L'internet n'a pas de gouvernement,
  • 14:18 - 14:20
    ai-je dit au président Sarkozy hier,
  • 14:20 - 14:22
    et pourtant le gouvernement essaye de se comporter comme si c'était le cas.
  • 14:22 - 14:25
    Il a dit que ce n'était pas clair,
  • 14:25 - 14:27
    qu'il avait le sentiment d'avoir l'autorité pour le réguler.
  • 14:27 - 14:29
    J'ai twitté ce matin
  • 14:29 - 14:30
    que je me sentais plutôt comme un natif,
  • 14:30 - 14:32
    pour être présomptueux,
  • 14:32 - 14:35
    de l'Amérique ou de l'Afrique
  • 14:35 - 14:37
    quand les vaisseaux colons
  • 14:37 - 14:39
    voulaient venir pour les civiliser,
  • 14:39 - 14:41
    « Nous n'avons rien à craindre ».
  • 14:41 - 14:44
    Comme le CTO (directeur technique) de l'administration Verizon
  • 14:44 - 14:45
    aux États-Unis, appelle
  • 14:45 - 14:47
    l'internet le huitième continent,
  • 14:47 - 14:48
    c'est une nouvelle terre,
  • 14:48 - 14:50
    qui n'a pas encore été colonisée :
  • 14:50 - 14:52
    il n'y a pas de drapeau, ni français,
  • 14:52 - 14:54
    ni américain, ni anglais planté sur lui.
  • 14:54 - 14:56
    C'est le nôtre.
  • 14:56 - 14:58
    Alors, à la rigueur
  • 14:58 - 15:00
    je ne blâme pas du tout Nicolas Sarkozy
  • 15:00 - 15:03
    et Publicis pour avoir provoqué cette réunion,
  • 15:03 - 15:05
    parce qu'ils ont rempli un vide
  • 15:05 - 15:07
    que nous, la société civile, nous avons laissé.
  • 15:07 - 15:09
    Donc je pense qu'il nous incombe,
  • 15:09 - 15:11
    les citoyens de ce huitième continent,
  • 15:11 - 15:12
    de cette nouvelle terre vierge,
  • 15:12 - 15:15
    de convoquer et de tenir notre propre réunion
  • 15:15 - 15:16
    et nos propres discussions.
  • 15:16 - 15:18
    Alors, nous pourrons inviter,
  • 15:18 - 15:19
    nous devrons inviter, les gouvernements
  • 15:19 - 15:21
    ainsi que les entreprises.
  • 15:21 - 15:22
    Mais j'aurais préféré que cette discussion
  • 15:22 - 15:24
    se tienne à notre table,
  • 15:24 - 15:26
    plutôt qu'à celle des gouvernements,
  • 15:26 - 15:28
    comme ça se passe ici.
  • 15:28 - 15:30
    Je pense que, quoi qu'il sorte de cette réunion,
  • 15:30 - 15:33
    nous n'avons ni besoin de
  • 15:33 - 15:36
    constitution ni d'une batterie de lois sur internet.
  • 15:36 - 15:40
    Comme mes estimés collègues ici présents le disent,
  • 15:40 - 15:42
    c'est l'architecture même d'internet,
  • 15:42 - 15:44
    sa meilleure protection.
  • 15:44 - 15:46
    Sa grande ouverture est
  • 15:46 - 15:47
    la meilleure des protections pour qu'il reste ouvert.
  • 15:47 - 15:49
    Ainsi que le fait d'être distribué.
  • 15:49 - 15:51
    Donc, je pense que nous devons avoir
  • 15:51 - 15:54
    des discussions sur les principes,
  • 15:54 - 15:56
    comme je l'ai dit, ou dans... dans...
  • 15:56 - 15:58
    Cela ne se terminera pas dans une loi ou constitution
  • 15:58 - 16:00
    quelconque car je ne pense pas que ça le devrait.
  • 16:00 - 16:01
    Cependant, je pense que nous avons besoin de discuter :
  • 16:01 - 16:02
    nous avons besoin de principes communs auxquels se référer
  • 16:02 - 16:04
    lorsque ceux-ci sont transgressés,
  • 16:04 - 16:06
    quand nous voyons Verizon, et Google.
  • 16:06 - 16:08
    Oui, je vais parler de Google,
  • 16:08 - 16:10
    dont je suis assurément un fan.
  • 16:10 - 16:11
    Je suis très déçu de voir Google
  • 16:11 - 16:13
    signer un acte avilissant avec Verizon
  • 16:13 - 16:14
    pour découper l'internet
  • 16:14 - 16:16
    en internet et en « Schminternet » :
  • 16:16 - 16:18
    quand vous êtes d'un côté, ça marche comme ça et,
  • 16:18 - 16:20
    lorsque vous êtes de l'autre côté, cela fonctionne autrement,
  • 16:20 - 16:22
    alors qu'internet est un ensemble cohérent.
  • 16:22 - 16:24
    Alors, quels sont ces principes?
  • 16:24 - 16:26
    Sur mon blog, j'écrivais un billet
  • 16:26 - 16:27
    qui a conduit à ma question
  • 16:27 - 16:28
    au Président Sarkozy hier,
  • 16:28 - 16:30
    sur mes suggestions que lui et d'autres
  • 16:30 - 16:31
    prêtent serment,
  • 16:31 - 16:32
    et je suis si honoré d'avoir été cité par
  • 16:32 - 16:36
    le Professeur Lessig dans une de ses présentations Power Point,
  • 16:36 - 16:37
    heu, pardon, Keynote
  • 16:37 - 16:41
    - on ne va pas se fâcher là-dessus - mais je...
  • 16:41 - 16:43
    Il y a beaucoup d'efforts louables
  • 16:43 - 16:44
    pour construire la Déclaration des Droits de l'Internet,
  • 16:44 - 16:46
    et j'ai lancé mes humbles suggestions,
  • 16:46 - 16:48
    et elles n'étaient certainement pas fausses.
  • 16:48 - 16:49
    Mais je pense que parmi ces droits,
  • 16:49 - 16:50
    il y a le droit de communiquer et,
  • 16:50 - 16:52
    lorsque quelqu'un vous prive de ce droit,
  • 16:52 - 16:54
    c'est une violation des Droits de l'Homme.
  • 16:54 - 16:57
    Donc, quand l'Égypte coupe l'accès à internet,
  • 16:57 - 16:59
    c'est une violation des Droits de l'Homme.
  • 16:59 - 17:02
    Ce droit à la connexion est un préalable
  • 17:02 - 17:04
    au droit à la liberté d'expression.
  • 17:04 - 17:06
    Et ce qui suit ce droit à la liberté d'expression,
  • 17:06 - 17:08
    c'est le droit d'agir et de se rassembler.
  • 17:08 - 17:09
    C'est dans la constitution française
  • 17:09 - 17:11
    que la notion de « droit de
  • 17:11 - 17:13
    se rassembler » a été inventée.
  • 17:13 - 17:16
    Je pense que nous avons besoin d'une notion
  • 17:16 - 17:18
    permettant de dire que les informations sur nos institutions
  • 17:18 - 17:19
    et sur notre gouvernement
  • 17:19 - 17:20
    doivent être ouvertes par défaut,
  • 17:20 - 17:23
    et fermées uniquement en cas de nécessité.
  • 17:23 - 17:25
    C'est le contraire qui a lieu aujourd'hui.
  • 17:25 - 17:26
    Je pense que nous avons besoin d'avoir une compréhension
  • 17:26 - 17:29
    de ce que signifie être « privé » et être « public ».
  • 17:29 - 17:30
    J'ai écrit un livre là-dessus
  • 17:30 - 17:32
    - je ne vais pas vous ennuyer avec ça -
  • 17:32 - 17:33
    je pense que nous devons répondre
  • 17:33 - 17:35
    à la notion de « neutralité du net » en disant que
  • 17:35 - 17:36
    tous les bits sont libres et égaux.
  • 17:36 - 17:38
    Et que quand quelqu'un restreint un bit,
  • 17:38 - 17:40
    quel qu'en soit la raison, que ce soit une télécom
  • 17:40 - 17:42
    qui restreint la manière dont vous regardez un film,
  • 17:42 - 17:44
    que ce soit la Chine qui restreint
  • 17:44 - 17:46
    ce que vous pouvez chercher sur le Falun Gong,
  • 17:46 - 17:48
    ou que ce soit l'Égypte qui coupe l'internet,
  • 17:48 - 17:50
    quelque soit la partie du flux d'internet qui est restreinte,
  • 17:50 - 17:52
    c'est internet tout entier qui est restreint.
  • 17:52 - 17:53
    Et donc, nous devons amener
  • 17:53 - 17:55
    toute la structure d'internet
  • 17:55 - 17:56
    à être ouverte et distribuée
  • 17:56 - 17:58
    parce que c'est sa seule protection.
  • 17:58 - 18:01
    Mais je dirais que, euh. Je dirais que...
  • 18:01 - 18:04
    Ils vous ont convoqués, vous êtes venus aujourd'hui.
  • 18:04 - 18:06
    C'est très important, et ça devrait continuer
  • 18:06 - 18:08
    et nous avons besoin de parler de tous ces problèmes
  • 18:08 - 18:10
    autour de la table d'internet,
  • 18:10 - 18:12
    et pas autour de cette table ici,
  • 18:12 - 18:15
    du moins pas seulement autour de cette table.
  • 18:15 - 18:18
    Avant d'en venir aux questions,
  • 18:18 - 18:22
    j'ai moi-même quelques commentaires à faire sur l'ensemble de cet « eG8 ».
  • 18:22 - 18:24
    Merci d'avoir remis les choses à plat.
  • 18:24 - 18:26
    Je pense qu'au-delà du droit à la connexion,
  • 18:26 - 18:30
    il existe des droits fondamentaux
  • 18:30 - 18:32
    qui ont cours sur internet.
  • 18:32 - 18:34
    Peut-être n'y a-t-il pas besoin de définir
  • 18:34 - 18:36
    de nouvelles libertés, dans la mesure où ce sont
  • 18:36 - 18:37
    les libertés existantes qui sont attaquées aujourd'hui.
  • 18:37 - 18:40
    Alors, ce forum « eG8 »,
  • 18:40 - 18:43
    au-delà du « blanchissement » politique local
  • 18:43 - 18:47
    de Nicolas Sarkozy, après qu'il ait, pendant 4 ans,
  • 18:47 - 18:48
    soutenu la déconnexion des citoyens français,
  • 18:48 - 18:50
    avec la loi HADOPI,
  • 18:50 - 18:52
    la censure des contenus du web avec la LOPPSI,
  • 18:52 - 18:54
    et soutenu sa notion d'un « internet civilisé »,
  • 18:54 - 18:57
    il soutient maintenant l'organisation de cet événement.
  • 18:57 - 19:00
    Au-delà donc de ce « blanchissement » politique local,
  • 19:00 - 19:04
    ce forum « eG8 » est pour moi un écran de fumée
  • 19:04 - 19:06
    cachant ce que les gouvernements sont vraiment
  • 19:06 - 19:08
    en train de faire en direction d'internet.
  • 19:08 - 19:10
    Au cours de ces douze derniers mois,
  • 19:10 - 19:14
    nous avons été témoins d'un accroissement
  • 19:14 - 19:17
    des mesures répressives attaquant internet,
  • 19:17 - 19:20
    attaquant nos libertés fondamentales.
  • 19:20 - 19:22
    Je pense à la réaction du gouvernement américain
  • 19:22 - 19:24
    concernant Wikileaks, la saisie du gouvernement américain
  • 19:24 - 19:26
    sur les noms de domaines,
  • 19:26 - 19:28
    la loi PROTECT-IP du COICA,
  • 19:28 - 19:31
    la conclusion de l'ACTA
  • 19:31 - 19:32
    (Anti Counterfeiting Trade Agreement)
  • 19:32 - 19:35
    qui va transformer les acteurs d'internet
  • 19:35 - 19:36
    en polices privées du copyright,
  • 19:36 - 19:38
    le black-out d'internet en Égypte bien sûr,
  • 19:38 - 19:41
    la censure administrative des sites web
  • 19:41 - 19:44
    en France, et tous les pays d'Europe.
  • 19:44 - 19:45
    Partout où vous regardez,
  • 19:45 - 19:47
    le gouvernement essaie
  • 19:47 - 19:48
    de prendre le contrôle d'internet.
  • 19:48 - 19:50
    Et ce qui nous est vendu ici
  • 19:50 - 19:54
    est le tapis rouge pour ces Orange,
  • 19:54 - 19:57
    Vivendi, Alcatel-Lucent et autres.
  • 19:57 - 19:58
    Mais si vous regardez de plus près,
  • 19:58 - 20:00
    ces entreprises basent
  • 20:00 - 20:04
    de plus en plus leurs business model
  • 20:04 - 20:06
    sur les restrictions des libertés fondamentales.
  • 20:06 - 20:08
    Orange, en vendant son prétendu
  • 20:08 - 20:10
    accès internet mobile non-neutre,
  • 20:10 - 20:13
    Vivendi en poussant vers une vision
  • 20:13 - 20:16
    plus sévère du copyright, une vision 19ème siècle
  • 20:16 - 20:19
    qui essaie d'interdire les copies à tout prix,
  • 20:19 - 20:22
    même si cela implique d'interdire la liberté de lire,
  • 20:22 - 20:24
    de partager et d'accéder à la culture ;
  • 20:24 - 20:28
    Alcatel-Lucent et Huawei fabriquent
  • 20:28 - 20:29
    les appareils qui sont utilisés
  • 20:29 - 20:31
    par des régimes autoritaires à des fins de censure d'internet,
  • 20:31 - 20:33
    et par les opérateurs télécom
  • 20:33 - 20:34
    qui font du tort à notre liberté de communiquer
  • 20:34 - 20:36
    en s'en prenant à la neutralité du net.
  • 20:36 - 20:38
    Donc nous, les citoyens,
  • 20:38 - 20:40
    nous attendons des gouvernements
  • 20:40 - 20:43
    qu'ils nous protègent de ces entreprises,
  • 20:43 - 20:46
    qu'ils réglementent les comportements,
  • 20:46 - 20:48
    qu'ils soient anti-concurrentiels
  • 20:48 - 20:49
    ou contre nos libertés individuelles
  • 20:49 - 20:52
    de la part des entreprises. Mais à la place de cela,
  • 20:52 - 20:55
    ce que nous voyons ici ne sont que des paillettes et un tapis rouge.
  • 20:57 - 20:59
    Maintenant, si vous avez des questions.
  • 20:59 - 21:02
    Je vois que Jean-François doit partir,
  • 21:02 - 21:02
    mais peut-être que si tu as un peu de retard,
  • 21:02 - 21:04
    ça ira quand même ?
  • 21:04 - 21:06
    Cinq minutes environ ?
  • 21:06 - 21:08
    Je veux dire, ils sont français, ils seront de toute façon en retard.
  • 21:08 - 21:10
    Oui, bien sûr, mais il y aura un autre auditoire,
  • 21:10 - 21:12
    pour dire la même chose, donc je vais saisir
  • 21:12 - 21:13
    cette opportunité pour
  • 21:13 - 21:16
    soulever ce problème d'une manière plus officielle.
  • 21:16 - 21:18
    Tu as peut-être trois ou quatre minutes,
  • 21:18 - 21:20
    si quelqu'un a des questions pour Jean-François,
  • 21:20 - 21:22
    peut-être d'abord les questions qui lui sont directement adressées ?
  • 21:24 - 21:25
    Ou des questions plus générales ?
  • 21:25 - 21:27
    Ok, pas de question donc j'y vais. Merci.
  • 21:27 - 21:29
    Des questions d'ordre général ?
  • 21:29 - 21:30
    Une ici, une ici et une ici.
  • 21:30 - 21:32
    Oui, s'il vous plaît, vous voulez
  • 21:32 - 21:34
    parler dans un micro ?
  • 21:34 - 21:37
    Si vous voulez bien venir ici.
  • 21:37 - 21:39
    Oui, une question rapide.
  • 21:39 - 21:41
    Je suis Éric Scherer de France Télévision.
  • 21:41 - 21:42
    Comment conciliez-vous
  • 21:42 - 21:45
    ce que vous dites
  • 21:45 - 21:48
    à propos d'internet, de la liberté d'expression
  • 21:48 - 21:51
    et du besoin d'éduquer les gouvernements,
  • 21:51 - 21:52
    les parlementaires
  • 21:52 - 21:56
    et le reste de la société ?
  • 21:56 - 21:58
    et le reste de la société ?
  • 21:58 - 22:02
    Il y a un grand besoin de vulgarisation
  • 22:02 - 22:04
    pour les gouvernements
  • 22:04 - 22:05
    et les parlementaires.
  • 22:05 - 22:08
    Ils sont totalement analphabètes à ce sujet.
  • 22:08 - 22:09
    Comment conciliez-vous cela?
  • 22:09 - 22:10
    Puis-je prendre celle-ci ?
  • 22:10 - 22:12
    Bon, c'est ce que nous essayons de faire
  • 22:12 - 22:14
    avec « La Quatrature du Net »
  • 22:14 - 22:18
    depuis plus de trois ans maintenant. Et nous créons,
  • 22:18 - 22:19
    grâce à un internet ouvert,
  • 22:19 - 22:22
    une boîte à outils pour les citoyens,
  • 22:22 - 22:23
    d'abord pour comprendre de quoi il en retourne
  • 22:23 - 22:26
    et ensuite pour participer au débat public.
  • 22:26 - 22:27
    Donc nous, La Quadrature du Net,
  • 22:27 - 22:29
    ne sommes rien d'autre que la somme
  • 22:29 - 22:32
    de nos supporters portant ces problèmes
  • 22:32 - 22:34
    et les poussant
  • 22:34 - 22:36
    au parlement, aux élus
  • 22:36 - 22:38
    et à tous les juristes de la société civile.
  • 22:38 - 22:41
    Je pense que nous avons tous les outils,
  • 22:41 - 22:42
    ici sur cette table pour le faire,
  • 22:42 - 22:46
    la question est maintenant de s'en servir.
  • 22:47 - 22:48
    Larry ?
  • 22:49 - 22:52
    Oui, je pense que le net
  • 22:52 - 22:54
    a été assez bon pour s'éduquer tout seul
  • 22:54 - 22:57
    sur les valeurs intrinsèques de ce réseau.
  • 22:57 - 22:59
    Je ne peux pas parler pour la France et l'Europe,
  • 22:59 - 23:00
    mais je pense qu'aux États-Unis,
  • 23:00 - 23:04
    nous voyons dans la société civile des communautés
  • 23:04 - 23:06
    qui s'engagent pour essayer de populariser
  • 23:06 - 23:08
    et défendre ce qu'internet est.
  • 23:08 - 23:11
    Le problème que je peux voir poindre aux États-Unis est,
  • 23:11 - 23:14
    et encore je ne parle que pour les États-Unis :
  • 23:14 - 23:16
    nos gouvernements sont si corrompus
  • 23:16 - 23:18
    par la dynamique dont je suis en train de parler,
  • 23:18 - 23:20
    qu'il y a un grand fossé entre, d'un côté
  • 23:20 - 23:24
    ce que les éducateurs, les parents, les étudiants
  • 23:24 - 23:26
    qui comprennent ce que
  • 23:26 - 23:28
    la future politique doit être
  • 23:28 - 23:30
    et de l'autre côté, ce que le gouvernement écoute actuellement.
  • 23:30 - 23:33
    J'ai donc basculé un bon bout de mon travail
  • 23:33 - 23:34
    pour essayer de traiter ce fait
  • 23:34 - 23:36
    de la corruption aux États-Unis,
  • 23:36 - 23:38
    parce que nous n'avancerons pas
  • 23:38 - 23:40
    tant que nous n'aurons pas résolu ce problème.
  • 23:40 - 23:42
    Mais je pense que nous avons
  • 23:42 - 23:46
    vu de grands progrès à ce propos
  • 23:46 - 23:48
    dans la dernière décennie, et je suis encouragé par cela,
  • 23:48 - 23:50
    au moins dans le fait de ce que le grand public pense.
  • 23:52 - 23:56
    D'accord. Il y avait une question quelque part .. derrière, là ?
  • 23:56 - 23:57
    Ok, Jean-Jacques ?
  • 23:57 - 24:00
    Veux-tu venir au micro ou crier ?
  • 24:00 - 24:02
    Je peux crier, si vous pouvez m'entendre.
  • 24:02 - 24:05
    Jean-Jacques, je travaille pour l'European Internet Company
  • 24:05 - 24:06
    et je suis aussi membre du conseil
  • 24:06 - 24:08
    de l'Internet Society, ISOC.
  • 24:08 - 24:10
    Plutôt qu'une question, juste pour faire une remarque,
  • 24:10 - 24:12
    ces idées ne sont pas uniquement
  • 24:12 - 24:15
    partagées par la société civile
  • 24:15 - 24:17
    mais aussi par des entreprises,
  • 24:17 - 24:20
    et en réalité, par la plupart des entreprises
  • 24:20 - 24:21
    d'internet présentes ici.
  • 24:21 - 24:24
    Juste hier, l'ISOC a sorti
  • 24:24 - 24:25
    un communiqué de presse qui appelait
  • 24:25 - 24:27
    lui aussi toutes les parties prenantes à s'inclure
  • 24:27 - 24:29
    dans la discussion à propos d'internet
  • 24:29 - 24:30
    et de comment légiférer internet.
  • 24:30 - 24:32
    Sans la présence de toutes les parties prenantes,
  • 24:32 - 24:34
    la discussion n'a pas lieu d'être ;
  • 24:34 - 24:36
    et ils ont aussi appelé les gouvernements
  • 24:36 - 24:38
    à soutenir et protéger la nature ouverte
  • 24:38 - 24:41
    et décentralisée d'internet.
  • 24:41 - 24:43
    C'est fondamental pour nous tous
  • 24:43 - 24:45
    dans cet écosystème. Cela doit arriver.
  • 24:45 - 24:48
    Cela ne concerne pas uniquement la société civile.
  • 24:48 - 24:50
    Il s'agit de réunir autour d'une même table,
  • 24:50 - 24:52
    afin de discuter des problèmes, à la fois les utilisateurs,
  • 24:52 - 24:54
    la société civile, les communautés techniques
  • 24:54 - 24:56
    et les entreprises ainsi que les gouvernements.
  • 24:56 - 24:58
    Merci. Je veux reprendre ça
  • 24:58 - 25:00
    et mettre l'accent dessus.
  • 25:00 - 25:02
    Nous avons une longue tradition
  • 25:02 - 25:05
    de pensée qui oppose
  • 25:05 - 25:08
    l'efficacité ou la compétition
  • 25:08 - 25:12
    ou les marchés, à la justice et à la société,
  • 25:12 - 25:14
    et qui prétend que, dans un sens, nous devons négocier
  • 25:14 - 25:16
    entre deux objectifs concurrents
  • 25:16 - 25:19
    qui aident la société : la croissance et le bien-être,
  • 25:19 - 25:22
    la justice et la redistribution.
  • 25:22 - 25:25
    Mais en fait, ce qui s'est passé avec internet,
  • 25:25 - 25:30
    c'est que la croissance et l'innovation sont exactement
  • 25:30 - 25:32
    ce dont ont besoin la démocratie et la justice.
  • 25:32 - 25:36
    Les deux ont besoin de moyens de production
  • 25:36 - 25:38
    largement distribués parmi la population,
  • 25:38 - 25:40
    afin que chacun puisse parler, que chacun puisse créer,
  • 25:40 - 25:42
    que chacun puisse créer sa propre innovation,
  • 25:42 - 25:44
    que chacun puisse créer sa propre affaire.
  • 25:44 - 25:47
    Cette ancienne et traditionnelle division est une division
  • 25:47 - 25:49
    héritée de l'économie industrielle.
  • 25:49 - 25:52
    Nous avons été capables de dépasser cette division,
  • 25:52 - 25:54
    et aujourd'hui, les choses se jouent entre d'un côté
  • 25:54 - 25:56
    les modèles économiques du 20ème siècle,
  • 25:56 - 25:58
    et du côté opposé, à la fois l'innovation, la croissance,
  • 25:58 - 26:02
    la société civile, la démocratie et la justice.
  • 26:02 - 26:04
    la société civile, la démocratie et la justice.
  • 26:04 - 26:08
    Dans cette bataille entre, d'un côté l'innovation,
  • 26:08 - 26:10
    la croissance, la démocratie et la justice,
  • 26:10 - 26:13
    et de l'autre la préservation des flux de bénéfices
  • 26:13 - 26:14
    des industries en place,
  • 26:14 - 26:16
    ce n'est pas un choix fermé.
  • 26:18 - 26:19
    Il y avait une question ici ?
  • 26:19 - 26:21
    Oui, je pense que cette question s'adresse
  • 26:21 - 26:23
    plutôt au Professeur Lessig.
  • 26:23 - 26:27
    Très simplement, pourquoi est-ce si difficile ?
  • 26:27 - 26:29
    Vous savez, la voiture est arrivée,
  • 26:29 - 26:30
    nous avons les PV de parking,
  • 26:30 - 26:32
    vous pouvez perdre votre permis de conduire,
  • 26:32 - 26:33
    il y a des inculpations pour homicides.
  • 26:33 - 26:35
    Il y a un large éventail de sanctions
  • 26:35 - 26:37
    pour tous ces genres de délits.
  • 26:37 - 26:39
    La Loi sur le Copyright, comme vous l'avez justement
  • 26:39 - 26:40
    souligné pendant le débat d'hier,
  • 26:40 - 26:44
    était exactement la même qu'en 1998 - 1999.
  • 26:44 - 26:46
    Donc, internet n'est pas nouveau,
  • 26:46 - 26:48
    le droit d'auteur n'est pas nouveau,
  • 26:48 - 26:50
    et je sais qu'il y a évidemment différentes
  • 26:50 - 26:53
    régulations, choses légales autour de ça.
  • 26:53 - 26:56
    Mais pourquoi n'avons-nous apparemment fait
  • 26:56 - 26:58
    aucun progrès dans l'élaboration
  • 26:58 - 27:00
    d'un cadre très basique dans lequel il y a des sanctions
  • 27:00 - 27:05
    qui correspondent à toutes les nuances de délits ?
  • 27:06 - 27:08
    Je pense que c'est en fait différent selon le pays.
  • 27:08 - 27:11
    Je suis frappé par le débat
  • 27:11 - 27:12
    sur le droit d'auteur en France.
  • 27:12 - 27:15
    J'étais à une conférence à Avignon il y a deux ans
  • 27:15 - 27:18
    et j'ai eu l'impression d'être retourné en 1995.
  • 27:18 - 27:21
    Car, comme si aucune discussion n'avait eu lieu
  • 27:21 - 27:23
    sur ces problèmes,
  • 27:23 - 27:25
    c'était exactement le même dispositif
  • 27:25 - 27:26
    qu'ils combattaient de nouveau.
  • 27:26 - 27:28
    Mais d'autres pays en Europe sont différents,
  • 27:28 - 27:30
    je pense à l'Allemagne par exemple
  • 27:30 - 27:32
    où le parti écologique a promu
  • 27:32 - 27:34
    ce qu'ils appellent une contribution créative ( « cultural flat rate »)
  • 27:34 - 27:36
    qui serait une manière alternative
  • 27:36 - 27:38
    de lever des fonds pour les artistes,
  • 27:38 - 27:40
    cela décriminaliserait un grand nombre des activités
  • 27:40 - 27:44
    pour lesquelles, en France, les gens seraient éjectés d'internet.
  • 27:44 - 27:46
    Et ce point a été évoqué,
  • 27:46 - 27:48
    j'insiste,
  • 27:48 - 27:50
    il y a quelque chose de vraiment outrageant,
  • 27:50 - 27:52
    ce point a été abordé, dans mon groupe de discussion,
  • 27:52 - 27:56
    par les entrepreneurs français.
  • 27:56 - 27:58
    Il y a quelque chose de vraiment outrageant
  • 27:58 - 28:01
    dans l'idée de la sanction
  • 28:01 - 28:02
    qui a été votée en France
  • 28:02 - 28:04
    et qui consiste à vous déconnecter
  • 28:04 - 28:06
    d'internet.
  • 28:06 - 28:08
    Seulement quelqu'un qui a 70 ans penserait
  • 28:08 - 28:10
    - les gens ne vont pas sur internet
  • 28:10 - 28:12
    à 70 ans -
  • 28:12 - 28:12
    penserait que c'est une mesure appropriée.
  • 28:12 - 28:14
    L'idée d'être déconnecté
  • 28:14 - 28:17
    de la plus importante infrastructure
  • 28:17 - 28:19
    sociale, commerciale
  • 28:19 - 28:23
    et politique est outrageante,
  • 28:23 - 28:25
    et pourtant elle est encore discutée ici.
  • 28:25 - 28:27
    Et dans d'autres pays, les pays nordiques
  • 28:27 - 28:29
    et l'Allemagne, le débat est plus ouvert.
  • 28:29 - 28:31
    Aux États-Unis, encore une fois,
  • 28:31 - 28:32
    je pense que le débat est caché
  • 28:32 - 28:34
    par ce dispositif politique
  • 28:34 - 28:36
    où à la fois les Démocrates et les Républicains
  • 28:36 - 28:40
    sont si intimement liés à l'industrie du contenu
  • 28:40 - 28:44
    qu'ils ne peuvent même pas avoir un débat ouvert
  • 28:44 - 28:46
    sur ce problème entre politiciens.
  • 28:46 - 28:47
    Ce n'est alors même pas un problème politique.
  • 28:47 - 28:50
    Et je pense que nous devons profiter
  • 28:50 - 28:52
    des opportunités là où c'est un vrai problème politique.
  • 28:52 - 28:54
    Ainsi, le Brésil a été extrêmement important
  • 28:54 - 28:56
    en amenant les gens à reconnaître en quoi
  • 28:56 - 28:58
    il y a là une opportunité
  • 28:58 - 29:00
    intéressante de développement.
  • 29:00 - 29:02
    Et nous devons pousser ces régions
  • 29:02 - 29:04
    à réagir face au problème.
  • 29:04 - 29:06
    Mais finalement, ce qui a été le plus surprenant
  • 29:06 - 29:07
    pour moi, c'est l'OMPI.
  • 29:07 - 29:10
    J'étais à l'OMPI il y a 6 ans,
  • 29:10 - 29:12
    quand je marchais dans le bâtiment, j'étais le diable,
  • 29:12 - 29:15
    le directeur général ne voulait pas me parler
  • 29:15 - 29:16
    et personne ne m'adressait la parole.
  • 29:16 - 29:18
    J'étais au même endroit il y a 6 mois
  • 29:18 - 29:22
    et le directeur général est extraordinairement
  • 29:22 - 29:24
    innovateur dans sa manière de penser
  • 29:24 - 29:26
    à la manière dont le droit d'auteur doit évoluer.
  • 29:26 - 29:28
    Et il pense exactement
  • 29:28 - 29:30
    aux genres de cadres mentaux
  • 29:30 - 29:30
    qui permettraient d'envisager à quoi
  • 29:30 - 29:32
    devrait ressembler un futur régime,
  • 29:32 - 29:34
    et je suis allé m'adresser aux représentants.
  • 29:34 - 29:36
    Ils étaient encourageants
  • 29:36 - 29:37
    et réfléchissaient à ces problèmes.
  • 29:37 - 29:39
    C'était devenu un lieu complètement différent.
  • 29:39 - 29:41
    Et je pense que nous devons profiter de cela
  • 29:41 - 29:43
    pour d'une certaine manière montrer aux États
  • 29:43 - 29:46
    comme les États-Unis et la France que 1995,
  • 29:46 - 29:48
    c'est tellement 20ème siècle...
  • 29:49 - 29:52
    Si je peux ajouter quelque chose là-dessus ?
  • 29:52 - 29:53
    Bien qu'il soit très difficile d'ajouter quelque chose
  • 29:53 - 29:55
    à ce que dit le Professeur Lessig.
  • 29:55 - 29:58
    Ces entreprises, dont les modèles économiques
  • 29:58 - 29:59
    du 20ème siècle
  • 29:59 - 30:01
    étaient basés sur le contrôle des circuits
  • 30:01 - 30:02
    de distribution des copies,
  • 30:02 - 30:06
    ont toujours l'espoir d'atteindre
  • 30:06 - 30:09
    le même objectif avec internet.
  • 30:09 - 30:12
    C'est toujours possible avec les fusions en cours
  • 30:12 - 30:14
    entre ces groupes de médias et les telécoms,
  • 30:14 - 30:17
    avec la très forte influence
  • 30:17 - 30:18
    qu'ils ont sur les responsables politiques.
  • 30:18 - 30:21
    Il est toujours possible de transformer internet,
  • 30:21 - 30:24
    l'internet universel que nous aimons et partageons,
  • 30:24 - 30:27
    en un circuit de distribution globalisé
  • 30:27 - 30:30
    pour Vivendi, Fox et compagnie.
  • 30:30 - 30:33
    Donc, nous sommes vraiment à un tournant ici :
  • 30:33 - 30:36
    pourquoi continuent-ils comme si nous étions encore en 1999 ?
  • 30:36 - 30:39
    C'est parce qu'ils ont probablement encore une chance,
  • 30:39 - 30:41
    et peut-être ont-ils même une chance encore plus grande
  • 30:41 - 30:45
    que celles qu'ils avaient en 1999 de réaliser cet objectif.
  • 30:46 - 30:49
    Je suis sûr qu'il y a des tonnes d'autres questions.
  • 30:51 - 30:54
    Andrew Rasiej, the Personal Democracy Forum
  • 30:54 - 30:56
    Je veux juste faire une remarque,
  • 30:56 - 30:57
    que vous pourrez bien sûr commenter,
  • 30:57 - 30:59
    qui est que l'argument, que vont maintenant
  • 30:59 - 31:00
    avancer les officiels du gouvernement
  • 31:00 - 31:02
    et les grands monopoles, c'est que
  • 31:02 - 31:04
    la fracture numérique a été comblée puisque
  • 31:04 - 31:06
    le haut débit est disponible dans de
  • 31:06 - 31:08
    nombreux endroits où il n'était pas disponible avant.
  • 31:08 - 31:10
    Mais ils ne se rendent pas compte du fait
  • 31:10 - 31:11
    qu'il y a une nouvelle fracture numérique
  • 31:11 - 31:13
    puisque la plupart des gens des classes populaires
  • 31:13 - 31:16
    ne peuvent pas s'offrir le haut débit disponible.
  • 31:16 - 31:17
    Et donc, nous avons besoin d'une refonte
  • 31:17 - 31:20
    du terme « fracture numérique », spécifiquement
  • 31:20 - 31:22
    autour de cette idée qui est que le coût est allé
  • 31:22 - 31:25
    au-delà du point permettant à la majorité des gens
  • 31:25 - 31:26
    de pouvoir participer
  • 31:26 - 31:28
    à l'économie du 21ème siècle.
  • 31:28 - 31:30
    Nous devons veiller à ce qu'ils ne s'opposent
  • 31:30 - 31:32
    pas aux remarques que vous faites aujourd'hui,
  • 31:32 - 31:36
    en disant que nous avons comblé la fracture numérique
  • 31:36 - 31:38
    et donc en occultant ce qui se passe réellement.
  • 31:38 - 31:40
    Oui, juste pour ajouter quelque chose à ça.
  • 31:40 - 31:42
    Pour dire les choses très simplement,
  • 31:42 - 31:44
    nous sommes à un moment où les gouvernements
  • 31:44 - 31:47
    peuvent donner la main à l'industrie des contenus
  • 31:47 - 31:50
    et aux télécoms pour mettre en place la rareté,
  • 31:50 - 31:53
    le contrôle des contenus, et beaucoup des objectifs auxquels ils tiennent.
  • 31:53 - 31:56
    Dans un sens, cela revient à nourrir un modèle économique
  • 31:56 - 31:58
    des gouvernements et d'Hollywood
  • 31:58 - 32:00
    visant à contraindre l'accès internet,
  • 32:00 - 32:03
    pour qu'il ressemble plus à un média de diffusion
  • 32:03 - 32:07
    du 20ème siècle. Et nos vieux politiciens
  • 32:07 - 32:09
    ne voient l'internet que comme
  • 32:09 - 32:10
    un écran à sens unique.
  • 32:10 - 32:13
    Le reste du monde a bien compris
  • 32:13 - 32:16
    que le monde en a été entièrement bouleversé :
  • 32:16 - 32:18
    n'importe qui peut devenir éditeur,
  • 32:18 - 32:20
    n'importe qui peut accéder à cette plate-forme
  • 32:20 - 32:22
    pour la démocratie, pour la parole,
  • 32:22 - 32:24
    pour une création de contenu, pour l'épanouissement de l'humanité.
  • 32:24 - 32:26
    Ce dont nous sommes les témoins aujourd'hui
  • 32:26 - 32:29
    c'est que ces industries dominantes se donnent la main
  • 32:29 - 32:31
    - et les gouvernements en font partie -
  • 32:31 - 32:34
    pour essayer de conserver les choses comme elles sont.
  • 32:34 - 32:36
    Et beaucoup de voix qui comptent
  • 32:36 - 32:38
    sont laissées de côté
  • 32:38 - 32:40
    dans la conversation.
  • 32:40 - 32:43
    Donc, une des attentes de cette réunion aujourd'hui
  • 32:43 - 32:45
    avec vous tous est d'être sûrs que personne
  • 32:45 - 32:48
    ne reparte avec l'impression qu'il y a un réel consensus ici.
  • 32:48 - 32:52
    Il n'y a pas de consensus pour promouvoir la rareté,
  • 32:52 - 32:56
    des prix chers ou des accès contraints
  • 32:56 - 32:58
    pour les citoyens du monde.
  • 32:58 - 33:00
    Le prochain Google pourrait venir de France,
  • 33:00 - 33:02
    pourrait venir de France,
  • 33:02 - 33:04
    devrait venir de France,
  • 33:04 - 33:06
    mais si l'accès internet est bridé
  • 33:06 - 33:08
    et contrôlé, il n'en viendra pas.
  • 33:09 - 33:12
    Je pense que ceci nous donne l'opportunité
  • 33:12 - 33:14
    de discuter sur ce que nous,
  • 33:14 - 33:17
    qui venons des États-Unis,
  • 33:17 - 33:19
    pouvons très bien apprendre de la France
  • 33:19 - 33:21
    et que la France peut apprendre
  • 33:21 - 33:23
    d'elle-même et de sa propre expérience.
  • 33:23 - 33:26
    Dans une étude que j'ai faite pour la FCC l'an dernier,
  • 33:26 - 33:28
    il était clair
  • 33:28 - 33:32
    que la couverture de l'accès haut débit,
  • 33:32 - 33:36
    le prix de l'accès au haut débit, la vitesse de l'accès
  • 33:36 - 33:39
    par rapport à ses performances des années 2000-2001,
  • 33:39 - 33:44
    a décliné de 2002 à 2009
  • 33:44 - 33:47
    en comparaison avec les pays européens.
  • 33:47 - 33:50
    En faisant une étude de cas précise
  • 33:50 - 33:52
    sur la moitié des pays de l'OCDE,
  • 33:52 - 33:54
    ce qui est devenu très clair,
  • 33:54 - 33:56
    c'était que sur toutes ces questions
  • 33:56 - 34:00
    de couverture, de vitesse et de prix,
  • 34:00 - 34:02
    l'intervention cruciale
  • 34:02 - 34:05
    que les gouvernements Européens ont entrepris,
  • 34:05 - 34:06
    et en particulier dans ce cas-ci,
  • 34:06 - 34:09
    avec beaucoup de réussite, le gouvernement français,
  • 34:09 - 34:12
    qui a en France quelques-uns des plus bas prix
  • 34:12 - 34:15
    pour les meilleures performances dans l'OCDE,
  • 34:15 - 34:20
    grâce à ça, a été de forcer les partisans des monopoles
  • 34:20 - 34:22
    à introduire de la concurrence.
  • 34:22 - 34:26
    Et ce que nous avons à en apprendre
  • 34:26 - 34:28
    c'est ce principe simple,
  • 34:28 - 34:31
    je veux dire comprendre de quoi il s'agit,
  • 34:31 - 34:34
    qu'il y a une plate-forme commune
  • 34:34 - 34:35
    qui ne peut être contournée.
  • 34:35 - 34:37
    Une chose que les gouvernements peuvent faire,
  • 34:37 - 34:39
    c'est de s'assurer que cette concurrence ait lieu,
  • 34:39 - 34:42
    afin d'atteindre ce but de n'avoir
  • 34:42 - 34:44
    exclu personne pour des raisons financières,
  • 34:44 - 34:47
    alors qu'il y a en théorie une connexion.
  • 34:47 - 34:50
    C'est absolument crucial de réaliser cela
  • 34:50 - 34:52
    aux États-Unis afin d'ouvrir l'accès
  • 34:52 - 34:55
    aux couches physiques du haut débit,
  • 34:55 - 34:58
    et c'est aussi crucial de faire ça
  • 34:58 - 35:00
    pour ouvrir encore plus l'accès
  • 35:00 - 35:02
    quand on parle des réseaux sans-fil mobiles,
  • 35:02 - 35:04
    et nous devons aller dans chaque pays
  • 35:04 - 35:05
    et apprendre ce qu'il a fait de bien
  • 35:05 - 35:07
    dans ses processus qui ont marché,
  • 35:07 - 35:10
    et traduire cela à la fois dans les autres pays
  • 35:10 - 35:12
    et dans les autres problèmes de régulation.
  • 35:13 - 35:17
    Si vous cherchez d'autres fractures numériques,
  • 35:17 - 35:20
    il y en a une à laquelle je pense.
  • 35:20 - 35:23
    N'y aurait-il pas une fracture numérique
  • 35:23 - 35:28
    entre les gens qui sont connectés à un accès
  • 35:28 - 35:30
    internet universel, sans restrictions,
  • 35:30 - 35:33
    et les gens qui sont connectés
  • 35:33 - 35:36
    à une sorte de réseau restreint, bloqué,
  • 35:36 - 35:38
    étranglé, priorisé,
  • 35:38 - 35:40
    qui n'est pas relié à internet ?
  • 35:40 - 35:42
    Et si nous regardons cette fracture,
  • 35:42 - 35:44
    peut-être y a-t-il déjà plus de gens,
  • 35:44 - 35:46
    si on prend en compte la Chine
  • 35:46 - 35:48
    et les utilisateurs de l'internet mobile,
  • 35:48 - 35:50
    il se peut qu'il y ait plus de gens
  • 35:50 - 35:52
    du mauvais côté de cette fracture
  • 35:52 - 35:54
    que ceux que l'on compte aujourd'hui.
  • 35:55 - 35:58
    Je suis sur qu'il y a plein d'autres questions.
  • 36:00 - 36:02
    Alex Howard, O'Reilly Media.
  • 36:02 - 36:06
    Dans quelle mesure les citoyens peuvent-ils faire la différence ?
  • 36:06 - 36:08
    Nous avons tous entendu ce communiqué qui a fuité.
  • 36:08 - 36:11
    Que peuvent et doivent mettre en œuvre
  • 36:11 - 36:12
    la société civile et les citoyens de base,
  • 36:12 - 36:15
    afin de faire la différence
  • 36:15 - 36:16
    face aux gouvernements qui
  • 36:16 - 36:18
    se réunissent demain ?
  • 36:19 - 36:22
    Quant à demain, nous avons mis en place
  • 36:22 - 36:27
    -- c'est plus une joyeuse protestation
  • 36:27 - 36:30
    que quelque chose qui pourrait avoir un effet --
  • 36:30 - 36:32
    nous avons lancé un site web appelé
  • 36:32 - 36:36
    g8internet.com sur lequel nous avons publié un manifeste
  • 36:36 - 36:40
    appelant les citoyens à réagir par la résistance créatrice.
  • 36:40 - 36:43
    Des dizaines de contributions
  • 36:43 - 36:46
    ont été envoyées, des vidéos
  • 36:46 - 36:48
    ou des images humoristiques, des trolls, etc.
  • 36:48 - 36:51
    Au-delà de ça, je pense que c'est l'usage
  • 36:51 - 36:53
    de la liberté d'expression
  • 36:53 - 36:55
    et de communication
  • 36:55 - 36:57
    que nous avons entre les mains
  • 36:57 - 36:59
    et d'une manière sans précédent utilisons-le
  • 36:59 - 37:01
    pour rendre les gouvernements responsables,
  • 37:01 - 37:03
    pour rendre nos représentants
  • 37:03 - 37:05
    élus responsables.
  • 37:05 - 37:08
    Et c'est un point essentiel,
  • 37:08 - 37:10
    dans le sens où nous menons campagne
  • 37:10 - 37:12
    à la Quadrature du Net,
  • 37:12 - 37:15
    d'essayer d'augmenter le coût politique d'une mauvaise
  • 37:15 - 37:18
    prise de décision pour les responsables politiques.
  • 37:18 - 37:20
    C'est ce que nous pouvons faire avec
  • 37:20 - 37:23
    notre liberté d'expression.
  • 37:23 - 37:25
    Je veux juste rajouter à cela
  • 37:25 - 37:26
    et développer un point que Susan a dit.
  • 37:26 - 37:28
    Je pense que la chose la plus forte
  • 37:28 - 37:32
    que nous pouvons faire est de nier ce qui s'élabore
  • 37:32 - 37:36
    à cette conférence, comme : « Tout le monde est d'accord ici
  • 37:36 - 37:38
    sur ce que le futur d'internet a besoin ».
  • 37:38 - 37:40
    Et nous nions en soulignant d'abord que
  • 37:40 - 37:42
    « l'internet n'était pas là » :
  • 37:42 - 37:46
    une couche de l'internet était là,
  • 37:46 - 37:47
    les sociétés qui peuvent débourser
  • 37:47 - 37:48
    des centaines de milliers d'euros
  • 37:48 - 37:51
    en sponsoring et autres.
  • 37:51 - 37:52
    Elles étaient là, c'est bien,
  • 37:52 - 37:55
    mais une autre part importante de l'internet n'était pas là,
  • 37:55 - 37:58
    et en particulier les sociétés innovantes
  • 37:58 - 38:00
    qui dans cinq ans,
  • 38:00 - 38:02
    penseront à cet équivalent de Twitter,
  • 38:02 - 38:04
    elles ne sont pas là et donc
  • 38:04 - 38:06
    « tout le monde n'est pas ici ». C'est un premier point.
  • 38:06 - 38:08
    Ensuite, 2ème point, « nous ne sommes pas tous
  • 38:08 - 38:10
    d'accord sur les principes de base
  • 38:10 - 38:12
    de ce que nous devons faire pour avancer ».
  • 38:12 - 38:16
    J'encourage donc le G8 à penser
  • 38:16 - 38:19
    à comment ouvrir cette discussion
  • 38:19 - 38:21
    sur ce à quoi internet doit ressembler.
  • 38:21 - 38:24
    Je pense que la décision de Sarkozy de cette année
  • 38:24 - 38:26
    d'essayer de le faire était une bonne décision.
  • 38:26 - 38:26
    Mais la question est :
  • 38:26 - 38:28
    « Comment pouvez-vous faire en sorte que ce soit
  • 38:28 - 38:30
    vraiment internet dont nous parlions
  • 38:30 - 38:32
    et de l'inclure suffisamment
  • 38:32 - 38:34
    dans la discussion pour que
  • 38:34 - 38:37
    cette dernière puisse faire sens ? »
  • 38:37 - 38:40
    Larry, si je peux, tu viens juste de dire
  • 38:40 - 38:42
    que c'était une bonne idée
  • 38:42 - 38:44
    que Sarkozy lance cette idée de discussion
  • 38:44 - 38:46
    entre les gouvernements.
  • 38:46 - 38:48
    Ne vois-tu pas cela aussi comme
  • 38:48 - 38:50
    une sorte de prise en main de la gouvernance d'internet
  • 38:50 - 38:52
    par les gouvernements, dans une certaine mesure ?
  • 38:52 - 38:56
    Bien, si c'est ce que cette idée implique,
  • 38:56 - 38:58
    je pense, comme Jeff l'a montré,
  • 38:58 - 39:00
    que l'idée que l'on doive
  • 39:00 - 39:01
    prendre le contrôle d'internet, dans un sens, oui,
  • 39:01 - 39:02
    je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
  • 39:02 - 39:04
    Mais je pense qu'il est nécessaire
  • 39:04 - 39:08
    que nous trouvions comment préserver
  • 39:08 - 39:10
    cette écologie d'internet.
  • 39:10 - 39:12
    Par exemple, que faisons-nous pour nous assurer de sa survie ?
  • 39:12 - 39:14
    Et nous avons besoin que cette conversation
  • 39:14 - 39:15
    implique davantage de gens qui disent :
  • 39:15 - 39:18
    « Ne touchez pas à cette partie ;
  • 39:18 - 39:20
    intervenez ici, comme vient de le dire Yochaï,
  • 39:20 - 39:23
    pour garantir la concurrence sur l'accès
  • 39:23 - 39:24
    à la couche physique ».
  • 39:24 - 39:26
    C'est une conversation qui est compliquée,
  • 39:26 - 39:28
    et c'est important qu'elle ait lieu.
  • 39:28 - 39:30
    Et je pense que nous devons l'avoir,
  • 39:30 - 39:33
    et je pense, là, que nous aurions dû
  • 39:33 - 39:35
    faciliter cela davantage de notre propre initiative.
  • 39:35 - 39:36
    Nous n'avons peut-être pas les ressources
  • 39:36 - 39:38
    que la France a pour lancer
  • 39:38 - 39:42
    cette conversation, mais si nous les avions,
  • 39:42 - 39:44
    je serais certainement heureux d'avoir cette conversation.
  • 39:44 - 39:47
    Oui, il y a un choix entre les gouvernements
  • 39:47 - 39:50
    parlant seuls de tout ça, ce qui est le cas au eG8,
  • 39:50 - 39:52
    et une approche avec de multiples parties-prenantes,
  • 39:52 - 39:54
    qui impliquerait la société civile,
  • 39:54 - 39:56
    tous les usagers d'internet, et l'idée
  • 39:56 - 39:59
    qu'internet est pour tout le monde,
  • 39:59 - 40:01
    et pas seulement pour les grandes entreprises.
  • 40:04 - 40:08
    Mais je... je suis toujours effrayé.
  • 40:08 - 40:10
    Et je veux que vous m'aidiez.
  • 40:10 - 40:11
    Je pense que c'est la bonne question :
  • 40:11 - 40:13
    « Qu'est ce que l'on fait, bordel ? »
  • 40:13 - 40:15
    Non ? On peut parler là,
  • 40:15 - 40:17
    on peut changer la manière d'aborder les choses.
  • 40:17 - 40:21
    Mais les gouvernements ont la force des lois
  • 40:21 - 40:24
    et les entreprises celle du bouton d'arrêt.
  • 40:24 - 40:28
    Et donc, je ne suis pas sûr de ce que nous,
  • 40:28 - 40:31
    les citoyens du net, faisons vraiment.
  • 40:31 - 40:34
    C'est quoi cette force que nous sommes ?...
  • 40:34 - 40:38
    Il parait que je suis professeur de journalisme,
  • 40:38 - 40:42
    donc ce serait à moi de citer Habermas, merde ?! (ndt : ironie)
  • 40:42 - 40:48
    Mais le contrepoids au poids
  • 40:48 - 40:50
    du gouvernement, qu'il est allé chercher dans les salons
  • 40:50 - 40:52
    et les cafés mondains - dont je pense qu'il est discutable -
  • 40:52 - 40:54
    que nous sommes maintenant, comme un contrepoids
  • 40:54 - 40:56
    face au gouvernement et un contrepoids
  • 40:56 - 40:58
    parce que Sarkozy a dit hier
  • 40:58 - 41:00
    que le gouvernement était le seul porte-parole
  • 41:00 - 41:01
    valable pour le peuple d'une nation.
  • 41:01 - 41:02
    Qu'à Dieu ne plaise !
  • 41:02 - 41:04
    Allez dire ça aux Wael Ghonim en Égypte.
  • 41:04 - 41:06
    Internet est devenu un moyen,
  • 41:06 - 41:09
    pour les vraies voix d'Égypte, de parvenir à l'extérieur.
  • 41:09 - 41:13
    Et donc, je dois vraiment dire
  • 41:13 - 41:16
    que je ne sais pas quoi faire,
  • 41:16 - 41:19
    y a-t-il autre chose que nous devions mettre en avant ?
  • 41:19 - 41:21
    Là, il y a un point important :
  • 41:21 - 41:24
    vous savez, vous pouvez romancer internet,
  • 41:24 - 41:26
    et j'ai passé de nombreuses et nombreuses années à faire la pom-pom girl,
  • 41:26 - 41:30
    mais le fait est que ce que fait internet,
  • 41:30 - 41:32
    ce que les gens sur internet font,
  • 41:32 - 41:36
    est plus efficace dans certains endroits que dans d'autres.
  • 41:36 - 41:37
    Alors, je ne sais pas si vous avez vu
  • 41:37 - 41:38
    quand les bonus des grandes banques ont été
  • 41:38 - 41:41
    récemment annoncés et Goldman Sachs
  • 41:41 - 41:42
    -- des énormes bonus banquiers.
  • 41:42 - 41:44
    Aux États-Unis il y avait
  • 41:44 - 41:46
    une certaine frustration à ce sujet.
  • 41:46 - 41:49
    Aux Pays-Bas, il y a eu une campagne d'opposition
  • 41:49 - 41:51
    sur Twitter, qui a conduit à ce que les gouvernements
  • 41:51 - 41:53
    empêchent les banquiers, aux Pays-Bas,
  • 41:53 - 41:54
    de toucher leurs bonus.
  • 41:54 - 41:58
    Une sorte d'efficacité inimaginable
  • 41:58 - 42:00
    d'internet sur les politiques gouvernementales,
  • 42:00 - 42:02
    en s'engageant pour amener
  • 42:02 - 42:04
    un gouvernement à écouter.
  • 42:04 - 42:04
    Et vous savez,
  • 42:04 - 42:06
    comparez cela aux États-Unis,
  • 42:06 - 42:08
    où nous venons de perdre une bataille en Caroline du Nord,
  • 42:08 - 42:10
    où après que les compagnies de télécommunication
  • 42:10 - 42:12
    aient réussi à amener
  • 42:12 - 42:13
    le gouvernement fédéral à dire :
  • 42:13 - 42:15
    « Pas de régulation des compagnies de télécoms,
  • 42:15 - 42:17
    aucune de vos garanties de cet accès libre
  • 42:17 - 42:18
    pour lequel Yochaï vient de plaider,
  • 42:18 - 42:20
    et même aucune protection légale
  • 42:20 - 42:22
    efficace de la neutralité des réseaux ».
  • 42:22 - 42:23
    Ils sont ensuite allés voir les états,
  • 42:23 - 42:25
    parce que dans les états,
  • 42:25 - 42:27
    vous avez des communautés locales
  • 42:27 - 42:29
    qui construisent leurs propres réseaux haut-débit,
  • 42:29 - 42:31
    plus rapide, moins cher que ce que
  • 42:31 - 42:34
    fournissent les monopoles de télécommunication.
  • 42:34 - 42:36
    Et les monopoles de télécommunication n'ont pas aimé ça,
  • 42:36 - 42:38
    alors ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont amené les états
  • 42:38 - 42:40
    à faire passer des lois excluant
  • 42:40 - 42:44
    ces franchises de télécommunication locales.
  • 42:44 - 42:46
    Donc ici, ils ne voulaient aucune régulation
  • 42:46 - 42:48
    du gouvernement fédéral,
  • 42:48 - 42:48
    mais ils voulaient que la régulation de l'état
  • 42:48 - 42:50
    bloque une concurrence locale...
  • 42:50 - 42:52
    Alors, nous essayons de monter une campagne
  • 42:52 - 42:55
    autour de ça, et bien que nous ayons eu des milliers
  • 42:55 - 42:57
    de gens qui ont appelé la gouverneure,
  • 42:57 - 42:58
    la gouverneure ne pense pas qu'elle doive
  • 42:58 - 43:00
    prêter une quelconque attention
  • 43:00 - 43:02
    à la communauté internet.
  • 43:02 - 43:04
    Donc, la différence ici ce n'est pas tellement
  • 43:04 - 43:06
    internet : internet reste le même.
  • 43:06 - 43:08
    La différence, c'est la culture politique
  • 43:08 - 43:10
    qui considère qu'elle doit y prêter attention.
  • 43:10 - 43:12
    Et le seul moyen de forcer une culture politique
  • 43:12 - 43:14
    à faire attention à vous,
  • 43:14 - 43:16
    c'est de les punir quand ils ne le font pas.
  • 43:16 - 43:20
    Alors en France, cette loi des trois avertissements (Loi Hadopi)
  • 43:20 - 43:23
    devrait être la source d'une formidable
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    organisation politique, pour punir
  • 43:25 - 43:26
    le gouvernement français et évidemment...
  • 43:26 - 43:28
    C'est le cas, c'est le cas...
  • 43:28 - 43:29
    C'est le cas bien sûr. Ça l'est ! ...
  • 43:29 - 43:30
    Mais le fait est que quand ça se met en place
  • 43:30 - 43:32
    et qu'il y a un message quand
  • 43:32 - 43:36
    vous passez d'un rendement de 5% à un rendement de 20%,
  • 43:36 - 43:38
    alors vous allez voir
  • 43:38 - 43:39
    les gens reconnaître qu'internet est une force.
  • 43:39 - 43:42
    Mais nous devons faire ça partout,
  • 43:42 - 43:43
    ce n'est pas quelque chose que nous devons considérer comme acquis :
  • 43:43 - 43:44
    c'est vraiment quelque chose. C'est une culture
  • 43:44 - 43:46
    qui doit être construite.
  • 43:46 - 43:47
    Donc, ce que je comprends dans ce que vous dites,
  • 43:47 - 43:50
    si j'essaye de simplifier à l'extrême :
  • 43:50 - 43:50
    nous ne protégeons pas internet,
  • 43:50 - 43:52
    nous protégeons la parole, pour le moment.
  • 43:52 - 43:54
    Bien, pour simplifier encore davantage,
  • 43:54 - 43:56
    quand les postes et les fonctions dépendront
  • 43:56 - 43:58
    de la compréhension de ce qu'est internet
  • 43:58 - 44:01
    et de la conservation d'un internet ouvert,
  • 44:01 - 44:04
    alors nous aurons le résultat dont nous avons besoin.
  • 44:04 - 44:06
    Si nous pouvions voter pour ou contre
  • 44:06 - 44:08
    les gens en fonction de leur attitude envers internet,
  • 44:08 - 44:10
    alors nous irions quelque part.
  • 44:10 - 44:12
    Les gouvernements n'écoutent
  • 44:12 - 44:14
    que les gens qui les élisent
  • 44:14 - 44:16
    et les entreprises qui financent leurs campagnes.
  • 44:16 - 44:20
    Bien. Bon, Larry s'en prend aux entreprises,
  • 44:20 - 44:21
    qui financent leurs campagnes.
  • 44:21 - 44:24
    Nous, le peuple d'internet,
  • 44:24 - 44:25
    devons nous attaquer à leur élection.
  • 44:25 - 44:27
    C'est devenu, comme ça l'est devenu en Australie
  • 44:27 - 44:30
    et au Canada, un enjeu
  • 44:30 - 44:32
    des politiques électorales.
  • 44:33 - 44:34
    Peut-être que l'on peut...
  • 44:34 - 44:36
    En fait, là, on répond tous
  • 44:36 - 44:38
    avec nos propres mots à la grande question de Jeff.
  • 44:38 - 44:41
    Peut être qu'elle servira de conclusion,
  • 44:41 - 44:42
    je ne sais pas, peut-être qu'il y aura
  • 44:42 - 44:44
    encore d'autres questions, mais...
  • 44:44 - 44:48
    Il y en aura, il y a encore une question...
  • 44:48 - 44:52
    De mon point de vue, nous devons continuer
  • 44:52 - 44:54
    ce que nous sommes en train de faire, le faire plus
  • 44:54 - 44:56
    et être plus nombreux à le faire.
  • 44:56 - 44:57
    J'ai quelques exemples
  • 44:57 - 44:58
    de nos propres campagnes
  • 44:58 - 45:00
    où l'on a vraiment fait la différence,
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    que ce soit avec l'amendement 138
  • 45:02 - 45:04
    au parlement européen,
  • 45:04 - 45:06
    qui a fait trembler tout le monde
  • 45:06 - 45:10
    de peur autour du « problème de la liberté d'internet »,
  • 45:10 - 45:13
    nous avons fait bouger les lignes sur l'accord ACTA,
  • 45:13 - 45:16
    nous avons directement changé certains de ses contenus,
  • 45:16 - 45:20
    et quand nous avons fait fuité cette lettre
  • 45:20 - 45:22
    de Nicolas Sarkozy à Bernard Kouchner,
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    qui était à l'époque ministre des affaires étrangères
  • 45:24 - 45:26
    et qui était sur le point d'organiser une conférence
  • 45:26 - 45:28
    sur la liberté d'expression sur internet,
  • 45:28 - 45:29
    et dans laquelle Sarkozy lui disait :
  • 45:29 - 45:31
    « Dans la balance de la liberté d'expression
  • 45:31 - 45:32
    sur internet, tu mettras l'HADOPI
  • 45:32 - 45:34
    et l'internet civilisé ».
  • 45:34 - 45:36
    Simplement en faisant fuiter cette lettre
  • 45:36 - 45:38
    et en organisant cette fuite avec nos amis hollandais
  • 45:38 - 45:40
    de Bits of Freedom
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    nous avons fait annuler toute la conférence.
  • 45:42 - 45:44
    Donc nous avons déjà des exemples dans lesquels
  • 45:44 - 45:47
    les pressions de la société civile ont permis d'obtenir des résultats.
  • 45:47 - 45:50
    Je pense que c'est la manière dont nous utilisons
  • 45:50 - 45:57
    notre liberté d'expression.
  • 45:57 - 45:59
    Je pense que c'est la manière dont nous l'utilisons
  • 45:59 - 46:02
    collectivement qui nous rend citoyen,
  • 46:02 - 46:04
    qui nous pousse à accomplir notre devoir de citoyen
  • 46:04 - 46:06
    et à participer à la politique
  • 46:06 - 46:10
    au sens noble et antique du terme,
  • 46:10 - 46:13
    tels des citoyens portant la vie de la Cité.
  • 46:13 - 46:15
    Et c'est exactement ce qu'il faut qu'on fasse entre deux élections.
  • 46:15 - 46:18
    Et c'est comme cela que l'on gagnera si vous êtes
  • 46:18 - 46:20
    prêt à donner de votre temps.
  • 46:20 - 46:22
    Bien dit!
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    J'aimerais d'abord écouter la réponse de Yochai
  • 46:26 - 46:29
    à la question de Jeff si vous me le permettez.
  • 46:30 - 46:32
    Je ne veux pas prendre plus de temps.
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    Simplement, les histoires que vous avez entendues
  • 46:35 - 46:37
    disent à la fois que nous savons comment faire,
  • 46:37 - 46:38
    et que c'est très difficile.
  • 46:38 - 46:40
    Il y a des histoires heureuses,
  • 46:40 - 46:42
    et il y a des histoires malheureuses.
  • 46:42 - 46:44
    Mais des formes d'organisations civiles,
  • 46:44 - 46:46
    qui furent extrêmement difficiles
  • 46:46 - 46:49
    et qui n'ont eu lieu que dans des grands moments de crises,
  • 46:49 - 46:51
    quand le peuple est sorti dans les rues,
  • 46:51 - 46:53
    sont maintenant plus facilement réalisables,
  • 46:53 - 46:55
    à des niveaux d'activation moins élevés.
  • 46:55 - 46:58
    Qu'il s'agisse des développeurs de logiciels libres
  • 46:58 - 47:00
    qui s'organisent contre les brevets logiciels
  • 47:00 - 47:01
    au niveau européen,
  • 47:01 - 47:04
    qu'il s'agisse de l'histoire dont vous venez de parler
  • 47:04 - 47:06
    à propos de la conférence sur la liberté d'expression,
  • 47:06 - 47:08
    le niveau d'activation nécessaire,
  • 47:08 - 47:10
    dans la mesure ou l'effort nécessaire
  • 47:10 - 47:12
    pour participer est moins élevé,
  • 47:12 - 47:14
    nous permet une participation plus directe,
  • 47:14 - 47:16
    mais les enjeux en face
  • 47:16 - 47:18
    sont très élevés.
  • 47:18 - 47:20
    Si vous regardez les débats sur
  • 47:20 - 47:22
    la neutralité du net aux États-Unis,
  • 47:22 - 47:24
    c'est exactement ce que nous avons fait, nous l'avons mis.
  • 47:24 - 47:26
    « Hé toi, mets ça à l'ordre du jour ».
  • 47:26 - 47:30
    C'est vraiment devenu un élément de l'agenda, la seule chose -
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Title:
[EN] La société civile s'en va t'en guerre à l' e-G8
Description:

http://owni.fr/2011/05/24/direct-eg8-sarkozy-internet/
Improvised press conference of the civil society during the e-G8 Forum in Paris led by Jérémie Zimmermann (porte-parole de La Quadrature du Net) and with Jeff Jarvis (Professor in Journalism at City University New York) ; Lawrence Lessig (Professor at HArvard Law School, founder of Creative Commons) ; Susan P. Crawford (former ICANN member) ; Jean-François Julliard (directeur de Reporter Sans Frontières) ; Yochai Benkler (co-director of Harvard's Berkman Center for the Internet).
http://owni.fr/2011/05/24/direct-eg8-sarkozy-internet/

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