Donc, on reprend la question européenne avec Etienne. Bon, on a trop parlé ce qui fait que je vais pas avoir le temps s'il nous reste 1h15, de parler à la fois de la monnaie, de la création monétaire du financement de l'économie qui pourrait se faire autrement qu'aujourd'hui et en même temps vous parler de démocratie et de "qu'est-ce qu'on peut faire aujourd'hui?" Alors... je vais vous parler 1/4 d'heure de monnaie, pas plus je vais vous en parler un petit peu parce qu'il y a quand-même 2-3 trucs très originaux, dont je voudrais... je voudrais juste semer la graine dans votre esprit Et puis vous trouverez sur le net des conférences complètes sur la monnaie qui vous permettront d'en savoir un peu plus d'avoir le détail, mais le plus important, de ce que j'ai à vous dire aujourd'hui ça concerne la cause des causes les régimes dans lesquels on vit et que nous défendons nous-même nous défendons nos pires ennemis nous défendons nous-même la procédure qui est la porte de notre prison politique Alors je voudrais vous parler de ça prioritairement J'ai plein de sujets de conversations, mais celui là... C'est vraiment... si je vois que j'ai pas beaucoup de temps je vais vous parler de ça surtout Alors, sur la monnaie... Bon, en plus on en a déjà parlé un petit peu donc J'aurai pas besoin de revenir sur l'abandon de la création monétaire parce qu'on en a déjà parlé Je voudrais quand-même insister sur un point Si vous voulez, normalement ce que j'ai à vous dire sur la création monétaire n'est pas vraiment spécifique Il y a plusieurs autres résistants comme André-Jacques Holbecq. André-Jacques Holbecq qui a écrit deux bouquins que vous devriez connaitre un qu'il m'a fait la gentillesse de préfacer j'étais très content parce que je trouve que c'est un super bouquin j'étais très fier de préfacer ce bouquin C'est un bon livre qui s'appelle: "La Dette Publique, une Affaire Rentable". C'est exactement notre problème Notre problème c'est que la dette publique n'est pas une catastrophe pour tout le monde C'est une aubaine, une AUBAINE pour ceux qui ont pris le contrôle du pouvoir politique, pour les puissants économiques qui ont pris le contrôle du pouvoir politique Pour eux, c'est une merveille, la dette publique Il faut comprendre ça, c'est que la dette publique et la "crise" entre guillemets ce n'est pas une crise pour tout le monde ce n'est pas une catastrophe pour tout le monde Et donc, si on veut comprendre la cause des problèmes, la véritable cause... je pense que ce livre sur la dette publique et il y a une 2° Edition qui est sortie, donc actualisée C'est un petit livre, très bien écrit, je trouve. Vous aurez bien compris l'articulation entre la création monétaire et la dette en ayant lu ce livre. Et puis,il en a fait un autre, qui vient de sortir qui s'appelle: "Une Monnaie Nationale Complémentaire" et qui est une proposition là. Après avoir décrit ce qui ne va pas dans le système, Il élabore un projet alternatif Alors... il l'avait déjà fait avant c'est quelqu'un qui réfléchit à une organisation il parle de l'eco-sociétalisme qui est une idée "vachement" maline, bien pensée C'est difficile de rentrer dedans parce qu'on se dit: "Est-ce que ça vaut le coup de se donner du mal si ça va pas advenir ?" C'est toujours ça quand on lit une utopie on a du mal à y passer beaucoup de temps parce qu'on sait, on se dit: "Et si c'est qu'une utopie, il y a tellement de choses à apprendre" Et pourtant, elle est bien son utopie Elle peut fonctionner. Il a une façon de penser une autre monnaie qui est tout à fait interessante, vraiment tout à fait interessante, qui permettrait de ne pas manquer de monnaie Parce que c'est ça notre problème en fait. Alors je vais essayer, sur le plan de la monnaie (s'adresse à un collaborateur pour la gestion du timing) Je vais,essayer sur la monnaie, de vous dire ce que je considère comme spécifique par rapport à tous les autres résistants parce que ce que disent les résistants, je sais qu'il y a plus de chances que vous le rencontriez un peu partout et donc, si je vous le dis pas moi, ce n'est pas grave vous le rencontrerez, vous rencontrerez des idées ailleurs Par contre, il y a quelques aspects qui ne sont pas très bien défendus par les résistants sur la monnaie et sur lesquels je voudrais attirer votre attention. Alors, je vais pas pouvoir vous le démontrer parce que ça prend un peu de temps mais, le mécanisme actuel de création monétaire repose sur le crédit. La monnaie que nous utilisons, pratiquement toute la monnaie que nous utilisons, 90% de la monnaie que nous utilisons, c'est presque toute la monnaie, c'est de la monnaie qui est apparue à l'occasion d'un crédit et qui va disparaitre au moment du remboursement. Donc il y a une espèce de respiration de chaque unité monétaire l'euro qui arrive sur votre compte, là il n'arrive pas forcément parce que vous l'empruntez mais c'est quelqu'un qui l'a emprunté et qui a permis à cet euro d'apparaitre et cet euro va disparaitre, cet euro scriptural celui qu'il y a sur nos comptes la monnaie scripturale, elle va disparaitre quand il sera remboursé. Quand moi, Banque, je prête de l'argent j'ai un bilan avec un actif et un passif il y a ce que les gens me doivent et ce que moi (banque) je dois. Et ce que moi je dois à la banque, c'est la monnaie Ce chiffre que moi, banque j'ai le droit d'écrire en disant "oui, Tartempion qui venez me voir, oui, oui, vous voulez 100 000 euros, y a pas de problème je vous les crée". Et clac, je crée! Ce pouvoir que j'ai, moi banque, de créer ce 100 000 d'un côté dans mes comptes... une autre entreprise le fait, ça ne marche pas C'est parce que je suis banque que ça marche. Quand je suis banque, quand j'écris 100 000 du côté de mon passif, qui est de mes dettes de banque "moi BNP, je dois à Tartempion 100 000" c'est reconnu par toute la société comme libérant les échanges ça va libérer, ça va permettre de libérer de sa dette c'est à dire que si j'ai cet argent sur mon compte ça va me permettre de payer mes fournisseurs parce que c'est la BNP qui a créé ce chiffre du côté droit de son bilan. Tu te rends comptes du pouvoir de création qu'il a ? Et donc, quand la banque crée 100 000 € en disant: "Oui, Tartempion, je vous dois 100 000", elle crée de la monnaie. Mais elle ne peut pas le faire sans rien Elle peut le faire parce qu'il y a quelqu'un qui vient et qui va lui rembourser Elle l'évalue, elle se dit "oui, il va me rembourser... donc je lui prête". "Oui je vous dois 100 000 et vous vous me devez 100 000" C'est ça que fait la banque quand elle crée la monnaie. quand elle prête. Le moment du crédit, il y a 2 dettes qui apparaissent ce que la banque (c'est un tout petit peu de comptabilité, mais de la compta super simple n'importe quel citoyen peut comprendre ça) Il y a tout ce que les gens me doivent d'un côté de mon bilan Et il y a tout ce que JE dois, de l'autre côté de mon bilan. Et quand je suis banque, ce que je dois c'est de la monnaie. Tout ce qu'il y a du côté droit de mon bilan c'est de la monnaie. Le côté droit du bilan de la BNP c'est 2 000 Milliards La BNP doit 2 000 Milliards à l'économie française C'est son encours, c'est la monnaie qui a été créée par la BNP. Et alors là dessus, il y a... quand la BNP crée 100 000, il y a 100 000 qui apparaissent du côté de son bilan et elle le fait parce que le Tartempion lui doit 100 000, et à chaque fois le Tartempion va rembourser: 10 000...10 000 (etc...) Et une fois qu'il a remboursé, l'argent a disparu Si nous remboursions nos dettes si tout le monde remboursait ses dettes aujourd'hui de façon anticipée, il n'y aurait plus de monnaie du tout Enfin il resterait les 10% de monnaie fiduciaire c'est à dire les billets et les pièces Toute la monnaie scripturale disparaitrait puisque toute la monnaie scripturale nait avec ce mécanisme, que tout citoyen devrait connaitre. Quand vous allez voir un banquier pour lui demander de l'argent il ne l'a pas. Il va vous dire: "y a pas de problème" et il ne l'a pas Il va créer l'argent pour vous le prêter et noter en contrepartie que vous lui devez Et en échange de ça, il va vous demander un intêret Et un intêret sur 20 ans, c'est pratiquement la même somme... Alors que ça demande pas un travail qui justifie tant d'argent... Ca demande pas tant de travail de surveiller que je rembourse, comme il faut, pendant 20 ans C'est trop cher l'intêret... Enfin bon, peu importe... Non, pas peu importe !! Mais, je veux dire c'est évident quoi. Non, ce qu'il faut, ce sur quoi je voudrais attirer votre attention c'est le lien entre ça et le chômage. Vous avez compris que ceux qui versent des salaires, pour verser des bas salaires, ont intêret à ce qu'à l'exterieur de l'entreprise il y ait beaucoup de gens qui n'aient pas de salaires pour faire pression sur ceux qui ont un salaire, pour qu'ils soient pas trop exigeants "Dis donc, tu sais combien y en a qui attendent dehors?" Et ça ça marche, c'est simple, c'est basique, c'est super simple, Les gens qui versent des salaires ont un intêret majeur à ce qu'il y ait le plus de chômage possible Peut-être pas trop quand-même, parce qu'il faut quand-même que les gens gagnent de l'argent pour leur acheter leurs produits mais suffisamment de chômage dehors pour que les salaires soient minimum. Mais... c'est pas la seule raison quand-même Il y a des tas d'entreprises qui voudraient bien embaucher mais qui ont juste pas d'argent qui n'ont pas assez d'activité économique parce qu'il n'y a pas assez d'acheteurs Mais il n'y a pas assez d'acheteurs parce qu'il n'y a pas assez d'argent dans le système Il y a une corrélation forte entre la quantité d'argent disponible pour les acteurs normaux. Je ne vous parle pas des milliers et des milliards qui sont entassés par des écureuils dingues, malades mentaux qui en font des tas à plus savoir quoi en foutre (oups :p) Je ne vous parle pas de cet argent là Cet argent là il n'est pas disponible pour vous et moi Je vous parle de l'argent disponible entre nous Cet argent là, la quantité d'argent qu'il y a de disponible entre nous, détermine le chômage ou le plein emploi, en large partie. Alors, j'ai plusieurs arguments qui vont dans ce sens là Mais il y a un argument très fort qui me permet de vous dire ça, c'est que, donc il y a plein d'expériences de monnaies parallèles qui sont menées dans des situations où les gens sont au bout de la crise la plus terrible: 60% - 70% de chômage plus personne ne travaille. Les commerçants ne travaillent plus, ne vendent plus les gens ne gagnent plus de salaire C'est un cercle vicieux, avec un assèchement, un assèchement de l'argent Il n'y a plus d'argent ! Et dans les expériences de monnaies parallèles arrivées dans ces extrêmités, les communes (ça se passe au niveau local très souvent) les communes s'emparent du problème monétaire et se mettent à créer les signes monétaires. Ils créent des monnaies, qui ne sont pas la monnaie de la Banque Centrale qui ne sont pas de la grande échelle. Ils créent des monnaies locales pour sortir de l'enfer. Et, donc ils commencent à créer des bouts de papier peu importe, des bouts de papiers, qui ont différentes formes, suivant les expériences Il y en a plein d'expériences de monnaies parallèles Et, au début il y a des commerçants qui se méfient qui veulent pas de cette "fausse" monnaie ils la prennent comme ça Et puis il y a des commerçants qui jouent le jeu Et donc, la commune paye ses salariés, paye les gens qui entretiennent les routes, les services sociaux, la commune distribue l'argent à ses fonctionnaires qui dépensent l'argent... L'argent infuse très vite Et c'est pas des mois qu'il faut pour résorber le chômage, c'est quelques semaines à peine ça va très très vite Quand les communes se réapproprient la création monétaire dans les situations dramatiques là le chômage disparait presque tout de suite Moi ce qui me fait moi, concrètement (alors pour ça, il y a des explications théoriques pour comprendre), mais déjà, intuitivement je trouve que les faits, les expériences de monnaies parallèles qui font disparaitre le chômage me donnent envie d'approfondir le sujet en disant: y a un lien ! il y a un lien entre la quantité de monnaie et quand je vois les banques qui créent des milliers de milliards en ce moment je me dis: mais normalement, ça devrait régler le problème du chômage Le problème, c'est que ces milliers de milliards ils ne reviennent pas dans nos circuits à nous Ils restent dans le circuit des super riches "On ne prête qu'aux riches" vous connaissez ce dicton c'est une banalité, on ne prête qu'aux riches mais c'est une banalité qui compte énormément pour nous dans ce sujet là. On ne prête qu'aux riches, ça marche, c'est vrai parce que quand on prête à un riche, on prend pas de risque, il va nous rembourser Et quand tu prête au pauvre, tu prends un risque Et les banques, elles n'aiment pas prendre de risque Enfin soit disant les professionnels du risque Tu parles !! Ils prennent pas de risque,, ils ne prêtent pas l'argent Et donc quand on leur donne des milliers de milliards on n'en voit pas la couleur C'est pas pour vous les milliards c'est pas pour nous. Donc ce qu'il faudrait, c'est un système bancaire qui soit plus sous contrôle publique pour que quand on lui donne de l'argent Il le diffuse avec plus de capacités à prendre des risques, avec moins d'âpreté au gain, moins de volonté de se goinfrer en profits moins de mobiles de profits, en fait... c'est des banques nationales dont on a besoin il a raison Frédéric Lordon quand il dit: "Bon ben la prochaine fois qu'on va aider les banques, il faut en prendre le contôle il faut les nationaliser. Et comme leur cours se sera effondré on va les acheter à zéro, comme ça on va pas se ruiner à racheter les banques". Il a raison Il a raison, faut les nationaliser pour prendre le contrôle du crédit Il faut prendre le contrôle du crédit et quand on va se débrouiller pour que dans notre corps social il y ait suffisamment de signes monétaires, vous verrez que le chômage disparaîtra ou diminuera tellement que vous aurez l'impression qu'on passe de l'enfer au paradis Il y a un autre mécanisme important à connaître c'est le fait que, quand on a compris comment ça marche la création monétaire Vous venez voir un banquier, il crée l'argent Vous lui remboursez, il détruit l'argent Il suffit pas, c'est pas le banquier tout seul qui crée l'argent c'est un banquier avec un gars en face qui veut et qui peut rembourser Parce que si le gars rembourse pas Il emprunte 110 000- 100 000, et puis le gars, il meurt, ou bien il fait faillite, ne peut plus rembourser Je suis banque, ma contrepartie a fichu le camp je suis là avec ma dette mais je n'ai plus de contrepartie, mais j'ai pas le droit de faire ça Donc, si ça ça m'arrive, c'est une cata(strophe :p) Il faut que j'aille prendre dans un autre compte qui est le compte de résultat qui est le compte de l'argent que je gagne alors là c'est mon bel argent à moi, banquier Et là, je suis obligé de prendre sur mes profits pour venir faire moi la contrepartie du bonhomme qui vient de me claquer dans les pattes. Donc c'est pas de la magie quand-même je ne peux pas créer de la monnaie euhh... Je suis banquier, j'ai besoin d'un gars qui va travailler pour le rembourser quand-même hein et puis qui soit fiable Donc je ne fais pas crédit à n'importe qui. En tout cas, ce qu'il faut comprendre c'est que cette opération du crédit qui fait apparaitre la monnaie et qui que cette monnaie qui apparait elle va circuler, c'est magique enfin ça sert à tout le monde il faut comprendre qu'un billet (pour prendre l'image) l'équivalent d'un billet sur un compte, en scriptural c'est pareil, vous prenez une somme d'argent sur un compte en banque, ça va circuler ça va permettre de... la même somme d'argent va permettre en passant de compte en compte, de comptes en comptes, elle va permettre de libérer plein d'échanges Elle va nous permettre d'exister Elle va nous permettre de travailler, de vivre Elle va nous permettre d'être utiles et de vivre de manger de nous nourrir c'est à dire, le même signe monétaire C'est très important qu'on ait des signes monétaires à notre disposition. Et donc... (Question d'un participant) Etienne: - "Oui ?" Participant: - "Juste une question, la valeur de l'argent, elle est fixée comment? c'est ça que je comprends pas" Etienne: - "Je ne sais pas comment répondre à cette question, parce que c'est trop vaste. J'ai 10 bouquins sur la question je ne sais pas comment répondre rapidement là dessus mais je comprends pas pourquoi ça vous gêne dans le raisonnement que j'étais en train de décrire parce que peu importe en fait. La valeur, c'est la confiance qu'on lui accorde C'est à dire que si nous sommes d'accord pour dire que le signe Euro est reconnu par toute la société comme ayant une valeur, après ça, ça marche si nous y croyons, ça marche. C'est pour ça que je te dis, quand tu manques de monnaie, la commune décide... Comment?" Le participant: -" Donc c'est du flan" Etienne: -" C'est du flan, oui c'est du flan c'est une convention, oui absolument, c'est très théorique". Le participant: -" On est d'accord, la seule valeur c'est le travail?". Etienne: -"Ca se discute. Non, c'est même pas le travail. Non, la seule richesse, la seule chose qui soit capable de créer de la richesse, c'est notre travail ça c'est sûr. Le capital permet de booster, d'améliorer, parce qu'avec une machine, tu te rends compte que tu es plus efficace, ça marche mieux, le capital permet de booster l'efficacité du travail mais sans travail, tu crées pas de la monnaie avec le capital tout seul ils arrivent à créer du capital et c'est une escroquerie pure et simple. Mais ce n'est pas une fatalité, c'est parce que nous l'acceptons donc c'est une question de droit là." Participant: -"La machine qu'on acquière elle vient pas du capital, elle vient pas du capital, elle vient du travail d'un mec" Etienne: -"Oui mais elle a une valeur quand-même, et donc l'argent qu'il a fallu pour... Oui au bout du compte, toutes nos richesses peuvent se ramener du travail, c'est vrai mais tu ne te débarrasses pas du problème de la monnaie en disant ça, tu as raison, enfin vous avez raison mais elle sert à échanger voilà et le problème c'est qu'elle sert aussi à accumuler, et comme elle sert à accumuler, t'as des écureuils qui deviennent malades et qui accumulent tellement qu'ils nous privent des signes dont on a besoin pour échanger. C'est ça notre problème. Participant:-"On peut très bien vivre sans argent, sans monnaie" Etienne:-"Non, moins bien, non non je pense moins bien, enfin je pense qu'on va se créer des problèmes supplémentaires, on va se créer plus de problèmes qu'on va en régler si on supprime la monnaie, parce que... la monnaie nous simplifie énormément nos échanges et donc nous permet d'avoir plus d'échanges donc nous permet d'avoir plus d'activités sociales, utiles. Non, notre problème c'est pas la monnaie Notre problème c'est... les voleurs de monnaie C'est les voleurs de création de monnaie Notre problème c'est l'excès de quantité de monnaie Il devrait y avoir un revenu maximum et un patrimoine maximum. Notre société, en observant que les gens qui ont trop d'argent, ou qui gagnent trop d'argent deviennent dingues un peu comme des drogués, ils ont besoin de doses de plus en plus fortes Et puis, le problème, c'est que... s'ils sont drogués ben qu'ils se droguent, mais le problème c'est que l'argent qu'ils prennent il nous manque après, et on n'a pas de système qui permette de créer l'argent qu'ils prennent donc on finit par se retrouver en pénurie de monnaie et donc, en situation de chômage ou autre. Donc notre problème c'est... c'est pas la monnaie c'est les institutions qu'il y a autour de la monnaie qui devraient si elles étaient bien pensées éviter les effets pervers, les maladies de l'utilisation de la monnaie, tu comprends ? Mais je pense que la monnaie en nous sortant du troc, nous facilite la vie, beaucoup. Et donc, il ne faut pas l'abandonner, je pense qu'il faut garder la monnaie, mais il faut reprendre le contrôle publique de la monnaie. Et sur la propriété des moyens de production c'est un autre sujet, je pense qu'on sera d'accord mais je le mets de côté exprès, parce que je trouve que par rapport à la monnaie, c'est hors sujet c'est autre chose. C'est un sujet interessant, passionnant, super important, mais je pense que c'est autre chose par rapport à la monnaie. J'ai répondu ?" Le participant: -"Je pense que le temps de la monnaie est terminé". Etienne-" Non, donnez moi encore 1 minute" Public : "-Le temps, c'est de l'argent!" (rires) Etienne:"-Non, c'est bien plus important que l'argent" Participant: "-Il y a quand-même des expériences de sociétés qui ont fonctionné récemment, enfin récemment... à l'échelle de l'humanité, qui ont fonctionné sans monnaie" Etienne: "- Oui mais c'est très pauvre". Le participant: "- Ah ça se discute, l'Espagne, je prends l'exemple espagnol, parce que c'est un exemple que je défends dans mon aspiration politique et les projets que je défends, le Levant, en 36 abollit la monnaie dans les collectivités beaucoup de collectivités abolissent la monnaie. Il y a eu une augmentation de la production" Etienne: "- Le levant, ça s'écrit comment?" Participant: "- Le l-e-v-a-n-t. Pour une recherche intéressante: "Le CLUEA", c'était la structure qui avait été fondée par la fédération nationale du travail espagnole qui se chargeait de produire les agrumes, de vendre, qui était la rentrée de devises pour la république espagnole" Etienne:"- Ils ont supprimé la monnaie et ils ont réussi à produire plus?" Participant:"- Ils ont supprimé la monnaie à l'interieur et ils exportaient". Etienne:"- Et ils sont restés productifs et arrivaient à avoir leurs échanges?" Participant:"- Oui, la production a augmenté" Etienne: "- Oui, c'est très intéressant ça, ça m'intéresse. Je connais pas l'expérience. Ok, non mais c'est possible que je me trompe là dessus, tout à fait". Participant: - "La référence c'est Frank Mintz: "Les collectivités libertaires en Aragon" Toutes les expériences, donnez moi juste une minute Toutes les expériences d'autonomie monétaire sont... je ne connais pas d'expérience où ce ne soit pas passionnant Donc c'est vraiment, nous devrions être des experts sur le sujet. Nous ne devrions pas nous laisser enfumer par les experts, nous devrions tous être experts là dessus. Juste un mot pour dire... 2 mots (:p) pour dire la façon dont nous créons la monnaie dépend de notre humeur, nous fait dépendre de notre humeur. Quand nous sommes de bonne humeur, nous sommes très moutonniers, et tout va bien nous sommes euphoriques, nous empruntons et on nous prête facilement, et tout va bien et comme les périodes d'euphorie qu'il y a juste avant les crises, vous savez: tout va bien on emprunte, les banques prêtent et les gens empruntent et quand on va voir la banque elle fait aucune difficulté elle vous prête, et ça, c'est une situation d'euphorie qui crée trop d'argent, trop d'argent en prenant trop de risques. Ca c'est pas le plus grave Le plus grave, c'est quand ça s'inverse. Vous avez un pépin immobilier qui fait que, d'une façon conjoncturelle, le marché se retourne le marché se retourne, les gens se mettent à avoir peur parce qu'ils savent que ça monte depuis trop longtemps, trop vite, et qu'ils savent que les arbres ne poussent pas jusqu'au ciel. Et ils se retournent et ils deviennent pessimistes, pessimistes ça veut dire c'est le contraire, ils se mettent à avoir peur de l'avenir ils empruntent moins, ils vont moins à la banque pour emprunter parce qu'ils ont pas envie de prendre de risques De toutes façons les banques elles leur prêtent pas parce qu'elles aussi sont pessimistes Elles se mettent à prêter de moins en moins. Attendez... les gens viennent moins emprunter et les banques prêtent de moins en moins, mais attendez, la baignoire elle se remplissait comme ça, elle se remplissait avec les crédits Donc elle s'arrête de se remplir, parce que notre ambiance est mauvaise, nous devenons pessimistes Elle s'arrête de se remplir? Mais attend... Elle continue de se vider parce que les plans, les échéanciers de remboursement de tous les prêts Parce que vous savez la monnaie c'est tous les prêts nouveaux qui arrivent, et puis tous les prêts qui se remboursent avec la baignoire qui se vide, mais quand vous avez un renversement de l'humeur et que nous devenons pessimistes, commençant à avoir peur de l'avenir et que nous empruntons moins, nous empruntons moins la baignoire arrête de se remplir mais elle continue à se vider suivant un échéancier fixé à l'avance. Et là vous avez la quantité de monnaie qui diminue, qui diminue, qui diminue... mais là c'est comme le sang dans un organisme ça va très vite très mal. Et très vite on voit apparaitre du chômage. Du chômage, pas parce qu'il y a des méchants qui ne veulent pas que nous empruntions, non non là c'est pour autre chose, c'est parce que les gens n'ont pas d'argent pour payer les gens et les gens n'ont pas d'argent pour acheter les produits donc les gens ne vendent pas, les entreprises ne vendent pas. Il y a un phénomène, un cercle vicieux débile, mais c'est parce que le système de création monétaire dépend de notre humeur C'est à dire que si nous sommes heureux et confiants dans l'avenir nous créons trop de monnaie et si nous sommes plutôt tristes et plutôt pessimistes nous en créons pas assez, mais ça devrait être il devrait pas y avoir de rapport. Nous devrions avoir une quantité de monnaie qui est indépendante de notre humeur, qui est dépendante de nos besoins. Participant:-" Les paradis fiscaux ne jouent pas?" Etienne: "- Si, parce que t'as plein d'argent qui fout le camp dans les paradis fiscaux il est caché, il est hors circuit, et puis nous il nous manque. Alors ce qu'il faudrait c'est qu'on ait des machines à fabriquer de la monnaie mais de façon empirique puisque, les paradis fiscaux, il y en a beaucoup qui est caché, il faudrait idéalement, si on voulait garder ce système il faudrait quand-même que les Etats puissent en voyant qu'il y a moins d'argent, en recréer pour que l'organisme récupère au moins le minimum dont il a besoin pour fonctionner, et puis si on voit qu'il y en a trop, qu'on ait un mécanisme qui permette de le détruire. Il faudrait qu'on ait un système qui permette qu'on ait, dans notre corps social, suffisamment de signes monétaires pour pratiquer nos échanges sans en avoir trop pour éviter d'avoir de l'hyper inflation, et sans en manquer pour pas avoir de chômage. Et le système actuel où tout repose dans les mains des Banques Privées avec des contrôles publiques qui sont fantômatiques qui sont très insuffisants. On dirait qu'on a de quoi, on dirait qu'on a laissé à l'Etat des outils tellement mauvais que c'est comme si on dirigeait un bâteau, non pas avec un gouvernail mais en se penchant d'un côté en espérant que ça va tourner à gauche le dériveur ou en se penchant à droite pour vérifier... Enfin c'est très insuffisant. Rendez lui son gouvernail quoi Rendez lui les outils qui permettent de décider de la quantité de monnaie... Et sur le financement le problème de la monnaie, c'est un problème de financement de l'économie. Nous avons un problème pour financer correctement l'économie, nous sommes dans les pattes de ceux qui ont beaucoup d'argent et pour financer nos besoins, nous avons besoin de l'argent des riches, enfin de l'argent de ceux qui ont de l'argent. Il y a un gars que vous avez peut-être reçu ici, qui est un gars vraiment formidable qui s'appelle Bernard Friot Il a écrit un bouquin qui s'appelle: "L'enjeu des retraites". Participant: "- Il est de chez nous" Etienne: "- Alors ça m'étonne pas qu'il soit de chez vous parce qu'il a beaucoup tourné. Si vous le connaissez pas il faut le découvrir, c'est tout à fait lié à ce que je vous dis. Ce gars là nous invite à voir l'expérience réussie de financement autonome par les citoyens sans Etat, et sans l'argent des riches donc sans payer d'intêrets, sans aucun déficit jamais. Un système insubmersible, l'expérience réussie des retraites, où les citoyens s'organisent pour financer leurs besoins entre eux. C'est absolument, c'est très profondément révolutionnaire et très pacifique hein, il n'y a pas de guerre là. Juste, il y a une prise de conscience. Le MEDEF, dans les années 90, a décidé (je fais vite parce que j'ai pas le temps, mais...) a décidé de geler l'augmentation des taux des cotisations patronales, ce qui consiste littéralement à crever la coque du navire insubmersible, avec un foret alors que c'était une belle coque dure avec plusieurs couches, c'était increvable. Il était insubmersible le système des retraites fabriqué par nos parents. Le système consiste à dire, c'est résumable, ça se résume en 30 secondes: nos parents, au sortir de la guerre, ruinés hein, le pays dévasté, ont décidé alors qu'ils avaient pas de "ronds", ils ont décidé que nous allions payer les retraites de cette année avec les richesses produites cette année. Comment on fait? Et bien juste l'année d'avant, où on sait exactement combien il va y avoir de salariés l'année prochaine. On sait exactement combien il va y avoir de retraités l'année prochaine. Et on sait donc combien on va créer de richesses combien on va distribuer de salaires, et on sait combien on aura à verser de retraites. Et bien on fait une règle de 3 et on sait exactement combien il faut de cotisations. Et on décide donc cette année, non pas pour 20 ans, on s'en fout dans 20 ans. On décide cette année pour l'année prochaine pour que nos vieux aient une vieillesse digne On décide (et puis on décide ça de façon sociale quoi), on décide que le taux de cotisations pour les retraites ça va être de tant, pour que le régime il soit à zéro, ni de bénéfices, ni de pertes; équilibré. Equilibré sans avoir besoin de l'argent des riches, donc sans avoir besoin de leur emprunter, donc sans avoir à payer d'interêts. C'est anti-capitaliste ça, et ça marche ! Et ça marche depuis la 2° guerre mondiale, ça donne parfaitement satisfaction, c'est sur des volumes immenses, c'est 13% du P.I.B. qui est à 2000 Milliards, c'est 260 Milliards par an. 260 Milliards/an, c'est des sommes colossales sur des engagements à 40...50...60 ans, des engagements de très long terme que nous savons très bien gérer avec des caisses paritaires, qui sont... il n'y a pas besoin d'Etat. Ce truc là, faut pas le râter. Et donc l'idée dans le lien avec la création monétaire et notre besoin de financement, ce que dit Friot, il est gonflé il dit: "Pourquoi est-ce que ce système des cotisations qui nous émancipe par rapport à l'épargne, qui nous permet de financer l'économie sans épargne, sans appel à l'épargne. Ce système des cotisations sociales, qu'il faut pas appeller des charges sociales. Filoche a raison, il dit c'est du bonheur social, ce n'est pas des charges sociales. Les cotisations sociales, c'est du bonheur social., c'est pas des charges sociales. C'est idéologique d'appeler ça, il ne faut pas vous laisser faire Faites la grève du mot "charges sociales", il ne faut pas vous laisser faire. C'est du salaire différé, oui voilà, absolument. Donc, allez voir les videos sur la monnaie, il y a une video de Marseille qui tourne beaucoup sur la monnaie et vous en aurez plus. Bon, je passe à la Démocratie. Qu'est-ce qu'on peut faire? Ca c'est super important, c'est le plus important. Alors, 3/4 d'heure ce n'est pas beaucoup. Alors, je vais vous distribuer 3 documents: 1 résumé sur la monnaie, il y a une bibliographie à la fin qui vous permet d'approfondir le sujet. Ca c'est sur la monnaie. FIN