On est deux MJC à vous accueillir ici ce soir : la MJC de Saint-Just où vous êtes
et la MJC de Ménival. On a travaillé ensemble sur des débats parce que c'est une année importante
sur le politique, vous êtes bien d'accord, et que une de nos vocations
c'est aussi de travailler là-dessus, notamment avec les jeunes,
c'est essayer de les initier... Donc on organise des débats citoyens.
Donc il y a un premier débat ici ce soir. On a voulu bousculer un petit peu les choses.
C'est un petit peu, je pense, le rôle des MJCs aujourd'hui, c'est de forcer les gens
à réfléchir un petit peu différemment, à voir d'autres choses ; un lieu qui cherche à essayer de bousculer,
d'apporter d'autres idées. Ça plaît pas forcément à nos financeurs mais c'est pas grave.
Voilà. Je vais pas en dire beaucoup plus. Faut savoir qu'on est friands de débats ici,
de plus en plus, et je le disais à beaucoup qui entraient : « Vous êtes très contents d'être là ce soir,
mais si vous voulez venir nous aider à préparer d'autres débats,
on vous accueillera sans aucun problème. Bonne soirée ! » - Merci.
Allô, allô ! Bonjour, bonsoir à tous. - Bonsoir. - Bonsoir.
Alors, je... Vous devez savoir que... Je suis sur un chantier original qui concerne le pétrin dans lequel
on est en ce moment, et j'ai l'impression d'avoir déniché en bossant avec vous,
c'est collectif ce qu'on fait, déniché une graine d'idée géniale, un truc,
une espèce d'antidote anti-oligarchie... et je voudrais... Donc, je vais vous en parler,
je vais présenter ça, mais je voudrais en parler pas trop longtemps
pour nous laisser de la place pour vos objections, parce que c'est à ce moment-là
qu'on progresse le mieux. Alors, en même temps l'inconvénient
c'est que s'il y en a qui débarquent et qui ont pas encore bossé sur le sujet,
Il va manquer un peu des infos, mais il commence à y avoir vraiment beaucoup de matériel
sur le Net, beaucoup de vidéos et de textes sur Internet
pour ensuite y revenir et y retravailler.
De toute façon, ce dont on va parler... On va parler de démocratie, la vraie.
Ça demande à chacun de travailler,
c'est-à-dire qu'il suffira pas d'écouter une fois un bonhomme parler,
avec des idées... « Tiens, tiens, original ça. »
L'idée, je pense pour que ça marche, c'est qu'il faut que nous nous appropriions vraiment
les sujets dont je vais vous parler ce soir, et pour se les approprier
je pense qu'il faut travailler, c'est-à-dire
qu'il va falloir lire un peu, et vous-mêmes essayer
de l'expliquer à d'autres, et quand vous allez l'expliquer à d'autres,
vous allez voir qu'il y a des objections,
et qu'au début les objections nous désarçonnent ;
et puis, il faut bosser, en fait, et en bossant on devient...
J'hésite un peu à dire invulnérable, mais presque enfin, bon.
Vous allez voir que les objections que je vais examiner avec vous, pour l'instant,
je trouve qu'elles résistent pas à l'analyse.
Alors peut-être, d'ailleurs, que vous trouverez, vous, ce soir, des objections nouvelles
et qui vont me mettre en difficulté, on va voir ça.
Alors, peut-être deux mots pour... mais deux mots seulement pour me situer. Je suis prof à Marseille.
Il y a six ans, en 2004-2005, j'étais encore un électeur,
un simple électeur, donc endormi, passif,
pas inquiet. J'allais voter. Je voyais bien que ça changeait pas grand-chose,
mais ça me préoccupait pas, je m'occupais de mes petites affaires, comme tout le monde, quoi.
Et puis en 2005, à l'occasion du débat référendaire,
vous devez vous souvenir de ça, du débat sur l'anti-Constitution européenne...
Il faut bien penser à dire « anti-Constitution »,
parce que... Ils ont appelé ça « Constitution » ; c'est vrai que ça prend la place d'une Constitution,
mais les traités européens servent à détruire
les Constitutions. Ils font pas leur boulot de Constitutions. On va en reparler tout à l'heure, hein,
je vais approfondir un petit peu ; j'aurais pas le temps ce soir
de parler des institutions européennes ; c'est un autre chantier...
Ça mérite une soirée à soi entière, à soi tout seul, donc je ferai que l'évoquer un petit peu, des bribes.
Mais, en tout cas, c'est à l'occasion de la réflexion sur cette anti-Constitution en 2005
que je me suis réveillé. Je me suis aperçu qu'il y avait un truc super dangereux là.
« C'est quoi ce truc !? » Et à l'occasion des débats, il m'est arrivé un truc incroyable, quoi.
J'ai écrit un texte que j'ai mis sur Internet, y a plein de gens
qui faisaient ça, donc c'est un coup de pot.
Le texte s'est mis à circuler, à énormément circuler,
ce qui fait que j'ai reçu des centaines de mails tous les jours,
des mails très très émouvants, des mails très poignants, des mails enthousiastes,
des mails vraiment contents, joyeux, ils étaient contents
d'avoir trouvé, enfin, la façon claire de dire quelque chose
qu'ils comprenaient confusément mais qu'ils arrivaient pas à dire ;
vraiment beaucoup de mails très contents, très enthousiasmants,
qui donnaient une pêche d'enfer, c'est vraiment très très remuant.
Et puis des centaines par jour, pendant deux mois j'en ai reçu 12 000, 12 000 mails !
Donc beaucoup plus que ce que je pouvais lire et traiter,
mais enfin j'ai passé mes nuits à répondre à ces gens-là.
Et au milieu de ces gens-là il y avait des gens qui m'aimaient pas du tout,
qui trouvaient que j'étais un imposteur, un menteur, un usurpateur, un sous-marin...
Y en a qui ont dit « un sous-marin trotskiste », d'autres qui ont dit
« un sous-marin d'extrême-droite », donc un sous-marin, bon.
Mais enfin, ces gens-là me faisaient mal, parce que moi j'étais comme tout le monde,
j'étais pas du tout armé pour ça, hein,
ça m'est tombé dessus. Et j'en parle un petit peu
parce que tout à l'heure, quand on parlera des institutions,
vous verrez que les Athéniens se servaient de ce qui m'a fait progresser.
Donc ce qui m'a fait, moi, changer, c'est le regard des autres ;
le regard bienveillant des autres qui disaient :
« Ouais ! c'est bien, continue ! » Ça... Les humains sont sensibles à ça
- donc moi aussi évidemment - et le regard suspicieux, malveillant,
critique des autres aussi, ça sert de ressort, c'est carotte et bâton.
« Pourquoi il dit que je suis un imposteur, pourquoi il dit que je suis un menteur,
pourquoi il dit que j'y connais rien, je vais lui montrer que pas du tout. »
Et ça c'est un moteur aussi.
Donc avec ces deux moteurs je me suis mis à bosser comme une brute,
et depuis six ans ça s'est pas arrêté. Donc je me suis mis à beaucoup lire.
Alors sur quelle mécanique intellectuelle, sur quel objectif ?
Je suis parti d'une constatation et je vais essayer de reprendre
le fil de la logique qui m'a conduit à mes conclusions
pour voir si vous arrivez aux mêmes conclusions, que vous puissiez me dire :
« Non, mais il y a un truc, là, qui cloche, un enchaînement d'idées qui ne correspond pas... »
Je compte sur vous pour m'arrêter si vous trouvez qu'il y a une bêtise.
Vous pouvez m'interrompre, d'ailleurs, ce sera un peu plus le désordre
mais ce sera plus vivant, si vous avez besoin de m'interrompre ça me gêne pas.
Alors je suis parti de... À la fin du débat sur le traité, là, donc on a voté non, le 29 mai 2005,
qui est une date dont on devrait se souvenir, c'est une date anniversaire
c'est un moment assez important où on a réussi à dire « non » en France,
alors que tous les médias, tous les journaux, toutes les télés nous invitaient à voter « oui »,
sous peine d'être des xénophobes, racistes...
On était des... Tous les « nonistes » étaient maltraités par les médias.
Et malgré ça on a réussi à dire « non » parce qu'en fait on a beaucoup discuté
et sur le fond il y avait vraiment des raisons très solides de dire « non ».
Et puis, on dit « non » et voilà l'été, c'est... On part sur autre chose ? Qu'est-ce qu'on fait ?
Ce que m'écrivaient les gens m'a conduit à continuer.
Continuer, on venait de dire « non », on s'était opposés,
c'est plus facile de s'opposer que de construire.
Et donc j'ai commencé à imaginer... Alors si c'est pas bon,
si cette Constitution n'est pas bonne, et je voyais bien que la Constitution de 1958,
la nôtre, la Vème, était presque « aussi pire ».
« Aussi pire », je peux le dire, c'est un mot québécois...
La Constitution de 1958 elle est presque aussi épouvantable
que la Constitution européenne, un peu moins,
mais donc si ces Constitutions sont si mauvaises... Je me suis posé la question
pourquoi est-ce que c'est si mauvais ? Et dès le texte
qui avait circulé, c'était mon cinquième point, j'arrivais à cette conclusion importante,
je crois, que si ce texte européen était si mauvais
c'est parce que ceux qui l'avaient écrit auraient pas dû l'écrire.
Je pense que si les institutions européennes sont aussi mauvaises
c'est parce qu'elles ont été écrites par des ministres,
et que les ministres, on va en reparler un peu plus en détail,
quand ils sont en train d'écrire une Constitution,
ils écrivent des règles qu'ils devraient craindre.
Parce qu'une Constitution ça sert à affaiblir les pouvoirs,
ça sert à effrayer les pouvoirs, une Constitution ça sert à nous protéger
contre les abus de pouvoir. Moi, j'ai fait du droit, donc j'ai appris ça en droit.
Mais... Enfin, j'ai appris ça... En fait, on apprend pas exactement ça en droit.
On apprend que la Constitution ça sert à organiser les pouvoirs,
que ça sert à séparer les pouvoirs, à protéger, OK. On en parle un peu,
mais sans insister plus que ça ; il y a beaucoup de choses à voir
en droit constitutionnel, et à mon avis on insiste pas assez là-dessus.
On devrait apprendre à la maternelle, puis à la petite école,
nous le rabâcher, puis à l'école moyenne et à la grande école,
et ensuite toute sa vie, nous devrions apprendre ce point essentiel
qui va être peut-être un des rouages les plus importants
de ce que je vais vous dire ce soir, c'est :
qu'est-ce que c'est qu'une Constitution ? À quoi ça sert ?
Une Constitution, c'est un texte supérieur. Nous sommes en bas,
nous sommes les citoyens de base, les atomes du corps social,
et nous avons besoin pour nous organiser, nous pacifier,
pas trop nous taper sur la figure, nous avons besoin
de règles écrites qui nous permettent de régler les litiges
et qui nous dispensent de nous battre. Ces règles sont écrites
par des gens qu'on met au-dessus de nous, le législateur par exemple,
ou l'exécutif qui va exécuter les lois avec la police, l'armée,
les juges. Donc tous ces pouvoirs qui vont appliquer ce droit,
donc ces règles communes, qui nous pacifient, les gens qui produisent
ou qui appliquent le droit, on accepte, nous, en bas,
on accepte de les avoir au-dessus de nous, parce que ça nous pacifie.
OK. Tout le monde comprend, je ne développe pas,
le fait que grâce au droit, nous sommes moins brutaux.
Mais les pouvoirs qui vont être... Bon, on est des millions, même déjà quand on est des milliers,
ou des dizaines de milliers, on peut pas écrire le droit nous-mêmes,
on est trop nombreux, donc il faut qu'on délègue des gens pour écrire ce droit.
Donc on a besoin de représentants pour nous aider à fabriquer,
et appliquer le droit auquel nous allons nous soumettre.
Mais ces acteurs qui vont produire ce droit,
ils sont à la fois très utiles, mais en même temps ils sont très dangereux,
parce que s'ils respectent l'intérêt général tout va bien.
Mais s'ils ne respectent pas l'intérêt général,
s'ils se mettent à poursuivre un intérêt particulier, l'intérêt d'une bande,
d'une caste, d'une classe, d'une partie des citoyens,
à ce moment-là, tous les citoyens sont en danger d'abus de pouvoir.
Donc on sait ça depuis le début, donc déjà à Athènes il y avait une Constitution.
La constitution c'est un texte qui est au-dessus de ces gens-là,
au-dessus de ces acteurs, au-dessus du parlement, au-dessus du gouvernement,
au-dessus des juges, mais ça devrait être aussi au-dessus des médias,
de la banque... tous ceux qui ont des pouvoirs.
Au-dessus on met un texte supérieur, qui s'appelle la Constitution,
qui est pas du tout un texte poussiéreux
dont nous n'avons rien à faire. C'est un texte central que nous devrions connaître par coeur,
que nous devrions défendre. Nous devrions connaître
tous les rouages de la Constitution pour savoir à quoi sert ça, à quoi ça sert ça,
ça c'est bien, ah ça ça a l'air pas bien mais en fait
c'est pour équilibrer cet autre point. Nous devrions connaître la mécanique
- qui doit pas être trop compliquée parce qu'elle doit être accessible
pour tout le monde, hein -, nous devrions connaître la mécanique
d'une Constitution parce qu'elle est au-dessus des gens qui sont au pouvoir
pour nous protéger, nous protéger, nous, des abus de pouvoirs.
Vous comprenez ça ? C'est très important ça.
La Constitution c'est pas une formalité. Pas du tout du tout du tout.
Alors, bon, moi j'avais ça en tête, je savais bien à quoi ça servait une Constitution,
et j'avais protesté pendant deux mois, trois mois,
contre cette Constitution européenne qui ne faisait pas son boulot,
qui ne nous protège pas, et qui ne nous protège pas parce qu'elle a été écrite par des gens
qui ont un intérêt à ce que nous soyons impuissants.
Et commençait une période dans laquelle je me disais :
« Bon, qu'est-ce qu'on met à la place ? Qu'est-ce qu'il devrait y avoir dans une bonne Constitution ? »
Et j'ai écrit un texte, qui était le point de départ d'une série,
j'ai écrit un texte qui s'appelait « Les grands principes d'une bonne Constitution ».
Donc, j'ai planché là-dessus tout l'été, quelques mois,
et puis j'ai publié ça. Et puis il me manquait l'interaction
avec les gens que j'avais eue pendant les deux-trois mois.
J'ai découvert pendant ces deux-trois mois d'interactions, de débats référendaires,
qu'on ne progresse jamais tant que dans la contradiction.
Quand on est entre nous... Là, il y a toutes les chances
pour qu'on soit d'accord ce soir. Donc on va probablement pas autant progresser
que si on avait parmi nous des gens qui sont pas d'accord du tout !
Même des gens qu'on aime pas du tout.
Alors, c'est moins agréable. Là, c'est agréable, si on est tous d'accord,
mais, il faut comprendre qu'on progresse moins,
voire même qu'on s'enferme dans de mauvaises directions sans se rendre compte
que c'est une mauvaise direction, parce qu'on a pas eu la mise en scène des conflits,
c'est-à-dire la mise en lumière de tous les tenants
et les aboutissants d'un sujet, qui est précisément
ce que cherche à mettre en place une vraie démocratie. On en parlera tout à l'heure.
En tout cas, je manquais de cette interaction et donc en janvier 2006 j'ai créé sur mon site,
qui est vraiment mon outil de travail... J'ai pas écrit de livres,
mais j'ai énormément écrit et avec vous, j'ai énormément écrit
sur un site Web. Et donc ce site est devenu interactif en 2006
avec un forum pour discuter, point par point, de ce texte,
« Les grands principes d'une bonne démocratie ».
Donc j'ai mis : « Il faut que le vote blanc soit respecté. »
Donc « il faut que le vote blanc soit respecté » c'est un début de point de discussion avec vous.
Je dis « vous » au sens générique, hein, avec les autres,
Et donc c'est un point de départ de conversation, et il y a eu donc
des centaines de pages sur le vote blanc, très détaillées
en expliquant pourquoi on a besoin du vote blanc,
et comment on le ferait marcher si c'était nous qui écrivions la Constitution,
qu'est-ce qu'on écrirait comme articles ? Et puis donc il y avait une vingtaine d'items,
une vingtaine de points qui étaient les grands principes qu'il y avait dans mon document.
Mais après ça c'était « open », c'était ouvert, parce que vous pouviez, vous pouvez toujours,
créer des nouvelles discussions, des nouveaux fils de commentaires sur les institutions.
Donc, par exemple, en 2006, assez vite, au printemps 2006
Il y a André-Jacques Holbecq, qui est devenu un ami,
qui a créé un fil sur le forum, en disant : « Dans la Constitution,
il faudrait reprendre le pouvoir sur la monnaie. »
C'est devenu un des principaux fils... Il doit y avoir 200 fils de discussions sur le forum,
c'est un gros objet mais il faut prendre un fil à la fois et...
Je vous dis, il faut bosser quand même, pour s'occuper, mais c'est passionnant,
vous allez voir que sur chaque fil, on parle de vos affaires,
on parle de nos affaires, on parle de choses qui nous intéressent beaucoup plus que le football
ou le rugby, je veux dire, enfin...
... qui sont beaucoup plus capables de changer notre vie,
en confort et en respect mutuel, et en plaisir de s'occuper des affaires communes
que les sujets dont on nous parle d'habitude dans les médias.
Donc c'est volumineux, mais c'est intéressant. En tout cas,
sur ce forum il y avait donc des sujets qui étaient... Donc c'est des sujets de conversation
où nous discutons directement des aspects de la Constitution.
Et puis j'ai créé une deuxième partie qui s'appelle un « Wiki ».
C'est une autre technologie, le Wiki, vous pouvez tous écrire dessus,
et cette partie je l'ai réservée à la Constitution, mais cette fois-ci, c'est des articles.
C'est-à-dire que c'est un endroit où on peut écrire vraiment une Constitution.
C'est-à-dire qu'on écrit des articles. Alors, on discute d'abord dans le forum,
point par point, et puis une fois qu'on est sûrs, bon là c'est bon,
on a compris ce qu'on veut sur le référendum d'initiative populaire,
on a compris ce qu'on veut sur la responsabilité des juges,
on a compris ce qu'on veut sur la séparation des pouvoirs,
on a compris ce qu'on veut sur les journalistes : comment on fait pour les journalistes,
qu'est-ce qu'on prévoit dans la Constitution sur les journalistes.
Sur le forum on a mis au point ce qu'on voulait et ensuite, sur le Wiki,
on écrit des articles. Alors il y a une partie commune,
il y a une Constitution commune sur le Wiki qui est le résultat
à peu près de tout ce qu'on a dit, c'est une espèce de synthèse.
Et puis il y a des parties, en fait... Alors vous pouvez créer votre page.
Quand vous vous inscrivez sur le Wiki vous pouvez créer votre page,
avec, au début, c'est quelques articles, hein, c'est les articles
qui vous semblent les plus importants et puis ensuite ça s'étoffe,
vous en rajoutez. Quand vous me signalez que c'est quelque chose
dont vous commencez à avoir besoin de la confrontation
avec le regard des autres pour progresser, moi je rajoute le lien vers votre page
dans le menu à gauche ; vous allez voir dans ce menu à gauche
il y a quelques Constitutions de gars qui se sont donnés du mal
pour réfléchir à des projets tout à fait intéressants.
Le forum et le Wiki sont des objets interactifs. Commencez à réfléchir là-dessus.
Et puis il y a une troisième partie qui est un blog.
Donc c'est une technologie que vous devez connaître sûrement
parce qu'il y en a partout sur Internet, et le blog je l'ai réservé à tout ce qui est connexe,
qui est pas la Constitution directement, mais qui est lié, c'est-à-dire c'est de l'économie :
donc il y a des tas de choses très très importantes, des sujets super importants en économie,
en philosophie, en sociologie, en histoire. Donc des points qui sont pas spécifiquement institutionnels,
mais très intéressants pour comprendre le réel,
les pouvoirs et les abus de pouvoir. Donc les pouvoirs et les abus de pouvoir,
j'en parle sur le blog, par exemple. Donc, l'histoire des pouvoirs, l'histoire des abus de pouvoir,
des résistances aux abus de pouvoir, tout ça se passe sur le blog, en tout cas, bref !
Je vous dis que je suis bref, mais en fait je suis pas capable...
Il faut que j'aille plus vite. J'ai fabriqué un outil qui nous permet, ensemble,
de réfléchir comme il faut sur ce qu'il nous faudrait comme Constitution,
ce qu'il y a à dire de critique sur les Constitutions actuelles et ce qui...
Quel objet concrètement... Bon, c'est pas tout de dire :
« La Constitution est mauvaise, on en veut une bonne. » Mais là on l'écrit. OK...
We are two "MJC" (NT: an organism which promotes culture among young people) to welcome you tonight: the Saint-Just MJC, where you currently are
and the Ménival MJC. We worked together on some debates because this is an important year
politically speaking, as you know, and one of our calling
is to work on this, especially with young people,
and try to initiate them... So we organize citizen debates.
So there is a first debate tonight. We wanted to shake things up.
It is, I think, the purpose of MJC's, to compel people
to think out of the box; a place that tries to bring new ideas,
Our funders don't really like it but we don't care.
I won't say more. Just know that we really enjoy debates here,
more and more, and I have said to many: "you are glad to be here,
but if you want to help prepare other debates,
you are welcome. Have a good night !" - Thanks
Hi ! Good evening to all of you.
So I... You must know that... I'm currently on a pioneering work about the mess we are in
and I feel like I have found, working with you,
it is a collective work,
some kind of antidote to olligarchy... and I would like to
present it to you, but not too long
in order to leave room for your objections, because this is then
that we progress the most. The inconvenient
is that when someone join the project without knowing anything about it
there will be a lack of informations,
but there's more and more stuff
on the web, a lot of videos and texts
to come again and rework it.
Anyway, the topic is democracy...
true democracy
It requires everyone to work.
It is not enough to listen some guy only once
with ideas... "well, well, interesting."
The idea, to make things work well,
is that we appropriate
the subjects I will talk to you about tonight,
and to do so
I think it requires work, that is to say
read a little, and try by yourselves
to explain to others, and when you're gonna
explain to others,
they will have objections,
and at first objections will unseat you;
and then, you have to work,
and you will become...
I was gonna say invulnerable,
not exactly, but...
You will see that the objections
- I will tell you which in a moment -
I don't think it resist analysis
But maybe tonight you will find
new objections
and put me in trouble.
So, maybe two words to present myself.
I am a teacher in Marseille, France.
Six years ago, back in 2004-2005,
I was still an elector,
a simple elector, asleep, passive,
unworried. I voted. I saw
it wasn't changing anything,
but it didn't bother me, I was minding
my small business, like everybody.
And in 2005, on the occasion of a debate
about a referendum,
you have to remember this, the debate about
the european anti-constitution...
Don't forget to say "anti-constitution",
because they called it constitution
but in fact european treaties are meant to destroy
constitutions. They don't do what they were created for.
We're gonna talk about it later,
I'm gonna elaborate a bit; there isn't enough
time tonight
to talk about european institutions; it is another matter...
It would require an entire evening,
so I will just raise it.
Anyway, it is on this occasion that I woke up
in 2005
I realized it was something very dangerous.
"What is this thing ?!". And on the occasion of the debates,
something extraordinary happened to me.
I wrote a text, put it online,
a lot of people were doing it.
The text started to circulate, more and more,
and I ended up receiving hundred of mails per day,
very moving, touching,
enthusiastic mails,
very happy mails, those who wrote it
were happy
to have found, at last,
a clear way of saying
what they couldn't formulate;
really a lot of happy,
very enthusiastic mails,
that gave me a lot of energy.
And then hundreds a day, for two months
I received 12000 mails !
A lot more than I could handle,
but I spent entire nights to answer
to these people.
And among them there were people who
didn't like me at all,
who thought i was an impostor, a liar...
Some said I was a "trotskist submarin",
some said
"a far right submarin",
well, a submarin, right.
But these people were hurting me,
because I was just like everybody,
I wasn't armed for that,
it just happened. And I tell you about this
because later, when we will talk about
intitutions
you will see the athenians used
what has allowed me to improve.
What has made me change is the look
of others upon me
the benevolent look of others
that was saying:
"Yes ! Keep up like that !"
Humans are sensitive to that
- and me too obviously - and the suspicious,
malicious look
of others, it motivates too, it's like
the carrot and the stick.
"Why does he say I'm a liar, an impostor,
why does he say I know nothing,
I will prove him wrong."
And this is a motivation too.
So with both motivations, I have started
to work like a madman,
and six years later I still haven't stopped.
So I have started reading a lot.
So about what intellectual mechanism, to what avail ?
I started with with one finding and I'll try to pick up
the logical thread that led to my conclusions
to see if you end up on the same conclusions. So that you might be able to tell me:
"Hang on, there's something here that's not making sense, that doesn't fit in correctly..."
I'm counting on you to stop me if you feel that I'm saying something foolish or just wrong.
Feel free to interrupt, by all means. It will be slightly more disorderly
but it'll be more alive. If you need to stop me, it doesn't bother me.
So I started with... At the end of the debate on the treaty (NT: establishing a Constitution for Europe), we voted No
on May 29th 2005, a date we should remember.
It's an important moment where we succeded in saying "No" in France,
when all the media, the newspapers, the TV show were pushing us to say "Yes",
or we'd be xenophobic, racists and so on.
We were... At least all the people who were saying "No" were ill treated by the media.
And despite that, we succeded in saying "No" because we actually talked a lot about it between us
and in the details (NT: of the treaty), there were real and solid reasons to say "No".
And so we, French, say "No" and comes the summer. Shall we work on something else? What do we do?
What people wrote to me drove me to carry on.
To carry on, because we had said "No", we had opposed the treaty,
and that it's easier to be an opposition than to actually build something.
And so I started imagining... If it doesn't seem right,
if that Constitution wasn't good, and I could well see that the Constitution of 1958,
ours, of the 5th French Republic, was almost as bad.
"As bad", I can say that, the french canadians use it...
The Constitution of 1958 is almost as horrible
than the European Constitution, just slightly less.
So if these Constitutions are so wrong... I asked myself the following question:
"Why was it written so badly?" And so my text
that had been read by many, in my fifth argument, I came to this important conclusion:
I beleive that if this European text was so bad
it's because those writting it should never have written it.
I think that if the European Institutions are so bad
it's because the people who wrote them were ministers (NT: Secretaries of State)
and that those ministers, we'll bring it up later on,
when they are writing a Constitution,
they are writing the rules that they should be fearing.
Because the role of a Constitution is to weaken the influence of Power.
It's to put fear in those who have Power. A Constitution is used to protect us
against abuse of power. I have practiced law so that's what I learned in law school.
Well...leanred... In truth, we don't exactly learn that in law.
We learn that a Constitution serves the purpose of organising powers,
to seperate powers, to protect. OK. We talk a bit about it,
but we don't linger on the subject. We have many things to see
in Constitutional Law and in my opinion, we don't talk about this enough.
We should learn in kindergarten, then in primary school,
bash it in us, then in middle school and in high school,
and then our whole life, we should learn this essential point,
which is probably one of the most important mechanisms
of what I will tell you tonight:
"What is, really, a Constitution? What is its' purpose?"
A Constitution is a superior text. We are at the bottom,
we are base level citizens, the atoms of the social body,
and we need to be able to organise ourselves, to pacify us,
to not fight amongst one another, we need
written rules that let us solve disputes
and that give us a reason not to fight. These rules are written
by people that we place above us, a lawmaker for example,
or the executive who will execute laws with the help of police, armed forces,
judges. So these powers that are going to apply this law,
so these common rules, who pacify us, the people who produce or
who apply this law; we accept, we, at the bottom,
we accept to have them above us, because it pacifies us.
OK. Everyone gets it, I won't go further.
The fact is, through law, we are less brutal.
But the powers who will be... Alright, we are millions, but even if wh'n we're just thousands,
or tens' of thousands, we cannot writ law ourselves.
We're just too many. So we need to delegate to some people the job to write this law.
So we need representatives to help us build,
and to set in place the law to which we will submit.
But these actors who are going to producte this law,
they are at the same time very useful, but also very dangerous.
If they respect the greater good (common interest), all is well.
But if they don't respect the greater good,
if they start to pursue personal gain, or the interest of a group,
of a cast, of a social class, or a party of citizens,
at that moment, all citizens are in danger of being abused by power.
So this we know from start. Eve in Athens, at the time, they had a Constitution.
The Constitution is a text that is above people,
above these (political) actors, above parlement, above government,
above judges but it must also be above media,
of banks... All those who have power.
Above that, we put a superior text called the Constitution,
which isn't a dusty old text
which we don't care about. It's a central text that we should know by heart,
that we should defend. We should know
all the mechanisms of the Constitution to know what it's this is used for, what that is used for,
this part is a good one, that one doesn't look good but in truth
it's to balance that other one. We should know the mechanism
- which shouldn't be too complicated because it needs to be in the reach of
all to grasp - we should know the mechanism
of a Constitution because it is above people who are in power
to protect us, to protect, us, of abuse of power.
Do you get it ? It's really important.
The Constitution shouldn't be a formality. Not at all, really.
So, I had this in mind. I knew what a Constitution was for,
and I had argued against for two, three months,
against this European Constitution that wasn't doing its' job.
It doesn't protect us and it doesn't protect us because it was written by people
who have are interested in our impotency.
So that was about the time that I started to tell myself:
"Right, what do we put instead of this one ? What should be in an actual good Constitution ?"
So I wrote a text, that was a starting point of a whole serie,
I wrote a text that was called "The great principles of a good Constitution".
So I worked on it for the whole summer, a few months,
and I published it. But that's when I noticed I didn't have the interaction anymore
with all those people I had during those 2-3 months.
I discovered during those first 2-3 months of interaction, of referendum debate,
that we never move forward as well as during a contradicting debate.
When we are between us... Tonight, there's a good chance that
we'll agree. So we probably won't progress as much as
if we had amongst us people who don't agree at all!
Even people we really don't like at all.
So it's less pleasant. Here, it'll be pleasant if we all agree,
but we must understand that we'll progress less.
I'd even go as far as to say that we'll enclose ourselves in misleading directions without realising
that it is a wrong direction, because we didn't have the conflincting arguments.
That is putting in the correct light all the ins
and outs of a subject, which is precisely
what a real democracy tries to set up. We'll talk about it later on.
So I missed having that interaction so, in january 2006, I create my website.
It's really my work tool... I don't write books,
but I have enormously written with you, I have quite a lot
on that website. So it has become interactive in 2006
with a forum to have discussion, argument by argument, of this text:
"The great principles of a good Democracy".
So I put: "The blank ballot must be respected."
So "The blank ballot must be respected," it's a starting point for a discussion with you.
I say "you" in the generical sens, with the others.
And so it's a starting point of the conversation and there was
hundreds of pages on the blank ballot, very detailled
explaining why we need the blank ballot,
and how we would make it work if we were the ones writing the Constitution,
what would we write for articles? So we had about 20 items,
20 points that were grand principles that were in my document.
But after that, it was "open" because you could, you still can,
create new discussions, new threads of comments on the institutions.
So, for example, in 2006, quite rapidly
came André-Jacques Holbecq who became a friend
and who created a thread on the forum: "In the Constitution,
we should take back the power over money." (NT: creation of money)
It became one of the main threads. There must around 200 discussion threads on the forum.
It's quite a large object but you must take it thread by thread and...
Alright, it's a lot of work to keep us busy, but it's exciting.
On every thread, we talk about the things that concern you.
We talk about our concerns. We talk about things that interest us a lot more than soccer
or rugby. I mean...
... that are much more able to change our life,
in a comfortable and mutual respectful sens, by taking pleasure in taking care of common affairs
rather than imposed subjects that hear about in the medias.
So it's large, but it's interesting.
On this forum, we have conversation themes
where we discuss directly the aspects of the Constitution.
And in a second part, we have a "Wiki".
It's another technology, the Wiki, you can all write on it,
and it's a part reserved to the Constitution. The difference is that here we have articles.
It's a place where we can really write the Constitution.
We write those articles. So first, we debate on the forum,
point by point, and when we're sure: "There, we've done it,
we understood what we want in a citizen initiated referendum,
we understood what we want on judges' responsability,
we understood what we want on seperation of power,
we understood what we want on journalists: what are we going to do for journalists
what do we plan in the Constitution concerning journalists."
On the forum, we set down what we wanted and then on the Wiki
we write the articles. So there's a common base,
there is a shared Constitution on the Wiki that is the result
of almost all that we've said. It's a synthesis.
And then, there are parts where you can create your own page.
When you create an account on the Wiki, you can write your own page.
At start with just a couple articles, but these articles
that seem the most important for you and then it grows
as you add your elements. When you signal to me that it's has become something
where you are in need for confrontation
with the opinion of others to progress, I add a link to your page
on the left hand menu. You'll see in the menu on the left
that there are some Constitutions of guys who have put a lot of effort
to think on projects that are sincerly interesting.
The forum and the Wiki are interactive objects. Start to think on it.
And then there is a third part which is a blog.
This is a technology you probably already know about
since there are many on Internet. This blog is dedicated to everything that is related to the subject
but isn't really in the Constitution directly but that is linked. For example: Economy.
There are many important things, many important subjects on economy,
in philosophy, in sociology, in history. So points that aren't specificly institutional,
but still very interesting to understand reality,
powers in place and abuse of power. Concerning power and abuse of power,
I talk about it on the blog, for example. So, the history of power, the history of abuse of power,
of resistance against abuse of power and all that goes inside the blog. So to be short!
Actually...I keep saying that I'll be brief but I'm just incapable of keeping it short...
I need to go quicker. I have built this tool that let's us, together,
think correctly about what should go in the Constitution,
what are the weaknesses of the current Constitutions.
It's not all about saying:
"The Constitution is bad, we want a good one". Here, we're writing it !
Esta noche sommos dos MJC ( asociación de jóvenes y cultura), las que os acogen: la MJC de Saint-Just donde nos encontramos
y la MJC de Ménival. Hemos trabajado juntos sobre varios temas de debate, porque este es un año importante
politicamente hablando, ¿verdad? y uno de nuestros empeños
también es trabajar en ello, sobretodo con la gente joven,
intentando iniciarles... Por eso organizamos estos debates entre ciudadanos.
Entonces este es el primer debate, aquí esta noche. Hemos querido dar un empujón.
Creo que es un poco el papel que las MJC tienen que jugar hoy. Empujar a la gente
para que empezen a pensar un poco de forma diferente, saber que hay otras posibilidades, un lugar de encuentro que fomenta
el aporte de nuevas ideas. Esto no les gusta siempre a nuestros patrocinadores, pero no importa.
Bueno. No voy a decir mucho más. Nos gustan los debates por aqui,
cada vez más, y se lo comentaba antes a los que iban entrando: "se os ve contentos de estar aqui esta noche,
Y si queréis venir a ayudarnos a preparar otros debates
os recibiremos encantados. Buenas noches!" Gracias
Allô, allô! Hola, buenas noches a todos. Buenas noches.- buenas noches.
Bueno, yo...os tengo que decir que....estoy en una especie de campo de batalla original que tiene que ver con el berenjenal en el que
estamos metidos en este momento, y tengo la sensación de haberlo descubierto trabajando con vosotros,
Lo que hacemos es de forma colectiva, encontrar la semilla de alguna idea genial, un truco,
Una especie de antídoto anti oligarquía.....me gustaría...hablar os de esto,
Voy a hacer una presentación, pero me gustaría ser breve
para que quede tiempo para vuestras objeciones, porque ese es el momento
en el que avanzamos y profundizamos mejor en el tema. Del otro lado, el inconveniente de hacerlo así
es que si hay alguien que acaba de aterrizar y que todavía no se ha empapado del tema,
le van a faltar datos, pero de verdad que ya hay mucha informacion
en internet, muchos vídeos y artículos en internet para informarse
y luego volver y de nuevo trabajar con toda esa informacion.
De todas formas, de lo que vamos a hablar....vamos a hablar de democracia, la verdadera.
Esto requiere un esfuerzo de cada uno,
es decir que no se trata solo de escuchar a alguien hablar y pensar,
tener ideas...."ay mira, que original y tal".
Creo que la idea para que esto funcione, es que tenemos que apropiarnos de verdad
de los temas que trataremos esta noche, y para hacerlos nuestros
pienso que es necesario trabajar, es decir
que va a ser necesario leer un poco, y que vosotros mismos intentéis
explicárselo a otros, y cuando se lo vayáis explicando a otros,
os vais a dar cuenta de que surgen objeciones
y que al principio esas objeciones nos confunden;
y bueno, hay que currarselo, de hecho, y currándoselo uno se hace.....
no me atrevo a decir invulnerable, pero casi, bueno
Vais a ver que las objeciones que voy a examinar con vosotros, de momento
a mi me parece que no resisten el análisis
Bueno por otra parte, quizás vosotros mismos encontréis nuevas objeciones esta noche
que puedan ponerme en apuros, vamos a ver.
Antes, quizás decir solo dos cosas para que sepáis quien soy. Soy profesor en Marsella.
Hace seis años, en 2004-2005, todavía era un votante,
un simple votante, por lo tanto dormido, pasivo,
sin inquietudes. Iba a votar. Me daba cuenta de que no cambiaba muchas cosas,
pero no me preocupaba, me ocupaba de mis cosas, como todo el mundo.
Y despues en 2005, con ocasión del referéndum,
seguro que os acordéis de eso, del debate de la anti-constitución europea...
Y tenemos que hacer hincapié en esto: "anti-constitución",
porque... ellos han llamado a eso "Constitución"; cierto que eso sustituye una Constitución,
pero los Tratados Europeos sirven para acabar
con las Constituciones. Esos Tratados no pretenden servirnos como lo hacen las Constituciones. Luego hablamos mas de ello.
Voy a profundizar un poquito; esta noche no me va a dar tiempo
de hablar de las Instituciones Europeas; eso es otro campo de batalla...
Haria falta una velada enterra, solo para hablar de eso, pero me referiré un poco a ellas, haré algunos apuntes.
Pero, de todas formas, fue en esa ocasión, reflexionando acerca de esta anti-constitución del 2005
cuando desperté. Me di cuenta de que ahí, había algo muy peligroso.
"Cual es el timo?" Y a medida que debatía sobre ello, me paso algo increíble, vamos.
Escribí un texto y lo colgué en internet, mucha gente
lo hacia, y yo he tenido suerte.
El texto empezó a dar vueltas, muchas vueltas,
y empecé a recibir centenares de correos cada día,
correos tremendamente emotivos, correos desgarradores, correos entusiastas,
correos alegres de verdad, la gente estaba contenta
porque por fin habían encontrado una forma clara de expresar algo
que entendían de forma confusa, pero sin conseguir expresarlo;
realmente muchos correos de gente contenta y muy entusiasmada,
todos con una marcha tremenda, eso te remueve algo por dentro.
Como os decía, centenas por día, durante dos meses habré recibido 12 000, ¡12000 correos!
Por supuesto, mucho más de lo que podía leer y procesar,
pero en fin me pasé las noches contestando a esa gente.
Y en medio de toda esa gente, había algunos que no me tenían ningún cariño,
hubó quien pensó que yo era un impostor, un mentiroso, un usurpador, un submarino...
Algunos me llamaron "submarino trotskista", otros dijeron
"un submarino de extrema derecha", ósea...
Pero en fin, los que pensaban eso, me fastidiaban porque yo era como todo el mundo,
no estaba preparado para eso, para nada,
fue algo que sucedió de repente. Y hablo un poco de esto
porque luego, cuando hablemos de las Instituciones,
os daréis cuenta de que los atenienses utilizaron precisamente aquello que a mi me hizo seguir adelante.
Realmente lo que a mi, me hizo cambiar, fue la mirada de los otros;
la mirada bien intencionada de otros que decían:
"¡Si! Genial, ¡sigue así!" a esto.....los humanos somos muy sensibles.
Y yo evidentemente también. Y la mirada suspicaz, malavada
critica de otros, pues también sirve de empuje, esos palos en la rueda.
"por qué dice que soy un impostor, por qué dice que soy un mentiroso"
Porque dice que no tengo ni idea?, le voy a demostrar que no es así"
Y tomas una actitud que se convierte en motor.
Entonces con estos dos motores, me puse a curar a destajo,
y llevo seis años que no paró. Entonces empesé a leer mucho.
¿Que mecanismos intelectuales utilicé, cual era el objetivo?
Arranqué a partir de una constatación, voy a intentar coger de nuevo
el hilo de la lógica que me llevó a sacar mis conclusiones
para ver si llegais a las mismas conclusiones, o si podéis decirme :
"pues no, aquí hay algo que no cuadra, un timo, un sin sentido de ideas encadenadas..."
Cuento con vuestra ayuda, me interrumpís si veis que digo alguna tontería.
Me podéis interrumpir, de hecho, habrá un poco de lio
pero el debate será mas ameno, si necesitáis interrumpirme, no me molesta.
Entonces, empecé.....cuando finalizó el debate sobre el Tratado, y votamos que "no", esto fue el 29 de mayo de 2005,
una fecha para recordar, es una fecha de cumpleaños
es un momento bastante importante, porque en Francia hemos conseguido decir "no"
a pesar de que todos los medios de comunicación, periódicos, televisiones nos incitaban a votar "si",
bajo pena de convertirnos en xenófobos, racistas...
Erámos....todos los que dijimos que "no" fuimos maltratados por los medios de comunicación.
Y a pesar de eso, conseguimos decir que "no" porque hemos discutido mucho
y en el fondo había razones muy solidas para decir "no".
Entonces, votamos que "no" y llega el verano... ¿Bueno nos dedicamos a otras cosas? ¿Qué hacemos?
Los correos de la gente me animaron a seguir.
Continuar, acabábamos de votar el "no", nos opusimos,
Es más fácil oponerse que construir.
Y bueno empecé a imaginar, pensar... Entonces si no es bueno,
si esta constitución no es buena, y me daba cuenta que la constitución de 1958,
la nuestra, la quinta, era casi "tanto peor".
"Tanto peor", lo puedo decir, es una palabra del Quebec....
La constitución de 1958 es casi tan espantosa
como la constitución europeana, un poco menos,
Pero entonces si esas constitución son tan malas....me pregunté
que hace que sean tan malas? Y ya con el texto
que había dado vueltas por la red, en el quinto párrafo, llegaba a esa conclusión importante.
Creo que si el texto europeo era tan malo
era porque los que lo habían escrito no hubieran tenido que hacerlo.
Creo que si las Instituciones Europeas son tan nefastas
es porque fueron pensadas por ministros,
y que los ministros, luego entraremos en detalle,
cuando están escribiendo una Constitución,
escriben normas, leyes que deberían de temer.
Porque una Constitución debería servir a debilitar el poder,
debería servir a espantar a los poderes, una Constitución sirve para protegernos
contra los abusos del poder. Yo estudié Derecho, y eso fue lo que aprendí.
Pero...Bueno, aprendí eso... la verdad es que no es exactamente lo que se aprende en derecho.
Aprendemos que la constitución sirve para organizar los poderes,
y también sirve a separarlos, a protegerlos, OK. Hablamos un poco de ello,
pero de pasada sin más; nos queda mucho de que hablar
sobre el derecho constitucional, y me parece que no se insiste lo suficiente en este aspecto.
Deberíamos aprender en la escuela infantil, y en primaria
machacarnos, despues en la ESO, en el bachiller,
y luego a lo largo de la vida, deberíamos aprender este punto esencial
que seguramente será uno de los engranajes más importantes
de todo lo que os voy a decir esta noche, es:
¿Qué es una Constitución? ¿De que sirve?
Una Constitución es un texto superior. Nosotros estamos por debajo,
Somos los ciudadanos de base, los átomos del tejido social,
y necesitamos para poder organizarnos, pacificarnos,
y no pegarnos demasiado, necesitamos
leyes escritas que nos permitan regular litigios
y que eviten que tengamos que pelearnos. Estas leyes son escritas
por personas que están por encima de nosotros, el legislador por exemplo,
o el poder ejecutivo que hará cumplir las leyes con la policía, con los militares,
los jueces. Por consiguientes todos estos poderes que aplicaran este derecho,
estas normas comunes, que nos pacifican, las personas que las hacen
o las que ejecutan este derecho, nosotros, los de abajo, aceptamos
tenerles a ellos por encima de nosotros, porque eso nos hace pacíficos.
OK. Todo el mundo lo entiende, no voy a insistir,
sobre el hecho que, gracias al Derecho, somos menos violentos.
Pero los poderes quienes van a ser...bueno, somos millones, incluso cuando ya somos miles,
o decenas de milles, no podemos escribir el Derecho nosotros mismos,
somos demasiados, pues debemos delegar en personas que escriban el Derecho.
Entonces necesitamos representantes que nos ayuden a fabricar,
Y a aplicar las leyes a las cuales nos vamos a someter.
Pero estos sujetos que van elaborar este instrumentos de Derecho,
son muy útiles pero a la vez muy peligrosos,
porque si respetan el interés común, todo va bien.
Pero si no respetan el interés común,
si empiezan a perseguir el interés particular, los intereses de una banda,
de una casta, de una clase social, de una porción de ciudadanos,
en ese momento, todos los ciudadanos están en peligros de abusos de poder.
Sabemos eso desde el principio, ya en Atenas había una Constitución.
La Constitución es un texto que esta por encima de esa gente,
por encima de los que la elaboraron, por encima del parlamento, por encima del gobierno,
por encima de los jueces, pero también debería estar por encima de los medios de comunicación,
de la banca... de todos los que tienen poder.
Por encima tenemos un texto superior que se llama Constitución,
que no es para nada un texto lleno de polvo
con el que no podemos hacer nada. Es un texto clave que deberíamos conocer de memoria,
que deberíamos defender. Del que deberíamos conocer
todos los engranajes para saber de que nos sirve la Constitución, ¿De qué sirve?
esto esta bien, ah esto no parece bien pero de hecho
nos ayudaría a equilibrar este otro aspecto. Tendríamos que conocer el mecanismo
-que no debería ser demasiado complejo porque debe ser accesible
para todo el mundo, verdad-, deberíamos conocer el mecanismo
de una constitución porque ella está por encima de la gente que está en el poder
para protegernos, protegernos a nosotros de los abusos de poderes.
¿Entendéis esto? Es muy importante.
La Constitución no es una formalidad. Para nada, para nada.
Entonces bueno, yo tenía esto en mente, sabia muy bien de que sirve una Constitución,
y me estuve quejando durante dos meses, tres meses,
de que esta constitución european no hacía su trabajo,
que no nos protegía, y que no nos protegía porque ha sido escrita por gente
que tienen un interés en que seamos impotentes.
Y llegó un momento en que me preguntaba:
" Vale, ¿con qué sustituimos esto? ¿Que tendríamos que encontrar en una buena Constitución?"
Y escribí un texto, el primero de una serie,
escribí un texto que se llamaba "Los grandes principios de una buena Constitución".
Así que, buceé en ello todo el verano, algunos meses,
y despues lo publiqué. Y me faltaba la interacción
con la gente. Ese diálogo que había tenido durante esos dos-tres meses .
Descubrí durante esos dos-tres meses de diálogo, de debates referendarios,
que no hay nada como trabas y objeciones para salir adelante y ir avanzando.
Cuando nos reunimos entre afines... tenemos todas las oportunidades
para ponernos de acuerdo, como ahora. Entonces, seguramente que no avancemos tanto
como si hubiera gente que no está para nada de acuerdo con nosotros!
Incluso gente que no nos gusta de nada.
Claro que no es tan agradable como cuando todos estamos de acuerdo,
pero, hay que entender que se avanza menos,
incluso nos podemos quedar bloqueados tomando dirrecciónes equivocadas, sin darnos cuenta
de esas equivocaciónes, precisamente por no haber tenido la oportunidad de una puesta en escena de posibles conflictos,
Es decir la puesta a punto de todos los pros
y contras de un tema, y eso es precisamente
lo que una verdadera Democracia persigue. Hablaremos luego sobre esto.
De todas formas, me faltaba esta comunicación así que cree mi weeb en enero de 2006,
la cual es mi verdadero instrumento de trabajo... No he escrito libros,
pero si que escribí mucho y con vosotros, escribí muchisisimo
en la weeb. Y esta weeb se hizo interactiva en el 2006
con un foro para deliberar, punto por punto, de lo que esta en el texto,
"Los Grandes principios para una buena democracia".
En el que propuse: "El voto en blanco debe ser respetado"
Decir "el voto en blanco debe de ser respetado" es un punto de partida para discutirlo con vosotros.
Digo "vosotros" en sentido genérico, vale, con los otros también,
Entonces es un inicio para debatir y se escribió
centenas de páginas muy pormenorizadas sobre el voto en blanco
explicando por qué necesitamos el voto en blanco,
y como haríamos que funcionase, si fuéramos nosotros los que escribieran la Constitución,
¿Que artículos jurídicos escribiríamos? Y entonces surgieron una veintena de artículos,
Una veintena de ideas que conformaban los grandes principios que yo recogía en mi texto inicial.
Pero despues de este paso, la cosa quedo "open", concluida, aunque la weeb seguía abierta, abierta
a la creación de nuevos temas a debate, nuevos comentarios al hilo de lo que son las instituciones.
Entonces, por ejemplo, en el 2006, de forma bastante precipitada, en la primavera de 2006
Conocí a André-Jacques Holbecq, nos hicimos amigos,
El creo un debate en el foro, diciendo: "la Constitución
dprecipitadoeberia recuperar el poder sobre la moneda, el dinero"
Se convirtió en el debate principal....debe de haber unos doscientos comentarios
es un asunto muy importante que hay que tratar de forma muy pormenorizada....
Os aseguro que hay que informarse mucho para trabajar en ello, pero a pesar del esfuerzo es realmente apasionante,
comprobareis que al hilo de cada comentario, hablamos de lo que nos concierna, de verdad,
hablamos de nuestros asuntos, cosas que nos atañen mas que lo que pasa con el fútbol
o el rugby, en fin, me refiero a cosas...
....que de verdad tienen la capacidad de cambiar nuestras vidas,
con respeto y estando a gusto, es un placer ocuparse de lo que nos atañe a todos
que poco tiene que ver con lo que nos cuentan los medios de comunicación.
Así que se trata de algo de mucha envergadura, pero interesante. De todas formas,
en el foro se dieron muchos temas de conversación y debate
discutiendo directamente sobre aspectos de la Constitución.
Creé una segunda plataforma que se llama "Wiki".
Es otra tecnología, todos podéis utilizar el Wiki para comentar, dar opiniones,
pero en la parte que reservé a la Constitución, ya, a partir de ese momento, tiene que haber articulos jurídicos.
Es decir, es una plataforma donde realmente podemos elaborar una Constitución.
Donde se escriben artículos jurídicos. Entonces primero, debatimos en el foro,
Punto por punto, y una vez que estamos seguro, bueno pues ya lo tenemos,
Hemos entendido lo que realmente queremos con respeto al referéndum de iniciativas populares,
hemos entendido lo que realmente queremos con respeto a las responsabilidades judiciales,
hemos entendido lo que realmente queremos con respeto a la separación de los poderes,
Hemos comprendido lo que queremos con respeto a la responsabilidad periodística: que hemos hecho con ese tema,
Qué preveemos en la Constitución que concierna la labor periodística.
En el formula hemos determinado lo que queremos y despues, en el Wiki,
hemos escrito los articulos jurídicos. Hay pues una parte en común,
hay una Constitución hecha en común en el Wiki, que es el resultado
más o menos de todo lo que debatimos, es como una especie de síntesis.
Y por otra parte hay más cosas....De hecho podéis crear vuestra propia página.
Cuando os registráis en el Wiki podéis crear una pagina,
al principio con algunos artículos jurídicos, por supuesto los
más importantes y despúes se van añadiendo más,
Cuando estéis sobre algún tema y os parece
que necesitáis confrontarlo
con la opinión de otras personas, me lo decís y yo pongo el enlace de vuestra página
en la columna de la izquierda, si os fijáis en esa columna
hay algunas Constituciones elaboradas por gente que se ha esforzado
en reflexionar sobre proyectos muy interesantes.
El foro y el Wiki son elementos interactivos. Pensad en ello.
El blog es el tercer elemento.
Bien, es una tecnología que seguramente todos conocéis,
porque en Internet es común. Yo el blog lo reservé para todo aquello que es análogo,
que no trata directamente la Constitución pero que esta relacionado, como la economía:
Esta claro que hay un montón de cosas muy muy importantes, temas súper importantes en economía,
en filosofía, en sociología, en historia. Son, pues, cuestiones que a pesar de no ser específicamente institucionales,
son muy importantes para comprender la realidad,
el poder y los abusos de poder. A propósito del poder y de los abusos del poder,
por ejemplo, yo hablo de ello en el blog. Entonces, la historia del poder, la historia de los abusos de poder,
de la resistencia a esos abusos, en todo caso, esas cuestiones las cuento en el blog. Resumiendo!
Os digo que quiero ser breve pero al final, me enrollo....
Voy a ir más rápido. Heme desarrollado una herramienta que nos permite
reflexionar juntos, como es debido, acerca de qué tipo de Constitución necesitamos,
qué critica podríamos hacer de las actuales Constituciones....
Qué puntos en concretos...en fin, no vale con solo decir:
"la Constitución es mala, queremos una buena." no, hay que trabajar. OK.....