Les enjeux de la création monétaire. Marseille 23 avril 2011. Bonjour à tous, merci d'être là nombreux. Je travaille depuis 6 ans sur 2 sujets assez originaux, des sujets qu'on n'entend pas... qu'on n'entend pas développer ou débattre dans les médias, alors que je les trouve centraux. J'y suis venu progressivement, j'ai commencé, en fait, à me réveiller politiquement alors que j'étais complètement éteint, comme la plupart d'entre nous, avant 2005. Je me suis réveillé à l'occasion du débat sur la constitution européenne et... en lisant ce texte, j'ai eu peur parce que je me suis aperçu qu'il y avait dans ce texte, dans le traité anticonstitutionnel ([ANTIconstitutionnel] puisque c'était une très mauvaise constitution, et qui était FAITE POUR DÉTRUIRE NOS CONSTITUTIONS NATIONALES). Dans ce traité anticonstitutionnel, [donc,] j'ai vu que LES CITOYENS N'AVAIENT PLUS RIEN POUR SE DÉFENDRE EN CAS D'ABUS DE POUVOIR. Je l'ai vu et puis ensuite, je l'ai dit, je l'ai écrit. J'ai eu la chance d'avoir de l'écho, (ça, c'est un coup de pot qui change un homme, parce que le texte que j'ai écrit a circulé sur le net comme une traînée de poudre... les gens se sont mis à en parler, à passer le mot, à critiquer ; j'ai passé des nuits à répondre aux critiques pour étayer mon point de vue et, en fait, ça m'a fait énormément progresser, évidemment, puisqu'on ne progresse jamais tant que dans la contradiction) et... finalement... (je fais vite sur le rappel de ce qui s'est passé en 2005 qui fait que je m'occupe de tout ça.) Finalement, en 2 mois, j'ai eu quelque chose comme 7 ou 800 000 visites sur le site ; il y en avait 30 ou 40 000 par jour le dernier mois... et je peux vous dire pour un humain normal, qui n'a jamais fait de politique, qui ne s'est jamais mis en public ailleurs que dans sa classe, savoir que dans les 24 heures, ce que vous êtes en train d'écrire [va être lu et contrôlé par 40 000 personnes...]... (parce que, en fait, quand les gens m'envoyaient des mails, je recevais 3-400 mails par jour, des mails importants, des mails enthousiasmants, des mails très émouvants, mais il y avait des mails incisifs qui m'interpellaient, qui m'accusaient, qui me traitaient d'imposteur, de bon à rien, donc des mails vraiment pas gentils, et, pour répondre à ces gens-là, je passait des nuits, mais je ne pouvais pas : à un moment, il y en avait trop... et donc, j'ai commencé à écrire un JOURNAL sur le site, en répondant aux gens [collectivement]. Ce n'était pas un blog, ce n'était pas un site interactif, mais donc, je répondais aux gens avec une seule lettre pour tout le monde (parce qu'ils me disaient un peu tous la même chose, les gens qui étaient favorables au traité me disaient un peu tous la même chose), donc, grâce à mon site qui devenait une vitrine, j'arrivais à leur répondre avec des messages communs : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Journal.pdf ) Mais [donc], quand vous savez que, dans les 24 heures, il y a 30 ou 40 000 personnes qui vont vous lire, et en vous cherchant, en vous attendant au coin de la première faute, de la première erreur, du premier contre sens, ça vous pousse à particulièrement vous relire [avant de publier]. Ça vous pousse à lire et à lire et à lire et à relire, à étayer vos points de vues, à chercher du soutien à gauche à droit au centre, partout où de l'intelligence s'est manifestée pour étayer votre point de vue. Et finalement, moi, j'avais fait un premier texte où j'invitais les gens à m'aider à progresser : je me disais "c'est incroyable d'avoir un avis qui est aussi contraire à ce qu'on nous disait à la radio", et dans mon texte, je disais : "mais aidez-moi, je dois me tromper parce que, moi qui ne suis rien du tout, me mettre en face de Giscard d'Estaing, [Jacques] Delors, toutes ces pointures qui avaient construit l'union Européenne"... je me disais "il est possible que je me trompe quelque part donc, dites-moi si je me trompe et puis je corrigerai là où j'ai commis des erreurs ; mais enfin, dans l'état actuel de ma réflexion, voila ce que j'en pense"... Et... ça a bien marché, les gens ont marché : ils m'ont aidé à progresser et finalement, le texte est devenu... (le texte est encore aujourd'hui, bien sûr, sur le net : il s'appelle "Une mauvaise constitution..." http://etienne.chouard.free.fr/Europe/ Constitutionrevelateurducancerdelademocratie.pdf ) et il est d'une actualité brûlante, puisque c'est toujours la même constitution qui nous régit puisque vous savez que cette constitution à laquelle on a dit non, (elle n'était pas à proprement parler nouvelle : elle était la compilation des traités déjà existants, et finalement, c'était dit autrement, c'était une autre façon de dire ce qui était déjà dans les traités, avec des changements, [certes,] mais en gros, les règles s'appliquaient [déjà]). Et puis vous savez qu'EN 2008, LES PARLEMENTAIRES RÉUNIS EN CONGRÈS NOUS ONT IMPOSÉ CE QU'ON AVAIT EXPRESSÉMENT REFUSÉ PAR RÉFÉRENDUM, CE QUI POUR MOI S'APPARENTE À UN COUP D'ÉTAT... un coup d'état, une félonie, une trahison absolue. Mais bon, le fait est que, puisque ce sont les parlementaires, ils ont la LÉGALITÉ pour eux, même si ce qu'ils font est PROFONDÉMENT ILLÉGITIME : on est exactement dans ce que j'appelle UN ABUS DE POUVOIR, un [gravissime] abus de pouvoir. Alors, précisément, c'est ça... et ça va faire la transition avec tout ce dont je vais vous parler aujourd'hui : c'est que le coeur de ma pensée, LE CŒUR DE MON TRAVAIL, CE POURQUOI JE ME DONNE DU MAL... c'est la recherche : JE CHERCHE DES SOLUTIONS EFFICACES, DES TRUCS QUI MARCHENT, CONTRE LES ABUS DE POUVOIR. Et [sans en exclure aucun :] les abus de pouvoir de la gauche, les abus de pouvoir de la droite, les abus de pouvoir du centre, les abus de pouvoir du peuple lui même, les abus de pouvoir en général. Je cherche à organiser la cité, organiser le monde commun de façon à ce que les abus de pouvoir ne soient plus possibles. Et en général, pas toujours mais en général, LES ABUS DE POUVOIR VIENNENT DES RICHES. Pas seulement, [je le sais bien] : le peuple en furie, une assemblée populaire dans laquelle l'ambiance monte et devient frénétique peut, elle aussi, commettre les pires injustices et commettre des abus de pouvoir. Mais enfin en gros, en général quand même, les abus de pouvoir viennent des riches. On va en parler, on va voir à quelle occasion et par quels mécanismes. Et en cherchant, donc, à identifier les abus de pouvoir et à y résister, j'ai une méthode qui consiste, en tous points, à CHERCHER LA CAUSE DES CAUSES [(comme Hippocrate le conseillait déjà il y a 2 500 ans)]. C'est-à-dire que tous les phénomènes sont multifactoriels, tous les phénomènes n'ont pas une cause mais plusieurs... et... j'observe que les gens [aux côtés desquels] je me bagarre politiquement, les gens de gauche, de droite, du centre, les gens avec qui je... je me bagarre, prennent CHACUN UN ASPECT des abus de pouvoir (parce que c'est souvent ça qui nous révolte), mais chacun dans son coin : un va se préoccuper de l'aspect écologique et va... beaucoup, beaucoup... va concentrer son attention et son énergie sur tout ce qui concerne l'écologie, et il va complètement laisser tomber le reste. Ça va lui prendre toute son énergie. Mais il ne va pas remonter à la cause qui fait que, politiquement, l'écologie va à vau-l'eau et que finalement, les acteurs qui seraient capables de respecter la terre, les acteurs qui effectivement détruisent la planète sur le plan écologique, le fait que ces gens-là aient le pouvoir politique... (le pouvoir économique ET le pouvoir politique) [cette cause première] lui paraît indifférente, alors que pour moi, c'est central. C'est-à-dire que, quand je remonte à L'ORIGINE de "qu'est-ce-qui-rend-possible-la-destruction,-la-dévastation-de-la-planète-sur-le-plan-écologique ?", je retombe sur une cause POLITIQUE... et une cause ÉCONOMIQUE : j'observe que ceux qui détruisent la planète à grande échelle sont les plus riches et j'observe qu'ils ont [TOUJOURS] le pouvoir politique par le biais de L'ÉLECTION. Alors, c'est un exemple, je prends l'écologie mais j'aurais pu prendre un autre sujet : Les féministes qui... ou les gens de gauche qui ont fait de l'antiracisme leur axe principal, toutes sortes de sujets avec lesquels évidemment je peux être d'accord, mais ça ne me paraît pas être le problème principal. C'est-à-dire que... Il me semble que... LES DIFFÉRENTES LUTTES SOCIALES (qui sont le point commun de tous les résistants)... NOUS DIVISENT PARCE QUE CHACUN S'EN PREND AUX CONSÉQUENCES AU LIEU DE S'EN PRENDRE AUX CAUSES. Un petit peu comme si... Alors, j'ai deux images : 1) un petit peu comme si on avait une inondation, il y a un robinet qui coule à fond et il y a une inondation, il y a de l'eau partout, et on est tous là avec des serpillières à éponger et PERSONNE NE FERME LE ROBINET. Ça c'est une image. Il y en a une autre : 2) c'est celle du "fleuve de notre activité sociale avec de la pollution partout sur les bords", mais c'est incroyable, cette pollution : il y a du chômage partout sur les bords, plein de mousse, de l'eau rose, du chômage, alors il y a des gens qui se battent contre le chômage qui réfléchissent au chômage... et qui ne remontent pas à la source pour voir d'où vient le chômage. En tous cas, qui ne remontent pas bien jusqu'à la source, je trouve. Et puis d'autres, sur l'autre rive, qui voient donc par exemple les dévastations écologiques et qui se préoccupent d'essayer de réparer du mieux qu'ils peuvent les dégradations écologiques, rendre les gens responsables... Mais, là encore, sans revenir à la cause [première]. Et il me semble moi... j'essaye de remonter à la cause des causes à chaque fois, et je retombe toujours (sur chacun des sujets qui... tous, m'intéressent [bien sûr]), mais à chaque fois, quand je remonte à la cause des causes, je tombe sur... des gens très RICHES [(économiquement)] et qui ont le POUVOIR [(politiquement)] parce qu'ils ont réussi à ACHETER L'ÉLECTION, ils ont [toujours] acheté les élus GRÂCE À LA CAMPAGNE ÉLECTORALE. Pratiquement à tous les coups, vous avez des industriels et des banquiers, donc LES PLUS RICHES, (on va voir, quand on va parler de la monnaie, on va voir que, historiquement, les banques c'étaient... [d'abord] des commerçants... et que finalement, c'est la même chose [pour les gros commerçants et pour les banques] : C'EST L'ACCUMULATION DES RICHESSES QUI REND POSSIBLE LA PERVERSION, LA CORRUPTION POLITIQUE). Donc... pratiquement tous mes travaux me ramènent à deux grands axes qui sont : 1. - LA CRÉATION MONÉTAIRE : qui crée la monnaie ? et je vous propose d'en faire le premier sujet de conversation où... je vais essayer de... de pas dire tout ce que j'ai envie de dire là-dessus parce que j'y passerais une journée entière ; donc, je vais essayer d'y aller un peu à la hache. Et puis, à l'occasion d'un débat ensuite, d'une discussion peut-être, on approfondira des points que je n'aurais pas dû raccourcir autant et qui méritent d'être approfondis, selon ce que vous souhaiterez faire. Et puis dans un deuxième temps on parlera de l'aspect POLITIQUE qui est à mon avis complètement indissociable : c'est-à-dire qu'ON NE RÉCUPÉRERA PAS LA CRÉATION MONÉTAIRE, ON NE LA REPRENDRA PAS AUX BANQUIERS SANS LE TIRAGE AU SORT ; tant qu'on sera dans le régime de l'élection, c'est-à-dire tant qu'on fera de l'élection une vache sacrée, le [prétendu] "suffrage universel" une vache sacrée, [on restera politiquement impuissants]... Je comprends que les MEDEFs du monde et les multinationales du monde défendent l'élection. Et ils le font. Ce qui me paraît extravagant, c'est que les gens de gauche ou les gens humanistes, les gens qui cherchent la concorde, une société pacifiée dans lesquelles les marchands de canons ne seraient pas ceux qui décident [politiquement], que ces gens là défendent l'élection, alors que, manifestement, l'élection permet aux riches d'acheter le pouvoir [toujours et partout], ça, ça me paraît vraiment étonnant. 2. - Et ça pourrait être le deuxième aspect de notre échange, où je vous parlerai, là encore peut-être pendant [un peu plus d'une heure], si vous voulez, dans la deuxième partie, je pourrai vous parler de L'EXEMPLE ATHÉNIEN qui est absolument formidable (mais il ne faut pas que j'en parle trop maintenant) et qui suscite des objections, et... ces objections, en tout cas toutes celles que je connais (ça fait un moment que je réfléchis là dessus, donc normalement, toutes celles que je connais, j'arrive à les réfuter [rationnellement]). Mais peut-être que vous allez trouver d'autres réponses [d'autres objections ou d'autres réfutations], et ça, ça m'intéresse beaucoup : c'est ça que j'attends de notre échange, de mon coté, c'est ça que j'attends : c'est, peut-être, de nouvelles objections que je n'aurais pas encore réussi [à formuler] ou que je n'aurais pas [encore] envisagées. Alors, sur la monnaie, commençons sur la monnaie : Bon, on a parlé de nos problèmes sociaux. Notre société est particulièrement agitée, troublée, parcourue de haines et de difficultés, de difficultés qui sont souvent liées à une cause qui paraît première qui est LE CHÔMAGE. C'est-à-dire que, dans une économie dans laquelle chacun n'a PAS son petit lopin de terre et n'est PAS AUTONOME pour se nourrir, on a besoin les uns des autres, et donc, on a besoin de monnaie, on a besoin d'argent, et, DANS UN MONDE OÙ L'ARGENT EST RARE ET OÙ CEUX QUI SONT CAPABLES DE CRÉER LA MONNAIE N'EN CRÉENT PAS AUTANT QU'IL LE FAUT, il faut qu'on travaille pour gagner cet argent et donc, on est très très dépendant de l'emploi, ça veut dire du travail qu'on va nous donner, si celui qui est "l'employeur" veut bien. Et... Quand on regarde le chômage avec un peu de recul, on est surpris quand même, dans nos sociétés, parce que, voyons, le travail, c'est des gens qui font des choses contre de l'argent. On ne manque pas de gens pour travailler, il y a des gens... notre problème ce n'est pas qu'on manque de gens : les gens, on en a. Et on ne manque pas [non plus] de choses à faire : des choses à faire, il y en a énormément, des choses à faire, des choses très utiles... Il faudrait... il faudrait isoler tous les bâtiments en triple vitrage pour qu'on n'ait plus besoin par exemple de les chauffer. Il faudrait... construire des logements en grand nombre pour que tout le monde ait un logement [à un prix modique]. Enfin, il y a des tas de choses à faire... je ne développe pas, vous imaginez [facilement tout seul] le nombre de choses qu'il y a à faire pour que nous vivions tous dignement. Donc, il y a des gens qui ne demandent qu'à travailler, il y a des tas de choses à faire... CE DONT ON MANQUE, C'EST DE L'ARGENT... c'est de l'argent ! Et... Et... c'est compliqué de créer de l'argent ? Non. Ce n'est pas compliqué de créer de l'argent. Mais alors, pourquoi est-ce qu'on manque d'argent ? Eh bien, c'est l'intérêt de cette réflexion, c'est celui là : C'est qu'on comprenne par quel mécanisme, aujourd'hui, on manque d'argent. Et [tâcher d']essayer de remonter à L'ORIGINE. Mais... QUI CRÉE L'ARGENT ? Qu'est-ce que c'est que l'argent ? Est-ce que c'est compliqué d'en créer ? On va voir quelles sont les théories en présence : alors, je vais faire vite sur les théories, mais il faut quand même connaître la théorie générale qui est celle que défendent les économistes aujourd'hui... Et puis les théories alternatives, ceux qui ont proposé autre chose dans l'histoire des hommes, et c'est quand même drôlement intéressant, je vais faire vite là dessus. Et puis les expériences, il y a des tas d'expériences... des expériences monétaires qui sont passionnantes. Alors, je ne les connais pas toutes, évidemment. Ce que je me propose [de faire] avec vous, c'est de... de partager avec vous ce que j'ai découvert pour l'instant, et il est tout à fait possible que j'en découvre encore avec vous, grâce à vous, parce que le foisonnement des expériences sur Terre en matière de monnaies est tout à fait étonnant et passionnant. Alors, sur la création monétaire, comment ça marche aujourd'hui, la monnaie ? J'ai amené plein de bouquins pour vous inciter... pour matérialiser... les gens dont je vais parler et sur la pensée desquels je m'appuie. Pour l'histoire de la création... pour l'histoire de la monnaie... en fait, quand on essaye de comprendre ce que c'est que la monnaie, depuis quand ça existe, sous quelle forme ça existait, je vous promets que c'est une histoire absolument passionnante. C'est-à-dire que... Je vais vous en parler d'un ou deux, mais avec UN livre sur l'histoire de la monnaie, vous allez traverser l'histoire des hommes et vraiment mieux comprendre le monde d'aujourd'hui. Parce que... LA FAÇON DONT ON A PERDU LA MONNAIE, DONT LA MONNAIE EST DEVENUE L'OBJET [PRIVÉ] DE QUELQUES PRIVILÉGIÉS, EST ABSOLUMENT DÉCISIVE DANS NOTRE FAÇON DE VIVRE, DANS LA CONCORDE, DANS LA PROSPÉRITÉ. La façon dont on s'est fait avoir [par les banquiers privés] est décisive pour la paix. C'est-à-dire que vous allez voir que CE SONT ESSENTIELLEMENT LES BANQUIERS QUI CRÉENT LES GUERRES. C'est quand même... Il y a un enjeu considérable sur la compréhension. Alors, pour comprendre la monnaie, j'ai un mur entier de livres qui touchent de près ou de loin la création monétaire, donc j'en ai choisi quelques uns seulement, mais qui sont vraiment remarquables. Il y a d'abord un grand bonhomme qui s'appelle GALBRAITH [John Kenneth] (le père de celui qui est encore vivant aujourd'hui [James Kenneth] ; celui-là est mort : [John K] Galbraith), [livre important] qui s'appelle "L'argent" tout simplement. Et Galbraith, (avec un humour britannique, c'est très discret, et c'est absolument délicieux à lire), il fait le tour des cupidités, des entourloupes, des arnaques, des intrigues, c'est quelqu'un qui a... qui a une forte légitimité, Galbraith, il a discuté, il a réfléchi avec tous les grands de ce monde, c'est un immense économiste et en même temps un journaliste, qui est un véritable humaniste, quelqu'un qui aime l'humanité et qui dit pis que pendre des oligarchies, des bureaucraties, des sources d'injustices... Et son histoire de l'argent... (salle: Quelle période l'auteur ?) Alors, c'est le 20ème siècle, il est mort il y a quelques années. C'est plein milieu et fin du 20ème siècle. Et son fils a l'air d'être de la même trempe, c'est un gars qui a l'air vraiment bien, qui est un résistant aussi. Donc, dans ce livre là, la définition de l'argent est formidable. (Alors, est-ce que j'ai bien marqué mon machin pour pouvoir... Parce que je me propose de vous la lire, c'est très court ça fait un paragraphe...) Il nous prévient que... Alors il y a un truc qui est quand même très marrant, la plupart... il explique que, EN FAIT, LES GENS COMPLIQUENT LA MONNAIE POUR NOUS PERDRE, POUR RESTER LES MAÎTRES DU SUJET, comme les médecins le faisaient, comme les avocats le font, comme toutes les corporations, cultivent un jargon de façon à ce que... pour tenir à l'écart la piétaille. Mais, en gros : "le lecteur devrait s'attaquer aux pages qui vont suivre en sachant bien que l'argent n'est rien de plus ou de moins que ce qu'il a toujours cru : CE QU'ON OFFRE OU REÇOIT POUR L'ACHAT ET LA VENTE de biens, de services, et autres", ce qu'on accepte, ce qu'on donne et ce qu'on reçoit pour l'achat et la vente. Le reste, c'est des complications pour pas grand chose. Et effectivement, quand on va voir l'histoire, les phases essentielles de la création de la monnaie, les moments où on se l'est fait voler, vous allez voir, ce n'est pas compliqué. Il y a une deuxième référence que j'aime beaucoup, qui est un vrai plaisir à lire, qui s'appelle "La pensée monétaire de l'âge classique à nos jours" d'un gars qui s'appelle [Christian] Tutin, "Tutin", T.U.T.I.N, qui, en fait, retrace... et ça va très vite en fait parce que c'est vraiment des courts extraits très biens choisis qui vont de Locke à Hayek, donc qui est vraiment un très récent, en passant par Law, Cantillon, Hume, Thornton, Ricardo, Marx, Fisher... (ce sont des grands noms qui ont réfléchi sur la monnaie) et évidement Keynes et Friedman. Mais ce n'est pas fastidieux parce que ce sont des petits passages, c'est le meilleur de ce qu'ils ont écrit, le meilleur de ce que les meilleurs ont écrit sur la monnaie. Donc, c'est une façon, là aussi... et une façon polémique parce que ce sont des gens qui n'étaient pas d'accord entre eux, et qui s'empaillaient pour savoir ce que c'était que la monnaie. Donc, ça, c'est, je crois, aussi un bon livre pour comprendre les enjeux. Alors... Je ne vais pas reprendre toute l'histoire de la monnaie, je vais dire où on en est aujourd'hui : Aujourd'hui, on a DEUX MONNAIES. On a deux monnaies : il y a celle que nous utilisons, nous, qui est, on va dire, la monnaie (en gros pour l'essentiel) qui est créée par les banques privées. Et puis, il y a la monnaie qui est créée par l'État, qui est la monnaie centrale dont on voit, nous, une petite partie : c'est la monnaie fiduciaire : les billets, les pièces, et puis dont l'autre partie s'échange entre les banques [et n'apparaît jamais dans nos poches]. Donc en fait, il y a deux créateurs, il y a deux monnaies différentes. la monnaie qu'utilisent les banques entre elles, ne nous concerne pas, vous ne la verrez jamais, ce n'est pas la même, [elle ne sert qu']entre les banques. ET PUIS, IL Y A LA MONNAIE QU'ON ÉCHANGE NOUS, ET CELLE LÀ, ELLE N'EST PAS CRÉÉE PAR L'ÉTAT (OU TRÈS PEU CRÉÉE PAR L'ÉTAT) : ELLE EST, EN GROS, CRÉÉE PAR LES BANQUES PRIVÉES ! À l'occasion de quelle opération ? Comment ça se passe ? Le mieux, c'est de prendre un exemple pour voir l'apparition de la monnaie, puis ensuite sa disparition. Quand vous allez voir un banquier, vous avez besoin de 100 000 euros pour votre maison, par exemple. Vous allez voir un banquier et vous lui dites : "je voudrais 100 000 euros". LE BANQUIER NE LES A PAS. IL VOUS DIT POURTANT : "IL N'Y A PAS DE PROBLÈME ; il n'y a pas de problème, vous voulez 100 000 euros"... Il vérifie que vous êtes fiable — parce qu'il a besoin que vous soyez fiable : si vous n'êtes pas fiable, et si vous lui claquez dans les mains, [le prêt] va devenir pour lui une CHARGE [(ce qu'il n'est pas, normalement, pour la banque)] et c'est (alors) lui qui va devoir assumer la responsabilité de cette création monétaire à votre place... Donc, il va faire attention à ce que vous soyez fiable, mais si vous êtes fiable, (je vais me lever pour que vous voyiez mes mains), si vous êtes fiable, il a un BILAN : (j'avais fait un petit dessin, mais c'est peut-être plus visible [comme ça]... il a un bilan, avec un actif est un passif : À L'ACTIF [à gauche], C'EST CE QU'ON ME DOIT. LE PASSIF [à droite], C'EST CE QUE JE DOIS [moi-même]. (Je suis, moi, une banque et j'ai [donc] un bilan.) Le passif, c'est ce que je dois ; pour l'instant, il n'y a rien. Vous voulez 100 000 euros ? Il n'y a pas de problème : je vous les donne, les 100 000 euros, les voilà. [Désormais,] JE VOUS DOIS (moi, banquier, c'est dans MES comptes), je vous dois 100 000 euros. [on voit qu'un chiffre est apparu du côté du passif, à droite du bilan de la banque.)] Alors là, pour l'instant, il y a quelque chose qui va pas en comptabilité, parce que la comptabilité, ça doit être équilibré. C'est-à-dire que, à chaque fois que j'écris quelque chose, je dois écrire quelque chose à droite d'un compte et la même somme à gauche d'un autre compte. [(Ça s'appelle la comptabilité "en partie double")] Et pour l'instant, ce n'est pas équilibré. Mais ce que j'ai créé là [ce CHIFFRE que je viens d'ajouter à droite de mon bilan,] c'est de la monnaie ! C'est-à-dire que ce qu'il y a à mon passif, moi banque, MA DETTE DE BANQUE, C'EST DE LA MONNAIE. Je vais vous expliquer ensuite comment ça circule, vous allez voir. Mais l'opération de prêt, l'opération de crédit [la création de monnaie] n'est pas terminée : en même temps que le banquier dit "je te dois 100 000 euros", en même temps qu'il fait ça, il dit : "et toi, TU ME DOIS 100 000 euros". Il dit de l'autre côté "et toi, toi à qui je prête 100 000 euros, eh bien tu me les dois " : "ça [ce chiffre, à droite du bilan,] c'est moi qui te les dois ; et ça [le même chiffre, à gauche du bilan] c'est toi qui me les dois". En fait, quand vous faites un crédit, vous créez DEUX DETTES, ou [plutôt] la banque crée deux [dettes]... (de toute façon, vous le faites à tous les deux [il faut une demande et une offre pour que le crédit ait lieu]) : la banque et son emprunteur, à eux deux, créent deux dettes : 1) la dette de LA BANQUE, TOUT DE SUITE, elle le doit tout de suite ; et 2) la dette de CELUI QUI EMPRUNTE, PLUS TARD. La différence c'est juste LE TERME. (salle: Il crée trois dettes !) Et la troisième, c'est quoi? (salle: Les intérêts.) Les intérêts, alors... effectivement... on verra après, parce que les intérêts seront pris sur une monnaie préexistante : pour la création monétaire, pour l'instant, il ne crée que ça. [le banquier] crée la monnaie que vous lui demandez, en contrepartie de la dette, de la somme que l'autre [lui] doit. C'est vrai que, quand il faudra rembourser, il faudra rembourser EN PLUS les intérêts. Je les laisse tomber pour l'instant. [Donc, moi banque,] je crée 100 000 des deux côtés de mon bilan. Ensuite, à chaque fois que la personne va me rembourser, quand il me rembourse 10 000... rembourse 10 000... rembourse 10 000... rembourse 10 000, je détruit des deux côtés [(à chaque remboursement, on voit que les chiffres diminuent des deux côtés du bilan de la banque, jusqu'à revenir à zéro tous les deux)]... et À LA FIN DU REMBOURSEMENT, LA MONNAIE A DISPARU. La monnaie a disparu : SI TOUT LE MONDE REMBOURSAIT SES DETTES AUJOURD'HUI, IL N'Y AURAIT PRESQUE PLUS DE MONNAIE. Presque plus : il n'y aurait plus que les billets et les pièces, qui sont un autre type de monnaie. (salle: C'est l'argent-dette.) C'est l'argent-dette. C'est-à-dire que... tout ce qui passe par les comptes des banques, qui s'appelle la monnaie SCRIPTURALE (parce que ce ne sont que des écritures), toute cette monnaie apparaît à l'occasion de cette manip que je viens de décrire : QUAND LES GENS EMPRUNTENT, ON LEUR CRÉE DE LA MONNAIE ET ILS S'ENDETTENT EN MÊME TEMPS, ET QUAND ILS REMBOURSENT, ON DÉTRUIT LA MONNAIE ET ILS SONT DE MOINS EN MOINS ENDETTÉS EN MÊME TEMPS. La monnaie aujourd'hui, pour l'essentiel, pour plus de 90 %, c'est ça. Mais... Alors qu'est-ce qui fait qu'il y en a... [peu ou beaucoup] ?... Alors, il faudrait que je vous montre aussi comment ça CIRCULE après, c'est-à-dire que, quand la personne... donc ça, [à droite du bilan de la banque qui vient de prêter,] c'est son compte en banque, c'est l'argent que, moi banque, je lui ai mis sur son compte en banque. Donc, quand lui, il paie ses fournisseurs (il paie ses maçons, il paie ses peintres...), et bien il y a une partie de cet argent qui va partir... qui va partir et qui va aller sur le compte d'une autre banque, donc la banque B. Mais ça fonctionne de la même manière, avec l'actif et le passif, et vous allez vous retrouver ici, avec peut-être 90 000 (s'il y a 10 000 qui sont partis), et puis vous allez avoir 10 000 qui vont se retrouver ici [toujours à droite du bilan, mais d'une AUTRE banque]. Et... parce que hop vous avez de l'argent qui part... Et ce sont juste des écritures, qui passent du passif à passif. C'est-à-dire que, quand vous créez de l'argent, c'est sur le passif d'une banque, et puis ensuite, par le biais des chèques, des cartes bleues, des virements et toutes sortes d'instruments de paiement, vous avez ce CHIFFRE QUI CIRCULE D'UN PASSIF À L'AUTRE [ENTRE BANQUES]. Donc, en fait, après ça, pour comprendre comment ça marche, il faut prendre du recul par rapport à l'ensemble des banques, et vous apercevez qu'en fait, et bien, [LA MONNAIE,] C'EST UN PASSIF DE BANQUES -- DE "BANQUES" AU PLURIEL -- C'EST UN PASSIF QUI CIRCULE, GRÂCE AUX CHÈQUES, AUX CARTES BLEUES, etc. Oui (salle: C'est comme si c'était une seule banque.) Voila, c'est parce qu'elles créent toutes [la monnaie de la même façon] : chacune prête à différents acteurs, et quand je suis BNP, j'ai... si je représente 10 % du marché, ([ce qui] veut dire qu'il y a 10 % des gens qui me font plutôt confiance pour mettre leurs dépôts chez moi), quand [moi BNP], je prête 100, il y en a 90 qui vont partir, puisque je n'ai que 10 % de parts de marché, il y en a 90 qui vont partir sur les autres banques. Mais en même temps, les 90 autres banques... les banques qui représentent les 90 autres % du marché, elles aussi, elles font des prêts, et elles aussi il y en a 10 % de ce qu'elles prêtent qui vont venir dans mes comptes. Donc en gros, si nous, toutes les banques, on a créé 1 000 dans la journée, il y en a 100 [10% de 1 000] qui vont [toujours] revenir sur mes comptes, [100] qui sont pas forcément de l'argent que j'ai prêté [moi-même] mais je vais avoir [dans mon bilan BNP]... IL FAUT, en fait, QUE CHAQUE BANQUE PRÊTE À PEU PRÈS EN PROPORTION DE SA PART DE MARCHÉ DES DÉPÔTS. Si elle prête plus, si elle se met à prêter, prêter... plus que les autres, il y a de l'argent qui va partir vers les autres banques (parce qu'elle n'a pas les parts de marché qui correspondent à ce qu'elle a prêté), et l'argent qui va partir [sans revenir] vers les autres banques, et... il va falloir qu'elle se REFINANCE [en monnaie banque centrale, monnaie qu'elle ne peut pas créer, celle-là]. C'est-à-dire qu'il va falloir qu'elle paye... [un intérêt, ce qui rend l'opération coûteuse]... Ce n'est pas la peine d'entrer trop dans le détail là dedans, enfin un petit peu peut-être quand même pour... (salle: Si, un peu c'est important) On verra un petit peu quand on [examinera] les réfutations aux objections parce que, à mon avis, les banquiers prétendent que c'est une forte limitation à la création monétaire, que les banques soient, comme ça, en concurrence... A mon avis, il y a une telle PRESSION ENTRE ELLES POUR QU'ELLES PROGRESSENT AU MÊME PAS... Si elles prêtent au même pas, [alors,] à la compensation, il n'y a presque plus rien à compenser [et il n'y a alors plus de limite réelle à la création monétaire du fait de la concurrence]. [Résumé : ] La masse monétaire finalement c'est l'ensemble des sommes qui ont été ainsi créées à l'occasion des crédits, et qui n'ont pas encore été remboursées. Un petit peu COMME UNE BAIGNOIRE, qui serait remplie tous les jours avec un robinet qui est constitué des nouveaux prêts : Donc, tous les nouveaux prêts qui sont signés consistent à remplir la baignoire de la masse monétaire. Et tous les remboursements sont un peu comme la bonde au fond de la baignoire par laquelle l'eau s'en va régulièrement, à [la] vitesse régulière programmée suivant le planning des échéanciers de remboursement des crédits. Donc, vous avez la masse monétaire qui est cette grande baignoire qui se remplit et se vide [en même temps, mais pas toujours également]... SE VIDE SELON UN CRITÈRE QUI N'A PAS GRAND CHOSE À VOIR AVEC NOTRE BESOIN EN MONNAIE. En fait... on a besoin de monnaie pour pratiquer nos échanges. C'est un petit peu... (alors l'image est ancienne, elle a souvent été utilisée, mais elle n'est pas mal) [la masse monétaire est] un peu comme LE SANG dans un organisme QUI PERMET D'ÉCHANGER [entre les organes]. Le sang, en circulant dans notre organisme, prend des particules, des éléments, dans un coin, il les amène à un autre : le sang nous sert, à nous aussi, à échanger. Quand on en a trop, ça ne va pas ; quand on n'en a pas assez, ça ne va pas non plus. C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE BONNE QUANTITÉ DE SANG. DE LA MÊME FAÇON, C'EST IMPORTANT, QU'ON AIT UNE BONNE QUANTITÉ DE MONNAIE. Dans les PÉRIODES D'OPTIMISME, dans les périodes où tout va bien et où on a confiance dans l'avenir, nous avons, nous autres humains, tendance à emprunter beaucoup. Et les banquiers, dans cette période d'optimisme, ont, eux aussi, tendance à nous prêter beaucoup, et ça a comme effet de créer beaucoup de monnaie et d'avoir une augmentation de la masse monétaire, qui conduit en fait, la plupart du temps, les gens à prendre plus de risques, trop de risques, plus de risques que ce qu'ils devraient faire. (Je simplifie.) Et, à l'inverse, ET C'EST L'INVERSE QUI ME PRÉOCCUPE, il y a des phénomènes de renversement de la psychologie des gens où, en fait, [pour mille raisons diverses] on bascule de l'optimisme au pessimisme (alors, ça peut être une crise immobilière, par exemple [mais peu importe]), et alors, vous avez un effet d'AGENTS qui sont TOUS PROCYCLIQUES sur un marché, qui sont tous PROCYCLIQUES : QUI VONT TOUS DANS LA MÊME DIRECTION. Autant les marchés allaient tous dans la direction de l'optimisme quand [l'ambiance générale] était optimiste, et puis quand ça commence à basculer, là aussi les acteurs sont toujours procycliques, ils vont tous dans le même sens, et ils se mettent à tous déprimer, donc ils se mettent tous à arrêter d'emprunter et les banques à arrêter de prêter... ALORS QU'ON CONTINUE À REMBOURSER [RÉGULIÈREMENT] ! Donc, la baignoire, elle continue à se vider [au même rythme important, en respectant] des échéanciers qui sont à dates fixes, [alors que,] par contre, la baignoire arrête de se remplir, et vous vous retrouvez avec DE MOINS EN MOINS DE MONNAIE ! et comme par hasard... DU CHÔMAGE ! Alors le lien entre le chômage et la monnaie, il est difficile à établir de façon mécanique et rigoureuse, mais il est défendu par des tas de théoriciens depuis longtemps. Le plus récent, le plus connu, étant Keynes. Ce n'est pas idiot du tout, je trouve, que de CORRÉLER LA QUANTITÉ DE MONNAIE [EFFECTIVEMENT DISPONIBLE POUR TOUS, attention] AVEC LE CHÔMAGE. Ce qui me permet... ce qui me conduit à corréler ces deux phénomènes, [EN PLUS de la simple LOGIQUE THÉORIQUE,] ce sont les EXPÉRIENCES de monnaies parallèles, de monnaies alternatives : Dans de très nombreux cas d'histoire de monnaie alternative, J'OBSERVE QUE... 1) d'abord, pour créer une monnaie il faut arriver à être souvent en SITUATION DE CRISE PROFONDE, avec un chômage considérable, des gens qui n'arrivent plus à travailler, des gens qui n'arrivent plus à [vivre]... les commerçants ne travaillent plus... 2) Et puis ce sont DES COMMUNES (c'est [donc] souvent à l'échelon local) qui reprennent le contrôle de la monnaie, qui se mettent à payer leurs fonctionnaires municipaux avec une monnaie qu'ils inventent, parce que, en fait, ÇA S'INVENTE, UNE MONNAIE ; c'est très conventionnel, une monnaie : IL SUFFIT D'AVOIR CONFIANCE POUR QUE ÇA MARCHE, et, DANS TOUTES LES EXPÉRIENCE QUE JE LIS, À CHAQUE FOIS, CE N'EST PAS DES MOIS QU'IL FAUT, C'EST [SEULEMENT] QUELQUES SEMAINES, POUR QUE LE CHÔMAGE DISPARAISSE ! [À CHAQUE FOIS !] C'est-à-dire que... tout le monde, toute l'activité reprend, quand on réinsuffle de la monnaie ! Je veux dire, [en étudiant] le lien entre le fait qu'il n'y ait PAS ASSEZ DE MONNAIE qui met tout le monde au CHÔMAGE, et [la disparition effective du chômage chaque fois qu'on REPREND LA LIBERTÉ de] recréer de la monnaie... (EN FAISANT ATTENTION À NE PAS EN CRÉER TROP, [certes,] parce que tout le monde sait que si on en crée beaucoup trop, la valeur de la monnaie dégringole, et ça redevient une autre catastrophe, [OK,] mais si on fait attention), si on arrive à faire attention à ne pas en créer trop... ON A UNE SOLUTION AU CHÔMAGE À CRÉER DAVANTAGE DE MONNAIE. Mais attention ! Vous créez la monnaie, [OK]... [Mais] si la monnaie que vous créez (comme on fait en ce moment là), SI VOUS LA METTEZ, CETTE MONNAIE, DANS LA POCHE DES RICHES, [SI VOUS LA DONNEZ À] DES GENS QUI NE LA DÉPENSENT PAS, DES GENS QUI L'ACCUMULENT ET QUI FONT DES TAS, DE PLUS EN PLUS GROS, QUASIMENT COMME UNE MALADIE, ÇA NE RÈGLE PAS DU TOUT NOTRE PROBLÈME DE CHÔMAGE ! IL FAUT METTRE L'ARGENT DANS LA POCHE DE CEUX QUI LE DÉPENSENT ! [ceci est absolument essentiel.] [C'est] ce que propose Jean-Marcel Jeanneney, qui était un ministre de [Charles] de Gaulle, dans un livre qui s'appelle "Écoute la France qui gronde" (que vous aurez du mal à trouver parce qu'il ne se trouve plus dans le commerce, il est épuisé, il faudra le trouver d'occasion, mais dont j'ai publié les meilleurs passages sur mon site : http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=5875#p5875 ). Ce gars-là [JM Jeanneney] commence par expliquer dans son bouquin qu'IL SAIT que, quand on crée trop de monnaie, ça crée une hyperinflation qui détruit la valeur de la monnaie et qui est une catastrophe pour tout le monde. Il le sait, il rappelle l'épisode des assignats pendant la révolution, il rappelle le système de [John] Law, il rappelle l'hyperinflation allemande des années 20... IL SAIT TOUT ÇA ET MALGRÉ TOUT, il suggère que l'État crée de la monnaie PERMANENTE, donc pas la monnaie-dette des banques privées ! de la monnaie permanente, de la monnaie qu'il n'y aura pas besoin de rembourser, des billets de banque, [il suggère que l'État crée] des billets de banque... Et que, SANS MÊME PASSER PAR LES BANQUES, ON EN DONNE -- c'était avant l'euro, qu'il proposait ça -- on donne, proposait-il, 3 000 FRANCS PAR PERSONNE PHYSIQUE, enfants, vieillards, adultes, hommes, femmes, toutes personnes... qu'on distribue 3 000 Francs à chacun, et qu'on regarde... qu'ON OBSERVE CE QUE ÇA DONNE, DE FAÇON EMPIRIQUE. Est-ce que ça fait de l'inflation, ou pas ? SI ÇA NE FAIT PAS D'INFLATION, DANS SIX MOIS ON RECOMMENCE ! Et si ça fait de l'inflation, on arrête pendant un temps. DONC, [JEANNENEY] PROPOSAIT QUE, DE FAÇON EMPIRIQUE, ON DISTRIBUE [DU VRAI ARGENT]... MAIS CE QUI EST TRÈS ORIGINAL DANS CETTE PROPOSITION, C'EST D'ALLER DISTRIBUER DE L'ARGENT [DIRECTEMENT] DANS LES POCHES DE GENS QUI VONT LE DÉPENSER !!! ET BIEN [à mon avis] ÇA CHANGE TOUT ! Là, pour l'instant, on crée des milliers et des milliers... des milliards, et on les donne à des gens qui ne dépensent pas, qui éventuellement nous le prêtent, mais moyennant intérêt, un intérêt ruineux... Alors, sur la création monétaire il faut quand même... j'ai passé sur un point qui est important et dont il faut parler. JUSQU'À UNE PÉRIODE RÉCENTE, JUSQU'À 1973 EN FRANCE, JUSQU'À 1913 AUX ÉTATS-UNIS, l'État avait encore le droit de créer la monnaie, en concurrence avec les banques privées. Donc, les banques privées pouvaient créer l'argent (comme je vous l'ai dit), mais l'État pouvait [aussi], pour ses besoins [propres], financer ses investissements en créant lui même la monnaie dont il avait besoin. Pour ce faire, [POUR CRÉER LA MONNAIE DONT IL AVAIT BESOIN,] L'ÉTAT EMPRUNTAIT, COMME VOUS EMPRUNTEZ AUPRÈS DE VOTRE BANQUE : [MAIS] LUI, IL EMPRUNTAIT AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE. Et quand il empruntait auprès de sa banque centrale, comme la banque centrale c'était lui-même (et il faut comprendre que l'État, c'est nous), quand il empruntait auprès de sa banque centrale, IL REMBOURSAIT SANS INTÉRÊTS ! Il remboursait ou il ne remboursait pas, mais quand il remboursait, en tout cas, il remboursait sans intérêts. Or, il s'est passé en France et aux Etats-Unis, en Europe aussi, un coup d'État, UN COUP D'ÉTAT MONÉTAIRE, QUI A CONSISTÉ À VERROUILLER LE SYSTÈME ET À GÉNÉRALISER LA CRÉATION MONÉTAIRE PAR LES BANQUES PRIVÉES POUR QUE L'ÉTAT NE PUISSE PLUS EMPRUNTER AUPRÈS DE SA BANQUE CENTRALE, POUR QU'IL SOIT OBLIGÉ D'EMPRUNTER AUPRÈS DES BANQUES PRIVÉES, AUPRÈS DE CEUX QUI ONT DE L'ARGENT, [LES "MARCHÉS FINANCIERS",] EN GROS LES BANQUES PRIVÉES, QUAND IL A BESOIN DE FINANCER SES INVESTISSEMENTS, CE QUI L'OBLIGE [ET NOUS AVEC,] À PAYER DES INTÉRÊTS ! Or, dans tous les pays où l'État se fait ainsi flouer, LA DETTE PUBLIQUE APPARAÎT. [la dette qui est LA DEUXIÈME PINCE (associée à l'interdiction faite à l'État de créer la monnaie qui est la première pince) de la tenaille qui permet ensuite aux riches de voler les pavres par milliards.)] Cette même dette publique [souvent appelée "dette odieuse"] qui est utilisée dans les pays du tiers monde pour les asservir, pour leur voler leurs matières premières, leurs ressources à bon compte, et les pays développés sont en train de passer dans la même moulinette. C'est-à-dire que, progressivement, en obligeant l'État... 1) en lui interdisant de créer sa propre monnaie et en l'obligeant à emprunter... donc, sur les marchés financiers, ça veut dire auprès de ceux qui ont de l'argent, donc auprès des plus riches, [et 2) en laissant, en plus, enfler la dette publique,] NOS ÉLUS, LES ÉLUS DE CES PAYS ONT, EN QUELQUE SORTE, ASSERVI LES ÉTATS EN QUESTION, LES ONT RENDUS DÉPENDANTS ! Et ce qui se passe aujourd'hui en Europe est criant, quoi : vous voyez bien que la Grèce, le Portugal, l'Irlande sont... tenus à la gorge par le système de la dette et qu'il n'y a aucune raison pour que les autres pays n'y passent pas, exactement de la même manière. (salle: C'est intéressant de dire aussi qu'en 1973 c'était [Georges] Pompidou et notre ami Valéry Giscard d'Estaing qui étaient... donc peu avant... qui était Pompidou ?) Et Pompidou était le président de [la banque transnationale] Rothschild... le directeur, directeur de [la banque] Rothschild. (salle: Pour donner un exemple un petit peu de ce que c'est que la politique au niveau mondial, aujourd'hui, Kadhafi, quand il venait à Paris, il montait sa tente dans le jardin de la famille Rothschild... C'est juste pour vous donner un lien. Voilà, c'est intéressant.) Je ne savais pas ça, je ne savais pas que c'était dans le jardin de Rothschild. En tout cas, c'est vrai que, souvent, on appelle cette loi de 1973 "la loi Rothschild" parce qu'elle a incroyablement servi les intérêts des banques [privées] puisque elle a fait des États... Il faut comprendre que les États, leurs ressources, c'est nous, c'est le travail de millions de personnes... [travail] qui va être mobilisé pour une part, pour une grande part, qui va être mobilisé pour le service des créanciers, des nouveaux créanciers de l'État que sont les banques, à l'occasion des dépenses publiques : puisque l'État ne peut plus emprunter auprès de sa banque centrale, il faut qu'il emprunte auprès de ceux qui ont de l'argent et principalement, ceux qui ont de l'argent, ce sont les banques. DONC, C'EST PROFONDÉMENT, C'EST RADICALEMENT CONTRE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL. CE QUI S'EST PASSÉ EN 1973, C'EST... ENCORE UNE FOIS : UN COUP D'ÉTAT. Et... Et c'est ce qui s'est passé en 1913 aux États-Unis, avec le même mode opératoire ET LES MÊMES BANQUES, d'ailleurs !!! C'était... [la plupart ds banques en question semblent être, depuis longtemps, sous le contrôle de Rothschild :] je pense que le livre le plus important de la période, c'est ce livre-là : "LES SECRETS DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE" [PAR EUSTACE MULLINS]. Je pense que, s'il y a un livre à lire pour comprendre l'escroquerie monétaire du moment, c'est ce livre-là. Il existe depuis longtemps, mais il n'a été traduit en France que depuis peu de temps : depuis septembre dernier [2010]. C'est une bombe, voilà, c'est juste une bombe. C'est-à-dire que, quand vous lisez ça, vous êtes révoltés. Ça se lit comme un roman policier, je trouve que c'est très facile à lire. Et ça explique comment... (salle: Eustace Mullins.) Eustace Mullins: M.U.L.L.I.N.S. Ça explique comment une poignée de banquiers, détestés de la population américaine... (les américains sortaient d'une crise épouvantable où ils s'étaient fait ruiner, ils avaient perdu toutes leurs économies... toutes leurs économies, les économies d'une vie, des gens ruinés qui détestaient la banque et Wall Street...) (salle: Qui avait été initiée par J.P. Morgan.) Oui mais je ne peux pas... on ne peut pas tout dire, sinon c'est trop compliqué. ... comment une poignée de banquiers ont comploté, au sens strict du terme, se sont cachés dans une île qui leur appartenait, se sont cachés avec un ami à eux, parlementaire, pour mettre au point un projet de banque centrale, mais de banque centrale privée qui ressemble à une banque publique, qui RESSEMBLE mais SANS ÊTRE une banque publique, qui s'appelle "Réserve Fédérale" mais qui est ni réserve ni fédérale précisément, QUI S'APPELLE "RÉSERVE FÉDÉRALE AMÉRICAINE" ET QUI N'EST NI RÉSERVE NI FÉDÉRALE NI AMÉRICAINE... Et pour ensuite le proposer au Congrès. Alors, ils l'ont proposé au Congrès, ça n'a pas marché la première fois, puis ils sont revenus à la charge et, lors des élections de 1913... Donc, ça, c'était en 1910, le complot de l'île Jekyll... cette espèce d['aventure]... c'est comme un roman policier, le fait de se cacher, ils ont... Pour que les domestiques ne les reconnaissent pas, ils ont mis leurs domestiques en vacances et ils ont engagé des domestiques étrangers pour l'occasion, pour les quelque semaines qu'ils ont passées ensemble... C'est marrant comme tout, le travail de Mullins pour reconstituer ce puzzle à travers des milliers d'articles du Times, des journaux d'époque, des articles... des bouquins qu'ont écrits les comploteurs : en vieillissant, ils se sont lâchés, le système était complètement installé, ils ont commencé à raconter... Alors, c'est tout un travail de reconstitution d'un puzzle... c'est compliqué, c'est vraiment un gros travail de recherche et c'est absolument passionnant. ET ON RETROUVE LE MODE OPÉRATOIRE, ON RETROUVE LES MÊMES RÈGLES, LES MÊMES DROITS EXORBITANTS QUI SONT DONNÉS À LA BANQUE CENTRALE PAR RAPPORT AUX ÉTATS, ON RETROUVE ÇA DANS NOTRE SYSTÈME ACTUEL DANS L'UNION EUROPÉENNE ! Dans ce livre-là, il n'y a pas que le complot [de l'île Jekyll], donc, il y a ensuite la façon dont s'est passé, la façon dont les banquiers ont... les banquiers en question ont financé les trois candidats aux élections présidentielles [de 1913] de façon à... avec les deux principaux, les deux qui étaient capables de gagner les élections, qui avaient tous les deux un projet de banque fédérale, [projets] qui paraissaient... qui étaient présentés comme antagoniques, présenté comme contradictoires alors que les deux étaient les mêmes, ils aboutissaient au même résultat. Et finalement, quand Woodrow Wilson a été élu en 1913, la première chose qu'il a faite, c'est de mettre en place et de FAIRE VOTER EN DÉCEMBRE, DANS DES CONDITIONS ROCAMBOLESQUES, VRAIMENT À L'ARRACHE QUOI, À FAIRE VOTER LA LOI DE RÉSERVE FÉDÉRALE, VRAIMENT CONTRE L'OPINION PUBLIQUE ET CONTRE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL. Contre l'intérêt général. Et depuis... il n'est pas exagéré, je trouve, de parler DES AMÉRICAINS COMME D'UNE COLONIE, COMME D'UN TERRITOIRE OCCUPÉ. Ces gens là ont été [floués, trahis] : s'étant fait voler leur monnaie, [ils] se sont fait asservir par une bande de privilégiés qui ont [depuis] un pouvoir au-delà de ce qu'on peut imaginer. Il faut se rendre compte qu'en prenant le contrôle du dollar, ils ont pris le contrôle du monde. Et ce que fait Eustace Mullins, c'est qu'il fait aussi UN GROS TRAVAIL DE RECONSTITUTION DES PARTS DE PROPRIÉTAIRES [DES BANQUES], parce qu'en fait, les banques... il y a des actions, mais il y a des actions plus importantes [que les autres] qui sont LES ACTIONS DE CONTRÔLE et qui sont... dont le secret, aujourd'hui, est aussi important, on pourrait dire, que le code de la bombe atomique. C'est très très dur, aujourd'hui, de savoir qui contrôle les banques et, à l'époque où il l'a fait, c'était encore accessible : on remontait POUR LA PROPRIÉTÉ DE LA RÉSERVE FÉDÉRALE AMÉRICAINE, ON REMONTAIT À LA CITY DE LONDRES ! Ce qui est quand même, ce qui est quand même un peu fort de café, si on se met à la place des Américains, on se dit quand même... c'est quand même un peu dur. (Et Rothschild, principalement.) TOUT ÇA MÉRITERAIT DE FAIRE L'OBJET DE DÉBATS, DE DÉBATS PUBLICS. PEUT-ÊTRE QUE MULLINS S'EST TROMPÉ SUR TEL ET TEL POINTS, POURQUOI PAS ? IL FAUT RECOUPER. LE PROBLÈME, C'EST QU'ON N'ARRIVE PAS À EN PARLER SANS ÊTRE TRAITÉ DE FASCISTE, D'ANTISÉMITE ET JE NE SAIS QUELLE AUTRE SOTTISE. On dirait que l'antisémitisme... L'EXISTENCE DE L'ANTISÉMITISME PROTÈGE ROTHSCHILD, c'est-à-dire qu'on n'arrive pas à parler de Rothschild sans aussitôt être amalgamé à... à un antisémite, à un fasciste, à bientôt Hitler. Alors que bon... je me sens quand même assez peu de points communs avec Hitler et les fascistes. ------------- Alors, dans les SOLUTIONS... 1) LES MONNAIES FONDANTES : La monnaie fondante, c'est une suggestion de Silvio Gesell, qui était un économiste apprécié, reconnu, et c'est intéressant, ce qu'il propose. Keynes en parlait avec respect et évaluait ce que proposait Gesell. Gesell proposait, pour éviter que les gens n'accumulent la monnaie... (le problème, quand les gens accumulent la monnaie, [c'est que] CETTE MONNAIE QU'ILS ACCUMULENT MANQUE AUX AUTRES. Et POUR DISSUADER LES GENS DE GARDER LA MONNAIE PAR DEVERS EUX, IL PROPOSAIT QUE LA MONNAIE PERDE DE SA VALEUR ["FONDE"] CHAQUE MOIS, et que, pour que les billets de banque continuent à valoir quelque chose, il faille mettre un timbre, qu'il faille acheter un timbre et mettre ce timbre sur le billet pour que le billet garde sa valeur [initiale]. Et ça, effectivement, ça pousse les gens à s'en débarrasser, à ne pas le garder puisqu'il perd sa valeur. Mais si vous réfléchissez bien, la solution de Keynes qui consiste à laisser filer un peu L'INFLATION, ÇA REVIENT AU MÊME. Avec l'inflation, vos billets de banque, progressivement, ils valent de moins en moins. Bien, ça revient au même : la monnaie fondante et l'inflation, c'est très proche. Ce n'est pas tout à fait pareil [les timbres à acheter réellement et à coller soi-même sur les billets tous les jours, c'est plus PÉDAGOGIQUE...], mais c'est la même idée. En tout cas, C'EST CE QUE KEYNES RECOMMANDAIT POUR "EUTHANASIER LE RENTIER", comme il disait. C'est-à-dire que le rentier... face à l'inflation, voit son tas d'or diminuer, alors que les travailleurs... Alors... dans la protection des gens par rapport [à l'inflation]... (Alors bon, j'ai mis le désordre dans mes bouquins, donc je m'y perds un peu, mais... voilà...) Dans les propositions qui vont avec... qui permettent de supporter de l'inflation... Alors, Maurice Allais n'était pas un partisan du tout de l'inflation ; mais un tout petit peu d'inflation, selon lui, (2%) étaient [mécaniquement] nécessaires du fait de la propriété foncière, je ne vais pas développer là-dessus. [Maurice proposait d'ailleurs, comme Gesell, pour cette raison, la collectivisation des terres et leur location.] Et donc, ces 2% d'inflation qu'Allais suggérait de devoir respecter, il les compensait dans un système d'INDEXATION GÉNÉRALE comme celui qu'on a connu pendant "les Trente glorieuses". PENDANT 30 ANS, EN FRANCE, [DE 1945 À 1975,] LES SALAIRES ÉTAIENT INDEXÉS SUR L'INFLATION AVEC "L'ÉCHELLE MOBILE DES SALAIRES" : les salaires étaient indexés, les emprunts étaient indexés, les loyers étaient indexés ET FINALEMENT, POUR LES TRAVAILLEURS ET POUR LES PETITES GENS, L'INFLATION ÉTAIT IN-DO-LO-RE ! Il n'y a que ceux qui avaient un gros tas de billets qui voyaient leurs billets [perdre rapidement leur valeur]... Encore que les spéculateurs, souvent, arrivaient à gagner plus que l'inflation et finalement, n'y perdaient pas [non plus]. Non, c'est surtout ceux qui avaient des tas de billets [ou des gros comptes de dépôt (DAV)] qui voyaient leurs billets [fondre]... et il y a beaucoup de gens qui gardent [avec eux beaucoup de] billets, plus que ce qu'on croit. Et ceux-là voyaient leur... leur argent fondre. Donc, la monnaie fondante, c'était une des solution... une des solutions imaginables pour éviter que des accapareurs, que des gens accumulent trop de monnaie [et diminuent ainsi la monnaie DISPONIBLE pour tout le monde]. Il me semble que, SUR LA MALFAISANCE DE CE QUI S'EST PASSÉ EN 1973, LA MALFAISANCE D'AVOIR ABANDONNÉ LA CRÉATION MONÉTAIRE, moi je vois... je vois un État ruiné... Ruiné... Donc, l'État, il faut comprendre que... les riches ont beaucoup à craindre d'un État, d'un État fort, qu'ils ne contrôleraient pas. Et donc, dans leur stratégie, et on le voit partout dans le monde, ceux qui s'appellent "libéraux" s'attachent à détruire les États. Et pour les détruire, une des bonnes façons, c'est de le ruiner. Alors, LE RUINER 1) EN LE PRIVANT DE SES RESSOURCES, et Galbraith souligne très bien que toutes les grandes crises sont précédées de la diminution de l'impôt des plus riches. Ça c'est un marqueur pour savoir quand ça va péter : regardez : quand les riches commencent à voir leurs impôts qui descendent fortement, c'est qu'on est en train d'arriver au bout... au moment où il va y avoir une crise. Et effectivement... il a raison, Galbraith, je trouve que ça colle. Là, vous voyez qu'en ce moment, les riches ne... très souvent les riches ne payent pratiquement plus d'impôts du tout. Et donc, quand les riches ne payent plus d'impôts du tout, il faut se rendre compte de ce que ça représente comme gouffre, comme ressources qui manquent à l'État. Donc, sur le plan des ressources, on ruine l'État en le privant de ses ressources. Mais aussi... 2) EN L'ENDETTANT ET EN LUI FAISANT PAYER UN INTÉRÊT [non nécesssaire] SUR SA DETTE, ON LUI COLLE DES CHARGES SUPPLÉMENTAIRES. On lui colle des dépenses supplémentaires. Il faut se rendre compte aujourd'hui que l'intérêt de la dette, juste [l'intérêt]... pas le remboursement de la dette, JUSTE L'INTÉRÊT, NOUS COÛTE, À LA FRANCE, donc un... un des pays parmi les autres, ÇA NOUS COÛTE 45, 50 MILLIARDS PAR AN ! Mais oui, d'euros, c'est considérable ! 50 milliards juste pour une dette, j'insiste, pour une dette (et c'est juste l'intérêt) NON NÉCESSAIRE ! Une dette qui n'est pas nécessaire : si l'État avait gardé la... (salle: maîtrise de sa monnaie) surtout le droit de créer la monnaie dont il a besoin, le droit d'emprunter auprès de sa banque centrale, ce qui veut dire le droit de créer la monnaie dont il a besoin... il n'aurait pas besoin de payer ces intérêts. Or, le montant des déficits, André-Jacques Holbecq [le montre, lui] qui a écrit un petit livre important pour comprendre ([il] est simple, il est court, il est... [C'est] ce petit livre-là : ["La dette publique, une affaire rentable. (À qui profite le système ?)" ] Il en a écrit un autre, qui est bien aussi : "Argent, dettes et banques" Ce sont deux bons petits livres... André-Jacques Holbecq ! Deux bons petits bouquins qui vulgarisent bien, qui permettent de bien comprendre, qui expliquent bien. Alors lui, il a fait un travail qui n'est pas facile, parce que les chiffres ne sont plus tous disponibles... Donc, il faut partir à la pêche aux chiffres... DEPUIS 1973, EN GROS, LES DÉPENSES PUBLIQUES N'ONT PAS AUGMENTÉ. Les dépenses publiques n'ont pas augmenté. [Ceci est essentiel.] En pourcentage, c'est à peu près les mêmes, toujours. Et donc, mais alors, qu'est-ce qui fait qu'on est de plus en plus endettés ? Eh bien, vous regardez : c'est le service de la dette. C'est-à-dire que, au début, en 1973, la dette n'était pas importante, et le service de la dette n'était pas important, et le déficit n'était pas important. Et puis, année après année, le déficit, il correspond en gros à... mais c'est quand même étonnamment proche, C'EST L'ORDRE DE GRANDEUR : LE DÉFICIT DE LA FRANCE, DE L'ÉTAT FRANCE, CORRESPOND EN GROS, CHAQUE ANNÉE, AU SERVICE DE LA DETTE ! En diminuant les ressources de l'État, en augmentant ses charges et en prenant la décision chaque année [de ne pas les financer] : IL FAUT SE RENDRE COMPTE QUE LES PARLEMENTAIRES, CHAQUE ANNÉE DEPUIS 1973, ONT PRIS LA DÉCISION DE NE PAS ÉQUILIBRER CE DÉFICIT CROISSANT, DE NE PAS LE [COMBLER]... Ils auraient pu l'équilibrer en diminuant les dépenses ou en augmentant les impôts. Ils ne l'ont PAS fait : ILS ONT LAISSÉ FILER LA DETTE. Et on nous dit aujourd'hui : "les parlementaires ont été laxistes". On nous dit : "ils n'ont pas été courageux". On nous dit : "ils ont fait ça pour... pour être réélus, pour ne pas être impopulaires"... C'EST POSSIBLE. [MAIS] JE N'Y CROIS PAS. Je n'y crois pas. C'est possible... Je trouve que ça... ça correspond, ça correspond tellement, cette... cette décision, année après année, de laisser filer une dette qui va enfermer l'État dans les pattes de ceux qui lui prêteront de l'argent plus tard... ET QUAND [LA DETTE] VA ÊTRE TELLEMENT IMPORTANTE QUE L'ÉTAT VA DÉPENDRE DE CES GENS-LÀ... ÇA CORRESPOND TELLEMENT AUX INTÉRÊTS DE CEUX QUI FINANCENT L'ÉLECTION DES ÉLUS ! QUE J'AI DU MAL À CROIRE QUE CE SOIT UNE COÏNCIDENCE, QUOI. Je sais bien que c'est "complotiste", que c'est "paranoïaque"... N'empêche que CES PARLEMENTAIRES QUI, DEPUIS 1973, À GAUCHE COMME À DROITE D'AILLEURS, "À GAUCHE" ENTRE GUILLEMETS, COMME "À DROITE" ENTRE GUILLEMETS, ONT LAISSÉ FILER LA DETTE, JE TROUVE QUE C'EST QUAND MÊME UN PEU FACILE DE LES ABSOUDRE EN DISANT : "ILS N'ONT PAS ÉTÉ COURAGEUX, ILS L'ONT FAIT POUR ÊTRE RÉÉLUS". ÇA RESSEMBLE PLUS À UNE MISE EN COUPE RÉGLÉE DE L'ÉTAT [VOULUE DÈS LE DÉPART PAR DES FORCES MAFIEUSES]. Ça ressemble plus à une mise en coupe réglée de l'État. ET QUI EST COMPATIBLE AVEC LA DESTRUCTION DES NATIONS QUI VIENT AVEC L'UNION EUROPÉENNE. Qui va dans le même sens... La fabrication de l'Union Européenne va dans le même sens de la destruction de cette nation, de [l'assassinat de] cet État que nos grands-parents révolutionnaires en 1789 ont construit pour s'émanciper, pour s'arracher du joug de l'Ancien Régime. Et on est en train de se faire piquer la nation et l'État... par ceux qui étaient les privilégiés de l'Ancien Régime, quoi. Je veux dire, c'est une contre révolution qui est en [train de se passer]... et il y a des tas de gens qui écrivent des livres importants en les intitulant "contre-révolution". Ce qu'on est en train de vivre, c'est une contre-révolution. Les privilégiés d'il y a 200 ans sont en train de gommer... ce qu'on a gagné en 1789 et à l'époque. Alors... je suis en train d'arriver sur... la fin de ce que j'ai à vous dire sur la monnaie, et j'ai gardé, je trouve, le meilleur pour la fin : À créer la monnaie, on cherche à FINANCER L'ÉCONOMIE. Savoir si l'État peut créer ou pas la monnaie, savoir combien de monnaie on a... notre problème c'est FINANCER L'ÉCONOMIE. [Gardez ça en tête, c'est l'enjeu central.] Or, pendant des années, pendant des siècles, le financement de l'économie a été confié à LA BOURSE. LES SOCIÉTÉS PAR ACTIONS ET LA BOURSE, avec UN MARCHÉ où ceux qui ont trop d'argent... viennent sur le marché pour l'offrir, et ceux qui ont besoin d'argent pour créer leur entreprise viennent sur le marché pour l'emprunter. J'ai l'impression, moi, que LES BOURSES, ELLES SE JUSTIFIENT DANS UNE AMBIANCE D'ARGENT RARE, CRÉÉE PAR DES PRIVILÉGIÉS QUI FONT BIEN ATTENTION À CE QUE L'ARGENT SOIT RARE. Mais, si l'on considère qu'IL N'Y A PAS DE RAISON QUE CET ARGENT SOIT RARE, si l'on considère que, en tant que société, entre nous, on pourrait imaginer un système dans lequel l'argent, c'est nous qui en reprendrions le contrôle, et on en créerait... NON PAS TROP (parce qu'on ne tient pas à ce que... on ne tient pas à revivre les expériences où, en en créant tellement, on a tout mis par terre, on a tué la poule aux oeufs d'or et finalement on s'est trouvés complètement ruinés... Alors la situation était pire qu'avant.) Non, mais, sans en créer trop, on... on imagine qu'on pourrait en créer D'AVANTAGE QU'AUJOURD'HUI, ET PUIS SURTOUT, L'ORIENTER VERS D'AUTRES POCHES que ce que font les banquiers privés aujourd'hui. Mais si on arrive à... SI ON REPREND LE CONTRÔLE DE LA CRÉATION MONÉTAIRE, EN EN REPRENANT LE CONTRÔLE PUBLIC, ON N'A PLUS BESOIN DE LA BOURSE ! On n'a plus besoin de la bourse. [MAINTENANT QU'ON A COMPRIS COMMENT CRÉER LA MONNAIE,] ON N'A MÊME PLUS BESOIN DE L'ÉPARGNE : ON N'A PLUS BESOIN DE L'ARGENT DES RICHES ! Alors, donc... la récupération de la création monétaire par... PAS par les politiciens, (ce sera lié avec ce que je vous dirai tout à l'heure [sur une nécessaire Constitution D'ORIGINE CITOYENNE]), mais par la puissance publique, par les citoyens : ça pourrait être des Assemblées peut-être tirées au sort, qui décideraient de combien on fait de monnaie... On en rediscutera, parce que c'est peut-être un peu trop technique pour des assemblées tirées au sort... On en parlera peut-être tout à l'heure [si ça vous intéresse]. Mais en tout cas, la puissance publique, ça pourrait être nous, une incarnation de ce que nous sommes, qui déciderait de la monnaie dont on a besoin... Ça me paraît [être] une piste (à la place des banques privées), ça me paraît une piste de FINANCEMENT DE L'ÉCONOMIE. Mais il y en a une autre (piste), dont je voulais vous parler, qui est un travail formidable, vraiment un travail enthousiasmant : Moi, c'est Franck Lepage qui me l'a révélé. Franck Lepage, c'est un militant enthousiasmant, je vous conseille de découvrir ce gars-là si vous ne le connaissez pas, c'est... (vous pouvez taper son nom sur Google, je pense que vous arriverez directement sur ses "conférences gesticulées" ; c'est quelque chose d'important ; il dit des choses très très importantes, Franck) Je ne peux pas développer (à l'occasion de la monnaie, [c'est hors sujet])... [En deux mots,] l'idée forte qu'il développe, ça concerne L'ÉDUCATION POPULAIRE ; ça concerne LA CULTURE COMME ÉDUCATION POLITIQUE DES JEUNES ADULTES POUR ÉVITER LES GUERRES. [Ayant observé pendant la guerre que les hommes pouvaient très bien être À LA FOIS TRÈS CULTIVÉS... ET NAZIS, nos grands-parents ont jugé à la Libération que] la culture devrait, plutôt qu'être [stupidement] réduite à l'art, ce qui [serait] une [véritable] catastrophe, LA CULTURE DEVRAIT ÊTRE L'ÉDUCATION DES JEUNES ADULTES À DES VALEURS. (par exemple, les valeurs d'Orwell, vous savez LA "COMMON DECENCY", c'est-à-dire une espèce de générosité, d'altruisme, qui peut être travaillé, qu'on peut enseigner, qu'on peut développer avec une éducation adaptée), et donc, le travail de Franck sur l'éducation populaire et sur le sabordage de la culture pour la réduire à de l'art, c'est-à-dire à PERDRE L'ASPECT POLITIQUE [QUE DEVRAIT AVOIR] LA CULTURE, c'est un travail essentiel, mais... on en reparlera peut-être tout à l'heure, quand on parlera du tirage au sort, parce que le tirage au sort est, lui aussi, un outil d'éducation populaire. On en reparlera. Mais... ce que Franck m'a fait découvrir [en matière de financement de l'économie], c'est le travail de BERNARD FRIOT : Alors, je ne pourrai pas ici... reprendre le détail du travail de Friot, je vous invite à aller voir les conférences de Friot : chaque conférence fait deux heures ; moi, j'en ai déjà vu 4 ou 5 ; je l'ai rencontré un petit peu ; il faut que je le rencontre plus, ce que fait cet homme est essentiel et... essentiel et proprement révolutionnaire ! Avant de lire le livre [de Friot], je vous conseille d'aller voir les vidéos et vous pouvez voir plusieurs vidéos parce qu'il... il improvise quand il parle dans ses vidéos, et donc ce ne sont pas les mêmes, il y a des choses nouvelles dans chaque vidéo et c'est... en plus, c'est riche, c'est... Il y a un vocabulaire à maîtriser qui est sur l'emploi, les salaires, les cotisations, donc il donne un sens au mot "travail", un sens au mot "emploi" qui ... [qui gagne à être écouté plusieurs fois pour bien apprivoiser ces significations précises et inhabituelles, mais très utiles.] vraiment, vraiment très utile. Je vais quand même... je vais vous résumer pour que vous compreniez comment ça s'articule avec ce que je vous ai dit jusque là : JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE, JE CHERCHE À FINANCER L'ÉCONOMIE SANS AVOIR BESOIN DE L'ÉPARGNE DES RICHES. Je voudrais que nous, la multitude qui sommes pas riches, je voudrais que nous puissions avoir une activité économique normale, vivre une vie décente, vivre une vie digne, sans avoir besoin de l'argent des riches. Sans avoir besoin du capital, du capital accumulé, sans avoir besoin du capitalisme. Sans avoir besoin de l'argent accumulé, du capital accumulé par... ceux qui ont de l'argent, les porteurs d'argent. Donc, l'idée de reprendre la création monétaire aux plus riches, c'est une première piste. Et l'idée de Friot... Encore un bombe, ça, une sacrée bombe ! Il nous dit, Friot: nous avons dans notre RÉEL, dans quelque chose que nous vivons déjà, DONC ÇA N'EST PAS UNE UTOPIE, ce n'est pas... ce n'est pas un rêve inaccessible... dans le réel aujourd'hui... nous vivons... UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE QUI MARCHE TRÈS BIEN : ce sont NOS RETRAITES. Alors, en quoi est-ce que LES RETRAITES SONT UNE SOLUTION MAJEURE, UNE DÉMONSTRATION MAJEURE QUE NOUS SOMMES CAPABLES, ENTRE NOUS, DE FINANCER QUELQUE CHOSE SANS ÉPARGNE PRÉALABLE ? Eh bien regardez : Comment est conçu... comment nos grands-parents, au sortir de la guerre, ont conçu le système des retraites ? C'est facile, c'est facile : CHAQUE ANNÉE, ON NE SAIT PAS CE QUI VA SE PASSER DANS 20 ANS, MAIS ON SAIT [PRÉCISÉMENT] QUE L'ANNÉE PROCHAINE, ON AURA TANT DE GENS QUI TRAVAILLENT, ET ON AURA TANT DE RETRAITÉS QUI NE TRAVAILLERONT PAS. ON FAIT UNE RÈGLE DE TROIS, ET ON SAIT EXACTEMENT COMBIEN IL VA FALLOIR PRENDRE SUR LES SALAIRES EN COTISATIONS DE L'ANNÉE PROCHAINE POUR PAYER LES RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE. CHAQUE ANNÉE, [DONC,] ON DÉCIDE DU POURCENTAGE QU'IL FAUT PRENDRE SUR LES SALAIRES POUR FINANCER LES RETRAITES DE L'ANNÉE PROCHAINE. C'EST INDESTRUCTIBLE ! [Ce système ne peut pas faire faillite ! (sauf s'il est sabordé par des traîtres !)] CERTES, en période de baby boom... et puis même de papy boom en ce moment, IL VA FALLOIR AUGMENTER LES TAUX : d'ailleurs, ça n'a pas arrêté depuis la 2ème guerre mondiale, les taux de cotisation retraite ont augmenté pendant toute la période. [Les taux] augmentent un petit peu chaque année, alors que c'est dans une période de croissance où ça croit de beaucoup plus, on crée de plus en plus de richesses chaque année, on crée beaucoup de richesses et, sur cette nouvelle richesse, on en prend un petit peu plus, un petit peu à chaque fois, on en prend, pour les retraites, c'est juste INDOLORE et c'est un système INSUBMERSIBLE. Sauf si on le coule [volotairement] en faisant des trous dans la coque !!! Quand de MEDEF a réussi à obtenir [de la part d'élus corrompus et traîtres à la patrie] qu'on gèle l'augmentation des cotisations patronales... qu'on arrête d'augmenter... enfin d'ajuster [les taux] nécessaires aux montants [à prendre] sur les salaires, aux montants à financer, quand ils ont décidé ça, ils ont fait un trou dans la coque en disant [hypocritement : "mais ce système n'est pas viable, regardez ce déficit qui gonfle, c'est bien la preuve qu'il est mauvais !..."] ils l'ont volontairement déséquilibré. Mais c'est du sabordage ! C'est juste du sabordage : le système, il était fait pour n'être jamais en déséquilibre, jamais en découvert, jamais un euro de découvert... [par contruction.] Et ça marchait très bien, sur des sommes considérables. On en est à 230... 230 milliards par an de retraites [versées]. Sans État, il n'y a pas besoin d'État : c'est entre nous, [la gestion des caisses]. CE SONT DES CAISSES SOCIALES : C'EST ENTRE NOUS. IL N'Y A PAS BESOIN D'ÉTAT ! IL N'Y A PAS BESOIN DE L'ÉPARGNE DES RICHES ! ON N'A PAS BESOIN D'EMPRUNTER À QUI QUE CE SOIT ! ON N'A PAS BESOIN DE PAYER D'INTÉRÊTS ! [C'EST UN FINANCEMENT ANTICAPITALISTE... ET QUI MARCHE TRÈS BIEN ! Et c'est des engagements [importants], 230 milliards ! sur des dizaines d'années... sur 30, 40, 50 ans... et ça marche très bien ! [Ce que Friot nous invite à comprendre pour en déduire des alternatives nouvelles, c'est qu']IL Y A DÉJÀ 45 % DU SALAIRE GLOBAL QUE REÇOIT QUELQU'UN QUI EST VERSÉ PAR DES CAISSES. Alors pas seulement sur la retraite, mais sur la maladie, le chômage... toutes les assurances sociales... Déjà presque la moitié de ce qu'on gagne, nos revenus, est versé... non pas versé directement par l'entreprise : c'est versé par l'entreprise à des caisses, des caisses qui nous le versent [à leur tour, en mutualisant]. C'est déjà le cas. C'est déjà le cas. Et il n'y a pas besoin d'emprunter. Il n'y a pas besoin de payer des intérêts. Il n'y a pas besoin de capital préalable. Il n'y a pas besoin d'épargne ! Ce que dit Friot, c'est : ce système a été mis en place à la 2ème guerre mondiale, il fonctionne depuis, il donne parfaitement satisfaction, il devrait [donc] être, 1) d'abord GÉNÉRALISÉ à toutes les catégories, les libéraux, à tout le monde évidemment, Et puis surtout, puisque ça marche pour les retraites, et bien, 2) il n'y a qu'à L'ÉTENDRE, l'étendre POUR LES SALAIRES : Et quand une entreprise paierait son salarié, au lieu de le payer lui, elle le paierait à une caisse qui le paierait, ce serait mutualisé. A priori, on se dit : "mais c'est sûr que ça va marcher". Mais ÇA MARCHE DÉJÀ TRÈS BIEN POUR LES RETRAITES, POURQUOI ÇA NE MARCHERAIT PAS POUR LES SALAIRES ? Et puis [ON PEUT AUSSI ÉTENDRE LE SYSTÈME DES COTISATIONS SOCIALES À] L'INVESTISSEMENT : au lieu d'aller chercher sur un marché, sur une bourse qui ne finance plus l'économie... (vous savez que, tout confondu, la bourse, elle DÉTRUIT du capital [net]... Chaque année, si vous faites le solde de ce que la bourse prend à l'économie et ce que la bourse donne aux entreprises, elle détruit du capital ! Elle ne sert à rien, elle ne finance... il y a longtemps que la bourse ne finance plus l'économie.) L'idée de Friot (et moi, je la découvre depuis quelques mois... il faut... ça demande à être approfondi, mais c'est quand même drôlement séduisant), l'idée de Friot, c'est : "PROLONGEONS L'EXPÉRIENCE... L'EXPÉRIENCE RÉUSSIE DE LA RETRAITE depuis trente, soixante ans, prolongeons cette expérience sur d'autres sujets qui nous posent problème", par exemple l'investissement. On n'investit [pas assez]... la proportion du PIB de l'investissement dans notre pays est absolument catastrophique. Il faudrait qu'on investisse 25% de notre PIB, on en est très très très loin. Mais si on finançait [l'investissement] par cotisations, c'est-à-dire si on demandait aux entreprises de cotiser à des caisses au titre de l'investissement, et quand des entreprises ont besoin d'investir, elles vont voir ces caisses pour obtenir l'argent en question, on aurait [alors] nos 25% d'investissement, on les aurait bien plus qu'en comptant sur le marché qui ne fonctionne pas. [MAIS attention :] AUCUNE DE CES RÉFORMES NE SERA, À MON AVIS, POSSIBLE DANS LE CADRE DE L'ÉLECTION : Parce que les élus, pour l'essentiel... (l'essentiel qui n'est pas forcément dit...) rendent des comptes à leurs sponsors, à ceux qui les font élire. et si ceux qui les font élire sont les plus riches... les plus riches, ce ne sont même plus les gros commerçants : ce sont les banques ! Donc, je pense qu'il est illusoire d'attendre que les élus changent quoi que ce soit au niveau des banques. Ça détruirait... ça correspondrait pour eux à un hara-kiri. Donc, ce qu'on dira [tout à l'heure] sur le tirage au sort à la place de l'élection [suite de la conférence] est complètement le complément politique de cette recherche sur le plan du financement... si vous avez des idées sur le plan du financement, je suis preneur parce que moi je suis complètement en état de RECHERCHE... il y a peut-être des choses que je n'ai pas comprises, ou d'autres que j'ai mal comprises, ou qui me manquent : moi, je suis preneur de... de nouveautés en la matière. http://etienne.chouard.free.fr/Europe